Perpetua Fancourt (Fini)

Perpetua a vu le jour à Toronto, au Canada, pays de naissance et de coeur, auquel elle reste très attachée même si elle est installée à New York depuis plusieurs années déjà. Alors qu'elle était haute comme trois pommes et pas même encore capable de faire montre de magie (ses deux parents étant sorciers, ils n'en attendaient pas moins d'elle), son père et sa mère plaçaient d'ores et déjà de très grands espoirs en elle. Il faut dire que la petite révéla très vite un sens pratique très appuyé. Inventrice de l'âme, elle l'a été dès la naissance. Donnez lui quelques cartons et de la ficelle, et elle vous inventait toutes sortes d'objets bien souvent fantasques mais aussi, la plupart du temps, efficace. Rusée et imaginative, ces traits de caractères ont été largement encouragés par Mr et Mrs Fancourt au cours de son enfance. Parents aimants et peut-être un peu trop permissifs, ils ne lui refusaient presque rien quand il était question de ses inventions, si bien que sa chambre d'enfant ressembla très vite à un atelier miniature. Perpetua n'avait qu'une hâte, et c'était de voir apparaître ses proemiers signes de pouvoirs. Quand elle pourrait enfin utiliser la magie pour parfaire ses création, elle était certaine que rien ne serait plus jamais hors de sa portée.

Et ses pouvoirs se déclarèrent, en effet, quand elle eut sept ans... mais elle ne goûta pas à son bonheur très longtemps, en réalité. Dans la même période, elle souffrit beaucoup du comportement de son père, de plus en plus distant avec elle. Lui qui avait toujours été très présent et attentif avec elle, voilà qu'il se détournait bien souvent, beaucoup trop souvent. Et sa mère le sentait aussi. Ce qu'elles ignoraient alors, c'est que l'homme de la famille se mettait volontairement à l'écart dans le but de les protéger elles. En effet, Mr Fancourt, expert en créatures dangereuses pour le ministère de la Magie canadien, et lors d'une de ses missions périlleuses, il avait été mordu par un loup-garou. Dès lors, il s'isolait à chaque pleine lune, ainsi que les jours suivants et précédents, en inventant toujours une excuse précédente.

Jusqu'à l'excuse de trop. Mrs Fancourt, n'y tenant plus, déterminée à percer le mystère, le suivit à la trace, accompagnée de la petite Perpetua, alors âgée de huit ans. Si elle avait su... Elles assistèrent, terrifiées et impuissantes à la transformation de Mr Fancourt en bête inhumaine. Du reste, Perpetua n'a presque plus aucun souvenir, sa mémoire a voulu rejeter cet éprouvant cauchemar. Elle n'a plus que des flashs. Le sang, le regard vide de sa mère, son cri avant qu'elle ne meure, les grognements du loup, la douleur lancinante au niveau de son ventre quand il la mordit. Les autorités intervinrent avant que son père ne la tuent à son tour. Et ils exécutèrent froidement son père sous ses yeux.

Elle a nié en bloc avoir été mordue, elle était terrifiée à l'idée qu'on ne la tue à son tour. Après ça, ça a été la période la plus difficile pour elle. On la fit passer de famille d'accueil en famille d'accueil (personne ne la gardait longtemps au vu de sa propension à fuguer - fuguer non pas pour fuir ses "nouveaux parents" mais pour dissimuler sa nature et protéger son entourage de ses transformations), et elle dut oublier la chaleur rassurante de la compagnie de ses parents, et aussi ses inventions, reléguées à ses seules pensées.... Ce fut à Ilvermorny qu'elle parvint à se reconstruire et à dompter ses démons... du mieux possible, en tout cas.

Ce fut pourtant périlleux. Elle n'informa personne de sa lycanthropie, et dut par conséquent rivaliser d'ingéniosité pour gérer seule ses transformations, justifier ses absences et mettre ses camarades et ses professeurs à l'abri de sa propre monstruosité. Sa lycanthropie est un fardeau... et elle la vit comme une véritable souffrance. Elle n'eut pas beaucoup d'amis à Ilvermorny, elle était très secrète, elle tenait les autres à distance comme son père avant elle... Elle pensait que la solitude devait être son fardeau, elle qui était pourtant naturellement sociable. Elle se focalisa à la place sur quelques inventions, surtout destinées à protéger son secret, et également sur ses études, et elle se révéla très vite être une élève brillante.

Elle passa ses examens de fin d'année haut-la-main, sans vraiment savoir vers quoi elle souhaitait s'orienter. Elle savait seulement qu'elle voulait créer, et c'est avec cette pensée à l'esprit qu'elle se fit engager par un prestigieux fabricant de baguettes magiques : Johannes Jonker. Pour devenir son apprentie, elle quitta son Canada natal et adoré pour New York. Elle ne garde que de bons souvenirs de cette expérience, mais elle y renonça tout de même. Elle voulait créer ce qui n'avait pas encore été inventé, et aucune structure existante ne le permettrait, c'était à craindre.

Aidée des quelques économies qu'elle sut se faire auprès de Johannes, elle parvint à louer un petit studio, dont elle se servit aussi comme d'atelier. Son loueur, Jamie, est un homme fascinant... non content de lui avoir donné sa chance (et d'être un demi-elfe, difficile de prétendre ne pas s'en rendre compte), il la pousse constamment à se remettre en question, et c'est une chose qu'elle aime. Il sait qu'elle est un loup-garou. Même si elle a voulu le lui cacher, le dispositif de sa création qu'elle a mis en place pour s'isoler les nuits de pleine lune ne lui a pas longtemps échappé, et pourtant, il ne l'a pas viré de chez elle... Elle le sait militant et ardent défenseur des droits de tous les êtres conscients... les demi-elfes, et les loups-garous, donc... Elle sait qu'il voudrait qu'elle s'assume sans avoir peur de qui elle est, mais c'est impossible pour elle. Pourtant, il la pousse à réfléchir. A son contact, elle se sent différente. Il lui plaît, et ça la perturbe... En lutte avec ses sentiments, il est définitivement plus simple pour elle de se concentrer sur son travail. Sa première invention brevetée, le lunascope, destinée à observer et analyser les cycles lunaires, a eu le plus franc succès. Elle a pu dégoter un petit pactole, qu'elle conserve précieusement. Elle pourrait déménager, sans doute, et louer un vrai local, mais elle n'a pas vraiment envie de partir où que ce soit.

Nicolas Flamel, un homme à qui elle doit tant, qui faute d'avoir pu la sauver de sa lycanthropie par l'alchimie lui a tendu la main et l'a constamment soutenue, un homme qu'elle considère comme un père, lui a proposé de rejoindre l'Ordre dès l'ascension de Grindelwald. Evidemment, Perpetua n'a pas hésité un seul instant. Elle veut faire ce qui est juste, et croit dur comme fer dans leur combat.

Maline et débrouillarde, ce sont les deux adjectifs que Perpetua choisirait si on lui demandait de se décrire en quelques mots. Maline car elle est intelligente et capable de transformer ses pensées en objets. Débrouillarde car elle a dû très vite, après le décès de ses parents, s'autonomiser. Cela n'a pas été chose facile, elle avait été très couvée dans son enfance. Elle devait apprendre à vivre seule, d'autant qu'elle s'isolait naturellement des autres et voulait gérer ses problèmes, sa lycanthropie, sans l'aide de personne.

Perpetua a toujours été très curieuse et observatrice. Elle n'a jamais de cesse que de regarder autour d'elle dans l'espoir de comprendre et métamorphoser la nature. Erudite, elle lit et se renseigne beaucoup, et ces connaissances ont sans doute développé un imaginaire foisonnant. Le cerveau de Perpetua fonctionne en continu, presque sans interruption. Elle a toujours une nouvelle idée en tête, toujours un nouveau projet à l'esprit.

Il y a depuis longtemps une vraie dualité chez la jeune femme : entre ce qu'elle pense être et se refuse d'être et qui elle choisit d'être. Elle aime le contact des autres, elle est naturellement sociable et d'un tempérament joyeux plutôt que dépressif. Pourtant, cela ne se voit clairement pas au quotidien. De peur de faire souffrir son entourage, Perpetua se renferme beaucoup, elle a tendance à tenir les autres à l'écart, par pure obligation. Elle se focalise sur sa carrière, et à présent sur l'Ordre, et considère qu'elle ne doit pas songer à sa propre vie sociale et sentimentale. Parce qu'elle ne peut pas s'autoriser à en avoir.