Je peux résister à tout, sauf à la tentation. (Milla <3)

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lle devait bien l'avouer, dernièrement, les affaires ne marchaient pas extrêmement fort. Certes, elle avait fait quelques découvertes qui, sur le long terme, pourraient bien lui rapporter gros (à commencer par l'occamy qu'elle avait retrouvé et qu'elle comptait bien revendre au prix fort), mais en attendant, elle était sur la corde raide, et arrondir ses fins de mois était affaire délicate. Ce qui ne l'empêchait pas de dépenser ce qu'il lui restait d'argent dans les boissons alcoolisées du blind pig. Milla était comme ça, et depuis presque toujours. Hédoniste, elle vivait au jour le jour, et loin d'être économe, elle préférait dépenser son pécule dès l'instant où elle se le procurait plutôt que de le mettre de côté... Pour le peu qu'il y aurait eu à mettre de côté, de toute façon...

Elle avait donc spécifiquement décidé de se rendre au blind pig... De manière générale, quand il lui prenait l'envie de tuer le temps et de prendre un verre, c'était toujours là qu'elle finissait. Il faut dire qu'on ne pouvait pas faire mieux dans son cas pour joindre l'utile à agréable, car le gratin de la pègre magique new-yorkaise se réunissait à cet endroit, c'était le lieu idéal pour alpaguer de nouveaux clients ou se rappeler au bon souvenir des anciens, et puis elle ne passait jamais à côté d'une occasion de discuter un peu avec Gnarlak. Ce n'est pas spécialement qu'on pouvait affirmer qu'ils s'entendaient bien, tous les deux, mais il n'y avait pas plus doué que le gobelin pour flairer les bonnes affaires, et leurs intérêts se rejoignaient bien souvent, d'une manière ou d'une autre. Elle venait donc aux nouvelles et en profitait pour boire un coup... enfin, là, Gnarlak était retourné à ses occupations et Milla, attablée au comptoir, se contentait de siroter tranquillement son verre d'hydromel vieilli en fût (son péché mignon) jusqu'à ce qu'une silhouette familière fasse irruption dans la salle.

Milla n'attendit que quelques secondes, le temps que l'Auror s'installe à une table, pour le rejoindre aussitôt. toute "criminelle" (et toute proportion gardée) était-elle, la jeune femme devrait peut-être ne pas trop fréquenter cet Auror, à chaque conversation avec lui, elle jouait avec le feu, et un jour ou l'autre elle pourrait bien se brûler. Sauf qu'elle avait comme le sentiment que des deux, ce n'était pas elle qui s'amusait le plus avec le feu... En tout cas, ce n'était pas elle qui avait le plus à perdre... Dans tous les cas, elle serait bien incapable de raisonner de cette façon, elle appréciait bien trop la compagnie d'Ethan, qu'elle trouvait un peu plus attirant à chaque fois qu'elle passait du temps avec lui.

-Encore à traîner ici ? constata-t-elle en posant son verre sur la table où Ethan était assis avant de s'installer face à lui sans lui demander l'autorisation. Tu as un criminel à pourfendre ou tu espérais juste me voir ?

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n guise de réponse, avant de prononcer le moindre mot, il afficha un sourire en coin, de ces sourires en coin qu'elle trouvait proprement irrésistibles, et qui lui laissaient supposer, définitivement, que ses charmes ne la laissaient pas insensibles une seule seconde. Bien sûr, il se pouvait qu'il joue seulement la comédie et qu'elle se laisse avoir, mais honnêtement, elle avait envie de croire que certains signes ne trompaient pas. Possible, pourtant, qu'il cherche bel et bien, à l'arrêter. C'était après tout de cette manière qu'ils s'étaient connus tous les deux, il y avait peu de risques que cela change... Mais si jamais il trouvait le moindre indice probant contre elle, elle n'était pas certaine qu'il saurait la conduire jusqu'au bout de son jugement. Dans tous les cas, elle se plaisait vraiment à ce petit jeu du chat et de la souris. Et voir Ethan l'encourager ne la motivait que d'autant plus à continuer... Elle sentait que sa soirée allait être bien plus intéressante qu'elle ne se l'était imaginée de prime abord. Et elle avait hâte de voir où tout cela allait les mener.

-Me pourfendre, hein ? répéta-t-elle simplement en le considérant avec intensité, arborant à son tour un sourire en coin. Elle aimait imaginer tous les double sens possible à cette expression, même si elle savait précisément ce qu'il avait à l'esprit. Quel dommage pour toi, si tu comptais passer la soirée à me fliquer, sache que je n'ai pas d'autre intention que de boire et danser.

Ce qu'elle pourrait très bien faire toute seule, mais apprécierait davantage en la présence de son interlocuteur. C'est sûr, à traîner sans cesse ici et à interroger les bonnes personnes, il pourrait bien réussir à la coffrer, mais pour le moment, il était loin du compte, et Milla préférait largement s'amuser de la situation que de s'en inquiéter. De toute façon, c'était toujours ainsi qu'elle procédait : elle vivait au jour le jour, intensément, et réfléchissait plus tard (trop tard) aux conséquences éventuelles.

-Tu ferais peut-être mieux de retrouver ta petite femme, tu vas perdre ton temps, ici.

Mais ce n'était pas un conseil qu'elle avait vraiment envie de le voir appliquer. Juste une petite piqûre de rappel pas déplaisante pour le titiller par où elle savait que c'était susceptible de le faire réagir, d'une manière ou d'une autre. Pour tout dire, elle aimait beaucoup l'idée qu'une charmante (et insipide) fiancée l'attende chez eux et que, pourtant, ce soit auprès d'elle qu'il décide de passer ses soirées. Il pouvait bien prendre son travail pour prétexte, elle supposait que le MACUSA, surtout dernièrement, avec tout ce qui se passait, avait quand même mieux à faire que de demander à ses Aurors de surveiller des criminels mineurs. Parce que c'était ce qu'elle était, après tout. Une criminelle mineure. Après tout, elle n'avait jamais tué personne, elle se contentait de faire ses petits trafics dans son coin et ne dérangeait personne.

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illa afficha un sourire juste ce qu'il fallait de sceptique quand Ethan évoqua sa fiancée en affirmant que cette dernière comprenait parfaitement le fait qu'il consacrait beaucoup de temps à son travail. Peut-être, peut-être... De ce que Milla savait d'Elizabeth, il était aussi dans son tempérament de travailler d'arrache-pied, alors les deux se complétaient sans doute très bien, mais on ne lui ôterait pas de l'esprit que le jeune homme n'était pas vraiment là pour le travail. Peut-être qu'elle se faisait des illusions, qu'elle prenait ses fantasmes pour la réalité, mais tout de même, son insistance à vouloir la "pourfendre" alors qu'il avait sans doute des affaires bien plus urgentes à traiter en disait long à ses yeux sur la nature réelle de sa situation, sur les raisons véritables de sa présence. Dans tous les cas, elle ne tenait pas les justifications de l'Auror pour acquises, mais elle aimait qu'il se donne tant de mal à essayer d'être convaincant. La façon qu'il avait de se chercher, de lutter encore contre ses vraies aspirations, était en partie ce qu'elle trouvait de si attirant chez lui.

Et il jouait bien le jeu car il ne tarda pas à recentrer le dialogue, suggérant qu'elle pourrait avoir des choses à lui apprendre. C'était possible, en effet. Milla connaissait le milieu de la pègre sorcière sur le bout des doigts, rien ne faisait secret pour elle, et elle avait des yeux et des oreilles qui traînaient partout. Il se pouvait en effet qu'elle dispose de quelque information croustillante à donner à son interlocuteur. Mais elle n'allait certainement pas céder si facilement, certainement pas. Cela retirerait tout le sel de leur conversation.

-Moi ? Je ne te dois rien du tout ! affirma-t-elle en riant, amusée de la façon dont il cherchait à retourner la situation. Et en effet, elle ne lui devait absolument rien, pas même le fait d'être encore en liberté. Cela, elle le devait seulement au fait qu'il n'était pas parvenu à l'incriminer encore, mais quand ce serait fait... eh bien, on verrait. Elle avait envie de croire qu'il ne serait pas capable d'aller jusqu'au bout, ou qu'elle réussirait à le convaincre de changer son fusil d'épaule. Mais vas-y, je t'écoute. Qu'est-ce que tu veux savoir ? Je te préviens, mes infos ne sont pas gratuites.

Si elle devait envisager de l'aider (même si, honnêtement, elle préférerait qu'ils ne parlent pas "boulot", elle se contenterait bien de faire ce qu'elle était venue faire, à savoir boire et danser, ainsi qu'elle l'avait dit, et en compagnie du jeune homme si cela était possible), elle ne comptait pas cracher le moindre morceau sans quelque contrepartie qu'elle trouverait ne serait-ce qu'un peu à son goût. Et quand elle se retrouvait face à Ethan, des idées de contrepartie, elle en avait au centuple.

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rès franchement, Milla n'avait pas la moindre envie de parler du boulot de son interlocuteur. Bon, d'accord, il ne faisait pas le métier le plus barbant de l'univers, et son travail d'Auror était forcément passionnant, mais elle ne se sentait pas d'humeur à discuter de ses enquêtes alors qu'elle avait bien envie d'avoir une conversation beaucoup plus personnelle avec lui... Mais bon, le jeune homme décidait de se voiler la face, grand bien lui fasse, elle saurait parfaitement recentrer le dialogue au moment adéquat. Déjà, elle appréciait de constater qu'il lui posait ses questions sans revenir sur les conditions qu'elle avait posées. Car oui, s'ils devaient vraiment aller sur ce terrain-là, elle ne délivrait pas d'informations gratuitement, surtout si elle n'avait pas d'autre manière de tirer profit de la situation. Elle ne se voyait pas jouer les mouchardes auprès du MACUSA sans la moindre contrepartie. Ceci dit, elle aimait qu'il lui pose ces questions en prétendant ne pas avoir entendu ses derniers mots... car elle se chargerait bien de les lui rappeler. Elle fut d'ailleurs tentée de répondre à ses questions d'office pour ensuite le contraindre à remplir ses conditions, mais connaissant Ethan, il y avait de fortes chances pour qu'il se dérobe, et ça, elle ne pouvait absolument pas le tolérer. Elle voulait que cela ait au moins le mérite de la mener quelque part.

Ethan lui posa des questions que Milla eut tendance à trouver des plus singulières. De ce qu'elle savait, l'enquête qui concernait Newt Scamander et ses créatures, même si elle préoccupait tout le ministère, n'était pas du ressort d'Ethan, qui à l'heure actuelle devait se concentrer avant tout sur les fidèles de Salem. Mais elle n'était pas si surprise, Ethan était bien du genre à faire dans l'excès de zèle, à se préoccuper d'enquêtes qui ne lui étaient pas attribuées. Ceci dit, cela ne rendait que les raisons de sa présence plus suspectes, au grand plaisir de Milla. En soi, puisque tout ceci était forcément non officiel, il avait encore moins de raisons de se trouver ici plutôt que chez lui, au bras de son insipide petite femme.

-Ca se pourrait bien, se contenta d'affirmer la jeune femme sans donner plus de précision à son interlocuteur. Juste ce qu'il fallait pour lui mettre l'eau à la bouche, en fin de compte.

Des informations, elle en avait, évidemment, à commencer par l'occamy qu'elle conservait précieusement chez elle (mais ça, ce n'était clairement pas une information qu'elle comptait communiquer), mais hors de question de dire quoi que ce soit tout de suite, ce serait abattre ses cartes inutilement, et elle n'en avait pas la moindre intention.

-Mais je ne vois pas pourquoi je t'en parlerais.

Certainement pas s'il devait ne rien avoir à la clé.

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illa afficha un sourire amusé quand son interlocuteur affirma qu'elle pourrait bien décider de lui délivrer les informations qu'elle possédait dans le seul but de lui faire plaisir, pour ses beaux yeux. Oh, elle serait assez tentée de lui faire plaisir, en effet, mais si vraiment elle devait y parvenir, elle escomptait bien le faire par d'autres moyens. De toute façon, ce qu'elle avait d'informations paraîtrait sans doute assez insipide au regard d'Ethan. Ce qu'elle pourrait potentiellement lui révéler ne vaudrait certainement pas le prix qu'elle était très tentée de le voir payer, mais peu importe, tout ceci n'était qu'un jeu de toute manière, la jeune femme en était en tout cas convaincue. Ethan n'était pas venue ici dans l'espoir qu'on lui en dise plus sur le magizoologiste Scamander et ses créatures, c'était autre chose qui motivait sa venue, et c'était sur cela que Milla avait envie de se concentrer, sur ça et absolument rien d'autre. Et la jeune femme se disait qu'elle obtiendrait peut-être gain de cause puisque le jeune homme ne faisait pas mine d'ignorer sa requête d'une contrepartie et lui demandait à présent plus directement ce qu'elle voulait. Très bien. Elle le sonda depuis des yeux pétillants. Elle pourrait sans doute lui faire cracher un peu d'argent, et ça ne ferait pas de mal, car en termes de finances, et quels que soient les trafics auxquels elle procédait, elle finissait toujours sur la corde raide, mais elle n'était clairement pas tentée par quelque contrepartie financière que ce soit. Il voulait savoir ce qu'elle voulait, ce qu'elle attendait de lui ? Elle allait se faire un plaisir de lui répondre. Même si elle devait avoir déjà une très bonne idée de ce qu'étaient ses attentes.

-Eh bien, dit-elle sans le lâcher du regard, ne serait-ce que parce qu'elle aimait le sentiment que lui communiquait le fait de le regarder dans le blanc des yeux. Elle avait vraiment le sentiment qu'il se passait quelque chose d'unique, dans ces moments-là. Une chose qu'Ethan non plus ne pouvait réfuter et nier, parce que c'était tout simplement plus fort qu'eux. Raison pour laquelle aussi elle se permettait de se montrer plus explicite qu'elle ne le serait avec d'autres. Je t'ai dit que j'allais passer ma soirée à boire et à danser, c'est toujours d'actualité... Elle marqua une légère pause, toute réfléchie, avant de reprendre : Passe la soirée avec moi, et quand j'aurais trop bu et trop dansé, alors je te dirais tout ce que je sais.

Elle était sincère, même si c'était simple de promettre puisqu'elle n'avait pas grand-chose à perdre. Mais tout à gagner, en revanche. Parce que si elle pouvait passer ne serait-ce qu'une soirée avec lui, alors... Alors tout deviendrait possible.

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illa afficha un sourire ravi quand Ethan affirma que ses conditions n'étaient pas si difficiles à respecter que ça. Et en effet... Ethan n'en avait peut-être pas conscience encore, mais rien n'avait la nécessité d'être difficile, dans la vie, c'était en tout cas ce que pensait la jeune femme, ravie d'entendre l'Auror ne pas refuser aussi sec sa proposition. La jeune femme aurait été déçue de le voir refuser aussi sec sa proposition alors qu'elle mettait tant de coeur à la lui faire. Il avait changé ses projets d'une soirée sans le moindre piment en quelque chose de... beaucoup plus excitant. Et si en plus c'était lui qui payait les tournées, elle n'allait certainement pas se priver d'en abuser. C'était bien connu, l'alcool déshinibe. Milla se demandait combien de verres il faudrait à son interlocuteur pour qu'il abandonne définitivement sa réserve et se jette dans ses bras comme, elle en était convaincue, il mourrait d'envie de le faire. Le jeune homme, tout de même, osait se permettre de mettre des conditions à ses conditions. Sauf que non, ça ne pouvait pas se passer comme ça, soit ils jouaient selon ses règles, soit ils ne jouaient pas du tout. Ethan était très certainement dur en affaire, elle n'en doutait pas, d'ailleurs, mais Milla n'était pas en reste non plus de son côté. Et pour cause, c'était son métier.

-Alors comme ça tu te débines, répliqua-t-elle, convaincue que le provoquer un minimum pourrait l'aider à obtenir ce qu'elle voulait. Je pensais que c'était facile, moi, pourtant, ajouta-t-elle en adressant au jeune homme un regard sans équivoque.

Elle n'avait pas l'intention de boire pendant que lui resterait tristement sobre, tout comme elle préfèrerait tout de même l'entraîner sur la piste de danse, à choisir, quand bien même elle ne serait pas forcément dérangée par le fait de se déhancher sous ses yeux. Elle ne pensait pas qu'aucun homme pouvait lui résister en la voyant danser. Ce n'était pas qu'elle voulait forcément se vanter, mais elle estimait quand même non sans un certain orgueil que c'était un art qu'elle maîtrisait très bien. Presque aussi bien que celui de la séduction... en même temps, les deux étaient étroitement liés, dans sa perception bien à elle des choses. Elle poussa un soupir faussement dramatique.

-Bon, tant pis, je suppose que tu ne les veux pas tant que ça, mes informations, finalement, ajouta-t-elle alors d'un ton amusé.

En vérité, il n'avait aucune raison de courir après ces informations, elles ne le mèneraient nulle part, surtout pour celles qu'elle voulait bien lui délivrer. Mais en même temps, il ne devrait pas non plus lui courir après, et ça ne l'empêchait pas de le faire malgré tout... enfin elle voulait le croire.

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illa était heureuse, heureuse parce qu'Ethan ne lui donnait pas tant de fil à retordre et se laissait faire, lentement mais sûrement, lui opposant de moins en moins de résistance, pour son plus grand plaisir. Partager un verre avec lui, hein ? Effectivement, c'était un début, et il y en aurait sans doute beaucoup d'autres, des verres, d'autant plus que Milla était habituée à boire, et elle avait une bonne descente, qu'Ethan lui envierait sans doute d'ici quelques heures. En tout cas, c'était effectivement une excellente entrée en manière, et la jeune femme était certaine que la suite serait plus savoureuse encore... Elle ferait tout son possible pour qu'elle le soit, quoi qu'il en soit. Parce que c'était une chose que de savoir lui plaire, maintenant, elle tenait à le séduire pour de bon. Ils en avaient envie tous les deux, elle en était certaine, c'était seulement que l'Auror avait dû poser des limites où la jeune femme, pour sa part, n'en avait aucune. Elle savait que tout ne se ferait pas en une soirée, que même s'ils devaient franchir un pas (ou deux ou trois) ce soir, Ethan reviendrait finalement à la "raison", et ans les bras de sa femme... jusqu'à la prochaine fois. Milla ne lâchait pas prise si facilement. Elle avait tendance à toujours obtenir ce qu'elle voulait, et qui elle voulait... et en l'occurrence, elle n'avait pas spécialement le sentiment de devoir forcer le destin pour obtenir ce qu'elle souhaitait. Après tout, c'était lui qui était venu la trouver dans ce bar et non l'inverse. Et les mots qu'il prononçait ne laissaient que peu de place à l'équivoque. Il aimerait la voir danser, disait-il. Comment voulez-vous qu'elle reste indifférente à une telle information.

-Si le regard des autres t'incommode, je pourrais toujours danser pour toi... en privé, tu sais, suggéra-t-elle sans le lâcher des yeux, comme depuis le début de leur discussion.

Elle savait qu'elle allait sans doute un peu trop loin, mais il l'y poussait, en même temps, et de manière générale, Milla n'avait de toute façon pas froid aux yeux. Son objectif était clair, et on ne pouvait pas franchement dire qu'elle s'en soit caché : elle voulait Ethan, un point c'est tout. Elle voulait qu'il soit à elle, elle voulait s'abandonner à lui et qu'il fasse de même avec lui, elle voulait passer à l'étape supérieur de leur petit jeu de séduction. Elle savait qu'il pourrait freiner et décider de tout arrêter en un claquement de doigts, mais elle tentait l'essai malgré tout : parce que plus le temps passait, plus elle le voulait, c'était plus fort qu'elle. Plus fort qu'eux ?

-J'ai de très bonnes bouteilles d'alcool chez moi et un gramophone en parfait état de marche.

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I

l y avait beaucoup de seuils qu'Ethan et Milla n'avaient jamais franchi. A bien y regarder, en l'état, et dans les faits, ils n'en avaient jamais franchi aucun. Mais ce serait mentir pour autant que de prétendre que leur relation, pour la peine, était demeurée parfaitement innocente. Ethan voudrait certainement s'en convaincre et serait capable de le prétendre en face et sans rougir, mais elle savait ce qu'il en était, les seuils qu'ils n'avaient pas franchi tous les deux... ils les avaient franchi des milliers fois en pensées. Certes, elle ne pouvait pas parler à la place de l'Auror, mais certains sous-entendus ne trompaient pas. Ce petit jeu de séduction durait depuis trop longtemps... et Milla mourait d'envie de passer des pensées aux actes. Elle s'était su aventureuse en lui proposant d'aller chez elle, mais en même temps, qui ne tente rien n'a rien, et tout ce que Milla voulait, elle l'obtenait... et elle brûlait d'obtenir enfin les faveurs exclusives d'Ethan.

Elle sentit de l'hésitation dans la réponse d'Ethan quand ce dernier commença à lui répondre. Honnêtement, elle s'attendait à ce qu'il refuse, mais ce début d'hésitation aurait déjà su la satisfaire... seulement non, il ne se déroba pas à sa proposition, ne se cacha pas derrière le fait que sa charmante petite fiancée l'attendait chez lui. Il se contenta d'une réponse qui en disait bien assez et qui fut la meilleure réponse qu'il pouvait lui donner.

-Tu ne seras pas déçu du voyage, lui assura la jeune femme sans cesser, comme toujours, de garder son regard plongé dans celui de l'homme qui lui faisait tant envie.

Elle se doutait bien que la qualité de l'alcool à sa disposition n'avait en vérité qu'une moindre importance (et tant mieux, en un sens, car même si elle avait quelques bonnes bouteilles à sa disposition, rien ne valait sans doute les bouteilles que lui-même pouvait s'offrir). Elle laissa passer un moment de pause, mais pas trop long quand même, elle ne voulait pas lui laisser le temps de se dérober.

-Qu'est-ce qu'on attend alors ? dit-elle en lui adressant un regard mutin.

Elle jeta négligemment sur la table de quoi payer leur consommation, puis s'empara de son poignet sans prévenir. Il était à lui, elle ne laisserait rien en décider autrement. L'instant d'après, ils avaient transplané devant la porte de son appartement, qu'elle ne tarda pas à ouvrir.

-Après toi, dit-elle en lui laissant le soin d'entrer et de découvrir l'appartement le premier.

L'endroit ne payait pas de mine, loin de là. C'était même assez chaotique, mais il était à son image, quelque part, il y avait un peu de tout sur ses murs et sur ses commodes, et pour un si petit espace, elle amassait pas mal de choses. Sans attendre, elle lança la musique d'un coup de baguette magique et leur servit deux verres de vin.

-J'espère que tu aimes le jazz.

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illa allait finir par penser que c'était presque trop simple. Elle aurait dû prendre ce genre d'initiative beaucoup plus tôt, si cela pouvait lui permettre de passer un tel moment privilégié avec Ethan, mais elle se doutait qu'elle l'avait eu à l'usure et qu'il l'aurait sans doute envoyée balade si elle avait tenté le diable un peu plus tôt. Peu importe, il était là, maintenant, avec elle, il était là et elle n'avait aucun intention de le laisser quitter son appartement avant un bon moment. Elle mettait tout en place pour le mettre à l'aise, pour qu'il se sente le mieux possible à ses côtés. Elle pensait que le combo bon vin - jazz (puisqu'il aimait de toute évidence cela) et galante compagnie pouvait faire des ravages, et elle y comptait un peu. La situation semblait, en tout cas pour le moment, propice et détendue, et Milla voyait mal ce qui pourrait potentiellement la ternir. Tout semblait être pour le mieux, et ils n'avaient pourtant pas encore ce taux d'alcool suffisant dans le sang pour se laisser porter. Mais ça allait venir. Milla allait absolument tout mettre en oeuvre pour.

-Merci, sourit la jeune femme quand l'Auror complimenta son intérieur. Est-ce qu'il le pensait vraiment ? Ce n'était pas dit. Ethan devait être bien davantage habitué à des environnements disons plus bourgeois. Mais l'idée qu'il apprécie le lieu lui plaisait... Après tout, cet appartement ne manquait pas d'être à son image, alors ça voulait dire ce que ça voulait dire non ? On cherchait des signes où on le voulait, après tout. C'est pas un palace, c'est sûr, mais il y a toute la place qu'il faut pour faire... tout ce qu'on veut, affirma-t-elle d'un ton qui n'oubliait pas d'être chargé en sous-entendus. Sans le lâcher du regard, elle but une première gorgée de vin. Avant de reprendre : Et ce qui se passe ici n'a aucun besoin d'être connu hors de ces murs.

Une information à double sens, sans doute, qui pourrait signifier qu'elle préférait que l'Auror qu'il était ne s'attarde pas sur ce qu'il trouverait potentiellement d'illégal chez elle... Mais bien sûr, ce n'était pas ce dont il était question. Elle lui promettait surtout de tenir sa langue (même si ce serait vraiment difficile pour elle de ne pas narguer Elizabeth avec tout ça)... Et c'était vrai, elle n'avait pas l'intention de répéter ce qui se passerait ici. Elle n'avait pas envie de forcer plus promptement le destin pour qu'Ethan passe des bras de son fiancé aux siens. Chaque chose en son temps. Sur ces mots Milla vida d'un trait son verre et se releva.

-J'adore cette chanson, affirma-t-elle alors qu'un nouveau morceau s'échappait du gramophone.

Alors, elle se déhancha, minutieusement, pour permettre à Ethan d'admirer pleinement le spectacle.

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illa en faisait des caisses, c'est sûr, mais en même temps, elle avait bien compris que si elle voulait attirer Ethan dans ses filets (et elle avait le sentiment de n'avoir jamais rien désiré à ce point de toute sa vie, honnêtement), il allait falloir qu'elle sorte le grand jeu et ne laisse rien au dépourvu. Il était attiré par elle, elle le savait, et il savait très bien, aussi, qu'il l'attirait, ils se tournaient autour depuis suffisamment longtemps pour cela. Il ne prendrait pas l'initiative, et il n'y avait pas de soucis, parce qu'elle n'avait aucun problème avec le fait de prendre les choses en mains (c'est le cas de le dire)... Elle espérait juste ne pas se faire rembarrer après tout ce qu'elle mettait en oeuvre, parce que, clairement, elle le prendrait assez mal, et personnellement. Pourtant, il y avait encore des chances pour que la situation dérape. Après tout, quoi qu'il advienne, Ethan restait un Auror soupçonneux de ses pratiques et un jeune homme déterminé à épouser la femme qu'il fréquentait depuis le collège. D'un moment à l'autre, il pourrait, tout simplement, ne pas céder et l'envoyer balader. Cette idée lui était insupportable... Elle espérait titiller suffisamment ses sens pour qu'il ne soit tout simplement pas capable de résister encore davantage. Elle faisait donc tout ce qu'elle pouvait pour attirer son attention et son regard, pour mettre en valeur ce qu'il pouvait y avoir de plus attirant chez elle. elle avait le sentiment que ça marchait, parce qu'il ne la lâchait pas des yeux. Ce regard était assez désarmant, d'ailleurs. Milla serait capable de perdre ses moyens face à un regard comme celui-là. Et pour cause, elle voyait bien que ce qui se passait avec Ethan n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait pu vivre avec les autres hommes qu'elle avait menés dans cet appartement : des relations toujours éphémères. Et à peine divertissantes. Quand Ethan se contenta de réagir par un "pas mal", Milla ne put s'empêcher d'afficher un sourire, qu'elle mua bien vite en moue faussement déçue.

-Pas mal, c'est tout ? répondit-il avec un faux air vexé. Il va falloir que je me surpasse, alors, ajouta-t-elle en reprenant le cours de sa danse solitaire, ne ménageant pas ses efforts pour lui retourner les sens, ou en tout cas le regard, ce qui était déjà pas mal. Sa danse se fit de plus en plus sensuelle, de plus en plus proche de l'Auror, qu'elle prenait soin de couver du regard en le frôlant de temps à autre, parfaitement accidentellement, bien sûr. Puis finalement, elle approcha son visage du sien et, sans l'avertir, déposa ses lèvres sur les siennes. Et là, tu en penses quoi ? demanda-t-elle, mutine, son souffle se déposant sur ses lèvres.

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u'il la rejette ou non, Milla n'allait certainement pas regretter son geste, pas une seule seconde, même. Elle en avait eu envie depuis beaucoup trop longtemps, et elle avait dû se faire violence pour ne pas simplement faire... ça. Elle avait attendu, pas par considération envers Elizabeth (ça, elle s'en foutait complètement), mais parce qu'elle voulait que le moment soit propice, parce que ce baiser, pour elle, n'était pas qu'un simple baiser... Il signifiait bien plus. Ethan ne le réaliserait peut-être pas, il se contenterait sans oute de penser qu'elle jouait avec lui comme avec d'autres hommes (mais en même temps, elle avait envie de croire que la connexion qu'il y avait entre eux était trop évidente pour qu'il puisse envisager qu'elle partage ça avec qui que ce soit d'autre), mais non, vraiment, à ses yeux, ça avait de la valeur. Milla ne voulait pas se contenter de posséder Ethan (même si ça faisait partie du projet, il ne faut pas se leurrer non plus), elle le voulait entièrement à elle, elle voulait le rendre accro au point qu'il ne jure que par elle, au point qu'il oublie ses projets de fiançailles, au point qu'ils ne s'appartiennent que l'un à l'autre. Ils en étaient loin, certes, mais ils n'en avaient jamais été si proches en même temps. Et la réaction d'Ethan ne devait que le confirmer, puisqu'il ne la rejeta pas le moins du monde.

Elle afficha un sourire amusé, pas du tout vexé, quand il lui adressa un nouveau "pas mal". Elle était convaincue qu'il ne le pensait pas. Et si elle avait dû avoir le moindre doute sur la question, ce qui suivit aurait eu le don de taire ces doutes le plus immédiatement possible. Puisqu'il lui rendit son baiser avec une passion neuve. Milla sentit son coeur s'emballer comme jamais tandis que leurs lèvres s'apprivoisaient avec fièvre, elle n'avait jamais connu baiser plus intense de toute sa vie. Ce n'était pas comme elle l'avait tant de fois imaginé, non, c'était encore mieux. C'était puissant, c'était électrique, c'était... évident... Comme il était évident que Milla ne serait pas capable de s'arrêter en si bon chemin, loin de là.

-Tu as raison, c'est bien mieux comme ça, répondit Milla avec malice avant de s'emparer une nouvelle fois des lèvres du jeune homme.

Elle serait bien incapable de se passer de tels baisers à présent qu'elle y avait goûté. Elle en redemandait, encore et encore. Sans attendre la moindre invitation de la part du jeune homme, la jeune femme s'était installée sur ses genoux pour pouvoir poursuivre plus confortablement encore, tandis que ses doigts détachait au fur et à mesure les boutons de la chemise de l'Auror pour dévoiler un torse parfaitement sculpté, qu'elle brulait de couvrir de caresses.

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C'

était tout simplement parfait. A des milliards d'années lumière de ce qu'elle s'était tant de fois imaginé, mais justement, des milliards de fois mieux encore, et pourtant, elle était loin d'avoir minimisé ses attentes concernant ce moment, bien au contraire, même. Elle l'attendait depuis une éternité, et plus elle l'attendait plus son expectative augmentait. Et pourtant, oui, c'était encore mieux. Parce que c'était mieux que tout. Un tourbillon d'émotions, un feu d'artifice de sensations, et ils n'étaient pas entrés dans le vif du sujet, encore, mais ça suffisait. Parce que le contact de ses lèvres sur les siennes l'électrisaient, parce que leurs lèvres semblaient avoir été dessinées pour se répondre et se correspondre, parce que quand ses doigts longeaient la peau de ses cuisses, sous sa robe, elle sentait naître au creux de ses reins une chaleur telle qu'elle serait bien capable de tout consumer. Oui, ce moment était parfait, à ses yeux, et elle voulait qu'il ne s'arrête jamais. Et comment le pourrait-il. Il était impossible qu'ils se résistent encore à ce stade, l'envie qu'ils avaient l'un de l'autre était bien trop manifeste. Et pourtant... Pourtant, Ethan arrêta tout d'un coup, écartant ses lèvres des siennes et affirmant qu'ils ne pouvaient pas faire ça.

Ce fut, pour Milla, comme recevoir un seau d'eau glacé en pleine figure, de quoi clairement réfréner ses ardeurs, ce qu'elle n'aurait jamais cru possible quelques secondes plus tôt seulement. Elle l'observa un instant. Il ne bougeait pas d'une once. C'était bien la preuve qu'il n'était pas si décidé que ça non plus, non ? La part de morale qu'il y avait en lui l'avait rappelé au bon souvenir d'Elizabeth, mais elle pouvait bien la lui faire oublier en un baiser, pas vrai ? Elle le voulait, en tout cas... Mais en même temps... Ce ne serait plus parfait, maintenant. Elle voulait qu'il s'offre à elle, sans réserve et sans condition... Et maintenant, ce n'était plus possible que de l'envisager. Pas ce soir, en tout cas. Au fond, elle brûlait de coller ses lèvres aux siennes et de taire ses remords, mais non... Il avait tout gâché. Et aussi, essuyer un deuxième refus serait vraiment trop humiliant. Un seul, c'était déjà mettre un sérieux coup à sa fierté. Elle l'observa un moment, puis finalement, se redressa.

-Comme tu voudras, déclara-t-elle sèchement.

Pendant plusieurs longues secondes, elle ne dit plus rien, se contentant de reremplir son verre afin d'en vider le contenu presque aussitôt. Ce moment aurait dû être idéal, un moment charnière, qui allait tout changer. Tu parles ! Dingue comme Elizabeth réussissait à lui gâcher la vie même quand elle n'était pas dans les parages...

-Pourquoi t'es venu ici, exactement ? finit-elle par demander après un moment, d'un ton toujours glacial.

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