Le vilain petit canard. (Achilles <3)

Messages : 169 Date d'inscription : 05/01/2019 Age du joueur : 35

Le vilain petit canard.

Ça arrivait, quelques fois, qu’il y ait une sorte de réunion familiale englobant une grande partie de la famille à laquelle Glenn était rattaché théoriquement. Ça ne faisait pas sauter de joie Glenn quand il y avait ce genre de réunion, mais il n’avait pas toujours une excuse pour y échapper. Alors… eh bien, parfois il s’y retrouvait. Enfin, là, il ne savait même pas ce que les personnes fêtaient et il se demandait bien pourquoi il avait été invité, mais il y avait quand même énormément de monde. Même des personnes qu’il n’avait encore jamais rencontrées et qu’il n’avait pas spécialement envie de rencontrer d’ailleurs.

Il ne faisait pas d’effort pour s’intégrer parce qu’il n’avait aucune envie de le faire. Pourtant quand il avait pris le chemin de la fameuse fête de famille, le jeune homme s’était quand même dit que ce serait l’occasion pour lui de tendre un peu l’oreille. Glenn avait e truc pour lui que… eh bien, on ne prêtait pas forcément attention à lui, on ne se préoccupait pas de lui et on le laissait dans son coin. Alors, au final, le jeune homme pouvait envisager de tendre l’oreille pour entendre certaine chose et obtenir des informations pour son maître. Est-ce que ça serait utile ? Il n’en savait rien, mais dans tous les cas c’était ce qu’il s’était dit en partant de chez lui. Sauf qu’ensuite, il était tout simplement arrivé sur place et il devait bien reconnaître qu’il n’avait pas encore pris la peine de trop porter attention à ce qui l’entourait.

D’ailleurs, il s’était même installé dans un coin pour lire un livre. Ce n’était pas vraiment très…, eh bien, très sociable, mais en même temps Glenn n’avait pas forcément envie de s’ennuyer à l’être. Et personne ne semblait avoir envie de venir le déranger et lui demander des comptes, ce qui lui convenait très bien aussi. Alors bien sûr, sa bonne résolution en partant de chez lui de glaner des informations était un peu compromise, mais tant pis. Il était parfaitement bien là dans son coin, plongé dans sa lecture alors qu’il pensait qu’on ne viendrait pas le déranger. Jusqu’à ce qu’une personne s’approche bel et bien de lui. Glenn releva ses yeux pour les déposer sur son frère qui approchait de lui.

« Oh salut Achilles. » Dit-il simplement sur un ton neutre, avant de baisser de nouveau son regard vers son livre.

Est-ce que la présence de Achilles le dérangeait ? Au contraire, mais il devait bien reconnaître aussi que ce qu’il était en train de lire était particulièrement intéressant. Il pourrait prendre la peine sans doute de demander à son frère s’il se portait bien, de se renseigner sur son état et ce genre de chose qu’on faisait normalement quand on croisait un proche mais… non, ça ne lui venait même pas à l’esprit. Ce n’était pas contre Achilles, ça ne lui venait vraiment pas à l’esprit de le questionner, ce qui ne voulait pas dire qu’il ne s’en préoccupait pas.

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Messages : 240 Date d'inscription : 22/01/2019

Le vilain petit canard.

L

e grand-oncle James fêtait ses quatre-vingt-dix ans, et l'air de rien, Achilles se réjouissait d'assister à cette anniversaire en grande pompe. Pas qu'il le connaisse particulièrement bien, le grand-oncle James, il avait dû le croiser deux fois en tout et pour tout, mais les parents, grand-parents, oncles, tantes, cousins, cousines seraient de la partie, et les occasion de les voir, et de se voir tous ensemble, étaient bien trop rares pour être négligées. Même si Achilles était une personne indépendante, il avait l'esprit de famille, il voulait veiller sur chacun de ses membres, en se focalisant sur Gleen, bien sûr. Glenn qu'il ne s'était certainement pas attendu à voir au cours de cette soirée. Il ne lui avait même pas demandé s'il venait ou non, il était parti du principe que Glenn aurait sans doute mieux à faire, ou s'inventerait mieux à faire, et ne se pointerait pas. Déjà que les réunions de famille en comité restreint n'étaient pas son truc... Là, même Achilles, tout sociable qu'il était, se sentait paumé. Entre la famille éloignée, les amis, la famille des amis, il y avait beaucoup de têtes peu connues au cours de cette soirée. Mais c'était l'occasion de faire connaissance, après tout. Sur le principe.

Il avait discuté avec deux-trois cousins, souhaité un joyeux anniversaire à son grand-oncle, salué de loin quelques têtes connues, quand il repéra la silhouette familière de son frère, attablé dans un coin, le nez plongé dans un livre. Achilles esquissa un sourire. Un tel comportement devrait peut-être l'agacer, mais il connaissait assez son frère pour savoir que c'était le genre de comportement qu'il ne fallait pas prendre personnellement. Glenn avait du mal à s'intégrer en société, c'était comme ça. En attendant, Achilles estimait que le simple fait qu'il soit présent constituait un effort en soi, qu'il fallait savoir remarquer.

-Salut, Glenn. Je pensais pas te voir ici, dit-il dans un fin sourire. Je m'attendais à devoir passer ma soirée à répondre aux gens qui me demanderaient ce que tu deviens. Ce qui lui était déjà arrivé au cours de certaines réunions de famille. A la place, je vais me contenter de répondre à ceux qui me demanderont pourquoi je ne suis pas accompagné, pour changer.

D'autant plus que par anticipation, sachant que son rendez-vous avec Tina approchait, il avait demandé à son grand-oncle s'il pourrait venir avec une amie. Sauf que l'amie en question... eh bien, était une amie, justement. Rien d'autre. Tant pis pour lui et toutes ses illusions envolées. Tina avait beau lui affirmer qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir, Achilles ne se faisait pas d'illusions. Non voulait dire non.

-Qu'est-ce que tu lis de beau ?

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Messages : 169 Date d'inscription : 05/01/2019 Age du joueur : 35

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S’il avait passé toute la soirée à se contenter de lire dans son coin, ça lui aurait parfaitement convenu. Mais le fait que Achilles vienne lui parler, ça lui convenait aussi. Son frère était quand même l’expression même d’une certaine contradiction le concernant. Glenn appréciait suffisamment sa présence pour faire l’effort de lui parler, il tenait à lui dans la mesure qu’il était possible pour lui de tenir à quelqu’un. Et à côté de cela, il était quand même prêt à le trahir son frère pour l’homme qu’il avait décidé de suivre, sans l’ombre d’un scrupule. Mais pour cela, il faudrait qu’il soit capable d’en ressentir. Ça convenait bien donc à Glenn de pouvoir discuter un peu avec Achilles, même si pour cela il allait sans doute devoir définitivement lever ses yeux de son livre. Livre dans lequel le jeune homme était encore plongé alors que son frère lui expliquait qu’il ne l’attendait pas à le voir ici.

Glenn pouvait clairement le comprendre, il était quand même surprenant de le voir dans un tel endroit. La plupart du temps, le jeune homme s’épargnait très bien les groupements familiaux. Achilles précisa qu’il pensait passer la soirée à répondre aux personnes qui lui demandaient ce qu’il devenait. Glenn n’était quand même pas si sûr que cela que les gens poseraient de telles questions, parce qu’il se disait qu’ils ne devraient pas en avoir quelque chose à faire de lui. Glenn leva son regard vers son frère quand il continua en affirmant qu’il allait, à la place, devoir répondre du fait d’être venu seul. Cette remarque titilla sa curiosité parce qu’il avait le sentiment qu’elle voulait dire beaucoup plus de chose qu’elle ne prétendait.

« Je lis le livre de Cassandra Vablatsky, j’essai de comprendre comment elle… voit les choses. » Ce qui était intéressant en soit, et il avait en prime un peu plus d’intérêt pour Vablatsky de façon personnelle. Mais ça c’était quelque chose qu’il ne dirait pas à Achilles. D’ailleurs, le jeune homme ne manqua pas d’enchainer, parce que finalement il n’avait plus forcément envie de se pencher plus que cela sur ce livre. « Et… pourquoi tu n’es pas accompagné ? »

Glenn avait conscience qu’il mettait peut-être un peu les pieds dans le plat, parce que au vu de la façon dont son frère en parlait, il n’avait sans doute pas envie de trop se pencher sur la question. Glenn avait un peu de mal à comprendre certaines choses, mais il comprenait que son frère n’avait pas forcément envie de se pencher sur cette situation. Sauf que justement, s’il n’avait pas envie d’en parler, ça ne pouvait que le poussait à en savoir plus. Parce que forcément, le jeune homme ne pouvait que penser à Goldstein, pour qui son frère nourrissait des sentiments particulièrement forts. Il avait envie d’en savoir plus, parce qu’il était curieux, parce qu’au vu de la situation il valait quand même mieux qu’il se penche sur la vie sentimentale de son frère.

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Messages : 240 Date d'inscription : 22/01/2019

Le vilain petit canard.

U

n simple "Ah" s'échappa des lèvres d'Achilles quand son frère lui apprit qu'il lisait le dernier livre de Cassandra Vablatsky, car il fallait bien le dire, cette nouvelle, en réalité, ne lui faisait ni chaud ni froid. Lui-même n'avait qu'un attrait mitigé pour tout ce qui concernait la voyance. Il ne considérait pas que ça n'existait pas, et il estimait que Vablatsky faisait partie de cette catégorie de sorciers qui étaient de vrais voyants et pas des charlatans, mais il n'aimait pas l'idée de considérer l'avenir comme une sorte d'entité toute tracée et immuable, cela revenait à dire que peu importe la manière dont l'on agissait, le résultat ne dépendait pas de nous. Achilles avait besoin de savoir qu'il avait une réelle influence sur son destin et qu'il ne faisait pas que le subir. Il pourrait sans doute s'engager dans une grande conversation philosophique à ce sujet, mais il n'était pas sûr de vouloir entendre l'opinion de son frère à ce sujet. Glenn pouvait se montrer particulièrement... nihiliste, quand il s'y mettait.

De toute manière, même s'il avait voulu faire davantage de commentaires, ce qu'il aurait peut-être fait dans l'intention d'échanger plus de trois mots avec son frère, il n'en aurait pas eu l'occasion, puisque Glenn reprit la parole en lui demandant pourquoi il n'était pas accompagné. Alors, bien sûr, il avait voulu qu'ils abordent le sujet, il n'allait pas prétendre le contraire, sans quoi il n'aurait même pas évoqué le fait qu'il était venu en célibataire. Mais la subtilité n'était définitivement pas ce qui étouffait Glenn. A ce stade, Achilles était techniquement habitué, certes, mais ça ne rendait pas toujours l'échange plus simple ou confortable. Surtout que là, le sujet était épineux.

-A ton avis ? dit-il tout d'abord avant de reprendre immédiatement, car il savait bien que son interlocuteur serait bien capable de lui répondre au premier degré. J'ai suivi tes conseils, j'ai arrêté de me planquer derrière des "et si" et j'ai invité Tina à dîner pour lui dire ce que je ressentais. Et si elle est pas là, tu te doutes de ce qu'a été sa réponse.

Enfin, sa réponse n'avait pas été non, et après un moment de malaise, ils avaient tout de même passé une soirée mémorable, qui n'avait fait que confirmer à Achilles combien il aimait Tina au passage. Mais pour Achilles, même si la réponse n'était pas forcément claire dans l'esprit de sa collègue, elle l'était pour lui... Il était si certain de ce qu'il ressentait, si elle n'en était pas certaine, c'est que ça ne pouvait pas marcher. En tout cas pas maintenant. Et peut-être pas plus tard non plus... Il préférait se faire une raison et essayer de rester ami avec elle que de tout gâcher en attendant trop de sa part.

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Messages : 169 Date d'inscription : 05/01/2019 Age du joueur : 35

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À son avis ? Bah s’il posait la question c’était bien parce qu’il avait besoin que son frère réponde à sa question, il ne pouvait pas deviner par lui-même ce qui arrivait dans la vie de son frère. Enfin, peut-être que c’était évident pour Achilles, mais pour Glenn ça ne l’était pas du tout. Il attendit cependant avant de répondre, parce qu’il arrivait bien souvent à son ainé de lui faire des réflexions qu’il considérait inutile. Ce n’était pas un défaut de Achilles en lui-même, c’était un défaut de l’humanité qui ne pouvait pas s’empêcher de dire des choses pour ne rien dire. Ce que Glenn ne comprenait pas toujours, mais il avait conscience que les autres ne le comprenaient pas non plus.

Achilles reprit tout de même la parole, pour lui expliquer un peu plus la situation et ce qui était arrivé avec la fameuse Tina. L’homme avait suivi ses conseils – mine de rien, le fait d’entendre l’Auror dire une chose pareille ne manquait pas d’être particulièrement étrange –, il avait décidé d’inviter Tina à diner afin d’arrêter de se cacher derrière des suppositions et lui dire très clairement ce qu’il ressentait. Le jeune homme avait du mal à comprendre ce que son frère ressentait pour sa collègue, mais encore une fois c’était une chose dont il avait l’habitude. Enfin donc, il lui avait dit ce qu’il ressentait et si elle ne se trouvait pas là, c’était que Glenn pouvait deviner sa réponse. Il prit la peine de réfléchir à la remarque de son frère. En soit, elle aurait pu très bien répondre favorablement à sa demande et ne pas être présente parce qu’elle n’était pas disponible ce soir. Mais… non, même Glenn parvenait à comprendre ce que son frère avait reçu comme réponse. Enfin, il comprenait juste que Porpentina Goldstein ne partageait pas les sentiments de son frère, il ne devinait en aucun cas que c’était beaucoup plus nuancé que ça. Mais la nuance n’était pas dans ses possibilités, c’était oui ou non.

« Alors, elle ne te mérite pas. » Se contenta-t-il de dire sans montrer la moindre émotion dans sa voix. Glenn trouvait que son frère prenait cette histoire trop à cœur, mais il savait que les gens avaient quand même pour habitude de trop se concentrer sur le romantique de l’histoire. Au fond, Glenn ne savait pas vraiment ce qu’il pensait de cette histoire. Est-ce qu’il était déçu que la jeune femme n’ait pas accédé à la demande de son frère ? Pas réellement, mais il devait bien avouer que ça aurait pu arranger ses affaires. Encore que… en soit, ça ne changeait pas grand-chose non plus. « Tu n’auras qu’à répondre que tu ne voulais pas laisser ton frère seul. »

Pour revenir sur le fait que tout le monde lui demanderait pourquoi il n’était pas accompagné. Parce que le monde attendait forcément au vu de l’âge de Achilles, qu’il commence à avoir une vie maritale. De son côté, personne ne se préoccupait de la sienne, tout le monde avait comprit depuis bien longtemps qu’il ne fallait pas se préoccuper trop de lui en même temps.

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Messages : 240 Date d'inscription : 22/01/2019

Le vilain petit canard.

A

chilles afficha une esquisse de sourire en entendant la réponse de son frère. Pas tant parce que celle-ci était amusante que parce qu'au moment de prononcer ces mots, il avait presque l'air... aussi humain qu'on puisse l'être. Il s'imaginerait bien la grande majorité de ses amis lui tenir ce genre de discours, lui dire qu'elle ne le méritait pas, dans l'espoir de lui remonter le moral, mais il y avait une nette différence quand il était question de son frère, et c'était que ce dernier ne disait jamais rien pour se montrer réconfortant, ce n'était pas dans sa nature, donc s'il le disait, c'était seulement qu'il le pensait, et préférait l'affirmer franchement.

Et quelque part, c'était assez réconfortant. L'espace d'un instant, il avait le sentiment d'avoir un frère comme tous les autres, qui encourageait comme il se devait son frangin, qui avait été éconduit sentimentalement et qui en souffrait. Mais passé le seuil de l'illusion, il ne voulait pas non plus pointer Tina du doigt. Elle avait été plus que gentille et correcte envers lui, et même s'il aurait préféré que leur conversation ait une autre issue, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de l'avoir "rejeté" comme elle l'avait fait.

D'ailleurs, ce n'était même pas exactement un rejet, quand on y réfléchissait. Mais ce n'était pas forcément mieux, car l'un dans l'autre, cela n'aidait pas spécialement l'Auror à tourner la page, alors qu'il en aurait très franchement besoin. Bref, même s'il devrait juste laisser couler, même dans ces circonstances, il ne pouvait tout de même pas s'empêcher de prendre la défense de Tina. C'était inévitable, dans le fond. Il était fou amoureux d'elle, et les sentiments ne s'effaçaient pas comme ça. Evidemment que ça n'allait pas juste lui passer en un claquement de doigts. Evidemment qu'il allait encore soupirer après elle pendant très longtemps, et après, il faudrait espérer que ça finisse par passer quand même, même si rien ne le garantissait spécialement.

-Elle a des circonstances atténuantes, tu sais. Et puis, on ne peut pas forcer les gens à aimer, c'est comme ça, dit-il sans pour autant discourir mille ans non plus. C'est que le sujet "Tina" restait tout de même difficile pour lui, et il n'avait pas envie de s'appesantir non plus. Ceux que ça intéresse n'ont qu'à se mêler de leurs oignons, j'ai pas d'explications à leur donner, ajouta-t-il d'un ton ferme. Cela dit, c'est vrai, j'aime mieux ne pas te laisser seul. Même si je sais que tu ne supportes pas ça, ajouta-t-il dans un clin d'oeil. Avoue que c'est pour ça que tu te soucies de ma vie sentimentale, en fait. T'espères que comme ça, je finirai par te laisser tranquille. Désolé, ce n'est pas prêt d'arriver.

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Messages : 169 Date d'inscription : 05/01/2019 Age du joueur : 35

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Des circonstances atténuantes ? Glenn était persuadé que son frère répondait de cette manière justement parce qu’il avait des sentiments pour cette Porpentina, sinon il se montrerait beaucoup plus objectif. Mais il n’en demandait pas tant à Achilles, l’Auror n’était clairement pas quelqu’un d’objectif, sinon il aurait lâché l’affaire concernant son asocial de frère depuis bien longtemps. Glenn avait beau manquer par moment de tact, il pensait comprendre quand même assez que pour son frère, le sujet Goldstein était quelque peu compliqué, surtout au vu des derniers événements. Le jeune homme ne le comprenait pas, il ne le comprendrait sans doute jamais d’ailleurs, il avait le sentiment qu’il se faisait du mal pour rien à s’attacher aux mauvaises personnes. Glenn s’incluait dans le lot d’ailleurs, il savait parfaitement que son ainé allait un jour être déchiré par les choix qu’il avait fait, et au fond de lui… peut-être que ça le touchait un peu (même si ça ne changerait rien à la situation).

En tout cas, Glenn avait envie de rebondir sur la remarque d’Achilles quand ce dernier affirma qu’on ne pouvait pas forcer les gens à aimer… parce qu’à son avis, c’était faux. Ils vivaient dans un monde de magie, avec des pouvoirs incroyables. S’il le voulait, il pourrait très bien forcer Tina à l’aimer par un sort, par une potion… mais Glenn connaissait déjà l’avis de son frère à ce sujet. Ce ne serait pas du vrai amour, mais là était bien le problème, Glenn ne comprenait pas le vrai amour.

« Un jour, il faudra bien que tu me laisses tranquille. » Répondit Glenn sur un ton neutre, comme à son habitude, quand bien même son propos se voulait quand même un peu léger (mais pas sûr qu’on le comprenne).

Glenn ne pouvait pas nier que si Achilles avait autre chose à s’occuper que lui, ça arrangerait un peu ses affaires. Mais en même temps, le jeune homme n’était pas idiot, il savait bien que son ainé était tellement têtu qu’il sera bien incapable de le laisser réellement tranquille. Alors qu’il valait mille fois mieux pour lui qu’il l’abandonne, au risque d’en payer le prix plus tard. Mais la vie sentimental de son frère ne l’intéressait pas que pour cette raison, il avait bien compris que le point faible de la plupart des personnes étaient les sentiments qu’ils étaient capables de ressentir.

« En vérité je crois que… » Glenn marqua une pause, hésitant une seconde sur la manière dont il allait tourner sa phrase. Ce qui ne lui ressemblait pas forcément. Même s’il ne parlait pas tout le temps sans réfléchir, il avait tendance à agir sans filtre et à juste dire ce qu’il pensait. Mais cette situation était légèrement plus complexe. « Je n’ai juste pas envie que tu finisses seul. »

À peine avait-il prononcé ces mots qu’une cousine, bien trop heureuse de voir Achilles, s’approcha bruyamment d’eux pour saluer l’ainé de la famille, en ignorant – pour son plus grand bonheur – Glenn qui avait comme instinct de fuir cette femme qui avait sans doute envie de beaucoup trop parler.

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Le vilain petit canard.

A

chilles afficha un sourire plus large quand Glenn suggéra qu'un jour ou l'autre, il faudra bien qu'il le laisse tranquille. Glenn le pensait sans doute, mais Achilles, de son côté, était incapable de voir les choses sous cet angle. Non, il ne l'entendait définitivement pas de cette oreille : c'était inenvisageable à ses yeux. S'ils ne se comprenaient pas toujours - pour ne pas dire qu'ils ne se comprenaient jamais tous les deux -, ils restaient frères, et il était impossible de faire une chose pareille, tout simplement.

-Je ne vois vraiment pas en quoi ce serait une nécessité, affirma-t-il d'un ton taquin. Si tu attends vraiment le moment où je cesserai de te coller aux basques et où je te laisserai tranquille, alors tu attendras longtemps. Ca n'arrivera jamais. Ou alors il faudra attendre que je sois mort.

Ce qui pourrait arriver plus rapidement que pour la plupart des gens, c'est vrai, car Achilles faisait un métier difficile, et dans une période délicate. Chaque fois qu'il partait sur le terrain, il risquait sa vie... Ce n'était pas très juste, mais c'était un fait avéré. Alors oui, peut-être qu'un jour, Glenn apprendrait que son frère avait passé l'arme à gauche, baguette à la main - ou bien il périrait dans un accident à la con. C'était une idée à laquelle il fallait se faire... Mais il ne voulait pas y songer. Tant qu'il respirerait, il s'inquiéterait pour son frère et il prendrait soin de lui. C'était comme ça, c'était ainsi, et il ne pourrait tout bonnement pas s'en empêcher, vraiment pas.

Les propos qu'ajouta Glenn eurent le don de toucher sincèrement Achilles. Il devinait sans mal que son frère ne réalisait probablement pas combien cela avait de l'importance pour lui, mais c'était bel et bien le cas. Il y avait de l'intérêt pour lui, un sincère intérêt, quelque chose qu'il était capable d'interpréter comme une véritable marque d'affection, et il avait véritablement besoin de cela. C'était même très important à ses yeux. Alors oui, même si le sujet n'était pas très heureux, il appréciait que son frère lui dise qu'il ne voulait pas le savoir finir seul.

-Ne t'en fais pas, ça n'arrivera pas. Et même si je n'ai personne dans ma vie, sentimentalement, du moins, je ne suis pas seul. J'ai des amis, un frère à embêter..., ajouta-t-il en lui adressant un regard des plus malicieux. Je ne suis pas seul.

Non, il ne l'était pas, et c'était une chose dont il devait régulièrement se rappeler, car elle ne manquait définitivement pas d'avoir son importance. Il n'était pas seul, et quand ça n'irait pas, il devrait penser à ses amis, à sa famille. A toutes les personnes dont il se sentait proche.

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