Une même situation, deux vies différentes. (Queenie)

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Une même situation, deux vies différentes.

Jane avait conscience qu’elle devait être prudente, qu’elle ne devait pas trop se promener dans les rues, parce qu’elle était quand même une fugitive (et d’ailleurs, elle n’avait aucune envie de se retrouver de nouveau en prison), mais en même temps elle n’avait pas l’intention non plus de rester enfermée. Elle avait l’intention de profiter de la vie, de la liberté justement qu’elle avait récupéré depuis un petit temps. Elle avait passé bien trop de temps en prison, elle avait envie de profiter de sa vie donc.

La jeune femme considérait qu’en prime, le fait que Grindelwald soit pleinement de retour à New-York, qu’il n’avait pas manqué de faire des ravages dans le bureau des Aurors, c’était une bonne chose pour sa liberté. Parce que les Aurors se concentraient quand même énormément sur le mage noir. Alors forcément, elle avait un rapport avec ce mage noir, elle comptait bien le voir gagner en puissance et prendre sa place dans ce monde, mais en même temps elle savait aussi que le fait qu’il soit au centre de l’attention était une « bonne » chose pour qu’elle puisse profiter un peu de sa liberté. En prime, elle entendait parler d’histoire. Vinda lui avait parlé de Queenie Goldstein et du fait qu’elle avait vu son no-maj de petit ami se faire oublietter suite aux événements. Forcément, Jane ne pouvait qu’en faire écho avec sa propre histoire. Bien sûr, la jeune femme savait bien qu’elle ne pouvait pas entièrement comparer sa situation à celle de Queenie Goldstein. Dans tous les cas, elle n’avait pas pu s’empêcher de s’approcher d’elle, d’aller la trouver là où elle pouvait envisager de la trouver. Elle évita le MACUSA bien sûr, elle n’était pas idiote non plus. Elle s’était rendu directement à l’endroit où elle vivait. Elle savait où elle vivait par Vinda, elle savait aussi que sa sœur était une Auror d’ailleurs. Mais en même temps, elle n’avait aucune raison de ne pas prendre un peu de risque, même si elle ne pouvait pas entièrement dire non plus pour quelle raison elle se rendait ici. Mais peu importait, au final, tant que la jeune femme faisait ce qu’elle voulait, elle n’avait aucune envie de se poser de question.

Arrivé sur place, la jeune femme se positionna devant la porte d’entrée et frappa. Elle savait que Queenie Goldstein se trouvait là et que la sœur de la jeune femme ne se trouvait pas là. Elle s’était quand même renseignée avant de venir ici, elle n’était pas complètement folle non plus. La porte s’ouvrit, sur Queenie Goldstein donc. Jane afficha un sourire, avant de prendre la parole.

« Bonjour Queenie, je sais que vous ne me connaissez pas. Je m’appelle Jane. Je suis une amie de Vinda. »

Et elle savait que Vinda travaillait la jeune femme au corps d’ailleurs (si on pouvait parler comme çà).

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Une même situation, deux vies différentes.

Q

ueenie n'était pas allée travailler. Il est vrai qu'elle avait souvent abusé d'excuses pour ne pas se rendre au MACUSA bien avant que son monde ne change et ne s'effondre, mais elle abusait clairement ces dernières semaines. Elle se faisait porter pâle constamment... en même temps, à quoi lui servait-il de se rendre au travail ? Quand elle s'y rendait finalement, elle faisait plus de dégâts qu'autre chose. Elle oubliait tout, elle était distraite, elle se sentait constamment fatiguée, et un rien était susceptible de la faire fondre en larmes. Il ne fallait pas se voiler la face, la jeune femme faisait ni plus ni moins qu'une dépression. Elle tentait de rester digne et de ne rien laisser paraître quand sa soeur était dans les parages afin de ne pas l'accabler, mais il lui était impossible de faire illusion constamment.

Donc non, elle n'était pas allée travailler, et ce n'est pas pour autant qu'elle réussissait à occuper son temps intelligemment. Loin de là. Le temps, de toute manière, n'avait plus du tout l'air de s'écouler de la même manière depuis que sa vie avait repris un cours que l'on voulait qualifier de "normal". Les minutes lui semblaient durer des heures et des heures, et pourtant, c'était bien des heures entières qu'elle pouvait concrètement passer à rester là, immobile, à ne rien faire, à seulement attendre... et encore, pas même attendre. Elle tentait de se vider l'esprit de toute pensée, et inévitablement, elle finissait par penser à Jacob.

Le manque qu'elle avait de Jacob était tout simplement insoutenable. Elle savait, objectivement, que tout était allé trop vite entre eux, mais si elle devait avoir la preuve que ses sentiments pour lui n'étaient pas qu'un feu de paille qui s'éteindrait dès l'instant où elle reprendrait le cours de son existence avant lui, elle l'avait en cet instant. Elle ressentait Jacob comme une partie d'elle-même, et elle ne pouvait pas lutter contre ça.

Queenie était donc... occupée à ne rien faire, comme c'était bien souvent, trop souvent, le cas quand elle entendit frapper à la porte. Brutal retour à la réalité qui aurait presque fait sursauter la jeune femme. Elle se redressa et observa son palier à travers le judas. De l'autre côté de la porte, une femme qu'elle ne connaissait pas. Le bon sens voulait qu'elle n'ouvre pas, mais Queenie et le bon sens n'avaient que rarement fait bon ménage.

Elle ouvrit donc la porte et la femme se présenta, elle s'appelait Jane, et c'était une amie de Vinda. Cela n'aidait pas davantage Queenie à comprendre de quoi il retournait, mais elle le saurait sûrement bien assez vite.

-Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? demanda-t-elle, surprise.

Pourquoi Vinda s'amusait-elle à amener des amies à elle sur le pas de sa porte ?

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Jane savait bien qu’il n’y avait rien de raisonnable dans sa visite à Queenie Goldstein, et peut-être que Vinda allait lu reprocher d’être allée voir la jeune femme d’ailleurs, mais elle n’y pouvait rien. La situation de la femme n’était pas exactement la même que la sienne, parce que Cherryl était une femme en plus d’être une no-maj et que dans tous les cas leur relation n’avait rien de saine. Mais en passant sur ce détail, la femme qui faisait battre son cœur était surtout une no-maj, comme l’homme que Queenie Goldstein aimait et qu’elle avait perdu… presque de la même manière qu’elle d’ailleurs. De ce qu’elle avait compris, l’homme avait perdu la mémoire, le MACUSA jugeant qu’il ne devait y avoir aucun témoin. Comme pour Cherryl, ces no-maj n’avaient plus aucun souvenir d’eux et c’était… Jane ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était le pire. Même si en soit, il valait mieux pour la sorcière que Cherryl ne se souvienne pas qu’elle avait tué ses parents.

Jane se retrouva donc devant une Queenie visiblement étonnée de la voir – et pour cause, elle n’avait aucune raison d’être là –, mai elle ne pouvait de toute façon pas faire marche arrière. Jane n’avait peut-être pas réellement besoin de parler à une femme comme Queenie Goldstein, mais en même temps… elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était la seule capable de la comprendre. Billie était adorable, Jane l’adorait, mais elle ne cautionnait pas du tout les sentiments qu’elle avait encore pour Cherryl. Au fond, ça n’allait sans doute rien changer que Jane se trouve ici et maintenant… mais bref, elle avait eu envie de venir et elle avait fait ce qu’elle avait eu envie, tout simplement.

« Je suis désolée de vous déranger. » Dit-elle d’abord, ce qui était… complètement faux. Oh, elle n’avait rien contre la femme sous ses yeux, mais si elle la dérangeait elle ne s’en souciait pas réellement. « En fait je… » Elle hésita une seconde avant de reprendre. « Je vais être direct, je… je suis tombée amoureuse d’un no-maj. » Elle se retint de dire qu’il s’agissait d’une femme. « Elle n’a aucun souvenir de moi. Je sais qu’il n’y a rien à faire, mais… Enfin Vinda m’a dit que je devrais peut-être vous parler. »

Ce n’était pas exactement vrai, mais tant que Queenie parvenait à lui faire confiance et à la faire rentrer chez elle, elle jugerait qu’elle l’avait convaincu. Surtout que presque tout était vrai, Jane était bel et bien amoureuse d’une no-maj, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elle était la femme de sa vie, mais rien ne pouvait normalement avoir lieu. Surtout qu’il n’y avait évidemment pas que ça, mais elle n’avait pas l’intention de rentrer dans les détails. Elle n’avait aucune idée de ce que serait la réaction de son interlocutrice si elle connaissait vraiment la vérité, toute la vérité en tout cas.

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Une même situation, deux vies différentes.

Q
ueenie ne perçut pas une grande sincérité de la part de son interlocutrice quand cette dernière s'excusa de la déranger (même si dans le fond, elle ne la dérangeait absolument pas, ce n'est pas comme si Queenie faisait grand-chose à part se morfondre). Ca ne l'invitait pas forcément à faire rentrer une étrangère chez elle, mais au final, c'était souvent des mots qui étaient prononcés sans être pensés de toute manière. Comme quand on demandait à quelqu'un s'il allait bien tout en s'en moquant complètement, dans le fond. Alors elle attendait d'en apprendre plus, et elle sentit toute volonté fondre en elle comme neige au soleil quand la jeune femme lui apprit qu'elle vivait une situation similaire à la sienne. Elle était tombé amoureuse d'une No-Maj (une, pas un, mais elle ne lui reprocherait pas d'avoir menti à ce sujet), et de toute évidence, la mémoire de cette personne avait été effacée, laissant Jane avec ses regrets et le coeur brisé.

En somme, leurs situations étaient à toutes deux très similaires, et forcément, Queenie était tout sauf insensible à cela. Bien lui de reconnaître dans cette situation étonnante les manigances de celle qu'elle prenait pour son amie, elle ressentait en cet instant un élan profond de sympathie envers Vinda. Elle avait de la chance, vraiment, de s'en être faite une amie. Elle l'aidait, elle l'encourageait, elle la rassurait, jamais elle n'aurait cru cela possible. Bien moins réticente qu'au début (et soulagée, pour le coup, que Tina ne soit pas là, sans quoi elle en entendrait certainement parler), elle ouvrit grand sa porte et fit entrer cette étrangère, qui lui semblait tout à coup bien plus familière, chez elle.

-Je vais nous servir à boire, dit-elle avec un sourire de son cru après avoir invité Jane à prendre place dans le salon.

Elle-même y retourna les bras chargés d'un plateau couvert d'une théière, deux tasses et une assiettes de gateaux secs... qu'elle n'avait pas cuisinés, il faut dire qu'elle n'avait ni l'appétit, ni l'envie de cuisiner dernièrement (ce qui voulait tout dire de sa part). Et après avoir rempli leurs tasses, elle s'assit face à Jane.

-Parlez-moi d'elle, dit-elle d'office pour dissuader son interlocutrice de mentir davantage, avec suffisamment de naturel pour comprendre qu'elle n'avait pas à se sentir gêné de ses sentiments, elle avait à ce sujet une tolérance totale née de soon talent naturel pour l'empathie. Comment est-ce que vous l'avez rencontrée ? Qu'est-ce qui s'est passée ?

Vinda avait sans doute vu juste, entendre une histoire similaire à la sienne lui ferait certainement le plus grand bien. Ainsi se sentirait-elle moins seule, et elle en avait véritablement le plus grand besoin. Même si ressasser tout cela était peut-être la pire chose à faire pour elle.

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Jane ne savait pas si elle pouvait vraiment convaincre Queenie Goldstein de la faire rentrer chez elle et encore moins de lui parler, mais en même temps elle avait quand même envie d'essayer. Ce n'était pas du tout raisonnable, mais elle avait fait bien pire dans sa vie. Elle n'y pouvait rien, la jeune femme avait envie de se confier à quelqu'un, de parler de sa situation avec une femme qui pouvait la comprendre. Parce qu'elle pouvait forcément la comprendre, même si Queenie n'était pas tombée amoureuse d'une femme, elle était tombée amoureuse d'un no-maj.

Mais la femme accepta de la faire rentrer, l'invitant à se rendre dans le salon, lui affirmant qu'elle allait leur servir à boire. Jane afficha un sourire, elle était heureuse que la femme la laisse entrer, qu'elle lui fasse confiance. Elle ne pouvait pas vérifier que c'était bel et bien le cas, mais elle avait cru se rendre compte qu'elle acceptait avec plaisir sa présence. En tout cas Jane ne se retint pas de s'installer et attendit que Queenie leur serve du thé, elle revint de la cuisine bien chargée. La jeune femme reprit la parole alors en lui demandant de lui parler du no-maj dont elle était tombée amoureuse. Non... de la no-maj. Jane ne réalisé pas à la seconde, mais elle capta la subtilité. « Parlez-moi d’elle », comment la jeune femme faisait pour le savoir ? Cela dit, elle ne semblait pas... choquée par ce qu’elle disait. Elle continua de lui poser des question, lui demandant comment elles s’étaient rencontrés avec la no-maj, ce qui s’était passée. Cela voulait dire qu’elle acceptait la singularité de sa relation avec Cherryl ? Sans doute, ou alors elle était désespérée au point d’avoir besoin de parler à n’importe qui, même à la première lesbienne venue.

« On s’est rencontrée par hasard, mais ça a été juste une... évidence. » Confirmant au passage à Jane qu’elle n’était pas le genre de femme à aimer les hommes, mais elle aurait eu beaucoup moins de soucis si Cherryl n’avait pas été une no-maj. « Je lui ai tout dit, je ne lui ais rien caché., Mais... on a été découvert. » Les parents de Cherryl les avaient découvert, s’en étaient pris à elle et Jane avait été obligé de se défendre. Enfin, les souvenirs de cette soirée étaient de plus en plus flous, mais Jane ne pouvait pas envisager le fait qu’elle puisse ne pas être défendu. Et ça avait donc tout merdé... « Quand le MACUSA a apprit pour notre relation ils n’ont pas hésité une seule seconde à lui effacer la mémoire et maintenant, elle ne se rappel pas du tout de ce qu’on a vécu. »

Et elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire maintenant. Bon, Billie ne manquait pas de lui dire qu’elle devait oublier son ex, qu’elle ne se souvenait pas d’elle dans tous les cas et sans doute qu’elle méritait mieux, mais elle ne pouvait pas oublier la no-maj comme ça. Elle était la femme de sa vie.

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Une même situation, deux vies différentes.

I

mpossible pour Queenie d'entendre le récit que lui faisait son interlocutrice et de ne pas y trouver d'évidentes similitudes avec sa propre histoire. Bien sûr, leurs histoires restaient différentes, mais les mots que Jane prononçait à l'heure actuelle n'étaient définitivement pas différents de ceux que la jeune femme aurait pu employer afin de s'exprimer sur sa propre histoire, et elle en ressentait une émotion certaine, qu'il lui était tout à fait impossible de mettre en sourdine.

Dès leur rencontre, ça avait été une évidence. Et ça avait été le cas pour Queenie et Jacob également. Quelque chose avait remué tout son être, et elle avait su, dans la seconde où leurs regards s'étaient croisés, qu'il n'y aurait personne d'autre. Jamais elle n'avait ressenti ça avant, le sentiment que son coeur réussissait à battre enfin... et elle se disait que finalement, l'amour ne s'exprimait que de cette façon là, ils avaient tous une âme soeur qui les attendait quelque part, et certains avaient juste plus de facilité à reconnaître cette évidente connexion des âmes que d'autres.

Elle n'avait rien caché à la femme qu'elle aimait... tout comme Queenie avait tout dit à Jacob au sujet de sa vraie nature... bon, le secret avait déjà été essoufflé par Newt avant qu'elle ait eu le temps d'y mettre son grain de sel, mais cela lui permettait du moins de se mettre d'autant plus à la place de Jane, quand bien même, de son côté, si Jacob n'avait pas déjà été au courant... peut-être qu'elle aurait seulement gardé pour elle ce puissant élan du coeur et n'aurait jamais fait vers lui ce pas décisif... qu'encore aujourd'hui, elle ne regrettait pas. Tina ne comprenait pas, mais pour elle c'était évident. Quelques jours trop brefs d'un amour vrai valaient toute une éternité de regrets...

Et donc, tout comme ça avait été le cas pour Queenie, on avait privé la personne qu'aimait Cherryl de sa mémoire au nom d'une loi que Queenie ne réussissait plus à accepter, quand bien même elle la cautionnait normalement de fait en travaillant pour le MACUSA, et en ayant une soeur Auror dont elle avait toujours admiré le travail.

-Je suis vraiment désolée, répondit Queenie d'une voix sincèrement émue en s'autorisant à prendre la main de Jane dans la sienne en signe de réconfort. Elle avait trouvé quelqu'un qui était capable de tout à fait la comprendre, et Queenie voulait qu'elle comprenne qu'elle aussi pouvait se mettre vraiment à sa place. Est-ce que vous savez ce qu'elle est devenue ? demanda-t-elle doucement. Vous avez déjà songé à... aller la voir ?

Parce que Queenie oui. Tous les jours que Merlin faisait, elle se faisait violence pour ne pas aller retrouver Jacob, avec au coeur l'espoir que ce dernier la reconnaîtrait en un regard, même si c'était impossible.

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La femme sous ses yeux prit sa main dans la sienne, en lui affirmant qu’elle était désolée. Jane ne pouvait pas lire dans l’esprit des autres, mais elle se doutait que Queenie était sincère quand elle lui affirmait qu’elle était désolée. En même temps, il fallait reconnaitre que leur histoire avait quand même quelque chose de similaire. Jane avait en prime le fait qu’elle aimait une femme, mais visiblement ce n’était pas quelque chose qui choquait la femme sous ses yeux. Alors, en enlevant ce « détail », les deux femmes étaient tout simplement tombées amoureuses d’une personnes dénuée de pouvoir magique et l’autorité du gouvernement avait décidé de leur effacer la mémoire, parce que soit disant ils ne pouvaient pas s’aimer. Une loi idiote, qui n’avait pas lieu d’être… surtout que soyons réaliste, dans d’autres payes ils ne bloquaient pas à ce point les relations avec les no-majs, ce n’était pas juste.

Bon, en même temps, Jane avait commis un crime horrible, mais ce n’était pas la question pour le moment. Pour le moment, elles se contentaient simplement de parler du fait que les deux femmes étaient tombées amoureuses de la mauvaise personnes et que le gouvernement décidait que ce n’était pas possible, alors qu’ils pourraient simplement les laisser faire les choses comme elles le voudraient, mais ça serait bien trop demander sans doute.

« J’ai… pris le risque d’aller la voir. Elle est… enfin, disons que sa vie a repris son court. » C’était le cas, la jeune femme avait le même travail, elle continuait de mener sa petite vie comme si de rien n’était, sans se rappeler d’elle évidemment puisqu’il n’y avait aucune raison pour qu’elle se souvienne d’elle. « Lui parler a été un moment vraiment difficile. » Répondit-elle honnêtement, parce qu’elle n’avait aucune raison de mentir. Jane avait su que ce n’était pas du tout une bonne idée de se rendre auprès de Cherryl et pourtant, elle avait pris le risque de le faire. Parce qu’elle avait été juste incapable de se retenir, parce qu’elle avait eu besoin de se trouver à ses côtés, de lui parler, d’entendre sa voix. Mais ça ne voulait pas dire que ça avait été une bonne idée, malheureusement. « J’étais… heureuse de lui parler, mais le faire en me disant qu’elle ne se souvenait même pas de moi, de tout ce que nous avions vécu. Nous avons parlé comme deux étrangers, c’était très… frustrant. »

Elle se montrait encore une fois parfaitement honnête. Ça avait été un moment difficile, tout en étant en partie essentielle. Elle avait eu besoin de lui parler, parce que ce qu’elles avaient vécu avait forcément compté dans sa vie. Cherryl était la seule femme qu’elle pouvait aimer, elle le savait. Ce n’était pas juste parce qu’il faudrait sans doute qu’elle aime un homme, non, c’était juste qu’elle considérait que la jeune femme était son âme sœur, tout simplement. Elle serait incapable d’aimer une autre personne comme elle l’avait aimé, elle n’avait même pas envie de le faire en fait.

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Une même situation, deux vies différentes.

J

ane apprit à Queenie qu'elle avait fait ce que cette dernière n'était pas sûre d'avoir le courage elle-même de faire, quand bien même l'envie de céder à cette tentation ne manquait pas. Bien sûr, ce n'était pas qu'une affaire de courage, elle se devait de respecter la loi, à plus forte raison que cela pouvait avoir des répercussions sur sa soeur, répercussion qu'elle ne serait pas capable de supporter. Elle but chacune des paroles de son interlocutrice quand cette dernière lui apprit en détails la manière dont les événements s'étaient déroulés.

La vie de la jeune femme, lui apprit-elle, avait repris son cours. Ce devait être un sentiment terrible que de constater ce genre de chose. C'était normal, bien évidemment, et c'était même une bonne chose au bout du compte, mais savoir que l'autre avait repris le cours de sa vie comme si de rien n'était quand la vôtre ne serait plus jamais la même, c'était... difficile. Queenie songeait souvent, trop souvent, à ce qu'était la vie de Jacob aujourd'hui. Elle l'imaginait de retour à la conseverie, dans ce travail qui le rendait malheureux, à batailler pour ouvrir sa boulangerie, à peut-être reprendre contact avec cette autre femme qui avait rompu leurs fiançailles. Ces pensées l'angoissaient... Pourtant, elle savait que c'était mieux ainsi, elle ne pouvait pas souhaiter à Jacob la douleur de l'absence... même si une partie d'elle aurait voulu que ce soit le cas, pourtant. Une part égoïste. Mais bien réelle.

A entendre Jane parler de ses retrouvailles avec Cherryl, elle ne savait pas vraiment si elle devait l'envier ou en tirer une leçon. Elle n'avait eu aucun mal à deviner la frustration de la jeune femme, et elle savait pertinemment qu'elle ressentirait exactement les mêmes émotions : un mélange de joie totale, de frustration, de déception, de tristesse. Mieux valait sans doute s'éviter cette peine. Oui, certainement, mais c'était plus fort qu'elle, pourtant, même maintenant, même après avoir entendu ce récit, que de vouloir encore essayer, que de vouloir encore y croire.

-J'imagine, observa doucement Queenie, toujours compatissante, toujours empathique. Je n'arrête pas d'y penser. Au fait de le revoir. Juste une fois... Même si ça devait faire mal. Elle marqua une pause. Est-ce que vous avez eu le sentiment... qu'elle vous avait reconnue, même un tout petit peu ? se hasarda-t-elle à demander.

Elle savait déjà ce qu'il en était. Elle ne devait pas se raccrocher à cet espoir, mais c'était difficile pour elle d'admettre qu'elle n'était vraiment plus rien aux yeux de Jacob. Le revoir, juste une fois, ce serait confirmer ou non le fait qu'il ne retenait plus rien d'elle... Et comment pourrait-ce être possible ? Ils étaient des âmes soeurs, elle était absolument convaincue de cela, plus que de n'importe quoi d'autre.

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Queenie affirma qu’elle imaginait la frustration qu’elle avait ressenti en se retrouvant devant Cherryl. Si une personne pouvait imaginer ce qu’elle avait ressenti avec précision, c’était bien la jeune femme sous ses yeux. Il était possible qu’elle n’imaginait pas forcément bien, que potentiellement elle pouvait minimiser cette frustration justement, mais elle était évidemment la seule personne capable de réellement la comprendre. Parce qu’elle vivait la même chose qu’elle tout simplement, parce qu’elle avait perdu son âme sœur de la même façon qu’elle.

Jane ne fut pas spécialement surprise d’entendre son interlocutrice affirmer qu’elle pensait souvent au fait de revoir ce no-maj, juste une fois. Afin de voir comment il allait sans doute, afin de s’assurer que tout allait bien, afin de juste une fois pouvoir le voir et potentiellement… lui dire au revoir ? Il y avait une tonne de raison pour laquelle on pouvait avoir envie de craquer comme Jane l’avait fait. Comme s’assurer que la personne ne pourrait pas nous reconnaître. Jane sentit son cœur se serrer à la question de Queenie, elle n’était pas spécialement surprise qu’elle lui pose une telle question.

« Je ne sais pas trop. » Répondit-il avec sincérité. De toute façon, il n’était pas réellement possible de mentir à Queenie Goldstein, alors la jeune femme n’allait pas prendre le risque. Elle se montrait sincère donc, elle ne savait pas réellement si Cherryl avait pu la reconnaître. « À un moment, elle m’a demandé si on s’était déjà croisée. Alors, je me dis que peut-être que mon visage lui disait quelque chose. » Elle l’espérait au fond d’elle, même si elle savait parfaitement que c’était une erreur et qu’elle ne devait pas compter là-dessus. La jeune femme ne devait pas attendre de la no-maj qu’elle la reconnaisse et qu’elles puissent envisager quelque chose de nouveau. Parce que si elle la reconnaissait, si elle devait ne serait-ce que se rappeler un peu de ce qu’elles avaient vécu toutes les deux, elle se souviendrait que Jane avait pris la vie de ses parents. La sorcière n’y gagnerait donc rien du tout. « Mais c’était ce que je voulais je crois… je n’ai pas pu m’empêcher d’espérer pendant tout le long qu’elle me reconnaisse, qu’elle ait une sorte de flash de moi. »

Ce qui n’était pas du tout arrivé, au passage, mais Jane ne pensait pas qu’elle ait besoin de l’exprimer. Si ce n’était pas le cas, elle ne se retrouverait sans doute pas ici à parler de son histoire impossible avec une no-maj qui avait perdu tout souvenir d’elle.

« Si vous voulez un conseil, retenez-vous c’est encore plus douloureux. »

Se retrouver à parler à la personne qu’on aimait par-dessous tout, avoir envie de la prendre dans ses bras, de l’embrasser et devoir se retenir parce que la personne ne se souvenait pas de nous. Franchement, Jane ne souhaitait même pas cela à son pire ennemi. C’était un horrible moment à passer. Jane ne regrettait pas réellement d’être allée trouver Cherryl, mais ça ne lui avait pas apporté grand-chose non plus.

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Une même situation, deux vies différentes.

L

a réponse de Jane n'était pas du tout celle que Queenie avait eu envie d'entendre, mais elle avait le mérite d'être honnête. Queenie ne tenait pas à ce que son interlocutrice lui adresse un mot ou l'autre dans le seul but de lui remonter le moral ou d'alimenter des fantasmes complètement irréalisables. Elle avait besoin, aussi, qu'on la mette face à la réalité. Même si cette réalité faisait mal. Un mal de chien, même.

Queenie s'autorisa un vague sursaut d'espoir en entendant Jane suggérer que Cherryl l'avait peut-être reconnue, mais elle ne tarda pas à nuancer son propos, affirmant qu'elle avait surtout voulu prendre ses rêves pour une réalité. Queenie avait le sentiment que Jane venait de prendre son coeur meurtri entre ses mains et de l'arracher en petits morceaux. Et pourtant, elle était incapable de l'en blâmer. Même si c'était douloureux, elle avait besoin qu'on lui rappelle, régulièrement, qu'aucun retour en arrière n'était possible, que ses espérances n'avaient pas lieu d'être. Elle avait même besoin qu'on le lui rappelle constamment, tant elle avait tendance à accumuler les pirouettes mentales quand il était question de Jacob. En même temps, il était particulièrement difficile pour la jeune femme de s'imaginer une existence entière sans lui. Elle avait beau faire, quelle que soit la manière dont elle visualisait son avenir, invariablement, Jane en faisait toujours et irrémédiablement partie. Elle l'aimait plus que tout au monde, elle l'aimait au-delà des mots... rien ne pouvait effacer ça. Et si rien ne pouvait l'effacer, alors pourquoi une bête potion d'amnésie réussirait-elle à avoir raison de l'istoire de sa vie, la vraie, l'unique ?

-Je ne sais pas si j'y arriverais..., répondit doucement Queenie en baissant le regard quand Jane lui conseilla, à raison, de ne pas aller trouver Jacob.

Elle parlait d'expérience, elle savait ce qu'elle disait, elle avait vu Cherryl et ça lui avait fait plus de mal que de bien. Et il n'y avait pas besoin d'être un grand génie pour comprendre les raisons à cela. Être si proche de la personne que l'on aimait et lire dans le regard de cette dernière que l'on n'était jamais qu'une étrangère et rien d'autre, comment imaginer expérience plus éprouvante ? Ce devait être un terrible crève-coeur... Mais est-ce que ça n'en valait pas la peine ? Au-delà de la déception de ne pas être reconnue, il y avait le plaisir d'entendre la voix de l'autre, de croiser son regard, de l'entendre, de ressentir sa présence. Est-ce qu'elle serait capable de vivre sans endurer cette expérience ? Sans plus jamais ressentir la présence de cet homme qu'elle aimait plus que quiconque ?

-L'idée de plus jamais le revoir, ça me... Elle secoua la tête de droite à gauche. Non, je peux pas ne pas le revoir...

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Jane n’était pas forcément tendre dans ses propos, elle pourrait très bien affirmer à Queenie qu’elle devait aller trouver l’homme qu’elle aimait, comme elle l’avait fait, sauf que si elle lui disait ça, c’était dans le but de la préserver elle de la déception. Parce que c’était évident que la jeune femme allait être déçu, qu’elle allait être désespérée, qu’elle souffrirait encore plus. Jane n’était pas dans la tête de Queenie, contrairement à l’inverse, elle ne pouvait pas prévoir comment elle allait ressentir les choses quand elle allait se retrouver devant Jacob. Mais Jane finalement se contentait simplement de parler de son expérience et de comment elle avait vécu les choses de son côté, quand elle avait vu Cherryl.

Elle avait cru que c’était ce dont elle avait besoin, et sans doute que au fond elle recommencerait. Mais elle se rendait bien compte que ce n’était pas si évident que ça, que tout ne coulait pas de source comme elle le pensait. Comme elle aurait aimé que ça le soit. Cela dit, elle n’était personne pour dire réellement à Queenie ce qu’elle devait faire ou non, et la vie de Jane n’allait pas changer si la sorcière décidait de ne pas suivre ses conseils. Elle se contentait simplement de lui partager son expérience.

« Je comprends. » Répondit-elle sincère. Elle comprenait parfaitement que Queenie puisse considérer qu’elle n’allait pas arriver à ne pas le voir, que l’idée de ne plus le revoir… qu’elle ne pouvait pas le revoir donc. Elle comprenait, c’était exactement ce qu’elle pensait, alors qu’elle entendait Billie lui ordonner de ne pas reprendre contact avec son ex petite amie. Elle n’avait pas pris ses recommandations au sérieux, parce qu’elle avait en tête de revoir Cherryl tout simplement. Et qu’elle ne pouvait pas ne pas la revoir. « Honnêtement… je meurs d’envie d’aller la revoir encore et encore. » Avoua-t-elle. « Et au fond de moi, je me dis que même si elle ne me reconnait pas, peut-être qu’elle retombera amoureuse de moi et que ça pourrait être un peu comme avant. »

Ce qui était idiot et dangereux. Parce que le MACUSA allait sans doute surveiller Cherryl et qu’elle ne pouvait évidemment pas envisager de reprendre quoi que ce soit avec une femme alors qu’elle avait tué ses parents. Cherryl méritait clairement mieux qu’elle, mais elle ne pouvait pas juste luter contre ses sentiments. Elle était incapable de faire comme s’ils n’existaient pas. Même si la raison la poussait à se dire qu’elle ne devait pas s’attarder sur la no-maj, qu’elle devait penser à elle et se concentrer sur sa survie… son cœur parlait autrement.

« Je vous conseil ça, mais on m’a dit et ordonné de ne pas la revoir et pourtant j’y suis allée. Je me doute bien que vous allez faire de même. Mais… » Elle haussa les épaules. « Sachez que c’est pas forcément mieux. »

On l’avait mis en garde, on lui avait dit de ne pas le faire, elle l’avait fait quand même. Maintenant, elle n’était pas mieux pour autant.

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Une même situation, deux vies différentes.

"J

e comprends". C'était une toute petite phrase, cela pouvait donner l'air de rien, mais aux yeux de Queenie, ça valait tout l'or du monde. Car dernièrement, au-delà de la perte de Jacob et de la douleur de son absence, elle souffrait aussi de cela, de l'incompréhension de ceux qui l'entouraient. L'incompréhension de la majorité étaient ceci dit compréhensible : ils l'avaient soudainement vu changer d'humeur et elle n'avait certainement pas eu à coeur de leur apprendre ses dernières aventures, déjà parce qu'elles avaient un caractère compromettant, ensuite parce qu'il n'était pas de bon ton d'affirmer qu'elle avait fréquenté ouvertement un No-Maj, peu importe les circonstances. C'était l'incompréhension de Tina, surtout, évidemment, qui la minait le plus. "Je comprends", c'étaient des mots qu'elle rêvait d'entendre de la part de sa soeur. Ils la réconforteraient, elle aurait le sentiment d'être moins seule. Cela ne voudrait pas dire que Tina l'encouragerait à se précipiter dans les bras de Jacob, bien sûr, mais ce serait plus simple pour elle si son aînée pouvait accepter et admettre la force de ses sentiments pour Jacob et la douleur de sa perte. Ce n'était pas une lubie, ce n'était pas un caprice, c'était son âme soeur, son grand amour qui lui filait entre les doigts, et le perdre, c'était comme renoncer à une part d'elle-même.

Tina ne pouvait pas comprendre, non, mais Jane comprenait, elle ne prétendait pas, elle le vivait aussi bien qu'elle, et en converser avec elle, sans rien résoudre, faisait un bien fou, vraiment... Elle ne saurait même pas expliquer pourquoi il lui était si important d'être entendue de la sorte, mais c'était le cas. Un besoin fort, impérieux, de pouvoir dire à voix haute qu'elle avait besoin de revoir l'homme qu'elle aimait, peu importe que ce soit une folie, peu importe que ce soit la pire idée du monde. Et ce n'était pas une bonne idée en effet, Jane elle-même l'admettait. Ce qui ne l'avait pour autant pas empêchée de la commettre, cette erreur... et de vouloir la commettre à nouveau, qui plus est. Difficile de ne pas obéir aux élans de son coeur quand ils étaient si puissants.

-Mais ce n'est pas forcément pire, pas vrai ? ne put s'empêcher de suggérer Queenie. Elle hésita un instant. On s'est aimés dès le premier regard, Jacob et moi. Je sais que ça peut paraître stupide ou cliché, mais c'est la vérité. Je suis sûre que s'il me revoyait, il ressentirait exactement la même chose, j'en suis certaine, même.

Elle avait envie, au fond, que Jane réponde que oui, et que si elle en était sûre, si elle était prête à prendre les risques, ça en valait la peine. Elle tenait à ce qu'on la pousse à la faute par tous les moyens.

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Une même situation, deux vies différentes.

Jane ne put s’empêcher d’afficher un sourire quand Queenie lui affirma que la situation, même si elle n’était pas mieux, n’était pas pire. Non, en effet, ça ne pouvait pas être pire que d’avoir perdu la personne qu’on avait aimé, de ne plus pouvoir la voir, que cette personne ait en prime oublié tout ce qu’on avait partagé. Non, clairement, non, ça ne pouvait pas être pire alors c’était un moindre mal. Cherry ne se rappelait pas d’elle, le fait d’avoir été la voir et qu’elle ne se soit pas si rapidement rappelée d’elle, qu’elle ne l’avait pas reconnu dans la foulée, ça n’avait pas forcément été évident mais… eh bien, au moins elle avait quand même pu la voir, elle avait pu passer du temps avec elle, discuter avec elle. Et rien que cela, la jeune femme se disait que c’était mieux que rien forcément.

Tout comme Queenie donc. Elle lui parla de sa rencontre avec le no-maj, affirmant qu’ils s’étaient aimés dès le premier regard. Jane ne perdit pas son sourire en entendant ces mots, elle les trouvait beaux, elle trouvait l’histoire de la femme devant elle très belle. Elle serait la dernière à la juger parce qu’elle était tombée amoureuse d’un no-maj, bien au contraire. Queenie précisa qu’elle avait conscience que c’était peut-être stupide, mais que c’était comme cela que les choses s’étaient passées. Queenie affirma même qu’elle était certaine que si ce fameux Jacob la revoyait, il allait ressentir la même chose qu’avant. Même s’il ne se rappelait pas, qu’il ne se rappellerait jamais – parce qu’il n’y avait pas vraiment de solution à ce genre d’amnésie pensait Jane –, il tomberait quand même immédiatement amoureux de la sorcière.

« J’espère que ça sera le cas oui. » Répondit-elle, sans perdre ce sourire qui s’était affiché sur son visage. C’était tellement étrange de pouvoir parler de tout cela avec une personne qui comprenait vraiment ce qu’elle ressentait. Même si Jane avait du soutien par moment – malheureusement pas des personnes qui comptaient le plus –, il n’y avait personne qui pouvait la comprendre plus que Queenie, parce qu’elles vivaient exactement la même chose qu’elle. « Vraiment, je vous le souhaite énormément. Si ça peut se passer si bien pour vous, ça ne fera que me donner un peu d’espoir pour moi. » Parce que de son côté, même si la jeune femme avait eu l’occasion de voir Cherryl, que ce moment avait été agréable parce qu’elles avaient passé un bon moment ensemble, on ne pouvait pas réellement dire que la no-maj était retombée dans ses bras. Ça ne sera pas facile, ça ne devrait sans doute même pas arriver un jour, mais Jane ne pouvait pas s’empêcher de le désirer quand même. « Mais… dans tous les cas, même si Jacob retombe amoureux de vous. Ce que je vous souhaite bien sûr… la loi ne changera pas de sitôt. Dans tous les cas, tout ça reste… illégal. »

De son côté, Jane avait en prime une relation interdite dans tous les cas, pas seulement parce que Cherryl était une no-maj. Mais il y avait forcément ça en plus.

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Une même situation, deux vies différentes.

N

on, bien sûr, Queenie n'avait aucune certitude, elle ne pouvait en rien savoir si ses retrouvailles avec Jacob seraient à la hauteur de ce qu'elle espérait, mais elle avait envie d'y croire. Non, ce n'était pas que ça, elle avait besoin d'y croire. Vivre sans Jacob, c'était être privée de son oxygène. Elle se fichait complètement que cela semble excessif. C'était définitivement une chose qu'elle ne contrôlait pas, mais aussi une chose dont elle était absolument, résolument et définitivement certaine. Le doute n'était absolument pas permis à ce sujet. Et elle savait que c'était complètement réciproque, que ce n'était pas juste une vue de son esprit. En Jacob, elle a trouvé l'homme de sa vie.

Elle ne peut pas lutter contre ça, elle ne peut pas prétendre que ce n'est rien, ou que ça ne la touche pas. C'est ancré en elle, au plus profond d'elle-même. Et si elle devait continuer de cette manière, elle allait se faire beaucoup trop de mal. Elle avait besoin de le revoir, et elle était prête à tout pour le revoir, elle était prête à prendre tous les risques. Alors, tant pis, tant pis si personne ne devait la comprendre, y compris Tina. Elle avait besoin d'écouter son coeur... tant que ce dernier était encore capable de battre. Ou bien ce dernier finirait par se faire de pierre, et il ne serait plus jamais capable de battre pour quoi que ce soit, ni pour qui que ce soit.

-On croirait entendre ma soeur, répondit Queenie.

Elle poussa un léger soupir, mais sa réflexion s'accompagnait de son sourire le plus sincère. Elle ne ferait absolument aucun reproche à son interlocutrice, elle savait que cette dernière se contenterait de se montrer pragmatique, parce que c'était bien que d'être à l'écoute de ses sentiments, mais il fallait tout de même reconnaître les conséquences des dits sentiments. Oui, on croirait entendre sa soeur, parce que les arguments de sa soeur étaient bons et méritaient d'être entendus. Mais elle décidait de faire fi. Elle y avait suffisamment réfléchi, elle savait ce qu'il en était.

-Je me fiche que ce soit illégal. Je préfère vivre hors de la loi que de vivre sans lui.

Il lui avait fallu du temps pour le reconnaître et pour l'assumer, mas à présent, c'était chose faite. C'était cela ou s'enfoncer toujours plus profondément dans la dépression, et cela lui était tout bonnement impossible.

-On partira, s'il le faut, on ira en Europe, ou n'importe où où notre amour sera accepté. Je suis prête à tout abandonner pour lui, je suis prête à changer de vie s'il le faut, je... C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots à voix haute, et bon sang, ce que ça lui faisait du bien. Cela ne voulait pas dire qu'elle allait tout quitter du jour au lendemain, mais ça voulait dire qu'elle s'y sentait prête. Je ne peux pas le perdre.

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Une même situation, deux vies différentes.

Jane afficha une grimace en entendant Queenie affirmer que ses propos donnaient le sentiment qu’elle était sa sœur… elle sentait bien que ce n’était pas un reproche de la part de la jeune femme, mais ça ne plaisait pas forcément à Jane d’être comparée à cette sœur réfractaire à la relation de Queenie avec le no-maj. Le fait que ces relations soient considérées comme illégale – doublement dans le cas de Jane – avait le don de l’agacer fortement, elle en avait marre de devoir se cacher pour tout, elle avait simplement envie de vivre comme elle l’entendait, sans qu’on ne juge la personne dont elle était tombée amoureuse.

Queenie était de cet avis également, et semblait avoir très clairement fait son choix. En soit, Jane ne fut pas spécialement surprise de l’entendre dire qu’elle préférait vivre hors la loi que de vivre sans cet homme. Elle était prête à partir, à aller vivre en Europe si cela leur donnait la possibilité d’être accepter tout simplement. Dans son cas, en effet, elle pouvait très bien partir de leur pays, dans le but de se rendre dans un endroit où on ne jugeait pas les relations avec les no-majs (ou en tout cas, le pays n’avait pas rendu ces relations illégales, il y avait toujours des personnes pour juger nos choix). En tout cas, c’était évident… Jane avait une femme vraiment déterminée sous ses yeux. Elle était prête à tout abandonner pour cet homme, à changer de vie complètement pour la « simple » et bonne raison qu’elle ne pouvait pas le perdre.

« Il a énormément de chance que tu sois prêt à tout ça pour lui. » Elle le pensait vraiment, ce Jacob avait de la chance d’avoir une femme qui l’aimait autant que l’aimait Queenie. Jane aussi était prête à beaucoup pour Cherryl et au fond… le discours de Queenie ne faisait que la confirmer en ce sens. Elle ne devait pas avoir peur d’aller à contrecourant, surtout pas pour la femme qu’elle aimait. Cherryl ne se rappelait peut-être pas d’elle, mais ça pouvait très bien revenir. Et quand ça allait revenir, il faudrait qu’elle soit prête à tout abandonner pour elle si besoin. Est-ce qu’elle en serait capable ? Elle avait envie de croire que c’était le cas, même si ça allait à l’encontre de ce que sa nouvelle famille pensait. « J’espère qu’il aura conscience de cette chance. »

Jane se montrait peut-être beaucoup trop pessimiste à chaque fois qu’elle parlait, mais elle n’y pouvait rien. Queenie était prête à tout abandonner pour Jacob, mais est-ce que l’inverse était le cas ? Est-ce que cet homme accepterait de partir en Europe pour vivre un amour légal avec la sorcière ? Jane ne savait rien de lui, mais on ne pouvait pas réellement dire qu’elle avait une si bonne vision des hommes non plus.

« Je veux me battre pour changer ce monde… » Dit-elle, plus déterminée que jamais. « Je veux me battre pour qu’on arrête de nous empêcher d’être avec la personne qu’il nous faut. Qu’on ne se retrouve pas à devoir tout sacrifier simplement pour être heureux. »

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Une même situation, deux vies différentes.

Q

ueenie afficha un sourire en entendant le propos de son interlocutrice. Elle savait que cette dernière le pensait réellement, mais elle ne pensait pas mériter pour autant de tels compliments. Elle disait simplement les choses telles qu'elles étaient, et si elle était capable d'à ce point de détermination, ce n'était pas sans raison, c'était définitivement parce que, de son côté, Jacob l'avait plus que clairement mérité. Elle l'aimait si profondément qu'elle ne se voyait pas faire autre chose que de lui témoigner cet amour autant qu'il le faudrait pour qu'il se sache aimé pour le restant de ses jours. Mais là encore rien n'est jamais aussi simple qu'on le voudrait, bien sûr, et des obstacles se dresseraient constamment sur leur route, sans l'ombre d'un doute.

-Ce n'est pas lui qui ai de la chance, c'est moi. J'ai de la chance de l'avoir rencontré, j'ai de la chance qu'il m'ait aimée.

Et sur ce point, elle savait qu'elle ne s'était pas trompée, elle avait pu le lire très directement, de manière aussi limpide que du cristal, dans son regard mais surtout dans ses pensées qui encore aujourd'hui, quand elle réussissait à se rappeler à leur souvenir, parvenaient à l'émouvoir. Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque, jamais plus elle ne ressentirait cela pour quiconque. Jacob avait été son évidence, et elle l'avait laissé partir, cette pensée est insupportable.

-Je sais qu'il a conscience de ça. Même sans ses souvenirs, elle réussissait à se convaincre du fait que l'évidence était telle qu'elle ne pouvait tout bonnement pas lui échapper. Je n'ai aucun doute le concernant, ajouta-t-elle, qui refusait de céder au pessimisme de son interlocutrice.

Car de son côté, même si elle se désespérait de Jacob, les sentiments qu'il avait pour elle restaient son point d'ancrage, et la legilimens refusait de les négliger ou de les remettre en question. Ce qu'elle avait lui dans ses pensées avait été si certain, si pur... le doute ne pouvait en aucun cas être permis, et sous aucune forme de prétexte.

-Moi aussi je veux me battre pour ça, ajouta-t-elle avec détermination. Une telle injustice... ce n'est plus possible, consentit-elle à reconnaître d'un ton plus ferme. Mais comment faire ?

Le fait est qu'elle en avait déjà une petite idée, mais elle était encore capable de fermer les yeux sur la plus pure évidence, alors qu'elle avait en réalité tous les éléments sous les yeux et qu'elle ne pouvait que pertinemment savoir ce qu'ils signifiaient plus exactement, ce qu'ils représentaient plus exactement. Elle se sentait désemparée, perdue. Sa seule certitude dans cet océan de doute, c'était son amour indéniable, profond, pour Jacob. Et ces sentiments n'étaient pas prêts de disparaître.

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» Vide ton esprit de toi-même. Queenie)
» Le temps passe, les vies avancent. (Elizabeth)
» Les deux amants
» Les rps de Queenie
» Deux êtres qui s'aiment se rencontrent toujours. [pv Jacob <33]