Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre [pv Johannes :33]

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

D

epuis que Billie était à nouveau libre, elle revivait. C'était comme si toutes ces années passées à l'ombre n'avaient rien été. C'est étrange comme un événement peut être à la fois crucial et anecdotique. L'on pense, quand on est derrière les barreaux, que l'on en gardera à tout jamais les séquelles, que l'on ne sera pas capable de revenir à une vie normale (dans la mesure où la vie de Billie ait jamais été normale). Et pourtant... Pourtant, elle n'avait pas eu tant de difficultés que cela à reprendre ses marques. D'un autre côté, cela aurait sans doute été plus difficile pour elle si elle avait un jour eu une vie bien rangée et irréprochable, mais bien sûr, ça n'avait jamais été le cas. La réinsertion en était simplifiée.

Alors oui, elle avait repris le cours de sa vie et même ses anciennes habitudes. Cela dit, certaines choses avaient malgré tout changé. L'égoïste Billie s'était trouvée des accolytes... et des accolytes auxquelles, contre toute attente, elle tenait vraiment et sincèrement. Ses décisions ne l'impactaient plus seulement elle-même. Et elle en prenait certaines au regard seuleent de ces deux personnes. Sauf que l'une était reconnaissante et l'autre ingrate... Enfin, c'était une affaire qu'elle résoudrait en temps voulu. Pour le moment, Billie n'avait pas envie de penser à son agneau perdu qui prenait de toute évidence toutes les décisions les moins judicieuses qui puissent être prises. Elle n'avait pas non plus envie de penser à Henry Shaw et à tous les efforts qu'elle fournissait afin de l'attirer dans ses filets. Pas davantage à Grindelwald et à tout ce qu'il lui faudrait accomplir en son nom. Elle garderait toujours tout cela dans un coin de sa tête, bien sûr, mais ça pouvait tout de même attendre quoi qu'il en soit. Là, tout de suite, elle avait simplement envie de se détendre un peu.

Raison pour laquelle elle avait choisi de se rendre au blind pig. Ce bar n'avait presque pas changé depuis avant son incarcération, et elle appréciait qu'il s'agisse là d'un repère à ses yeux familier. Dans tous les cas, ce n'était pas dans les quelques cafés "de surface", qui excluait le bon alcool de leurs cartes, qu'elle pourrait trouver son compte. Elle était allée s'attabler au comptoir et avait commandé à l'elfe de maison en charge du service un whisky pur-feu. Elle balaya l'espace du regard en attendant sa boisson. C'est alors qu'elle remarqua la personne assise juste à côté d'elle. Qu'elle connaissait bien, qu'elle n'aimait pas du tout. Qu'elle ne s'attendait pas à revoir ici. Ou à revoir tout court, d'ailleurs.

-Jonker, c'est le dernier endroit où je m'attendais à te revoir.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Johannes n’était pas forcément un habitué des bar clandestins comme le Blind Pig. Il savait bien que cet endroit avait une réputation quelque peu… particulière, mais en même temps ce n’était pas non plus un réel souci. Parce que le fabricant de baguette n’avait rien à se reprocher, il se contentait de venir dans ce bar pour consommer, sans avoir de raison de craindre le MACUSA. Il avait juste conscience que les autres personnes de ce bar avaient sans doute plus de raison de craindre une descente d’Auror, même s’il fallait reconnaitre qu’avec Grindelwald dans les parages ils ne devaient pas avoir trop peur. Bon, en réalité, le jeune homme avait une raison d’être ici. Parce qu’il avait quelques affaires que le MACUSA jugeait un peu illégale, surtout en rapport à des ingrédients venant de créature magique. Dans tous les cas, les fabricants de baguette avaient le droit de se procurer des ingrédients – ça serait un comble sinon quand même –, mais disons que certain de ces ingrédients étaient plus complexes, plus rares… moins accessible et Johannes avait besoin de traiter avec des personnes un peu plus louches. Mais concrètement, il n’avait pas grand-chose à se reprocher.

Il se trouvait là pour affaire, il avait pris la peine de discuter avec Milla Holloway un peu avant, et maintenant il se contentait simplement de boire un verre avant de rentrer chez lui. Ce n’était pas comme si on l’attendait chez lui dans tous les cas, puisqu’il vivait seul. Alors il était au comptoir du bar et il buvait un coup en se disant que ça allait être le cas jusqu’à ce qu’il termine son verre et qu’il rentre chez lui, pour continuer sa routine habituelle. Sauf qu’une personne s’installa non loin de lui, sans pour autant qu’il ne tourne son regard vers elle, jusqu’à ce qu’elle prenne la parole. C’était Matildus Heizenbert, une ancienne camarade d’école… qui n’était clairement pas du genre fréquentable, n’allons pas se le cacher.

« Heizenbert. » Se contenta-t-il de dire avant de répondre à sa remarque, même s’il n’y avait sans aucun doute pas grand-chose à dire à ce sujet. « Je ne pensais pas te croiser non plus… en dehors de la prison. »

Non, parce que même s’ils ne s’entendaient pas et ne se croisaient clairement plus depuis qu’ils avaient quitté l’école, il avait eu l’occasion de suivre les actualités. Il savait parfaitement que Matildus Heizenbert avait été arrêté et enfermée, et il avait même su qu’elle s’était enfuit de prison. Bon, Johannes devrait sans aucun doute la dénoncer, informer le MACUSA qu’elle se trouvait dans ce bar… mais en réalité, ce n’était pas quelque chose qui le concernait non plus. Et puis, il n’avait pas spécialement envie qu’on lui demande ce qu’il faisait dans ce bar, qui était quand même connu pour ne pas être bien fréquenté du tout. Ce n’était pas spécialement dans son envie de se retrouver à devoir se coltiner la justice magique, même s’il n’avait rien à se reprocher.

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

B

illie se contenta d'afficher un sourire amusé quand son interlocuteur observa qu'il ne s'attendait pas à la voir en dehors de la prison... Elle ne le prenait pas comme une remarque déplaisante ou quoi. A ses yeux, il ne s'agissait jamais que d'un constat. Oui, elle avait fait de la prison. Et oui, elle s'était échappée de cette même prison. C'était un point de son histoire dont elle était à vrai dire particulièrement fière et dont elle ne retirait aucune honte. Et elle ne cherchait absolument pas à s'en cacher. En ces lieux, beaucoup de personnes savaient qui elle était et ce qu'elle avait fait. Et pour ceux qui ne le savaient pas, des avis de recherche accompagnés d'une jolie somme rondelette venaient rappeler à tout un chacun ce qu'il en était, et ça lui convenait très bien. Elle se disait d'ailleurs qu'elle devrait récupérer une de ces affiches (même si la photographie ne la montrait pas sous son meilleur profil) ainsi que celles correspondant aux avis de recherche d'Eleanora et Jane, afin de décorer leur appartement. Enfin, il n'était pas question de parler déco, ici.

-Pourquoi, tu avais l'intention de venir me rendre visite ? demanda Billie d'un ton léger, parce que s'il ne comptait pas la voir en dehors de la prison, cela voulait évidemment dire qu'il ne comptait pas la revoir tout court, mais Billie adorait déformer les propos de son interlocuteur à son avantage. Comme c'est adorable de ta part.

Avec décontraction, ele but une gorgée de son verre. Elle ne savait pas trop où allait les mener cette conversation, mais elle se disait qu'il y avait sûrement matière à s'amuser un peu. Il ne fallait pas grand-chose pour amuser la veuve noire, en réalité. Quand elle ne trouvait plus assez de piment à sa vie, elle s'octroyait le moyen d'y remédier, tout simplement.

-C'est amusant de te croiser ici, figure-toi que j'ai pensé à toi, très récemment. J'ai malheureusement dû m'acheter une nouvelle baguette.

Et elle n'avait pas fait appel à lui. Pour cause, elle était convaincue qu'il lui aurait refusé la faveur. En revanche, elle savait que Violetta, à qui elle devait la baguette qu'elle avait choisie (ou qui l'avait choisie serait plus exact), n'était pas étrangère à la vie de Johannes, et elle se disait que lui montrer innocemment sa nouvelle baguette pourrait être l'occasion de le piquer un peu. Raison pour laquelle elle tira sa baguette de sa poche pour la poser sur le comptoir, afin que monsieur puisse déterminer sa provenance. Elle ne savait pas comment les fabricants de baguettes faisaient ça, mais ils avaient un don pour les reconnaître au premier coup d'oeil, alors que pour Matildus... ben c'étaient des bouts de bois, tout simplement.

-Jolie, hein ?

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Johannes leva les yeux au ciel quand son interlocutrice lui affirma qu’elle trouvait que c’était adorable de sa part qu’il ait eu l’intention de lui rendre visite. L’homme savait parfaitement qu’elle avait compris ce qu’il avait voulu dire en affirmant qu’il ne s’était pas attendu à la voir en dehors de la prison. Johannes avait apprit qu’elle avait été arrêté, quand elle l’avait été, il l’avait vu dans les informations, il ne pouvait pas maintenant passer à côté des affiches de recherche, parce qu’elle était en cavale. Il devrait la dénoncer donc, mais on ne pouvait pas dire qu’il soit au meilleur endroit pour appeler le MACUSA.

Même si clairement, Johannes aurait bien aimé s’épargner de la présence de la veuve noire. Il l’observa sans rien dire boire dans son verre, en espérant qu’elle n’allait pas spécialement décider de s’éterniser. Bon, si ça trainait trop, Johannes allait pouvoir lui-même décamper, puisqu’il avait fini ce qu’il avait à faire. Mais elle n’avait pas l’air d’avoir l’intention de s’en aller, elle lui affirma même qu’elle avait pensé à lui il n’y avait pas longtemps, parce qu’elle avait dû se procurer une nouvelle baguette. Forcément, de ce que l’homme savait, quand on se faisait arrêter par le MACUSA et surtout enfermé en prison – et de la manière dont c’était le cas pour la femme sous ses yeux – les baguettes étaient brisés. Matildus avait donc été obligé – enfin, elle aurait très bien pu s’en passer, aux yeux de Johannes – de se procurer une nouvelle baguette, et ce n’était évidemment pas auprès de lui qu’elle l’avait fait. En même temps, si elle était venue dans sa boutique pour sa nouvelle baguette, le fabriquant aurait refusé sans aucune hésitation.

Mais elle avait su trouver quelqu’un de moins… regardant. Quand elle posa sa baguette sur la table, Johannes reconnu dans la seconde le travail de Violetta. Évidemment qu’il reconnaissait son travail, en même temps il parvenait toujours à reconnaître les autres baguettes, chaque fabriquant avait sa marque de fabrique. Mais en prime, il avait eu l’occasion de voir énormément le travail de son… ex.

« Passable. » Répondit-il, grognon. Il n’allait pas reconnaître que le travail de Violetta était à la hauteur. Il savait bien que la jeune femme était douée, mais il ne parvenait définitivement pas à le reconnaître depuis qu’ils s’étaient séparés. C’était de la pure mauvaise foi, mais en un sens, il n’avait pas spécialement envie de le changer. « Tu as bien fait de te contenter d’une basse qualité, ça fera moins ml quand ils vont te la briser de nouveau. »

Quand elle allait retourner en prison, parce qu’il y avait quand même de forte chance qu’elle se retrouve de nouveau en prison. Sa place était en prison après tout, elle avait été arrêté et condamnée, c’était là-bas qu’était sa place et sans que le fabriquant de baguette ait la moindre compassion pour Matildus.

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

B

illie se plus à observer très en détails le comportement de son interlocuteur quand ce dernier observa la baguette qu'elle lui tendait. Elle savait qu'il l'avait reconnue au premier coup d'oeil, c'était même évident, et même si elle extrapolait peut-être un peu ce qu'elle découvrait sur l'expression de son visage, elle aimait l'idée que la seule vision de cette baguette ait pu à ce point l'agacer. Au fond, les histoires de Violetta Beauvais et Johannes Jonker l'intéressaient très peu, mais elle savait que celle qui avait bien failli être sa femme constituait forcément un sujet de tension et d'agacement pour le jeune homme. Impossible de ne pas vouloir en jouer, d'une manière ou d'une autre. Et elle pensait avoir plutôt bien réussi son coup, en fin de compte. Car la réaction de l'homme fut sans appel, et Billie était convaincue que son interlocuteur faisait ici preuve de tout l'hypocrisie dont il pouvait bien être capable.

Sa baguette n'était pas juste "passable", et Billie était bien placée pour le savoir. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'était adressée à Violetta Beauvais. Pas uniquement parce que cette dernière n'était pas vraiment regardante quant à l'identité de ses clients, mais parce que si sa réputation était assez... obscure, on s'accordait tout de même globalement sur le fait qu'elle était importante et faisait du beau travail. De ce que Billie savait, la présidente elle-même l'avait choisie pour fabriquer sa baguette. Cela voulait tout dire, non ? Et puis, de façon plus pragmatique, Billie avait déjà eu l'occasion de tester sa baguette en situation, et donc de constater qu'elle fonctionnait parfaitement bien, elle était même plus souple et plus agréable que sa baguette précédente.

-Au contraire, répondit Billie avec assurance, pas du tout alarmée ou inquiétée par les propos de son interlocuteur (et pour cause, elle était beaucoup trop sûre d'elle. Elle n'avait pas quitté la prison pour y être renvoyée si facilement, elle était fermement décidée à ne jamais remettre les pieds derrière les barreaux, et était absolument convaincue d'en être capable). Je crois que c'est précisément cette baguette qui m'empêchera de remettre les pieds en prison un jour. D'un geste, elle récupéra sa baguette et l'observa sous tous les angles comme si elle la découvrait pour la première fois. Elle l'aimait vraiment, cette baguette : plus légère que l'ancienne, elles s'étaient définitivement bien choisies, n'en déplaise à Jonker, qui broyait manifestement du noir à la seule évocation de son ancienne fiancée. Tu es bien obligée de l'admettre, ajouta-t-elle sans aucune délicatesse (en même temps, pour quoi en faire preuve et surtout avec lui ?), ton ex est sacrément douée. Je pense même que l'élève a dépassé le maître, si tu veux mon avis.

Comme si elle s'y connaissait assez en fabrication de baguette pour en attester. Non, bien sûr, elle se contenter d'appuyer autant que possible sur la corde sensible.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Parler de Violetta était toujours un sujet délicat pour Johannes, mais le faire en prime avec Matildus, ça avait le don d’agacer très clairement le fabricant de baguette. Il aurait préféré que cette femme reste en prison. Il devrait peut-être la dénoncer, mais en attendant ce n’était pas comme s’il pouvait envisager de faire quelque chose contre la sorcière, il n’avait rien à voir avec un Auror ou il ne savait quoi d’autre encore du MACUSA. Et donc, en attendant, le jeune homme se retrouvait là, à supporter les paroles de cette femme qu’il ne supportait pas depuis… eh bien qu’il l’avait rencontré. Et elle ne manquait pas en prime de le contredire, en affirmant que au contraire, cette baguette était précisément celle qui allait l’empêcher de retourner en prison. Johannes était évidemment d’une très grande mauvaise foi en affirmant que la baguette de Matildus était passable. Ce n’était pas le cas. Oh, il devait sans doute l’étudier un peu plus pour savoir réellement ce qu’elle valait, mais en même temps il connaissait malheureusement trop le travail de Violetta pour se dire que la baguette de la sorcière était réellement passable. C’était bien ça le souci, son ex fiancée était très douée également et c’était pour ça qu’il était à ce point rancunier.

Évidemment, Matildus ne manqua pas d’en rajouter encore et encore en affirmant qu’il était obligé d’admettre que son ex faisait un sacrément douée. Est-ce qu’il était surpris d’entendre la sorcière lui dire que l’élève avait dépassé le maître ? Non parce que Johannes savait bien qu’il ne pouvait pas compter sur son interlocutrice pour se montrer agréable, pour ne pas le tailler comme elle savait si bien le faire.

« En même temps, c’est facile de bien s’en sortir quand on vole tout aux autres. » Dit-il sans cacher une seule seconde son amertume. Johannes était rancunier, clairement, il l’était énormément concernant son ex fiancée. Il ne supportait pas qu’elle s’en sorte à ce point, qu’elle soit si douée, alors que clairement c’était lui qui lui avait tout appris. Il n’avait aucune envie qu’elle devienne plus douée que lui… même si c’était sans doute le cas en réalité. « Elle n’a aucun mérite, mais si tu veux croire ça, vas-y je ne vais pas t’en empêcher. Pour ce qu’elle va te servir cette baguette de toute façon. »

Parce que techniquement, elle était recherchée et qu’elle allait finir de nouveau en prison. En cet instant précis, il avait vraiment envie que Matildus retourne en prison, rien que parce qu’elle lui parlait de son ex fiancée, qu’elle lui disait qu’elle faisait du super travail et qu’elle était plus douée que lui. C’était suffisant pour agacer très clairement Johannes, même si en soit, il n’avait pas besoin de grand-chose pour que son interlocutrice l’agace. C’était comme ça, ils n’avaient jamais réussi à s’apprécier et ça depuis toujours. Ce n’était donc pas maintenant que ça allait changer. Surtout pas avec tout ce que la jeune femme était en train de lui dire.

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

L

a mauvaise foi que Johannes se montrait capable d'afficher amusait vraiment beaucoup Billie, elle s'amusait follement en cet instant. Il lui en fallait peu, dira-t-on, mais c'est ainsi. Les réactions des uns et des autres face au rejet, à l'amertume ou aux regrets, c'était une chose qu'elle trouvait fascinant. Il y avait tant de rancoeur chez le fabricant de baguettes ! Inutile de se demander mille ans ce qui l'avait provoquée. L'homme était encore attaché à celle qu'il prenait pourtant soin de mépriser. L'amour passe par bien des voies, à la fois complexes et contradictoires, et manifestement, la haine et le ressentiment en faisaient largement partie. Billie n'avait pas assez aimé dans sa vie pour connaître cela, mais elle se divertissait bien assez de le découvrir chez les autres. Encore plus chez ceux qu'elle ne portait pas dans son coeur, et clairement, Johannes appartenait à cette catégorie bien spécifique... et le lui rendait bien, au passage.

Billie ne savait pas exactement comment on fabriquait des baguettes, mais elle était à peu près certaine que Violetta n'avait rien volé à celui qui fut son maître, si ce n'est son coeur. On ne pouvait pas reprocher à quelqu'un d'avoir su tirer enseignement des leçons que vous aurez pris soin de lui inculquer. Ainsi va la vie. Violetta avait brillamment su tirer son épingle du jeu, et si le maître n'éprouvait pas tant de rage envers l'élève, ce serait certainement la fierté qui l'animerait en cet instant.

-Crois-le ou non, elle m'a déjà bien servi, répondit Billie, qui ne se sentait pas menacée outre mesure par les propos de son interlocuteur.

A trop se croire invincible, il était bien possible qu'elle ait de mauvaises surprises. Billie pourrait tout à fait se retrouver confrontée à la réalité douloureuse de la prison une second fois. Si c'était arrivé une première fois, après tout, ça signifiait bien que ça pouvait encore se reproduire. Mais elle décidait d'avoir confiance en elle-même. Se laisser terrifier par la perspective d'un retour à l'ombre ne la mènerait nulle part, après tout.

-Ne sois pas si ronchon, enfin, ajouta Billie avec légèreté. Tu devrais être fier, au contraire, de ce qu'elle est capable d'accomplir aujourd'hui grâce à toi. Elle marqua une pause. Si je ne te connaissais pas, je m'imaginerais que tu as encore des sentiments pour elle. Que je sache, elle n'a pas coulé ton commerce, non ?

Il y avait assez de place pour le nombre de fabricants de baguettes qu'ils étaient en Amérique. Chacun réussissait, à sa manière et selon sa méthode, à tirer son épingle du jeu. Et si Johannes se montrait si désagréable, ce n'était clairement parce qu'il craignait pour son business, quoi qu'il puisse en dire.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Johannes ne répondit pas à la première remarque de Matildus, il n’avait vraiment pas envie de se lancer dans ce débat. Clairement, l’homme ne parvenait pas à faire autrement que de considérer que les baguettes de Violetta n’étaient pas de bonne fabrication, mais en même temps au fond de li il savait qu’il faisait preuve d’une très grande mauvaise foi. Sauf qu’il n’était pas capable de faire autrement. Mais le pire dans tout cela, c’était qu’en prime, son interlocutrice ne manqua pas d’en rajouter une couche. Elle lui demanda de ne pas être si ronchon, ce qui eu le don de faire lever les yeux de Johannes. S’il y avait bien une personne avec qui il n’avait aucune envie d’avoir ce genre de conversation, c’était Matildus Heizenbert, et forcément cette femme ne se retenait pas d’insister donc.

Il ne voyait vraiment pas en quoi il devrait être fier de tout ce qu’elle avait accompli avec tout le savoir qu’il lui avait donné, tout ce qu’il lui avait volé donc. Alors, oui, forcément si elle réussissait à briller comme elle le faisait, c’était justement parce qu’il lui avait appris tout ce qu’il savait, mais en même temps il ne voyait pas pourquoi il en serait fier. Mais évidemment, c’était quelque chose que « Billie » ne pourrait pas comprendre. Déjà, elle parlait du fait qu’il puisse avoir encore des sentiments pour Violetta, c’était bien qu’elle était incapable de comprendre quoi que ce soit à la situation.

« Ça ne t’a vraiment pas fait du bien de passer du temps à l’ombre, tu te fais des idées pour rien. » Répliqua-t-il. Il était évidemment hors de question pour lui d’avouer le fait qu’il puisse encore ressentir quoi que ce soit pour son ex fiancée, qui ne méritait dans tous les cas absolument pas une quelconque attention de sa part. Et pourtant, on ne pouvait pas réellement dire qu’il ne le faisait pas, c’était même lui au fond qui devait parler le plus de celle qui lui avait fait tant de mal. Mais il l’avait dans la peau, sans réellement arriver à l’avouer et à le gérer comme il faudrait qu’il le fasse. « Elle ne l’a pas encore fait, mais je sais que ce sont ses intentions. »

D’accord, ce n’était pas du tout le cas, l’homme se faisait clairement des films. En fait, il devait bien avouer qu’il avait un peu de mal à comprendre pourquoi Violetta avait décidé de poursuivre sur cette voie, alors que c’était la sienne à la base. Parce qu’elle était douée ? Mais encore, ce n’était clairement pas suffisant pour justifier réellement le fait qu’elle puisse décider de poursuivre sur ce chemin. Si, mais Johannes était tout simplement incapable d’être capable de voir tout cela d’un œil plus objectif, la seule chose qui le faisait parler, c’était son cœur et ce cœur était beaucoup trop brisé pour parvenir à réfléchir comme il le fallait. Et ce n’était évidemment pas auprès de cette femme qu’il pourrait réellement réfléchir comme il se devait de le faire.

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

L

a réaction de Johannes amusait beaucoup Billie, à vrai dire. C'est bien connu, ce genre de situations étaient toujours beaucoup plus amusantes quand on n'en était que les témoins sans pour autant y prendre une part active. Le fabricant de baguettes avait son ancienne fiancée dans la peau, et c'était sacrément drôle à voir... Est-ce que Billie cherchait à ouvrir les yeux de Johannes, à le pousser vers Violetta Beauvais ? Pas franchement, non, elle se fichait globalement de leurs amours et préférait largement voir son interlocuteur jouer les rageux et les jaloux que les amoureux transis, ceci dit, la vérité restait là, bien présente, bien ancrée, et invisible seulement à celui qui l'avait juste sous le nez. Si Johannes s'imaginait qu'il était parvenu à la convaincre de son absence totale de sentiments pour son ex, il se fourrait très largement les doigts dans le nez, et jusqu'à la rotule. Et là encore, c'était un sentiment très amusant à voir.

-Tu es complètement paranoïaque, mon pauvre ami. Fais gaffe, c'est une pente glissante vers la folie.

Et elle espérait, en vérité que ce serait le chemin qu'emprunterait Johannes plutôt que celui de la raison. Pour elle, oui, Johannes Jonker était totalement paranoïaque. Bon, bien sûr, elle ne pouvait pas vraiment le prouver ou l'attester. Après tout, il ne connaissait pas vraiment Violetta Beauvais. Il savait sa réputation sulfureuse, les rumeurs qui couraient à son sujet, elle savait qu'elle n'était pas regardante au sujet de ses clients, ce qui leur avait permis à elle et Jane d'obtenir de nouvelles baguettes facilement. Pour lui avoir parlé un peu, elle lui avait trouvé de l'ambition et un caractère bien trempé, en revanche, elle ne pensait définitivement pas que cette femme ait vraiment l'intention de briser Johannes. Elle était focalisée sur son propre business et n'avait pas l'air de véritablement s'intéresser à celui des autres. Et elle avait déjà fort à faire avec le sien, après tout. Alors non, selon Billie, Johannes ne devrait pas, techniquement, se montrer paranoïaque.

Mais elle aimait qu'il le fasse, parce que c'était amusant, parce qu'elle se demandait jusqu'où ce serait capable de la mener très précisément. Est-ce qu'à force d'imaginer que Violetta pourrait détruire son business, il finirait par détruire le sien à elle par anticipation absurde ? Vers quels extrêmes pourrait-il se diriger très exactement ? Billie avait toujours eu un faible pour les extrêmes, peu importe lesquels. Et elle aimait toujours voir les autres être poussés dans leurs retranchements, dans leurs limites, c'était un spectacle duquel elle serait bien incapable de se lasser, à dire vrai.

-Tu serais capable de finir en tôle ou dans un asile pour elle et de prétendre que tu n'éprouves rien pour elle, je ne sais pas si c'est beau ou juste triste. Sans doute un peu des deux.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Peut-être que Johannes se faisait trop d’idée, peut-être que non. Dans tous les cas, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se méfier de son ancienne fiancée, qui n’avait pas manqué de se servir de tout ce qu’il lui avait appris dans le but de fonder son propre commerce. N’importe qui affirmerait que c’était ce qu’il fallait faire évidemment, puisque Violetta ne manquait pas d’être une femme très douée dans son domaine. Mais Johannes était beaucoup trop rancunier pour voir autrement que du vol. Trop rancunier et sans doute encore beaucoup trop attaché à cette femme, même si Johanne disait constamment le contraire. C’était comme ça, on pouvait lui dire les choses en face, il se la voilait complètement et n’avait pas l’intention de l’accepter.

Non, le sorcier ne se considérait pas paranoïaque et il ne pensait pas descendre petit à petit vers la folie. Ou encore, il était bien incapable de considérer qu’il ait encore des sentiments pour Violetta, ça n’avait absolument rien à voir. Alors oui, évidemment que même s’il se retrouvait enfermé – comme la femme sous ses yeux d’ailleurs –, ou à l’asile, il n’allait pas affirmer qu’il était encore amoureux de son ancienne fiancée, parce que ce n’était pas le cas tout simplement.

« Il me semble que tu es quand même la moins bien placé pour juger qui que ce soit Heizenbert. » Répliqua-t-il. Il n’avait pas forcément beaucoup de possibilité de répliquer quoi que ce soit au final, parce qu’il n’avait pas beaucoup d’argument contre les propos de son interlocutrice. « J’affirmerais effectivement que je n’éprouve rien pour elle, parce que c’est vrai. Et ça n’a rien à voir avec de la folie ou quoi que ce soit. S’il y a une personne folle au point de devoir être enfermée, ce n’est pas moi. »

Johannes se voilait complètement la face et justement, il était beaucoup trop encré dans ce qu’il pensait pour pouvoir voir autrement les choses. On dirait de lui qu’il était têtu, c’était bel et bien le cas. Violetta lui avait volé son art, elle cherchait forcément à mettre fin à son commerce, à réduire sa vie à néant donc. Comme elle avait réduit leur relation à néant, parce que toute cette situation n’avait pas dérapé à cause de lui. C’était elle… elle seule qui avait tout gâché. Johannes ne supportait même pas l’idée d’avoir encore des sentiments pour elle, sans doute parce que c’était justement parce qu’il en avait beaucoup trop encore pour elle des sentiments.

Et ce n’était évidemment pas auprès d’une femme qu’il ne pouvait déjà de base pas voir en peinture qu’il allait reconnaître quoi que ce soit. Matildus n’avait très clairement aucune remarque à lui faire, au vu de la manière dont elle vivait sa vie.

« Et tu as payé ce bout de bois combien exactement ? » Demanda-t-il, juste comme ça.

Johannes ne pouvait pas s’empêcher de se sentir curieux. Il savait que Violetta n’avait pas une bonne réputation – et l’homme ne faisait rien pour l’arranger –, mais visiblement elle ne se souciait clairement pas de sa clientèle.

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

M

atildus afficha un sourire amusé, pas du tout contrarié quand son interlocuteur lui retourna le "compliment" en affirmant qu'elle devrait balayer devant sa porte avant de dire quoi que ce soit à son sujet. En soi, il avait totalement raison : s'il y en avait bien une sur les deux dont la folie confinait à la névrose et qui méritait sa place derrière les barreaux, c'était définitivement elle, mais la veuve noire estimait malgré tout qu'il y avait une grande différence entre eux deux : quoi qu'elle dise ou fasse, elle le faisait en toute connaissance de cause, elle ne se laissait pas aveugler par une rage qui elle-même dissimulait des sentiments bien plus profonds et bien moins avouables.

Oui, elle était cruel, et elle réussissait sa vie en ôtant celle de plus âgés et de plus riches qu'elle, mais en attendant, elle avait pleinement conscience de ce qu'elle faisait, elle ne se dissimulait pas derrière des prétextes absolument absurdes. L'obstination avec laquelle Johannes s'efforçait d'affirmer qu'il ne ressentait rien pour Violetta Beauvais était presque risible, à ce stade. Il suffirait qu'il prenne ne serait-ce que quelques secondes pour s'autoriser un peu de recul sur la situation, et lui-même serait capable d'admettre qu'il perdait les pédales et qu'il était bel et bien paranoïaque. Qu'elle lui faisait perdre les pédales.

Elle pouvait comprendre que son orgueil bafoué en ait pris un coup et qu'il se défende comme il le pouvait, et ça ne la dérangeait pas d'être prise pour cible, elle avait du répondant - et même, elle trouvait ça plutôt amusant, à la vérité, mais il faudrait tout de même, à un moment ou à un autre, qu'il se raisonne.

-J'ai une suggestion pour toi, si tu es tellement intéressé par la manière dont elle fait son petit commerce, pourquoi tu ne lui poses pas toutes ces questions en personne, hein ? Elle afficha un fin sourire. Tu ne devrais pas t'inquiéter de la voir te faire concurrence si pour toi ses baguettes ne sont que de ridicules bouts de bois. Elle laissa passer un temps de pause. Ceci dit, si tu redoutes à ce point de la voir te voler ton fond de commerce, tu devrais peut-être agir plus directement. Je connais des personnes qui se feraient un plaisir de saccager sa boutique pour un prix tout à fait modique, il suffit de demander.

Depuis tout à l'heure, elle prenait plus ou moins le parti de Violetta, c'est vrai, mais en soi, Billie se fichait bien que cette femme réussisse ou non, encore moins maintenant qu'elle avait obtenu d'elle ce qu'elle voulait. La passion d'un certain chaos, d'un inarrêtable carnage, était beaucoup plus forte et séduisante que celle de jouer les entremetteuses, surtout que Johannes était de toute façon trop borné pour entendre quoi que ce soit.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Quand Matildus commençait par affirmer qu’elle avait une suggestion pour lui, Johannes considérait quand même qu’il ne devait pas prendre la peine de l’écouter. Il ne voyait vraiment aucune raison de prêter attention aux suggestions qu’elle pouvait bien avoir pour lui, au vu de ce qu’elle… eh bien, de ce qu’elle était. Déjà de base, on ne pouvait pas vraiment dire que leurs caractères avaient pu être compatibles, mais c’était encore moins le cas à présent. Et surtout quand cela concernant Violetta. L’ancienne prisonnière lui affirma que s’il avait des questions sur la manière dont elle faisait son commerce, le fabriquant de baguette devrait prendre la peine de les poser directement à l’intéresser. Johannes leva les yeux au ciel en entendant les paroles de son interlocutrice. De toute façon, le fait qu’il prenne la peine ou non de se rendre auprès de son ex fiancée ne la regardait en aucun cas. Matildus précisa qu’il ne devrait pas s’inquiéter de la voir lui faire de la concurrence, s’il considérait que ces baguettes n’étaient que de ridicules bouts de bois.

Johannes ne répondit pas à cette remarque, parce qu’il n’avait pas grand-chose à dire d’une part et… en grande partie parce que ça l’agaçait qu’elle puisse mettre le doigt sur quelque chose. Le fabriquant passait son temps à dénigrer le travail de Violetta et il parvenait à se convaincre lui-même qu’elle n’était pas à la hauteur, qu’elle n’était pas à sa hauteur. Sauf qu’au fond, Johannes savait bien qu’elle était particulièrement douée dans ce qu’elle faisait et qu’elle était plus que capable de lui faire de l’ombre. Et c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas supporter, qu’elle lui fasse bel et bien de l’ombre alors qu’il lui avait tout appris, qu’il lui avait tout cédé… Enfin, par chance, Matildus ne se contenta pas de cette remarque et se montrer soudainement plus… de son côté ? S’il craignait à ce point qu’elle lui vole le fond de son commerce, il devrait prendre la peine d’agir plus directement. Qu’elle connaissait des personnes qui accepteraient de saccager sa boutique. Johannes devrait être outré par de telles paroles, il devrait juste tout rejeter d’un revers de la main. Sauf que non, cette idée avait quelque chose de beaucoup trop séduisante, qu’il s’en voulait de ressentir.

« On ne peut pas vraiment dire que tu es une cliente fidèle. » Répondit-il pour commencer. En grande partie pour ignorer quand même la proposition de son ancienne camarade d’école, pour ne pas donner le sentiment de sauter sur l’occasion. Même si cette occasion était déjà arrivée jusqu’à lui. Mais il y avait quand même une part de lui qui ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir de trouver tout ça beaucoup trop séduisant. « Et ça m’étonnerait que ce genre de service ne soit qu’à un prix modique. » Ajouta-t-il, en ne réfutant donc pas l’idée directement même si c’était surement ce qu’il aurait dû faire tout de suite. « Bizarrement, j’ai du mal à me fier à tes paroles. »

Code by Gwenn

Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre

-D

ans ton champ d'expertise, je ne pense pas qu'on doive mesurer la fidélité d'un client à son nombre de visites, ceux qui t'en font le plus sont soit profondément irrespectueux de ton travail pour prendre à ce point peu soin de leur baguette, soit une preuve de la médiocrité de tes oeuvres, mais bien sûr, toi comme moi savons que tu es bien trop brillant pour que ce deuxième cas de figure soit valide. Elle marqua une pause, un sourire confiant aux lèvres. Bien évidemment, rien de ce que pourrait lui dire son interlocuteur ne serait en mesure de la déstabiliser, c'était chose tout à fait impossible. Cela dit, je ne vois pas franchement ce que ma prétendue fidélité ou non à ton commerce aurait à voir avec ce que je viens de dire.

Elle haussa les épaules quand Johannes ajouta que ce service ne pouvait pas être à un prix modique. Non, évidemment que non, il fallait tout de même être prêt à débourser un paiement à la hauteur du "service" proposé, mais est-ce que le jeu n'en valait pas la chandelle, au bout du compte ? Matildus, en ce qui la concernait, était persuadée que oui, et honnêtement, elle aimait bien la tournure que prenait la discussion, car son interlocuteur évoquait le prix que cela pourrait lui coûter, et le peu de confiance qu'il plaçait en elle (et qui était justifié), mais à aucun moment il ne remettait en cause la proposition en elle-même. Aux yeux de l'ancienne prisonnière, cela voulait tout dire : cela signifiait qu'il était prêt à envisager son offre. A l'envisager très sérieusement.

Et si ce devait bel et bien être le cas, alors Matildus devait tout à fait admettre que la tournure qu'était en train de prendre toute cette conversation avait le don de vraiment lui plaire de plus en plus. Les hommes amoureux et désespérés avaient toujours plus ou moins été son fond de commerce, au final, et elle n'agissait quelque part pas différemment avec Johannes qu'avec tous ces vieux moldus pleins aux as qu'elle usait jusqu'à la moelle.

-Tu as du mal à t'y fier mais elles t'interpellent, je me trompe ?

Non, elle était absolument convaincue de ne pas se tromper, en l'occurrence, elle était parvenue à appuyer sur une corde sensible, et elle avait la ferme intention de poursuivre sur sa lancée. Elle avait l'intuition qu'elle ne saurait à l'évidence qu'être gagnante dans le processus.

-Est-ce que ça t'intéresse ou non ? demanda-t-elle d'un ton beaucoup plus sérieux, un ton que l'on pourrait qualifier de professionnel, quelque part, en ancrant son regard dans celui de son interlocuteur. Elle avait très envie de voir où tout ceci pourrait bien les mener, à vrai dire, et cette curiosité était peut-être partagée, après tout.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre.

Johannes préférait largement laisser les propos de Matildus couler sur lui, et essayer de ne pas y prêter trop attention. Parce qu’en soit, il savait parfaitement qu’elle était la dernière personne en qui il était possible d’avoir confiance, elle était mauvais genre, elle était manipulatrice, elle n’était pas fiable du tout donc. Mais même s’il savait ça et qu’il n’avait aucune intention que ça soit le cas, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de tiquer légèrement sur certains de ses dires. Johannes n’appréciait pas que cette sorcière parvienne à lire en lui aussi facilement, à comprendre qu’effectivement ses propos avait le don de l’interpeler légèrement.

Si ça n’avait pas été le cas, l’homme se serait contenté de rejeter les paroles de son interlocutrice, mais au lieu de cela, Johannes se demandait surtout jusqu’à quel point elle serait capable de monter son prix. Et ce n’était clairement pas comme ça qu’il devait penser. En tout cas, Matildus ne perdit pas de temps et lui demanda sérieusement s’il était intéressé ou non. Le mieux aurait été que la réponse du jeune homme soit évidente et qu’il affirme de but en blanc qu’il n’était pas intéressé. Mais ce n’était pas si évident que ça, le fabricant de baguette ne pouvait pas s’empêcher de se poser sincèrement la question, de peser le pour et le contre, de se questionner… C’était radicale, mais en effet, ça pourrait enfin mettre à mal le commerce de Violetta. Est-ce que c’était vraiment ce qu’il avait envie ? Il avait envie de faire quelque chose pour l’empêcher d’avoir autant de succès en effet, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que si elle en était là maintenant c’était grâce à lui et qu’elle avait eu une drôle de façon de le remercier. Et en même temps, une part de lui continuait à se dire qu’il ne devait pas arriver à de tels méthodes, qu’il n’avait en théorie rien à craindre du commerce de Violetta, parce qu’il avait parfaitement confiance en son travail.

Clairement, Johannes prit beaucoup trop de temps avant de répondre à la question de Matildus, tant il prit la peine de réfléchir ce qui voulait quand même tout dire de son état.

« Non… » Répondit-il finalement. « Non, ça ne m’intéresse pas. »

C’était faux, en vérité il avait clairement hésité, mais Johannes n’avait pas envie de tomber dans ces travers. Quand bien même, il semblait évident qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il décide finalement de faire autrement. Parce qu’en cet instant précis, le fabricant de baguette était effectivement à deux doigts de demander à Matildus de faire le nécessaire afin de réduire à néant le commerce de Violetta. Alors qu’en soit, l’homme savait parfaitement qu’il ne devait absolument rien avoir à faire à cette criminelle, et surtout en aucun cas se fier à ses propos. Et c’était peut-être bien pour cette raison que l’homme avait finalement décidé de décliner sa proposition, plus que pour protéger son ex fiancée.

« Je pense qu’on a suffisamment ressassé le passé. Je pourrais te souhaiter bonne continuation dans tous tes… projets, mais ça ne serait pas vraiment sincère. »

Johannes prenait la fuite, très clairement, mais c’était dans le but d’éviter de craquer.

Code by Gwenn

Contenu sponsorisé

» Il n'y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher. [pv Ethan :3]
» Les questions sont nombreuses, mais les réponses sont rares. - feat Ethan
» RPs de Johannes
» Liens de Johannes
» Johannes Jonker - terminé