Méfiance est mère de sûreté [pv Joanna :33]

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Méfiance est mère de sûreté

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illie en avait assez d'attendre. Son petit agneau l'avait fait suffisamment mariner, et de toute évidence, elle filait un mauvais coton. Certes, elle avait reprit du service, et de ce que Matildus avait entendu, Eleanora se débrouillait vraiment bien (en même temps, elle n'avait jamais douté de ça), mais elle s'obstinait sur la mauvaise voie alors même que l'Auror qu'elle avait décidé de mettre dans son lit avait lui-même eu le bon sens de rejoindre les rangs de Grindelwald. Non, définitivement, son ancienne camarade de cellule était décevante, et Billie était lasse d'attendre tranquillement son retour. Certes, elle ne chômait pas de son côté, et Eleanora n'était pas sa seule préoccupation : elle avait Jane, qui de son côté était tout simplement parfaite, et elle avait fait la connaissance de Henry Shaw, qui lui paraissait définitivement être une cible au-delà de prometteuse. Elle avait ses propres affaires à régler, mais l'affaire Eleanora, c'était comme une épine profondément enfoncée dans son pied, et elle allait devoir régler ça rapidement.

C'est pour cette raison qu'elle avait donné rendez-vous à un potionniste susceptible de lui proposer quelques mélanges qui pourraient potentiellement impacter... disons la docilité de son amie... Sauf que le gars s'était défilée au dernier moment, la laissant le bec dans l'eau. Matildus avait poireauté une bonne demi-heure à la table du Blind Pig avant d'admettre que le bougre ne viendrait pas. De ce qu'elle savait, il s'était peut-être fait coffrer. Ce genre de choses pouvaient arriver bien vite. Cette femme était particulièrement bien placée pour le savoir, au passage... Elle acheva son verre et jeta un regard autour d'elle... il n'y avait personne de sa connaissance dans les parages, elle était en train de perdre son temps. Elle hésita à s'en aller, mais choisit finalement de rester encore un peu et de se commander un nouveau verre au comptoir.

Même si, au comptoir, se tenait une personne pour laquelle Billie éprouvait une défiance et une animosité qu'elle ne dissimulait pas particulièrement. Elle ne savait pas grand chose de cette Joanna Evigan, pourtant, mais Eleanora lui avait parlé d'elle (quand elle prenait encore le temps de lui parler), elle la soupçonnait de l'avoir balancée, à l'époque, ce qui l'avait menée tout droit à la case prison. Possibilité que Matildus ne pouvait pas occulter. Alors, forcément, ça ne la mettait pas dans les meilleures dispositions possibles. Mais bon, le cas échéant, elle saurait se débrouiller. Billie avait plus d'un tour dans son sac, après tout.

-Si je commande un autre verre, je dois m'attendre à voir les Aurors débarquer ou pas ? demanda-t-elle d'un ton léger en toisant la jeune serveuse.

Peut-être avait-elle tort de se méfier. D'un autre côté, cette jeune femme lui paraissait aussi redoutablement intelligente que belle, et tout le monde savait que c'était une combinaison dangereuse.

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Il y avait des têtes que Joanna connaissait bien au Blind Pig. Mine de rien, les habitués étaient quand même nombreux. Il fallait bien avouer que le Blind Pig était quand même l’un des rares pubs clandestins qui valait réellement la peine. Même si Joanna ne manquait pas de trahir un bon nombre de personne en donnant des informations au MACUSA, elle pouvait quand même reconnaître que quand on avait des soucis avec le gouvernement, que quand on avait l’intention de faire des affaires qui n’étaient pas vraiment illégales, c’était le bon endroit. Mais ça ne voulait pas dire que c’était un si « bon » endroit non plus.

Joanna voyait donc des têtes régulièrement dans le pub, elle reconnaissait beaucoup des clients. Il y avait des têtes qu’on ne voyait cependant pas pendant un moment, justement parce que le MACUSA avait fait son « travail ». Comme Matildus Heizenbert qui se trouvait présentement dans le pub. Joanna l’avait effectivement vu dans le pub, elle savait qu’elle était une femme qui devrait normalement se trouver en prison. Si le MACUSA pouvait mettre la main sur elle, il était évident qu’elle retournerait en prison, à l’endroit où était donc sa place. Mais évidemment, elle n’était sans doute pas la pire des personnes présentes dans le pub. C’était simplement une personne qu’elle avait repérée et qu’elle n’avait pas manqué de s’approcher d’elle d’ailleurs, alors qu’elle se trouvait derrière le comptoir.

Quand la jeune femme prit la parole, Joanna sentit quand même un frisson parcourir son corps alors qu’elle lui demandait si les Aurors allaient débarquer dans l’optique qu’elle commande un nouveau verre. Joanna n’était pas vraiment à l’aise alors qu’elle lui disait une telle chose, même si forcément depuis le temps qu’elle était une indic, elle savait y faire pour se cacher. Elle prenait des risques à donner des informations au MACUSA, sans quitter le Blind Pig, elle devait donc se montrer prudente.

« Je ne vois pas pourquoi il débarquerait. » Dit-elle alors simplement, avant de reprendre la parole. « Tu commandes un nouveau verre ou non ? »

Ce n’était pas parce qu’elle était qu’une serveuse dans ce bar et que techniquement le client – et dans ce cas-là, la cliente – était roi, ça ne voulait pas dire qu’elle était allait laisser la femme sous ses yeux lui parlait d’une mauvaise manière.

Si elle devait lui servir un verre, elle allait lui servir un verre, parce qu’elle n’avait pas forcément le choix, mais en même temps elle n’avait aucune envie de le faire avec plaisir. Si elle pouvait… elle n’allait pas manquer de donner des informations sur Matildus au MACUSA, même si elle savait bien qu’elle n’allait pas pouvoir le faire trop rapidement pour que les soupçons ne soient pas trop évidents. Elle savait que plusieurs personnes pouvaient se poser des questions, elle n’avait pas envie de se retrouver à perdre la vie à cause de son travail d’indic. Même si elle osait croire quand même que le MACUSA pouvait un peu la protéger.

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illie devait bien reconnaître à son interlocutrice qu'elle avait du répondant, et qu'elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il valait mieux ça quand on bossait pour quelqu'un comme Gnarlak, il valait mieux ça si on voulait faire face à la clientèle du Blind Pg et en sortir indemne. C'étaient des qualités que la veuve noire aurait largement appréciées chez la belle serveuse si ne reposaient pas sur elle d'impardonnables soupçons. Certes, elle n'avait pas la moindre preuve, elle n'avait que la parole d'Eleanora, et cette dernière pouvait tout à fait blamer la mauvaise personne de l'avoir vendue (il se pouvait même que personne ne l'ait vendue et que son arrestation soit l'unique fruit de son imprudence - après tout, on ne pouvait définitivement pas dire que son amie soit la reine de la discrétion ou de la demi-mesure).

Mais dans la position où se trouvait Billie, elle n'avait tout simplement pas envie de prendre le moindre risque, peu importe les circonstances. Bon, ne serait-ce que se laisser voir au grand jour alors que des avis de recherche la concernant étaient placardés aux murs, ce n'était pas spécialement malin, elle l'admettait sans mal. Elle savait également que Joanna, qu'elle ait de mauvaises intentions ou non, ne pourrait pas se permettre de la dénoncer dans l'instant sous peine de représailles beaucoup, beaucoup trop violentes. Si Eleanora s'était peut-être fait avoir, c'est parce qu'elle avait donné des informations trop personnelles à la serveuse. Billie ne commettrait pas cette erreur, pas méfiante comme elle l'était devenue. Si elle devait lui donner des infos, elle s'arrangerait pour qu'aucune d'entre elles ne soit vraie, uniquement pour voir. Mais en attendant, elle ne risquait pas grand-chose, du moins le pensait-elle, et elle se contentait de tester et destabiliser son interlocutrice. Si celle-ci n'avait vraiment rien à se reprocher, elle se contenterait de laisser couler et de faire son travail. Ce qui semblait être sa méthode pour le moment.

-Un whisky pur feu, décida-t-elle alors simplement, attendant d'être servie. Tu devrais sourire davantage, le client préfère les filles souriantes... et taiseuses. Même si Billie gardait une préférence pour les tempéraments forts qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds. Dans d'autres circonstances, dans une autre vie, peut-être, les deux femmes auraient pu bien s'entendre. Mais Billie ne pouvait pas occulter les soupçons d'Eleanora. Même si son agneau égaré était la première à lui en faire voir de toutes les couleurs ces derniers temps. Même si j'imagine sans mal que tous les hommes ici te mangent de la main.

Et il y avait de quoi. Joanna Evigan était, objectivement, une très jolie femme, et il n'était pas étonnant qu'elle satisfasse si aisément Gnarlak, les clients autres que des gobelins ou autres trolls stupides pouvaient facilement dilapider toute leur fortune pour un regard de la jolie brune.

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La femme sous ses yeux fini par commander un verre et Joanna ne perdit pas une seconde pour préparer ce verre qu’elle lui demandait. La jeune femme avait conscience que ce n’était pas juste en donnant à Billie le verre qu’elle commandait qu’elle allait débarrasser le plancher cependant, mais en même temps Joanna se devait quand même de faire preuve d’innocence tout simplement. C’était le cas que Eleanora ait été arrêté par le MACUSA par son biais, c’était elle qui avait donné les informations nécessaires pour la trouver. C’était vraiment le cas, et si jamais ça devait se savoir – et malheureusement la femme en question avait des soupçons donc –, ça allait grandement lui poser des problèmes. Joanna ne pouvait pas prendre le risque que les personnes qui l’entouraient découvrent vraiment qu’elle donnait des informations au MACUSA.

Elle se devait donc de garder contenance et de ne pas montrer une seule seconde le fait qu’il était possible de douter d’elle. Même si la femme sous ses yeux cherchait peut-être à la déstabiliser un peu. Joanna n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds cependant, de se laisser faire. Elle avait du répondant de toute façon, il fallait bien en avoir quand on faisait un métier comme le sien dans un endroit comme celui-là. Et encore plus quand on prenait en prime le risque d’aider la justice.

« Je n’ai pas spécialement à me plaindre de ce côté-là. » Affirma-t-elle en posant le verre que la femme avait commandé devant elle, affichant un sourire puisque celle-ci n’avait pas manqué de lui affirmer qu’elle devrait sourire davantage. Joanna ne pensait pas qu’elle avait besoin des conseils de la femme sous ses yeux. Elle était même d’avis qu’elle n’avait besoin des conseils de personne, mais forcément puisque le courant avait un peu plus de mal à passer avec Matildus Heizenbert, elle n’avait aucune envie qu’elle lui donne des conseils. Cela dit, elle ne prenait pas vraiment les propos de la femme au pied de la lettre. « Ils me mangent tous dans la main. » Ajouta-t-elle, dans un nouveau sourire. C’était faux. Oh, elle savait qu’elle était séduisante et elle n’hésitait pas à se servir de ses charmes d’ailleurs, mais au fond ça n’était pas si sérieux que ça. « C’est quelque chose que tu connaissais toi aussi. À une époque. »

Elle la titillait, la jeune femme ne voyait pas pourquoi elle ne prendrait pas la peine de titiller également Matildus Heizenbert. Cette femme avait une certaine réputation, et Joanna ne pouvait pas nier le fait qu’elle était plus que belle. La jeune femme serait d’une certaine mauvaise foi en affirmant qu’elle n’avait aucun charme bien sûr, mais puisqu’elle la piquait, elle n’allait pas se retenir de la piquer non plus. C’était peut-être clairement facile de le faire de cette façon, mais elle ne voyait pas pourquoi elle ne jouerait pas la facilité. Elle n’avait pas l’intention de se laisser marcher dessus en tout cas.

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illie répliqua par un sourire indifférent à la remarque de son interlocutrice. Elle la trouvait un peu basse, elle devait bien l'avouer, mais d'un autre côté, elle-même n'avait pas franchement mis la barre très haut, alors la belle serveuse ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Malgré tout, hors de question de se laisser affecter outre mesure par ses propos. Si elle se laissait vaciller au moindre coup de vent, elle serait par terre depuis longtemps. Joanna n'était pas la première ni la dernière à lui en envoyer dans la tronche. Et puis, c'était faux, elle ne pensait pas que son talent à obtenir tout ce qu'elle voulait des hommes se soit effacé...

En revanche, et c'était là qu'elle pouvait se montrer un rien plus susceptible, il est vrai qu'elle avait bien conscience que son âge d'or était passé. Elle restait une belle femme, et elle savait toujours séduire, mais l'éclat de sa prime jeunesse se dissipait progressivement. Elle ne pouvait plus prétendre aujourd'hui au mêmes atouts que Joanna, et forcément, une partie d'elle lui enviait sa beauté et sa jeunesse. Ceci dit, l'âge lui avait au moins apporté une chose, et cétait... n'allons pas dire de la sagesse, mais du moins une certaine expérience, qui n'avait rien d'inutile dans des circonstances telles que celle-ci.

-C'est vrai, ça fait une éternité, répondit Billie avec légèreté avant de siroter son verre de whisky pur-feu. Aucun homme n'envisagera plus jamais de me manger dans la main, j'en ai bien peur. Ce qui veut dire, ajouta-t-elle avec un fin sourire en plantant son regard dans le sien, que mes vieilles affaires sont derrière moi. Si tu espérais obtenir le nom d'une cible potentielle, ma chérie, je suis désolée, je suis une séductrice à la retraite.

Car ces petites boutades stériles ne lui feraient pas commettre d'impair. Billie voyait-elle juste en supposant que Joanna l'avait provoquée dans le but de l'entendre se vanter de ses derniers exploits auprès de la gent masculine afin de les rapporter d'office à la personne pour qui elle cafardait au sein du MACUSA ? Ou bien Joanna s'était-elle donc simplement senti piquer et avait-elle voulu se défendre ? Dans un cas comme dans l'autre, hors de question pour Billie de laisser transparaître quoi que ce soit de ses projets et de ses intentions. Peut-être qu'elle s'inventait la menace que représentait la serveuse, et que celle-ci n'était pas si grande, mais elle ne courrait pas le risque d'en avoir le coeur net. Elle croyait dans les soupçons d'Eleanora, et tant que son interlocutrice ne ferait rien pour les taire, alors elle continuerait de cette manière : à provoquer sans rien dire pour autant, somme toute, ce qui en soi était un exercice assez divertissant.

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Attaquer Matildus sur son âge, ce n’était pas forcément très fin, mais en même temps Joanna n’avait pas l’intention de se retenir non plus. Elle n’avait pas beaucoup d’autres façons de l’attaquer de toute façon, parce qu’en réalité, Matildus était quand même une femme… avec beaucoup de chose pour elle. Sauf que la serveuse n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds non plus. La femme sous ses yeux lui affirma que ça faisait effectivement une éternité, qu’aucun homme n’envisagera maintenant de lui manger dans la main. Joanna devait bien reconnaître qu’elle ne s’était pas du tout attendue à entendre une telle réponse de la part de la femme sous ses yeux. Après tout… Joanna ne pouvait pas nier le fait qu’elle avait envie d’avoir un peu plus d’information au sujet de sa vie d’après prison, cet endroit où Heizenbert était censée encore se trouver. Ce n’était pas pour rien, la jeune femme avait bien envie de pouvoir avoir des informations, pour en parler à qui de droit.

Sauf que Matildus ne lui disait rien du tout, elle se contenta simplement de lui affirmer que ses vieilles affaires se trouvaient derrière elle. Que si elle espérait obtenir des noms d’une cible potentielle, ce n’était pas quelque chose qu’elle allait avoir, qu’elle était une séductrice à la retraite. Joanna n’y croyait pas une seule seconde. Pour la simple et bonne raison que Matildus avait sous-entendu le fait qu’elle pouvait chercher à obtenir des informations pour les vendre au MACUSA, ce qui était le cas, forcément, mais Joanna se devait quand même de jouer l’innocente. Elle avait bien compris que son interlocutrice se méfiait d’elle, donc elle ne pouvait pas réellement se contenter des paroles de la cliente. Elle se disait simplement qu’elle cherchait à ne pas en dire de trop.

« Je n’espérait rien de ta part. » Répondit-elle simplement, en haussant les épaules. La jeune femme n’avait pas envie de prouver à la cliente qu’elle aurait bien aimé entendre en effet le nom d’une des futures cibles de la femme, qu’elle puisse avoir des informations à communiquer. Même si, forcément, il fallait qu’elle se montre quand même extrêmement prudente et qu’elle ne prouve pas forcément à Matildus qu’elle était effectivement une taupe du MACUSA. Elle avait conscience qu’elle serait capable de tout perdre si jamais on devait découvrir qu’elle donnait des informations au MACUSA. « Mais j’ai quand même du mal à croire que tu abandonnes complètement tes affaires. » Ajouta-t-elle, en aillant conscience qu’elle jouait peut-être avec le feu. « Tu vas faire comment pour vivre si tu arrêtes ? »

Après tout, c’était quand même un peu sa façon de vivre. Avant de terminer en prison bien sûr, elle se servait de ces « cibles » dans le but d’avoir la belle vie. Joanna imaginait quand même très mal Matildus arrêter tout dans le but de se ranger, même si c’était la seule façon qu’elle avait de retourner dans le « droit » chemin, qu’elle ne pouvait pas réellement rejoindre en aillant quitté la prison.

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J

oanna lui assura qu'elle n'attendait absolument rien de la part de Billie. Peut-être que c'était vrai, en effet, et que Billie se méfiait beaucoup trop d'elle en se fiant uniquement aux propos d'Eleanora (qui n'étaient pas toujours si fiables que cela, elle en savait quelque chose), mais dans tous les cas, dans des circonstances comme celle-ci, mieux valait, c'est certain, être trop méfiante que ne l'être pas assez. Et donc, si elle n'attendait rien de sa part, c'était tant mieux, car en effet, la veuve noire n'avait pas l'intention de lui donner quoi que ce soit. Il serait dans tous les cas particulièrement malvenu de sa part de commencer à déblatérer ses projets quels qu'ils puissent être au beau milieu d'un bar où n'importe quelle oreille, pas seulement celle de la jolie serveuse, pouvait traîner. Quand elle aurait progressait, et si elle réussissait bel et bien à mettre le grappin sur Henry Shaw, la chose finirait pas se savoir. Mais ils n'en étaient pas là, et donc pour le moment, elle préférait ne dévoiler aucune de ses cartes. Si elle devait le faire, ce n'était qu'en présence de Jane, éventuellement d'Eleanora, mais personne ne devait espérer obtenir une telle faveur de sa part, ou bien ce serait attendre en vain.

Cela aurait pu s'arrêter là, mais pour quelqu'un qui n'attendait rien de sa part, Billie trouvait Joanna bien insistante (ou bien c'était elle qui devenait trop paranoïaque ? - dans une situation comme la sienne, la paranoïa contribuait plus ou moins à l'instinct de survie, alors à la vérité, si elle l'était, mieux valait que ça continue d'être le cas, tant qu'à faire). Trop insistante. Ce n'était certainement pas en formulant la question d'une autre manière que sa réponse allait différer. Alors la veuve noire se contenta d'adresser un sourire des plus détendues à son interlocutrice avant que de lui répondre.

-J'ai amassé une fortune bien suffisante, tu sais, répondit Billie avec décontraction. Je n'ai pas besoin de plus.

Et c'était la vérité. Avec les multiples héritages que Billie avait touchés, elle avait largement de quoi vivre relativement luxueusement... Peut-être qu'à la longue, et puisqu'elle n'était pas trop regardante sur ses dépenses, la situation se compliquerait, mais pour le moment, avec ce qu'elle avait de galions en réserve, elle pouvait leur offrir des vies de reines, à elle et Jane (et Eleanora si cette dernière devait retrouver la raison, ce qui ne semblait pas gagné, malheureusement). Si elle voulait se remettre en selle, ce n'était même pas tant pour la fortune de l'homme qu'elle dépouillerait que par amour du jeu. C'est que c'était le genre de choses auxquelles on finissait par se faire, indéniablement... Et ça lui avait manquer. Ce jeu de pouvoir et de séduction était encore plus attirant que tout l'or qu'elle pourrait amasser.

-Mais je te remercie de te soucier de mon confort.

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Matildus ne lui apprit rien qui pouvait être utile à Joanna. En soit, la serveuse devait arrêter de chercher parce qu’il était quand même évident que si jamais une information que la veuve noire lui donnait tombait dans l’oreille du MACUSA, elle serait accusée. Mais Joanna ne pouvait pas s’en empêcher, elle avait besoin d’obtenir des informations, elle avait besoin de pouvoir quitter ce bar et pouvoir avoir une vie bien plus saine et sereine, mais pour cela il lui fallait des choses à rapporter au gouvernement. Elle se disait que si jamais elle obtenait une information de la part de Matildus, elle pourrait très bien la garder sous le coude pour plus tard.

Malheureusement, le souci était que la femme sous ses yeux n’avait pas l’intention de lui dire quoi que ce soit. Elle lui affirma qu’elle avait amassé une fortune conséquente, et donc qu’elle n’avait pas besoin de plus. Joanna se permettait quand même grandement de douter, elle n’était pas sûre de pouvoir la croire sur parole. Elle ne connaissait pas bien Matildus, mais elle avait surement pris goût au fait d’avoir énormément d’argent. Joanna se trompait peut-être, mais elle considérait qu’elle ne pouvait pas réellement croire son interlocutrice sur parole.

« Mais c’est tout à fait normal. » Répondit-elle dans un sourire quand Matildus la remercia de se soucier de son confort. Évidemment, Joanna n’en avait que faire, elle pouvait très bien vivre dans la rue que ça ne changerait rien pour elle. Mais elle prétendait, elle jouait le jeu en se doutant bien que la cliente ne devait pas être dupe. Mais ce n’était pas parce qu’elle touchait du doigt la vérité, qu’elle avait compris qu’il y avait anguille sous roche qu’elle avait l’intention de lui donner raison. « Je m’inquiète quand même beaucoup, si jamais tu n’es pas en mesure de me payer, je vais risquer d’avoir des soucis. Je n’ai pas spécialement envie de devoir appeler mon patron pour lui dire que tu es une mauvaise cliente. »

Cela dit, ce n’était évidemment pas ce qu’elle consommait en là qu’elle allait être ruiné. Joanna avait envie d’insister, mais elle savait bien qu’elle allait être beaucoup trop suspecte, elle ne pouvait pas prendre ce risque. Cela dit, si elle n’obtenait aucune information, Joanna aura bien d’autres clients à questionner, ce n’était pas du tout ce qui manquait ici. Et affirmer au MACUSA qu’elle avait vu Matildus dans le bar alors qu’elle était recherchée, c’était quand même déjà une information. Même si elle se doutait que le MACUSA n’en avait pas grand-chose à faire d’une femme comme elle après tous les évènements qu’il y avait eu à New-York et le fait que le mage noir Grindelwald se trouvait dans la nature.

Mais il fallait bien ce qu’il fallait pour obtenir une vie bien meilleure. La moindre information pouvait lui permettre d’avancer vers une vie bien différente, une vie où Joanna sera bien plus fière de ce qu’elle faisait, une vie où elle n’aura plus à fréquenter ces endroits mal famé.

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illie adressa à Joanna un sourire ce qu'il y a de plus hypocrite quand cette dernière lui assura qu'il était normal qu'elle se soucie de son confort. Bien sûr, ce n'était pas du tout le cas, et elle ne pouvait pas être dupe. Joanna était une faux-jeton, et s'imaginer une seule seconde qu'elle se souciait de vous ou de ce que vous aviez à dire autrement que dans l'optique de vouloir la mettre à l'envers, c'était prendre le risque de faire un aller direct en tôle. C'était ce qui était arrivé à Eleonora, en tout cas. Ou du moins, c'était ce qu'elle avait affirmé à Billie, et même si l'état de leurs relations s'était dégradé à cause de l'obstination d'Eleanora à n'en faire qu'à sa tête, ça ne changeait rien quant au fait qu'elle croyait sur parole ses accusations concernant la jeune serveuse du Blind Pig. Donc non, elle s'en fichait, de son confort. Au contraire, elle aurait sans doute un immense plaisir à la voir derrière les barreaux. Mais évidemment, ça n'arriverait pas. Billie avait tout son contrôle, ou en tout cas, elle en était absolument certaine.

Joanna avança une excuse à laquelle Billie ne pouvait pas croire une seule seconde. Il était évident qu'elle ne s'inquiétait pas de son ardoise, d'autant que Billie ne s'était jamais endettée. C'était une règle d'or pour elle. Elle prenait de l'argent à tout le monde et n'en devait à personne, c'était comme ça qu'elle fonctionnait. Donc non, il ne se pouvait pas que la serveuse s'intéresse à ses dépenses. D'autant que Matildus était sincère. Certes, elle préparait déjà son prochain coup et elle avait effectivement une cible à l'esprit, mais elle n'avait pas réellement besoin de se trouver une nouvelle victime pour vivre confortablement, elle avait largement en réserve pour non seulement s'assurer une belle vie mais également offrir à ses deux acolytes tout ce dont elles pouvaient bien avoir besoin. Et même davantage, d'ailleurs.

-Si ce rade avait le moindre intérêt pour moi, Joanna, j'aurais les moyens de l'acheter et d'acheter le moindre de ses employés. Même si j'en profiterais certainement pour faire embaucher un personnel plus agréable au Blind Pig. Elle marqua une pause. Si tu avais le dixième de ce que je possède, tu pourrais renoncer à ta pathétique vie de serveuse de seconde zone pour toujours. Mais encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions.

Elle mentait beaucoup, elle était capable de masquer la vérité avec autant d'aisance que si elle se contentait de respirer, mais en l'occurrence, elle n'exagérait pas franchement la réalité. Elle était riche, c'était un fait. De l'intérêt de s'attirer les faveurs de millionnaires.

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Le pire dans tout ça, c’était que Joanna se disait que Matildus devait être réellement sérieuse et qu’elle ne mentait pas quand elle affirmait qu’elle avait les moyens d’acheter cet endroit. Avec quel argent ? Celui de ses vieux hommes qu’elle arnaquait sans aucun scrupule, qu’elle usait jusqu’à la fin. Autant dire que ça n’avait rien de glorieux, le fait que cette femme ait de quoi payer cet endroit, de quoi se racheter les employés du Blind Pig, mais ce n’était pas comme si dans ce monde où Joanna évoluait, il y avait des choses glorieuses qui se passaient. C’était comme à la guerre, il fallait s’en sortir avec ses propres moyens et ne pas avoir de scrupule. Joanna n’en avait pas quand elle donnait des informations au MACUSA, même quand c’était des personnes qu’elle pouvait apprécier même si c’était de plus en plus rare. Parce que si elle ne le faisait pas, elle savait parfaitement qu’elle ne s’en sortirait pas. C’était ainsi que Matildus s’en sortait dans la vie donc, même si la jeune femme n’approuvait évidemment en aucun la façon de faire de son interlocutrice.

Mais malheureusement, la jeune femme n’avait aucun moyen de répondre réellement à Matildus, elle n’avait aucun argument. Bien sûr que si elle avait une partie de ce que Matildus possédait, elle s’en sortirait bien plus, elle n’aurait pas besoin de travailler dans cet endroit pourri jusqu’à l’os, elle aurait une vie bien plus agréable que celle d’une serveuse. Joanna s’en donnait les moyens, elle faisait tout pour s’en sortir, mais contrairement à son interlocutrice elle avait envie de faire les choses bien. Même si elle n’aidait pas non plus le MACUSA que dans le but de rendre la justice, mais beaucoup plus parce que c’était sans doute la meilleure façon pour elle de parvenir à sortir de ce trou à rat.

« Qu’est-ce que tu en sais de ce que je fais hein ? » Joanna aimerait pouvoir avoir bien plus d’argument à répondre à cette femme, elle avait envie de pouvoir avoir le dessus et lui rabattre un peu le caquet. Mais ce n’était vraiment pas facile. Et c’était bien ce qu’elle supportait le moins. Cette femme n’avait rien d’une bonne personne, elle faisait d’horrible chose pour s’en sortir et elle s’en sortait bien justement, elle pouvait se permettre de prendre les gens de haut. Quand elle, elle passait son temps à trimer pour rien au final. Bon, elle osait quand même croire qu’elle allait parvenir un jour à s’en sortir et elle comptait sur ces informations qu’elle donnait au MACUSA, mais elle ne savait pas quand elle allait pouvoir définitivement s’en sortir. « Tu me prends de haut parce que tu as de l’argent, mais au final ce n’est pas moi qui aie passé des mois en prison. Et qui risque d’y retourner à tout moment. Tu as confiance en toi, c’est bien. En attendant, quand le MACUSA va te retrouver et te retourner dans l’ombre, tu vas moins rigoler. »

Elle tentait de se montrer le plus sûre d'elle possible, mais ça n'était pas simple du tout.

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L

a remarque de Billie sembla piquer son interlocutrice à vif, ce qui eut l'effet d'amuser cette dernière plus qu'autre chose. C'était l'effet escompté, en même temps : le but de la manoeuvre n'avait évidemment pas été de se montrer agréable ou de brosser l'autre dans le sens du poil, surtout au regard de ce qu'elle soupçonnait son interlocutrice d'avoir fait, accordant tout le crédit nécessaire aux présuppositions d'Eleonora. Elle ne faisait aucune supposition, elle se contentait des faits, et dans les faits, son interlocutrice pouvait se donner tous les grands airs du monde, elle était tout de même serveuse au sein d'un rade tout sauf fréquentable, et ce n'était pas le genre d'endroit où l'on atterrissait quand on avait une vie parfaitement bien rangée et accomplie.

-Oh non, ma chérie, je ne te prends pas de haut parce que j'ai de l'argent, ça c'est juste un constat, et c'est toi qui as lancé le sujet pour commencer. Elle laissa passer un instant de silence, planta son regard dans le sien avec un air de défi dans les prunelles. Non, ma belle, je te prends de haut parce que tu crois pouvoir me provoquer sans aucune conséquence, et je me fais simplement une joie, pour ne pas dire un devoir, de te faire comprendre qu'il n'en est rien. Matildus laissa passer un temps de silence. Tu l'admets, donc ? Que c'est toi qui a balancé Eleanora au Macusa ? Pour une indic sous couverture, tu fais un piètre boulot. Tes amis Aurors ne t'ont pas dit qu'il n'était pas conseillé de perdre ainsi son sang froid ? Pour si peu, en plus.

Joanna n'avait rien avoué du tout, bien sûr, il n'empêche que le discours de la serveur n'était pas sans sous-tendre ce que l'ancienne prisonnière ne soupçonnait que déjà trop. Elle ne pouvait pas jouer les petites serveuses de bas étages et les super agents doubles sans laisser s'exprimer son ego froissé. De toute évidence, Joanna Evigan avait des choses à prouver, aux autres et à elle-même. Ce pourrait passer pour quelque chose d'honorable, Billie avait plutôt tendance à trouver cela pathétique, comme si son interlocutrice cherchait à réparer une sorte d'honneur, à rendre son existence et sa personne légitimes sous le prétexte qu'elle disposerait de... de quoi d'ailleurs ? D'une plus forte intégrité morale ? Billie en doutait largement. On ne finissait pas indic sans avoir appartenu à la fange de la société.

En tous les cas, Billie entendait bien ses menaces, et consentait à les interpréter comme telles, mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait laisser passer quoi que ce soit à son interlocutrice. Non, elle ne retournerait pas en prison. C'était décidé, c'était acté. Et elle laisserait encore moins la serveuse être celle qui l'y renverrait.

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Messages : 111 Date d'inscription : 03/09/2019 Age du joueur : 35

Méfiance est mère de sûreté

Joanna serra des dents quand Matildus lui répliqua qu’elle ne la prenait pas de haut parce qu’elle avait de l’argent, mais parce qu’elle pensait pouvoir la provoquer sans conséquence, et qu’elle tenait à lui faire comprendre que ce n’était pas le cas. Le souci était très clairement que la serveuse craignait un peu les conséquences qui pouvaient lui tomber dessus. Elle était une indic depuis un moment maintenant, et elle pensait s’en sortir à peu près bien. Mais si jamais on commençait à comprendre qu’elle était la responsable de l’envoie en prison de plusieurs personnes, la confiance allait être complètement brisée. Et il était évident qu’elle pouvait en subir de très grande conséquence. Elle n’avait aucune envie que les retombées de ce qu’elle faisait pour le MACUSA lui tombe dessus. Même si en soit, elle espérait quand même que les Aurors avaient l’intention de la protéger s’il fallait. Mais bon… on ne savait jamais.

Le souci au final, avec cette conversation, comme Heizenbert ne manquait pas de lui dire, c’était qu’elle perdait un peu son sang froid (ce qui n’était pas du tout une bonne chose pour une indic). Mais il fallait quand même avouer que la sorcière jouait clairement avec ses nerfs et c’était justement parce qu’elle touchait un peu trop à la vérité que Joanna avait le sentiment de se retrouver comme une petite souris devant un gros chat avec juste un mur derrière elle. Alors qu’elle n’avouait rien bien sûr, mais puisque Heizenbert savait (elle pouvait nier autant qu’elle le voulait, mais elle le savait après tout) elle donnait le sentiment d’être particulièrement confiante. Qui n’aidait en aucun cas Joanna d’ailleurs.

« À quel moment j’ai admis ? » Demanda-t-elle, en tentant de garder justement le plus possible son sang-froid. Elle savait que ça ne servait à rien qu’elle s’agace, qu’elle s’énerve, elle devait juste rester droite dans ses bottes et garder sa ligne de mire : elle n’avait rien fait à Eleanora, elle n’était pas celle qui l’avait envoyé en prison en donnant des informations. Même si Eleanora savait, que Heizenbert savait, tant que rien n’était officiel, elle n’avouerait rien du tout. « Je me suis contentée de dire que le MACUSA allait remettre la main sur toi, parce que ça me semble évident. Tu as bien fini dans leur filet une première fois, il y a peu de chance que tu y échappes de nouveau. Et ces la même pour tes amis. Je suis bien placée pour voir beaucoup de personne se faire avoir bêtement… comme ça t’es déjà arrivé. »

Encore une fois, elle tentait de la provoquer, mais elle savait parfaitement que ça n’allait pas marcher. Parce que s’il fallait reconnaître une chose, c’était que Heizenbert avait un charisme incroyable, une force de caractère dingue et une confiance en elle dingue. Autant dire que ça ne pouvait pas être aussi facile de lui faire perdre son sang-froid à elle.

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Messages : 271 Date d'inscription : 26/04/2019

Méfiance est mère de sûreté

N

on, bien sûr, Joanna n'avait pas directement admis les avoir dénoncées au Macusa, et c'était normal, bien sûr, elle n'allait certainement pas s'en targuer devant elle, elle était bien plus intelligente que cela... Mais en même temps, elle n'avait pas besoin d'admettre, l'opinion de Billie était déjà faite sur la question. Eleanora était convaincue de la trahison de la jeune serveuse, et si Eleanora le croyait, Billie la croyait. Certes, la jeune femme n'était pas toujours la plus avisée quant à ses décisions, mais elle était tout de même digne de foi par bien des aspects. Billie avait Joanna dans le viseur, et ça ne changerait pas. Que la jeune serveuse accepte ou non de passer aux aveux n'y changerait rien, l'opinion de Matildus, elle, ne changerait, à l'évidence, pas.

Elle n'attendait pas vraiment de confessions de la part de son interlocutrice, au demeurant, elle prenait simplement plaisir à la déstabiliser, c'était aussi simple que cela. Elle avait une dent contre elle, et faute de pouvoir l'attaquer - du moins ici et maintenant, elle s'y prenait autrement. Le but était de l'intimider, oui... était-ce vraiment efficace ? Difficile à dire, puisque la méthode de Joanna était, en retour, de chercher à l'intimider également, ce qui la veuve noire de marbre.

Dans les faits, pourtant, Joanna était bien plus capable qu'elle de la mettre dans une position délicate. Mais Matildus pouvait compter sur son immense confiance en elle-même pour ne vraiment pas s'inquiéter de tout cela. Elle avait retrouvé sa liberté, elle ne retournerait pas à l'ombre, un point c'est tout, et qu'importe l'énergie que certains déploieraient pour les voir se retrouver de nouveau derrière les barreaux.

-Eh bien, qu'attend-on pour m'arrêter, alors ? Tu sembles si convaincue que je finirai à nouveau, et si facilement, derrière les barreaux, et pourtant les jours passent et rien ne se passent... A croire que tu n'es même pas capable de faire ton travail de taupe correctement. Elle sourit. Tu devrais éviter de prendre la défense du Macusa avec autant de virulence, ici, tu sais... ce n'est pas comme ça que tu conserveras ta place de choix très longtemps. En tout cas, je jouerais mieux les infiltrés si j'étais toi. Personne ici n'est du côté de la justice, en dehors de celle que l'on rend nous-mêmes. Et je n'ose imaginer ce qui pourrait arriver à ta charmante personne si l'on décidait de te faire payer tes propos par trop orientés politiquement.

Elle afficha un sourire décontracté. Est-ce que c'étaient des menaces ? Plus ou moins, mais au final, elle ne pensait pas avoir besoin de faire quoi que ce soit pour que la situation se retourne contre Joanna. Elle deovait apprendre à dissimuler ses cartes plutôt que de reprocher aux autres de le faire.

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