Explications Utiles au coin de la rue

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ne filature à l'ancienne, rien de bien difficile, d'autant plus que la jeune femme qu'on lui avait demandé de suivre semblait relativement inoffensive... Bon, Achilles savait pertinemment qu'il n'était pas de bon conseil que de se fier aux apparences, mais quoi qu'il en soit, il estimait la mission qu'on lui avait confiée plus routinière que dangereuse, et ça lui convenait très bien. Il ne s'était pas fait prier quand la charge de cette filature lui avait été confiée. Achilles ne rechignait jamais à la tâche quoi qu'il advienne, et à l'heure actuelle, c'était typiquement ce dont il avait besoin : d'action, de faire quelque chose de réellement utile. Il était incapable de demeurer inactif ne serait-ce qu'une seule seconde. Le moindre instant qu'il consacrait à ne serait-ce qu'un semblant d'inactivité le rendait malade. Car aussitôt, il pensait à ses amis morts au combat, à la soirée qui l'avait privé de personnes qui comptaient terriblement pour lui. Non, il valait mieux, en effet, qu'il se concentre sur sa mission.

D'autant qu'elle pouvait, d'une certaine manière, être correllée à toute cette affaire. Elsa Moore avait été là lors de l'attaque, elle avait même été aux premières loges pour voir tomber ses frères d'arme, et apparemment, elle avait eu conscience du retour de Grindelwald. A l'image de Scamander et Dumbledore, qui eux aussi étaient bien évidemment suivis de très près, il était normal de fouiner à la recherche de plus d'informations la concernant.

Et si, sur le papier, Achilles maintenait que la jeune femme avait l'air plutôt inoffensive, dans les faits, elle avait tout de la suspecte idéale. Elle avait rejoint l'un des journaux (moldus, faut-il le préciser, ce qui constituait une infraction en soi pour peu que la jeune homme choisisse de s'établir pour de bon en Amérique, ce qui avait l'air d'être le cas) dirigé par le patron de presse Shaw, lui-même lié de près ou de loin aux fidèles de Salem, et de toute évidence, elle ne côtoyait pas que du beau monde, puisqu'au cours de sa filature, il l'avait vu en plein entretien avec quelques bonnets de la pègre magique new-yorkaise. Il avait rassemblé de nombreux éléments à charge contre elle, suffisamment pour avoir décidé, ce soir-là, de la confronter directement. Raison pour laquelle, sans plus chercher à se montrer discret, il se rapprocha d'elle et prit la parole, sûr du discours qu'il devait prononcer à présent.

-Ce n'est pas un endroit très fréquentable, ici...

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e toute évidence, ses propos ne suffisaient pas à ce que la jeune femme comprenne qu'une attitude moins suspecte voudrait qu'elle déserte les lieux au plus vite, encore que son propos à lui aussi devait paraître suspect, à la vérité, mais en même temps, il ne pouvait pas se contenter de brandir directement son insigne d'Auror avant de la lui agiter sous le nez, il avait préféré une méthode plus bienveillante, moins directe, qui ne l'érige pas directement en ennemi potentiel ou en individu capable de l'arrêter. Pas dit qu'il ait choisi la meilleure méthode, car même les propos les plus bienveillants pouvaient sembler sortis de la bouche d'un psychopathe quand on se trouvait dans ce genre d'endroits, dans ce genre de climats. Dans tous les cas, Achilles n'avait pas l'intention de lâcher la bride. Il avait décidé de confronter la jeune femme, et c'était bel et bien ce qu'il avait l'intention de faire.

Son avertissement n'avait pas vocation à être gentil, cela dit, c'était tout à fait le genre de propos qu'il aurait pu autrement tenir. Parce qu'Achilles était d'un naturel prévenant. Il tenait toujours à ce que personne n'encoure aucun danger, et c'était évidemment plus compliqué que cela. Si il avait vu en elle une personne innocente qui se serait trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il est certain qu'il aurait fait tout son possible, et même plus, pour la mettre à l'abris. Mais en l'occurrence, il savait à qui elle avait affaire. Même si l'inverse n'était pas vrai.

-Ce n'est pas gentil, c'est une recommandation que vous auriez tout intérêt à suivre si vous ne voulez pas finir derrière les barreaux au même titre que l'homme que vous cherchez à rencontrer.

Il n'avait pas spécialement envie de jouer franc jeu, mais en réalité, il n'avait pas véritablement le choix. Il avait espéré qu'elle chercherait à le sonder, qu'elle le prendrait peut-être pour un potentiel informateur. Puisqu'elle baignait dans le milieu de la pègre d'une manière ou d'une autre, elle aurait pu vouloir savoir à qui elle avait affaire mais ce n'était pas le cas, alors autant abattre ses cartes plus rapidement... Pas toutes ses cartes non plus, il ne fallait pas exagérer non plus, mais celles qui pouvaient lui être utiles en cet instant.

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eut-être Achilles se fourvoyait-il, ce n'était après tout pas exclu, mais il avait tout de même dans l'intuition que son interlocutrice n'était pas tout à fait sincère quand elle affirmait qu'elle ne voyait pas ce qu'il voulait dire. Il était bien placé pour savoir qu'elle n'était pas là sans raison non plus, et qu'elle ne se contentait pas de se promener innocemment dans la rue. Elle attendait quelqu'un, et il y avait peu de chances pour que ce quelqu'un soit réellement une personne fréquentable.

Mais il n'allait pas non plus l'accuser de tous les maux de l'univers sans preuve. Pour l'instant, il tenait surtout à clarifier ses intentions dans la mesure du possible. Quand elle ajouta qu'elle n'avait rien à se reprocher, elle était quelque part convaincante, mais en même temps, c'était typiquement le discours qu'une personne coupable pourrait aisément tenir, aussi ne pouvait-il que demeurer sur ses gardes.

Il était possible qu'elle estime n'avoir rien à se reprocher, mais dans tous les cas, si on avait demandé à l'Auror de la garder à l'oeil, c'était bien la preuve qu'elle n'était pas vierge de toute suspicion. Pour le reste, c'était à lui de mettre les choses au clair, tout en gardant à l'esprit, bien sûr, qu'il devait se montrer le plus prudent possible et ne pas se laisser abuser par les discours que son interlocutrice pourrait lui tenir.

Il n'avait pas envie de juger sans savoir, mais il fallait quand même admettre que, à l'heure actuelle, les éléments qu'il avait contre elle ne plaidaient pas réellement en sa faveur. Restait à en découvrir plus... Et à vois si elle était à même de justifier toutes les infractions dont il l'estimait coupable. Il en doutait quelque peu.

-Ce n'est pas ce que votre situation dit de vous, observa Achilles, non pas d'un ton incriminant, mais davantage sur celui de la conversation. Il ne voulait pas mettre son interlocutrice mal à l'aise, ce serait un coup à la voir se fermer comme une huître, et il n'en était pas question. Il n'aimait pas, de toute façon, se laisser happer par ses préjugés, c'était gage de mauvais travail. Vous êtes bien Elsa Moore, n'est-ce pas ?

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chilles sentit que son interlocutrice était sur la défensive, mais il ne prit pas ombrage de cela ni n'en tira la moindre conclusion. Il était normal qu'elle réagisse de la sorte en effet, car n'importe qui se découvrant suivi ne pourrait que réagir de cette manière surtout qu'il lui avait appris qu'il connaissait son nom. Mais au moins, cela permettait de jouer cartes sur table. Ce qu'il espérait, c'était une conversation franche avec son interlocutrice, ni plus ni moins. Il avait besoin de comprendre à quoi elle jouait et ce qu'elle manigançait exactement. Son exercice de filature avait suffisamment duré, maintenant, il avait besoin d'une conversation concrète. Au moins, la jeune femme ne prenait pas la fuite et ne prétendait pas ne pas savoir. Elle le reconnaissait : elle était Elsa Moore, et maintenant, elle lui demandait qui il était. C'était de bonne guerre, et Achilles n'avait pas la moindre raison de dissimuler son identité à son interlocutrice. Aussi joua-t-il franc jeu, et sans l'ombre d'une hésitation.

-Achilles Tolliver, dit-il en lui tendant la main. Je suis Auror au sein du MACUSA et... pour être tout à fait honnête avec vous, je vous suis depuis quelques jours déjà.

C'était une méthode frontale. Il aurait pu en choisir une autre, bien sûr. Se faire passer pour un contact quelconque de la pègre, nier son identité, lui poser des questions, peu importe lesquelles du moment qu'elles n'éveilleraient pas ses soupçons, mais il pensait en avoir suffisamment vu comme cela, et il passait donc tout simplement à une nouvelle étape, ça et rien d'autre. Elle devait se douter quoi qu'il en soit que le MACUSA chercherait à la garder à l'oeil.

-J'ai quelques questions à vous poser.

Et qui ne sont pas des moindres. Elle chercherait peut-être à se dérober à ses questions, mais en sa qualité d'Auror, elle avait plutôt intérêt à coopérer si elle ne voulait pas agraver son cas. Dans la position où elle se trouvait, il valait mieux qu'elle s'applique à calmer les soupçons qui pesaient sur elle plutôt que de prendre le risque d'en encourager de nouveaux. La jeune femme semblait téméraire, mais intelligente néanmoins. Suffisamment en tout cas pour éviter de prendre ce genre de risques qui pourraient bien lui coûter jusqu'à sa liberté.

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a jeune femme semblait de toute évidence mal à l'aise, mais néanmoins ouverte à dialoguer et à répondre à ses questions, ce qui était une excellente chose, aussi bien pour lui que pour elle. Pour lui parce qu'il gagnait du temps à ne pas lui courir après, sachant - il en était du moins convaincu - qu'il finirait forcément par la retrouver... et alors leur entretien aurait forcément été beaucoup plus musclé. Pour elle parce qu'elle était déjà dans une position fâcheuse et délicate, et ajouter un délit de fuite au nombre de griefs que l'Auror était susceptible de lui adresser n'était de loin pas la meilleure chose à faire, ni la plus intelligente.

Elsa Moore avait donc choisi la voie de la raison, et même si, de toute évidence, elle était tout sauf à son aise en la circonstance, elle savait conserver une contenance digne de ce nom... Ce serait plus simple pour parler convenablement. Il espérait maintenant qu'elle ne se contenterait pas de répondre à ses questions, mais qu'elle se donnerait la peine d'y répondre honnêtement tant qu'à faire, ce qui était évidemment une chose très différente.

-Vous avez raison, ne restons pas ici, confirma Achilles dans un hochement de tête quand la jeune femme suggéra qu'ils discutent de tout ceci ailleurs.

Ce n'était de toute évidence pas le lieu adéquat pour parler de tout ce qu'il avait à lui dire, d'autant plus que cela pourrait bien leur prendre du temps et que trop d'oreilles indiscrètes étaient susceptibles de traîner en ces lieux. Non, mieux valait que leur conversation ait lieu en terrain neutre, d'autant plus que cela mettrait peut-être Elsa en confiance, et la disposerait donc à répondre avec franchise à ses questions. On néglige parfois le contexte, mais celui-ci est d'une importance primordiale, et dans son métier, l'Auror avait eu plus d'une occasion de le constater en effet. Sans ajouter un mot de plus pour commencer, Achilles conduisit donc la jeune femme jusqu'à un autre quartier sorcier, mieux fréquenté celui-là, où ils purent s'installer à une table à l'écart. C'est tout de même non sans avoir jeté un sortilège d'insonorisation autour d'eux, une fois leurs commandes passées, que l'Auror consentit à engager la discussion... qui promettait de ne pas être une partie de plaisir.

-Alors, dit-il en se concentrant sur son interlocutrice. Pour quelles raisons, selon vous, le MACUSA m'a mandaté pour vous surveiller ?

Il était assez curieux d'entendre sa réponse, à vrai dire.

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a réponse de la jeune femme prit quelque peu Achilles au dépourvu. Il s'était attendu à ce qu'elle se défende, à ce qu'elle brode des excuses, peu importe lesquelles, qui justifieraient le moindre grief porté contre elle et auxquelles elle aurait pu très longuement réfléchir, se sachant sur la corde raide. Mais à la place, elle se contenta d'une simple phrase qui, de toute évidence, ne pouvait lui tenir lieu de défense et n'était que rarement le genre de propos que l'on adresse à un Auror qui vous a dans le collimateur. Achilles ne savait pas trop s'il devait s'en amuser ou considérer plutôt que son interlocutrice se fichait ouvertement de lui... Et dans ce dernier cas, il ne goûtait que moyennement à la plaisanterie.

-Ce n'est pas précisément de cette manière que j'aurais formulé les choses, répondit-il avec un fin sourire poli. Il ne voulait pas envenimer les choses d'entrée de jeu, mais il estimait tout de même qu'il était important de placer son interlocutrice face à ses responsabilités. Ce n'était pas pour rien qu'il choisissait de la confronter. Mais puisque vous le formulez ainsi... Je ne vous connais pas, je pourrais difficilement qualifier votre personne de stupide. Mais votre comportement, en revanche, l'est bel et bien, pour ne pas dire dangereux.

Il marqua une pause, la considéra du regard. Il s'interrogeait. Il avait vraiment le sentiment que son interlocutrice ne pensait pas à mal, qu'elle n'avait pas consicence de la gravité de ses actes et de ce que pouvait être leur incidence sur la communauté magique américaine. Achilles ignorait s'il s'agissait là de témérité poussée à l'extrême, de naïveté ou, comme elle le disait elle-même, de stupidité, mais les conséquences étaient là : elle agissait à revers de toutes leurs lois, et c'était une chance qu'elle soit libre où ils se parlaient.

-La liste des accusations portées à votre encontre est surprenamment longue, à vrai dire, et ces dernier jours de filature n'ont pas vraiment aidé à démentir la plupart d'entre elles, en fait, l'intégralité d'entre elles. Non content de vous en prendre verbalement à la plus haute autorité du gouvernement magique américain, vous semblez avoir délibérément dissimulé des informations au MACUSA, vous choisissez d'intégrer un organisme de presse non magique alors que tout contact avec les no-majs est spécifiquement interdit par nos lois et passible de peines lourdes, vous vous êtes rapprochée des Fidèles de Salem, dont la réputation n'est plus à faire... Et maintenant, il semble que vous vous acoquiniez avec la pègre locale. Vous comprenez que le simple fait que vous soyez encore en liberté tient presque du miracle, n'est-ce pas ?
       


   
 

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chilles ne dit rien quand son interlocutrice s'excusa d'avoir haussé le ton avec la présidente. C'était une bonne chose qu'elle daigne s'excuser, bien évidemment, mais l'Auror estimait quoi qu'il en soit que ce n'était pas à lui que son interlocutrice devait adresser ses excuses, mais à Mrs Picquery en personne... Encore qu'à ce stade, l'Auror n'était plus réellement convaincu que de simples excuses formelles suffisent à encourager la clémence de la présidente. Mais ça, ça ne le concernait pas. Lui, il se focalisait simplement sur ce qui était conforme à la loi et ce qui ne l'était pas... Et les entorses aux règles dont son interlocutrice s'estimait coupable étaient déjà nombreuses.

Comme si cela pouvait lui servir de justification, Elsa précisa avant toute chose qu'elle était journaliste. Grand bien lui fasse, mais ce n'était pas parce qu'elle l'était (et encore, de ce qu'il savait, son premier contrat de journalisme, elle l'avait obtenu ici, dans un organisme de presse moldu, donc sa justification confirmait qu'elle était hors-la-loi plus qu'autre chose) qu'elle était exempte de respecter leurs codes. Qu'elle ait appris le métier auprès de moldus ou non, c'était son affaire également, une fois encore, ce n'était pas une excuse. Qu'elle ait du mal à séparer les deux mondes, pourquoi pas. Elle avait vécu et grandi en Angleterre, et ses parents étaient moldus, c'était sans doute normal, par conséquent. Mais ici, ils n'étaient pas en Grande-Bretagne, ils étaient en Amérique, et la situation était complètement différente, par conséquent. Si la politique américaine ne lui convenait pas, c'était son droit, mais alors elle n'aurait sans doute pas dû venir ici en premier lieu, et encore moins choisir de s'y établir.

-Vous savez... j'en connais un autre qui tient exactement le même discours, et il est actuellement le sorcier le plus recherché des Etats-Unis. Et en effet, le discours qu'elle tenait se rapprochait d'assez près de celui de Grindelwald, sans exagérer. Vous avez conscience de ne pas du tout arranger votre cas, n'est-ce pas ? Je sais que vos règlementations et les nôtres divergent sur de nombreux points, mais quoi qu'il en soit, vous êtes ici sur le sol américain. En venant chez nous, vous vous êtes tacitement engagée à respecter nos lois, et si vous ne le faites pas, cela fait de vous une criminelle. Il l'observa avec autorité. Maintenant, deux options. Soit je vous conduit immdiatement au MACUSA et votre cas sera décidé devant la cour magique. Soit nous réglons la situation à... l'amiable, et vous quittez New York sur-le-champ avec interdiction formelle d'y revenir.

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chilles était totalement sidéré par l'aplomb avec lequel son interlocutrice osait lui répondre. Il n'avait jamais vu ça ou presque, et pourtant, il avait appréhendé un certain nombre de criminels, qui n'avaient pas forcément la langue dans leur poche. Quand on a affaire à un représentant de justice, peu importe ce qu'on peut bien penser, en règle générale, on s'épargne tout de même de le dire trop fort, surtout quand on sait déjà qu'on s'expose d'office à de sévères préjudices. Affirmer que, sur le fond (peu importe que ce ne soit pas sur la forme), on soit en accord avec les idées de Gellert Grindelwald, c'était, sans aucun doute une erreur qui pouvait clairement se payer cher... mais ils n'étaient plus réellement à cela près, ceci dit.

Il ne trouvait pas du tout cohérent le propos d'Elsa. Non, personne n'était forcé à enfreindre la loi pour vivre convenablement sur le sol américain, l'espace magique en Amérique avait justement été conçu pour que no-majs et sorciers ne fassent que se croiser sans aucune nécessité de se parler ou d'entretenir leur moindre lien. Les sorciers avaient leurs propres espaces de résidence, leurs propres commerces, leurs propres institutions. Si l'on décidait bel et bien que s'adresser aux no-majs, dans ces circonstances, était une nécessité, c'était qu'on l'avait cherché, de près ou de loin. De toute évidence, Elsa restait focalisé sur le système britannique sans chercher à s'adapter un seulinstant aux normes américaines.

-Si vous ne vous estimiez pas capable de vivre en Amérique, mademoiselle, alors il ne fallait pas vous y rendre, et encore moins braver sciemment tous nos interdits sous prétexte qu'ils ne vous conviennent pas. Je me moque de votre opinion personnelle, la loi et la loi, si vous n'êtes pas capable de la respecter, il faut vous attendre à en assumer les conséquences, c'est aussi simple que cela. Je ne peux que vous conseiller vivement de quitter New York. Et plus généralement le sol américain. Dans les plus brefs délais. Mais sachez qu'un rapport sera communiqué aux autorités magiques britanniques vous concernant.

Et peu lui importait, quoi qu'il en soit, qu'elle estime qu'elle était dans son bon droit. Elle avait enfreint la loi, et le rôle d'Achilles était de la faire respecter, il n'y avait rien de plus simple, et le jeune homme n'avait aucune intention de se lancer dans un débat de fonds qui touchait jusqu'aux fondamentaux de sa vocation.



   
 

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chilles n'était vraiment pas sûr que son interlocutrice ait pris pleinement conscience des risques auxquels elle s'exposait. Même s'il est certain que tout ceci n'aurait rien eu de sincère, Achilles songeait qu'il aurait été simple pour elle de se repentir, d'admettre ses erreurs, et de promettre de ne plus rien commencer, de respecter enfin les règles imposées par le gouvernement du pays qui l'accueillait. Mais elle était bornée, et visiblement piquée dans sa fierté. Libre à elle de réagir ainsi. Achilles trouvait dommage que les choses aillent aussi loin.

De toute évidence, la jeune femme n'avait pas conscience de la gravité de ses actes... mais en même temps, il était tout aussi certain que quoi qu'on lui dise, peu importe l'obstination que l'on mettrait à lui faire entendre raison, elle n'en démordrait pas. Soit. Elle avait choisi sa voie, elle en avait pris son parti, ce serait donc à elle d'en subir les conséquences. Achilles hocha la tête quand son interlocutrice lui demanda si elle était libre de partir. Il pourrait très bien la traîner devant le MACUSA, mais ils avaient affaire plus pressantes à gérer à l'heure actuelle. Si elle acceptait finalement de partir sans faire d'histoire, alors cela ne poserait plus réellement de problème.

-Le plus loin possible serait préférable, répliqua simplement Achilles. Il marqua une légère pause. Vous savez ce que vous risquez. Agissez en votre âme et conscience, mais préparez-vous, dans ce cas, à en assumer les conséquences.

Si elle ne comptait pas quitter le sol américain, si elle continuait à défier toutes les lois du gouvernement magique américain en se mêlant à des no-majs comme si c'était vraiment une chose à faire, alors elle serait taxée de hors-la-loi, et ce n'était pas une seule nuit en cellule qu'elle devrait se préparer à passer... Son châtiment serait forcément plus cruel. Achilles ne s'en réjouirait pas forcément, il préférerait largement qu'Elsa prenne conscience de ses actes et agisse en conséquence une bonne fois pour toutes... mais ça n'arriverait pas quoi qu'il en soit. Il ne connaissait pas assez son interlocutrice pour le jurer, mais il commençait à s'en faire une bonne idée et doutait fort que cela change, loin s'en faut.

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