Entre la sagesse et l'inconscience, il n'y a qu'un pas [pv Dumby :3]

C'

est bien beau que d'avoir à sa disposition un filon que l'on sait devoir exploiter au maximum parce qu'il pourrait bien représenter une mine d'or, c'est plus délicat que d'adopter la bonne démarche afin de s'y prendre au mieux. Milla s'était sentie comme une gamine un soir de Noël quand elle avait mis la main sur l'occamy qu'elle gardait à présent précieusement dans un coffre fort de son appartement. Un occamy, c'est une créature déjà exceptionnelle en elle-même, mais qui doit surtout son intérêt à la valeur de ses oeufs, et elle savait qu'elle ne devait pas se foirer sur ce coup-là. Réussir à revendre cet animal au prix fort pourrait lui garantir d'être peinarde pour de nombreuses années après ça (encore que la concernant, rien n'était garanti, car la jeune femme était un véritable panier percée, l'argent glissait entre ses doigts, et ça avait peu de chances de changer), encore fallait-il trouver le client adéquat et être sûre de ne pas se faire arnaquer dans l'affaire. Pas le choix, elle avait demandé conseil à Gnarlak, qui avait plutôt bien su la diriger en ce sens. Il lui avait donné une estimation de prix. Elle se doutait qu'il était revu à la baisse, avant tout parce qu'il espérai peut-être le récupérer et se charger lui-même de le revendre, mais ça lui donnait un premier aperçu de l'affaire, et la confirmation qu'elle pourrait se constituer un pécule plus que significatif avec ça.

Elle avait pu compter sur le gérant du Blind Pig pour faire circuler la rumeur de sa petite trouvaille, et elle savait qu'il ne faudrait pas longtemps pour que l'on vienne gratter à sa porte. Et en effet, non pas quelques jours mais quelques heures plus tard, elle eut droit aux retours de sa petite combine. Des propositions plus ou moins engageantes, alléchantes, mais aucune qui éveille son intérêt. Elle était convaincue de pouvoir obtenir plus encore... Et finalement, il n'y eut plus qu'une seule et unique proposition pour retenir pleinement son attention. L'intéressé avait pris le parti de rester anonyme. Elle n'était pas franchement surprise, c'était quasiment toujours comme cela que les choses se passaient, et quand ce n'était pas le cas, on pouvait être certain qu'il y avait anguille sous roche (pour ne pas dire baleine sous gravier)... ou que la personne était un amateur auquel ne pas accorder sur Staten Island. Le rendez-vous avait été pris avec le parfait inconnu. Sur Staten Island. Le lieu était bien choisi, désert à cette heure, ils pourraient discuter tranquillement. Elle n'avait pas pris l'occamy avec elle, question de précaution, elle voulait tâter le terrain avant tout autre chose, et s'assurer que son client, qui pour le coup était une personne qu'elle ne semblait pas connaître, et n'avoir pas même déjà croisée, était quelqu'un de fiable. Quand elle arriva sur place, elle ne trouva pas l'inconnu, et choisit donc de l'attendre, tout en jetant des regards tout autour d'elle, curieuse de découvrir à qui elle aurait affaire.

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Q

uand l'homme se présenta à elle, la jeune femme dut bien admettre se sentir quelque peu rassurée. Certes, il était loin de correspondre à l'archétype du gars avec qui elle avait l'habitude de traiter, mais justement, il ne lui inspirait que d'autant plus confiance, en réalité. Déjà, l'homme n'était pas tout jeune sans être grabataire, il était pile dans la tranche d'âge que la jeune femme estimait être la bonne quand on prenait la décision de se lancer dans une transaction à ce point ambitieuse, et puis, globalement, il présentait bien. Oh, ça ne voulait pas forcément dire grand-chose non plus ! Si l'expérience avait bien appris une chose à la jeune femme, c'est qu'il ne faut jamais se fier aux apparences non plus, ce serait là un pari bien dangereux, auquel mieux valait ne pas se risquer en règle générale, mais tout de même, elle n'envisageait pas de finir six pieds sous terre en présence d'un tel interlocuteur, et l'air de rien, c'était déjà un critère de choix lorsque l'on souhaitait rentrer dans ses bonnes grâces... Et non des moindres, vraiment. La jeune femme salua avant tout son interlocuteur avec le plus grand sourire possible, un sourire qui n'était qu'en partie sincère mais qui se voulait surtout charmant. La jeune femme avait bien conscience du fait que pour apatter le chaland, un beau sourire pouvait bien faire toute la différence, même si ça ne fonctionnait bien évidemment pas à chaque fois.

-Bonjour, mystérieux anonyme, répondit-elle sur le ton de la simple plaisanterie, car en effet, tout ceci n'avait pas grand-chose de sérieux malgré tout. Encore que j'espère que vous ne le resterez pas trop longtemps, j'ai quelque difficultés à traiter avec de parfaits inconnus.

Et il était évident que s'ils voulaient parler affaires tous les deux, et si sn interlocuteur voulait véritablement mettre la main sur son précieux occamy, il était de bon ton qu'il ait en réserve, en plus de fonds suffisants, des arguments en béton. Même si la jeune femme avait fait le chemin jusqu'ici, ça ne voulait certainement pas dire qu'elle souhaitait que la transaction se fasse sans y regarder à une centaine de fois. C'est une certitude, l'homme avait encore toutes ses preuves à faire, mais quoi qu'il en soit, elle avait bien envie de lui laisser le bénéfice du doute.

-Alors, dites-moi, ajouta-t-elle en le regardant intensément, sans rien dissimuler de la curiosité que lui inspirait son mystérieux interlocuteur. A qui ai-je l'honneur.

Bien sûr, rien ne lui garantirait que l'homme lui répondrait sans lui raconter de bobards, mais malgré tout, elle avait envie de se faire une première impression par ses propres moyens, et pour ça, il n'y avait pas mille façons de faire. Ne serait-ce qu'avoir un nom et un prénom pour commencer serait un début.

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L'

homme décida enfin de quitter son anonymat pour se présenter. Il s'appelait donc Albus Dumbledore. Etait-ce son véritable nom ? ou bien lui donnait-il un pseudonyme ? Elle avait envie de penser qu'il avait été honnête, parce qu'elle avait le sentiment que c'était le genre de cet individu que de se montrer honnête sur des informations même personnelles, parce qu'il n'avait rien à apprendre à personne, parce qu'il n'avait aucun besoin de s'en cacher. Elle le croyait, donc, et décidait que ce n'était pas si grave s'il mentait. Il ajouta qu'il était professeur à Poudlard. Soit. C'était donc de là que lui venait son accent britannique. Elle n'en pensait pas grand-chose de son côté, pour tout dire, si ce n'est que l'homme venait donc de très loin. Etait-il venu dans l'intention express de récupérer son occamy ? (Auquel cas c'était très bon signe pour elle, car cela signifiait qu'il y tenait réellement et serait prêt à y mettre le prix). Elle verrait bien. Ce qui était sûr, c'est que cet homme n'avait pas fini de l'intriguer... ce qui lui allait très bien. Dans son corps de "métier", Milla avait bien souvent affaire à des cas particuliers, mais ils ne l'intéressaient pas forcément, pour tout dire. Mais lui, il semblait non seulement particulier, mais aussi intéressant, ce qui faisait bien évidemment la différence. L'homme entra dans le vif du sujet, évoquant la "trouvaille" qu'elle aurait faite. Bien, très bien, ils n'allaient donc pas tourner autour du pot et négocier d'office la transaction. Autant dire que ça lui plaisait bel et bien.

-Je vous demanderais bien d'être plus spécifique, les trouvailles hors du commun, c'est ma spécialité, je suis douée pour ça, assura-t-elle dans un grand sourire, se sentant d'humeur un peu joueuse. Mais je pense savoir de quelle trouvaille vous parlez exactement.

En même temps, la jeune femme n'avait rien en sa possession à l'heure actuelle qui puisse rivaliser avec la valeur de l'occamy à sa disposition. En même temps, depuis qu'elle avait commencé sa "petite" carrière, jamais elle n'avait eu en sa possession un bien à ce point précieux. Il attisait toutes les convoitises, très clairement. Et c'était bien pour cette raison qu'elle ne le cédait pas si facilement, elle comptait bien ne pas être flouée dans l'affaire. Et puis, elle aimait bien cette situation au cours de laquelle c'était elle qui avait l'avantage. Elle savait bien que ça ne durerait pas, qu'elle serait aussi heureuse d'avoir du fric.

-Vous venez de loin, j'imagine que cela doit vouloir dire que vous tenez beaucoup à cette créature... et que vous êtes prêt à y mettre le prix.

Hors de question de brader son occamy, encore moins de l'offrir.

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M

illa fronça les sourcils quand son interlocuteur affirma que l'occamy avait pour lui une valeur sentimentale. Elle ne pensait vraiment pas qu'il puisse avoir un quelconque attachement envers cet occamy, lui qui en plus venait d'Angleterre, mais peut-être était-il très attaché à l'argent, et ça, c'était son problème. En tout cas, s'il espérait la prendre par les sentiments, il perdait son temps. La jeune femme n'était pas du genre influençable, loin de là, et ce n'était clairement pas en tentant de lui faire verser la petite larmichette qu'on pouvait espérer la voir s'attendrir et changer son fusil d'épaule. De toute façon, c'était bien simple, si l'homme n'entrait pas davantage dans les détails, elle n'écouterait pas sa curiosité et ne poserait aucune question.

Ce n'était pas faute d'avoir des choses à demander et d'avoir très envie de le faire, on ne va pas se le cacher, mais elle avait le sentiment que ce serait rentrer dans le jeu de son interlocuteur, et elle comptait bien garder le contrôle de la situation... S'il voyait qu'elle ne cédait pas, et puisqu'elle était convaincue qu'il le voulait, cet occamy, il allait peut-être finir par la cracher, sa thune. En, tout cas, elle avait comme le vague sentiment que son interlocuteur essayait de la lui faire à l'envers, et même si elle trouvait ça assez amusant, il n'était pas question pour elle de se contenter d'une bonne blague... La transaction eut été moins importante, la question se serait peut-être posée, mais en l'occurrence, elle avait la ferme intention de ne pas brader l'occasion en or qui était celle qu'elle avait obtenu en mettant la main sur l'occamy en question.

-J'en doute fort, répondit-elle dans un fin sourire en croisant les bras. Je ne fais pas dans le paiement en nature, ajouta-t-elle l'air de rien.

Non, elle estimait que ce qui se faisait en nature, c'était un bonus, jamais un paiement. Et s'il avait été question de cela, au passage, elle n'aurait sans doute pas dit non à son interlocuteur, car malgré leur différence d'âge, elle reconnaissait qu'il était plutôt bel homme. Mais ne nous éparpillons pas, ce qu'elle voulait, c'était quelque chose de certain, de tangible, aussi attendait-elle de son interlocuteur qu'il se montre plus convaincant que ça, qu'il lui propose en échange de ce qu'elle était capable de lui offrir quelque chose qui en vaille véritablement la peine. Elle aimait les négociations, c'était même ce qu'elle préférait dans ce genre de transaction, mais pour l'instant, son interlocuteur ne lui proposait rien, il suggérait simplement de proposer autre chose, et elle avait besoin de plus concret que cel.

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A

dire vrai, Milla se sentirait presque vexée, oui, que d'entendre qu'elle n'était pas le genre de son interlocuteur, puisqu'elle estimait être le genre de tout le monde (en toute humilité, cela va sans dire). Elle ne pouvait évidemment pas se douter qu'elle ne pouvait en aucun car répondre à ses... standards. Bon, elle n'allait pas en faire toute une affaire quoi qu'il en soit, puisqu'elle n'aurait clairement pas cédé à ce genre d'avances, auxquelles elle avait peut-être été un peu trop habituée. Quelque part, ce n'était pas un changement déplaisant non plus que d'être perçue au-delà de son sexe et de son potentiel de séduction.

Et oui, elle savait bien que ce n'était pas ce qu'il entendait par là, mais ça n'ôtait rien au fait qu'elle ne savait pas ce qu'il avait à l'esprit malgré tout. Procéder autrement, soit, mais elle n'allait certainement pas céder son occamy pour rien du tout alors qu'on lui en offrait des prix exhorbitants en d'autres lieux. Albus Dumbledore lui avait donné le sentiment d'être un client sérieux, maintenant, elle commençait à penser qu'il était un arnaqueur encore plus redoutable qu'elle-même, ce qui n'était pas peu dire. Soit, ça rendait leur échange intéressant... mais probablement peu fructueux, et ça, elle n'aimait vraiment pas en prendre conscience.

Surtout qu'il ne lui donnait vraiment pas ce qu'elle attendait. Il lui montait à la place un baratin qu'elle estimait plus gros que lui. Vraiment ? Il pensait qu'en lui disant qu'elle servirait une grande cause et sauverait le monde, elle lui filerait son occamy gratos ? Il n'était peut-être pas attiré par elle mais ça ne l'empêchait pas de la prendre pour une sacrée gourde, apparemment. Encore un peu, et il lui annoncerait que cette bestiole allait modifier le cours de l'humanité. Il s'agirait de ne pas trop exagérer non plus.

-Vous pensez vraiment que je suis stupide, n'est-ce pas ? répondit Milla dans un sourire. Dans le cas inverse, elle ne comprenait pas davantage. Quoi qu'il en soit, il lui paraissait assez évident qu'il la prenait pour ce qu'elle n'était pas. Il n'y a qu'une seule cause qui m'intéresse, et c'est la mienne, je me fiche royalement de la vie des autres, et je ne pense pas que cette merveilleuse bestiole puisse avoir une influence sur une autre existence que la mienne quand elle m'aura fait gagner un maximum de pognon, dit-elle en jouant franc jeu, tant pis si ça la faisait passer pour une femme vénale et insensible. C'est ce qu'elle était dans tous les cas.

Cet occamy, c'était sa poule aux oeufs d'or. Enfin, aux oeufs d'argent en l'occurrence. Et elle ne la donnerait pas par accès stupide de générosité.

-Vous allez devoir faire mieux que ça.

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M

illa afficha un sourire amusé quand son interlocuteur suggéra ce qui était en effet vrai, à savoir que les risques qu'elle encourait vis-à-vis du MACUSA en détenant cette créature n'étaient pas moindres. Elle n'était pas candide, elle était parfaitement consciente de sa situation et de ce que cette dernière impliquait. Cela faisait un moment qu'elle roulait sa bosse, et même si elle était passée par tout un tas de trafics divers et variés, elle s'était rapidement positionné sur le marché très spécifique du trafic d'animaux dès lors que des règlementations drastiques avaient été imposées par le gouvernement magique américains concernant tous les vendeurs et détenteurs de créatures fantastiques.

C'était le principe même de prohibition. Interdisez l'alcool, il coulera à flot dans les bars clandestins, interdisez les animaux fantastiques, leur valeur allait tout à coup exploser en même temps que la demande. Milla avait été l'une des premières à se positionner sur ce marché, et elle se fichait bien de pouvoir être dans le collimateur du MACUSA. Celui qui avait été le plus près de l'arrêter jusqu'alors était Ethan, et de toute évidence, son arrestation ne faisait pas pour autant partie de ses projets immédiats. Milla n'avait pas pour autant la faiblesse de se croire invincible, elle avait complètement conscience des risques qu'elle encourait en choisissant ainsi de consacrer sa vie à l'illégalité, mais elle ne reviendrait clairement jamais en arrière. Milla aimait sa liberté, elle aimait être sur la corde raide, elle aimait prendre des risques. Donc non, l'Anglais allait devoir trouver bien mieux que cela pour la convaincre de changer son fusil d'épaule.

-Quel rapport ? demanda-t-elle sans pouvoir s'empêcher de se montrer curieuse quand son interlocuteur lui fit comprendre que l'occamy avait un rapport avec tous les événements qui bouleversaient la ville de New York à l'heure actuelle.

Honnêtement, Milla n'était pas sûre de devoir le croire, surtout que pour garder précieusement la bestiole bien au chaud chez elle et sous surveillance constante, elle était bien placée pour savoir que l'occamy n'était en rien responsable de ce qui s'était passé de manière générale à New York, encore moins en ce qui concernait le décès du sénateur Shaw. Et puis, elle s'y connaissait suffisamment bien en matière de créatures fantastiques pour savoir qu'un simple occamy n'aurait pas été capable de cela. De manière générale, d'ailleurs, ces créatures étaient relativement inoffensives, voire douces, du moment qu'on ne s'en prenait pas à leurs précieux oeufs (qui en faisaient toute la valeur). Milla n'avait pas mis bien longtemps à s'attirer la confiance de la créature, alors elle en savait quelque chose. Mais l'homme avait l'air d'avoir une réponse bien précise à lui donner, et elle était curieuse de l'entendre. Est-ce que ça voulait dire qu'elle changerait d'avis ? Non, pas tant qu'il ne cracherait pas la somme demandée. Mais elle aurait au moins assouvi sa précieuse curiosiité.

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M

illa resta de marbre quand son interlocuteur observa que l'occamy n'avait rien fait. Bien sûr, elle était parfaitement consciente de cela (encore que tout était une affaire de perspective, il avait tout de même saccagé complètement le grenier où elle était allée le récupérer, alors tout restait relatif). Un occamy ne serait pas à même de causer ce genre de dommages. Mais que la bête soit coupable ou innocente, la trafiquante de créatures fantastiques ne comptait pas déroger à sa décision pour autant. Pour elle, ça ne faisait aucune différence, définitivement aucune. La bête serait vendue au plus offrant, point.

Elle ne fut pas vraiment surprise quand son interlocuteur lui confirma ce qu'elle avait déjà deviné, à savoir qu'elle avait dégoté une des créatures du magizoologiste Scamander, une info qu'elle avait eu assez tôt grâce à Gnarlak, qui tout insupportable qu'il était, disposait quand même toujours des meilleurs tuyaux en matière de créatures fantastiques. Donc oui, l'occamy était un élément de cette histoire, très bien. Mais Milla ne voyait pas en quoi c'était supposé la faire changer d'avis ou l'attendrir. Ce n'était pas son problème, après tout.

-Et donc ? dit-elle, un peu déçue. Elle aurait voulu, dans le fond, que l'occamy ait un rapport plus direct avec tout ça, apprendre quelque chose de véritablement croustillant, une information qu'elle n'aurait pas eu à sa disposition jusqu'ici. Mais là... il n'y avait rien dans la réponse du professeur de Poudlard qui doive en quoi que ce soit la convaincre de faire machine arrière et de renoncer à sa poule aux oeufs d'argent. Si Newt Scamander n'est pas capable de fermer sa valise correctement, tant pis pour lui. Et si vous êtes trop avare pour sauver la vie de ce type en crachant tout l'or que vaut cette parfaite créature, tant pis pour vous.

Dans le fond, cette histoire faisait d'Albus un client encore plus intéressant que les autres (s'il était vraiment un client), parce que tous ceux qui en avaient appris son occamy ne pensaient qu'à la fortune qu'ils pourraient en retirer, d'une façon ou d'une autre, s'ils parvenaient à faire reproduire l'animal d'une façon ou d'une autre. Lui, il essayait de protéger la vie qui était en jeu, et peut-être aussi la vie et le bien-être de l'occamy, elle n'était pas trop fixée encore à ce sujet. Alors, logiquement, il devrait être le plus déterminé à obtenir la bestiole, et donc à cracher ses thunes. Pourtant, ça n'arrivait pas. Et elle avait l'impression que l'homme chercherait jusqu'au bout à la prendre par les sentiments. Pas de chance, elle n'en avait pas. Enfin si, d'accord... elle en avait bel et bien, mais elle les consacrait à d'autres situations, sans le moindre rapport avec celle-ci.

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M

illa hocha la tête avec un soupçon de fierté dans le regard quand son interlocuteur observa qu'elle était dure en affaires. C'était la vérité, elle ne le nierait certainement pas, et elle en était on ne peut plus fière. Oui, elle était dure en affaires, et elle continuerait de l'être si cela devait lui permettre d'obtenir gain de cause. Dans le monde de requins où elle évoluait, on avait tout intérêt à ne pas dire "amen" à tout et à rester campé sur ses positions. Et encore, elle se trouvait gentille, dans leurs négociations. Elle refusait seulement de donner à son interlocuteur quelque chose qu'elle estimait ne pas lui revenir de droit. A ses yeux, ce n'était pas se montrer particulièrement dure, c'était d'avantage faire ce qu'il faut pour obtenir gain de cause.

Alors oui, l'homme était prévenu : il semblait tenir à récupérer l'occamy, mais il n'était pas le seul. Et d'autres personnes qui avaient les mêmes intentions étaient aptes à mettre la main au porte-feuille et lui avaient d'ores et déjà fait des promesses de prix avec lesquelles la jeune femme n'était dans tous les cas pas certaines que l'homme puisse rivaliser. Elle aimait l'écouter, leur échange l'amusait, mais il ne suffisait pas de lui plaire pour la voir baisser sa garde. Non, ça, ça n'arrivait jamais. Et l'homme sembla finir par admettre que s'il voulait vraiment obtenir gain de cause, il allait devoir se vider les poches. Enfin, au sens figuré, car comme il ne le lui signifiait lui-même, il n'avait pas la somme nécessaire sur lui. Au moins, il ne lui faisait pas l'affront de lui proposer les deux noises qui traînaient peut-être dans le fond de sa poche. L'occamy était d'une valeur inestimable, il fallait savoir y mettre les moyens.

-Eh bien dans ce cas revenez me voir quand vous aurez assez sur vous. Mais je vous préviens, les enchères sont déjà hautes, l'acheteur le plus offrant m'en propose dix mille gallions.

S'il n'était pas capable de dépasser cette somme (qui était particulièrement conséquente, on ne va pas se le cacher), alors tant pis pour lui. En ce qui la concernait, ça ne changeait pas grand-chose que le prochain propriétaire de la créature cherche à s'en servir pour le faire se reproduire et récupérer ses oeufs ou pour sauver le monde où elle ne savait quoi d'autre. Elle, au bout du compte, elle aurait les poches bien pleines et l'occasion, par conséquent, de les dépenser en frivolité, puisque Milla était le genre de panier percé qui n'avait pas pour habitude de mettre de l'argent de côté ou d'économiser pour se construire des jours meilleurs. Elle aimait l'argent, oui, mais dans l'optique de le dépenser immédiatement.

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M

illa répondit à la remarque de son interlocuteur par un sourire quand ce dernier observa qu'elle avait du succès. En effet, elle avait fait ce qu'il fallait pour que ce soit le cas. Bon, dans le cas présent, elle n'avait pas beaucoup de mérite. Elle devait son succès à la chance et au culot, et c'était bien plus l'occamy qu'elle-même qui attirait les foules, mais peu importe. Ce qui comptait, pour elle, c'était le bénéfice qu'elle réussirait à en tirer, et elle ne doutait pas qu'il serait juteux. Il était d'ailleurs grand temps qu'elle mette fin à ces enchères. Elle éprouvait un malin plaisir à voir les chiffres augmenter, et elle se demandait jusqu'où elle pouvait aller exactement, et c'était assez grisant.

Mais rien qu'avec la fortune qui lui était déjà promise, elle avait de quoi couler des jours agréables pour un bon moment, sans s'inquiéter de rien. Alors oui, elle avait hâte de toucher tout cet argent, mais elle n'avait pas spécialement hâte de se séparer de l'occamy malgré tout. Milla aimait l'argent, elle ne s'en cachait pas, mais elle aimait encore le sentiment de pouvoir qu'elle ressentait à ce sentiment de pouvoir et d'exaltation, celui de posséder un véritable pouvoir, qui n'appartenait qu'à elle et elle seule. Elle ne pensait pas que qui que ce soit ne l'ayant pas vécu puisse le comprendre réellement. Malgré tout, c'était comme tout, il ne fallait pas en abuser. Et ça, c'était évidemment plus compliqué.

Dans tous les cas, peu importe la fortune qu'elle gagnerait et ce qu'elle en ferait, elle avait du mal à voir en quoi cela pouvait bien concerner son interlocuteur, qu'elle trouvait définitivement beaucoup trop curieux. Elle n'avait rien contre la curiosité, elle ne manquait pas d'en éprouver elle-même, mais elle avait du mal à déterminer quel intérêt l'homme trouvait à connaître la réponse à ses questions. Car si certains hommes s'intéressaient beaucoup trop, c'était bien souvent qu'ils attendaient de sa part davantage que quelques bons mots ou l'achat d'une créature. Mais cet homme n'était pas de cette catégorie-là. En fait, Milla ne réussissait pas vraiment catégoriser l'homme en question. Et par certains aspects, c'était proche de déplaisant.

-J'en ai des milliers, répondit Milla d'un ton léger. Je ne suis pas de nature à faire des projets, monsieur Dumbledore, ajouta-t-elle. Elle ne savait pas exactement pourquoi il voulait en savoir autant, mais ne pas le savoir ne l'empêchait pas de lui répondre avec franchise. Elle n'avait rien à cache, après tout... enfin si... mais elle ne le cachait pas pour autant. Je préfère me laisser porter par le courant.

Et donc, elle laisserait les circonstances déterminer ses dépenses futures, peu importe leur nature.

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