C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin. (Adalbert)

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

Il y avait un milliard de pensée qui tournaient encore et encore dans l’esprit de Ethan ces derniers temps et on ne pouvait clairement pas dire que c’était une bonne chose. En grande partie parce que ces pensées ne tournaient pas essentiellement autour de son travail et que l’Auror avait conscience qu’il n’était peut-être pas le plus investi. Qu’il manquait d’investissement en effet, même s’il n’avait pas l’intention de ne pas répondre aux demandes de ses supérieurs. Il comptait évidemment mener sa mission à bien, même si c’était de plus en plus difficile pour Ethan de supporter les fidèles de Salem. Et justement, c’était bien parce qu’il se rendait bien compte de leur danger et du fait qu’ils ne devraient même pas exister, qu’il avait l’intention de mener sa mission à bien.

Cela dit, il ne pouvait pas nier que ses pensées autour n’interférait pas un peu avec son travail. Et le pire, c’était que ça ne concernait pas que Elizabeth et le fait qu’ils devaient se marier prochainement. Pas seulement elle, tout du moins, puisque forcément ça la concernait quelque peu. Milla emplissait ses pensées, c’était déjà le cas avant, mais ça l’était d’autant plus maintenant qu’ils… et avec tout cela, il y avait ce fort sentiment de culpabilité qui ne quittait pas le jeune Auror. Le jeune homme avait conscience qu’il ne pouvait pas laisser une telle situation ainsi, qu’il ne pouvait pas se permettre d’être avec Elizabeth et la tromper sans vergogne comme cela avec Milla. Mais en même temps, il ne parvenait pas à se décider à faire un… choix. Le choix le plus logique serait d’arrêter définitivement les frais avec la belle Milla et se préoccuper seulement de sa fiancée, qu’il allait épouser, qu’il devait épouser. Mais en même temps, il était évident qu’il ne pouvait pas juste tirer un trait sur la jeune femme. Il s’était foutu dans une merde noire et il n’avait aucune idée de comment il pouvait s’en sortir, alors tant qu’il ne savait pas sur quel pied danser… il danser sur tous les pieds. Et il tentait tant bien que mal de prendre sur lui pour que Elizabeth ne se doute de rien, ne pouvant pas s’empêcher de se montrer soulagé quand elle était absente de l’appartement et que lui s’y trouvait.

Il profitait de la solitude chez lui donc, Elizabeth était sortie pour il ne savait plus quelle raison en rapport avec leur mariage et lui, il avait prétexté qu’il avait du travail pour rester là. Et… en fait il n’avait pas grand-chose à faire. Enfin, si, Ethan pourrait très bien trouver quelque chose pour s’occuper, mais il se laissait pleinement prendre dans tout ce remu ménage dans son esprit. Jusqu’à ce qu’on vienne frapper à la porte, qu’il alla ouvrir.

« Adalbert ? » Il ne posait pas vraiment la question, il laissait simplement entrevoir la surprise de voir ce sorcier devant sa porte, même si en soit, ce n’était pas si surprenant que ça. « Tu fais quoi ici ? » Oh, il avait sa petite idée et il n’aimait pas ça.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

I

l n'était pas toujours simple pour Adalbert de lever le nez de ses manuscrits et de "voir le monde"... même s'il savait que la réponse à nombre de ses questions se trouvaient justement dans le monde en question. Il était parfois si absorbé dans ses recherches qu'il en oubliait la notion du temps, et il pouvait parfois s'écouler des jours, voire des semaines sans qu'il sorte de chez lui, et sans qu'il réalise forcément qu'il avait joué les ermites pendant si longtemps. C'était plus fort que lui, et c'était toujours un certain effort pour lui que de quitter sa bulle afin d'agir comme quelqu'un de... disons civilisé... en s'appliquant ne serait-ce qu'à adresser à ses proches le minimum d'attention qu'ils étaient en droit de réclamer de sa part. C'était à peine si ses parents le voyaient, parfois, et ses amis, n'en parlons pas. Ce n'était clairement pas pour rien qu'il n'en avait que très peu... Et Elizabeth était de ceux-là. Et il n'avait certainement pas envie de perdre cette amitié. Elizabeth avait ce quelque chose en plus (rien de romantique dans cette considération, précisons-le, l'amour n'intéressait Adalbert que dans ce qu'il pouvait impliquer en termes de magie, et ça s'arrêtait là, il n'avait pas le temps pour plus). Leurs conversations étaient faites de débats, de questionnements, d'argumentaires, un brainstorming en règles comme Adalbert en avait besoin au quotidien, et il n'avait pas envie de perdre le lien tout particulier qu'il avait avec elle, raison pour laquelle il avait fait le choix de passer chez elle à l'improviste.

La démarche était assez hasardeuse, mais il avait décidé de faire d'une pierre deux coups. Il avait des courses à faire dans le coin dans tous les cas, alors autant tenter le coup, après tout... Même si Elizabeth ne l'accueillerait peut-être pas à bras ouverts. Quand bien même c'étaient les vacances scolaires, la jeune femme avait fort à faire, il le savait, avec la préparation de son mariage, notamment. Mais justement, elle avait peut-être besoin d'être un peu distraite de ces considérations prosaïques et serait contente qu'on vienne l'en tirer même un petit moment ? On ne sait jamais.

Il avait frappé à la porte, quoi qu'il en soit, mais Elizabeth ne l'accueillit pas. A la place, c'était Ethan qui se trouvait de l'autre côté de la porte. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Adalbert avait presque toujours connu Elizabeth avec Ethan, et Ethan avait toujours cordialement détesté Adalbert. Le temps n'arrange pas toujours certaines réalités. Mais Adalbert n'avait que faire, au bout du compte, de ce que le fiancé d'Elizabeth pensait de lui.

-Je suis venu voir Elizabeth, évidemment. Elle est là ?

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Il venait voir Elizabeth… évidemment. Ce évidemment ne manqua pas d’agacer Ethan. Sans raison, sans doute, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’y avait pas grand-chose chez Adalbert qui n’agaçait pas Ethan de toute manière. C’était le cas depuis le premier jour où ils s’étaient connus. Enfin, le jeune homme ne se rappelait plus exactement de quand ils avaient fait connaissance, mais en même temps c’était parce qu’ils se connaissaient depuis très longtemps à présent. Le fait que le jeune homme était proche de sa fiancée jouait dans le fait qu’il ne l’appréciait pas. Ce qui était sans doute horrible de sa part, de se permettre de se montrer jaloux envers les fréquentations de Elizabeth alors que de son côté… il avait une autre femme dans la tête et dans le corps même, mais tant pis. Il n’y pouvait rien, le jeune homme ne pouvait pas contrer ses sentiments. Il n’y pouvait rien, il n’appréciait aucunement l’homme qui se trouvait à sa porte.

« Non, elle n’est pas là. » Répondit-il, sans chercher spécialement à se montrer aimable. « Elle avait des choses à régler pour notre mariage. »

Ethan ne mentionna pas sans raison leur mariage. Quand bien même il était évident que le jeune homme n’avait rien d’un mari idéal et sans doute que Elizabeth méritait vraiment un autre époux, mais ce n’était pas la question pour le moment. Il avait simplement envie de rappeler que Elizabeth était sa fiancée à Adalbert. Ethan n’avait aucune raison de douter de la relation de sa fiancée et de l’homme, il savait bien qu’ils n’étaient qu’amis, mais ça ne changeait rien à ce qu’il ressentait. Et Ethan n’avait pas spécialement envie de changer ce qu’il pensait non plus, il fallait bien l’avouer.

« Tu veux l’attendre ? Je ne sais pas trop pour combien de temps elle a. » Si ça ne tenait qu’à lui, le jeune homme se contenterait sans doute de fermer la porte et de laisser Adalbert dans ses préoccupations.

Mais en même temps, si Elizabeth rentrait dans quelques minutes et apprenait qu’elle avait raté de peu son ami, il y avait de forte chance qu’elle soit déçue. Et… Ethan n’avait aucune envie qu’elle le soit, alors autant qu’il fasse l’effort de faire entrer son ami chez eux. Même si clairement, ce n’était pas quelque chose qui le faisait sauter de joie, bien au contraire. Moins il voyait Adalbert, mieux il se portait. Mais pour Elizabeth, il concevait de faire quelques efforts. De toute façon, depuis presque toujours il supportait la présence de l’ami de sa fiancée juste pour elle, parce qu’il savait qu’elle tenait à lui. Sans qu’il ne comprenne vraiment ce qu’elle lui trouvait, mais Ethan avait quand même conscience qu’il faisait sans doute preuve d’une grande mauvaise foi. Dans tous les aspects de sa vie, sans aucun doute, sans qu’il n’ait spécialement envie d’y penser pour le moment.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

B

on, Elizabeth était donc absente. Si Adalbert avait su, il est certain qu'il n'aurait pas pris la peine de venir frapper à cette porte et se serait épargné la déconvenue de se retrouver en tête-à-tête avec Ethan, à qui il n'avait jamais rien à dire, parce qu'il avait le sentiment que chacune des paroles qu'il avait à lui adresser était teintée d'hostilité. Est-ce que c'était lui ou bien l'Auror avait évoqué son mariage d'une drôle de manière ? Adalbert n'était pas vraiment doué pour identifier ce genre de chose, alors il n'irait pas prétendre qu'il était convaincu qu'Ethan soit jaloux, mais il ne trouvait pas cette précision très utile, surtout parce qu'elle ne précisait rien du tout.

Bien sûr, Adalbert savait parfaitement que son amie et son interlocuteur se marierait bientôt, et même s'il n'était pas convaincu qu'Ethan sache réellement la rendre heureuse, il leur souhaitait évidemment le meilleur à tous les deux. Mais "des choses à régler pour notre mariage", ça voulait tout et rien dire, et surtout, ça n'indiquait pas vraiment à Adalbert si elle en aurait pour longtemps ou pas. Ceci dit, il préféra ne poser aucune question supplémentaire. Adalbert avait besoin, toujours, d'entrer dans les détails, mais ce besoin se manifestait surtout au sujet de faits qui avaient le don de vraiment l'intéressait. Le mariage, pour ainsi dire, le laissait indifférent.

-Il faut bien que l'un de vous se dévoue, répondit Adalbert dans un haussement d'épaules.

Sa remarque n'était pas utile mais il n'avait su se retenir de la prononcer. Forcément, Adalbert ne voyait la situation que de l'extérieur, alors il n'était clairement pas le mieux placé pour donner son point de vue, pour autant il n'éprouvait aucun scrupule à le faire, et en l'occurrence, il avait quand même le sentiment qu'Elizabeth était bien plus investie dans ce mariage que son fiancé. La preuve, il était là, chez eux, quand Elizabeth réglait ces déplaisantes affaires toute seule.

Adalbert hésita très sincèrement à accepter l'invitation de son interlocuteur à attendre. D'un côté, il n'avait pas envie de passer à l'occasion de bavarder un peu avec son amie si celle-ci devait revenir d'ici quelques minutes, d'un autre côté, il n'avait aucun envie de passer plus de temps que nécessaire avec son interlocuteur. A part se regarder en chiens de faïence tous les deux, il avait un peu de mal à voir en quoi une éventuelle discussion entre eux pourrait bien être constructive.

-D'accord, je vais l'attendre un peu ici, on verra bien.

Si le temps se faisait trop long, il s'en irait, voilà tout. Faire des impolitesse à Ethan Bryce n'était pas une perspective éprouvante à vrai dire.

-Alors dis-moi, comment vas-tu ?

Ils étaient bien contraints d'engager la conversation à présent.

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La remarque de Adalbert ne manqua pas de piquer quelque peu Ethan dans son égo. Il fallait bien que l’un d’entre eux se dévoue. Qu’est-ce qu’il entendait par-là ? Que Ethan n’en faisait pas assez ? Qu’il ne s’investissait pas assez ? Sans doute que l’homme avait de bonne raison de souligner ce détail et il n’avait peut-être pas tort, mais en même temps le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’être piqué. Ce n’était pas qu’il comptait laisser toutes les affaires sur les épaules de Elizabeth, et il avait conscience que par instant il n’était pas aussi impliqué qu’il le faudrait… mais il considérait vraiment que Adalbert n’avait absolument pas son mot à dire. Cela dit, Ethan décida de ne rien répliquer à sa remarque, ça ne servait à rien qu’il le dise.

Comme il cacha du mieux qu’il pouvait sa déception quand l’ami de sa fiancée accepta de l’attendre un peu. En un sens, il espérait que Elizabeth n’allait pas arriver de sitôt et que Adalbert allait s’impatienter de l’attendre, et décider de s’en aller ensuite. Parce qu’il n’avait pas spécialement envie de se coltiner la présence du jeune homme pendant un long moment. Mais il ne pouvait pas le mettre à la porte non plus, ça ne se faisait pas. Alors… eh bien, il allait simplement prendre son mal en patience. Heureusement que son travail d’Auror lui exigeait une patience hors pair, il avait l’habitude.

« Oh, je vais plutôt bien. » Répondit-il alors, parce qu’il n’avait aucune raison de ne pas répondre à son interlocuteur. « Je croule sous le travail en ce moment, c’est pas évident. » Ajouta-t-il, même s’il n’avait pas forcément besoin de le dire. Mais… c’était une manière pour lui de préciser qu’il était un homme occupé (qui ne se contentait pas d’écrire des bouquins et faire des recherches sur il ne savait quoi), et donc que c’était pour cette raison qu’il comptait sur Elizabeth pour beaucoup de chose. Même si sa fiancée ne manquait pas d’être un peu occupée aussi de son côté, bien sûr. « Et toi ? Tu deviens quoi ? » Demanda-t-il, avant de reprendre. « Je te sers quelque chose ? »

Le jeune homme devait quand même tenter de se montrer un minimum accueillant. Ça ne lui faisait pas plus plaisir que ça, au fond, mais il n’avait pas trop le choix dans tous les cas. Il n’avait pas envie qu’on puisse s’imaginer que Ethan n’était pas un bon hôte, surtout avec un ami précieux de sa fiancée. Et si jamais Elizabeth rentrait bel et bien dans quelques minutes, il n’avait pas envie qu’elle pense qu’il n’avait pas pris la peine de bien accueillir son ami. Bref, il faisait des efforts donc, même si ça ne li faisait pas plus plaisir que ça. Quand bien même, avec tout ce qu’il devait subir au quotidien, ce n’était pas grand-chose de supporter Adalbert pendant quelques minutes. Il faisait bien pire avec les fidèles de Salem.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

E

than allait plutôt bien. Tant mieux pour lui... Au fond, Adalbert s'en fichait pas mal. Que le jeune homme se porte comme un charme ou soit au bord du goufre, cela le laissait totalement indifférent, mais quelque part, il valait mieux qu'il obtienne cette réponse de la part de son interlocuteur... parce qu'il n'aurait pas apprécié avoir besoin de prétendre se soucier de son sort et le laisser lui tenir la jambe pendant qu'il lui raconterait ses malheurs. Enfin, dans tous les cas, même si le jeune homme devait aller mal, le théoricien de la magie se doutait qu'il ne prendrait pas la peine de lui en parler, et c'était parfait comme cela. La dynamique de leur relation reposait sur le fait qu'ils s'en disaient le moins possible l'un sur l'autre et se toléraient à peine. L'air de rien, c'était un excellent compromis.

L'homme ajouta qu'il croulait sous le travail. Adalbert se demandait si Ethan ne le précisait pas uniquement afin de lui faire comprendre que c'était pour cette raison qu'il n'avait pas le temps de préparer son propre mariage, de se concentrer sur l'organisation de ce dernier. Pour Adalbert, ce n'était pas une excuse. Elizabeth aussi avait un travail, et un travail accaparant, ça ne l'empêchait pas pour autant de prendre le reste à bout de bras. Ceci dit, il pouvait bien l'accorder à Ethan, en effet. Il devait bel et bien crouler sous le travail en ce moment. Au vu de la situation, n'importe quel Auror digne de ce nom était forcément accablé de travail, et c'était une chose qu'Adalbert sacait resepcter, même s'il avait un rapport ambigu au travail d'Auror, notamment parce que sa mère en avait été une, et cela avait parfois occasionné quelques frictions. Enfin bref, ce n'était pas un sujet sur lequel il avait grande envie d'épiloguer quoi qu'il en soit, ce serait même tout l'inverse, plutôt.

-Si tu as du thé, je veux bien, répondit Adalbert à son interlocuteur.

S'il devait vraiment rester ici en tête à tête avec Ethan... il préférait au moins pouvoir se délecter d'une boisson chaude, disons que ce serait une bien maigre consolation, en soi... même si ce ne serait sans doute pas suffisant malgré tout, à la vérité.

-Et moi... je ne sauve pas le monde, je te le concède, répondit Adalbert quand son interlocuteur lui demanda ce qu'il devenait, sachant bien que même en expliquant dans le détail ce qu'il faisait et l'utilité que ses travaux pouvaient bien revêtir exactement. Mais le travail ne manque pas malgré tout. Je poursuis mes recherches, j'étoffe mes ouvrages...

Et c'était un travail sans fin, car n'importe quelle réponse à ses questionnements entraînait de nouveaux questionnements encore, tout simplement.

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Puisque Adalbert désirait du thé, Ethan n’avait pas d’autres choix que de lui préparer cette fameuse tasse de thé. Le jeune homme en profita en même temps pour se préparer une tasse de café, parce que c’était une boisson chaude qui lui convenait bien mieux. Il n’avait pas spécialement envie que le jeune homme s’éternise, mais malheureusement il ne pouvait pas juste se permettre de le jeter dehors. Il ne savait vraiment pas ce que Elizabeth lui trouvait, mais il n’avait pas le choix que d’accepter l’ami de sa fiancée. Enfin, il espérait cela dit qu’ils n’allaient pas discuter trop longtemps, parce qu’il sentait déjà que ça l’agaçait prodigieusement.

Une fois servi, Ethan écouta ce que l’homme avait à dire. L’Auror serra un peu des dents en entendant l’homme affirmer qu’il ne sauvait pas le monde, c’était le genre de pique qu’il n’appréciait pas, même si au final il faisait la même chose de son côté. L’homme précisa donc qu’il avait du travail, qu’il poursuivait ses recherches et prenait la peine d’étoffer ses ouvrages. Soit, c’était une bonne chose pour lui. Enfin, en même temps, Ethan n’en avait que faire en un sens. Il avait toujours eu du mal à se dire que le travail de cet homme était vraiment intéressant. Certes, la théorie c’était une bonne chose en un sens, mais il ne parvenait pas à se dire que Adalbert puisse vraiment faire un travail utile alors que de son côté, il sauvait la vie de personne.

« Eh bien, je te souhaite bon courage alors. » Se contenta-t-il de répondre. Parce qu’il ne pouvait pas vraiment dire grand-chose de plus que cela en un sens, il n’avait aucune envie de compatir au fait que l’homme avait potentiellement du pain sur la planche. Alors qu’il se contentait de théoriser la magie. C’était important, bien sûr, mais ça n’était pas vraiment suffisant non plus. « Tu vas bientôt sortir un nouveau livre ? » Demanda-t-il alors.

Non pas qu’il en avait réellement quelque chose à faire, mais en même temps il se disait que c’était un moyen comme un autre de faire la conversation. Si Adalbert prenait la peine de rester ici et s’il n’avait pas d’autres choix que de supporter sa présence, au final c’était bien mieux qu’ils prennent la peine de discuter même si ce n’était pas vraiment quelque chose de si intéressant que ça. C’était toujours mieux que de se contenter de rester là, chacun à boire sa boisson et se regarder dans le blanc des yeux. Le temps allait potentiellement passer un peu plus vite s’ils prenaient la peine de se parler un peu, même si c’était pour parler seulement des livres de Adalbert, que Ethan n’appréciait pas plus que ça (mais il manquait d’objectivité dans tous les cas) et qu’il ne prenait vraiment pas la peine de lire. Mais bon… la théorie de Adalbert lui semblait pas assez passionnante, sans doute pas assez… noire.

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A

dalbert sirota sa tasse de thé avec d'autant plus de satisfaction que ce n'était pas la boisson qu'Ethan avait lui-même choisie... lui apporter ce qu'il souhaitait devait forcément, par conséquent, lui demander un effort supplémentaire. C'était facile, comme moyen de satisfaction, mais si Adalbert ne se contentait jamais de peu, dans ce genre de situation, il parvenait à retirer un minimum de satisfaction, ce qui n'était pas un moindre luxe, loin de là. Et il était bien content, par ailleurs, de pouvoir savourer sa tasse de thé. Il avait bien besoin de cela pour supporter la conversation qui allait suivre et qui n'avait pas la moindre chance de le stimuler, de quelque manière que ce puisse être.

Il afficha un fin sourire quand Ethan lui souhaita bon courage. Peut-être qu'il se méprenait totalement sur la question, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'Ethan ne pensait pas le moindre mot qu'il prononçait, peut-être parce que, de son côté également, il prenait vraiment sur lui pour ne pas envoyer son interlocuteur sur les roses. Chose qui lui était facilitée par le fait que le théoricien de la magie n'était pas de nature, dans tous les cas, à sauter à la gorge des gens. Et il se devait bien de faire ce genre d'effort, ne serait-ce que pour Elizabeth... quand bien même il estimait qu'elle serait sans doute bien plus heureuse sans lui (manque d'objectivité, quand tu nous tiens).

Bref, ils allaient poursuivre l'échange de civilités tant qu'ils le pouvaient dans tous les cas. Ils n'avaient rien de véritablement mieux à faire quoi qu'il en soit en attendant le retour d'Elizabeth. Et s'il fallait parler de son travail, ce n'était pas le pire sujet à aborder. Bien au contraire, même, car de toute façon et de manière générale, Adalbert ne vivait que pour son travail ou presque. Après, ça avait de fortes chances d'ennuyer Ethan, mais même si ça devait être le cas, eh bien... Adalbert s'en fichait royalement, vraiment. Parce que lui aimait parler de son travail. Il préférait le faire en compagnie de personnes intéressées, certes, mais il n'irait pas dire que le fait d'agacer et d'ennuyer l'Auror lui déplaisait vraiment, bien au contraire.

-Bientôt, c'est vite dit, j'ai encore beaucoup de travail à faire avant ça. Et je mène plusieurs travaux de recherche en même temps. Dans tous les cas, je n'écris pas des livres pour écrire des livres, uniquement pour partager le savoir que j'ai pu accumuler, alors je n'attends pas spécialement après ma prochaine publication.

Il gagnait bien assez grâce à son ouvrage de référence, étudié dans la plupart des écoles de magie, et réédité régulièrement, alors il n'avait pas réellement besoin de s'inquiéter de cela.

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Puisqu’ils n’avaient pas d’autres choix que de se retrouver là tous les deux, à parler de banalité, en attendant que la fiancée de l’homme rentre enfin pour pouvoir s’occuper de son ami… Ethan préférait largement qu’ils discutent rapidement. C’était quand même mieux que de se contenter simplement d’un silence gênant. Donc oui, le jeune homme prit la peine de questionner son interlocuteur avec son nouveau livre, même s’il était évident que le jeune homme n’en avait clairement rien à faire de cette publication. Il s’en foutait vraiment de savoir si l’homme allait bientôt être publié ou non, en dehors du fait que si c’était pour bientôt, peut-être que le jeune homme allait avoir beaucoup de travail et donc il allait être concentré à faire autre chose que de venir lui casser les pieds. S’il pouvait s’enterrer dans une grotte pour terminer ce qu’il faisait, ça arrangerait bien ses affaires.

Adalbert lui affirma qu’il avait beaucoup de travail à faire avant. Ouais… donc, il avait du pain sur la planche, mais ça ne l’empêchait pas de venir à l’improviste dans l’appartement du couple. Ça n’arrangeait pas les affaires de Ethan donc, qui aimerait bien qu’il se fasse oublier pendant quelque temps, histoire de. Même si par chance, l’Auror ne tombait quand même pas si souvent que ça sur l’ami de sa fiancée, Elizabeth savait bien qu’ils ne pouvaient pas vraiment se supporter et qu’il valait mieux qu’ils ne se croisent pas trop souvent ;

« Tes travaux portent sur quoi en ce moment ? » Demanda-t-il, en se retenant de lui balancer que clairement, il n’en branlait pas vraiment une et il se contentait de se reposer sur les lauriers de son premier ouvrage.

Ce qui était faux, Ethan savait bien que Adalbert n’était pas le genre d’homme à ne rien faire du tout, au contraire il passait son temps à travailler encore et encore. Mais mauvaise foi oblige, il était impossible pour l’Auror de reconnaître ce détail, il n’avait aucune envie de mettre en avant quoi que ce soit vis-à-vis de son interlocuteur. Cela dit, sa question était sincère quand même. Après tout, puisqu’ils parlaient et parce qu’ils n’avaient pas spécialement d’autres choix que discuter, Ethan devait bien avouer qu’il pouvait quand même être intéressé par les travaux de son interlocuteur. On ne savait jamais après tout, ça pouvait potentiellement être intéressant. Et puis, de toute façon, on n’allait pas se mentir, ça allait leur permettre de faire passer le temps. Et puis, peut-être que ça pouvait réellement être intéressant, peut-être que le jeune homme pourrait apprendre quelque chose. Et au vu de la situation, ça pouvait lui être utile. Enfin, évidemment, il n’allait pas affirmer ça à haute voix, le jeune homme se contentait simplement de dire tout cela sur le ton de l’indifférence. Ce qui était le cas aussi, s’il avait le choix il préfèrerait largement s’épargner une telle discussion. Mais puisqu’il n’avait pas le choix.

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A

dalbert n'allait pas s'en cacher, il était étonné d'entendre son interlocuteur l'interroger au sujet de ses travaux. Il était convaincu que ces derniers n'éveillaient pas l'ombre du moindre intérêt à Ethan. Ceci dit, ça lui était égal, si ce qu'il avait à dire n'intéressait pas l'Auror, ce n'est pas pour autant que le théoricien de la magie n'allait pas lui parler en long, en large et en travers de ses travaux. Quiconque le connaissait un tant soit peu savait que si on ne voulait pas l'engager dans une conversation particulièrement assommante, il valait mieux éviter d'aborder le sujet de ses différents travaux.

Il était toujours intarrissable à ce sujet, et pour cause, même quand il prenait la peine d'avoir une interaction sociale, ses pensées allaient toujours à ses travaux, alors quand il pouvait combiner les deux, il était aux anges. Et en l'occurrence, l'idée d'ennuyer profondément Ethan en s'épanchant sur ses travaux était un bonus. Il ne cherchait pas à plaire à Ethan, tout comme il ne cherchait pas à l'intéresser vraiment. Non, il ne le cherchait même pas du tout. Le jeune homme avait bien l'intention de mettre la machine en route et de ne l'arrêter qu'au retour d'Elizabeth. Au moins, ça aurait le mérite de l'occuper. Parce que sinon, ils allaient se contenter de se regarder dans le blanc des yeux pendant des heures, et ce serait particulièrement dérangeant.

Enfin... en espérant quand même qu'il n'ait pas des heures à attendre avant de revoir son amie, parce que pour le coup, et même s'il adorait discuter des différentes théories qu'il élaborait et creusait, il n'avait pas envie non plus de s'imposer la présence d'Ethan trop longtemps. Dans tous les cas, il avait malgré tout l'intention de répondre longuement et précisément à la question de son interlocuteur. Car si la question était en soi très courte, la réponse pouvait en revanche être très longue.

-J'étudie la magie primitive, celle qui s'exempt de baguette magique. Je travaille en collaboration avec une chercheuse renommée, une ancienne briseuse de sorts. Je me suis penché sur les magies anciennes en me penchant pour le moment sur les manifestations ancestrales et préhistoriques. Je suis également entré en contact avec plusieurs fabricants de baguettes afin de mesurer l'incidence d'un objet sur une magie contrôlée. C'est un sujet vaste et fascinant. Quand on remonte aux sources de la magie on en trouve des traces avant même les premières traces de l'existence humaine, c'est captivant.

Et ce n'était qu'un résumé global d'un travail bien plus détaillé et fourni. Il suffisait de constater combien le carnet d'adresse d'Adalbert était fourni, tous les entretiens qu'il devait passer, et tous les livres dont il avait amorcé la lecture afin de donner de la teneur à se travaux et ne pas empiéter sur celui d'autres théoriciens de la magie.

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En réalité, Ethan n’en avait que peu à faire des travaux de son interlocuteur, mais il n’avait pas spécialement envie qu’ils passent leur temps à parler de Elizabeth et de leur mariage. Quand bien même, ça lui plairait vraiment de dire encore et encore qu’il aimait Elizabeth, juste parce qu’ils ne s’entendaient pas avec Adalbert. Au moins, le fait de parler des travaux du sorcier, ça permettait un peu de meubler la discussion, de laisser parler l’homme sans que Ethan n’ait spécialement besoin de parler. L’Auror n’avait donc qu’à se contenter de l’écouter parler, en y prêtant qu’une attention relative. Ce n’était pas en soit contre les recherches en elle-même, mais clairement Ethan n’était pas spécialement intéressé par ces recherches. L’homme lui expliqua qu’il cherchait des informations sur la magie primitive, celle qui avait lieu sans baguette, celle qui avait même lieu avant l’arrivé de l’homme dans l’histoire. La magie ancienne donc et sans doute puissante. Visiblement, Adalbert travaillait avec une ancienne briseuse de sorts renommée, tant mieux pour lui donc. Il avait même pris la peine de chercher des contacts parmi les fabricants de baguette, afin de se pencher sur l’utilisation d’un objet dans le but de concentrer la magie.

En un sens, l’Auror devait bien reconnaître que ça pouvait très bien être intéressant, le souci résidait surtout dans le fait que cela venait de cet homme en lui-même et donc c’était toujours un peu plus complexe pour lui d’être intéressé par quelque chose. Il était curieux de nature, mais Ethan se penchait plus sur les actions présentes, plutôt que sur des histoires, des choses d’autrefois. Ils n’avaient clairement pas la même façon de voir les choses.

« Et avec tout ça, tu arrives encore à avoir le temps de venir ici ? » Demanda-t-il. Ce n’était pas réellement dit méchamment, mais en même temps on ne pouvait pas dire que l’Auror portait son interlocuteur dans son cœur. Il n’avait aucune envie de l’attaquer frontalement, mais en même temps, il ne pouvait pas s’empêcher de lui envoyer des piques. « C’est une prouesse quand même. Tu te donnes beaucoup de mal. Je serais bien déçu de te faire perdre du temps. »

Ça c’était en grande parti pour dire que s’il décidait finalement de s’en aller et de ne pas attendre Elizabeth, il n’allait clairement pas le retenir. Ça l’arrangerait même qu’il s’en aille sans chercher à être poli ou il ne savait quoi d’autre. Mais en même temps, Ethan disait ça sans le croire réellement, sans se dire qu’il allait bel et bien partir… malheureusement, s’il y avait quelque chose que Adalbert trouvait important en dehors de ses recherches et il ne savait quoi d’autre se rapportant à ses bouquins, Ethan savait que c’était Elizabeth. Même si, par chance pour l’Auror, il ne passait pas chez eux constamment justement parce qu’il avait beaucoup de travail. Ça l’arrangeait beaucoup, moins il le voyait mieux il se portait. Sachant qu’heureusement, Ethan avait aussi beaucoup de travail qui l’empêchait d’être chez lui tout le temps.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

A

dalbert ne rencontrait pas de problème à parler dans le vide. Il le faisait bien souvent. Il lui arrivait d'ailleurs de parler tout seul, voire d'avoir des conversations avec lui-même quand il était à son étude. C'était sa manière bien à lui de mettre ses idées en ordre, de les organiser et de pousser plus loin sa réflexions. Au fil du cheminement de pensées qu'il lui arrivait de verbaliser, il parvenait à y voir plus clair et à progresser dans son travail. Alors en soi, oui, il pouvait bien discuter de ce qui l'animait avec absolument n'importe qui, sans attendre forcément en retour une attention particulière de la part de ses interlocuteurs, d'autant qu'il savait qu'il avait tendance à parler trop et que souvent ses interlocuteurs perdaient le fil, ou bien ne s'intéressaient tout simplement pas.

Ceci dit, il était tout de même plus plaisant de faire l'étalage de ses idées et de ses recherches auprès de quelqu'un qui en avait quelque chose à faire, et de toute évidence, ce n'était pas le cas d'Ethan. Adalbert aurait apprécié que son interlocuteur rebondisse sur au moins une des observations qu'il avait faites, le temps serait sans doute passé plus vite ainsi, mais à la place, il choisit de lui adresser une remarque qui en disait long sur le plaisir qu'il avait à l'accueillir chez lui dans l'attente de sa fiancée, c'est-à-dire aucun.

Pourtant, oui, c'était un fait, peu importe la charge de travail qu'il s'imposerait, Adalbert trouverait toujours du temps pour sa meilleure amie. Parler avec elle n'était jamais du temps perdu, par ailleurs. Contrairement à Ethan (décidément, qu'est-ce que ces deux-là faisaient ensemble, c'était vraiment un mystère pour le théoricien de la magie), Elizabeth s'intéressait très sincèrement à ses recherches. Elle était brillante, elle avait très souvent d'excellentes idées. Grâce à elle, il était arrivé plus d'une fois à Adalbert de dépasser un problème épineux, parce qu'elle réfléchissait d'une manière différente, et qui complétait bien la sienne.

-Le temps que je passe avec Elizabeth n'est jamais du temps perdu, répondit tranquillement Adalbert qui sentait bien qu'Ethan voulait le mettre à la porte. Mais l'écrivain avait fait tout ce chemin pour voir sa meilleure amie, ce n'était certainement pas pour s'en aller maintenant. D'autant que cela serait faire bien trop de plaisir à l'Auror. Et ça ne le tentait pas particulièrement, en toute honnêteté. Le temps que je passe avec toi en deviendra si je m'en vais maintenant sans l'avoir vue, ajouta-t-il alors simplement.

Si Ethan voulait faire sa vie pendant qu'Adalbert attendait, soit, mais lui ne partirait pas dans tous les cas, il n'en était pas question.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

Ethan avait conscience qu’il faisait preuve de beaucoup de mauvaise foi. C’était comme ça, il était jaloux et il était clairement mal placé pour l’être. En soit, il savait parfaitement bien que Adalbert et Elizabeth n’avaient rien d’autre qu’une grande amitié. Mais il ne parvenait pas à supporter Adalbert, et donc dans cette condition il faisait preuve d’une mauvaise foi. En soit, il était vraiment possible que les recherches de Adalbert soient particulièrement intéressantes, mais Ethan n’avait aucune envie de se pencher là-dessus et de lui faire le plaisir.

La seule chose que l’Auror voulait là, c’était être tranquille chez lui. Dans l’idéal, il faudrait réellement que sa fiancée revienne, pour qu’il soit parfaitement tranquille. Parce que malheureusement, le jeune homme n’avait vraiment pas l’intention de s’en aller et il ne manqua pas de le préciser en plus en affirmant que le temps qu’il passait en compagnie de Elizabeth n’était jamais du temps perdu, mais qu’il aurait perdu ce temps s’il partait maintenant après avoir passer du temps en sa compagnie à l’attendre. Ethan savait bien qu’il ne devait pas répliquer à cette « attaque subtile ». Clairement, Adalbert précisait bien qu’il n’allait pas s’en aller et ça l’agaçait clairement. Ethan avait envie d’être tranquille, mais il n’allait pas pouvoir l’être. Surtout que bon… l’Auror pouvait quand même difficilement le foutre à la porte aussi. Même s’il ne cachait pas spécialement le fait qu’il n’appréciait pas le théoricien, il ne pouvait pas agir de cette façon avec l’ami de sa fiancée. Pour Elizabeth, il ne pouvait pas faire ça…

« C’est bien ce que je dis, tu te donnes vraiment du mal. » Répliqua-t-il dans un soupire. « J’espère pour toi qu’elle sera suffisamment en forme pour te supporter lui parler de toutes tes… recherches là. »

Bon, en un sens, si elle se trouvait seule à gérer des choses pour leur mariage, c’était parce que de son côté, le jeune homme ne faisait pas grand-chose. Ce n’était pas qu’il ne faisait rien non plus, mais il avait énormément de travail. Elizabeth aussi, sauf pendant les vacances mais… en soit, Ethan n’avait pas réellement de raison de se justifier. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas s’occuper de ce mariage, mais Elizabeth était bien mieux placée pour gérer tout cela. On pourra dire qu’il n’était autre qu’un machiste, c’était le cas… la société voulait ça. Les préparatifs des mariages, c’était un truc de femme. Même si dans tous les cas Ethan avait quand même envie de s’en occuper un peu, mais il avait beaucoup de chose à gérer à côté, dans son travail et… bref, il ne savait même pas pourquoi il se justifiait pour lui-même, mais ça c’était à cause de Adalbert et de sa présence qui le dérangeait.

« Bon, vu que tu n’as pas l’air d’avoir spécialement envie d’y aller… je te serre un verre peut-être ? » Demanda-t-il, en de son côté se servant un verre. Parce qu’il avait clairement besoin d’un verre de son côté.

Code by Gwenn

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

A

dalbert haussa les épaules quand son interlocuteur lui affirma qu'il se donnait vraiment du mal, quelque part, oui, il s'en donnait pour supporter la présence d'Ethan alors qu'il ne pouvait pas l'encadrer, et clairement, si ce n'était pour voir Elizabeth, il aurait laissé tomber depuis longtemps. Mais il avait fait tout ce chemin, il avait tenu jusque-là, ce n'était certainement pas pour rebrousser chemin. L'Auror ne voulait pas de sa présence et donc il allait rester, c'était aussi simple que cela.

Il ne chercha pas non plus à rétorquer quoi que ce soit quand son interlocuteur affirma qu'il espérait qu'Elizabeth serait suffisamment en forme pour l'écouter déblatérer au sujet de ses recherches. Il pourrait difficilement contredire son interlocuteur quant au fait que beaucoup baissaient les bras quand ils l'écoutaient parler de son travail, ce qu'il faisait constamment, avec force détails, des détails dont beaucoup de gens se fichaient complètement. Mais Elizabeth n'étaient pas de ceux-là. Le théoricien de la magie savait qu'elle ne se forçait jamais à l'écouter, elle lui était toujours attentive, et elle ne s'épargnait pas par ailleurs d'intervenir de temps à autre, de donner son opinion sur son discours. Par ailleurs, si elle avait la patience de l'écouter parler de ses recherches, lui-même ne manquait pas de l'écouter parler de son côté aussi, quel que soit le sujet qu'elle avait envie d'aborder.

Leurs conversations étaient des échanges, des partages, pas des cours magistraux, contrairement à ce qu'Ethan, qui de toute manière n'entendait rien à rien, pouvait bien en penser. Qu'Ethan dénigre ses recherches lui était égal, cela ne faisait que le conforter dans le fait qu'il était un homme à l'esprit étriqué, et à la curiosité proche de zéro. Cela faisait bien longtemps qu'il avait renoncé à la possibilité de l'intéresser, il avait bien compris que ça ne servait à rien, et il ne voyait pas l'intérêt de se donner cette peine. Et s'il cherchait seulement à lui être désagréable... là encore, Adalbert avait suffisamment d'expérience à ce sujet pour encaisser dans tous les cas.

-Sans façon, répondit Adalbert quand Ethan lui proposa un verre. Non, il s'en passerait bien. Certes, cela rendrait peut-être la conversation plus cordiale, mais ça lui était égal, il ne cherchait pas à se faire un ami d'Ethan, même s'il devrait peut-être faire cet effort pour Elizabeth, c'est vrai. Tu n'es pas obligé de me tenir compagnie, ne t'en fais pas, j'ai de la lecture, dit-il d'un ton détendu en désignant d'un geste de la main sa besace dont le contenu était bien souvent assimilable à une bibliothèque (vive les sortilèges d'expansion indétectable).

Il donnait l'impression d'être dans la salle d'attente d'un médicomage, mais il assumait totalement.

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C'est quand on fait preuve de mauvaise foi qu'on s'est détourné du droit chemin.

Ethan n’était pas spécialement étonné d’entendre son interlocuteur décliner son invitation et ne pas accepter qu’il lui serve un verre en attendant Elizabeth. Adalbert était clairement le genre d’homme sacrément coincé, il ne devait même pas boire une goutte d’alcool. En tout cas, même si son interlocuteur n’accepta pas son invitation, Ethan n’avait pas l’intention de se retenir et il ne manqua donc pas de se servir un verre. Il allait en avoir besoin quand même parce qu’en cet instant précis, il se trouvait quand même en mauvaise compagnie et ça pourrait lui donner un peu de courage et de force pour attendre sa fiancée en cette si mauvaise compagnie.

Ethan avait conscience qu’il ne faisait vraiment pas assez d’effort avec le théoricien, qu’il devrait prendre un peu plus sur lui surtout que c’était quand même un ami très proche de sa future épouse. Mais il n’y arrivait pas, c’en était devenu physique à force. Le simple fait de poser son regard sur Adalbert l’ennuyait. Heureusement ce point-là, ils étaient raccord dans tous les cas. Parce que si Ethan n’appréciait pas plus que cela la présence de l’ami de sa fiancée, il savait qu’il lui rendait la pareille. Et il n’avait visiblement pas l’intention de trop lui imposer sa présence, enfin pas réellement. Il le lui fit comprendre en affirmant qu’il avait de la lecture. En soit, c’était une bonne chose parce qu’il n’avait aucune envie de lui tenir compagnie, même si ça faisait un peu étrange de laisser un « invité » se contenter de lire dans son coin. Mais bon, déjà il laissait Adalbert attendre chez lui, c’était beaucoup.

« Super. » Répondit-il, dans une fausse joie. Cela dit, il devait bien reconnaître qu’il appréciait en effet que son interlocuteur ait de la lecture et de ne pas avoir spécialement besoin de lui tenir compagnie. Même si dans tous les cas, Adalbert allait se trouver là quand même, dans les parages et que Ethan ne pouvait pas juste ignorer sa présence. Cela dit, c’était quand même mieux qu’il soit là dans un coin à lire plutôt qu’à lui parler. « Bah je te laisse tranquille à ta lecture alors. Si tu as besoin de moi, je serais dans le coin. » Se contenta-t-il de dire, son verre en main, en décidant de prendre simplement la direction de la chambre.

L’appartement de Ethan et Elizabeth était plutôt grand et spacieux parce qu’ils avaient les moyens de bien vivre, mais ce n’était jamais assez grand pour qu’il puisse réellement ignorer la présence Adalbert. Mais il allait faire au mieux. En espérant que Elizabeth ne rentre pas trop tard, même si ça n’allait rien enlever au fait que l’ami de sa fiancée allait quand même être présent et qu’il allait en prime devoir partager Elizabeth avec ce dernier qu’il ne trouvait en aucun cas intéressant.

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