L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer. (Aileen)

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

Joanna ne se rendait pas au travail à reculons, pas réellement, parce qu’elle avait trouvé le moyen d’apprécier bien plus son poste de serveuse. Oh, elle avait conscience qu’elle n’avait pas le pire métier du monde non plus, mais même en tant que serveuse, on faisait mieux que le bar dans lequel elle devait se rendre presque tous les jours. Elle ne s’y rendait donc pas réellement à reculons, cela dit, elle devait bien avouer qu’elle appréciait aussi énormément quand elle pouvait juste se contenter de ne pas aller travailler. Ce jour-là, Joanna avait donc la possibilité de juste profiter de sa journée, sans avoir besoin de supporter la présence de certain de ses clients plus lourds les uns que les autres, ou encore de son patron avec qui elle devait se montrer particulièrement hypocrite.

Elle avait donc l’intention de profiter pleinement de cette journée. Elle n’était pas le genre de femme à se contenter simplement de rester chez elle quand elle n’avait rien à faire, elle préférait largement en profiter pour sortir, pour faire quelque chose. Et ce jour-là, elle avait l’intention de faire quelque chose en effet, elle avait bien l’intention de se rendre auprès de Borys dans le but d’en profiter pour passer du temps avec lui. Après tout, ils étaient amis, ils avaient bien le droit de se voir. Donc, Joanna avait bien l’intention d’en profiter et elle décida de se rendre au cirque où il travaillait.

Elle n’était pas complètement fan de ce cirque, mais elle respectait quand même le métier de Borys. Si elle venait ici, c’était juste dans le but de voir son ami, sinon elle n’aurait pas grand-chose à faire dans le coin. Encore moins auprès de certaine personne se trouvant dans ce coin. Le cirque ne faisait pas de représentation, Joanna avait cru qu’elle pourrait rapidement trouver Borys, mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de cela, elle tomba sur une jeune femme… une jeune femme qu’on ne pouvait pas dire que Joanna appréciait grandement.

« Bonjour Aileen. » Elle ne prit pas spécialement la peine de se montrer agréable avec la jeune femme sous ses yeux. Enfin, elle ne l’insultait pas non plus, mais le ton qu’elle employait ne cachait pas vraiment le fait qu’elle ne la portait pas dans son cœur. Elle n’avait pas l’intention de l’insulter, mais même si Joanna savait parfaitement se montrer cordiale, c’était difficile avec elle. « Est-ce que tu aurais vu Borys ? » Demanda-t-elle alors, en espérant que la jeune femme allait lui répondre.

Et en espérant évidemment que son ami était dans le coin aussi. Bon, en un sens, Joanna s’en sortirait si jamais son ami n’était pas là et qu’elle ne pouvait pas passer du temps avec lui, mais puisqu’elle se déplaçait jusqu’ici, qu’elle se trouvait en face de Aileen, il fallait quand même que ça vaille le coup. Borys en valait forcément le coup, mais elle faisait quand même vraiment des efforts en cet instant précis.

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Le soupçon produit plus de mal qu'il n'en prévient.

A

ileen attendait que le temps passe. Elle avait réussi à écouler toutes les places manquantes pour les représentations du soir que donnait le cirque, sa mission était donc achevée. Techniquement, elle pourrait sans doute rentrer chez elle, mais elle n'en avait pas particulièrement envie, à vrai dire. Si elle savait que beaucoup d'employés du cirque Arcanus y travaillaient à reculons, si elle avait bien conscience des conditions déplorables dans lesquelles on les faisait travailler et de la manière impitoyable dont étaient traités certains des phénomènes de foire de Skender (Nagini avait été parmi les moins épargnés à ce sujet, et Aileen était heureuse que cette dernière ait réussi à trouver une issue, même si elle n'avait plus aucune nouvelle d'elle), elle ne trouvait aucune raison de se plaindre de son côté. Skender ne la considérait pas autrement que comme un objet, certes, mais il avait malgré tout toujours été correct envers elle.

Grâce à lui, elle parvenait à gagner son pain, à aider un peu le foyer des Doherty qui en avait le plus grand besoin, alors elle n'allait pas commencer à lui casser du sucre sur le dos. Quand le cirque avait du succès, elle-même en sortait gagnante... et elle voulait qu'il continue d'en avoir, car quand la ville de New York se serait lassée du spectacle, le cirque migrerait certainement ailleurs, et Aileen ne pourrait pas les suivre. Même si son père et son frère (son père surtout) seraient sans doute ravis de la voir disparaître de leur vie, elle ne se sentait tout simplement pas capable de s'en aller... pas avant d'avoir fait amende honorable. Pas avant de s'être... fait pardonner son existence, disons.

En parlant de William et de Jeremiah, ils n'étaient pas vraiment étranger d'ailleurs au temps qu'elle mettait à bien vouloir partir. Elle était certes très bien où elle était, mais elle ne se sentait pas prête à supporter tout de suite l'ambiance qui l'attendrait inévitablement une fois de retour à la maison. Alors elle vaquait à ses occupation, qui n'avaient rien de bien palpitante quand une voix familière la tira de ses rêvasseries.

Voix familière et relativement froide, mais Aileen n'en prenait pas ombrage. Elle comprenait que Joanna la déteste. S'il lui arrivait de réussir à séduire certaines filles (celles qui pouvaient potentiellement être réceptives à la base), la plupart des femmes la détestaient cordialement parce que leurs hommes avaient tendance à l'apprécier un peu trop. Elles n'avaient jamais tiré cela au clair, mais Aileen était convaincu que Joanna ne pouvait pas l'encadrer avant tout et surtout parce que Borys lorgnait sur elle... et qu'il y avait anguille sous roche entre les deux exs, quoi qu'ils puissent en dire. Leurs affaires ne les intéressait pas, mais il est vrai que quand on se montrait méprisant envers elle, elle avait tendance à rétorquer de la même manière de son côté. C'était comme un réflexe.

-Non, je ne l'ai pas croisé. Tu lui veux quoi ? Je peux lui transmettre un message si tu veux.

Aileen n'en avait aucune envie, en réalité. Ca l'amusait juste de suggérer que Borys et elle puissent être réellement proche, alors qu'en vérité, au plus loin l'hypnotiseur se trouvait, au mieux elle se portait.

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

Joanna espérait que la jeune femme sous ses yeux allait lui dire quelque chose, qu’elle allait pouvoir lui indiquer où se trouvait Borys. Histoire comme ça, que la jeune femme puisse simplement aller retrouver son ami et qu’elle n’ait pas à supporter plus la présence de la jeune femme sous ses yeux. C’était comme ça, la jeune femme ne parvenait vraiment pas à supporter Aileen. Elle n’avait peut-être pas tant que cela d’argument en soit. C’était physique tout simplement, la jeune femme ne la supportait pas, point. Elle ne pouvait pas la voir, c’était aussi simple que ça. Mais si elle pouvait la conduire à Borys, ça serait déjà une très bonne chose.

Mais ce n’était visiblement pas le cas, puisque la jeune femme lui affirma qu’elle ne l’avait pas croisé. Dommage. Elle lui demanda alors ce qu’elle lui voulait, si elle pouvait transmettre un message à son ami. Clairement, Joanna n’avait aucune envie que Aileen prenne un message à transmettre à Borys, parce qu’il était question de cette femme en particulier. Parce qu’elle n’avait envie de lui devoir quelque chose et qu’elle n’avait pas spécialement envie de la voir parler spécifiquement à Borys. Bon, la serveuse se doutait que son ami et la jeune femme devaient se croiser bien souvent, et en soit Borys voyait bien qui il voulait (elle n’avait pas son mot à dire, elle ne se permettrait pas de dire quoi que ce soit).

« Non, merci ça ira. » Dit-elle simplement, dans un fin sourire. Elle n’avait pas besoin de l’aide de la jeune femme non. Et elle n’avait surtout pas envie d’obtenir son aide en quoi que ce soit. « Et je ne lui veux absolument rien qui ne te regarde. » Répondit-elle, encore une fois d’une manière un peu sèche.

Elle n’y pouvait rien, dès qu’elle se trouvait en compagnie de Aileen, elle ne parvenait pas à faire autrement que de se comporter de cette manière. Dans tous les cas, Joanna considérait que ce qu’elle avait envie de faire avec Borys ou non, les raisons du fait qu’elle le cherchait, ne la regardait de toute façon pas une seule seconde. Bon en même temps, ce n’était pas non plus comme s’il y avait grand-chose à dire non plus. Joanna avait simplement envie de voir son ami, elle n’avait pas besoin d’excuse pour le faire, elle avait juste envie de passer du temps avec son ami et c’était juste ça. Autant dire qu’il n’y avait pas spécialement quelque chose à dire en plus. Et elle n’avait de toute façon aucun compte à rendre à la femme sous ses yeux. Et elle n’avait pas l’intention de justifier quoi que ce soit.

« Tu sais où il est ? » Demanda-t-elle finalement, en se disant qu’il y avait peut-être peu de chance qu’elle lui réponde. Ce n’était pas forcément qu’elle ne voudrait pas, mais il y avait aussi de forte chance qu’elle ne sache tout simplement pas. Mais dans le doute, si jamais elle devait savoir… autant qu’elle sache.

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Le soupçon produit plus de mal qu'il n'en prévient.

S

ans surprise, la réponse de Joanna était négative. Aileen n'en avait pas attendu moins de la part de son interlocutrice. Elle n'avait eu aucune intention de jouer les entremettrices entre Borys et elle de toute manière, elle s'amusait juste d'une situation qui était susceptible d'exaspérer son interlocutrice... C'était à peu près tout ce qu'elle pouvait retirer d'un tant soit peu amusant de sa relation avec l'hypnotiseur qui autrement l'incommodait plus qu'autre chose, alors elle en profitait, évidemment. Donc, ça avait l'air de ne pas marcher trop mal. En même temps, Aileen avait comme le sentiment qu'elle n'avait pas besoin de faire grand-chose pour susciter l'agacement de son interlocutrice. C'était une chose à laquelle elle était habituée. Si bien des hommes - et quelques femmes, certes - la couvaient du regard avec envie, la plupart des femmes l'observaient avec soit une sincère jalousie, soit un profond mépris. Il était dans la nature humaine de ne pas apprécier la concurrence, même quand elle n'était que factice. Aileen pourrait difficilement le reprocher à Joanna qui était sans doute moins "amie" avec Borys que ce qu'elle prétendait.

Il n'empêche, même si elle était habituée, ce n'était pas pour autant qu'elle appréciait être prise de haut. Alors certes, c'était un fait que ce que la jeune femme avait à dire à son ami ne la regardait pas (et dans le fond, elle s'en fichait bien), mais il y avait tout de même une manière de dire les choses, et Aileen n'appréciait pas forcément le ton que la serveuse employait pour s'adresser à elle. Pas la peine de se croire si importante. Elle pouvait bien descendre d'un étage, il suffirait qu'elle claque des doigts pour que Borys tombe à ses genoux. S'il ne s'était jamais rien passé entre eux, c'était parce qu'Aileen ne voulait absolument pas qu'il se passe quoi que ce soit. Alors elle ferait bien de le remercier pour ça, en vérité. Et elle en rajoutait en lui demandant si elle savait où il était. Elle pensait qu'elle le planquait sous sa jupe ou quoi ? Non, elle n'en savait rien, et ça l'arrangeait bien, pour tout dire. Au plus loin il était, au mieux elle se portait.

-Tu me donnes vachement envie de te renseigner, tu sais, soupira Aileen en considérant son interlocutrice du regard avec un certain agacement. Non mais sérieusement, si elle tenait tant à le voir, elle avait qu'à le chercher. De toute évidence, ils étaient pas ensemble. Je sais pas où il est. Je gère pas son emploi du temps.

Et encore heureux. C'était bien assez que d'être le sous-fifre de Skender, déjà, elle s'épargnait le fait d'être celui de Borys, même si en temps que bras droit, elle avait parfois le sentiment qu'il s'octroyait des droits au-delà de ce qu'il devrait pouvoir revendiquer.

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

Joanna avait bien conscience qu’elle ne devrait pas forcément se montrer à ce point sèche avec son interlocutrice mais c’était plus fort qu’elle. Il y avait quelque chose chez Aileen qui la poussait à se montrer désagréable avec elle… et surtout en fait il y avait cette jalousie idiote qu’elle ressentait envers la jeune femme. Elle n’avait aucune raison d’être jalouse normalement, parce que justement, il n’y avait rien entre Borys et elle et qu’elle n’avait aucune raison d’être… agacée par l’idée qu’ils puissent être proches. Mais c’était plus fort qu’elle, elle n’y arrivait pas, c’était comme ça. La jeune femme ne supportait juste pas son interlocutrice et elle n’y pouvait pas grand-chose malheureusement, elle ne pouvait pas vraiment se retenir.

Ce qui ne l’aidait sans doute pas à avoir envie de l’aider, forcément, quand elle lui demandait si elle savait où se trouvait Borys. Joanna ne répondit rien, elle se contenta simplement d’attendre de savoir si Aileen savait ou non, où se trouvait Borys. La serveuse avait l’intention de le chercher dans tous les cas, elle espérait bien voir son ami, ce n’était pas pour rebrousser chemin maintenant. Mais si elle pouvait gagner quelques minutes précieuses avec « l’aide » de son interlocutrice, elle n’allait pas dire non. À moins qu’elle ne soit pas capable de l’aider donc, qu’elle n’ait aucune envie de l’aider. Au fond, Joanna s’attendrait presque à ce que la jeune femme ne lui dise rien du tout, mais elle reprit la parole en affirmant qu’elle ne savait pas où il se trouvait, qu’elle ne gérait pas son emploi du temps.

C’était bête, mais cette simple remarque lui plaisait un peu. Joanna avait envie de trouver Borys, elle espérait bien pouvoir mettre la main sur lui avant de devoir s’en aller, et l’aide de Aileen aurait été salutaire. Cela dit, savoir que la jeune femme ne savait pas où il se trouvait parce qu’elle ne gérait pas son emploi du temps, ça lui plaisait. Elle aimait se dire qu’elle n’était pas si proche de lui que ça, et elle se sentait encore idiote de ressentir ce fond de jalousie qu’elle ressentait, alors que Borys et elle n’étaient qu’amis. Évidemment qu’ils n’étaient qu’amis, il n’y avait aucune raison de croire le contraire. Ils avaient essayé, ça n’avait pas marché, c’était comme ça tout simplement.

« Très bien. » Répondit-elle simplement, partagée donc entre le fait que cette réponse ne l’aidait pas du tout et le fait qu’elle n’était pas si proches de Borys. Tout était quand même bien plus complexe quand il était question de son ami, c’était incroyable… Cela dit, elle avait conscience qu’elle devrait peut-être se méfier de la réponse de la jeune femme, parce qu’elle lui avait justement signifiée qu’elle ne lui donnait pas envie de l’aider. Peut-être qu’elle se contentait de mentir. « Et désolée, je n’ai aucune envie de prétendre que je t’apprécie juste pour te faire plaisir. »

Bon, Joanna ne devrait pas enchérir de nouveau, mais elle n’y pouvait rien, elle se sentait piquer, elle piquait en retour.

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Le soupçon produit plus de mal qu'il n'en prévient.

T

rès bien, oui. Et ça aurait pu s'arrêter là. Chacune aurait repris sa route, le cours de sa vie, sans plus se soucier de l'autre, et ce serait très bien comme ça. Aileen avait vraiment cru que c'était ainsi que leur conversation allait prendre fin. Elle s'était imaginée que son interlocutrice allait partir à la recherche de son Borys à la con (qu'Aileen lui laissait bien volontiers et sans mauvaise foi, le plus loin elle se trouvait de cet homme, le mieux elle se portait, honnêtement), sans lui adresser un seul mot d'au revoir, et ce serait très bien comme ça. Mais non, parce que Joanna lui adressa en complément un remarque qui eut tout de suite le don d'agacer la jeune femme plus que nécessaire.

Honnêtement, que Joanna l'apprécie ou non, ça ne changeait rien à sa vie. Aileen aimait obtenir l'approbation, l'amitié et l'admiration des autres (comme n'importe qui - selon elle, les gens l'avouaient juste plus ou moins facilement), mais elle était habituée aux réactions jalouses de la gent féminine. Ceci dit, elle préférait tout de même quand la haine qu'elle inspirait avait quoi que ce soit de justifiée, et en l'occurrence, elle ne voyait vraiment pas ce qu'elle avait fait pour s'attirer à ce point les foudres de son interlocutrice. Si son "meilleur ami" (entre gros guillemets) était pas capable de calmer ses ardeurs stupides et tenait à la foutre dans son lit, elle n'y était pour rien, elle, ce serait plutôt Borys qu'elle devrait gentiment envoyer paître pour n'être jamais qu'un bon gros queutard de compétition. Elle n'avait qu'à le lui dire à lui, ce qu'elle en pensait. Et honnêtement, si Borys et Joanna pouvaient finir ensemble, ça l'arrangerait, au moins il lui foutrait peut-être la paix. Encore qu'elle était incapable de concevoir l'idée que Borys puisse être un homme fidèle, à la vérité. Elle le voyait bien davantage comme un bon gros trompeur et manipulateur de première (mais il est vrai aussi qu'elle manquait toujours singulièrement d'objectivité quand il était question de lui. Bizarrement.

-C'est quoi ton problème avec moi, exactement ? répliqua Aileen en toisant Joanna.

Parce que leur petite conversation passive-agressive allait bien un temps, mais au bout d'un moment, il était peut-être temps de mettre carte sur table. Au moins leur rivalité affichait aurait un minimum de consistance, et ce n'était sans doute pas plus mal. Pas qu'elle ait forcément besoin de se confronter à cette femme non plus, mais si elle assumait beaucoup de ses tares, elle estimait qu'elles étaient suffisamment nombreuses pour qu'on ne s'amuse pas à l'attaquer, maintenant, sur des choses qu'elle n'avait pas faites. Rien qu'avec tout ce qu'on avait à lui reprocher de légitime, on pouvait tenir des heures.

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

La conversation aurait très bien pu s’arrêter rapidement et Joanna se disait même qu’elle aurait mieux fait de l’arrêter, plutôt que d’enchainer. Mais c’était plus fort qu’elle, elle n’appréciait pas cette femme et elle n’avait aucune envie de faire semblant. Alors, il y avait une différence entre faire semblant et ne rien faire du tout, Joanna aurait très bien pu se contenter de l’ignorer ça aurait parfait comme ça, mais en même temps la jeune femme n’avait pas pu se retenir. Elle ne pouvait pas la voir en peinture, elle avait besoin de le lui dire. Même si forcément quand Aileen lui demanda ce que c’était que son problème exactement, Joanna avait conscience qu’elle aurait vraiment mieux fait de se taire.

Parce qu’elle n’était quand même pas sûre que ça soit une si bonne chose qu’elle réponde à cette question. Et en même temps, elle devait bien avouer qu’elle n’avait pas envie d’ignorer une occasion de lui dire le fond de sa pensée. Pensée sans aucun doute beaucoup trop ridicule en prime, mais tant pis… Joanna se lança.

« Je ne t’aime pas c’est tout, c’est physique. Je ne peux pas te supporter, tu m’es particulièrement détestable. » La sorcière avait conscience qu’elle allait peut-être un peu trop loin, mais en même temps elle se contentait surtout de dire la vérité. Elle n’avait pas beaucoup d’explication pour justifier le fait qu’elle ne l’appréciait pas. Il n’y avait qu’une seule explication valable, qui n’était autre que la jalousie, mais elle n’assumait pas vraiment… ça. « Je n’aime pas la façon que tu as de tourner comme ça autour des hommes et de te jouer d’eux. »

D’accord, en disant cela elle parlait d’une manière générale, mais elle pensait à un homme en particulier. À celui qui avait démarré cette conversation d’ailleurs. Borys avait un faible pour elle, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Joanna le connaissait bien à force, elle avait bien remarqué. Et de son côté, la serveuse ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était parce que Aileen lui tournait autour, parce qu’elle devait avoir un charisme qui lui plaisait. Bref, elle ne savait pas exactement pourquoi Borys était attirée par cette fille et en un sens, cela ne concernait pas du tout Joanna puisqu’ils étaient juste amis, mais elle ne parvenait pas à retenir sa jalousie. Elle était incapable de ne pas être jalouse et elle se détestait clairement pour ça. Parce qu’elle savait en prime qu’il n’avait aucun compte à lui rendre, qu’elle n’avait aucun compte à lui rendre non plus et que dans tous les cas, ça ne marcherait pas entre eux. Alors, elle n’avait pas son mot à dire, c’était aussi simple que ça. Oui, sauf que non, ce n’était pas facile, Joanna ne parvenait pas à se contrôler et encore moins à contrôler sa jalousie, surtout en présence de la jeune femme sous ses yeux. Borys le lui reprocherait surement, elle se le reprochait elle-même, mais tant pis.

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E

lle ne l'aimait pas parce qu'elle ne l'aimait pas. C'était physique, c'est tout. Violent, comme réponse, mais honnête. Et Aileen préférait largement cela à une agressivité passive qui renfermait pourtant un message similaire. Pouvait-elle reprocher à Joanna de ne pas l'aimer juste parce que... ça ne passait pas ? Pas spécialement. Elle aussi, elle était entière, et il y avait des personnes, comme ça, dont elle ne savait pas grand-chose mais qu'elle ne pouvait pas blairer sur le principe. Par ailleurs, elle savait pertinemment que c'était le genre de réaction presque intuitives qu'elle provoquait bien souvent et presque malgré elle. Elle pouvait laisser certaines personnes indifférentes, mais c'était rare. Soit on la désirait et l'admirait, soit on la haïssait d'entrée de jeu - Ah, la jalousie...

Oui, c'était éventuellement présomptueux d'avoir une telle image de soi-même, mais ce n'était pas comme si Aileen l'inventait. Elle était la mieux placée pour savoir quels regards les hommes posaient sur elle. Et elle n'y était pour rien. Elle le devait à sa très chère maman. Sa lâche de mère. Elle pourrait la remercier pour la beauté inhumaine qu'elle lui avait offerte à la naissance, mais sans elle, son père la haïrait moins... bon, ceci dit, sans elle, elle n'existerait pas. Bref, encore une femme pour la détester, rien de nouveau sous le soleil. Mais au moins, c'était clair, cette fois.

Joanna ne s'arrêta pas là, elle ajouta qu'elle n'appréciait pas du tout la manière dont elle se jouait des hommes, se plaisait à manipuler le sexe opposé. Elle ne pouvait pas lui donner tort, il n'était pas rare qu'Aileen use et abuse de ses charmes pour obtenir ce qu'elle voulait (Illan pourrait en témoigner s'il n'était pas à ce point aveuglé par ses sentiments pour elle), et elle ne l'assumait qu'en partie, et elle pouvait reconnaître que ces propos-là étaient plus vexants que les précédents. Ceci dit, Aileen savait relativiser, sans doute parce qu'elle écopait suffisamment souvent de reproches pour avoir appris à s'en distancier à la longue.

Aileen était sûre et certaine que si Borys n'avait pas dans l'idée de l'attirer dans son lit, Joanna n'en aurait rien à faire, dans le fond, de tous les hommes qu'elle fréquentait et de la manière dont elle se comportait avec eux. D'ailleurs, c'était bien joli de prétendre être offusquée de cette méthode, mais Aileen était convaincue du fait que quand elle jouait les serveuses, elle aussi jouait de son physique avantageux pour obtenir ce qu'elle voulait.

-Si tu fais référence à Borys, sois rassurée, il ne m'intéresse pas du tout, d'ailleurs, j'estime qu'il faut avoir des exigences très... limitées pour s'enticher d'un gars pareil. Je te le laisse avec plaisir. Enfin, s'il accepte de me lâcher la grappe.

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

Quand Joanna entendit son interlocutrice lui affirmer que si elle faisait référence à Borys, elle pouvait être rassurée parce qu’elle n’était pas du tout intéressée par ce dernier. La jeune femme serra des dents, n’appréciant vraiment pas que le jeune homme entre dans la conversation parce qu’il était évident que tout cela n’avait absolument rien à voir avec Borys (ah… la mauvaise foi). En soit, Joanna ne devrait simplement rien avoir à faire de Aileen, mais effectivement c’en était physique, elle ne pouvait pas la supporter. Mais ça n’avait rien à voir avec une quelconque jalousie ou quoi que ce soit d’autre, comme ça n’avait rien à voir avec son ami. Ce qu’il y avait eu entre elle et Borys était fort, ils avaient vécu quelque chose de… beau, en soit, mais c’était derrière eux et maintenant ils étaient simplement amis. Et c’était éventuellement au nom de cette potentielle amitié que la jeune femme cherchait à protéger Borys, à le préserver de la perversité des femmes comme celle qui se trouvait sous ses yeux.

Cette femme qui ne manquait pas de la vexer en prime en affirmant qu’il fallait avoir des exigences très limités pour s’enticher d’une personne comme Borys, forcément elle ne pouvait que le prendre personnellement puisque même s’il n’y avait plus rien entre eux (si si, je vous le jure), il y avait quand même eu quelque chose dans le passé. D’accord, Borys était loin d’être parfait et s’il l’était, peut-être qu’ils seraient encore ensemble aujourd’hui et que leur histoire pourrait éventuellement marcher d’une manière ou d’une autre. Mais cela n’empêchait pas que Borys avait énormément de bonne valeur, que c’était quelqu’un de bien, de charmant de… bref.

« Tu te considères vraiment supérieur à tout le monde au point de t’imaginer n’importe quoi. » Et Joanna parvenait si facilement à se voiler la face. C’était évident pourtant que Borys avait des vus sur Aileen et si la jeune femme était capable de ne pas faire preuve de mauvaise foi, elle pourrait l’accepter. Sauf que c’était tout bonnement impossible pour elle de l’accepter, de vouloir imaginer que Borys puisse être intéressé par son interlocutrice. « Borys n’est absolument pas intéressé par toi, il faut que tu arrêtes avec ton imagination. Et si tu ne tournais pas autour de lui à ce point, ça serait bien différent. » Joanna marqua une pause. « Et après tu oses me dire qu’il faut avoir des exigences limitées quand toi tu es au point de tourner autour de tout le monde. »

Bon, d’accord, la serveuse devrait juste arrêter les frais et se contenter de tourner les talons et ne plus prêter attention à la jeune femme sous ses yeux. Elle devait mettre un terme à cette conversation, et ne pas enchérir un peu plus parce qu’elle était tout bonnement en train de s’enfoncer un peu plus. Elle en avait bien conscience mais en même temps elle ne pouvait pas s’empêcher de dire ce qu’elle avait sur le cœur quand même.

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Le soupçon produit plus de mal qu'il n'en prévient.

A

ileen se contenta d'afficher un léger sourire quand son interlocutrice affirma qu'elle se croyait supérieure... elle n'estimait pas que c'était le cas, mais ça ne la dérangeait pas outre mesure qu'on le pense. Il faut dire qu'à force, elle avait pris l'habitude d'être considérée avec envie ou jalousie, c'était une chose avec laquelle elle vivait depuis une bonne éternité, et elle préférait qu'on la considère, même si c'était avec mépris, qu'avec une profonde indifférence. A ses yeux, il était important d'exister aux yeux des autres, elle y trouvait même d'autant plus d'intérêt qu'elle n'avait jamais que ça, faute de réussir à exister aux yeux de son propre père. Alors si elle espérait l'atteindre ou la blesser par cet intermédiaire, ça ne prendrait tout simplement pas.

-Mais je dois te le dire en quelle langue ? Je m'en fiche, de ton Borys, soupira Aileen, alors qu'on en revenait encore et encore à lui.

Non, elle s'en tapait. Pour le nombre d'hommes qui l'intéressaient, Borys Woodley ne faisait absolument pas partie de la liste, et il n'était pas question que ça change. Oh non, certainement pas. La jeune femme était bien décidée à ce sujet : au plus loin il se tiendrait d'elle, au mieux elle se porterait. Elle n'avait vraiment aucune envie d'avoir à le supporter, et subir une jalousie déplacée pour un motif qui n'avait rien de nécessaire l'agaçait bien plus que d'être jalousée pour les bonnes raisons. Si, par exemple, Joanna avait des vues sur Illan, alors là d'accord, elle serait entièrement d'avis que la situation prêtait bel et bien à susciter l'ire de celles qui avaient peut-être des vues sur lui. En l'occurrence, elle n'avait rien demandé à personne, là.

-De tous les hommes qui existent au monde, il est le dernier autour de qui j'ai envie de tourner, alors arrête de me prendre la tête avec lui, reprends-le une bonne fois pour toutes et arrête d'en vouloir inutilement à celles qui l'approchent à moins d'un mètre, parce que, d'une part, dans mon cas, c'est difficile de rester à moins d'un mètre d'un type qui se rapproche à chaque fois qu'on cherche à s'en éloigner, d'autre part parce qu'on bosse tous les deux pour la même personne, alors ce serait un peu difficile de lui échapper.

Même si elle ne dirait pas non. Oh, vraiment, si le Borys pouvait se ranger avec Joanna et lui foutre la paix, elle serait ravie. Tant pis si Joanna devait se retrouver au bras d'un type come lui, clairement était l'inverse de ce que n'importe quelle femme devrait rechercher chez un homme selon elle, et de très loin.

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L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer.

Aileen lui affirma de nouveau qu’elle s’en fichait de Borys. En soit, Joanna devrait sans doute se fier à sa parole et réellement la croire quand elle lui disait quelque chose comme ça, mais elle n’y arrivait pas. En soit, ça ne changeait pas grand-chose au fait que Borys tournait autour de cette femme. Évidemment, Joanna devrait bien plus s’en prendre à Borys, mais qui était-elle pour l’empêchait de tourner autour de quelqu’un après tout ? Il faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait, elle n’avait pas son mot à dire. Sauf que même en se disant ça, Joanna ne pouvait pas s’empêcher de se sentir agacé par le fait que Borys tournait autour de cette jeune femme qui était magnifique évidemment et c’était bien ça le souci en soit. Bref, elle était énervée, elle ne devrait pas l’être normalement, mais elle était incapable de se contenir et de juste passer l’éponge.

Quand bien même, Aileen ne manquait pas d’avoir de bons arguments, elle défendait parfaitement sa position. Et c’était quelque chose qui avait le don de l’agacer justement, parce qu’elle avait peu de chose à reprocher à Aileen. Elle aimerait pouvoir réellement avoir de quoi se retourner contre elle, parce que c’était beaucoup plus facile de reprocher à cette jeune femme son attitude, plutôt que de remettre en question des choses la concernant. Elle serra des dents quand Aileen lui rétorqua qu’elle devait reprendre Borys et d’arrêter de reprocher aux personnes s’approchant de lui de s’approcher de lui justement. Elle n’avait aucune envie de le reprendre, ils avaient largement dépassé ce stade. Quand bien même la jalousie qu’elle ressentait vis-à-vis de Aileen était quand même la preuve qu’elle avait du mal à tourner la page. Mais elle se devait de tourner la page, elle ne pouvait pas nier adorer Borys, cependant il était évident que l’homme n’était pas fait pour elle. Ils avaient essayé, ça n’avait pas marcher, ils ne pouvaient pas s’imaginer que quelque chose puisse arriver encore. Elle savait qu’elle devait arrête de se sentir trop protectrice envers Borys, mais c’était plus fort qu’elle…

Bien sûr que Aileen avait raison donc, mais la jalousie qu’elle ressentait était puissante et elle était incapable de la contrôler. Elle devrait plutôt faire des reproches à Borys, mais ces derniers se retournaient vers Aileen.

« Je pense que tu n’as pas dû être suffisamment claire s’il passe son temps à se rapprocher. Si tu lui envoie des signaux contradictoires, il ne risque pas de comprendre. » Ce n’était pas forcément valorisant pour Borys, mais tant pis. Joanna savait bien que son ami était un coureur de jupon, il ne s’en cachait pas avec elle, mais s’il comprenait que c’était impossible, il était évident qu’il lâchait l’affaire (ou elle se faisait tout simplement une fausse idée de celui qu’elle cherchait à se convaincre qu’il n’était qu’un ami). « Je veux bien croire que puisque vous travaillez ensemble, vous êtes amené à vous côtoyer. Mais il y a des attitudes que tu as qui sont particulièrement déplacées. »

Elle ne reprochait habituellement pas ce genre de chose aux femmes, elle était même du genre à considérer qu’une femme doit utiliser tous ses atouts pour avancer. Mais, Aileen, c’était plus fort qu’elle.

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Messages : 188 Date d'inscription : 03/09/2019

Le soupçon produit plus de mal qu'il n'en prévient.

A

ileen perdait son temps avec son interlocutrice, et le pire, c'est qu'elle s'obstinait quand même à poursuivre cette conversation alors qu'elle savait pertinemment qu'elle ne mènerait nulle part. A croire que ça l'amusait de se faire tourner en bourrique. Peut-être bien... Elle n'allait pas prétendre ne pas être habituée aux discours tels que celui qui lui tenait son interlocutrice en cet instant. Beaucoup de femmes lui tenaient rigueur des regards que les hommes posaient sur elle. Alors oui, parfois, elle forçait sur l'attitude aguicheuse, il n'empêche qu'elle n'avait jamais forcé aucun homme à gagner son attention. Ceux qui y étaient insensibles, elle les laissait tranquilles et elle passait à autre chose, tout simplement... Mais bon, elle passerait toujours pour une catin de bas étage auprès des autres femmes, qui n'assumeraient jamais le fait qu'elles aussi abuseraient de leurs charmes naturelles, à sa place, et ne renonceraient clairement pas à se dispenser d'un tel pouvoir, dans un monde qui en donnait si peu aux femmes... et aux femmes noires, n'en parlons pas.

-Eh bien s'il en faut si peu à ton homme pour se détourner de toi, peut-être sera-t-il temps que tu admettes que le problème ne vient pas de moi.

Mais de lui, et d'elle, aussi évidemment. Elle n'était pas l'élément perturbateur dans leur relation, c'était eux qui n'étaient pas fichus de se comporter convenablement. Et en l'occurrence, non, ses attitudes envers Borys n'avaient rien d'équivoques, contrairement à celles qu'elle adoptait avec d'autres. Elle ne cessait jamais de répéter qu'elle ne cèderait jamais à ses avances, ce qui heurtait sa fierté de mâle (au passage, Joanna pouvait se faire mieux que ça, allez savoir pourquoi elle faisait à ce point une fixette sur Borys).

-Tu parles des mêmes attitudes que tu adoptes toi-même dans ton bar miteux pour t'attirer la sympathie de tes clients véreux ? répliqua-t-elle d'un ton hautain. Ni toi ni moi ne sommes des exemples de vertu, mais vraiment, je m'abstiendrais, si j'étais toi, de me donner des leçons de tenue, de dignité et de morale, tu n'est définitivement pas bien placée pour cela.

Elle décidait de l'attaquer directement, eh bien elle pouvait faire pareil. Parce que dans le fond, les deux n'étaient pas si différentes que cela, et s'il n'était question d'un homme, qui ne le méritait définitivement pas, il était très probable qu'elles se seraient parfaitement entendues, toutes les deux. Vraiment, c'était bête, et quelque part, c'était même assez absurde.

-Qu'est-ce que tu lui trouves, à Borys, exactement ? Il est vulgaire... Tu pourrais prétendre à beaucoup mieux que lui, vraiment. Je ne comprends pas le temps que tu perds à courir après un homme qui ne le mérite définitivement pas.

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