Mettre sa fierté de côté [pv Papa]

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

V

oilà bien longtemps que Langdon n'avait plus eu cette sensations. L'estomac serré, le coeur qui bat à cent à l'heure, les mains moites, le coeur au bord des lèvres : il était stressé... C'était toujours un peu le cas quand Langdon se retrouvait en compagnie de son père, parce qu'il ne se sentait pas à la hauteur de ses attentes, parce qu'il souffrait de la crainte constante de le décevoir, de se retrouver accablé de reproches... Mais là, c'était bien pire encore... Parce que la dernière conversation qui avait confronté le père et le fils avait été particulièrement houleuse. Langdon en était ressorti avec la conviction que plus jamais il ne parlerait avec son géniteur, et pourtant, il était là, maintenant, devant sa porte... Il revenait la queue entre les jambes, et il détestait ça. Parce qu'il avait sa fierté, et cette fierté ne tolérait pas d'être ainsi contrariée.

Mais il avait besoin de son père, à plus d'un titre, il avait besoin de lui, et la situation exigeait définitivement qu'il prenne sur lui... Tout n'avait pas entièrement changé, bien sûr, Langdon restait entièrement convaincu de l'existence des sorciers, certain des circonstances de la mort de son frère, et il savait que son père continuerait de ne pas le croire... Mais il était bien une chose qu'il acceptait de remettre en question, et c'était le choix de la personne qu'il avait décidé de suivre dans l'espoir d'obtenir vengeance et de faire éclater la vérité.

Depuis qu'il avait découvert le vrai visage de Mary Lou Barebone, Langdon se sentait pour le moins perdu. Il voulait poursuivre le combat, il le voulait plus que tout, c'était allé trop loin pour qu'il renonce, mais il ne pouvait évidemment pas fermer les yeux sur ce que Chastity lui avait appris. Il était de toute évidence trop tard pour Credence, mais il pouvait peut-être encore les aider, elle et Modesty. Mais pas seul. Pour cela, il avait besoin d'aide, de soutien. Il avait besoin de son père. Et pas seulement parce qu'il l'estimait capable de faire quelque chose, mais aussi et plus simplement parce qu'il lui manquait. Beaucoup. Leurs relations n'avaient jamais été simple, mais le perdre complètement, alors qu'il avait déjà perdu son grand frère, c'était trop pour lui. Oui, il était heureux de le revoir, mais il avait peur, surtout, et il avait la gorge nouée tandis qu'il frappait à sa porte, sans s'être annoncé au préalable, sans savoir trop quel accueil il allait recevoir.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Henry n’avait pas beaucoup avancé. Il avait l’impression de tourner en rond, rien n’allait. A part son empire, mais ça, il ne le laisserait jamais couler. Par contre, pour ce qui était de son fils, ses fils, c’était une véritable catastrophe. Entre Henry Jr qui était mort, et Langdon qui avait totalement perdu l’esprit et qui ne voulait plus le voir… il avait l’impression d’être un père misérable. C’était peut-être bel et bien ce qu’il était, mais il n’avait pas eu l’impression d’être si mauvais pourtant. Il avait toujours pensé avoir bien éduqué ses garçons, même si c’était sa femme (avant sa mort) qui avait été la plus présente auprès de leurs fils, il avait tout de même fait son rôle de père. Du moins, c’est ce qu’il lui avait semblé, mais il s’était peut-être fourvoyé.

Quoiqu’il en soit, le sexagénaire se sentait bien seul. Il n’avait presque plus personne dans son entourage proche, et c’était une situation compliquée à vivre. Il se plongeait encore plus dans le travail, mais il n’avait plus vingt ans, il ne pouvait plus faire plusieurs nuits blanches d’affilées, il avait besoin de repos, et parfois, il devait regagner sa grande demeure vide, en dehors de quelques domestiques qui travaillaient pour lui depuis des années, presque toujours. Mais cela ne lui faisait pas vraiment de la compagnie. Il n’avait personne ou presque, et la solitude était de jour en jour plus pesante.

Cependant, Henry s’était trouvée une alliée insoupçonnée, en la personne d’une jeune femme rencontrée il y a peu. Ava Woodley n’avait pas vraiment menti sur le soutien qu’elle était prête à lui apporter. Et il reconnaissait que passer du temps avec elle lui faisait du bien, il arrivait parfois à sourire, et à penser à autre chose. Pourtant, ils discutaient de choses sérieuses, surtout de leurs plans d’avenir, pour faire quelque chose contre Mary-Lou Barebone. Mais ils parlaient aussi d’eux, de leurs projets personnels, ce genre de choses. En tout cas, elle lui faisait du bien, et il était heureux de l’avoir rencontrée.

Pour l’heure, il lisait le journal dans son fauteuil. Les nouvelles relayées par ses concurrents, parce qu’il était bien de toujours se tenir informé de ce qu’il se passait. Il entendit qu’on sonnait à la porte, il releva les yeux de son journal et posa la tasse de café qu’il avait dans la main sur la petite table à côté de lui. Il n’attendait personne. Il laissa cependant la gouvernante aller ouvrir la porte, puisque c’était son rôle. Cette dernière laissa entrer Langdon sans demander l’autorisation à son patron, et ce dernier fut totalement décontenancé quand il vit son fils dans le salon. Il reposa son journal et se leva lentement. Il ne s’attendait pas à le voir ici. Cela lui faisait du bien de voir son fils, mais il se demandait surtout ce qu’il voulait.

« Langdon… ? Que viens-tu faire ici ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon fut accueilli par la gouvernante des Shaw qui lui adressa un sourire qui paraissait réellement sincère au moment de lui ouvrir. C'est qu'elle était au service des Shaw depuis si longtemps que Langdon lui-même ne pouvait que l'associer à la demeure familiale. Elle les avait vus grandir, Henry et lui, et c'est peut-être pour cette raison qu'elle avait fait une entorse au protocole en le laissant entrer plutôt que d'attendre l'autorisation du maître des lieux. Tant mieux. Langdon craignait toujours de se faire mettre dehors, mais cette perspective serait plus éprouvante encore si cela devait arriver sans que son père ne lui adresse ni un mot ni un regard.

Langdon rejoignit donc son père dans le salon. Il sentit un vent de malaise l'envahir. Les sentiments qui étaient les siens en cet instant étaient difficilement descriptible. Il avait la peur au ventre à l'idée de ce que serait la réaction de son père, et en même temps, il était heureux de le revoir. Même si cela faisait un moment qu'ils ne vivaient plus sous le même toit, et bien avant toutes ces histoires, ils avaient tout de même eu pour habitude de se voir bien plus régulièrement, et il lui avait manqué. Ce d'autant plus qu'il avait peur que tous deux ne retrouvent jamais le moindre terrain d'entente et de réconciliation... Ce qu'il n'avait aucune envie de voir arriver.

Son discours et son comportement ne le laissaient peut-être pas toujours deviner, mais pourtant c'était le cas. Langdon aimait son père, et il avait besoin de lui. Il avait seulement... été chamboulé, et las de se battre sans rien obtenir, de n'obtenir ni la reconnaissance, ni le soutien qu'il espérait tant de la part de son père. Mais cette fois ferait peut-être exception ?

Au moins, Henry Shaw Sr. ne refusait pas catégoriquement de le voir, et c'était déjà, l'air de rien, un véritable progrès. Sa surprise était évidente, mais il n'avait pas le sentiment de lire de colère ou de mépris dans son comportement. Et c'était, bien évidemment, tant mieux. C'était tout ce que Langdon pouvait bien demander.

-Salut papa, commença Langdon un peu penaud, pas vraiment capable de savoir par où commencer, mais bien conscient du fait qu'il allait falloir se jeter à l'eau. Il était là, maintenant, alors même si ça pouvait être relativement tentant, il ne pouvait définitivement pas se permettre de faire marche arrière. J'ai... j'ai besoin de ton aide, consentit-il à formuler, tout en craignait d'ores et déjà la réaction que cet aveu susciterait chez son père.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

La dernière chose à laquelle Henry s’attendait, c’était la visite de son fils. Depuis leur dernière discussion, il n’attendait pas de retour en arrière. Après tout, Langdon n’était pas son fils pour rien, ils étaient tous les deux très têtus, et puis, c’était Langdon qui avait décidé de couper les ponts, alors il était logique qu’il ne revienne pas sur sa décision. Même si cela déchirait Henry. Il avait déjà perdu son aîné, en aucun cas il n’avait eu envie de perdre le second en plus de cela. Mais de toute évidence, le destin avait décidé de se montrer cruel avec lui, et il ne pouvait absolument rien contre cela.

Mais le voir débarquer comme ça… non, jamais il ne l’aurait imaginé. Bien sûr, il était heureux de voir son fils. Maintenant qu’Henry Jr. n’était plus là, il avait envie de profiter de son cadet, pour ne pas avoir les regrets qu’il avait eu avec son aîné, mais ce n’était pas simple. Puisque Langdon avait toutes ces idées de sorcellerie en tête. Henry ne pouvait pas les accepter, encore moins y adhérer. Il n’y croyait pas, tout simplement. Son fils avait été tué par quelqu’un, quelqu’un d’humain, pas de magique. Mais il n’avait pas vraiment envie de revenir là-dessus. Encore que, il ne savait pas pourquoi Langdon était là.

Le vieil homme ne savait pas comment réagir. Il ne pouvait que faire part de sa surprise à son fils, et surtout, s’enquérir sur la raison de sa présence ici. S’il état venu, c’était sûrement pour une raison précise. Etant donné qu’ils étaient en froid, ce n’était certainement pas pour prendre de ses nouvelles. Pourtant, il aurait préféré que ce soit le cas, et ne jamais avoir cette dispute avec le jeune homme, mais il ne pouvait changer le passé. Si c’était le cas, Henry serait de nouveau parmi eux.

-Salut papa. J'ai... j'ai besoin de ton aide.

Evidemment. Pour quelle autre raison serait-il venu si ce n’est pour avoir de l’aide ? Au fond de lui, Henry était déçu. Il aurait aimé que son fils vienne pour s’excuser, pour lui dire qu’il avait repris ses esprits, et qu’il lui demandait pardon de son dernier comportement. Mais il avait juste besoin de son aide. A tous les coups, il allait lui demander de l’argent, probablement. Encore pour financer les Barebone, si c’était cela, il connaissait le chemin de la porte. Henry était son père, mais pas sa banque, encore moins dernièrement. Mais c’était peut-être autre chose… quoi que cela puisse être, Henry ne pouvait pas se permettre de ne pas l’écouter.

« J’ose espérer que tu n’as pas l’audace de venir me demander de l’argent pour financer tes amis Langdon. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon serra les dents en entendant la réponse de son père. Pouvait-il réellement lui reprocher de s'imaginer que telle était sa démarche alors que, par le passé, il avait en effet espéré obtenir son soutien pour les fidèles de Salem ? Non, bien sûr que non... Cela dit, même s'il n'avait pas dû remettre en question l'image qu'il s'était faite de Mary Lou Barebone, il ne se serait pas pour autant rabaissé à lui demander le moindre soutien financier. Il en aurait franchement besoin ces derniers temps, pas tant pour les fidèles de Salem que pour lui-même, qui était dans le rouge le plus total, mais ce n'étaient définitivement pas des considérations financières qui l'avaient mené ici. Il avait beaucoup trop de fierté pour daigner demander de l'argent à son père, que ce soit pour les fidèles de Salem ou pour lui-même.

Il avait très envie de rebrousser chemin une fois encore, par pure fierté une fois encore, mais il prit sur lui. Il n'était pas juste question de son ego et de sa relation houleuse avec son géniteur, qui datait au fond d'avant même la découverte de la sorcellerie par Langdon. Il était question de Chastity et de Modesty, des risques qu'elles encouraient en demeurant plus longtemps sous le toit de Mrs Barebone. Il ne pouvait pas se permettre de laisser son orgueil mal placé corrompre son jugement et sa démarche. C'était un mauvais moment à passer, mais c'était pour la bonne cause.

-Tout ne tourne pas toujours autour de l'argent, papa, ne put s'empêcher de répliquer Langdon avec une immense mauvaise foi, car il n'allait pas prétendre qu'il n'avait jamais gratté à la porte de son père dans l'espoir d'obtenir quelque financement, même si ce n'était pas arrivé depuis un moment. Certainement pas depuis leur dernière conversation. Mais oui, c'est au sujet de Mrs Barebone. Et il avait intérêt à enchaîner rapidement sur ce qu'il avait à dire, sans quoi son père le mettrait dehors sans attendre davantage. J'ai besoin que tu m'aides à la... mettre hors d'état de nuire.

Mine de rien, prononcer ces mots lui en coûtaient. D'une part parce qu'il se voyait contraint d'admettre s'être trompé sur le compte de cette femme qu'il avait trop longtemps mise sur un piédestal, d'autre part parce qu'il savait que remettre en question Mary Lou Barebone, c'était annuler le crédit que l'on pouvait donner à ses discours, et pourtant, en dépit des circonstances, en dépit de tout ce qu'il avait appris, le jeune homme restait intimement convaincu du fait que cette femme avait raison sur ce point : la sorcellerie existait. Et des sorciers avaient tué Henry.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Henry ne s’était pas du tout attendu à une visite de Langdon. Mais maintenant qu’il était là, et que de toute évidence il avait besoin d’aide, Henry ne pouvait pas faire la sourde oreille. Une partie de lui était vraiment heureuse de le voir, et soulagée d’une certaine façon. Mais il avait beaucoup trop de fierté pour le lui dire, ou pour le montrer. L’ego surdimensionné, ça avait toujours été de famille, et aucun n’en avait fait défaut. C’était probablement une des raisons pour lesquelles il y avait tellement de tensions chez les Shaw, quand bien même il ne restait presque plus personne. Mais quoiqu’il en soit, il allait l’écouter. C’était son rôle de père, même si ces derniers temps, il ne l’avait pas tellement exercé, et pour cause, Langdon avait coupé les ponts avec lui.

C’était peut-être un peu mesquin de la part de Henry de poser cette question à Langdon, ou plutôt, de le mettre en garde sur ce qu’il allait lui demander, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Si Langdon pensait que Henry avait tout oublié, et qu’il allait tout lui céder sans discuter, il se trompait. Evidemment qu’il ne laisserait pas son fils dans les problèmes, surtout si ceux-ci étaient graves, mais il ne rentrerait pas dans ses lubies, et il ne croirait pas non plus en la magie, et en toutes les sornettes que pouvaient déverser Mary Lou Barebone. Langdon était prévenu au moins.

-Tout ne tourne pas toujours autour de l'argent, papa.

Bien sur que si, tout tournait autour de l’argent. C’était la base de la société. Un homme qui avait l’argent avait tout. Si Langdon pensait le contraire, alors il était encore plus naïf que Henry pensait. Mais bon, de toute évidence, il n’était pas là pour une question financière. Ce qui ne rassurait pas spécialement le doyen. Si Langdon avait mis son égo de côté pour venir le voir, c’est que cela devait vraiment être important. Peut-être même grave, mais pour le savoir, il devait d’abord écouter son fils.

-Mais oui, c'est au sujet de Mrs Barebone. J'ai besoin que tu m'aides à la... mettre hors d'état de nuire.

Pour une surprise, c’en était une. Depuis le début, Langdon avait toujours été du côté de cette femme, croyant dur comme fer tout ce qui sortait de ses lèvres, et la défendant sans relâche. Jamais il n’aurait pensé qu’il changerait d’avis. Il l’avait espéré. Il avait souhaité que son cadet redevienne lucide. Il criait victoire sans doute trop vite, puisque Langdon croyait encore à la magie, mais en tout cas, il se demandait ce qui avait poussé son fils à ouvrir les yeux.

« Pourquoi ça ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon avait appréhendé la réaction de son père. Il avait redouté que ce dernier affiche un sourire triomphal et lui assène un "Je te l'avais bien dit" qu'il n'aurait définitivement pas volé (mais ce n'est pas pour autant qu'il avait envie de l'entendre, d'autant qu'il continuait de penser que son père n'avait pas raison pour autant sur bien des points). Il n'avait pas envie de devoir endurer la satisfaction de son géniteur, c'était déjà bien assez que de mettre sa propre fierté de côté, il ne fallait pas attendre beaucoup plus de sa part.

Mais son père n'eut pas la réaction tant redoutée. En fait, Langdon ne savait pas trop comment appréhender sa réaction, il ne savait pas trop s'il devait, d'ailleurs, la considérer comme un bon ou comme un mauvais signe. Il faut croire que la surprise prenait le dessus, et qu'elle était trop prégnante pour qu'il sache comment réagir à une situation qu'il n'avait pas attendue. Il s'était sans doute fait une raison, s'était imaginé que son fils ne lui reviendrait pas, qu'il n'entendrait jamais raison. Alors, maintenant, il cherchait à comprendre ce revirement de situation avant d'y réagir... c'était bien possible. Au moins, la question de son père lui laissait une ouverture. Et Langdon se devait de s'y engouffrer.

-Elle est dangereuse. Elle est violente. Au fond de lui, Langdon espérait que son père ne jubilait pas de voir son fils admettre enfin ce que lui-même avait sans doute bien compris quel était le vrai visage de Mary Lou Barebone depuis le début. Avec ses enfants. Chastity et Modesty, elle les frappe régulièrement. Et c'était pareil, même pire, avec Credence, avant... Avant qu'il ne s'évapore dans la nature. Sans doute mort, pour ce qu'ils en savaient, même si les circonstances de sa disparition demeuraient particulièrement obscures. J'avais rien vu, mais... Mais maintenant, il voyait, et il devait faire quelque chose. Elle est régulièrement au contact d'enfants, qui sait ce qu'elle peut être capable de leur faire. Je veux l'arrêter, mettre ses filles à l'abri, mais... je ne sais pas comment faire.

Il n'aimait pas devoir l'admettre, mais c'était bien le cas. Seul, il avait peu de pouvoir. Son père, lui, semblait les avoir tous. Il pourrait tirer quelques ficelles, faire jouer quelques contacts, et alors son fils pourrait être tiré d'affaires une bonne fois pour toutes.

-Tu veux bien m'aider... s'il te plaît ?

Il pourrait difficilement ravaler davantage son orgueil, mais il savait bien que c'était une démarche nécessaire. Et au fond, il se disait que cette situation pourrait marquer un début de réconciliation... et il en avait autant besoin que son géniteur, en réalité.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Henry ne s’était pas du tout attendu à cela, c’est le moins qu’on puisse dire. Il n’était pas mécontent, il devait bien l’avouer. Il avait l’impression que Langdon se réveillait, et revenait à la réalité, et il fallait bien admettre que c’est tout ce qu’il espérait. Être en froid avec son fils n’avait absolument rien de satisfaisant, au contraire, et il voyait là, une tentative de réconciliation, ce qui lui allait parfaitement. Il n’avait pas envie de rester éternellement fâché avec son fils (surtout que lui était loin d’être éternel et commençait à prendre de l’âge.)

Mais avant de crier victoire trop vite, il voulait comprendre ce revirement de situation. Il voulait comprendre ce qui avait changé pour que Langdon revienne à lui. Henry n’avait pas réussi à lui faire ouvrir les yeux, alors c’était qui, ou quoi ? Il avait envie, et besoin de le savoir. Pas forcément que cela allait tout changer, mais Henry trouvait tout de même cela important. Pour savoir dans quelle optique exactement se trouvait son fils, et savoir quelle était la situation. Si Mary Lou lui avait fait du mal (plus qu’elle n’en avait déjà fait pour lui) il n’allait pas le supporter, c’était une évidence. Il ne tolèrerait pas que l’on s’en prenne à Langdon, mais il ne semblait pas mis à mal plus que ça, alors Henry s’interrogeait.

-Elle est dangereuse. Elle est violente. Avec ses enfants. Chastity et Modesty, elle les frappe régulièrement. Et c'était pareil, même pire, avec Credence, avant... J'avais rien vu, mais... Je veux l'arrêter, mettre ses filles à l'abri, mais... je ne sais pas comment faire. Tu veux bien m'aider... s'il te plaît ?

Henry écouta le discours quelque peu décousu de son fils. C’était donc cela… il n’était pas étonné du tout. Les enfants Barebone ne lui avaient jamais paru heureux, aucun d’eux. En même temps, avec une mère comme Mary Lou Barebone, ce n’était pas étonnant (oui Langdon ne respirait pas la joie de vivre non plus, mais la situation lui donnait des circonstances atténuantes). Certes, il avait soupçonné la maltraitance, mais n’en avait jamais eu aucune preuve et puis, il avait conclu que ce n’était pas ses affaires, puisque personne de son entourage ne voulait le croire, mais Langdon avait ouvert les yeux, enfin. Et Henry ne se voyait pas lui tourner le dos. Langdon faisait un pas vers lui, malgré le fait que Henry avait une fierté presque aussi imposante que son compte en banque, il ne laisserait jamais son fils dans les ennuis sans rien faire.

« Je vois… c’est une situation délicate, mais oui, je vais t'aider. Est-ce qu’elle sait que tu es au courant ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon se sentit soulagé en entendant la réponse de son père. Même s'il voulait croire que ce dernier n'était pas insensible, et même moins insensible que ce que beaucoup devaient s'imaginer en ne le fréquentant que de loin ou en s'arrêtant à l'image du patron de presse richissime qu'il était bel et bien, il s'était tout de même un peu attendu à ce que son père considère que le sort des Barebone ne le concernait absolument pas, qu'il n'en avait rien à faire... Sans doute qu'il n'en avait rien à faire, d'ailleurs, mais au moins, Langdon ne s'était pas trompé sur une chose, qui restait la plus importante : Henry Shaw ne se moquait pas de son fils, et s'il avait jusqu'ici rejeté d'un revers de main tout ce dont Langdon avait fait son cheval de bataille jusqu'ici, il ne poussait pas le vice jusqu'à le rejeter une fois de plus.

Il bénéficiait donc du soutien de son père, et c'était une chance, une véritable chance. S'il l'avait de son côté, il pourrait déployer des possibilités qui lui auraient sans doute été bien moins accessibles dans d'autres circonstances... ça ne voulait pas dire qu'il avait de plan précis ou d'idée spécifique sur la manière dont les choses allaient se passer, mais Langdon osait penser que, parmi les contacts influents que possédait son père, il y en aurait bien un qui permettrait de mettre fin à cette situation, et au plus vite.

Langdon fit non de la tête quand son père lui demanda si la principale concernée savait qu'il était au courant. Non, elle n'en savait rien, Dieu merci. Dans le cas contraire, Langdon n'avait pas la moindre idée de ce qui se passerait. Mary Lou Barebone avait moins de pouvoir et d'influence que ce qu'elle souhaiterait ou avait tendance à afficher, mais il était loin malgré tout de vouloir accuser ses foudres. Depuis qu'il avait appris la vérité, il avait fait profil bas, prétendu ne rien savoir, et même s'il ne s'estimait ni bon menteur, ni grand comédien, il ne pensait pas qu'elle se doute de quoi que ce soit. Le fait qu'il ne mente que pas omission aidait un peu, c'est sûr, même s'il était de plus en plus éprouvant pour Langdon de rester dans le sillage de cette femme en sachant quel genre de personne elle était.

-Non, c'est Chastity - l'aînée - qui m'en a parlé, elle ne se doute de rien. Il laissa passer un temps de silence. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut faire ?

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Des enfants maltraités, malheureusement, il y en avait beaucoup. Les Barebone n’était pas les premiers, et ils ne seraient sûrement pas les derniers. Henry avait été un père assez strict, et absent par moment, en se donnant pour sa carrière. Mais il n’avait cependant jamais levé la main sur ses garçons, ou alors, ce n’était qu’en cas de grande colère, et jamais de manière répétée. Son épouse avait toujours refusé qu’ils élèvent leurs fils dans la violence, et avait toujours soutenu que des punitions suffisaient, sans qu’elles aient besoin d’être physiques. Henry avait accepté. Mais il ne crachait pas non plus sur les parents qui avaient la main plus leste, puisqu’ils vivaient dans une époque où corriger les enfants physiquement était quelque chose de normal. Même si l’acharnement n’était pas normal.

Quoiqu’il en soit, Henry avait une dent contre les Barebone, en particulier contre la mère, parce que les gosses, ils lui semblaient juste éteints, et effrayés en permanence. Mais elle, c’était une véritable sorcière. Elle qui prônait leur existence et le devoir de les combattre, c’était tout de même ironique. Aux yeux de Henry, elle lui volait son fils cadet, en plus de cela. En lui mettait toutes ces sottises dans la tête, il se retrouvait à croire dur comme fer en l’existence des sorciers, et il s’était éloigné de lui, puisque son père refusait de croire aux mêmes fables.

Mais là, il avait une chance de renouer un peu avec Langdon. Si ce dernier était venu le trouver, après leur dispute, c’était que le sujet devait beaucoup compter pour lui. Et Henry avait conscience qu’il se devait de saisir cette opportunité d’apaiser ses relations avec son fils. Il pourrait faire d’une pierre deux coups. Se débarrasser de Mary Lou Barebone, et retrouver un peu Langdon. C’était sans doute la meilleure chose à faire, dans la situation actuelle, et il comptait bien faire les efforts nécessaires pour parvenir à ses fins. Après tout, il avait toujours été un battant, il n’allait pas baisser les bras maintenant.

-Non, c'est Chastity - l'aînée - qui m'en a parlé, elle ne se doute de rien. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut faire ?

Si elle ne se doutait de rien, cela leur laissait le temps d’élaborer une stratégie efficace. Plus longtemps elle ignorerait tout de cette histoire, et mieux ce serait pour tout le monde. Evidemment, elle n’allait pas cesser du jour au lendemain d’être une mère violente, mais agir dans la précipitation ne serait pas la chose à faire. Leur champ d’action était limité. Il n’y avait pas vraiment d’institution qui venait en aide aux enfants maltraités. Peut-être quelques associations, mais cela n’aurait aucun poids.

« Difficile à dire. Dès qu’elle sera au courant, la situation empirera peut-être, ou bien elle fera en sorte de se montrer aussi blanche qu’une colombe, et fera pression sur ses filles pour qu’elles admettent que tout va bien. Mais elle sera forcément au courant un jour ou l’autre. Peut-être que prévenir la police pourrait être un bon début, et qu’ils sauront agir avec prudence, pour ne pas éveiller les soupçons de cette femme. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon avait bien conscience du fait que, dès l'instant où Mary Lou Barebone serait au courant, ils n'auraient plus la main sur la situation. Non seulement, elle saurait y faire pour jouer les innocentes, ce qui était à l'évidence sa spécialité, mais en plus du reste, elle ferait certainement payer à ses filles de ne pas avoir su garder le silence, autrement dit tout ce que Langdon avait toujours préféré éviter. Et c'était pour cette raison que Langdon avait voulu en passer par son père, parce que ce dernier pouvait peut-être connaître des façons détournées de résoudre cette affaire sans laisser à Mrs Barebone le temps de prendre conscience de ce qui se tramait.

Ce que Langdon voulait, c'était de ne pas laisser à la mère adoptive l'occasion de prendre conscience de ce qui se passait avant qu'il ne soit trop tard, parce que ses filles seraient loin et à l'abri. Bien sûr, il n'avait pas d'idées forcément plus précises que cela, sans quoi, ce n'était pas son père qu'il serait allé voir, surtout pas alors que leurs relations étaient si... compliquées. Il espérait que Henry Shaw Sr. soit à même de faire jouer ses relations, d'une manière ou d'une autre, pour permettre à cette situation de ne pas s'envenimer. Mais ce n'est pas une suggestion du genre qu'il lui servit, mais à la place une solution certes tout à fait logique et pragmatique, mais à laquelle Langdon ne voulait pas consentir.

-J'ai pensé à prévenir la police, évidemment, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Oui, il avait pensé à en passer par Cherryl, qui avait le mérite de déjà connaître un peu le cas Barebone et de le connaître aussi, mais au bout du compte, il avait préféré ne pas la mêler à tout cela, ce n'était pas ainsi qu'il prouverait prendre ses distances avec les fidèles de Salem. Ils iront frapper à sa porte, la mettre en garde, et il se passera exactement ce que tu viens de décrire. Non, ce n'est pas une bonne idée. Il marqua une pause, tandis que son esprit moulinait à toute vitesse. Il faudrait pouvoir l'inculper pour tout autre chose, quelque chose qui n'aurait aucun rapport avec ses filles mais qui invite les autorités à replacer Chastity et Modesty. Si l'on est capable de mettre à jour sa dangerosité, on pourra aussi les protéger. Je me disais que, peut-être... tu pourrais demander à faire publier un papier à charge contre elle.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Henry était certes content que Langdon ait un peu ouvert les yeux, et soit un peu plus connecté à la réalité, mais il ne voyait pas réellement ce que son fils attendait de lui. Henry avait des moyens, oui, mais il n’était pas non plus capable de tout dans cette ville. Mais il était cependant d’accord, sur le fait que Mary Lou Barebone était une femme dangereuse. Par les idioties qu’elle répandait, et aussi parce qu’elle était complètement dingue. Tous les fous n’étaient pas dangereux, mais elle, elle l’était complètement, Henry l’avait toujours senti. S’il n’avait pas réussi à savoir que ses enfants étaient maltraités, il n’était cependant pas surpris. Quand il les avait vu, il avait bien remarqué qu’ils ne faisaient pas fiers à voir.

Au moins, il retrouvait un peu son fils, et c’était un constat qui lui faisait du bien. Il espérait que cela allait durer, mais ils avaient réussi à trouver un sujet commun, sur lequel ils partageaient le même avis. Et cela n’était pas arrivé depuis un très long moment. Mais maintenant, il fallait savoir quoi faire pour tenter de changer la situation. Henry n’était peut-être pas le plus grand altruiste qui existait, mais il serait vraiment satisfait de pouvoir faire tomber Mary Lou Barebone. Elle ne lui avait rien fait directement, mais il n’aimait pas cette femme, et elle méritait qu’on la force à arrêter ses agissements.

-J'ai pensé à prévenir la police, évidemment, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Ils iront frapper à sa porte, la mettre en garde, et il se passera exactement ce que tu viens de décrire. Non, ce n'est pas une bonne idée.

Il est vrai que si c’était le choix le plus logique, c’était aussi le plus risqué. Dans ce genre de cas, les agresseurs pouvaient paniquer, et vouloir effacer toutes preuves. Henry n’était pas un expert, mais par expérience, il avait souvent entendu ce genre de choses. S’il avait été un père sévère, il n’avait jamais battu ses enfants pour autant. Même si une fessée dans de rares occasions avait été donné, il n’avait jamais été abusif, et n’aurait pas cautionné l’être. On n’élevait pas des enfants pour les cogner.

Il faudrait pouvoir l'inculper pour tout autre chose, quelque chose qui n'aurait aucun rapport avec ses filles mais qui invite les autorités à replacer Chastity et Modesty. Si l'on est capable de mettre à jour sa dangerosité, on pourra aussi les protéger. Je me disais que, peut-être... tu pourrais demander à faire publier un papier à charge contre elle.

Pour cela, il fallait donner de la matière aux forces de l’ordre. On ne retirait pas la garde à des parents pour peu de choses, il fallait du concret. Henry n’était pas contre l’idée, mais il ne pouvait pas inventer un crime qu’elle aurait commis. La justice avait besoin de preuves. Ou de pots de vin, dans certains cas, c’était une réalité. Quoiqu’il en soit, il ne fallait pas agir n’importe comment, et avoir la meilleure des réflexions possibles. Henry ne la connaissait pas assez pour savoir ce qu’elle aurait pu faire d’illégal, mais peut-être que Langdon pourrait avoir plus de pistes de son côté. Il l’avait côtoyée après tout. Même si cela faisait mal à Henry de le reconnaître.

« Je ne suis pas contre l’idée, mais je ne peux pas me montrer diffamateur ou cela n’aurait pas de grand intérêt. Et la justice n’opérera pas pour quelque chose de mineur, d’infime. Je ne sais pas ce que l’on pourrait raconter à son sujet qui puisse faire bouger les choses. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

-J

e n'ai pas parlé du fait d'être diffamatoire, je compte bien l'attaquer sur des faits, ce n'est pas comme si elle était une femme irréprochable, marmonna Langdon qui certes, appréciait que son idée ne soit pas rejetée en bloc mais déplorait tout de même de sentir que même si son père ne niait pas la possibilité qu'il présentait, il ne semblait pas non plus décidé à fournir trop d'efforts. Et je sais à quel point tu tiens à la vérité...

Même si, quand on la lui agitait sous le nez, il n'était pas capable de la voir, avait-il envie d'ajouter, mais il savait qu'il devait éviter de se montrer trop véhément avec son père (même si ce n'était pas chose facile du tout, loin de là). Comme tout patron de presse, on avait pu parfois remettre en cause les méthodes de Henry Shaw, pas parce qu'il y avait quoi que ce soit à redire concernant ces dernières mais parce que la presse... n'avait pas bonne presse, justement.

Mais s'il était une chose que Langdon ne pouvait définitivement pas ôter à son père, c'était bien le fait qu'il était toujours très à cheval sur les faits (raison pour laquelle, en dépit de l'énergie de son fils, il avait toujours refuser de faire paraître quoi que ce soit sur ce qu'il devait estimer être des élucubrations - même si ce n'en était pas du tout et que Langdon voudrait bien que son père s'en rende compte une bonne fois pour toutes). Tous ceux qui pouvaient un jour avoir voulu les attaquer en diffamation, lui et son journal, s'en étaient forcément mordus les doigts... Mais non, Langdon ne pensait pas qu'il était nécessaire de forcément mentir pour faire tomber Mary Lou Barebone et s'assurer que ses filles soient mises hors d'état de nuire.

-Tu ne pourrais pas demander à un de tes journalistes d'enquêter sur elle ? C'est à ça que sert le journalisme d'investigation, non ?

Encore que, bien sûr, Langdon pouvait bien mener son enquête seul, et se servir des connaissances dont il disposait d'ores et déjà, et surtout de sa place privilégiée auprès des fidèles de Salem. Mais il avait le sentiment que peu importe les preuves qu'il trouverait, elles ne seraient pas suffisamment "bonnes" pour son père. Il était préférable qu'il puisse miser sur un des "hommes de confiance" de son paternel, et qui avaient déjà roulé leur bosse en matière d'investigation. Et pour cette raison, il avait aussi besoin de son père.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

-Je n'ai pas parlé du fait d'être diffamatoire, je compte bien l'attaquer sur des faits, ce n'est pas comme si elle était une femme irréprochable.

Non, elle n’était pas irréprochable, loin de là, mais Henry ne voulait tout de même pas publier n’importe quoi. Son entreprise n’était pas spécialisée dans les ragots douteux et la presse bâclée, et il ne voulait pas que cela le devienne. Même si son aversion pour Mary Lou Barebone était grande, et qu’il était content que Langdon fasse un pas vers lui, il ne comptait cependant pas mettre sa réputation et celle de son empire en péril. Il était important d’agir, mais pas n’importe comment. Et il était satisfait d’entendre que Langdon ne souhaitait pas non plus s’orienter vers un chemin calomnieux.

-Et je sais à quel point tu tiens à la vérité...

Ce qui était normal pour lui. Il savait bien que certaines personnes dans le milieu cherchaient le scoop plutôt que l’information. Etre le premier était important, évidemment, mais il fallait tout de même avoir une certaine prudence, et ne pas se jeter trop vite dans la gueule du loup. Mais Henry avait appris à combiner efficacité et rapidité, et il s’employait à ce que cela soit le cas pour tous ceux qui travaillaient pour lui. Il était exigent, très exigent, mais ce n’était que par cette exigence, que l’on pouvait approcher l’excellence. Langdon en savait quelque chose, étant donné qu’il avait été un temps été intéressé par le journalisme. Henry n’était plus très sûr qu’il le soit, ce qui était bien dommage, mais bon, il avait bien compris qu’il n’avait quasiment plus aucune emprise sur son fils, c’était ainsi.

« Effectivement. »

-Tu ne pourrais pas demander à un de tes journalistes d'enquêter sur elle ? C'est à ça que sert le journalisme d'investigation, non ?

Il pouvait toujours, mais il ne garantissait cependant pas le résultat escompté. Il n’était pas dit qu’il trouve quelque chose, ou que ce soit utilisable. Barebone était complètement cinglée, mais elle n’était pas stupide. Au contraire, c’était une femme intelligente, et méfiante. Mais, cela ne coûterait rien d’essayer, il pourrait mettre quelqu’un sur le coup, quelqu’un en qui il avait confiance qui n’avait jamais eu à faire avant. Pour ne pas éveiller le moindre soupçon.

« Je peux mettre quelqu’un sur l’affaire, mais tu sais que tu n’obtiendras peut-être pas le résultat que tu attends. Si elle a su te berner aussi longtemps, elle ne laissera sûrement pas de détails exploitables contre elle en évidence. Mais cela vaut tout de même le coup d’essayer, sait-on jamais. Même si on peut toujours jouer sur l’interprétation de ce qu’on trouve, ou entend, la situation est sensible. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon tentait de rassembler tous les arguments possibles afin de convaincre son père, et pour cause, ce n'était pas seulement de lui et de sa petite personne qu'il était question, en cet instant : les choses allaient bien au-delà.

Ce n'était pas un concours d'ego qu'il tentait de remporter avec son paternel, et même, il était prêt à mettre son propre ego de côté pour la peine, mais il estimait définitivement que son père se devait à tout prix de revoir ses considérations sous un angle nouveau, et nécessairement différent - c'étaient des vies innocentes qui étaient en jeu, tous les esprits fragiles qui se laissaient manipuler par Mrs Barebone (et oui, il en faisait partie, ce qui ne voulait pas dire que le discours de cette femme était complètement faux, mais c'était un autre débat et il savait qu'il était préférable qu'il ne rentre pas là-dedans s'il caressait l'espoir d'être ne serait-ce qu'entendu par son père. Il pensait à Chastity, il pensait à Modesty... il ne pouvait pas se permettre de les laisser plus longtemps aux prises avec une femme à ce point violente. Il n'avait rien été capable de faire pour aider Credence, mais il était possible pour lui de changer la donne, à présent, et c'était par conséquent ce qu'il avait effectivement l'intention de faire.

D'une certaine manière, son argumentaire avait dû convaincre son père, ou en tout cas en partie, car il sembla consentir à bien vouloir mettre quelqu'un sur l'affaire. D'accord, il nuançait immédiatement les choses en lui faisant remarquer qu'il n'obtiendrait peut-être pas le résultat escompté pour autant, mais aux yeux de Langdon, c'était déjà une petite victoire, il ne pouvait pas le nier.

-Le travail des journalistes, c'est bien de trouver des preuves au-delà des évidences, n'est-ce pas ? Je suis sûr que tu connais des journalistes d'investigation chevronné qui seront capables de mettre tout cela au clair et d'obtenir les preuves nécessaires contre elle, fit-il avec une lueur d'espoir dans le regard.

Et non, il ne se comptait pas au nombre de ces journalistes chevronnés. Il n'avait manifestement pas été capable de faire ses preuves, et il le regrettait amèrement. Malheureusement, à ce stade, il n'était rien qu'il soit en mesure de faire encore.

-Merci, papa.

Ces mots lui arrachaient un peu la gorge, mais ils étaient plus que mérités... Oui, Langdon était sincèrement reconnaissant envers son père en cet instant.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Ce n’était pas un petit service que lui demandait Langdon. Il n’était pas venu lui demander de payer son loyer parce qu’il n’avait pas les moyens, ou parce que sa voiture avait quelques soucis mécaniques, mais Langdon était quelqu’un de fier, sur ce point il était bien son fils, alors il ne serait jamais revenu vers lui pour une chose aussi banale. Non, si Langdon revenait vers lui, c’était pour quelque chose de très important.

Henry était un homme fier et rancunier, mais il ne laisserait jamais tomber son fils. Malgré ce que Langdon pensait peut-être, il l’aimait, et leurs tensions lui faisaient beaucoup de mal. Il avait perdu son fils aîné, il ne voulait pas perdre son cadet non plus. Alors s’il avait besoin de son aide pour faire tomer Mary-Lou Barebone (et bon Dieu ce que ça lui ferait plaisir) alors il allait faire son possible pour l’aider. Mais Henry ne pouvait pas faire des miracles, et il préférait prévenir son fils que cela ne donnerait peut-être rien.

-Le travail des journalistes, c'est bien de trouver des preuves au-delà des évidences, n'est-ce pas ? Je suis sûr que tu connais des journalistes d'investigation chevronné qui seront capables de mettre tout cela au clair et d'obtenir les preuves nécessaires contre elle.

Oui, trouver des preuves était une part importante du travail, mais là, c’était presque plus qu’un simple travail d’investigation, mais Henry ne disait jamais non à un défi professionnel, avec son âge et sa carrière, se renouveler n’était pas une mauvaise chose, et encore moins pour réussir à faire un gros coup. Ce n’était pas négligeable non plus pour un homme comme Henry qui après tout ce temps, courrait toujours après le succès.

« Oui, probablement. »

Henry ne voulait pas donner de faux espoirs à son fils, en lui disait d’emblée que l’affaire était terminée, et qu’il était sûr d’arriver à ses fins. Il préférait ne pas trop l’encenser, parce qu’il ne voulait pas que Langdon soit trop déçu, si jamais cela ne devait pas fonctionner, mais il allait au moins essayer, parce qu’il l’avait promis à Langdon, et parce qu’il ne laisserait pas son fils seul dans ce combat, et encore moins face à cette femme.

-Merci, papa.

Henry hocha la tête. Son fils n’avait pas besoin de le remercier. Même si Henry ne le montrait pas forcément, et n’avait jamais été un père très démonstratif, il était naturel pour un parent de soutenir ses enfants. Langdon ne le comprenait sans doute pas, parce qu’il n’avait pas d’enfants lui-même, mais cela arriverait peut-être un jour, il l’espérait. Henry serait très heureux d’être grand-père.

« Tu es mon fils, et je t’aime Langdon. Il est normal que je te vienne en aide quand tu en as besoin. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon n'était pas totalement convaincu du fait d'avoir réussi à convaincre son père, mais il pensait être arrivé à court d'arguments, si bien qu'il décida de ne pas en rajouter. C'était déjà une chance que son père daigne l'écouter et prenne son discours en considération, ce serait sans doute tirer sur la corde que d'insister encore et encore. Il ne voudrait pas lui faire regretter de lui venir en aide et de prendre son parti. Certes, il ne le faisait pas que pour lui-même, il le faisait aussi pour les enfants de Mary Lou Barebone, mais cela revenait au même tout compte fait.

Alors plutôt que d'ajouter quoi que ce soit, il décida seulement de remercier son père. Seulement, mais pour lui, ces paroles représentaient beaucoup. Un seul mot qui avait une valeur immense à ses yeux, et à plus d'un titre. C'est qu'il y avait longtemps qu'il n'avait pas adressé de paroles agréables à son interlocuteur. Non, il avait eu plutôt tendance à l'envoyer promener dans les grandes largeurs, là, pour la première fois depuis longtemps, il acceptait de baisser sa garde, et c'était un fait vraiment rassurant.

Comme rares étaient les paroles que le fils venait d'adresser au père, rares étaient aussi les réponses de l'acabit de celle que le père accorda au fils. Oui, ils étaient liés par le sang, et chez les Shaw, même s'ils ne le montraient pas toujours, cela signifiait quelque chose, vraiment. Langdon ne put s'empêcher de sourire, un sourire légèrement réservé, quand Henry lui dit l'aimer. Il était normal qu'il lui vienne en aide quand il en avait besoin. Langdon pourrait aisément rétorquer qu'il ne l'avait pas toujours fait, mais il décida de se taire à la place et de gratifier son père de ce simple sourire.

-Je t'aime aussi, papa.

Ouh, ces mots avaient été assez difficiles à prononcer, mais une fois que ça avait été fait, Langdon s'en était immédiatement senti soulagé, c'était comme si on l'avait délesté d'un poids beaucoup trop lourd. Il réalisait à présent à quel point il avait eu besoin de ça, terriblement besoin de cela.

-Je sais que je n'ai pas été un... fils exemplaires, ces derniers temps, consentit-il à admetttre. Mais je te promets que je vais me rattraper.

Dans la mesure de ses possibilités.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 15/12/2018 Age du joueur : 26

Mettre sa fierté de côté

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Henry n’était pas certain de pouvoir réussir à faire quelque chose contre Mary Lou Barebone. Mais au moins, il allait essayer, il allait le faire pour son fils. Il voyait que ce sujet était réellement important pour lui, et il pouvait faire au moins un geste. Ils s’étaient bien trop éloignés ces derniers temps, alors qu’ils auraient dû rester soudés, après la mort de Henry Jr. Mais Henry ne voulait pas entendre parler des histoires de sorcellerie de Langdon, et ce dernier ne voulait pas les abandonner. Le sujet n’avait pas été abordé depuis le début de leur entrevue, et ainsi, ils arrivaient à se parler sans s’affronter, et cela faisait un bien fou.

D’ailleurs, dans ce climat un peu plus apaisé entre eux, Henry réussissait un peu mieux à parler à son fils, et à lui dire ce qu’il ne lui disait sans doute pas assez. Henry n’avait jamais été un père très démonstratif, il est vrai, pourtant, il aimait sincèrement ses deux fils. Même si cela avait été un peu plus compliqué avec Langdon, parce qu’il avait été plus farouche que son frère aîné, Henry ne l’avait pas moins aimé que ce dernier, il était son fils.

-Je t'aime aussi, papa.

Henry observa son fils un instant puis afficha un sourire. Ce n’était pas des mots qu’ils se disaient souvent, mais c’était toujours libérateur, et rassurant que de les dire et de les entendre. Henry se doutait bien, qu’il pouvait parfois se montrer un peu maladroit, avec Langdon, et que ce dernier ne savait pas forcément comme s’y prendre avec lui non plus. Aucun des deux n’était parfait, et parfois, ils se laissaient totalement prendre par leur caractère respectif, mais il était tout de même important que parfois, ils sachent s’accorder et s’entendre.

-Je sais que je n'ai pas été un... fils exemplaires, ces derniers temps. Mais je te promets que je vais me rattraper.

C’était une bonne chose que Langdon le reconnaisse, ceci dit, Henry ne comptait pas lui jeter la pierre non plus. L’affubler de reproches serait une mauvaise chose, surtout quand de son côté, il n’avait pas été le meilleur des pères non plus. Ils avaient tous les deux des torts, et le plus important, c’était qu’ils tentent de repartir sur des bases plus saines.

« J’ai conscience que j’ai aussi commis des erreurs de mon côté, et je m’en excuse. Mais, l’important, c’est que nous ayons réussi à nous parler. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Mettre sa fierté de côté

L

angdon avait presque le sentiment que ce moment n'était pas réel tant il avait cessé de l'attendre, tant il avait fini par croire que c'était purement et simplement impossible. Mais pourtant, ils en étaient là. Chacun mettait de l'eau dans son vin, et ils réussissaient en adultes l'un et l'autre. Il n'aurait jamais cru que son père accepterait d'admettre qu'il avait bel et bien commis des erreurs, il n'avait pas davantage cru qu'il lui présenterait des excuses.

-Oui... C'était nécessaire.

La communication. Ils auraient dû parler comme ça depuis très longtemps. Bon, ça ne voulait pas dire que tout était résolu, surtout que Langdon savait bien où étaient les limites de leur entente. Ils restaient des sujets compliqués, houleux, qui feraient forcément l'objet de discorde entre eux deux. Il n'oubliait pas que son père restait réfractaire quant à son appréhension de la magie, quant à son existence, mais Langdon, de son côté, décidait de mettre cela de côté. Le sujet qui le préoccupait allait au-dessus d'absolument tout le reste... il aurait toujours le temps de se prendre la tête avec son père plus tard, c'était même évident.

-Je vais devoir y aller. Je te tiens au courant pour la suite. Il esquisse un fin sourire. Je te remercie encore, sincèrement.

Langdon a envie de prendre son père dans ses bras, mais il ne le fait pas. Non, il ne le fait pas, à la place, il se contente d'adresser à son père le plus sincère des sourires. Une part de lui a envie de rester encore un peu avec lui, pour rattraper toutes ces années de conflit et d'incompréhension, mais il savait que ce serait une très mauvaise idée d'abuser des bonnes choses. S'ils partaient maintenant, ils se laissaient en bons termes, tous les deux. Jusqu'à la prochaine fois.

-On se revoit prochainement ?

Ce n'était même pas une question. Bien sûr que ce serait le cas. Oui, ils se reverront bien assez vite, et ils pourront discuter de la suite, mais pour le moment, après tant d'émotions, Langdon avait envie de rester ne serait-ce qu'un peu seul avec eux-mêmes. Sans ajouter un mot de plus, il quitta donc les lieux.

code by Mandy

Contenu sponsorisé

» Mettre son nez partout (Skender)
» Toute amitié rompue d’un côté l’est des deux | Milla & Emmett