Qui peux juger sans connaître ? | Cassandra

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ally avait encore poussé trop loin les limites de son corps, ce qui n’aurait pas posé de problème vingt ans plus tôt, et avant une rencontre mouvementée avec une chimère en colère… Et si elle avait survécu, sa jambe endommagée lui donnait régulièrement du fil à retordre. La sorcière avait été alitée bien trop longtemps à son goût à l’hôpital sorcier de New-York, et ce malgré la très appréciable compagnie de son médicomage attitré, qui avait plus ou moins réussit à suffisamment la distraire pour qu’elle ne tente pas d’échapper à son lit tous les jours.
Une amitié s’était créée par la force des choses, ce qu’elle ne regrettait pas. En plus d’être un bon ami, Marlon était un excellent médicomage, ce qui lui évitait de retourner trop souvent à l’hôpital qu’elle n’aimait pas, du tout. D’autant plus qu’elle n’avait cessé d’éviter les rendez-vous pour un psychomage qu’on lui avait fortement recommandé suite à son accident « traumatisant ». Elle n’avait pas besoin de ça.
Marlon était donc un peu devenu son associé-aide-soigneur, lorsque les expériences de Lally tournait au vinaigre.

C’est avec une jambe traînante et à cours de médicaments qu’elle transplane devant la maison des Vablatsky, toquant à la porte avec détermination. Ce n’est pas Marlon qui ouvre, mais son épouse, que Lally ne connaissait que de vue et de réputation.

« Miss Vablatsky, je cherche à parler à Marlon, est-ce qu’il est là ? »

Sursautant, elle sort précipitamment de sa poche une montre à gousset qui semblait avoir vécu, soupirant de soulagement lorsqu’elle voit que l’heure n’est, ni indécente, ni celle de manger. Elle n’allait pas non plus déranger le couple à n’importe quelle heure, elle n’était pas à ce point perdue dans son monde… Quoique. Elle était définitivement capable de le faire. Quand Eulalie avait une idée derrière la tête, rien ne pouvait l’en détourner, ni heure ni convenances.

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ally espérait que Marlon soit présent, elle n'avait pas pensé à le prévenir qu'elle voulait passer parce qu'elle n'avait rien prévu, avait juste attendu que la douleur devienne trop peu supportable, au dernier moment, pour réagir. Elle avait même du ressortir sa canne pour marcher plus facilement, et avait passé tout le chemin à râler contre les créatures magiques. Heureusement qu'elles ne pouvaient pas se balader aussi librement aux Etats-Unis que dans certains pays qu'elle avait visité -même si, avec ces histoires de Newt Scamander... Heureusement, cela appartenait au passé, et Lally se forçait pour le moment à se satisfaire de sa vie en tant que professeur. Finalement, cela n'était pas autant un calvaire qu'elle ne l'avait prévu, il y avait un certain nombre de défis à s'occuper de classes de jeunes sorciers tous différents, à tenter de les intéresser dans sa matière. Cela n'était pas aussi passionnant que briser des sorts mais... Il fallait bien que quelqu'un transmette son savoir aux nouvelles générations. Sans eux, comment la magie pourrait-elle perdurer, comment les génies pourraient-ils s'élever ? Les britanniques avaient Albus Dumbledore, et les américains avaient Eulalie Hicks. Même si cela n'avait as été son premier choix, elle comptait bien faire de son mieux. Les élèves dépendaient d'elle, après tout.

La réponse de l'épouse de son ami, malheureusement, n'est pas celle qu'elle attendait. « Mille Gorgones ! » s'exclame-t-elle, embêtée. « Je savais que j'aurais du passer à l'hôpital... » râle-t-elle pour elle-même, mais elle avait une fois encore été trop têtue. Elle préférait consulter Marlon hors de ces murs, loin des mauvais souvenirs et des blessés. Elle admirait sa capacité à retourner tous les jours en ces lieux pour son travail.

« Je venais faire refaire mon ordonnance... Et lui rendre un prêt, aussi. Un livre sur les sorts médicinaux que j'ai utilisé comme référence pour un de mes cours. » Elle sort de son sac à main sans fond un énorme volume à la reliure bleue foncée. « Je pourrais attendre, sans doute, oui... » C'était moins une question qu'une affirmation. Sans avoir particulièrement conscience qu'elle puisse déranger, Eulalie regarde la jeune femme comme si elle attendait qu'elle l'invite à entrer chez elle.

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