Desceller un accord. (Jelani)

Albus avait peut-être remis trop les choses à plus tard, mais il était quand même évident qu’il était temps qu’il se renseigne sur comment faire pour… ne plus être bloqué concernant cet ancien désir de jeunesse. Albus remettait tout cela à plus tard, parce que ça lui avait bien convenu de garder des œillères et de ne pas chercher à affronter Gellert, mais il savait bien au final qu’il n’aurait pas le choix. Pour le moment, il ne pouvait rien y faire, mais ça pouvait potentiellement changer. Enfin, pour cela, le professeur devrait pouvoir mettre la main sur le pacte de sang que Gellert avait évidemment gardé pour lui, mais en attendant rien ne l’empêcher de se renseigner.

Si Albus l’avait fait avant, ce serait bien sûr plus simple, mais maintenant il devait assumer le fait qu’il n’avait pas fait avant et qu’il était bloqué aux Etats-Unis. Il avait l’habitude de ne pas vraiment suivre les demandes du gouvernement, mais là il pouvait quand même reconnaître qu’il ne pouvait quand même pas prendre le risque de quitter la ville et plus précisément le sol américain. Heureusement, il avait quand même suffisamment de liberté pour rencontrer certaines personnes. Jelani était sans nulle doute la personne capable de plus le renseigner concernant le pacte du sang et par chance, elle avait pu venir à sa rencontre. Les membres de l’Ordre se devaient d’agir contre Gellert, autant dire qu’ils avaient largement leur place à New-York puisque son ancien amant était encore dans les parages. Avec le pacte de sang, Albus savait parfaitement qu’il le gardait sur lui, il aurait fait de même s’il l’avait eu en sa possession. Bêtement, il n’avait pas envisagé à la base à réclamer la relique…

Il n’avait pas pour habitude de rencontrer les personnes d’une manière trop secrète, parce qu’il savait que le MACUSA le surveillait et il n’avait aucune envie de faire quoi que ce soit de suspect. Mais en même temps, il ne pouvait pas réellement prendre la peine de parler de ce genre de chose trop à découvert. Il avait donc invité Jelani à le rejoindre dans l’appartement qu’il louait pendant le temps qu’il allait devoir rester aux Etats-Unis. Au vu de la situation, le professeur de Poudlard se doutait que ça pouvait très bien prendre du temps, autant donc s’installer correctement à New-York. Le thé était prêt, il ne manquait plus que Jelani. Qui frappa à la porte, parfaitement à l’heure. Albus lui ouvrit, lui adressant un sourire chaleureux.

« Bonjour Jelani, je suis heureux que tu ais accepté de me rejoindre. » Et il ne disait pas ça simplement parce que l’expertise de la jeune femme pouvait grandement l’aider, il était sincèrement ravi de pouvoir en prime passer un peu de temps en sa compagnie. « Comment te portes-tu ? » Demanda-t-il en l’invitant à entrer dans l’appartement pour qu’elle puisse s’y installer à son aise. Ils n’avaient pas forcément besoin de entrer directement dans le vif du sujet, même s’ils allaient forcément l’aborder quand même.

Albus afficha un sourire en entendant son interlocutrice répondre que le plaisir de le voir était partagé. Il était évident que si le professeur de Poudlard prenait la peine d’inviter la jeune femme chez lui – enfin, dans son appartement New-Yorkais qu’il était obligé d’occuper, parce qu’il n’avait aucune idée de combien de temps il allait devoir rester dans cette ville –, ce n’était pas pour rien, c’était qu’il avait une raison. Mais en même temps, eh bien… cela ne les empêchait pas d’échanger quand même deux trois banalités. La jeune femme lui apprit donc qu’elle avait du travail par-dessus là tête, mais que cela lui convenait très bien. Albus n’en était en aucun cas surpris, bien au contraire, il savait bien que Jelani était le genre de femme à ne pas supporter de devoir rester sans rien faire, qui avait besoin d’être toujours active. Autant dire que si elle avait du travail par-dessus la tête, c’était que tout allait bien dans le meilleur des mondes.

« C’est une vie bien différente de celle que je mène ici, mais… je me suis bien installé pour le moment, alors ça aide quelque peu. » Mais il avait grande hâte de rentrer chez lui, de retrouver le confort de Poudlard, ses élèves, sa routine… et tout ce que l’école de magie était capable de lui apporter. « Venez donc partager une tasse de thé en ma compagnie. » Dit-il alors, en faisant signe la table du salon où il avait d’ores et déjà préparé ce qu’il fallait pour partager le thé avec Jelani.

Ils pourraient prendre la peine de s’échanger encore quelques banalités en tout genre, Albus pourrait se pencher un peu plus sur l’Ordre, lui demander si Jelani avait des nouvelles intéressantes ou tout autre chose, mais il n’en fit rien. Parce que le mieux était quand même sans doute de ne pas trop tarder à entrer dans ce vif du sujet, surtout qu’il savait bien que la jeune femme avait conscience que Albus devait lui parler de quelque chose d’important, pour l’avoir directement fait venir dans l’appartement qu’il loué. Il aurait très bien pu lui demander quelque chose lors de la prochaine réunion qui aurait forcément lieu à New-York au vu des circonstances, mais non il avait pris la peine de la faire venir directement chez lui.

Il attendit cependant que la jeune femme s’installe dans le canapé du salon, et après seulement avoir servi la tasse de thé – qu’elle veuille en boire ou non peu importait, tout Anglais qu’il était, l’homme était particulièrement attaché au partage du thé – de la jeune femme, Albus se permit de reprendre la parole.

« J’avais une question à te demander. » Dit-il alors, levant son regard de son propre thé pour le plonger dans celui de son interlocutrice. « Est-ce que tu as déjà eu l’occasion d’étudier des pactes de sang ? » Demanda-t-il alors, très sérieusement.

Parce que c’était un sujet très sérieux, qu’il ne pouvait pas se permettre de prendre à la légère.

Albus devait bien avouer qu’il s’attendait un peu à la réponse de Jelani, lui confirmation qu’elle avait eu l’occasion de se renseigner sur le sujet, mais qu’elle n’avait jamais pu étudier le sujet en détail. Ce n’était guère étonnant, les pactes de sang faisaient parti d’une magie très puissante, et donc d’autant plus rare. Il n’attendait pas spécialement que la jeune femme ait eu l’occasion de croiser de nombreux pactes de sang dans sa vie, mais elle connaissait une partie de la théorie et c’était déjà une bonne chose. Sans grande surprise, Jelani avait besoin d’en savoir plus, elle proposait de se renseigner sur la question, si Albus lui disait pour quelle raison il lui posait cette question.

L’homme ne prit la peine de répondre tout de suite, savourant d’abord une nouvelle gorgée de son thé. Il y avait des choses qu’il avait gardé pour lui pendant très longtemps, qu’il avait décidé de ne pas spécialement ébruiter, mais force lui était de constater qu’il ne pouvait pas juste rester en arrière maintenant. Il ne savait pas exactement comment il allait pouvoir se sortir de tout cela, mais c’était évident qu’il se devait d’agir à présent. Mais pour ça, il fallait régler le souci du pacte de sang et… eh bien, il fallait en parler autour de lui, parce qu’il n’arriverait pas à le briser seul.

« J’ai besoin de trouver le moyen d’en détruire un. » Décida-t-il de dire, sachant parfaitement qu’il ne pouvait pas se permettre de rester vague, comme à son habitude. Même si Albus n’avait pas spécialement de rentrer trop dans les détails non plus, même s’il se doutait que Jelani ne se contenterait pas de juste quelques paroles. Et elle avait raison, si ses recherches devaient être mené à bien, s’il voulait qu’elle l’aide à trouver un moyen, Albus n’aurait pas d’autres choix que de lui donner des détails. Mais il ne lui en donnerait pas plus que nécessaire, comme à son habitude. « Je me doute que les possibilités doivent être minime, de plus que pour le moment, tout cela sera sur la base de théorie. »

Parce que le pacte de sang n’était pas en sa possession, même s’il semblait évident qu’il faudrait qu’il trouve un moyen de le récupérer des mains de Grindelwald pour espérer pouvoir trouver une solution de le détruire. Mais avant de l’avoir entre les mains, ils pouvaient déjà trouver des solutions de manière théorique et il comptait sur Jelani pour ça.