Percival Grave [Fini]

Rien n'a jamais été laissé au hasard dans la vie de Percival Graves. Rien, pas le moindre détail. Depuis toujours, sa vie devait être cousue de fil blanc. Issu de l'une des familles sorcières les plus influentes d'Amérique, héritier du célèbre Gondulphus Graves, soit l'un des douze premiers Aurors du MACUSA, il n'avait d'autre choix que de se conformer aux ambitions que l'on attendait de lui... et ce ne fut jamais vraiment un problème ou une contrainte pour lui, ce serait même tout l'inverse.

Dès son plus jeune âge, Percival se distingua par une volonté de tout connaître et surtout de tout maîtriser. Perfectionniste, renoncer n'a jamais été un mot d'ordre pour lui. Il devait toujours aller au bout de ses ambitions, peu importe leur nature. Il put compter pour cela sur l'enseignement strict et scrupuleux de ses précepteurs qui, dans son enfance, ne donnèrent à ses loisirs qu'une place secondaire... mais Percival n'en souhaitait pas davantage de toute façon.

C'est à Ilvermorny qu'il perfectionna ses acquis. Il intégra la maison thunderbird, et se distingua bien vite comme un sorcier brillant, excellant dans la grande majorité des matières étudiées, exigeant toujours plus de lui-même et de ses compétences, il n'oubliait jamais d'étudier également en dehors de ses heures de cours, il devait exceller... et par ses résultats, en tout cas, il excella.

A sa sortie d'Ilvermorny, ce ne fut une surprise pour personne, Percival rejoignit le MACUSA comme il avait toujours été convaincu de le faire, sans jamais remettre en question cette décision. Il intégra la formation des Aurors, et ce fut dans cette période qu'il perfectionna les domaines de la magie qu'il ne faisait qu'effleurer jusqu'alors. Habile en sortilèges, il acquit rapidement la capacité d'utiliser la magie sans faire appel à sa baguette. Son talent, pas inné certes, mais largement encouragé par des années de travail fut payant alors qu'il gravissait les échelons du MACUSA. L'Auror Percival Graves devint, excusez-moi du peu, directeur de la Sécurité magique et du bureau de la justice magique du MACUSA, ainsi que le bras droit de la présidente, Seraphina Picquery, envers qui sa loyauté n'avait jamais faibli.

Percival semblait avoir atteint tous ses objectifs (encore qu'il en trouvait toujours d'autres pour remplacer ceux réussis), et pourtant, un jour, tout basculé. De cette nuit où, de retour chez lui, il se retrouva face à face avec Gellert Grindelwald, Percival n'a presque aucun souvenir. Il se souvient d'un regard glaçant, d'une voix douceureuse, d'un combat acharné... Puis plus rien. Ces derniers mois sont restés dans le brouillard. Percival en est ressorti désarmé, affaibli, dépourvu de repères... mais en revanche déterminé à détruire l'homme qui a bien failli le briser pour de bon.

Percival est un homme droit et honnête. La justice qu'il a eu longtemps pour rôle de faire régner et respecter, il la tient en immense respect. On pourra sans doute lui reprocher d'être sévère parfois, mais jamais cruel, il prend soin d'analyser toutes les situations qui se présentent à lui très posément, ses choix et ses décisions ne sont jamais gratuits.

Intelligent et cultivé, son sens pratique et ses connaissances lui ont souvent permis de conserver un calme, une patience et un sang froid proverbial dans des situations que l'on pourrait estimer critiques. Percival ne manque également pas de courage. Il est calable de se mettre en difficulté quand la situation l'impose, et aura toujours tendance à faire primer l'intérêt commun avant son intérêt personnel.

On pourra lui reprocher, peut-être, une certaine insensibilité. Percival n'est pas quelqu'un d'expansif. Il ne montre que rarement ses sentiments, et il est difficile de se faire une idée de ce qu'il pense réellement. Difficilement accessible, il ne laisse pas grand monde percer sa carapace. Il n'en a pas besoin. Consacré à son travail avant toute chose, pourquoi aurait-il pensé autrement.

Aujourd'hui, privé de repère, le tempérament de Percival a un peu changé. Plus craintif qu'il ne l'était autrefois, il verse facilement dans la paranoïa. Ce qui, dans les temps actuels, n'est peut-être en soi pas si mal, au fond.