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 There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth

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Eulalie Hicks
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Message#Sujet: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMer 30 Jan - 22:02


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
I

l faisait déjà nuit, lorsque Lally transplana dans Brooklyn, encore habillée de cette longue robe de sorcière noire que sa mère avait voulu qu'elle porte à l'enterrement. Elle n'aimait pas les robes. Peu pratique, entravait les mouvements, trop de tissus à brûler. Un coup de baguette, et sa tenue se transforme en un ensemble haut-pantalon. Ambroise aimait les robes lui. Mais ce n'était pas comme s'il était là pour voir. Et elle n'était pas de ces sorciers qui croyait que les proches perdus restaient avec eux, présents d'une certaine manière métamagicophysique. Si le fantôme d'Ambroise n'était pas là, alors il était partit pour de bon, voilà tout. Et elle n'avait même pas voulu d'un des tableaux parlants que ses parents avaient commandés du défunt Hicks. Elle ne voulait pas d'une ombre ou d'un mirage, et son refus de prendre ledit tableau avait causé force de hurlements et de reproches. Elle avait transplané de la Louisiane jusqu'à New York pour couper court à ce discours de sourds.

Etais-ce vrai, qu'elle était ingrate ? Indifférente ? Elle ne se sentait pas indifférente. Lally n'avait, à vrai dire, pas fermé l'œil depuis l'annonce du décès, quelques jours plus tôt, en attestaient ses cernes plus fortes que jamais. Elle s'était plongée corps et âme dans un nouveau projet de recherche particulièrement passionnant et ardu, et avait évité le plus de contact humains possibles (qu'y avait-il de bon à la sociabilisation, de toute manière ? Déception, trahison, déconcentration ; trio plus redoutable que le premier maléfice interdit). C'était plus évident pour elle, de penser magie, que de penser Ambroise. Cela la rendait-il ingrate ?

Ses pas l'emmènent dans un bar sorcier dont elle avait entendu parler. Pas qu'elle soit une habituée de ce genre d'endroits, Eulalie ne sortait jamais, littéralement jamais, sauf pour rencontrer des sorciers dans un cadre professionnel. Aller boire dans un bar ? Elle avait toute la bierraubeurre qu'elle souhaitait à la maison. Elle n'aimait pas particulièrement passer du temps avec du monde. Le bruit et l'odeur qui l'accueille lorsqu'elle entre dans le bar lui rappellent pourquoi. Et encore, il n'y avait pas beaucoup de clients, quelques sorciers à l'air plutôt perdus ou louches, et elle ne donnait sûrement pas une très bonne impression elle non plus. L'odeur de l'alcool était partout, de la sueur, de l'humain. La sorcière brune fronce le nez et s'avance vers le bar, son regard passant rapidement sur toutes les bouteilles derrière celui-ci, remplies de liquides colorés, magie des liquides, superbe créativité des hommes lorsqu'il s'agissait de satisfaire leurs besoins primaires. Elle lit les noms des coktails affichés, s'interroge déjà sur les ingrédients, recettes, enchantements, statistiques, la précision demandée pour chacun d'entre eux.  

Elle se hisse sur un des tabourets du bar sans s'arracher à la contemplation de tous ces poisons légaux, sans faire vraiment attention à qui s'y trouvait déjà. « Je voudrais.. ce que les clients réclament habituellement lorsqu'ils viennent d'enterrer un  frère ? » La demande se transforme en interrogation, pas de formule de politesse, juste la brute vérité. Eulalie n'était pas particulièrement connue pour ses manières, à la déception parentale. Oh, elle avait été bien élevée, ils l'avaient tous été, mais son esprit était habituellement bien trop actif pour perdre du temps sur des formules automatiques et bien trop souvent dénuées de sens (les bonjour, merci, s'il vous plaît, mimétisme sans matière d'analyse, au moins quand elle le disait, elle le pensait vraiment). Cela avait toujours amusé Ambroise, que sa grande sœur soit si brillante mais oublie de simples "bonjour".  Elle n'avait jamais compris la blague.





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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeJeu 31 Jan - 17:52


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
C'

était comme un retour brutal en arrière. Les mêmes protagonistes, la même situation, le même résultat... Il avait traversé l'Atlantique dans l'espoir de réparer l'erreur qu'il n'avait jamais su corriger jusqu'alors... et il avait échoué... Toujours le même scénario, oui : un gamin anéanti, un cinglé dans la nature, et son frère, son frère... Toujours fidèle à lui-même, avec ses sourires énigmatiques à la con et son air de tout savoir mieux que tout le monde, qui n'endossait aucune culpabilité pour tout laisser reposer sur ses épaules. Et avec ça, il réussissait tout de même à avoir des scrupules à l'idée d'avoir balancé son frère... Un bonheur de tous les instants.

Aberforth avait hésité. Rien ne le retenait sur le sol américain, et il était sans doute grand temps qu'il retourne en Angleterre, d'autant plus qu'il détestait définitivement cette ville... Mais il ne pouvait pas partir. Pas que ressasser cette histoire puisse servir à quoi que ce soit, y compris à lui-même, mais il ne voulait pas partir... Pas tant qu'Albus serait toujours à New York. C'était tout de même un comble. Il avait fait tout son possible pour échapper autant que nécessaire au giron de son frangin (bon, rester à Pré-au-Lard quand Albus était à Poudlard, ce n'était pas forcément ce qu'on appellerait prendre ses distances, mais il avait réussi à se faire oublier et ne parlait absolument jamais de son frère), et maintenant, il lui restait dans les pattes. Mais c'était à dessein. Albus avait su que Graves était Grindelwald. Qu'importe qu'il n'ait pas réellement été son complice, il n'avait rien dit... et il n'avait pas envie de les savoir dans le même secteur sans intervenir. Bref, le retour en Grande-Bretagne, ce serait pour plus tard.

Il avait donc conservé son poste de barman dans ce bouge sorcier de Brooklyn qui payait au lance-flamme mais lui permettrait de payer sa minable chambre d'hôtel. Il était tout à son ouvrage, le barman le moins jovial de New York, quand une nouvelle venue attira son attention. Avant de dire quoi que ce soit, il la considéra un moment. Ce qu'il lisait dans son regard, c'était un quelque chose qu'il connaissait beaucoup trop. Qu'est-ce qu'on boit quand on vient d'enterrer un frère ? Sans doute la même chose que lorsque l'on vient d'enterrer sa soeur (après avoir allègrement pété le nez de son frère)... Mais d'expérience, ce n'était pas forcément une bonne idée. Aberforth, sans rien répondre tout de suite, se retourna, s'empara d'un verre et... se contenta de le remplir d'eau avant de le déposer sous le nez de son interlocutrice. Pas très vendeuse, comme méthode, mais cette femme n'avait pas besoin que l'on exploite sa misère en cocktails onéreux.

-C'est bon pour ce que vous avez.
Il planta son regard dans le sien. Croyez-moi, c'est tout ce que vous voulez pas pour l'instant, mais vaut mieux que vous gardiez l'esprit clair.






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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMar 23 Avr - 13:42





There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
E

lle attendait le verre comme une sorte de calice, comme une baguette magique légendaire sortie des eaux pour lui donner un but… Elle n’arrivait vraiment pas à nommer les sentiments qui l’envahissaient ce soir. A les décortiquer, comme elle l’aurait fait avec un rituel magique complexe. Il n’y avait pas de sort, pour ça. Il était peut-être temps que quelqu’un s’essaie à en créer un.

Alors elle attend, sans rien dire d’autre, que des propositions lui soit faite, qu’un quelconque cocktail d’oubli fasse son chemin jusqu’à son gosier. Elle n’avait même pas soif, mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. Eulalie suit le mouvement du coin de l’œil, sans faire vraiment attention, jusqu’à ce que le verre apparaisse dans son champ de vision. Pas ce qu’elle attendait. Elle éprouve un sentiment de surprise un peu léthargique. Ce que l’alcool avait d’intérêt, soi-disant, était qu’il émoussait les sens, polissait les pointes de peines. Elle ne pensait pas que l’eau avait les mêmes caractéristiques.

Elle relève les yeux sous la pression du regard du barman. Bleus étincelants, et, étrangement, familiers, très familiers. Pas juste pour leur couleur. Mais pour ce qu’elle croyait y trouver. La même lueur éteinte qu’elle voyait dans son propre reflet. D’une certaine manière, elle avait l’impression que le sorcier comprenait ce qui n’était pas compréhensible, ce qui n’avait pas de mots. Etais-ce vraiment possible ?

Sa main trouve instinctivement le verre qu’elle soulève, sans détourner les yeux un instant de ceux du barman. « Rien n’est bon pour ce que j’ai. » Elle boit une petite gorgée, déglutit difficilement, alors que sa main se met à trembler. « Mais vous le savez déjà. » Et ce n’est pas une question, cette fois. Il savait.

Il avait déjà dû voir des clients, s’effondrer devant lui. Mais ce n’était pas ça. Eulalie doutait que ce soit de la simple observation qui le fasse aller à cette conclusion. Ce regard était celui d’un homme qui avait perdu. Elle était épuisée. Penser était épuisant. Quand à ce qu’elle voulait… Elle ne voulait rien, actuellement. Ni boire, ni manger, ni parler. Mais perdre l’esprit clair, oui. Un vouloir néfaste si l’on écoutait l’homme derrière le comptoir. « Je crois difficilement sans expérimenter. » Elle croyait ce qu’elle voyait, ce qu’elle touchait, ce qu’elle tester. Elle donnait le bénéfice du toute, mais elle ne croyait vraiment qu’avec la preuve. Croire sur parole, croire en suivant ses émotions s’était révélé une erreur –une erreur qui s’appelait Gellert Grindelwald, entre autre. Une erreur qui avait coûté cher, a beaucoup de monde. Une erreur qui s’appelait Ambroise.


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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMar 23 Avr - 20:12


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
N

on, en effet, rien n'était bon pour ce qu'elle avait, raison de plus pour ne pas agraver les choses inutilement. Difficile, sans doute, d'imaginer que l'on puisse sombrer plus bas que terre quand on pensait déjà avoir touché le fond, mais Aberforth, pour l'avoir expérimenté, était bien placé pour savoir que c'était effectivement possible. Et quand on l'avait vécu, on ne pouvait pas le recommander sciemment à qui que ce soit, à moins de faire preuve d'une crauté qu'à choisir, Aberforth préférait réserver à sa cible favorite (qui se reconnaîtra).

Oui, il le savait déjà. Aucune douleur n'était similaire à une autre, et l'homme ne pourrait prétendre comprendre complètement ce que vivait et éprouvait son interlocutrice à l'heure actuelle, mais il savait que dans ce bouge et à des lieues à la ronde, il était certainement l'une des personnes les plus aptes à savoir ce que l'on éprouve quand on perd un frère... ou une soeur... Les deux, dans son cas, à des échelles différentes.

La mort d'Ariana était la croix qu'il portait depuis des années sans jamais accepter de s'en délester. Il assumerait ce deuil jusqu'au bout, en même temps que la profonde culpabilité que lui inspirait le jour fatidique où elle lui avait été dérobée. Il savait, en effet. Et pour cette raison, même, il était capable de compatir. Ce qu'il faisait rarement, même auprès de ceux qui le méritaient. Il avait assez de son propre fardeau pour ne pas se coltiner de surcroit celui des autres, très peu pour lui.

-Eh bien expérimentez votre verre d'eau, dans ce cas, vous verrez bien ce que ça donne
, répondit Aberforth de son habituel ton renfrogné.

Ce n'était pas parce que son interlocutrice lui inspirait une empathie que la plupart ne devaient certainement pas escompter obtenir de sa part qu'il allait changer quoi que ce soit à sa nature. Bon, bien sûr, si son interlocutrice exigeait d'être servie, il n'allait pas non plus faire fondre inutilement son chiffre d'affaires.

A la base, il n'y gagnait pas grand-chose à siphonner le robinet pour lui faire passer son chagrin, mais... à chacun ses méthodes, on va dire. L'avantage de se foutre d'à peu près tout et surtout d'à peu près tout le monde, c'est qu'il n'était pas franchement affecté par ce que l'on pourrait éventuellement en penser, loin de là, même.

-Vous voulez en parler ?


Tant qu'à faire, puisqu'ils en étaient là.





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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMer 8 Mai - 18:08


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
L

ally laisse échapper un petit bruit, sorte de ricanement tué dans l'œuf. Expérimenter son verre d'eau valait mieux que d'expérimenter une gueule de bois, si elle suivait une logique scientifique. Ce bougre n'y allait pas par quatre chemins, et ce n'était pas plus mal. Lally n'avait pas besoin d'être prise avec des pincettes, elle même n'en avait jamais vraiment su l'usage... Sauf lorsqu'il s'agit de défaire ou faire des sortilèges nécessitant une subtilité qui lui manquait dans les mots.

« J'en crève d'envie. » Qu'elle répond avec un sourire cynique à la surprenante proposition. Parler, vraiment ? Elle ne perd pas de temps à lui demander s'il avait vraiment envie de l'entendre en parler, partant du principe qu'il n'aurait pas demandé, sinon. Pas la peine de discuter.

Mais en parler, vraiment ? C'était justement l'un des points sur lesquels elle s'était faite crier dessus, plus tôt. Son incapacité à s'exprimer sur le sujet. A le balayer comme s'il n'était pas vraiment important. Elle détourne les yeux pour regarder un peu autour d'eux. En parler au barman était peut-être mieux qu'en parler à on ridicule verre d'eau. Car avec qui d'autre l'aurait-t-elle fait ?

Les membres de sa famille qui se transformaient en fontaine plus vite qu'un aquamenti ? Percival -le vrai, celui qui était mort et peut-être ou peut-être pas enterré ; le faux, celui qui était lié à la mort d'Ambroise et considéré comme le plu grand mage noire de tous les temps ? Elle n'avait pas vraiment d'amis au sens basique du terme.
Marlon était son médicomage-ami, Elizabeth était sa collègue-amie.... Difficile de séparer sa vie personnelle et professionnelle, tant le professionnel prenait de la place. Et aucune de ces personnes n'était assez proche d'elle pour qu'elle se confie. Aucun n'avait sa totale confiance, plus maintenant. Il restait bien Albus, l'ami-collègue-correspondant, Albus qui d'après ce qui était dit avait eu des informations avant tout le monde.
Il était bien plus sain -et facile- de se tuer au travail que de parler de ce qui n'allait pas.

Mais ce barman était un inconnu. Un étranger. Qui ne connaissait rien de son obsession magique, de sa carrière, de ses projets. Il savait juste une chose, la plus importante et... et ce n'était pas plus mal.
Ce qui était plus navrant était qu'elle s'imagine plus facilement en parler à un inconnu qu'un proche. Il n'y avait pas que le monde, qui ne tournait pas rond.

« Si vous devez m'écouter me plaindre, autant le faire avec un verre, que ce soit plus supportable. Servez-vous ce que vous voulez, mettez-le sur mon ardoise. » Ce n'était pas comme si elle allait se ruiner avec sa propre consommation d'eau.


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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMer 8 Mai - 18:19


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A

berforth n'eut aucune réaction face à l'ironie manifeste dont faisait preuve son interlocutrice. Ces mécanismes de défense, il les connaissait bien, il avait utilisé les mêmes. Plutôt que de céder aux larmes (ou en tout cas jamais devant témoins), il avait choisi l'agressivité, et placé entre lui et tous les autres des murs d'une telle épaisseur qu'il en était devenu plus inatteignable. Et encore aujourd'hui, il considérait qu'il avait bien fait. Alors, si son interlocutrice choisissait de l'envoyer balader ou tout du moins de ne pas lui répondre, il ne s'en plaindrait certainement pas ou n'irait pas le ui reprocher. Elle pouvait ne pas avoir envie de parler, encore moins à un inconnu, mais au moins, la porte était ouverte, elle en fasait ce qu'elle voulait.

Et oui, le barman était entièrement sincère quand il affirmait vouloir entendre ce qu'elle avait à lui dire. Jouer les bureaux des pleurs, ce n'était pourtant pas son truc, en temps normal. Croyez-bien qu'il en voyait défiler, dans ce bouge, des femmes et des hommes qui venaient lui cracher leur misère à la face comme s'il avait demandé quoi que ce soit. Mais le cas de la femme avachie à son comptoir faisait exception. Elle ne se contentait pas de déplorer un patron abusif, un mari infidèle ou il ne savait quelle autre connerie dont on lui rebatait si souvent les oreilles : elle avait perdu un frère. Pour l'homme qui avait perdu une soeur et qui s'en remettait toujours si mal malgré les années écoulées (et les derniers événements n'avaient fait qu'empirer les choses), ce serait presque inhumain de refuser même d'envisager de l'écouter.

-Je bois jamais pendant le service,
décréta-t-il de son habituelle voix bougonne en tirant tout de même un verre de derrière le comptoir... qu'il remplit du même liquide transparent et sans alcool que son interlocutrice. Vu la teneur de leur conversation si celle-ci devait vraiment avoir lieu, lui aussi préférait - et de très loin - garder l'esprit le plus clair possible. Je vous écoute, décréta-t-il finalement avant de boire une gorgée de son propre verre.

C'était à elle de décider. De ce qu'elle voulait dire, de ce qu'elle était capable de dire ou non. Lui ne forçait rien. Il écouterait puisqu'il le pouvait, interviendrait s'il y réussissait.





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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMer 24 Juil - 9:05


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
E

[size=13]lle salue la professionnalité du barman d’un bref hochement de tête, tout en sirotant son verre d’eau. Drôle de vision qu’ils donnaient, barman et cliente au style tout sauf adapté à l’endroit, barman et cliente et verres d’eau, et tension dans l’air comme une tempête prête à éclater.

« C’est ce foutu Obscurial. » Son ton est un grondement, une insulte en lui-même. Elle détestait tellement, ces créatures magiques et leurs assimilés. Elle les craignait, surtout, mais ils avaient eu son frère aussi, alors elle n’avait plus le moindre regret à les maudire encore et encore. « C’est ce traître de Per—Grindelwald. » Ce traître manipulateur. Saurait-elle un jour, les conditions exactes qui avaient envoyés Ambroise au fond du trou ?

« Il vient d’avoir trente ans. Sa femme est enceinte. C’est mon petit frère. Un Auror, un bon. » Qu’elle résume avec un ton haché, comme ces horloges moldus, tic-tact sans cœur. Elle n’aime pas parler de ça. Eulalie sait qu’elle devrait utiliser le passé, ce serait plus sain. Mais elle jetait au feudeymon la grammaire. Qui se souciait de grammaire ? Elle n’avait jamais aimé ça. Son correcteur devait s’arracher les cheveux, lorsqu’il relisait ses manuscrits, ses phrases sans points, ses pages qui étaient des phrases, car il y avait tant à dire, sans prendre son souffle.  

« C’était l’enterrement aujourd’hui, et ils pleuraient tous. C’est normal, vous me direz. Mais moi je ne pleurais pas. C’est comme si cela faisait de moins l’intruse, la paria. Est-ce que les larmes ont des propriétés magiques qui peuvent réparer un cœur ou faire revenir un mort à la vie ? Non. Il n’y a que la magie noire, qui pourrait un tant soit peu faire quelque chose pour solutionner ce problème, mais la magie noir corrompt et déforme, alors c’est hors de question. Alors pourquoi me regarder comme si j’étais la criminelle. Ce n’est pas moi qui l’ait tué, à ce que je sache. »

Elle sort sa baguette de sa manche et commence à la faire tourner lestement entre ses longs doigts. Eulalie ne regardait pas le barman, jusqu’à là, regard dans le vide, attention tournée vers le passé. Elle se moquait bien des conventions, qu’il fallait regarder ses interlocuteurs. Mais elle finit par le fixer à nouveau, lui et ses yeux trop perçants, comme s’il voyait tout. Elle en connaissait décidément d’autres comme ça.

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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeMer 24 Juil - 17:45


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A

berforth serra les dents quand, en guise de réponse, Eulalie blâma d'office l'obscurial. Au vu des dégâts engendrés, il y avait techniquement de quoi, mais le barman ne pouvait s'empêcher, instinctivement, de vouloir prendre la défense de ce gamin, même s'il ne restait plus rien de lui à présent (du moins le pensait-il). Il pourrait se lancer dans un grand débat là-dessus, mais il choisit, en tout cas pour le moment, de garder ses réflexions pour lui, ça valait sans doute mieux. Surtout alors que cette femme lui parlait du décès de son frère, Auror qui s'était trouvé sur les lieux, comme tant d'autres... Oui, qu'elle blâme Grindelwald, plutôt. Il avait provoqué tout ce merdier, et Aberforth espérait bien qu'il recevrait très vite la punition exemplaire qu'il méritait, n'en déplaise à son frère.

Aberforth était bien placé pour comprendre la détresse de son interlocutrice. On ne se remet jamais complètement de la mort d'un membre de sa famille. Aberforth, en tout cas, ne s'en était jamais remis, et ce n'était pas parti pour changer. Le frère d'Eulalie devait être jeune, il allait devenir père, il avait toute la vie devant lui. Cette situation était injuste mais... Eh... la vie était injuste. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'était pas possible d'y faire quelque chose, mais c'était mieux d'être au courant de suite plutôt que de se faire avoir.

Il l'écoutait toujours religieusement alors qu'elle évoquait l'enterrement, le fait qu'elle n'avait pas versé une seule larme. Il comprenait. Chacun vit sa souffrance comme il le peut. Et visiblement, ce n'est pas passé dans l'entourage d'Eulalie. Pourtant, il avait suffi à Aberforth quelques minutes de conversation pour qu'il comprenne sa détresse, sa profonde douleur. Elle s'emportait, Aberforth laissait faire, il était habituée. Elle avait besoin de déverser tout ce qu'elle avait sur le coeur. Si ça pouvait lui faire du bien, alors tant mieux. Il n'était pas insensible à ce que vivait son interlocutrice. Forcément, cette situation, même si elle avait été bien différente dans son cas, restait malgré tout familière.

-Je comprends ça.
Il marqua une pause. Le jour où ma soeur a été enterrée, j'ai cassé le nez de mon frère. C'est pas très bien passé non plus, ajouta-t-il d'un ton très sérieux.





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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeDim 21 Mar - 12:00


There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it
E

ulalie n'avait pas réalisé qu'elle était en colère avant d'en parler au barman. Jusque là, elle avait été dans une sorte de brouillard, de... vide. Elle n'avait pas mis de mots sur ce qui s'était passé ni ce qu'elle ressentait, car quel bon cela ferait-il ? Mais il était plus simple de se confier à un parfait inconnu, sans a priori. Avec son verre d'eau et sa colère montante, Eulalie doit donner une drôle d'image, mais elle s'en moque un peu. Commencer à parler est difficile, puis tout le vient facilement. Et en parlant, elle se souvient. Avant l'enterrement, la procession funéraire. Les musiciens, de la famille, des amis ainsi que ceux qui avaient été engagés, qui jouaient ce jazz caractéristique de chez eux. Les Hicks, moins Apolline, qui suivaient au rythme cadencé mais sombre, la musique qui était censée honorer et accompagner le défunt... Ambroise aurait préféré une musique plus enjouée mais il n'avait plus son mot à dire.

Elle avait encore la musique dans la tête, le rythme dans la peau, et sa baguette s'agite entre ses doigts sur le tempo mortuaire.

« Ah. J'imagine. » répond-elle après un instant lorsqu'il partage un bout de sa propre histoire. Peut-être que c'était aussi pour cela, qu'elle s'était confiée, son instinct qui lui avait soufflé qu'ils avaient cette chose en commun. Malgré le sérieux de leur conversation, un léger sourire qui ne monte pas jusqu'à ses yeux peint ses lèvres. « Ca n'aurait pas fonctionné pour moi, trop de nez à casser. » L'inconvénient des familles nombreuses. « C'était il y a longtemps ? » Elle ne pouvait pourtant pas vraiment s'imaginer s'attaquer comme le britannique à un des membres de sa famille. Rien de plus que lancer le maudit tableau à la tête d'un de ses frères, peut-être, ou encore balancer des silencio en série pour faire taire les pleurs et les cris... et les reproches. Peut-être parce qu'elle ne leur en voulait pas à eux. Plutôt à elle-même, et à ceux qu'elle avait déjà cités au barman, le monstre et la créature. Mais bon, rien de tout cela ne changerait les faits, ni la vengeance ni rien du tout. Et si Eulalie est plus à fleur de peau qu'elle ne le voudrait, elle se sent surtout profondément lasse et désarmée face à l'injustice de la situation.  


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Message#Sujet: Re: There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth   There is no drinking after death, so let's use our breath when we have it | Aberforth I_icon_minitimeDim 21 Mar - 12:35


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A

berforth adressa à Eulalie une très légère esquisse de sourire amusée quand la jeune femme affirma que, de son côté, elle estimait qu'il y aurait eu trop de nez à casser. S'amuser de violences envers des membres de sa famille, on faisait mieux, mais honnêtement, jamais Aberforth n'avait regretté son geste. Si c'était à refaire, il le referait très certainement, et sans l'ombre du moindre scrupule. Parfois, il se disait même qu'il aurait dû lui faire subir bien pire. Certes, reporter la culpabilité sur son aîné, c'était ignorer sa propre culpabilité, mais peu importe.

Il y a des choses qu'il ne pardonnerait jamais à Albus, peu importe que dans les faits, il soit tout aussi responsable que lui et Grindelwald de la mort d'Ariana. Non, la violence n'était jamais la solution, et elle ne vous ramenait pas la personne que vous avez perdue... mais quand même, sur le moment, ça faisait sacrément du bien, l'air de rien.

Il hocha la tête quand son interlocuteur lui demanda si l'enterrement avait eu lieu il y a longtemps. Oui, c'était le cas. On pourrait même affirmer que c'était de l'histoire ancienne, quelque part... mais l'histoire prenait un malin plaisir à se répéter, et surtout à vous revenir en pleine tronche au moment où vous le souhaiteriez le moins (même s'il n'y avait jamais de bons moments, en réalité).

-C'était il y a une éternité...,
répondit Aberforth de ce ton qui ressemblait fort à un bougonnement tant il ne prenait pas la peine d'articuler. Oui, c'était il y a très longtemps, un souvenir presque lointain... Presque trois décennies, ça semblait presque improbable, à bien y réfléchir. J'étais encore un ado, à l'époque.

Ce qui avait rendu l'événement d'autant plus traumatisant, et sa réaction d'autant plus légitime, sans doute. Un traumatisme ancien mais duquel il n'avait toujours pas guéri.


-Mais j'ai l'impression que c'était hier.
Il poussa un profond soupir. Après tout ce temps, rien n'a changé... L'histoire se répète, encore et encore...

Albus s'était peut-être rangé et s'était forgé un caractère, mais restait malgré tout un crétin qui cachait bien son jeu, des enfants à l'instar de Credence souffraient encore de leur différence et se laissaient dévorer par leur puissance maglques, Grindelwald était toujours dans la nature, et son influence sur Albus, malheureusement, restait encore bien présente. Autant dire, oui, que pour ce qui était de faire son deuil et de tourner la page, ce n'était pas pour tout de suite. Les conditions n'étaient définitivement pas réunies.






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