Une dernière danse ? — Leta

« Ça va faire vingt minutes que tu te regardes, tu crois que tu vas te dédoubler ? » Tes yeux ne font qu’un tour pour se lever au ciel « je ne veux pas y aller ! » Son regard froid, glacé, et persécuteur. Tu détournes alors ton regard pour ne pas croiser plus longtemps celui de Sophie. Toute la famille est invitée à une réception, un genre de bal ou tu ne sais pas quoi. En tout cas ce que tu sais c’est qu’il faut être tiré à quatre épingles. Et que …. Tu vas devoir jouer du violon pour des culs bénits de sang pures ! Oui, la tare la plus insurmontable pour toi. Pourquoi et comment tu en es arrivée là ? Pour faire court, des amis de ton beau-père, en étroite relation avec la famille Sinclair, c’est-à-dire Sophie. A engagé celle-ci comme avocate. Car c’est son métier ! Mais c’est pas ça qui te gêne le plus, le plus embêtant c’est que pour faire bonne figure face à ses clients, l’avocate a accepté que sa fille chante et que tu l’accompagnes au violon. Tu as horreur de faire des « représentation » tu n’as pas appris le violon pour te pavaner devant les autres. Tu n’as pas usé tes doigts sur les cordes pour recevoir des « hooo » « haaa » bidon de gens qui n’y connaissent rien. « Tu sais que je déteste faire ça… » Elle vient poser ses mains sur tes épaules en redressant les manches de ta robes de soirée. Une robe blanche immaculée qui fait ressortir encore plus ton teint blafard de rousse flamboyante. « Je sais … Mais c’est une chance pour toi de les écraser à ta façon non ? En plus elle sera là, et tu sais combien elle est jalouse de tes dons. » Tout en parlant elle s’approche alors et chuchote « rend la verte de jalousie, je te connais, tu n’attends que ça ma belle, lui rendre la monnaie de sa pièce »

Elle n’a pas tord. Les O’Neil seront là. Et quoi de mieux que de montrer en cette soirée les capacités qu’elle à toujours envié. Notamment ce soir-là ton don pour la musique. « Très bien… Je ferrais l’effort pour ce soir, mais je te jure qu’à la moindre réflexion, le moindre geste ou tique de sa part. À elle ou à lui…. Je ne laisse pas passer » elle soupire grassement et recoiffe tes cheveux « oublies pas que moi j’ai une baguette et que je n’hésiterais pas à l’utiliser sur toi » et c’est pas des menaces en l’air. Elle l’a vraiment fait une fois. Pour te calmer, utiliser sa baguette sans sourciller sur toi, ou sur Octavia. Sa fille. Tu déglutis grassement. Non pas que c’est une marâtre mais une mère africaine d’une droiture impeccable. Elle dirigeait sa famille d’une main de fer, un mari Cracmol aussi, deux enfants magnifiques, un chien loup d’une beauté a coupé le souffle. Et toi t’es là, la petite blanche comme un cul qui c’est incrusté dans la famille, la pièce rapporter qu’on met au centre de la photo de noel pour faire choc des culture et des couleurs. Donner du contraste dans les tons chocolat de la famille. Les Sinclair t’on accueillit les bras ouvert. Octavia est ta meilleure amie, une vraie sœur de cœur. Marcus est un chevalier pour toi. Travaillant au MACUSA tu l’admires et pas qu’intellectuellement. C’est un Apollon pour toi ! Mais malheureusement tu l’aimes trop comme un frère pour oser lui faire du rentre dedans. Au contraire, tu es d’une possessivité, au point que toutes les copines ou flirt qu’il ramène de ses sorties fuit les lieux le lendemain à cause de toi. Tu as toujours rêvé d’avoir un grand frère, alors c’est pas des greluches qui le feront s’éloigner de toi.

Tu fais ça pour son bien, c’est ce que tu répètes sans cesse. Et ça a le don de le faire sourire. Il te connait, comme toute la famille elle-même, depuis tes premiers pas. Sophie et ta mère était très proches. De vraies sœurs depuis leur étude à Poudlard. Donc il était normal que chacune rapproche leur enfant. « Ta réussis à convaincre maman ? » Tu fixes Octavia totalement blasée « tu crois sincèrement que je suis de taille à lui faire changer d’avis » Secouant la tête vous vous faites surprendre par un rire mesquin, Kalvin, qui remet sa cravate devant le miroir du couloir « on a le droit d’essayer ! » Celui-ci lève les mains en l’air, de façon a dire implicitement « j’ai rien dis, faites comme vous voulez » avant de repartir vers le rez de chaussé. « T’as…. T’as des cheveux qui sortent là » Octavia mime sur elle-même la ou tu es sensé trouver des mèches rebelles, mais face à un geste inespéré de tout caler dans les épingles. Tu réussis malheureusement, et au contraire, à tout faire foirer. « Faut vraiment que tu consultes pour tes cheveux…. C’est pas normal… Je suis même pas sûre que c’est humain ! » Ta bouches pincée sur des épingles tu la fixes froidement lui faisant comprendre que si elle ne dégageait pas d’office elle allait le sentir passer. Oui tu as une chevelure de sauvage, mais ce n’est pas ta faute. Fallait voir la couche que ta mère tenait. Et jetez un coup d’œil sur la tignasse du paternel maintenant ! Aucun des deux ne pouvaient te donner une belle chevelure lisse et impeccable. Une malédiction du cheveu ! Bref. Il est temps de partir. Kalvin prend le violon sous Le Bras et ouvre la porte pour laisser passer les trois dames de sa soirée.

Rendez-vous à Manhattan. Là, le luxe et le raffinement à l’américaine. Rien à voir à celle des pays celtes. Luxe rime avec opulence ici. Grande salle, grand buffet, orgie de bouffe et d’alcool, magnifique robe de soirée, serveur à tous les recoins. Millier de luminaires, de bougies de décoration. Mais tout ce que tu vois, c’est le repas d’ogre que tu vas te faire dans ce banquet. « N’y pense même pas Pop » tu regardes curieusement Octavia. « J’ai rien dis » celle-ci roule des yeux agacée. « J’ai vu ton regard sur le buffet, et je te dis non directe. Tu ne touches pas aux crevettes avant d’avoir joué, manquerait plus que ta robe s’expose avec des jolies taches de sauce cocktail » Machinalement tu baisses lentement les yeux sur les broderies de ta robe et ta poitrine presque inexistante. « Je sais manger sans me tâcher » Grognant un peu tu avances avec la famille regardant, non dévisageant les gens autour de toi. C’est là, le genre de soirée que tu en supportes pas. Sophie elle est dans son élément, tout comme Octavia. Mais toi et Kalvin, vous êtes le genre de personne à se sentir mal à l’aise entourés de tous ses Bourges. « Je vais installer ton violon, Sophie viendra vous chercher pour monter et lancer les festivités. » Hochant la tête comme réponse il part mais revient aussi vite « pas de buffet, pas avant d’être passée sur scène ok » Une affligeante grimace se forme sur ton minois « C’est quoi votre problème ! Je sais me tenir encore devant un buffet à volonté ! » Celui-ci hausse un sourcil l’air de dire « tu te fou de moi »

« TSSSSS » ils se sont donnés le mot, c’est pas possible ! Le laissant faire ses trucs tu décides de faire un petit tour pour retrouver le duo mère fille qui semble être comme des poissons dans l’eau. Ton regard ne fait pas que balayer la salle. Tu scrutes surtout pour savoir si les O’Neill sont là. Mais pour le moment aucun des visages présents ne te fais tiquer. Sauf celui-ci. Subitement tes yeux verts se poses sur une demoiselle que tu ne connais que très bien. Leta Lestrange, la grande amie de ta « sœur » Isy. Le même genre de fille insupportable que tu évites à tout prix. Malheureusement à force de la fixer avec le regard mauvais, tu finis par croiser son regard ambré. Comme un animal sous les phares d’une voiture tu rebrousses chemin et essaies de fuir, tu ne dois pas faire de vague tu l’as promis à Sophie. Pas de vague ! Alors pour sauver les murs, restons loin là, de la tentation ! Mais malheureusement tes pas ne font que te guider vers l’autre gouffre du néant. Le buffet à volonté.