dalbert avait toujours été en grand solitaire. Du temps d'Ilvermorny, il ne tolérait presque personne dans son entourage à l'exception d'Elizabeth, et il ne pouvait pas prétendre que cela ait beaucoup changé avec le temps. Il avait quelques amis, oui, et il ne cherchait pas à tout prix à mettre les autres à l'écart, mais c'était ainsi, il était quelqu'un de relativement asocial, et il trouvait davantage d'intérêt à la compagnie d'ouvrages et manuscrits anciens qu'à la présence de ses pairs, même si certains échanges avec quelques-uns d'entre eux pouvaient se révéler particulièrement révélateurs, intéressants et fructueux.
Dernièrement, pourtant, son besoin presque maladif de solitude ne se constatait pas particulièrement, parce que même si Adalbert trouvait toujours plus d'une occasion de se retrouver seul avec son travail, le fait est tout de même qu'il n'était plus si rare de le voir entouré, chose qui avait tendance à le surprendre lui-même, pour tout dire.. et d'autant plus qu'il y prenait, contre toute attente, un certain plaisir. Parce que s'il était entouré, c'était de personnes infiniment intéressantes, et qui avaient tendance à l'élever et à le stimuler intellectuellement. Sa rencontre avec Dumbledore, cet homme qu'il admirait et avec qui il avait tant correspondu avait été un déclencheur, son projet d'études mené pour la première fois en commun, avec la brillante Eulalie Hicks, avait été un second déclencheur, tout aussi important. Il avait découvert que partager son travail pouvait être aussi intéressant que stimulant, et qu'il avait manqué certaines choses à trop se replier sur lui-même. D'ailleurs, ses travaux progressaient pour le mieux. Certes, ils avaient encore du pain sur la planche (avec un sujet d'étude aussi exigeant que la magie primitive, il ne fallait pas s'attendre à autre chose, en même temps), mais il était vraiment satisfait de leurs progrès.
Enfin, il y avait l'ordre, et toutes les rencontres pour l'immense majorité remarquables et stimulantes que la création de ce groupuscule essentiel à une situation chaotique avait engendrées. Il y investissait beaucoup de son temps et de son énergie, ce qui lui donnait d'autant moins l'occasion d'être seul, mais par la même, il se découvrait un objectif, un dessein, qui parvenait à véritablement le motiver. Il revenait de chez Albus, dont la résidence se trouvait actuellement sous la surveillance constante du MACUSA, avec qui il avait longuement échangé et s'apprêtait à retourner chez lui, main fourrées dans ses poches. Mais au moment de quitter le bâtiment, il bouscule sans le faire un sorcier un homme dont le visage lui semble familier, sans penser l'avoir un jour rencontrer.