Regarder ensemble dans la même direction [pv Cassandra]

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ême s'il ne pouvait pas toujours y échapper, Marlon refusait autant qu'il le pouvait de travailler de nuit. Il ne disait pas non, bien sûr, si l'hôpital avait vraiment besoin de médicomages supplémentaires et qu'il était impossible de faire autrement, mais il mettait toujours un point d'honneur à ce que cela arrive le moins possible. Le soir, il voulait pouvoir rentrer chez lui et retrouver son épouse, c'était aussi simple que ça. Il tenait à ce qu'ils puissent avoir un rythme normal, tous les deux, et même si son travail lui tenait très à coeur, c'était dans tous les cas une certitude qu'il ferait toujours passer sa famille en priorité. Ceci dit et en dépit de sa volonté, il ne pouvait pas toujours respecter ses propres principes.

Surtout en ce moment. L'attaque de l'obscurus avait fait de nombreuses victimes et le centre hospitalier sorcier de New York avait besoin de tout le personnel compétent disponible. Forcément, Marlon ne se voyait pas faire un caprice... il n'y songeait même pas, d'ailleurs. Quand bien même cela signifiait qu'il verrait moins Cassandra ces prochains temps, il avait tout de même conscience des vies qui étaient en jeu, et il ne pourrait pas se regarder dans la glace s'il ne faisait pas au moins l'effort d'essayer de les sauver. Et c'était ce à quoi il s'employait, donc.

Il ne rentra chez lui qu'aux alentours de trois heures du matin. Exténué, il n'avait plus qu'une envie : s'étaler dans son lit et se laisser haper par le sommeil. Mais quand il ouvrit la porte de l'appartement, il constata que les lumières étaient encore allumées. En effet, Cassandra n'était pas couché. Marlon était partagé entre le plaisir de pouvoir la retrouver et l'appréhension, car si son épouse ne dormait pas, ce n'était pas forcément bon signe, et personne ne s'y connaissait mieux que Cassandra en matière de mauvais présage. Il se dirigea vers elle et déposa un baiser sur ses lèvres.

-Tu n'es pas couchée ?

La réponse était évidente, bien sûr, il voyait bien qu'elle n'était pas couché, il se demandait surtout pourquoi, et il espérait qu'elle n'avait pas trouvé le sommeil pour des raisons... normales, on va dire. Il savait combien ses visions pouvaient avoir le don de tourmenter son épouse, et il se sentait toujours démuni dans ces moments-là, même s'il faisait tout ce qu'il pouvait pour rassurer, soulager la femme qui partageait sa vie.

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arlon se sentit immédiatement soulagé quand il entendit son épouse lui affirmer qu'elle l'avait simplement attendue. Il le savait, il ne devrait ni s'inquiéter constamment pour elle, ni la surprotéger, ce ne serait pas lui rendre service, et il savait parfaitement que Cassandra était parfaitement capable de se défendre toute seule. Malgré tout, c'était plus fort que lui. Il l'avait connue dans les meilleurs comme les pires moments, il avait vu combien certaines de ses visions pouvait éprouver la jeune femme, alors il voulait lui apporter un soutien à la hauteur de toute souffrance éventuelle. Mais puisqu'elle lui disait qu'elle allait bien, il la croyait sur parole, et il appréciait qu'elle ait bien voulu attendre son retour, car lui aussi préférait largement s'endormir en sa compagnie.

Même si tout exténué qu'il était, à présent qu'il voyait son épouse éveiller, il se sentait moins fatigué et moins pressé de plonger dans le bras de Morphée. Il avait juste envie de passer un moment agréable et apaisé en présence de Cassandra. Il en avait franchement besoin après cette soirée éprouvante. Cassandra était son pilier, son point d'ancrage. Grâce à elle, il voyait plus clair, elle avait le don de mettre de l'ordre dans le chaos, et le chaos, dernièrement, il l'expérimentait dans des proportions franchement inattendues. Sans elle, sans son amour, sans sa tendresse... il serait complètement perdu, à l'heure actuelle, et il aurait sans doute perdu foi dans tout. Y compris dans ton propre métier.

-C'était... difficile, répondit-il quand son interlocutrice lui demanda comment les choses s'étaient passées à l'hôpital. C'était la meilleure manière de l'exprimer, au bout du compte. C'était difficile, oui, parce que l'hôpital sorcier était pris d'assaut. Ils n'avaient jamais expérimenté une telle situation de crise, et même s'il pensait avoir les épaules pour supporter tout ça, c'était tout de même une tâche particulièrement épuisante. Je pense que je ne vais pas être beaucoup à la maison, ces prochains temps, ajouta-t-il d'un ton qui n'oubliait pas de s'en excuser. Mais je n'ai plus aucune envie de penser à ça. Ce qui était vrai, même si, en réalité, il serait incapable de s'ôter toutes ces images de la tête, tout comme celles qui avaient succédé à son expérience de la guerre, à une moindre échelle. Qu'est-ce que tu lisais ?

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arlon aimait tout en Cassandra, absolument tout, mais s'il y avait une chose qu'il savait aimer encore plus que les autres, c'était la douceur et la patience dont elle était capable avec lui. Ils n'avaient rien besoin de se dire, ils se comprenaient, tout simplement, en un regard, en un geste, en un mot. Il savait qu'elle ne lui ferait aucun reproche s'il devait être trop souvent absent ces prochains temps, parce qu'il serait accaparé par son travail à l'hôpital.

Elle le connaissait, elle savait combien son travail lui tenait à coeur, elle savait la responsabilité qu'il ressentait, elle savait les traumatismes qui lui venaient de la période où ils avaient vécus en Europe, tous les deux. Non seulement elle savait, mais surtout, elle comprenait, et ça lui faisait du bien. Sans elle, s'il ne pouvait pas, tout simplement, rentrer et la retrouver une fois chez lui, il deviendrait sans doute fou, il ne tiendrait pas le coup. Elle était là, toujours, constamment... et elle était tout simplement parfaite.

Il avait envie de passer une soirée calme, douce, tranquille en sa compagnie, et elle le comprenait. Il afficha un fin sourire quand elle lui apprit lire le dernier ouvrage d'Adalbert Waffling. Il trouvait ça très fair play de sa part quand on savait avec quel dédain il la traitait sous prétexte que la divination ne serait pas un art assez noble pour lui ou une escroquerie. Fallait-il être idiot... mais tant pis pour lui. Qiconque passait à côté de la valeur d'une femme aussi incroyable que Cassandra Vablatsky était forcément stupide, et ne mériterait normalement pas qu'on s'intéresse à son oeuvre. Mais Cassandra était une érudite, bien plus que lui, c'est certain.

Il se laissa entraîner à la suite de Cassandra sur le sofa. Elle lui demanda s'il voulait boire ou manger quelque chose, ça ne lui ferait sans doute pas de mal. Mais il était si tard.. il s'en voulait un peu de non seulement la tenir éveillée, mais l'obliger à ce genre de contrainte si tardivement. En même temps, tant qu'ils étaient là, tous les deux, elle avait envie d'en profiter.

-Je suis affamé, répondit-il alors. Mais ne t'embête pas à cuisiner quoi que ce soit, par contre. Ils pourraient bien trouver quelque chose à grignoter, sans effort. Là, tout de suite, je n'ai besoin que de toi, de toute façon.

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arlon afficha un sourire ravi quand Cassandra lui apprit que son repas était en fait déjà prêt et n'attendait que de le voir mettre les pieds sous la table. Dans ce cas, évidemment, ça changeait tout, et le médicomage était impatient de pouvoir savourer ce repas en compagnie de son épouse (enfin, il espérait pour elle qu'elle avait mangé avant lui et sans l'attendre, étant donné l'heure à laquelle il rentrait). Il n'avait qu'une certitude à l'heure actuelle, c'est qu'il avait définitivement épousé la femme la plus exceptionnelle au monde. Il se demandait souvent ce qu'il avait bien pu faire pour mériter de l'avoir à ses côtés. Il sauvait des vies, soit, mais il en perdait aussi, et il ne pensait définitivement pas que toutes les vies qu'il avait pu sauver au cours de son existence suffisent à justifier la présence douce et attentive d'une femme aussi exceptionnelle que Cassandra dans sa vie.

Elle était tout pour lui, un pilier, une confidente, une maîtresse, une âme soeur... Et s'il ne l'avait dans sa vie, surtout au cours de soirées éprouvantes comme celle-ci, il ne savait vraiment pas comment il le supporterait. Elle mettait de l'ordre dans sa vie. Tout devenait plus beau, plus simple, plus évident quand elle était à ses côtés. Et il adorait définitivement ça. Il savait qu'il pouvait la croire sur parole quand elle affirmait qu'elle serait toujours là pour lui. C'était une certitude que rien n'avait jamais démenti, et il savait qu'il pouvait avoir toute confiance dans ses paroles. Elle avait toujours été là, elle serait toujours là... cette constante dans une vie sans acun autre acquis était une chance et un soulagement.

-Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter une épouse aussi parfaite ? observa-t-il en articulant le fond de sa pensée, avant de déposer doucement ses lèvres sur celles de Cassandra. Définitivement, il n'aurait pas pu imaginer conclusion plus parfaite à sa journée. Qu'est-ce que tu as préparé de bon ? enchaîna-t-il.

L'appel de l'estomac, que voulez-vous. Avec Cassandra, il était tenté de penser qu'il serait capable de vivre d'amour et d'eau fraîche, mais on ne va pas se leurrer, quand en supplément, on avait le droit à un petit plat maison préparé qavec soin, on n'allait certainement pas s'en plaindre.

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arlon était loin de se considérer comme quelqu’un de merveilleux ou d’exceptionnel, mais s’il pouvait l’être aux yeux de son épouse, alors ça lui suffisait amplement. Il se moquait éperdument du regard que l’on pouvait porter sur lui du moment que celui de Cassandra demeurait intact, du moment qu’elle ne cessait jamais de s’adresser à lui comme elle le faisait. Sa nuit avait été éprouvante, c’est certain, mais il lui suffisait d’un peu de la tendresse que son épouse savait si bien lui adresser pour que tout ceci soit relégué au second plan. Maintenant, il se sentait vraiment mieux. Bien sûr, rien n’occultait entièrement la fatigue physique, mais au moins, il se sentait un peu apaisé, et ça faisait du bien. S’il ne pouvait la retrouver à chaque retour de travail, il ne savait vraiment pas comment il supporterait son quotidien. Cassandra était sa chance. Une chance exceptionnelle.

-Je vais me répéter, mais tu es vraiment la meilleure, sourit le médicomage, dit Marlon quand Cassandra lui apporta son dîner.

Marlon n’était pas difficile, mais Cassandra savait tout de même très largement lui faire plaisir. Elle n’aurait pas besoin de se donner autant de peine pour être déjà parfaite à ses yeux, mais il était évident qu’il ne cracherait pas dans la soupe, au sens propre comme au figuré. Il ne se priva pas d’entamer son assiette avec un appétit certain. Maintenant qu’il était tranquillement posé chez lui, il ne pouvait clairement que constater à quel point il avait faim. Quand il était préoccupé, il avait l’estomac trop noué pour écouter son propre corps et préférait de toute façon être à l’écoute de celui des autres. Mais là, il se sentait déjà beaucoup plus détendu.

-Comment ça a été, ta journée ?

Avec tout ça, il réalisait qu’il ne lui avait pas encore posé la question, pourtant, il était entièrement intéressé. Même si lui-même n’avait pas forcément dit grand-chose sur sa propre journée, mais il n'avait pas envie de se replonger tout de suite dans les expériences des dernières heures. Les Vablatsky étaient de ces couples qui se disaient tout et ne se cachaient jamais rien (en même temps, ils n’avaient rien à se cacher), aussi n’avait-il aucun besoin de se forcer pour poser ce genre de questions. Vu comme leurs quotidiens étaient bouleversés dernièrement, Marlon se doutait que son épouse pouvait qui plus est avoir d’autant plus de choses à dire.

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assandra pourrait bien passer la journée la plus ennuyante et ennuyeuse du monde que Marlon trouverait tout de même cela passionnant. C'était sûrement ça qu'on appelait l'amour, tout ce qui concernait son épouse intéressait Marlon, c'était aussi simple que cela. Quand elle n'était pas à ses côtés, elle lui manquait, c'était inévitable, et quand elle lui manquait, il avait envie, besoin, de savoir à quoi elle occupait son temps. Ce n'était pas à ses yeux une manière de la stalker ou quoi que ce soit du genre, mais juste un moyen de se sentir plus proches d'elle, et puisque tous les deux ne se cachaient jamais rien, il avait même envie de penser que c'était quelque chose de tout naturel, pour eux, même d'instinctif. Alors oui, Cassandra n'avait pas grand-chose à lui dire, mais ça lui allait très bien d'entendre parler de sa routine également.

D'autant plus que ce n'était pas là une routine dont pouvaient se vanter la plupart des femmes de son temps. Elle avait travaillé sur son livre, elle était allée trouver son éditeur, on ne pouvait pas dire que cela répondait à un quotidien que l'on puisse qualifier de banal. Elle était une auteure, une voyante reconnue, et le jeune homme était infiniment fier de sa carrière. Il avait pour son épouse une estime considérable, et concrètement, s'il ne sous-estimait pas son propre travail, il reconnaissait aisément que la jeune femme apportait à l'édifice une pierre considérable, et il l'admirait pour cela. Comme pour de très nombreuses autres raisons, d'ailleurs, Marlon savait bien que sa femme avait des défauts, comme tout le monde, mais il avait en réalité peine à les entrevoir tant ces derniers savaient se dissoudre parfaitement dans le flot de ses très nombreuses qualités.

-Une journée bien chargée, en somme, répondit Marlon avec un fin sourire. Puis, après une légère hésitation, il reprit la parole. Est-ce qu'il... a repris contact avec toi ?

Il se doutait qu'elle lui en aurait parlé, mais le fait est que leur quotidien était quelque peu changé à présent par l'allégeance nouvelle qu'ils avaient tous deux choisis de prêter à Gellert Grindelwald. Et si le rôle de Marlon restait encore à définir dans laffaire, celui de son épouse, en revanche, paraissait tout décidé.

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arlon hocha simplement la tête quand son épouse lui apprit que Grindelwald avait effectivement pris contact avec elle, afin de décider d'une entrevue dans les jours à venir. Il ne savait s'empêcher d'éprouver une sincère fierté quand il entendait Cassandra s'exprimer ainsi. Il l'avait toujours su, dès l'instant où il en avait pris connaissance : le don de son épouse n'était pas simple à supporter au quotidien, mais un jour, il changerait la face du monde. Cassandra était destinée à accomplir de grande chose, c'est le lot de toutes les personnes exceptionnelles, et lui, il était fier et heureux d'être à ses côtés, d'apporter à son échelle sa pierre à l'édifice.

Bien sûr, tout ceci comprenait une part d'inquiétude évidente. Tous les deux ne pouvaient qu'avoir conscience des risques qu'ils prenaient. Marlon avait toute confiance en Grindelwald, il n'avait pas peur de lui, il l'admirait seulement, en revanche, leur nouvelle allégeance pourrait finir par attirer l'attention des Aurors et du MACUSA. Ce n'était pas à l'ordre du jour, mais c'était à prendre en considération. Ceci dit, Marlon préférait éprouver de l'enthousiasme et de l'espoir concernant cette situation qu'une inquiétude contre-productive et forcément handicapante.

-De lui, non, admit-il. Il aurait bien aimé, pourtant. D'un autre côté, il n'était évidemment pas nécessaire qu'ils se voient s'ils n'avaient rien à s'apprendre ou à se dire, alors il n'était pas utile d'en prendre ombrage. Il était normal que Cassandra, en comparaison, tienne une place de choix aux côtés du mage noir. Il était certain qu'elle représentait un atout incroyable, ne pas l'exploiter serait une bêtise. Mais j'ai eu le droit à la visite de Vinda Rosier. Je crois qu'elle cherche à me mettre à l'épreuve. Il n'aimait pas devoir faire ses preuves auprès d'elle, qui à ses yeux n'avait aucune raison de s'estimer plus haut que lui dans la hierarchie, mais s'il fallait en passer par là, soit, il pouvait le tolérer. J'ai croisé Tolliver, aussi... honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de lui.

Car Glenn Tolliver représentait pour lui un cas clinique intéressant, mais ne fallait-il pas craindre qu'il puisse être, quelque part, relativement instable ? Seul le temps le dirait. En attendant, ces deux rencontres avaient forcément été bien moins décisives que les entrevues de Cassandra avec Grindelwald.

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osier était-elle mandatée pour le tester ou s'amusait-elle à le faire au nom de sa propre défiance... ou bien de son propre divertissement ? Impossible de le savoir. Marlon pouvait comprendre que Grindelwald ait besoin de se garantir la loyauté de ses fidèles afin de s'assurer aucun sabordage, aucune trahison... mais Marlon avait tout de même penser que sa loyauté avait été constaté au moment de l'intégrer à ses rangs. Dans tous les cas, Rosier pouvait bien le jauger autant qu'elle le voulait, Marlon n'avait absolument rien à se reprocher, c'était même tout le contraire, en réalité. Mais il était tout de même assez agaçant de devoir être observé de la sorte, comme si Rosier elle-même était exempte de tout soupçon.

A ce titre, il n'appréciait que d'autant plus les propos de son épouse. Oh, il avait été certain, bien sûr, qu'elle serait de son côté, mais c'était toujours agréable d'être soutenu dans ce genre de circonstance. Peut-être ne méritait-il pas sa place autant qu'elle, ou peut-être la méritait-il davantage. Il était certain que Rosier devait s'imaginer occuper une place de choix aux yeux de Grindelwald, parce qu'elle avait été en contact avec lui quand personne ne soupçonnait encore qu'il était à New York, mais au fond... Marlon était convaincu que si Grindelwald devait sacrifier Vinda au profit de Cassandra, il le ferait sans hésiter. Elle, était vraiment spéciale, elle, sortait vraiment du lot et pouvait lui apporter quelque chose de vraiment bénéficiable. Et il disait cela sans aucune forme de subjectivité, bien sûr...

-Il a l'air dévoué, mais tout de même très instable mentalement... En bref, un cas clinique intéressant... Il ne pensait pas avoir besoin de l'exprimer directement pour que Cassandra soit à même de comprendre ce qui l'intéressait chez ce jeune homme. Son frère est un Auror, j'ai appris ça récemment.

Ce n'était pas forcément grave ou important. Juger de la dévotion des fidèles de Grindelwald en fonction de leur entourage familial, c'était totalement sans fondement. Mais c'était un constat, malgré tout.

-Je sais que j'apporterai ma pierre à l'édifice en temps et en heure, mais j'avoue que cette situation est un peu... frustrante pour moi.

Il savait bien que tout était une affaire de stratégie, il ne servait à rien de l'accabler de tâches inutiles pour l'heure, le but de Grindelwald devait être de positionner ses pions au bon endroit pour s'en servir au moment adéquat, mais il avait toujours voulu bien faire, mieux faire, et pour cela, il fallait commencer par faire tout court, bien sûr.

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st-ce que Glenn était susceptible de représenter un danger potentiel ? Marlon avait envie de répondre que non... en tout cas pas pour les fidèles de Grindelwald, mais il lui restait difficile d'en juger totalement tant l'affliction dont il semblait souffrir était... singulière... Il semblait vouer à Grindelwald une fascination qui ne connaissait aucune borne et n'être autrement capable que d'un potentiel affectif très limité, au point qu'il se demandait même si trahir voire tuer son propre frère lui posait réellement un vrai cas de conscience.

Pour cette raison, il ne considérait pas que le fait qu'Achilles Tolliver soit un Auror puisse réellement leur porter préjudice, mais tout ceci restait malheureusement vague, impossible de savoir si l'analyse qu'il faisait de la situation et donc de Glenn était effectivement valide ou reposait sur des préconçus... même si ses capacités de médicomage lui permettaient de voir en lui le cas clinique qu'il était, elles fermaient peut-être aussi les portes à une objectivité qui ne saurait que trop être nécessaire en ces circonstances. Alors sa réponse se devait d'être nuancée, ceci dit, il ne pensait pas que s'inquiéter de Glenn soit nécessaire. Il pensait par ailleurs que Grindelwald l'avait choisi en son âme et conscience, même si il n'était pas à l'abri de faire des erreurs. Marlon le savait bien, puisque Cassandra avait eu la vision de son déclin... Ils devaient donc faire ce qu'il fallait pour l'empêcher. Mais il ne pensait vraiment pas que le jeune libraire serait de ceux qui l'encourageraient.

-Je compte le garder à l'oeil, répondit-il finalement après un moment de réflexion. Ce qui ne lui demanderait pas trop d'efforts, car en réalité, il était à l'affut de prétextes qui pouvaient lui permettre d'analyser et d'observer cet individu qui représentait à ses yeux un mystère. Mais je ne pense pas qu'il soit dangereux, pas pour notre cause, du moins.

Car pour le reste, c'était une autre paire de manche. Glenn Tolliver était sans doute le genre d'individus capables de tuer de sang froid sans éprouver le moindre début de commencement de remords, parce que le remords, à l'instar d'autres émotions, serait à l'abri de ses possibilités.

-Je te fais confiance, ajouta-t-il quand Cassandra lui assura que son heure viendrait. En même temps, il avait toujours fait aveuglément confiance à son épouse, et ce serait toujours le cas. Après tout, je sais bien que tu ne te trompes jamais, ajouta-t-il avec un fin sourire au coin des lèvres.

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arlon afficha un sourire quand Cassandra lui assura qu'elle se trompait moins encore sur ce qui le concernait. Visions ou pas, c'était normal, parce qu'ils se connaissaient par coeur, tous les deux. Ils avaient su sonder l'âme de l'autre il y a bien longtemps, et depuis, rien n'avait changé, ils étaient plus soudés que jamais et savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre, indéfectiblement.

Quand elle ajouta qu'elle s'appliquait toujours à ce qu'il ne lui arrive que des bonnes choses, il savait bien évidemment que c'était vrai, elle avait eu plus d'une occasion de le lui prouver. Elle avait toujours été présente pour le soutenir, pour le rassurer, pour le permettre d'y voir plus clair. Personne n'avait jamais su le comprendre et le soutenir aussi bien qu'elle. Dans tous les cas, ce qu'il y avait entre eux tiendrait toujours, quoi qu'il advienne, de l'évidence. Ils n'avaient pas besoin de se rassurer à ce sujet, mais au mieux pouvaient-ils se le confirmer, toujours. Alors oui, les paroles de Cassandra n'étaient évidemment pas étonnantes, mais en revanche, elles étaient un vrai bonheur.

-Et tu y arrives parfaitement, répondit-il alors. En même temps, ce n'est pas si difficile. Tu n'as rien besoin de faire. Tu es déjà la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Tant que je t'ai, tout ne peut qu'aller.

C'était le cas. Sa rencontre avec Cassandra avait radicalement changé sa vie. Certains moments étaient plus difficiles que d'autres, certaines situations étaient plus éprouvantes que d'autres, c'est certain, mais elles n'étaient rien quand ils étaient ensemble. C'était un constat que trouveraient sans doute naïf ceux qui ne vivaient pas dans leurs peaux respectives, mais Marlon était au clair avec ce qu'il éprouvait, et leur histoire avait toujours eu le don de confirmer cela.

Parfois, il avait des doutes, mais ces doutes ne concernaient jamais la femme qu'il avait épousée. Bien sûr, être à sa hauteur n'était pas toujours évident, surtout dernièrement, alors qu'elle obtenait de leur maître une attention qu'il peinait à gagner. Mais il n'était pas jaloux ou envieux, en réalité. Il était fier, aussi fier qu'on puisse l'être. Et il n'arrêterait jamais de l'être, quoi qu'il advienne.

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arlon se doutait qu'il n'était pas nécessaire qu'il dise et répète à sa femme qu'elle était la meilleure chose qui lui soit vraiment arrivée dans la vie, car elle ne pouvait qu'en avoir conscience, mais c'était ainsi, il ne se lassait pas de le lui dire, il ne s'en lasserait jamais. Parce que c'était un fait, tout simplement, et quand bien même il était évident, il restait agréable. Marlon avait vécu dans sa vie plus d'un épisode éprouvant. La perte de son frère, la guerre... mais il avait su relever la tête, il avait su donner un sens à son existence.

Il le devait bien sûr à ses choix personnels, à sa vocation de médicomage, également, mais pas seulement, il considérait le devoir tout autant à sa rencontre avec Cassandra. Il n'irait pas s'en vanter, mais il doutait fort qu'aucun mariage sache être aussi harmonieux que le leur. Ils se soutenaient, ils se comprenaient, ils s'épaulaient, et au vu de tout ce qu'ils avaient déjà affronté, il semblait assez évident qu'ils étaient capable de faire face à n'importe quel obstacle côte à côte. Et c'était un constat apaisant.

Tout comme Marlon n'oubliait jamais de dire à sa femme qu'elle était son univers, elle savait parfaitement le lui rendre, et il adorait entendre qu'il comptait autant à ses yeux. Alors tout comme elle le savait forcément de son côté, c'était pareil pour lui. Il savait qu'elle l'aimait. Il n'empêche que même après des années d'union, ces trois mots, tout simples et pourtant essentiels, avaient conservé exactement la même saveur, et exactement le même impact également.

-J'en ai une vague idée, oui, plaisanta-t-il d'un ton si peu convaincant qu'il était impossible de l'imaginer sérieux un seul instant. Et si le doute, par on ne sait quel miracle, devait persister, le baiser qu'il déposa sur les lèvres de Cassandra, devait dissiper définitivement le moindre début de commencement de suspicion. Je t'aime aussi. Et évidemment, c'était si évident que ça avait à peine besoin d'être dit.

Il se tut quelque instants juste pour mieux s'affaler, il était tout de même fourbu après sa journée/nuit de travail. Il se sentirait capable de repartir à la charge si vraiment il le fallait. Mais quand même, son corps réclamait définitivement un peu de repos.

-Dis-moi que tu vois des vacances au soleil dans notre avenir proche.

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