Soirée agitéeZelda Lillis & Aileen DohertyC'était le bordel dans la tête de Zelda ce soir-là.
Non pas que d'habitude c'était du genre calme, mais là, c'était particulièrement agité. Elle se posait plein de questions. Elle se demandait si elle allait un jour finir par se sortir de cette merde, si elle allait finir par envoyer chier Eric. Ça la faisait marrer de s'imaginer avec un joli chignon, un enfant dans chaque bras et Charles à ses côtés. Ça la faisait vraiment rire. Mais quelque part, pourquoi pas ? Ça semblait plutôt bien vu d'ici... Mais non.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu'elle était une pute. Parce qu'elle ne serait jamais capable de vivre une vie normale. Parce que tout la destinait à une vie comme celle-ci. Elle avait cru trouver sa place un jour, lorsque cette famille de sorciers avait bien voulu d'elle. Oui, elle avait cru qu'elle pourrait avoir une sorte de routine et aimer les gens. Se faire aimer. Mais elle avait fini par comprendre que rien ne durait éternellement. Cette pensée la rendait triste, mais elle essayait de ne pas y penser.
À la table d'un bar, elle buvait son cocktail avec délectation. L'alcool commençait doucement à monter, juste ce qu'il fallait pour éviter d'avoir des idées noires. Elle n'avait pas l'intention de boire davantage de toute manière car elle bossait.
Et elle voulait ramener pas mal d'argent. Quoi de mieux que de se rendre dans ce quartier réputé pour trouver des hommes aux poches bien remplis ? Ici, les gens sont extrêmement généreux et elle peut repartir avec énormément de gallions sans véritablement fournir beaucoup d'effort. Elle savait de toute manière appâter n'importe quel client, homme ou femme, et satisfaire n'importe quel désir.
Elle n'attendit pas longtemps avant de voir un potentiel client s'approcher d'elle. Ils discutèrent un petit moment, elle lui imposa ses conditions. Il les accepta et tout deux se rendirent dans l'appartement qu'Eric louait pour ces occasions. Parfois, elle ramenait des clients chez elle mais il était plus simple de venir ici la plupart du temps.
Une fois le travail accompli, l'homme remit les gallions à Zelda. Cette dernière les compta et une fois certaine qu'il avait bien mis le prix, elle le salua et l'homme partit rapidement. Sûrement un qui avait dit à sa femme qu'il avait du travail et qu'il rentrerait tard... Pff.
Seule, elle resta un petit moment dans le lit, à réfléchir. Ce qu'elle n'aurait pas dû faire puisqu'elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle se demandait toujours à quel moment cette vie merdique allait prendre fin, si elle ne devrait pas accélérer le processus pour cela, mais en même temps elle avait désormais une raison de vivre, et elle devait se battre pour arriver un jour à mener la vie qu'elle rêvait. Elle ignorait si elle y parviendrait mais elle ne devait pas baisser les bras. Pas maintenant. Avec sa main, elle sécha les dernières gouttes qui perlaient sous ses yeux et quitta l'appartement.
Il y avait encore du monde dans les rues, même si l'obscurité était tombée depuis un bon moment maintenant. Elle aurait très bien pu transplaner pour se retrouver chez elle, mais elle avait envie de profiter du froid, de l'air glacial, pour se changer les idées.
Tout en marchant, elle sentit que quelqu'un la suivait. Elle jeta un bref coup d’œil derrière elle pour s'en assurer. Oui, aucun doute possible, on la suivait. La personne finit même par l'aborder.
Au début, ça allait encore, il ne l'emmerdait pas trop. Qu'il lui dise qu'elle était magnifique, bon, d'accord. Mais dès l'instant où il s'est montrée trop entreprenant avec elle, la brune s'était demandée si elle n'était pas vraiment maudite. Elle n'avait cependant pas l'intention de se laisser faire. Zelda avait beau être une catin, c'était elle et elle seule qui choisissait le moment où elle acceptait de remplir son boulot. D'un geste rapide, elle sortit sa baguette magique et la mit sous la gorge de l'homme. Ce dernier se mit à rire. Zelda soupira, comprenant qu'il ne prenait pas la menace au sérieux et qu'il s'agissait d'un no-maj. Elle plaisanta en songeant que Grindelwald n'avait peut-être pas tort en disant que ces êtres étaient inférieurs aux sorciers. Enfin, elle savait parfaitement qu'il y avait des monstres des deux côtés, malheureusement. La sorcière souffla : "Stupéfix" et l'homme tomba à terre. Il ne se relèvera pas de sitôt.
Toute cette histoire l'avait bien épuisée. Elle allait se remettre en route, mais elle remarqua la présence d'une silhouette dans l'ombre. Zelda ne parvenait pas à la distinguer clairement de l'endroit où elle se trouvait mais elle se permit de dire :
- Si tu cherches les emmerdes aussi, je réfléchirais à deux fois avant d'essayer.
Bon, Zelda était loin d'être une sorcière très puissante. Si elle avait réussi à mettre KO l'homme, c'était parce qu'il s'agissait d'un no-maj. Rien ne lui garantissait qu'elle pourrait s'en sortir face à un sorcier. Le mieux serait peut-être de transplaner maintenant... :copyright:️ 2981 12289 0
ileen venait tout juste de quitter l'appartement d'Illan. Il ne s'était rien passé. Il ne s'était jamais rien passé entre eux, ou du moins rien que ne soit descendu sous la ceinture. Elle n'était pas totalement fermée à l'idée, si cela devait encourager lllan à se montrer plus généreux encore avec elle. Mais pour le moment, il s'était montré, il est vrai, gentleman avec elle et n'avait rien exigé d'elle. Tant mieux. Elle aimait fixer les règles, et elle y était habituée. Elle n'avait souvent besoin que de battre des cils pour que l'on ressente souvent l'envie de lui obéir au doigt et à l'oeil, et elle en profitait.
Par certains aspects, cela ne la rendait pas forcément bien différente d'une simple prostituée. Comme celle qu'il lui avait semblé croisé sur le chemin en venant, mais sans y prêter plus attention que cela. Aileen y avait déjà pensé, elle n'en prenait pas ombrage. Si elle refusait de manière répétée les propositions d'Eric qui souhaiterait la voir rejoindre son petit harem, ce n'était pas par caprice ou par pudeur. Mais elle se débrouillait très bien par ses propres moyens, sans avoir besoin d'ôter ses vêtements et sans nécessité de partager ses "recettes" avec un proxénète au bras long qui pourrait l'entraîner dans un engrenage duquel on ne ressort pas. Elle avait assez du cirque Arcanus et de ses exigeances, ça lui suffisait.
Donc, Aileen venait de quitter l'appartement d'Illan, et s'apprêtait à rentrer chez elle. Il était tard. Elle devinait ici le regard réprobateur de Jeremiah à son retour... et l'air indifférent de son père, qui estimerait sans doute que, de sa part, il ne fallait pas s'attendre à autre chose que ce genre de comportements dépravés. Elle ne voulait pas donner cette image d'elle à sa famille, après tout, c'était pour elle qu'elle faisait tout ça. Mais en même temps, eh bien... c'était vrai, elle ne pouvait pas forcément être fière de ce qu'elle faisait. Mais peu importe.
Sur le retour, elle découvrit un spectacle particulier, à distance. Une femme, la prostituée de tout à l'heure, on dirait bien, venait de stupéfixier un homme en pleine rue. Courageux et cathartique, sans doute, mais pas spécialement discret. Surtout si elle ne voulait pas laisser de témoin derrière elle.
-Je ne cherche jamais les emmerdes, je les crée, répondit Aileen en se rapprochant, sans méfiance. Visiblement, qui se frottait à cette femme s'y piquait, mais Aileen disposait de ses propres moyens de se défendre. Et si tu devais décider de me stupéfixier moi aussi, tu aurais de bonnes chances de le regretter, ajouta-t-elle en tirant sa baguette de sa poche pour confirmer qu'elles étaient faites du "même bois".
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Ven 6 Sep - 23:33
