Retour aux sources (pv Seraphina)

Retour aux sources

Seraphina avait le sentiment bizarre que tout ce qui se passait autour d’elle allait à une vitesse vertigineuse mais qu’il y avait comme un dôme invisible autour d’elle qui faisait tout se dérouler au ralenti. Elle avait presque l’impression que tout ce qu’ils faisaient, au MACUSA, ne servait à rien. Que les efforts portés par les Aurors étaient vains. Pourtant, si les résultats n’étaient pas aussi probants qu’elle le voudrait, elle savait aussi qu’ils ne chômaient pas. Elle ne regrettait pas sa décision d’avoir nommé Scamander en remplaçant de Percival, même si la part affective restait irremplaçable, et qu’il avait toujours été excellent, elle n’avait pas eu le choix.

Pour elle, et cela lui serrait le cœur, il n’y avait pas de doutes quant au fait qu’il était mort. Elle ne voyait pas pourquoi Grindelwald aurait pris la peine de le garder en vie. Il n’avait pas pour réputation d’être clément. Loin de là. Elle devait faire le deuil de celui qui avait été son bras droit, son conseiller… un peu tout. Elle s’était toujours reposée sur lui, et elle l’avait toujours beaucoup apprécié. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse disparaître, et encore moins comme ça. Sans même que l’on puisse lui offrir des funérailles qu’il méritait, puisqu’ils n’avaient aucun corps.

Mais bon, elle savait qu’elle ne pouvait pas s’arrêter là-dessus. Que malgré tout, il fallait avancer, et surtout, il fallait réussir à arrêter Grindelwald. C’était le plus important. Il devait payer pour ses crimes, américains ou tous les autres qu’il avait effectués en Europe. C’était la priorité numéro un, mais ce n’était pas si simple. Les meilleurs étaient sur l’affaire, et pourtant, ils n’avaient que très peu de pistes, voire pas du tout. Ils savaient qu’il était toujours sur le sol américain, mais c’est tout. Comment avancer efficacement avec cela ? Elle n’en savait rien. Mais il fallait y arriver quand même.

Seraphina fut totalement prise de court quand on vînt lui annoncer que Percival Graves voulait lui parler. Elle hurla presque contre le pauvre employé pour dire que ce n’était pas le moment pour qu’on lui fasse des plaisanteries. Mais le même employé revint quelques instants plus tard avec la même requête. Qu’est-ce que c’était encore que cette histoire ? Seraphina accepta de rencontrer le prétendu Graves. Grindelwald n’était pas assez idiot pour retenter la même feinte. Et une blague serait de très mauvais goût, Seraphina le prendrait très mal et emploierait des mesures drastiques si c’était le cas. Il restait l’option que ce soit vraiment lui… pouvait-elle vraiment y croire ? Elle eut presque un choc en le regardant entrer dans son bureau. Il n’avait pas l’air d’aller bien… elle le détailla de la tête au pied, cherchant un indice, quelque chose qui lui prouverait que c’était bien lui. Elle s’approcha prudemment, méfiante. Elle plongea son regard dans le sien, et crut y voir quelque chose de familier. Elle connaissait ce regard… et elle s’en voulait de ne pas en avoir décelé l’absence chez le faux Graves.

« Percival… »

Elle s’avança encore pour le prendre dans ses bras. Elle n’était pas du tout tactile, mais c’était une surprise de taille, et elle était vraiment soulagée de le savoir en vie, alors qu’elle pensait qu’il était mort. C’était… un miracle, dans ce déchaînement de catastrophes, et il lui avait vraiment manqué en plus de cela. Se rendant compte de ce qu’elle était en train de faire, elle le relâcha, quelque peu gênée, et peu habituée aux démonstrations affectives.

« Pardon… c’est si inespéré… »

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Jamais elle n’aurait cru que Percival puisse être encore en vie. Elle l’avait espéré, au plus profond d’elle-même, mais elle n’aurait jamais cru cela possible. Et pourtant, il était devant elle, elle était certaine que c’était bel et bien lui. Elle n’avait aucune preuve, mais cela ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Elle avait vraiment l’impression, l’intuition, la certitude que c’était Percival Graves. Elle n’aurait pas pensé que Grindelwald s’encombre à le laisser en vie, cela représentait un risque, et elle n’osait imaginer ce qu’il avait vécu durant tout ce temps où il avait été remplacé. Elle ne savait même pas depuis combien de temps, mais elle pourrait avoir ses réponses.

Mais elle ne comptait pas l’affubler de questions pour le moment, même si des dizaines lui brûlaient les lèvres. Elle avait conscience que la situation ne devait pas être évidente pour lui, qu’il avait probablement vécu des sévices psychologiques et/ou physiques, et elle ne voulait pas le bousculer. D’autant plus qu’elle-même, devait se remettre et assimiler le fait qu’il était devant lui. Qu’il était vivant. Elle était vraiment heureuse de le savoir vivant. Percival n’avait juste été son bras droit durant toutes ces années, mais également un ami, un proche, quelqu’un en qui elle avait placé sa confiance, qu’elle appréciait. Elle avait été vraiment touchée, et attristée d’apprendre sa « mort » ou plutôt de la comprendre, et qu’il soit bien en vie relevait du miracle, et lui redonnait un regain d’espoir et de combativité.

Quoiqu’il en soit, Percival ne semblait pas au mieux de sa forme, et ceci était tout à fait compréhensible. Elle ne savait pas à quel point il était touché, mais ce qui était certain, c’est qu’elle comptait tout faire pour l’aider, pour qu’il reprenne pied et qu’il puisse avoir un semblant de vie normale. Elle voulait être là pour lui, et le soutenir, comme il l’avait soutenue toutes ces années.

"Je suis désolé, Seraphina. J'aurais dû..."

Elle secoua doucement la tête, il n’avait absolument aucune raison de s’excuser. Elle savait qu’il était un excellent et puissant sorcier, et elle ne savait pas quelle méthode avait utiliser Grindelwald pour le piéger, mais Percival n’était en aucun cas responsable, et il n’avait pas besoin de s’excuser auprès d’elle, elle ne voulait en voulait aucunement.

« Non… pas d’excuses. Vous n’êtes responsable d’aucune faute Percival, et je ne vous en veux pas. Vous n’auriez pas pu prévoir ce qu’il s’est passé, personne n’aurait pu le prévoir. C’est à moi de m’excuser. Je suis sincèrement désolée de ne pas avoir remarqué cette supercherie, de vous avoir laissé où vous étiez, sans pouvoir vous porter secours. »

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Seraphina avait encore du mal à assimiler que c’était Percival en face d’elle, qu’il était bien en vie. Pourtant, cela semblait être le cas. Plus elle parlait avec lui, plus elle en était certaine, et plus elle s’en voulait de s’être laissée abuser par une imitation. Elle savait pourtant qu’elle ne devait pas culpabiliser, on lui avait déjà dit, Grindelwald était très fort dans l’art de tromper et manipuler, mais tout de même. Elle n’avait même pas douté un seul instant, et elle en éprouvait de la honte. Mais dans tous les cas, le fait que Percival soit toujours en vie était un soulagement sans nom. Elle était convaincue qu’il était mort, mais pourtant, il était bien là, devant elle.

Et elle n’avait aucune envie qu’il pense qu’il était responsable de cette situation. Il était une victime, en aucun cas il devait se reprocher quoi que ce soit. Evidemment, il pensait la même chose à son encontre, et au final, ils feraient tous deux mieux d’appliquer leurs conseils à leur propre personne, mais ce n’était pas simple, devant une situation avec une telle gravité. Elle n’osait pas non plus imaginer ce que Percival avait dû endurer durant tout ce temps, où il avait été enfermé par le mage noir. Elle ne savait pas combien de temps il avait été hors de la circulation, mais elle espérait bien qu’il puisse lui dire. Même si, elle n’avait aucune envie ou intention de le brusquer, bien évidemment.

"Ce qui est fait est fait. Je ne vous en veux pas. Il va payer pour ce qu'il a fait, je vous le promets."

Seraphina hocha la tête. En un sens, cela lui faisait du bien d’entendre Percival lui dire qu’il ne lui en voulait pas. Elle espérait que c’était sincère, mais à sa connaissance, il n’avait jamais fait preuve de manque d’honnêteté, ce qui était tout à son honneur. Quant à son envie de vengeance et de justice, elle le comprenait, évidemment, mais elle ne pouvait pas le laisser seul face à tout cela. A commencer pour sa sécurité, il avait subi un traumatisme très probablement, et elle comptait bien l’aider.

« Evidemment, je suis la première à vous soutenir, vous le savez. Vous n’êtes pas seul Percival, et vous ne mènerez pas ce combat seul. Est-ce que vous accepteriez de me dire ce qu’il s’est passé ? Je ne veux en aucun cas vous forcer, si tout cela est encore trop douloureux pour vous. »

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Seraphina avait bien évidemment totalement conscience que l’homme en face d’elle avait ubi de graves sévices, qu’il allait avoir besoin de temps pour récupérer, qu’il garderait peut-être quelques séquelles, mais cela ne changeait rien à l’estime et à la confiance qu’elle plaçait en lui. Il avait probablement changé, mais il restait le même à ses yeux. Elle saurait être là pour lui s’il en avait besoin. Elle ne tolèrerait aucun débordement commis à l’égard de Percival, de qui que ce soit. Elle ne voulait pas qu’on lui mette la pression, qu’on lui fasse des reproches injustifiés, ou quoi que ce soit d’autre qui puisse le déranger. Ce n’était pas une question d’objectivité à l’heure actuelle, mais de sentimental. Le fait que son ancien directeur de la justice soit en vie changeait tout, et lui donnait une motivation supplémentaire à faire cesser tout ce désordre.

Ce qui lui avait été fait serait puni, ainsi qu’à tous ceux qui suivaient Grindelwald. Ils étaient tous coupables de ses crimes, les encourageaient, y adhéraient. Ils étaient tout aussi coupables à ses yeux. Et elle ne doutait pas que le reste des gens seraient du même avis qu’elle. Mais pour l’heure, elle voulait se concentrer sur Percival, et tenter de comprendre au mieux où en étaient les choses à l’heure actuelle.

"Je n'ai pas de souvenir précis de ce qui s'est passé... Il m'a enfermé dans mon propre appartement, il s'est assuré que je sois toujours trop faible pour me défendre ou pour m'enfuir. Il m'extorquait des souvenirs, des informations personnels, pour peaufiner son rôle. J'essaie de remettre de l'ordre dans tout ça mais c'est... flou. Mais peut-être qu'en isolant ces souvenirs dans une pensine, il sera possible d'en tirer quelque chose."

Seraphina comprenait tout à fait que le sorcier se sente perdu, et ai du mal à tout rassembler. Il pourrait prendre le temps qu’il lui fallait. Elle n’osait imaginer tout ce qu’il avait vécu, et elle espérait pour lui qu’il ne se souvienne pas de tout ce que Grindelwald lui avait fait. Peut-être que c’était le cas et qu’il n’en disait rien par pudeur, mais elle demeurait tout de même inquiète pour lui.

"Il y a quelque chose que vous devez savoir. L'enfant, Credence... Il est toujours vivant, je l'ai vu."

Seraphina fut sous le choc de la nouvelle. Deux retours à la vie en l’espace de quelques instants, cela commençait à faire beaucoup. D’autant plus qu’elle se demandait vraiment comment il était possible que le garçon ait survécu. Elle avait été là, le soir de l’attaque. Il n’aurait pas dû survivre à cela. Elle prit le temps d’assimiler cela avant de reprendre la parole.

« Comment est-ce possible… Vous êtes bien certain que c’était lui ? Lui avez-vous parlé ? »

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Seraphina restait interdite, elle voyait mal comment ce garçon avait pu survivre. Elle se souvenait encore parfaitement de cette soirée-là, et n’était pas près de l’oublier, et la fin avait été très violente. L’obscurus avait explosé, ou du moins, c’était ce que cela lui avait semblé. Ce serait incroyable que quelqu’un ait pu survivre à cela. De ce qu’elle avait compris, il était déjà impensable que Credence Barebone ait atteint un âge aussi avancé. Elle ne s’y connaissait pas extrêmement bien en obscurial mais en général, elle savait qu’ils mourraient dans l’enfance, alors que Credence avait atteint l’âge adulte, même s’il restait très jeune. Mais s’il était encore en vie, cela changeait bien des choses sur la situation actuelle.

Elle n’avait pas envie de remettre la parole de Percival en doute. Il ne lui avait jamais menti, ne l’avait jamais déçue, et il n’avait jamais rien affirmé sans qu’il ne soit certain de ce qu’il avançait. Mais elle avait tout de même besoin de plus de précisions. Parce que ce qu’il lui disait n’était pas juste une nouvelle comme ça. Cela pouvait changer beaucoup de choses. Seraphina n’avait jamais parlé avec Credence Barebone, et elle ne pensait pas que Percival l’ait fait, mais il savait forcément à quoi il ressemblait, étant donné que beaucoup en avaient parlé après l’incident. Donc elle ne doutait pas qu’il sache de qui il s’agissait.

"Je ne peux pas être totalement sûr mais... j'en suis vraiment convaincu. Il m'a reconnu. Il a pris la fuite presqu'aussitôt, mais il s'est adressé à moi comme s'il me connaissait."

Elle hocha la tête. Elle se doutait que le garçon avait dû être abordé à de maintes reprises par Grindelwald sous les traits de Graves, et il n’était pas au courant que l’homme qu’il avait cru connaître n’était pas celui qu’il pensait. Elle croyait Percival, dans tous les cas. Même s’il restait une chance pour qu’il ait cru l’apercevoir mais elle prenait le parti de le croire, comme elle l’avait toujours fait.

"Je sais que ça semble insensé mais... ça expliquerait pourquoi Grindelwald n'a pas quitté New York. Il veut absolument ce garçon à ses côtés."

Effectivement, mais les choses étaient préoccupantes dans ce cas, Grindelwald ne devait surtout pas mettre la main sur lui. Elle était d’accord, avec la déduction de Percival, cela voulait donc dire que Grindelwald était au courant depuis un moment, que le garçon avait survécu. Comme toujours, le MACUSA avait un train de retard, cela n’allait pas du tout, et elle commençait à en avoir vraiment assez.

« Bien, je vais organiser des recherches, envoyez des hommes de confiance trouver Credence. S’il est vrai qu’il a survécu, il faut qu’il soit canalisé, il est beaucoup trop destructeur. Et Grindelwald ne doit pas le trouver. »

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La Présidente avait l’impression que cela ne s’arrêterait jamais, si on lui apprenait toutes les cinq minutes que les morts ne l’étaient pas, elle ne savait pas vraiment comment les choses allaient se terminer. Si c’était une bonne chose concernant Percival, elle n’en dirait pas autant concernant Credence Barebone. Elle n’avait jamais voulu la mort de ce garçon, pas personnellement, mais il représentait un trop grand danger, il ne contrôlait pas sa puissance, et il devait être maîtrisé. Le savoir toujours en vie, au-delà du fait qu’elle ne comprenait pas comment c’était possible, rajoutait un problème à toute cette histoire. Grindelwald était peut-être au courant, peut-être pas, le plus important, c’était qu’il ne parvienne pas à mettre la main dessus. Elle espérait que le MACUSA y parviendrait avant, mais chaque chose en son temps.

New York était une grande ville, et les recoins pour se cacher étaient nombreux, si Credence n’était pas trop idiot, il avait probablement dû se cacher quelque part. Le retrouver n’allait pas être simple, mais il fallait tout de même y parvenir. Elle allait devoir monter une équipe, malheureusement, elle n’avait plus autant d’hommes qu’avant, et étant donné qu’elle ne faisait pas confiance à tout le monde, cela restreignait encore ses possibilités. Entre ceux chargés de surveiller Scamander et Dumbledore, ceux à la recherche de Grindelwald et ses fidèles, ceux chargés de sa surveillance à la demande de Theseus, elle n’avait plus beaucoup de monde.

Mais il n’y avait pas non plus besoin de foules pour rechercher ce garçon, trop de monde deviendrait suspect. Elle ne voulait pas qu’on mette le nez dans ses affaires, d’autant plus quand il s’agissait d’affaires aussi importantes. Deux ou trois Aurors devraient servir pour le moment, le tout était déjà de localiser Credence, ils verraient après pour l’aborder. Il ne fallait pas oublier qu’il était instable, et très dangereux, indépendamment de sa volonté.

"Je regrette de ne pas pu vous l'amener directement, mais je veux bien participer aux recherches, si cela peut accélérer le processus."

Seraphina lui adressa un petit sourire, presque attendrie par sa dévotion, alors qu’il venait à peine de se sortir d’une pénible situation. Elle n’avait pas envie de le fatiguer, ni de le mette dans une situation qui pourrait se montrer stressante pour lui. Mais elle se rendait compte qu’un refus pourrait aussi le blesser dans son estime, et ce n’était pas ce qu’elle voulait non plus.

« Je pense, que vous avez besoin de repos, mais je ne peux vous forcer. Je veux bien que vous participiez aux recherches, mais pas seul. Je choisirai deux aurors pour vous aider. Goldstein pourrait vous être utile, elle a bonne connaissance des Barebone, et pour le second, je dois encore réfléchir. Il ne faudra cependant pas prendre d’initiative, Credence Barebone est très dangereux. »

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Seraphina n’avait pas vraiment envie que Percival s’expose consciemment aux dangers. Mais elle savait aussi qu’il était possible qu’il prenne des initiatives, si jamais elle lui priait de rester tranquille, alors quitte à ce qu’il aille sur le terrain, autant qu’il soit encadré. Il trouverait peut-être cela dégradant, mais ce n’était pas du tout par manque de confiance, qu’elle voulait demander à des Aurors de lui porter assistance, mais surtout pour le protéger, en réalité. De l’extérieur, ou de lui-même. Il avait changé, elle le voyait, mais elle ne savait pas à quel point. Et en vue des évènements traumatisants qu’il avait vécu, elle préférait qu’il soit suivi. Pour qu’on puisse tout de suite lui porter assistance si besoin. Ce qu’elle n’espérait pas. Elle n’avait aucune envie qu’il se retrouve encore dans une position de faiblesse. Elle avait cru le perdre une fois, il était hors de question que cela se reproduise, et cette fois-ci, de manière définitive.

Elle espérait qu’il ne lui en voudrait pas. Quoiqu’il en soit, et étant donné la relation que Grindelwald avait noué avec Credence -sous les traits de Graves- elle préférait que là aussi, il ne soit pas seul à le chercher. Credence pourrait perdre le contrôle en le voyant, et causer plus de morts. Il fallait attraper ce garçon, parce qu’il était trop dangereux de le laisser en liberté, que ce soit pour lui, ou pour les autres. Cela faisait beaucoup d’informations à ingérer pour la Présidente, les morts revenaient à la vie. Pas tous, mais deux, c’était déjà un exploit. Elle espérait qu’elle n’allait pas avoir des surprises de ce type tous les jours, où son cœur allait lâcher. Même si elle admettait sans mal que savoir Percival en vie était la meilleure nouvelle qu’elle puisse avoir, et qu’elle en était immensément heureuse. Forcément, il avait été son bras droit et son ami durant de nombreuses années, et il avait une place toute particulière dans sa vie.

"J'ai cru le comprendre. Je n'ai pas l'intention de compliquer la tâche des Aurors, je vous le promets, je veux seulement me rendre utile. Goldstein est un très bon élément. Et je vous fais confiance concernant votre autre choix."

Seraphina lui adressa un doux sourire. Il n’avait aucune raison de lui promettre quoique ce soit, elle le savait déjà. Elle faisait confiance à l’Auror. Cela avait toujours été le cas, et la situation ne changerait pas cela. Et elle voulait qu’il le sache, qu’elle avait toujours autant d’estime, de confiance et d’affection pour lui, et que cela ne changerait pas. Elle avait peu de personnes qu’elle tenait en estime, et en confiance, et Percival en avait toujours fait partie.

« Je vous crois, ne vous en faîtes. Vous gardez toute ma confiance Percival, et toute mon affection. Savoir que vous êtes en vie me comble de joie comme je ne l’ai pas été depuis longtemps, et je ne veux rien de plus que vous rendre justice. Vous avez toujours servi le MACUSA de manière transparente et loyale, et je sais que vous saurez l’aider encore dans les jours à venir. »

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Seraphina accordait une totale confiance à Percival. C’était peut-être un pari risqué, mais elle ne pensait pas être déçue. Elle le connaissait bien. Même s’il avait probablement changé du fait de ce qu’il avait vécu, son âme ne changeait pas. Par le passé, elle avait toujours pu compter sur lui. Il n’y avait pas de raison pour que la réciproque ne soit pas vraie. Même si la présidente trouvait qu’elle avait dernièrement été une bien piètre amie. Elle s’en voulait de ne pas avoir vu clair dans le jeu de Grindelwald plus tôt. Elle aurait dû sentir que ce n’était pas Percival. Ils n’avaient rien à voir tous les deux. Strictement rien.

De son point de vue, il devrait lui en vouloir, mais elle était heureuse que ce ne soit pas le cas. Elle l’avait cru mort durant tout ce temps, qu’il ne le soit pas était un véritable soulagement, et une grande joie. Il aurait été dommage que leurs retrouvailles soient gâchées par de la rancœur, mais elle l’aurait compris. A partir d’aujourd’hui, elle allait toujours tout faire pour tenter de le préserver et de mériter son dévouement et son amitié. D’autant plus qu’il avait probablement besoin de soutient. Et qu’elle était totalement à même de lui apporter.

"Je reconnais que votre confiance me touche. Je ne savais pas exactement à quoi m'attendre en revenant. Ces quelques mois m'ont semblé durer des années, des décennies même... J'ai l'impression de devoir tout reprendre de zéro... y compris dans ma relation aux autres."

Elle ne pouvait que comprendre. Du moins, tenter de comprendre. Elle ne pouvait pas ressentir ce qu’il avait vécu ou l’état dans lequel il était à présent. Et elle se désolait qu’il ait vécu tout cela. Cela ne lui donnait qu’une raison de plus pour vouloir mettre une bonne fois pour toutes, Grindelwald hors d’état de nuire. Il avait fait beaucoup trop de mal autour de lui, et en plus de cela, il avait fait subir des choses atroces à une des personnes qu’elle appréciait, et estimait le plus.

« Personne ne vous le reprochera. Ni ne vous fera porter une quelconque pression. Vous irez à votre rythme. Et si jamais vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez surtout pas. La situation est critique et demande beaucoup de vigilance et d’énergie, mais je suis là pour vous. »

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Seraphina n’était pas spécialement optimiste, et elle s’en rendait totalement compte. Cependant, la situation la dépassait totalement. Il y avait de nouveaux rebondissements presque tous les jours, et elle avait juste l’impression de brasser du vent au final. Comme si tous les efforts qu’elle déployait ne servaient à rien. Elle savait bien qu’ils n’attraperaient pas Grindelwald en un jour, le mage noir était bien trop malin pour ça, surtout après s’être fait passer pour Percival durant plusieurs mois, mais en dehors de Grindelwald, rien n’allait. Les Aurors étaient en sous effectifs, une guerre civile était presque éminente, les no-majs étaient de plus en plus à se rassembler pour lutter contre les sorciers… elle ne savait pas quoi faire, et elle n’avait pas été préparée pour ça. Elle n’avait aucune attention d’abandonner quoique ce soit, mais c’était loin d’être facile.

"Je comprends que vous décidiez de ne pas laisser de faux espoirs ou un trop grand optimiste fausser votre jugement, mais ne commettez pas non plus l'erreur de vous montrer défaitiste. Il faut qu'on l'arrête. Aujourd'hui, demain, dans dix ans, qu'importe, il le faut. Et nous n'y arriverons pas si nous faisons ne serait-ce que suggérer que c'est une tâche impossible."

Seraphina l’observa quelques instants sans rien dire. Il avait raison, évidemment, mais elle ne pouvait pas changer du tout au tout. Du moins pas aujourd’hui. Même si le fait que Percival soit encore en vie relevait toujours du miracle, elle n’était pas spécialement d’attaque pour avoir la motivation nécessaire d’être convaincue d’arriver au bout. Jamais ils n’arrêteraient de tenter de mettre la main sur le mage noir, évidemment. Il était l’ennemi public numéro un, et cela ne risquait pas de changer, toutes les forces du pays étaient mobilisées dans ce but, mais elle craignait juste parfois que ce ne soit pas assez.

Cependant, elle comprenait que ce n’était pas juste pour son interlocuteur. Après ce que Grindelwald lui avait fait endurer, il attendait probablement des discours certains, et solides, qui garantissaient la capture du mage noir. Ce qui était légitime, il méritait que justice lui soit rendue, comme tous ceux qui avaient souffert de sa main.

« Vous avez raison, je suis désolée. J’ai confiance en nos hommes, je sais qu’ils font tout leur possible, et qu’ils finiront bien par trouver la faille. »

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Il fallait arrêter Grindelwald, tout le monde était d’accord sur ce point, même au-delà du MACUSA, sauf pour ceux qui faisaient partie de ses partisans, bien entendu. Mais il ne suffisait pas de vouloir quelque chose pour l’obtenir, contrairement à ce que de vieux dictons pouvaient laisser entendre. Seraphina avait confiance en ceux qui œuvraient pour faire respecter la loi, et pour défendre le pays, mais Grindelwald n’était pas n’importe quel ennemi, et il avait vraiment fait du mal aux Etats Unis. En plus de tous les autres pays dans lesquels il s’était évertué à faire le mal. Il n’était pas un surhomme, il n’était pas infaillible, mais il n’en demeurait pas très intelligent, et très puissant. D’autant qu’il n’était pas tout seul. Il considérait surement ses fidèles que comme des vulgaires pions, mais ces sorciers et ces sorcières, il fallait également les neutraliser.

Et on ne pouvait pas dire que le bureau des Aurors était au mieux de sa forme. Malheureusement, beaucoup il était en effectif réduit. Des hommes étaient tombés, lors du nouvel an, et cela avait affecté tout le monde. Les familles des défuns, mais aussi ceux qui étaient toujours là, qui avaient perdu leurs amis, leurs collègues, et dont le moral était à plat. Même si certains voulaient répondre par la vengeance, beaucoup d’autres étaient démoralisés, et de manière générale, ils manquaient d’hommes. Il n’y avait pas que Grindelwald comme problème actuel, la ligue des Fidèles de Salem commençaient à gêner, et en plus de cela, ils étaient liés à l’affaire, via Credence Barebone qui avait survécu. Sans compter le fait que Seraphina n’était pas certaine de pouvoir faire confiance à tout le monde, mais pour cela, elle avait mis Achilles sur l’affaire.

"J'en suis certain également. Credence doit être la priorité. Si vous réussissez à mettre la main sur lui, vous pourrez attirer et piéger Grindelwald. Et je sais que vous en êtes capable. Grindelwald est très fort, c'est certain, mais il ne l'emporte pas à tous les coups. La preuve, il ne devait pas s'imaginer que je sortirai en vie de cette épreuve, et pourtant je suis là, devant vous."

Percival n’avait pas tort, évidemment. Mais Seraphina était encore trop secouée par le fait que justement, il se tenait devant elle bien vivant, pour réussir à émettre un plan d’attaque efficace et croire en leurs chances de réussite. Mais une fois toutes les révélations intégrées, elle ferait ce qu’il faudrait pour qu’ils aient toutes leurs chances de régler cette histoire. Elle ne pouvait pas laisser les victimes de cet homme sans la promesse que justice leur serait rendue, qu’ils soient encore vivants, ou qu’ils soient morts.

« Oui, vous avez raison Percival. »

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Seraphina avait besoin de le faire le point, seule de son côté. De tout remettre dans l’ordre, et de comprendre la situation avec les nouveaux éléments qu’elle avait. Et ils n’étaient pas minimes. Le fait que Percival et Credence étaient en vie, changeait radicalement la donne. Evidemment, le fait que Percival soit en vie était un miracle, et Seraphina n’aurait pu espérer un dénouement aussi positif. Et si elle ne se réjouissait pas autant de la « renaissance » du garçon, c’était à cause du danger qu’il représentait, et du pouvoir que cherchait à s’octroyer Grindelwald. Même si rien n’était encore fait pour le moment.

Mais elle avait besoin de prendre le recul nécessaire pour penser à une tactique efficace. Et il allait aussi falloir qu’elle tienne informer Theseus. Etant donné la place qu’il occupait à présent, il se devait de connaître ces informations. Elle espérait qu’ils sauraient améliorer cette situation, même s’il était évident que cela ne se ferait pas en un jour. Grindelwald avait beau commettre des erreurs, il n’en restait pas moins un homme qui avait plus d’un tour dans son sac, et qui était pourvu d’une grande intelligence. Lui mettre la main dessus ne serait pas simple, même s’il était capital qu’ils y arrivent. Mais il est vrai que s’occuper de Credence avant pourrait les aider… même si le fait que l’enfant soit incontrôlable était un problème aussi.

"Il faut que j'aie raison. Je vais rentrer chez moi. Mais n'hésite pas à me tenir informé de la moindre évolution, c'est bien compris ?"

Le ton que Pecival la faisait légèrement sourire. Peu de personnes osaient lui parler ainsi, compte tenu de son rang. Mais avec Percival c’était différent. Ils se connaissaient depuis de nombreuses années, et ils étaient amis. Cela changeait beaucoup de choses, et elle ne comptait vraiment pas s’en formaliser. Elle restait incertaine, quant au fait que laisser Percival influer dans toute cette histoire soit une bonne idée. Mais le connaissant, si on ne lui donnait pas ce qu’il voulait, il irait le chercher tout seul, et elle préférait pouvoir le garder à l’œil, si jamais cela n’allait pas.

« Oui, je ne t’oublierais pas ne t’en fais pas. »

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