Toute éclaircie est bonne à entrevoir | Nicolas & Elphias

Toute éclaircie est bonne à entrevoir

Albus n’était pas le seul membre de l’Ordre qu’Elphias connaissait. Il y avait aussi Nicolas Flamel, et son épouse Pernelle, que le britannique avait eu l’occasion de rencontrer il y a de ça plusieurs années. Quand Elphias avait entrepris son tour du monde, il n’avait pas pu passer à côté de la France, et de Paris. C’était une ville importante, et puissante. Elle ne faisait pas partie des principales villes sorcières du monde pour rien. Elle contenait sa partie moldue, ou non-magique comme ils disaient là-bas, mais le gouvernement magique de la France se tenait bel et bien à Paris.

Elphias y avait apprécié son voyage, et sous la recommandation d’Albus, il avait été hébergé par le couple Flamel. Un grand honneur pour lui. Que l’on s’intéresse ou non à l’alchimie, le couple Flamel était une référence pour ce qu’ils avaient accompli. Ils étaient deux légendes vivantes, et Elphias avait mesuré toute la chance qu’il avait eu de pouvoir les rencontrer. Mais c’était tout Albus, il savait se faire des relations avec les personnes les plus extraordinaires qui soient. Elphias ne s’incluait pas dedans, il n’aurait pas cette prétention, mais il savait également la chance qu’il avait d’avoir Albus Dumbledore pour meilleur ami, même si cela amenait parfois son lot de complications.

Enfin bref, à la suite de cette rencontre, Elphias avait gardé contact avec Nicolas, et ils s’étaient écrit quelques lettres, à l’occasion. Ils se parlaient de tout, de rien, entretenaient une correspondante agréable, sans pour autant qu’il n’y ait de but caché, ou découvert. Et voilà maintenant qu’ils se retrouvaient quasiment côte à côté pour affronter un ennemi commun. La vie était étrange, amusante, faite de coïncidences, qui étaient parfois agréables, parfois non. Et Elphias avait toujours trouvé que sa vie était truffée de coïncidences qui n’en étaient pas vraiment. Mais bon, il faisait avec, il n’avait pas vraiment son mot à dire, il se devait juste d’affronter ces différentes situations avec les armes qu’il avait, ou n’avait pas.

Elphias avait pris la liberté de rendre visite au couple Flamel, après les avoir consultés, évidemment, il ne se permettrait pas de débarquer à l’improviste. Cela ne serait pas de refus de pouvoir parler de tout ce qu’il se passait à cœur ouvert, notamment ce qui concernait Albus. Il sonna donc au domicile des alchimistes et afficha un sourire bienveillant quand Nicolas ouvrit la porte.

« Bonjour Nicolas, je suis heureux de vous revoir. »

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Après avoir fait la rencontre de Nicolas et Pernelle Flamel, Elphias s’était demandé ce que cela devait être, d’avoir traversé de siècles, et de pourtant toujours être là. De continuer à fouler la terre, sans que le temps ne soit plus une menace, et que la mort n’attende pas patiemment dans l’ombre, à l’échéance prévue. Certes, Nicolas et Pernelle continuaient de vieillir, mais pour des être de six siècles, ils étaient tout de même extrêmement bien conservés ! Même s’ils étaient à présent plus fragiles, plus usés, et plus fatigués, ils ne manquaient pas de rester des sorciers extraordinaires. Qui n’avaient absolument pas perdus de leur génie, et qui continuaient de faire des choses incroyables. Il y avait de quoi se sentir misérable à côté d’eux.

Quoiqu’il en soit, il avait toujours trouvé leur compagnie très agréable, et il comprenait sans mal pourquoi ils étaient amis avec Albus. Elphias avait plus souvent discuté avec Nicolas que Pernelle, mais il trouvait le couple vraiment charmant, et ils étaient vraiment adorables ensembles. Au moins, ils étaient tous les deux à emprunter le chemin de l’immortalité. Que l’un doive perdre l’autre aurait été dramatique. Elphias parlait en connaissance de cause, devenir veuf ça n’avait vraiment rien de drôle. Mais bon, ce n’était pas vraiment le moment pour se plonger dans des idées noires. Il était venu passer un bon moment, pas l’inverse.

"Bonjour Elphias, ravi de vous voir également, entrez, je vous prie. Comment allez-vous ? Vous avez fait bon voyage ? Vous voulez boire quelque chose ? Pernelle nous a préparé du thé. Il doit être encore chaud."

Elphias entra dans la demeure des Flamel et suivit le propriétaire des lieux. Un des points positifs d’être ami avec Nicolas, c’est que le sorcier avait vu tellement de choses qu’il ne manquait jamais de sujet de conversation. Cependant, il était toujours plus délicat de ne pas l’ennuyer en contrepartie. Mais cet homme était vraiment quelqu’un de gentil, et de généreux, et Elphias ne l’imaginait pas pouvoir se montrer désagréable envers qui que ce soit, même si cela le poussait à ne pas toujours dire la vérité à ses interlocuteurs.

« Je vais bien merci. Le voyage a été sans encombre, fort heureusement. Je ne dirai pas non à une tasse de thé, surtout s’il a été préparé par Pernelle. Il est toujours délicieux. Et vous, comment vous portez vous ? »

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C’était toujours un réel plaisir de voir Nicolas Flamel, en plus d’être un grand honneur. Ce n’était pas n’importe quel sorcier lambda, c’était l’un des plus grands sorciers, et grand alchimiste. Et pas seulement de leur époque, mais de bien des siècles auparavant. C’était d’ailleurs complètement fou, de se dire que cet homme était vieux de plusieurs siècles. Certes, les sorciers avaient une espérance de vie plus élevée que les moldus, mais tout de même, ils n’étaient pas faits pour atteindre plusieurs siècles. Le temps n’avait donc plus d’emprise sur eux, ou plutôt, c’était la mort qui attendait au bout du sablier qui n’en avait plus. Puisque Nicolas et sa femme continuaient tout de même de vieillir alors que les années passaient. Mais bon, assez tergiverser sur ce sujet. Mais il ne pouvait s’empêcher de se faire la remarque à chaque fois qu’il se retrouvait devant cet illustre sorcier.

Quoiqu’il en soit, il ne doutait pas que cet entretient serait fort instructif. C’était toujours un réel plaisir de discuter avec Nicolas. Même si là, les temps étaient plus que troublés, et qu’ils avaient des raisons d’avoir quelques inquiétudes. Mais peut-être qu’ils sauraient avoir quelques paroles réconfortantes l’un pour l’autre, et qui sait, percevoir quelques éclaircies pour le futur.

"J'ai connu mieux, pour être honnête. Le ministère des affaires magiques est sur les dents, et c'est bien compréhensible. Ils redoutent que les conflits outre-Atlantique n'aient des répercussions sur la politique française, et connaissant parfaitement mon amitié pour Albus, ils m'ont dans leur viseur. Surtout que mes voyages à New York ne sont pas passés inaperçus. Et bien sûr, la situation en elle-même n'arrange rien, je m'inquiète beaucoup pour Albus. Comment ça se passe pour vous ?"

Elphias hocha la tête lentement. Il comprenait parfaitement ce que lui disait Nicolas, puisqu’il était un peu dans la même situation que le français. Même si de son côté, c’était le gouvernement britannique qui était sur les dents. Ce qui pouvait se comprendre, surtout que le jeune Scamander était aussi dans toute cette affaire, et ce, bien avant Albus. Elphias savait qu’il allait probablement être scruté de la part des Américains, et des Anglais, mais cela n’allait pas le décourager, loin de là.

« Je comprends, je suis quelque peu dans la même situation. D’autant que je travaille au Ministère de la Magie. Mais je suppose que c’est un rôle que je dois endosser, la situation le nécessite. Je m’inquiète aussi pour Albus, peu de monde semble croire à son innocence, en tout cas, en ce qui concerne le MACUSA, je ne peux pas totalement leur jeter la pierre, mais je ne doute pas un seul instant qu’il n’est en rien en connivence avec Grindelwald. S’il était possible de leur faire comprendre ceci, ce serait déjà plus simple pour notre ami commun. »

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C’était l’un des principaux soucis, avec cette histoire. C’était qu’elle était devenue politique. Tout le monde allait vouloir s’en mêler, et mettrait forcément sur le tapis des enjeux économiques ou autres. Il savait que les gouvernements directement concernés tentaient de contenir un peu tout cela, et ils avaient bien du mal à le faire. Elphias le voyait déjà avec le Ministère de la Magie, le Magenmagot et tout le gouvernement tentait de faire croire que tout allait bien alors qu’ils cédaient presque à la panique. Elphias n’était pas mécontent d’avoir un peu changé d’air, même si le climat américain était beaucoup plus oppressant, ce qui était logique.

"Je vois difficilement comment nous pourrions faire entendre raison aux gens du MACUSA, Albus s'est s'est pour ainsi dire jeté un sort dans le pied en décidant de garder certaines informations pour lui. Il est difficile de justifier ça, peu importe la manière."

Albus avait toujours agi de la même façon avec les autorités. Agissant à la fois comme un allié et comme un ennemi. Il était un électron libre, qui avait ses idées, ses principes et qui n’aimais pas s’enfermer dans des cases. Il disait toujours le strict minimum, que ce soit pour un véritable but ou non. Cela lui avait grandement desservi pour le coup, et Elphias ne savait pas trop comment son ami allait faire pour se sortir de cette situation.

« C’est tout Albus. Mais il est vrai que cela va être compliqué, il va falloir qu’il réussisse à prouver qu’il n’est pas un allié de Grindelwald, mais cela n’enlève pas les dissimulations… pourtant, ce n’était pas son souhait de se taire. »

"Non, je pense qu'il faut que nous nous fassions à l'idée que nos décisions et actions, quelles qu'elles puissent être, se feront à l'encontre des directives et autorités locales."

C’était une chose de se le dire, mais ça ne servait à rien d’opposer une confrontation non plus. Elphias ne voulait pas se battre contre le MACUSA, il n’était pas leur ennemi. Il voulait surtout venir en aide à Albus. Il savait qu’il allait devoir aller à l’encontre du gouvernement pour ça, mais il n’avait pas envie de s’engager dans une guerre avec eux.

« C’est vrai, mais il faudrait réussir à tempérer un minimum les choses. »

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