Puisqu'on a le temps, autant en profiter. (Eulalie)

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ulalie était mitigée quant au rendez-vous que lui avait donné Albus. Il s’agissait l’un de ses plus vieux amis, un homme en qui elle avait une totale confiance et le plus grand respect. S’ils ne s’étaient rencontrés en personne que de manière sporadique, du fait de leurs responsabilités respectives, leur correspondance par hiboux était immensément riche. Des milliers de missives écrites sur plusieurs années, stockées dans un coffre sans fond que Lally avait enchanté et protégé. Des lettres, parfois sur plusieurs dizaines de parchemins, d’échanges d’idées, de confidences, d’amitiés. Une amitié qui s’était construite avec le temps, grâce à Nicholas Flamel et à la société secrète. Oui, Albus était devenu l’un de ses plus grands amis, mais pourtant, c’est la boule au ventre qu’elle entre dans le café.

Le professeur se remettait difficilement de la trahison… disparition… elle ne savait même pas comment le qualifier, de Percival. Ou Gellert. Et à ce qu’elle avait entendu, Albus aurait été au courant de la mascarade du mage noire ? Elle ne savait pas encore quoi en penser. Il fallait qu’elle entende la version d’Albus avant de poser un jugement, ce qui avait été impossible jusque-là à distance, vu comme le britannique était surveillé. Il le serait tout autant en personne mais, au moins, ils pourraient s’assurer de privatiser leur discussions grâce aux sortilèges. Aussi professionnels et talentueux soient les Aurors assigner à Albus, Eulalie savait que dans le domaine des sortilèges elle n’avait que peu de compétition.
Quoi qu’il en soit, ils avaient beaucoup à rattraper. Les évènements décisifs des derniers mois étaient passés à une vitesse folle, et Lally était restée sur le bas-côté, à l’écart. Pas qu’elle compte changer quoi que ce soit –elle voulait préserver l’équilibre, pas se lancer à corps perdu dans le combat- mais s’informer était de la plus haute importance. Elle ne pouvait pas protéger qui que ce soit, sans savoir à quoi s’attendre. Connaître ses amis autant que ses ennemis

Néanmoins voir Albus avec son fameux sourire et ses éternelle malice au fond des yeux lui donne un sentiment chaleureux. Elle pose sa main sur l’épaule du sorcier et la presse brièvement en signe d’affection. « Albus. » Lally a un sourire fatigué, un peu tendu, et s’assoit face à lui en croisant les jambes. « Dois-je aussi offrir des verres de lait à ta compagnie ? » Petite phrase glissée en référence à ceux qui suivaient Albus au quotidien. Elle pose son sac et garde sa baguette sur ses genoux, pour penser à enchanter la pièce en temps voulu. « J’ai entendu dire que ton protégé a été innocenté. Tu dois être soulagé. Cela te laisse tout le temps pour te préoccuper de tes propres problèmes avec la justice magique américaine. » Albus avait vraiment un problème avec l’autorité, qu’il le veuille ou non, ce qui aurait pu être comique, en d’autres circonstances. Et si Eulalie avait été une femme avec un peu plus d’humour. Néanmoins elle s’était toujours questionnée sur cette capacité innée qu’il avait de créer des problèmes avec les gouvernements tout en tenant des classes d’élèves. « Ils ne t’ont pas trop malmené ? » Il avait l'air d'aller bien, mais on ne savait jamais, avec Albus. Il n'était pas homme à montrer lorsqu'il avait des soucis. Il gardait tellement pour lui, prince énigmatique. Eulalie quand à elle cachait ses soucis dans ses allures de bourreau du travail. Chacun sa méthode.

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ulalie espérait réellement que les Aurors ne cherchaient pas à être discrets, car même si elle ne s'était pas déjà doutée que son vieil ami serait surveillé après tous ces évènements, il n'aurait pas été difficile de les repérer. En soit cela n'était pas bien grave, s'il leur avait fallu aborder certains sujets, le livre de l'Ordre leur aurait permis de le faire... Il y avait bien d'autres moyens que les hiboux pour communiquer sans risque d'interception. Ou un bon vieux sort d'isolation de sons. Et puis l'américaine était persuadée qu'Albus pourrait facilement fausser compagnie à ses gardes, même les yeux bandés, alors elle n'était pas certaine que cette surveillance soit très efficace. Si elle n'avait aucune raison d'être gênée d'être vue en compagnie de cet homme, même si les agents allaient sans doute tout rapporter au MACUSA, d'autant plus avec Grindelwald en liberté... Et qu'il n'y avait encore aucune loi condamnant des rendez-vous amicaux avec des sorciers britanniques suspectés, à sa connaissance... Elle était quelque peu mal à l'aise. Il y avait des choses qu'elle avait besoin d'entendre de la bouche d'Albus, et pas des journaux ou des rumeurs.

Cela la rassure d'entendre qu'il n'avait pas été trop bousculé par ses passages au MACUSA. Du moins s'il disait toute la vérité, tout en ayant confiance en lui elle savait qu'il pouvait tout à fait cacher ce qu'il ressentait réellement. Curieuse ou non, elle n'allait pas insister pour le moment (mais n'allait pas se gêner de revenir dessus plus tard, il y avait beaucoup trop de zones d'ombres), et se contenter de le prendre au mot. Ca ira, qu'il disait, alors ça n'allait pas actuellement, mais ça irait, et Lally l'acceptait. Albus était fort, débrouillard, et une matriochka de surprises à lui tout seul. Ca irait.

Elle tentait de penser la même chose chaque matin, devant sa glace, lorsqu'elle pensait à y jeter un coup d'œil.

« Oh, tu sais... Après une Chimère, un Obscurial ? Je pensais vraiment avoir laissé derrière moi toutes ces créatures de malheur en rentrant aux Etats-Unis. » Eulalie aimait exceller et avoir raison, c'était pour cela qu'elle travaillait tant. Elle avait sans le savoir sacrifié énormément pour son métier, pour la réussite et la découverte, encore plus que ce qu'elle imageait. Revenir à New-York avait été comme renoncer, comme une fuite vers un semblant de sécurité pour se retrouver. Rien ne pouvait lui arriver à New-York, rien du tout comparé aux merveilles et horreurs de ses anciennes aventures... C'était faux.

C'était un de leurs points de désaccords, Lally n'avait jamais aimé les créatures magiques, mais cela c'était transformé en parfaite hostilité depuis la chimère. Et cette histoire d'Obscurial était loin, très loin d'arranger les choses, même si elle savait logiquement parlant qu'il ne s'agissait pas d'une créature comme une autre... Mais les sentiments remportaient sur le reste. La peur, surtout. Une peur qu'Eulalie ne savait pas exprimer autrement, les émotions ce n'était pas son domaine, elle préférait les sortilèges et les équations arithmantiques. « Je suis déroutée, mais au moins je ne suis pas morte. Cela doit être une bonne chose. » Contrairement à son frère, à Percival et bien d'autres sorciers américains. La râleuse Eulalie n'en avait pas fini de ressasser le passé, quand elle n'était pas plongée dans ses divers projets. « Et j'ai vraiment besoin d'un café. Serveuse ! » Elle fait signe à la serveuse pour passer commande.

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