FB : Sur l’apparence est bien fou qui se fonde. [pv Eulalie]

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ercival Graves était l'exemple même de l'homme dont il n'était pas aisé d'adopter toutes les attitudes, traits de caractères, tics de langage et inflexions de voix, mais qui vous autorisait des libertés d'un ordre exceptionnel quand vous vous retrouviez à sa place. C'était définitivement le meilleur choix que Gellert pouvait faire, mais en même temps, il ne faisait jamais le moindre choix sans que celui-ci ait été mûrement réfléchi et le plus judicieusement possible (de son propre avis, du moins, qui était bien sûr totalement biaisé par sa bien trop haute estime de lui-même).

En ces circonstances pénibles y compris pour lui-même, sa position hiérarchique et l'aveugle confiance que lui adressait la présidente Picquery étaient des atouts précieux. Insuffisants, mais précieux. Car il est certain qu'à l'heure actuelle, le mage noir avait du pain sur la planche. Le temps pressait, et les choses n'évoluaient pas comme il l'avait souhaité. L'enfant demeurait introuvable (ou plutôt, il l'avait juste sous les yeux sans être capable de s'en rendre compte), et tant qu'il n'aurait pas mis la main sur ce gamin, il ne pourrait envisager progresser dans quelque direction que ce puisse être.

Il n'oubliait pour autant pas, ceci étant dit, de se focaliser sur ce dont il avait la maîtrise (ce qui à ses yeux n'était donc pas peu dire). Il occupait un poste influent (pas autant que celui qu'il se réservait pour plus tard, certes, mais ce n'était déjà pas négligeable), endossait les aptitudes et la personnalité d'un homme qui fort heureusement n'en manquait pas, et pour la peine, s'occtroyait l'opportunité de s'accaparer ses fréquentations. Et le fait est que Percival Graves, en plus d'être dans les petits papiers de madame la Présidente en personne, connaissait du beau monde.

Parmi ces personnalités estimées et estimables, Eulalie Hicks était en bonne position. Une femme brillante, cultivée, d'une intelligence redoutable, dont le savoir et l'expérience pourraient sans nul doute lui servir. Par chance, Eulalie et Graves se connaissaient d'assez longue date. Et lui n'avait eu qu'à se contenter d'alimenter en douce une amitié qui n'aurait peut-être pas été si vive s'il n'était pas venu y mettre réciproque. Encore que parfaitement intéressé. Le jour où il pourrait enfin révéler son identité (plus proche qu'il ne l'imaginait), il n'aurait aucun regret ni scrupules d'abandonner cette femme à sa déception. Mais ils n'en étaient pas là. Pour l'heure, Gellert avait appris qu'Eulalie était de passage au MACUSA, et il comptait bien en profiter pour avoir une conversation avec elle, raison pour laquelle il s'arrangea pour la croiser au détour d'un couloir.

-Eulalie ! J'avais entendu dire que tu étais dans les parages. J'ose espérer que tu avais l'intention de passer me voir avant de repartir, n'est-ce pas ?

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ulalie Hicks était une femme qui voyait plus loin que la plupart des autres sorciers, pensée qui n’était certes pas modeste, mais véridique. Elle voyait plus grand, plus loin, elle se concentrait sur tous les détails insignifiants qui seraient passés inaperçus pour d’autres… Et pourtant, si elle n’avait pas été interpellée, elle n’aurait jamais remarqué Percival, aussi charismatique soit-il.

Elle avançait dans l’espace comme si elle portait des œillères –ou plus exactement que son regard était plongé dans un article du journal magico-scientifique « De l’autre côté de la Pensine ». Armée d’années d’expériences, pour lire de travers en marchant et en évitant la collision avec les employés du MACUSA qui comme toujours marchaient avec empressement, comme si la vie était une course contre la montre et que les retourneurs de temps n’avaient jamais été inventés. L’article était intéressant, même si légèrement simpliste et que l’auteur aurait pu approfondir quelques points. Elle avait déjà plusieurs fois publié dans ce journal et avait pris un abonnement, sans regret.

Eulalie n’avait absolument pas pensé à passer voir Percival, ce qu’elle ne réalise qu’en le voyant en chair et en os. Il fallait dire qu’elle avait beaucoup de projets sur le feu, huit heures de magie intensive pour le compte du MACUSA derrière elle, et le poids de l’épuisement s’en suivant difficilement supportable même pour elle. Heureusement l’adrénaline n’était pas encore retombée. Elle baisse le journal et le roule pour le ranger dans la poche de sa grande cape de sorcière.

« Bien sûr que tu savais.  » Il était rare que quoi que ce soit échappe à l’attention de Percival. Le sorcier était redoutablement efficace et tenait la sécurité du siège du MACUSA à cœur. Si Eulalie était accréditée en tant que consultante, elle savait que ses faits et gestes étaient tout de même notifiés. Ce qu’elle faisait ici était confidentiel. « Je n’oserais pas mentir au chef de la sécurité du MACUSA, alors je ne vais pas répondre à cette question. Mais à mon ami Percival je pourrais avouer que j’étais en chemin pour rentrer chez moi. » Eulalie n’était pas un modèle de sociabilité, et si elle appréciait énormément Percival –peut-être même trop- et l’admirait en tant que personne et sorcier… Il ne lui venait pas naturellement d’aller vers lui par elle-même sans motivation particulière. Elle avait encore beaucoup de travail à faire pour arriver à prioriser les relations au travail.

« Je suis flattée que tu trouves du temps à m’accorder, dans tous les cas. Même s’il ne m’est pas venue à l’esprit de te visiter, te voir est appréciable. » ajoute-t-elle avec ce tact bringuebalant qui la caractérisait. « Comment vas-tu ? » Question qui en elle-même prouvait leur proximité et l’importance de cette amitié. Elle n’était pas femme à s’interroger sur le bien être des autres, pas de manière aussi directe du moins.

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A

llez savoir si le véritable Percival se serait secrètement offusqué de la "négligence" de son amie, qui osait faire ce détour par le MACUSA sans envisager de lui rendre visite, mais dans tous les cas, il est certain qu'il ne lui en aurait pas tenu rigueur au point de la blâmer pour cela. Quant à Gellert, ce qu'avaient été les intentions premières d'Eulalie Hicks importaient peu puisque, à l'heure actuelle, elle était quoi qu'il en soit bel et bien présente sous ses yeux, et il tenait une opportunité en or de s'entretenir avec elle, qu'il ne demandait qu'à saisir... et qu'il serait facile de saisir, car de toute évidence, il n'y avait aucun besoin de forcer la main de son interlocutrice pour la voir accepter de parler plus longuement avec lui. La force de l'amitié, de l'attache émotionnelle, avait ses avantages... Gellert n'avait pas manqué d'exploiter cette force à plus d'une reprise. Cette fois avait bien peu de chances de faire exception.

Alors oui, il comptait bien mettre à contribution le peu de temps qu'il pouvait avoir à consacrer à son interlocutrice en "bavardant" un peu avec elle. Certes, Eulalie avait de bonnes raisons de gager que l'homme était très occupé, c'était le cas. Même si le jeune homme se servait de l'identité de Graves comme d'une couverture, cela n'ôtait rien qu'il devait dorénavant endosser toutes ses responsabilités à sa place, et celles-ci n'étaient pas moindres.

Au fond, cela ne le dérangeait pas. Bien au contraire, même, la place de choix qu'il occupait au sein du comité magique américain lui permettait de placer ses pions à sa guise et d'être aux premières loges pour se tenir informé de tout ce qui avait de bonnes chances de le concerner et de l'intriguer.

-Je suis débordé, comme tu t'en doutes. Mais je vais bien. Et j'ai toujours du temps à te consacrer, répondit-il d'un ton jovial de circonstance. Et toi, comment vas-tu ? Qu'est-ce qui t'amène au MACUSA ?

Si la réponse à la première question ne l'intéressait que moyennement, quand bien même elle pourrait bien au final se révéler digne d'intérêt. La réponse à la seconde, en revanche, l'intéressait bien davantage, et même s'il ne devait que lui consacrer que quelques minutes de son temps (précieux), il saurait les mettre à profit comme il se doit.

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lle hoche la tête, comprenant parfaitement. En cela, Percival et Eulalie étaient très semblables, constamment débordés par leurs métiers et diverses responsabilités. Même si en soit, le métier de professeur était bien moins prenant que celui de chef de la sécurité du MACUSA (bien qu'elle ait, aussi, à ramener son travail à la maison) ; Lally ne se contentait pas de l'enseignement et ses divers autres projets compensaient pour le temps libre dont elle se privait volontairement.

Elle n'avait pas le temps pour sa famille, pas le temps pour ses amis... Mais pour autant, elle arrivait, elle aussi, à trouver du temps pour Percival. La sorcière sourit sincèrement à sa réponse, et hausse les épaules, sortant sa baguette pour lancer assez difficilement (elle était vraiment vidée) un sort leur garantissant de ne pas être entendus par des oreilles traînantes.

« L'habituel. Je n'ai pas le temps de me questionner sur mon bien-être, comme toi. Quand au MACUSA il m'a demandé du soutien pour briser les sorts de protection d'un artefact de magie noire. Sept couches consécutives de maléfices, excessivement déplaisants et vicieux, un vrai casse-tête. L'équipe de briseurs de sorts travaillait dessus depuis une semaine déjà. S'ils m'avaient appelés plus tôt, cela aurait déjà été réglé, mais ces imbéciles ont accidentellement déclenchés des alarmes supplémentaires avant que je n'arrive, à la quatrième couche. Je viens juste de réussir à la passer. » Explique-t-elle sans hésitation, mains s'agitant au rythme de son récit, s'animant de plus en plus au fur et à mesure qu'elle parlait des mécanismes de protection magiques. Plus cela était difficile, plus le défi était grand plus son cœur battait à la chamade, de plaisir. Même si elle e plaignait, car c'était dans ses habitudes, Lally adorait ça. Elle aurait préférée être appelée plus tôt pour pouvoir se pencher sur le problème dès le début, mais en même temps les complications levaient la barre du défi... Les deux possibilités se valaient, mais cela ne l'empêcherait pas de se plaindre pour celle manquée.

Yeux pétillants, Lally s'interrompt néanmoins. Si elle était lancée sur des sujets qui la passionnait, elle pouvait continuer pendant des heures, et si elle savait que Percival avait aussi un intérêt pointu pour la magie, il n'avait pas autant de temps devant lui. « Je reviens demain pour continuer. Nous pourrons déjeuner ensemble, et je t'en dirais plus. Je me suis lancée le défi de défaire les trois dernières couches en moins de dix-huit heures. »

Elle n'avait pas d'hésitation à donner ces informations à Percival, après tout il avait les plus hautes accréditations du MACUSA après le directrice, Lally n'était donc pas en train de rompre son contrat.

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vant de répondre quoi que ce soit à sa question, Eulalie leur garantit la plus grande discrétion en protégeant magiquement leur discussion, initiative que l'homme appréciait, et qui était bien souvent la sinne, peu importe la nature de la conversation qu'il finissait par avoir. Raison pour laquelle il choisissait de ne pas trop présumer de ce que son interlocutrice pouvait bien avoir à dire. Il pouvait tout à fait s'agir de trois fois rien, en réalité, car il était dans tous les cas préférable et plus sûr de protéger leurs paroles de la sorte, peu importe leur nature. C'était là une affaire de prudence élémentaire. Malgré tout, il resterait aux aguets, attentif à ce que son interlocutrice pourrait bien choisir de lui répondre.

Au fond, ce qu'elle lui apprit alors n'intéressa que moyennement Gellert, mais il fit mine d'y prêter malgré tout l'attention la plus grande et la plus assidue. Un artefact de magie noire protégé à l'excès qui avait attendu les bons soins de la briseuse de sort pour céder un peu de terrain à ceux qui voulaient en percer les mystères. Soit. Restait à voir de quel artefact il pouvait bien être question exactement. Là, peut-être, elle aurait plus que son attention mais également son intérêt le plus total. Ce n'était pas complètement gagné, néanmoins.

-J'avais un rendez-vous à l'heure du déjeuner, répondit Gellert, qui n'avait pas réellement besoin de prétendre être un homme sérieusement occupé, puisqu'il avait vraiment des obligations à n'en plus finir. Mais je peux décommander. Je ne peux pas te laisser partir sans en savoir plus, de toute façon. Ne serait-ce que sur la nature de cet artefact.

S'il ne pouvait être certain qu'il y ait quoi que ce soit à retirer de la situation présente, il devait tout de même essayer. Et quoi qu'il en soit, poursuivre sur sa lignée et garder avec son interlocutrice des rapports cordiaux voire amicaux en lui cédant de temps à autre du terrain (notamment en acceptant de déjeuner avec elle, donc), cela restait une part intégrante de sa stratégie, à laquelle il n'avait aucune forme d'intention de renoncer, et qui semblait payante, étant donné la facilité avec laquelle Eulalie se livrait concernant ses travaux. Il était clair et net qu'elle n'avait absolument pas la moindre idée de la vérité. Si des sortilèges de puissante magie noire ne pouvait rien contre son expertise avisée, son sortilège de métamorphose et ses talents d'acteur, en revanche, faisaient leur travail à la perfection.

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E

lle hoche la tête à l’information encore une fois peu surprenante. C’était Percival, après tout. Et elle était Lally, toujours occupée, perchée dans son monde et faisant assez peu attention à ce qui lui était dit quand ce n’était pas un sujet qui l’intéressait… L’homme lui avait sûrement déjà dit, que la plupart de ses temps de déjeuners étaient dédiés à des rendez-vous pour économie de temps mais, Eulalie n’écoutait pas toujours tout ce qu’on lui disait.
Ce qui ne lui faisait pas particulièrement honte. Elle était une femme occupée, avec beaucoup à penser et tout un monde d’innovations à explorer, elle ne pouvait certainement pas faire attention à tout, n’est-ce pas ?

Peut-être devrait-elle se sentir gênée, que Percival se propose de décommander pour elle, mais elle était surtout flattée. Bientôt quarante-ans, et pourtant elle était toujours aussi sensible à l’intérêt qu’on pouvait porter, à elle et surtout à ses travaux. Cela gonflait son ego, et lui donnant encore plus l’impression qu’elle faisait quelque chose d’important. Même si Eulalie n’avait jamais fait aucun de ses métiers pour autrui, que son premier objectif était l’avide désir de connaissances, bien avant l’idée d’apporter au monde de la magie quelque chose d’inestimable. Elle était intéressée par le progrès et la découverte des mystères d’une manière sans doute un peu égoïste ; bien qu’elle pense se soucier suffisamment d’autrui avec la société secrète.
Quel dommage, que Percival n’en ait pas le profil. Aussi redoutable et intelligent soit-il, ils étaient des avants, des inventeurs, pas des guerriers.

« Si c’est possible, j’apprécierais. D’autant plus que nous n’avons pas encore de conclusion définitive sur la nature de l’artefact. Nous n’avons pas pu suffisamment nous approcher pour que le maître des Runes puisse tout décoder. » Bien entendu Eulalie savait aussi lire les runes, obligation pour sa branche, pour certains sortilèges ou barrières très complexes, mais elle ne passait pas toute sa vie à les étudier. Le MACUSA préférait recourir à un sorcier runologue, ce qui était légèrement vexant puisqu’elle pensait en être capable toute seule, mais tant qu’il ne marchait pas sur ses plates-bandes et que le travail était fait, elle ne pouvait que se plaindre. « Je pencherais pour une arme, un peu archaïque. Vu la puissance des protections ce n’était pas un objet du quotidien, ses propriétés sont, à mon avis, forcément agressives. »

Les artefacts de magie noire étaient, par définition, dangereux. Mais tous n’étaient pas des armes, ils étaient en cela fascinant qu’ils avaient mille et une utilités, certaines tout à fait surprenante. Eulalie n’était pas intéressée par l’utilité de ces objets, seulement par l’intérêt technique et historique. Mais elle était évidemment totalement opposée à leur création et utilisation… Elle était pour ainsi dire une arme anti magie-noire ; mais refusait l'idée de tout simplement détruire sans subtilité.

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V

oici donc ce qu'allait être son programme : passer l'heure du déjeuner en compagnie d'Eulalie Hicks et débattre avec elle de ses derniers travaux en escomptant en retirer, d'une façon ou d'une autre, une compensation intéressante. Ce pouvait être un vain programme, qui ne le mènerait absolument nulle part, et il le savait bien, mais il se pouvait également qu'en découle quelque conclusion intéressante. Dans tous les cas, la curiosité du mage noir demandait à être assouvie, alors il ne pouvait bien évidemment passer à côté de l'opportunité, tout en faisant mine d'en adresser une à son interlocutrice qui ne serait sans doute que trop ravie d'étaler son savoir et l'étendue de ses recherches sous son nez. N'importe quel esprit pouvait se laisser flatter, il suffisait de savoir s'y prendre. Et Gellert, dans ce domaine et sans la moindre humilité, considérait être passé largement maître.

Forcément, quand son "amie" précisa qu'elle estimait que le secret que renfermait cet artefact était une arme, Gellert ne pouvait qu'être d'autant plus intéressé. Il existait toutes sortes d'armes, certaines étaient plus concrètes que d'autres, mais dans tous les cas, le mage noir savait que la moindre d'entre elles pouvait être redoutable, tout dépendait de la façon dont on choisissait de l'utiliser, et contre qui... Après tout, c'était bien en quête d'une arme d'une nature particulière mais d'une puissance inestimable qu'il avait choisi de se rendre à New York et d'accaparer l'apparence et l'identité de Percival Graves.

Alors de quelle sorte d'arme pouvait-il s'agir ici ? Difficile à dire pour l'instant, mais s'il s'agissait d'une arme éventuellement exploitable, il ne pouvait passer à côté de cette hypothèse, ni ne pas chercher à en apprendre plus. Qui sait, il pourrait bien en retirer pljus qu'il ne l'avait soupçonné de prime abord, au début de leur conversation.

-Comme toujours, tu vis dangereusement, observa Gellert dans un fin sourire. Et si cette arme s'en prenait à toi dès l'instant où tu auras percé ses protections ? suggéra-t-il d'un ton léger mais tout de même concerné, celui de l'ami qui a foi dans les compétences de l'autre mais ne nie pas les risques.

Avec l'intérêt de l'homme qui cherche surtout à faire parler son interlocutrice au sujet de sa découverte et espère en apprendre davantage.

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ulalie devenait vite intarissable, quand il s'agissait de ses projets, de mystères magiques encore non résolus. Il y avait quelque chose d'incroyablement séduisant, dans le mystère, quelque chose que les humains n'avaient pas à ses yeux. Percival avait raison, elle vivait dangereusement, mais si d'une façon différente que les Aurors. Elle faisait fi des dangers car sa soif de savoirs était plus forte, car il fallait bien que quelqu'un le fasse. Vivre dangereusement avait longtemps été sa raison de vivre, et de souffrir, elle avait connu son lot de conséquences et même si elle avait voulu prendre du recul... Ce petit projet du MACUSA était la chose la plus excitante qui lui soit arrivée depuis la chimère. Evidemment, elle était enthousiaste et prête à en découdre. Eulalie Hicks voulait aussi se prouver à elle-même qu'elle n'était pas rouillée, que le temps des aventures n'était pas entièrement révolu.

Certains de ses détracteurs l'avaient appelée savant fou... Peut-être avaient-ils raison.

« C'est une possibilité bien sur. Mais j'ai déjà fait pire dans des conditions bien moins sécuritaires. » Travailler au milieu d'un bâtiment ultra sécurisé avec une équipe digne de confiance, contre les tombes antiques bourrées de pièges et les sorciers plus intéressés par le gain que la valeur magico-historique des objets découverts... Très franchement, sans baisser totalement sa garde elle ne se sentait pas en danger dans cette pièce avec une possible arme antique ultra dangereuse. « Je suppose que tu as un point, je devrais faire vider la pièce de tout personnel non nécessaire lorsque nous seront à la dernière couche, et ramener quelques Aurors en renfort au cas ou ça dégénère. » Elle prend un air pensif, fait tourner sa baguette entre ses doigts. « Du moins si tu accepte de te me prêter quelques hommes ? Je suis certaine de pouvoir gérer ça toute seule mais la défense contre les forces du mal n'est pas ma spécialité. » Eulalie avait beau être très consciente de ses capacités, et se considérer comme la meilleure dans son domaine, elle n'avait pas les réflexes des Aurors face à des forces ennemies. Et puis elle n'était qu'une consultante au MACUSA, ce qui malheureusement signifiait qu'elle ne pouvait pas faire tout ce qu'elle voulait, n'avait plus autant de pouvoir de décision que quand elle était à son compte.

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A

voir déjà fait "bien pire" ne saurait jamais, en aucun cas, justifier l'imprudence, bien loin de là, mais Gellert pouvait donner du crédit à l'imprudence et à la témérité de son interlocutrice. Il en fallait pour parvenir à dépasser certaines barrières, pour repousser certaines limites. Et pour accéder à de plus hauts desseins, dépasser certaines barrières n'était pas uniquement une nécessité, c'était la seule manière d'accéder au progrès ô combien nécessaire pour métamorphoser la face de ce monde. Lui-même n'était sans doute pas empreint d'une certaine imprudence. Mais en ce qui le concernait, il s'estimait si fort et si compétent que ces deux qualités devaient logiquement effacer la moindre faille, empêcher le moindre échec. Il n'empêche, l'inconséquence d'Eulalie Hicks ne lui déplaisait pas. Judicieusement dosée, il devrait avoir moyen d'en tirer bénéfice, autant dire qu'il en était absolument ravi.

Sursaut de prudence, Eulalie admit tout de même que, le moment venu, il serait préférable de faire preuve de toute la prudence nécessaire afin d'empêcher cette situation de dégénérer, quitte à faire appel aux compétences de certains Aurors. Gellert, s'il était Percival Graves, refuserait peut-être, c'était faire courir un risque à des hommes qui avaient la nécessité d'être placés sur des affaires autrement plus importantes, mais Gellert n'était pas Percival Graves. S'il avait appris à mimer ses faits et gestes à la perfection, il n'oubliait pas que préserver sa couverture et agir au plus près de ce que ferait celui dont il avait pris l'apparence était chose importante, mais il n'oubliait pas non plus que chaque opportunité devait être saisie.

-Je devrais pouvoir te prêter quelques-uns de mes hommes, répondit prudemment Gellert, comme s'il réfléchissait à cette éventualité, pesait le pour et le contre. De combien d'Aurors aurais-tu besoin ?

En vérité, envoyer à une mort éventuelle quelques Aurors pourrait lui être relativement profitable... Ils étaient, dans tous les cas, tous ceux qui occupaient ces fonctions, des éléments dispensables, dont il n'aurait pas le moindre scrupule à se séparer quoi qu'il en soit. Ils étaient des ennemis naturels à ses ambitions. Certains, qu'il gardait en phase d'observation pour le moment, se révélaient intéressants et pourraient même finir par lui servir de recrues potentielles (ce serait l'occasion de tester leur loyauté, même), mais pour la plupart, il pourrait s'en séparer sans le moindre début de commencement d'hésitation.

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