L'amitié ne meurt jamais || Billie

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il était bien une personne de son ancienne vie, celle d'avant la prison, que Billie avait été impatiente de se retrouver, c'était bien Mina. Il n'était pas simple de devenir l'amie de la veuve noire, pourtant. Elle pouvait vous donner le sentiment de compter pour elle si elle le décidait, mais il serait hasardeux d'imaginer qu'elle accorde une sincère valeur au lien qui vous unit. Mais il y avait des exceptions. Jane et Eleanora étaient devenus parfaitement notable, leur expérience commune en cellule aidant, mais Mina en était une autre, et immensément précieuse aux yeux de Billie. Raison pour laquelle elle avait été impatiente de la retrouver depuis son évasion, même si elles n'avaient pas tout de suite pu se revoir.

Billie avait eu fort à faire, il faut dire, il avait fallu trouver à se loger, remettre quelques-unes de ses anciennes affaires en ordre, et veiller à rentrer dans les bonnes grâces de son nouveau maître. Malgré tout, elle avait attendu avec impatience le moment de passer à nouveau du temps avec sa vieille amie, et ce serait à présent chose faite. Elle l'avait invitée chez elle. Qui était chez son époux également, mais Billie ne s'en formalisait pas. Elle savait qu'elles avaient toutes deux la même vision du mariage, l'opportunité d'une fortune facile qui exigeait seulement de tolérer, du moins pendant un temps, la présence d'un époux encombrant. Quoi qu'il en soit, l'individu de sexe masculin n'assisterait pas aux retrouvailles, et c'est ce qui importait.

A peine lui eut-elle ouvert que Mina la serra dans ses bras. Bille resserra cette étreinte, sourire sincère aux lèvres, heureuse de la retrouver enfin. Elle entra à sa demande, s'installer dans un canapé confortable, prenant soin de détailler les lieux du regard. Mina vivait dans un luxe et une abondance à la mesure de ses ambitions, tant mieux, elle ne méritait pas moins. Elle lui tendit une coupe de champagne dont elle saurait se délecter avec le plus grand plaisir. Elle fit tinter son verre contre le sien quand Mina lui proposa de trinquer à son évasion. Elle ne demandait que ça. Elle avait porté une première gorgée à ses lèvres quand la belle blonde lui demanda ce qu'elle devenait.

-Eh bien... Disons que je reprends tranquillement mes marques, résuma tout d'abord Billie entre deux gorgées de champagne. J'ai trouvé un appartement confortable, et sur quel homme jeter mon dévolu. Elle parlait bien sûr de son prochain pigeon à plumer. La veuve noire n'avait rien perdu de ses vieilles habitudes, et elle n'hésitait absolument pas à en parler librement avec son amie, elle savait qu'elle ne lui reprocherait certainement pas ses choix de vie. J'ai également appris que nous servions le même maître à présent. Je n'en suis pas du tout surprise. Et toi alors, comment vas-tu ?

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out comme Billie n'était pas franchement surprise de découvrir que Mina avait rejoint les rangs de Grindelwald, cette dernière ne s'étonnait pas davantage de l'y trouver. C'était dans l'ordre des choses. Elles avaient les mêmes ambitions, le même désir de revanche, et ce n'était pas s'exprimer légèrement que d'admettre le fait que, en effet, elles avaient toutes deux l'intention d'en découdre avec les moldus. Leurs histoires respectives les avaient sans doute rendues plus déterminées que beaucoup d'autres. Dans tous les cas, Billie était satisfaite de constater que leurs ambitions se rejoignaient une fois de plus. Elles allaient pouvoir s'associer sans se faire de secrets, et c'était deux aspects qui convenaient très bien à la veuve noire.

Mina allait bien, et Billie sentait qu'elle était sincère en le disant, et que son idiot de mari lui permettait en effet de ne manquer de rien. En même temps, ces idiots de maris ne servaient définitivement qu'à cela. L'on dira ce que l'on veut, mais l'argent faisait le bonheur, oui, et le confort de vie était chose importante dans l'existence de n'importe qui de normalement constitué. Encore que tout le monde ne serait pas forcément de son avis. Si Billie pouvait réussir à en convaincre Eleanora, par exemple, elle en serait ravie, mais ce n'était, de toute évidence, pas à l'ordre du jour. Mina jouissait donc de sa fortune et de sa liberté, et jusqu'ici, il ne semblait y avoir aucune ombre au tableau. Mais ce serait faire trop vite exception d'Emmett, son fils. La prunelle de ses yeux. Billie n'avait guère eu l'occasion de connaître l'amour maternel, encore moins de le ressentir, et les circonstances faisaient qu'elle ne le ressentirait jamais, mais Mina en dévoilait la plus évidente et poignante illustration. Malheureusement, le jeune homme n'était pas toujours à la hauteur de ses attentes.

Apparemment, elle avait toutes les peines du monde à convaincre son fils du bienfait de la cause qu'ils défendaient. C'était dommageable, d'autant que cela pourrait également affecter la réputation de Mina en dépit de ses loyaux services auprès du mage noir. Billie réfléchit un instant. Il y aurait bien une solution, radicale, celle d'apprendre à Emmett l'histoire de sa naissance : conscient de ce que les no-majs avaient fait subir à sa mère, peut-être se montrerait-il plus investi... Mais elle se doutait que Mina refuserait de se résoudre. Mais il y avait forcément d'autres options.

-Il est encore jeune, impressionnable. Il ne devrait pas être si difficile de trouver un moyen de pression à exercer sur lui. Pour son propre bien, j'entends. Quelque chose... ou quelqu'un qui soit susceptible de faire pencher la balance du bon côté ?

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omme si elle avait lu dans ses pensées, ou tout simplement parce que cette suggestion était la plus évidente, Mina évoqua l'idée de parler à Emmett des circonstances de sa naissance. Bien sûr, ce serait un choix radical, mais Billie estimait en effet que si le jeune homme devait avoir une meilleure connaissance de son histoire, il comprendrait mieux le dévouement de sa mère envers la cause que défendait Grindelwald, et lui-même accepterait sans doute de s'y investir, corps et âme. Cela n'avait rien de certain non plus, évidemment, difficile de savoir ce que le choc lié à de telles révélations aurait d'impact sur l'esprit du jeune homme. Impossible de savoir de quelle manière il réagirait.

A tort peut-être, Billie tenait Emmett pour un garçon fragile, elle n'était pas certaine qu'il soit capable d'encaisser le coup sans que cela ait des répercussions incontrôlables. Bien sûr, cela pourrait peut-être simplement encourager le jeune homme à plus d'investissement, mais s'il n'en était rien ? Rien ne leur garantissait, malheureusement, que tout fonctionnerait selon leurs plans. Est-ce que le jeu en valait la chandelle ? Pas forcément, surtout si l'on tenait compte de ce que cela suscitait d'émotion chez Mina.

Billie pensait bien la connaître, mieux que beaucoup d'autres, d'ailleurs, elle était capable de voir en elle ce que d'autres n'observaient pas. Parce que Mina s'était confiée à elle. Et réciproquement, Bille avait aussi montré à Mina d'elle un visage que très peu avaient pu observer, elle avait accepter de mettre à nu ses faiblesses, d'afficher certaines de ses failles. En confiant notamment à Mina son histoire à son tour. Ce qui n'avait que pu les rapprocher, évidemment. Alors même si Billie estimait que Mina était la femme la plus forte qu'elle connaissait, elle ne considérait pas qu'il soit faiblesse de la part de Mina de ne pas vouloir tout avouer à son fils. Elle se protégeait, et il n'y avait pas de mal à cela. A quoi bon se faire souffrir quand on pouvait trouver des chemins détournés afin d'empêcher cette même souffrance. S'il pouvait être possible de préserver et Emmett, et Mina, alors pourquoi passer à côté de cette possibilité.

-Tu n'es pas obligée de faire ça, répondit posément Matildus. Si tu ne veux pas lui en parler, ne le fais pas, je vais t'aider à trouver un autre moyen. Elle marqua une pause. Parle-moi un peu plus de ton fils. Qu'est-ce qu'il fait dans la vie ? Qu'est-ce qu'il aime ? Qu'est-ce qu'il déteste ?

En apprenant à mieux connaître et comprendre le jeune homme, il serait sans doute plus facile de découvrir comment l'atteindre.

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our pouvoir aider son amie du mieux qu'elle le pouvait, il était important pour Billie de mieux comprendre à qui elle avait à faire. Exploiter les faiblesses des uns et des autres était quelque part, chez elle, un réflexe tout naturel. Et elle pensait que le mieux, pour résoudre ce problème, était d'identifier les faiblesses d'Emmett afin d'en faire une véritable force. Elle lui apprit tout d'abord que le jeune homme était un garçon très timide.

Ce n'était pas quelque chose qu'elle découvrait, du peu qu'elle connaissait d'Emmett Presley, il était assez évident que le jeune homme était relativement distant et pas spécialement sociable. Ce qui ne voulait pas dire qu'elles ne sauraient pas lui faire entendre raison : il y avait au moins au monde une personne qui avait sa confiance et son affection, et Billie l'avait juste sous les yeux. Alors il serait sûrement possible d'en faire quelque chose. Il fallait juste trouver sous quel angle aborder la situation.

Et cet angle s'imposa de lui-même quand Mina lui apprit qu'il avait eu une liaison avec une no-maj. Ah oui... Mina avait évidemment pris la bonne décision en mettant un terme à cette relation inacceptable. Malheureusement, cela avait peut-être convaincu Emmett de l'impensable, sa relation lui avait peut-être donné du crédit à l'adresse des non magiques... C'était humain que d'avoir eu cette faiblesse.

Matildus ne pouvait pas vraiment juger le jeune homme pour cela, étant donné qu'elle avait elle-même eu exactement la même de son côté. Elle en avait été parfaitement guérie par les circonstances, fort heureusement. Et c'était sans doute de cela qu'Emmett avait besoin, de cela que viendrait l'électrochoc. Il fallait que le jeune homme connaisse les mêmes désillusions que sa mère, qu'elle-même. Que le souvenir de cette jeune femme ne lui inspire plus des regrets mais, au contraire, une haine profonde qui alimenterait sa rage de combattre aux côtés de Grindelwald.

-Alors c'est d'elle qu'il nous faut nous servir. S'il l'aime encore, alors nous devons faire en sorte qu'il la haïsse.

C'était simple à dire, peut-être pas si simple à faire, mais elles avaient de la ressource, toutes les deux, alors Matildus ne doutait pas réellement du fait qu'elles puissent en être capables. Et ce serait pour le mieux.

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