Khaylia Ollegan | Il faut hurler avec les loups, si l’on veut courir avec eux

Commençons par le commencement. Sa naissance remonte au 4 janvier 1895 à Berkley, au Massachusetts. Ce fut donc en plein hiver que le couple Ollegan eut son premier enfant, une fille, au grand désespoir de son père, n'y retrouvant pas la continuité de son nom. Quoi qu'il en soit, Khaylia fit quand même le bonheur de ses parents. Première enfant, elle fut peut-être choyée, mais ce n'était jamais dans l'excès. Elle n'était pas de celle à crouler sous les jouets, à ne plus savoir qu'en faire. Bien au contraire, elle était plutôt terre à terre. Elle eut droit à une enfance normale, ou autant que peut l'être celle d'une fille d'un éleveur de dragon, reconnu, et d’une libraire plutôt douce. Cela faisait un peu paradoxal, elle l'avait toujours pensé. Néanmoins, ce petit trio ne le resta pas très longtemps, car 2 ans après sa naissance arriva son frère, Stan. Stan, l'héritier, le descendant mâle, celui sur lequel tous les espoirs devaient peser. Ironie, Ironie. Cette naissance la fit devenir invisible, telle une première copie imparfaite, faisant croitre en elle, une certaine dose de jalousie, une envie de démontrer son existence, son talent, de surpasser son frère... Les années passèrent et elle en eut l'occasion quand son père leur fit découvrir, petit à petit, son métier. La brune se démontra la plus curieuse, la plus franche et surtout la plus réceptive des deux. En quelque mois, elle se démontra fascinée par ces animaux particulièrement dangereux, puissants et craint : Les dragons. Quel était l'instant ou cette admiration avait dépassé la logique? Elle ne serait le dire, mais l'effet fut le même. Déjouant la surveillance de son père, elle se retrouva dans l'enclos, où étaient solidement attachés deux spécimens, pures races. Elle voulait faire comme elle avait toujours vu, sauf que cette première rencontre avec les dragons faillis bien écourter sa vie. Mauvais calcule, mauvais positionnement, une des deux bêtes bougea et lui envoya une queue pleine de picot droit dans l'estomac. Emportée par le choc, violent, elle buta contre un arbre qui se trouvait là. Elle dut la vie à l'intervention de son père, qui débarqua en catastrophe et à l'usage de magie involontaire, dont elle avait fait preuve, pour éviter de se briser les os, à ce contact. Au moins une chose était sûre, la petite était bel et bien une sorcière...L'engueulade, subie, et sa mauvaise expérience ne la découragèrent pas, un jour, ils plieraient l'échine, elle se le promettait...

Si son frère ne s'intéressait que très peu au métier de leur père, ce n'était pas le cas de l'aînée. Trop jeune, trop dangereux, tu verras plus tard, voila l'habituelle rétorque qu'il lui avait fallu encaisser. Il finit pourtant par réaliser que jamais son fils ne voudrait de cela et il concéda à lui expliquer comment faire avec eux, il concéda à lui montrer, tout en la laissant à distance raisonnable. En parallèle de cet apprentissage paternel, il vient le temps de rejoindre la majestueuse école d'Ilvermorny, celle de l'élite Américaine. À son arrivée sur place, alors qu'elle scrutait d'un air curieux et légèrement inquiet, les immenses statues lui faisant face, ce fut finalement l'oiseau-tonnerre qui se mit à battre les ailes, pour l’accueillir dans sa maison, celle des aventuriers... Son passage scolaire fit partir des meilleurs moments de sa vie, tant par la découverte -magique- que les innombrables expériences vécues. Studieuse, quelque peu bravache, elle se trouva pourtant une facilité presque déconcertante avec les runes anciennes et ces ardues traductions, vestige d'un passé chargé d'histoire et de magie. Passionnée, bien plus à présent qu'avec les dragons de son père, elle eut son Aspics haut la main, ainsi qu'en Arithmancie. Ilvermorny, c'était aussi l'instant des premiers jeux, des premiers flirts, des premiers plaisirs. Alors Homme, femme, quelle importance ? Pourquoi se priver de la moitié des tentations de ce monde? Totalement ridicule... Le seul point négatif qu'elle retiendra : L'apprentissage du Transplanage. Cet évènement l'avait véritablement traumatisée. Depuis le désartibulage de son meilleur ami, lors d'une leçon, elle n'avait jamais su s'ôter de la tête la vision de ces membres ensanglantés, flottants à divers endroits. Une vision terrifiante faisant de cet acte son épouvantard. Impossible pour elle, encore aujourd'hui, d'y penser sans lui donner des sueurs froides, tant ces images restaient imprimées sur sa rétine, de manière indélébile. Du coup, elle préfèrera toujours usé de balais magique, ou de tout autre transport aérien. Ce ne sera qu'en dernier recours, après un sacré travail sur elle-même, si elle y arrivait, qu'elle le prendra, mais attendez-vous à sa mauvaise humeur en retour...

Bon assez parlé de son enfance, parlons des seuls passages requérants de l'intérêt : Son évolution depuis lors... En sortant d'Ilvermorny, Khaylia ne se sentait pas véritablement prête à choisir un métier. En effet, il lui semblait impossible de rester fixée sur une seule idée, de rester cloisonnée à un bureau, ou à un lieu sans pouvoir bouger, visiter, vivre... Elle, ce qu'elle voulait, s'était voyager et en apprendre toujours plus sur les Runes anciennes. Elle s’apprêtait donc à réaliser un voyage dans différentes villes Américaines, notamment les plus reculés, question d'accentuer sa qualification, naturelle. Si sa mère l'y encourageait, ayant déniché des trésors dans sa bibliothèque, ce ne fut pas de l'avis de son père. Pour lui, elle était la plus âgée et celle qui s’intéressait le plus à ce qu'il faisait. Donc il fallait qu'elle assume ces responsabilités et qu'elle prenne sa relève. Qu'elle prenne la relève des Ollegan ! Il ne voulait même plus lui laisser le choix, disant qu'elle avait assez chipoter ainsi. Il lui présenta également des potentiels époux. Autant dire qu'elle riait jaune. Elle refusait de se laisser enfermer dans ce métier sans l'ombre d'une chance de voir autre chose, sans l'ombre d'une liberté. Elle refusait également de s'attacher également à un homme, qu'elle voyait pour la première fois. Sa réaction ne se fit pas attendre, le lendemain, fut le dernier jour ou il la vit. Elle avait rassemblé ces affaires et elle était partie en vadrouilles. Sur sa petite dizaine d'années de transite, elle avait enchaina des petits boulots, tout en écumant les villes, quittant parfois l'Amérique, poussant le voyage un peu plus loin. Partout, elle voyageait pour cette recherche de savoir, l'acquérant de fils en aiguilles, au point qu'on fit appel à elle, une ou deux fois pour quelques points épineux. Un rôle de consultance lui offert, la ramenant dans sa patrie et dans l'antre du Macusa. Ravie de ce rôle, elle y organisa sa vie, avant qu'un élément vienne tout bouleversé, lors d'une nuit de pleine lune. Une expédition nocturne, comme elle aimait tant les faire, la conduisit à se retrouver au beau milieu d'une foret, alors que l'astre lunaire était à son apogée, laissant entendre les hurlements lupins. Une erreur assurément, sauf pour son collègue qui voyait cela comme une chance énorme d'observer leur communication du groupe. Foutaise, ils se sont rapidement fait prendre en chasse par la horde. S'ils réussirent à se débarrasser de plusieurs d'entre eux, à grand renforts de sortilège cuisant, le nombre eut raison de leurs expériences. Son collègue y trouva la mort, elle, elle y changea de nature.

Mordue, à plusieurs reprises, la brune savait très bien ce qui l'attendait à la prochaine lune. Ne sachant absolument rien y faire, Khaliya dut se résoudre à attendre l’expérience avec un mélange d'appréhension, de peur et un soupçon d’excitation. Une transformation qui lui fit l'effet d'un changement, tels le phénix qui renait de ses cendres.  Cette première nuit, eut le don de briser ces dernières chaines, libérant sa compréhension, sa façon de voir les choses, ôtant le voiles qui occultaient sa vue. Ce fut une véritable prise de conscience, un revirement. À partir de ce moment-là, on put dire qu'elle se montrait plus sauvage et féline que jamais. Le sang, la mort, c'était devenu habituel, presque plaisant, d'une certaine façon, car après tout c'était dans la nature des hommes, dans celle des animaux...Si elle aurait put craindre cette adaptation, le prendre comme une malédiction, comme un acharnement personnelle, elle en prit le contre-pied, préférant le voir comme une nouvelle chance. La brune se fit à merveille à sa condition, ne la regrettant nullement, l'appréciant au contraire à sa juste valeur. Khaylia en jouait même parfois, laissant l'animal rependre le dessus et tuer s'il le souhaitait, une fois par mois. Malheureusement, cela ne put durer, ayant été accueillis à l'hôpital lors de sa mésaventure nocturne, son nouvel état arriva rapidement aux oreilles du ministère, qui la poussa quelques peu à prendre la porte, ainsi qu'à s'inscrire sur un foutu registre comme un chien en laisse. Dégoutée, elle claqua volontiers la porte, alors qu'elle ne put plus compter sur les petits boulots habituellement trouvables. En effet, dès que sa nature entrait dans la danse -et comme elle l'assume sans doute un peu trop, ça arrivait souvent- on lui demandait de décamper. Traiter de pestiférer, elle se décala encore plus des considération de son monde, essayant de tracer son chemin, de retrouver des autres personnes comme elle. Ne pouvant pourtant pas se contenter de vivre dans des squat ou à la sauvette, elle reconsidéra la possibilité d'entrée à Gringott's. La banque sorcière était dirigée par des gobelins, en d'autre termes, des créatures comme elle, alors pourquoi pas?! Elle passa un entretient et put heureusement remarquer qu'ils se fichaient pas mal qu'elle hurle à la nuit, une nuit par mois, tant que son travail était impeccable et qu'elle avait les qualifications requises. Ses buses et son expériences, ainsi que le bargouinement de plusieurs langues étrangères lui donnèrent l'occasion de prouver son talent. Si les débuts furent laborieux, elle finit pourtant par s'y faire une place, à son grand plaisir.  A présent, elle écumait les pays à la recherches de trésors et de vestiges anciens, que demander de plus...

Entre-temps, New York avait été particulièrement agité, subissant une attaque d'obscurus, et la découverte de Grindelwald, derrière le masque de Graves. Si tout le ministère est sur les dents, elle, elle s'en fiche royalement, leur tenant rancune de s'être fait éjecter de sa place.

Tout le monde sera d'accord sur au moins un point : C'est la vie et notre façon de surmonter les épreuves, qui a fait de nous, ce que nous sommes. C'est d'autant plus vrai pour la lycanthrope. Adolescente, Khaylia était bien différente d'aujourd'hui. Plus naïve et enfantine en tout cas. Mais quand dans votre vie, un élément aussi bouleversant que votre première transformation survient, tout ce que vous connaissez bascule. Certaines préoccupations passent au second plan. Parlons pour donner un exemple de la pudeur. Elle ne l'est pas le moins du monde, à quoi bon s'inquiéter de ce menu détail, qui fait rougir les plus prudes, alors que vous croyez qu'ils se réveillent comment après une nuit à chasser dans les bois?... Sachez également qu'après le choc de cette découverte, ça a été une réelle révélation pour elle, comme si sa nature profonde pouvait enfin s'exprimer. Elle adore ce qu'elle est devenue et le côté plus impulsif et sauvage de l'animal, a déteint sur de nombreux points dans son caractère. Tantôt taquine, séductrice, elle peut se montrer mordante et glaçante, si on vient à la catégoriser pour ce qu'elle est. Au travail, elle démontre une froide logique et une excellente faculté de concentration. Têtue, buttée, relativement tenace, la dame peut passer des heures et des heures sur un problème, jusqu'à obtenir sa résolution, ce qui l'a déjà tiré de bon nombre de mauvais pas avec Gringotts et leurs coffres-forts retord. C'est également, une femme qui n'aime plus vivre dans des règles strictes et avec des bornes, elle aime sa liberté et son indépendance. Ma foi, le meilleur moyen de la connaitre, c'est d'oser l'approcher. Alors venez, elle ne mord pas, ou pas trop fort ...