On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout [pv Ruby]

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On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout

A

ileen, et ce depuis toujours, avait toujours eu peine à se faire des amis. Elle ne le cherchait pas vraiment, ceci dit, mais il est vrai que, bien souvent, si elle n'inspirait pas de l'indifférence, elle n'inspirait pas forcément les sentiments les plus innocents non plus, en bien comme en mal. Beaucoup d'hommes la désiraient, et bien des femmes la jalousaient... enfin non, ce n'était pas vraiment de la jalousie, car en vérité, il n'y avait rien de si enviable que cela chez Aileen... disons plutôt que certaines femmes enviaient le regard que certains hommes posaient sur elle, elles enviaient le pouvoir qu'elle avait sur les hommes, et qu'elle possédait de nature. Elle le comprenait sans mal.

Elle pourrait jouer les hypocrites et prétendre que sa condition était terrible à vivre, c'était faux. Elle aimait plaire, elle aimait les privilèges que lui conférait sa condition de demi-vélanes, elle aimait mener les hommes en bateau pour en tirer bénéfice. C'était un jeu, c'était (presque) innocent. Il n'y avait que deux hommes pour lesquels elle renoncerait sans rechigner à ce qu'elle était, et c'était son père et son frère. Sauf qu'elle ne pouvait pas vraiment changer ce qu'elle était. Elle plaisait sans faire d'efforts, et elle en rajoutait en faisant des efforts par-dessus le marché, mais en soi, la différence était à peine tangible.

Oui, les femmes dont elle soit réellement proche étaient finalement peu nombreuses, mais il y en avait tout de même. A n'importe quelle règle, il y a des exceptions. En l'occurrence, l'une des exceptions d'Aileen s'appelait Ruby. Peut-être parce que la beauté de Ruby, demi-vélane ou pas, n'avait absolument rien à envier à la sienne. Il aurait fallu que la jolie blonde soit particulièrement sotte (et ce n'était pas du tout le cas) ou se désillusionne totalement (ce qui n'était pas le cas non plus) pour se sentir en quoi que ce soit menacée par elle. Et donc, elles pouvaient tout simplement passer de bons moments ensemble, parler de tout et de rien... Ruby était sans doute la personne avec laquelle Aileen se permettait de se montrer la plus honnête, et c'était agréable, parfois, de ne jouer aucun rôle.

Elles s'étaient donné rendez-vous dans un café, afin de passer un petit moment ensemble. Quand Aileen arriva sur place, elle constata que son amie était déjà là. Elle lui adressa un large sourire et la rejoignit.

-Salut. Tu as déjà commandé où on s'arrange pour que le type qui te dévisage là-bas nous paye nos verres ?

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Une soirée entre copines, rien ne pouvait mieux ravir Ruby en cet instant. Elle aurait bien passé du temps avec Samwell, mais soit disant qu’il devait rentrer chez lui ce soir, pour ne pas que sa femme n’ait trop de soupçons… enfin bon, elle comprenait aussi qu’il veuille passer du temps avec son fils, elle ne lui en voulait pas. Qu’à cela ne tienne, elle passerait du temps avec quelqu’un d’autre. Ruby n’aimait pas rester seule chez elle, à ne rien faire. Elle avait vingt-deux ans après tout, il fallait qu’elle vive, et profite de sa jeunesse maintenant, sinon elle regretterait plus tard, quand elle serait mariée, aurait des enfants… pour le moment ce n’était pas prévu. Même si cela l’arrangerait d’avoir Samwell à elle seule, les choses lui allaient bien ainsi, et il fallait surtout qu’elle pense à sa carrière.

Quoiqu’il en soit, elle ne se sentait en aucun cas délaissée ou abattue. Ruby avait tissé plusieurs relations qu’elle chérissait aujourd’hui, et c’était toujours un plaisir de pouvoir passer un peu de temps avec ses amies. Elle n’avait pas non plus une horde de proches, mais la qualité valait la quantité. Et en l’occurrence, elle pouvait se targuer d’avoir de très bonnes amies. Ce n’était pas donné à tout le monde, et si elle jouait les saintes nitouches avec beaucoup de monde, au moins, avec elles, elle pouvait être elle-même.

Pour cette fois-ci, c’était en compagnie de Aileen qu’elle devait passer un bon moment. Elle aimait beaucoup la jeune femme, quand bien même elles avaient des modes de vie totalement différents. Ça ne les empêchait pas de très bien s’entendre, toutes les deux. Et Ruby aimait beaucoup passer du temps avec elle. Elles avaient rendez-vous dans un café, Ruby ne vit pas son amie lorsqu’elle arriva, mais elle s’installa tout de même à une table, patientant calmement. Elle n’était pas pressée, et cela ne la dérangeait pas vraiment d’attendre. Elle regardait calmement les gens étaient présents, sans forcément les juger, mais juste le temps de s’occuper un peu. Aileen n’allait probablement pas tarder dans tous les cas, et c’était une bonne chose, elle avait hâte qu’elles puissent papoter toutes les deux.

Et d’ailleurs, son amie ne manqua pas d’arriver et de la rejoindre.

-Salut. Tu as déjà commandé où on s'arrange pour que le type qui te dévisage là-bas nous paye nos verres ?

Ruby sourit, amusée et tourna légèrement le regard vers l’homme en question. Elle reporta ensuite son attention sur son amie, fraîchement arrivée. Non, elle n’avait pas encore commandé, elle avait préféré attendre que la jeune femme arrive. En tout cas, elle reconnaissait bien là « l’humour » de son amie. Il faut dire aussi qu’Aileen devait avoir l’habitude que les hommes la gâtent.

« Non, je n’ai pas encore commandé. On peut toujours, mais si c’est pour ensuite se coltiner un gros lourd qui attend plus, ça ne vaut pas forcément le coup ceci dit. »

black pumpkin

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T

out le monde ne goûtait pas forcément à l'humour d'Aileen. Il faut dire que ne serait-ce que suggérer le fait qu'elle puisse avoir des moeurs légères agressait déjà la bienséance de beaucoup, qui ne devraient pourtant pas avoir si bonne conscience en observant ce qui se trâme dans leur propre lit. Pourtant, Aileen n'était même pas vraiment une coureuse ou une collectionneuse d'amants. Une séductrice, oui, et qui s'assumait complètement, mais qui aguichait sans jamais - ou presque, si l'exception était en retour séduisante - consommer. Alors oui, elle savait que des propos qu'elle estimait pourtant innocents pourraient peut-être en offusquer certains, mais elle savait aussi que Ruby n'appartenait pas à cette catégorie de personne. Dans le cas contraire, la question ne se posait pas, les deux jeunes femmes ne pourraient tout simplement pas être amis.

-Je sais me débarrasser de ce genre de types, répondit la demi-vélane dans un haussement d'épaules. Ceci dit, Ruby n'avait pas tort, le jeu n'en valait pas forcément la chandelle.

Aileen ne roulait pas sur l'or et économisait la grande majorité de ses revenues afin d'aider son père et son frère à joindre les deux bouts, mais ce n'était pas un verre ou deux qui allaient faire une grande différence, et en l'occurrence, elle estimait avoir bien mérité de juste passer un moment décontracté en très bonne compagnie... Et pas besoin d'un homme, en effet, pour venir parasiter leurs petits bavardages entre filles.

-Mais t'as pas tort, ceci dit. Allez, tu prends quoi, je nous paye la première tournée, proposa-t-elle avec entrain.

Ici et maintenant, tout ce qu'elle voulait, c'était passer le meilleur moment possible en compagnie d'une amie, une personne qui ne l'observerait ni avec mépris, ni avec concupiscence... ce qui était deux cas de figure qui avaient tout de même tendance à devenir la norme... Peut-être parce qu'elle le cherchait un peu ou qu'elle s'entourait très mal, ceci dit, mais ça c'était une autre affaire.

-Bon alors, comment tu vas ? Quoi de neuf depuis la dernière fois ?

Autant passer directement aux choses sérieuses. Aileen voulait tout savoir des derniers événements qui avaient ponctué la vie de Ruby. Rien de mieux pour alimenter des conversations à n'en plus finir.

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Il était arrivé à Ruby de se laisser offrir des verres par des hommes qu’elle ne connaissait pas. Que ce soit avant ou après avoir rencontré Samwell, il n’y avait rien de mal à cela, ce n’était pas comme s’il se passait quelque chose par la suite. Même si sa relation était secrète, et que son amant était marié, elle n’avait pas envie de voir d’autres hommes. Elle voulait juste Samwell. Mais elle reconnaissait le fait qu’il était toujours agréable de plaire, et de se laisser séduire par les hommes, d’autant plus que cela lui faisait des verres gratuits. Mais étant donné qu’elle était en compagnie de son amie, elle n’avait pas envie qu’un homme vienne s’interposer entre elles, elle voulait juste profiter de cette soirée pour passer un bon moment, sur Aileen et elle.

-Je sais me débarrasser de ce genre de types.

Elle n’en doutait à aucun moment. Aileen savait se défendre et recadrer les autres, Ruby aussi, mais elle n’avait simplement pas envie de perdre du temps avec ce genre de choses. Elles auraient l’occasion de se laisser payer des verres une autre fois. Là, elle voulait simplement profiter. Et elle se doutait qu’il en était de même pour son amie, du moins, elle l’espérait. C’était prévu pour être une soirée entre copines après tout, alors ce ne serait pas forcément très judicieux d’inclure des inconnus de type masculins maintenant.

-Mais t'as pas tort, ceci dit. Allez, tu prends quoi, je nous paye la première tournée.

Ruby lui adressa un sourire, ravie que la soirée commence enfin. Du moins, prenne un tournant plus sérieux. Elle ne manquerait pas, elle aussi, de payer quelques tournées, elle ne comptait en aucun cas jouer les radines. Et puis, ce n’était pas comme si elle était fauchée, elle avait une très bonne situation, et elle comptait bien en faire également profiter son amie. Ce qui était en somme, totalement normal.

-Bon alors, comment tu vas ? Quoi de neuf depuis la dernière fois ?

Ruby n’avait pas forcément des milles et des cents à conter. Aileen était déjà au courant de sa relation avec Samwell, et elle n’avait pas encore décollé au niveau professionnel, mais cela viendrait en son temps. Elle ferait tout pour, c’était une certitude. Après tout elle était une femme d’ambition, et tous les moyens étaient bons pour parvenir à ses fins.

« Je vais très bien merci. Il n’y a pas eu de changement majeur depuis la dernière fois. Tout va bien avec Samwell, même si c’est toujours secret, et j’attends toujours de pouvoir avoir une promotion. Et toi, des choses nouvelles à dire ? »

black pumpkin

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R

uby lui assura qu'elle allait bien, et Aileen n'en doutait pas une seule seconde, elle lui paraissait parfaitement rayonnante. Alors, oui, ce pourrait en vérité être une feinte, car Ruby paraissait toujours rayonnante peu importe les circonstances, mais la jeune femme se fiait assez à son instinct. Et puis, elle connaissait son amie, elle la connaissait même mieux que beaucoup, elle savait donc que ce n'était pas son genre que d'aller mal. Ruby était comme ça, si elle avait des problèmes, elle les affrontait directement et ne passait pas sa vie à s'appitoyer à leur sujet.

Elle prenait toujours le taureau par les cornes, et Aileen aimait ça, cette force vive de caractère, dans laquelle elle se reconnaissait un peu. En même temps, elles n'étaient pas amies pour rien. Si Ruby avait dû passer son temps à chouiner et à se plaindre de son sort, le courant ne serait vraiment pas passé entre elles. Tout le monde avait des problèmes, le tout était d'y faire face, un point c'est tout. Bref, Ruby allait bien, et si Ruby allait bien, Aileen allait encore mieux.

Apparemment, il n'y avait pas grand-chose de neuf, elle était toujours sur le fameux Samwell, et Aileen fut un peu surprise de la manière dont elle formula les choses, ajoutant un "mais" parce que leur relation devait rester cachée. Pas que ce soit une surprise, évidemment que ça devait rester caché puisque le bonhomme était marié, mais elle semblait formuler le désir que la liaison devienne publique, et Aileen n'avait pas imaginé Ruby si attachée à son Samwell. Elle avait compris qu'ils s'entendaient bien - sur tous les plans d'ailleurs -, mais Aileen pensait quand même que Ruby cherchait surtout à profiter du réseau de Samwell, que sa relation était complètement intéressée. Le genre de relation qu'elle même entretenait avec Illan, sans que celle-ci ne soit parasitée par le moindre début de commencement amoureux. Ruby ajouta qu'elle attendait sa promotion. Sans surprise. Aileen savait que le jour où Ruby l'obtiendrait, ce serait la première chose qu'elle lui dirait.

-Oh, toujours la bonne vieille routine, de mon côté. Skender continue d'être un patron tyrannique doublé d'un pervers mais il paye pas trop mal, mon père continue de me faire la gueule comme depuis ma naissance et Illan vient de me "prêter une somme absolument exorbitante. Et de relancer, parce qu'elle n'oubliait pas la question qui lui brûlait les lèvres. C'est sérieux avec ce Samwell, alors ? Je pensais pas.

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Ruby n’avait pas besoin de rentrer dans les détails, du moins, pour le moment elle n’en éprouvait pas le besoin. Elle voyait assez souvent Aileen pour qu’elle n’ait besoin de lui faire des comptes rendus ultra détaillés. Evidemment, si cette dernière souhaitait un peu plus de précisions sur tel ou tel point, elle les lui donnerait, mais d’elle-même, elle ne pensait qu’il y ait besoin de s’étendre. Quoique, d’elle-même, Ruby pourrait monologuer durant des heures sur comment elle imaginait sa carrière, mais elle n’était pas certaine que cela intéresse son amie des masses.

Et le but n’était absolument pas de la plomber. Elle n’avait aucune envie de l’ennuyer, elle voulait simplement que toutes les deux passent une bonne soirée. L’avantage, c’est qu’elles n’avaient pas besoin de grand-chose. La présence de l’autre était déjà suffisante, en tout cas, ça l’était pour Ruby. Elle appréciait énormément la vélane, et c’était toujours un réel plaisir que de passer du temps en compagnie de cette dernière, elle voyait mal comment les choses pourraient mal terminer. A moins peut-être, qu’un gros lourd ne soit un peu trop envouté par les charmes naturels de son amie.

Mais bon, pour le moment, aucun mâle ne rodait autour d’elle, alors c’était tant mieux. Ruby n’avait pas envie qu’elles soient dérangées, elle voulait juste pouvoir passer du temps avec Aileen. Et si elle s’était prêtée au jeu de répondre aux questions de son amie, elle avait elle aussi très envie de savoir comment les choses allaient pour Aileen. Car elle était persuadée qu’il devait se passer plus de choses dans sa vie, que dans la sienne. Après tout, Ruby avait presque une vie rangée, même si elle avait une relation privée particulière, elle avait un travail et un quotidien assez bien installé. Cela ne la dérangeait pas, pour tout dire. Elle n’était pas en quête d’aventure, mais elle avait surtout envie de grimper rapidement les échelons professionnels, encore une fois, tout se ramenait toujours à sa carrière, parce qu’elle était sa priorité, et elle n’y voyait absolument aucun mal.

-Oh, toujours la bonne vieille routine, de mon côté. Skender continue d'être un patron tyrannique doublé d'un pervers mais il paye pas trop mal, mon père continue de me faire la gueule comme depuis ma naissance et Illan vient de me "prêter une somme absolument exorbitante. C'est sérieux avec ce Samwell, alors ? Je pensais pas.

De toute évidence, rien n’avait changé depuis la dernière fois où elles s’étaient vues toutes les deux. Skender restait un abruti, son père un inflexible, et Illan un nigaud. En soit, c’était peut-être que tout allait pour le mieux pour elle. Et c’était bien ainsi, tant que cela convenait à Aileen, et elle ne semblait pas être gênée en lui contant tout cela, par contre elle se permit une question qui ne passa pas inaperçue. Ruby haussa doucement les épaules, ne sachant pas vraiment ce qu’elle était censée répondre.

« Je ne sais pas si on peut dire que c’est sérieux, puisque cela reste une relation extraconjugale. Mais on se voit depuis un moment maintenant, tous les deux, et les choses se passent bien. On ne se prend pas trop la tête à dire vrai. »

black pumpkin

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C

ertes, le fait que leur relation soit extraconjugale n'engageait pas forcément à la considérer comme sérieuse en soi, mais Aileen ne pensait pas que cela exclue d'office la possibilité que cette histoire soit une vraie histoire d'amour et pas un coup juste comme ça, pour passer le temps. Déjà parce que s'il le fallait, le divorce n'avait pas été inventé pour rien, même s'il n'était pas le mieux perçu, c'est vrai, d'autre part parce que ce qui l'intéressait, c'était la sincérité des sentiments de son amie envers cet homme marié, et si Ruby était bel et bien amoureuse de cet homme, alors... c'était forcément sérieux sur le principe.

En espérant que cet homme ne se foute pas de sa gueule et ne cherche pas juste à tromper l'ennui d'un mariage trop barbant avec une petite jeune... chose qui était malheureusement fort possible. Aileen avait côtoyé suffisamment d'hommes dans sa vie pour savoir au niveau de quel organe se concentraient leurs pensées, et c'était rarement le cerveau, mais ça...

En tout cas, c'était une histoire qui durait, ce qui laissait entendre que ce n'était pas juste une petite histoire passagère. Si vraiment Ruby n'en avait rien à faire de ce type, elle l'aurait sans doute laissé tomber depuis un bail... à moins qu'il dispose d'arguments indéniables, au sujet, il y avait matière à débat. Aileen n'en avait cependant pas le sentiment, Ruby lui parlait vraiment de cet homme comme elle le ferait de quelqu'un fréquentait, pas pour le jeu mais parce qu'elle lui vouait un sincère intérêt. Et dans le fond, elle le lui souhaitait. L'amour n'était définitivement pas chose faite pour elle, cela ne l'empêchait pas de le souhaiter pour les autres, et si ça devait être envers une personne mariée. Ils ne se prenaient pas la tête, soit, et c'était tant mieux, mais quand il y avait une épouse dans l'équation, ça finissait quand même rarement bien, et Aileen n'avait pas envie qu'on brise le coeur de son amie. Elle voyait bien que ce Samwell n'était pas un homme qu'elle fréquentait juste comme ça, contrairement à ce qu'elle s'était imaginé au départ. Alors...

-Ouais, fais gaffe quand même, parce que même si tu te prends pas la tête maintenant, ça pourrait finir par arriver. Elle marqua une pause. Il ne manquerait plus que tu finisses par souffrir à cause d'un homme.

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Sérieux ou pas, Ruby n’en savait rien. Mais pour le moment, la situation lui convenait. Les choses seraient peut-être différentes demain. Peut-être qu’elle se serait lassée de Samwell, ou alors elle voudrait que les choses soient plus sérieuses. Elle n’avait pas envie de trop y penser pour le moment. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’allait pas demander à Samwell de quitter sa femme. Pour le moment, elle n’en ressentait pas le besoin, peut-être que ce serait différent plus tard. Elle verrait bien, de toute façon.

Elle n’en voulait pas à Aileen de poser la question. Au moins, elle était sûre que son amie s’intéressait à elle, et c’était gratifiant. Mais ce n’était pas comme si elle avait besoin de preuves, dans tous les cas. Elles se connaissaient depuis l’école, et étaient amies depuis de nombreuses années, alors elles savaient d’ores et déjà qu’elles pouvaient compter l’une sur l’autre, et qu’elles étaient assez proches pour se faire des confidences, et se faire confiance.

Au fond, Ruby n’était pas mécontente de discuter de toute cela avec Aileen en tout cas. C’était toujours intéressant, d’avoir un autre avis sur une relation. Même si Ruby n’était pas vraiment dans le doute et l’interrogation pour le moment. Cela viendrait peut-être. Après tout, elle n’avait que vingt-deux ans. Nombreuses filles étaient déjà mariées à son âge, certaines peut-être même déjà mères. Ruby avait envie de prendre son temps, parce qu’elle avait une carrière qui l’attendait. Le mariage et les enfants, ce n’était clairement pas sa priorité. Elle n’avait pas prévu Samwell, et même s’il s’était avéré fort utile pour le côté professionnel, ce n’était pas tout. Il était son amant depuis un moment déjà, c’est vrai, et elle n’avait pas envie que cela cesse, ça elle en était sûre. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle considérait leur histoire comme sérieuse, car elle restait particulière, malgré tout.

-Ouais, fais gaffe quand même, parce que même si tu te prends pas la tête maintenant, ça pourrait finir par arriver. Il ne manquerait plus que tu finisses par souffrir à cause d'un homme.

Ruby sourit légèrement à la remarque de son amie. Elle comprenait qu’elle se fasse du souci pour elle, et elle en était vraiment touchée, mais elle ne pensait pas que ce soit nécessaire. Même si Samwell lui annonçait que tout est fini, elle n’était pas certaine de se retrouver au fond du trou. En fait, elle n’avait aucune idée de comment elle réagirait, mais elle ne pensait pas être aussi impliquée sentimentalement, ou alors elle n’en avait pas encore conscience.

« Tu es adorable tu sais ? Mais ça va, je t’assure. Au pire, je viendrais pleurer sur ton épaule, je sais que tu t’acquitterais de cette tâche à merveille. Mais assez parler de moi. Donc Illan continue d’être à tes pieds si j’ai bien compris ? »

black pumpkin

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A

ileen afficha un sourire absolument pas convaincu quand son interlocutrice affirma qu'elle était adorable. Elle était bien la seule à le penser... Même les hommes qui lui mangeaient dans la main n'utilisaient généralement pas cet adjectif pour parler d'elle. Elle prenait le compliment, bien sûr, d'autant plus que la jeune femme adorait les compliments, mais elle n'estimait pas être adorable. Au mieux était-elle sincère. Elle était honnête, parce qu'elle voulait veiller sur ses proches.

Elle avait foule de défauts, mais pas celui de ne pas être attentive aux personnes à qui elle tenait, même à celles qui ne le lui rendaient pas du tout, comme son père, par exemple, qui serait la dernière personne à la qualifier d'adorable alors qu'il était l'homme pour qui Aileen serait capable de tous les sacrifices, juste dans l'espoir de glaner ne serait-ce qu'un petit fragment d'amour paternel.

Enfin, si Ruby lui assurait que ça allait, Aileen n'allait pas insister. Elle était une grande fille, libre à elle de gérer sa vie sentimentale comme elle le voulait... mais même si Aileen n'hésiterait pas une seule seconde à être l'épaule sur laquelle son amie pourrait se reposer si les choses devaient vraiment aller mal, elle n'avait pas envie qu'elles en arrivent là. Ruby était, aux yeux de la demi-vélane, une véritable force de la nature, qui ne reculait jamais devant quoi que ce soit et qui clairement ne se laissait pas démoraliser par un homme. Elle n'avait pas envie de connaître une Ruby qui aurait le coeur brisé... mais bon, advienne que pourrait quoi qu'il en soit. Elles n'en étaient pas là encore, et pour le moment, Ruby lui donnait le sentiment d'avoir la situation sous contrôle, et c'était ce qui comptait.

Ruby préféra d'ailleurs occulter le sujet, sauf qu'Aileen n'était pas certaine qu'elle y gagne au change, parce qu'en dehors du résumé concis que son amie venait de faire, elle ne voyait vraiment pas quoi ajouter, en réalité. Elle avait Illan à sa merci, il dépensait des fortunes pour elle, ce qui était le deal de départ. Voilà. Ce n'était pas très glorieux, et il n'était pas du tout question de sentiments, pas de son côté en tout cas.

-Ouais, il me mange dans la main. Je crois qu'il m'a quasiment refilé la moitié de son salaire la dernière fois qu'on s'est vus, même moi ça m'a mis mal à l'aise.

C'est que même si elle n'avait aucun sentiment pour lui, elle reconnaissait qu'Illan était un bon gars. Et il lui filerait presque des scrupules.

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Ruby était vraiment touchée de la considération de son amie. Comme quoi, elle savait qu’elle pouvait compter sur elle, mais ce n’était pas quelque chose dont elle avait douté. Elles se connaissaient depuis longtemps maintenant, toutes les deux. Depuis leurs jeunes années, à Illvermorny, et Ruby entendait bien que leur amitié demeure toujours ainsi. Elle n’avait aucune envie de la voir s’essouffler, et elle ferait ce qu’il faut pour que ce ça ne soit pas le cas.

Quoiqu’il en soit, elle était touchée que son amie se fasse du souci pour elle, et elle ferait ce qu’il faut pour la rassurer. Elle ne voulait pas qu’elle s’inquiète inutilement. D’ailleurs, elle ne pensait pas qu’il faille s’inquiéter. Ruby avait vraiment l’impression de gérer la situation avec Samwell, ce n’était peut-être pas le cas, mais peu importe. Elle ne voulait pas trop y penser maintenant, mais profiter de cette soirée avec une de ses meilleures amies.

Et maintenant qu’on avait parlé d’elle, Ruby voulait en savoir un peu plus sur Aileen, et elle avait d’ailleurs choisi de rebondir sur Illan. De ce qu’Aileen lui avait dit, elle ne ressentait strictement rien pour le jeune homme, mais ce n’était pas la même chose de son côté, parce qu’il se pliait à ses quatre volontés. Ruby devrait peut-être dire que ce n’était pas moral, et qu’elle ne devrait pas agir de la sorte, mais en réalité, il fallait bien gagner sa vie, et si ce jeune homme était heureux de lui faire plaisir, elle aurait tort de s’en priver, n’est-ce pas ? C’était comme ça que Ruby voyait les choses. En soit, elle ne portait pas vraiment préjudice à Illan. Pas du tout même.

Certes, il était probable que d’autres ne pensent pas la même chose, mais Ruby ne voyait pas le mal. Illan ne se mettait pas en danger, de quelle que manière que ce soit. Et puis, Aileen était une demi-vélane, et Ruby aimait à penser qu’elle devait user de ce don à bon escient, et donc qu’elle devait s’en servir pour gagner sa vie. Ce qu’elle faisait avec brio, il ne fallait pas le nier.

-Ouais, il me mange dans la main. Je crois qu'il m'a quasiment refilé la moitié de son salaire la dernière fois qu'on s'est vus, même moi ça m'a mis mal à l'aise.

Ah oui, les choses allaient tout de même loin. Pour que Aileen se sente mal à l’aise, c’était vraiment qu’Illan était prêt à beaucoup de choses pour elle. Ruby n’irait pas dire que c’était mignon, parce que Aileen n’était pas intéressée, et qu’il ne faisait ça peut-être que parce qu’elle usait de son pouvoir sur lui, mais tout de même… un homme capable de tout pour une femme, c’était attendrissant.

« Eh bien, il est sacrément mordu celui-là… tu le travailles particulièrement au corps ou… son petit cœur se charge du plus gros ? »

black pumpkin

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E

n effet, il était totalement mordu, et même pour Aileen, c'était parfois un peu destabilisant. Elle savait à quoi s'en tenir avec les hommes qu'elle menait en bateau comme Illan, en règle générale. Ils étaient absorbés par sa beauté et ils en oubliaient parfois jusqu'à leur nom à force de vouloir lui plaire. Mais Illan lui donnait l'impression de s'attacher à elle d'une autre manière. Subjugué par sa plastique, oui, mais pas seulement. Ce n'est pas pour rien si elle le privilégiait aux autres, c'était aussi que quand ils passaient du temps ensemble, elle n'avait pas juste le sentiment d'être jaugée comme du bétail, il y avait également autre chose. Pas de son côté à elle, ceci dit, qui tenait à prendre ses distances, et qui dans tous les cas éprouvait au mieux un semblant d'amitié pour Illan et rien d'autre. Mais du sien.

Elle n'avait pas l'impression qu'il faisait semblant de s'intéresser à sa vie ou à ce qu'elle lui racontait quand ils étaient ensemble, comme elle en avait vus tant d'autres le faire. Il semblait honnêtement, légitimement, vouloir mieux la connaître. Au point qu'elle se surprenait parfois à se demander s'il n'était pas attiré par sa personnalité autant que par son physique. Enfin... Par ce qu'il connaissait de sa personnalité, bien sûr, car Aileen était loin de tout dévoiler d'elle à Illan. S'il la connaissait mieux, s'il comprenait de quoi elle pouvait être capable, de la manipulation dont elle usait à son égard, peut-être que ça romprait le chame en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, en vérité.

-J'ai rien besoin de faire avec lui, honnêtement, répondit Aileen quand Ruby lui demanda si elle travaillait Illan au corps, ou bien au coeur.

Sur ce point aussi il y avait une évidente différence avec ses autres cibles. Il l'observait avec une admiration qu'il n'aurait pas pour elle si elle n'était pas une demi-vélane, ça elle en avait bien conscience, mais il n'y avait pas que ça. Il n'avait jamais rien tenté de déplacé à son adresse, et elle n'avait rien besoin de suggérer ou de promettre pour qu'il fasse ainsi qu'elle le désirait. Ce qui n'était pas plus mal, ça évitait d'office certaines situations évidemment embarrassantes.

-Je pense qu'il est peut-être amoureux de moi. C'est difficile à dire. J'imagine bien que si j'étais un laideron la question se poserait pas, mais... j'ai l'impression que c'est le cas.

Donc il aurait forcément le coeur brisé. Elle ne faisait pas ce constat avec plaisir, mais il fallait être réaliste.

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On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Il est vrai que ce que faisait Aileen n’était pas forcément sain et recommandé. Mais Ruby ne trouvait pas qu’il était de son devoir de faire la moindre réflexion. Le principal, c’était qu’Aileen réussisse à s’en sortir, le reste était entre elle et sa conscience. Il est vrai que c’était tout de même un peu peinant, surtout en ce qui concernait Ilan, parce que donner autant d’argent à une femme qui n’était pas sa petite amie, ou son épouse, c’était tout de même étrange. Et elle soupçonnait qu’il n’y avait pas là que les pouvoirs d’Aileen. Elle ne pouvait pas prétendre connaître le jeune homme, même si elle voyait qui il était, et qu’elle lui avait parlé deux- trois fois, mais il avait tout du gentil garçon, alors il est vrai que ce n’était pas très drôle comme situation pour lui, mais bon.

Elle était tout de même curieuse de savoir que ce son amie pensait de tout cela. Peut-être qu’elle n’avait aucun remord, ni aucun scrupule. Mais même si Aileen pouvait parfois se montrer un peu dur, elle avait un cœur, et elle en était totalement consciente. Elle était donc peut-être un peu gênée par la situation, ce qui ne serait pas très surprenant. Quoiqu’il en soit, elle ne doutait pas qu’elle gérait les choses, et qu’elle ne laisserait rien déraper si elle ne l’avait pas décidé. Elle était forte, et elle savait ce qu’elle voulait, et ne voulait pas.

-J'ai rien besoin de faire avec lui, honnêtement. Je pense qu'il est peut-être amoureux de moi. C'est difficile à dire. J'imagine bien que si j'étais un laideron la question se poserait pas, mais... j'ai l'impression que c'est le cas.

Ruby ne savait pas ce qui était le mieux à dire vrai. Qu’Ilan soit naturellement très généreux et attiré par elle, ou bien qu’il soit totalement sous l’emprise du côté vélane de la jeune femme. Pour Ilan, il était probablement mieux que ce ne soit que le côté vélane qui domine. Sauf si Aileen envisageait quelque chose avec lui. Mais vu la manière dont elle en parlait, elle ne pensait pas vraiment que ce soit le cas. Mais après tout on ne savait jamais. En tout cas, avec lui, elle était sûre de ne jamais manqué de rien, vu comme il se comportait avec elle. Peut-être qu’elle allait mettre les pieds dans le plat, mais entre amies, on pouvait tout se confier n’est-ce pas ?

« Et tu envisagerais la réciproque ou il ne t’intéresse pas du tout ? »

black pumpkin

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A

ileen afficha un sourire amusé en entendant la question de son amie. La question était légitime, mais la réponse était évidente. Aileen n'avait aucun besoin d'y réfléchir, pas même quelques secondes. Elle appréciait Illan, mais elle n'était certainement pas amoureuse de lui, et n'envisageait certainement pas que leur relation prenne un tournant trop... sérieux. D'ailleurs, elle savait bien qu'à un moment ou à un autre, il faudrait qu'elle cesse d'abuser de sa générosité, avant d'atteindre un point de non-retour dont elle ne voulait absolument pas pour lui. Elle avait moins de scrupules avec certains, qui de toute manière lui semblaient n'être d'office que de bons gros connards, mais Illan était quelqu'un de bien. Non, elle ne l'aimait pas, mais elle l'estimait assez pour ne pas vouloir rendre sa vie malheureuse non plus... même si ça risquait fort d'arriver tant elle se jouait d'une frontière particulièrement ténue entre l'acceptable et l'inacceptable.

-Oh non. Il est tout à fait charmant et parfaitement sympathique, mais je ressens pas ce genre de chose pour lui. Ni pour personne d'ailleurs.

Et tant qu'à faire, elle estimait préférable que ce soit le cas. Et elle s'était fait à l'idée que ça resterait le cas. Elle ne savait pas si c'était l'exemple de ses parents qui la rendait si réfractaire au sentiment amoureux, mais elle ne l'avait en tout cas jamais ressenti ni ne courrait après. Elle s'épargnait sans mal toutes les complications du genre, et ne pensait pas qu'elle serait capable de faire le bonheur de qui que ce soit de toute manière. Sans oublier qu'elle n'avait pas forcément envie de se livrer à ce jeu de casse-tête, à se demander si untel ou untel s'intéressait à elle pour son physique de demi-vélane ou pour une personnalité qui de toute façon ne méritait sûrement pas qu'on s'y attarde.

De l'amour, elle en éprouvait, pour ses amis, pour son père (même s'il n'était pas réciproque), pour son frère... Mais ça s'arrêtait là. Le reste... ça avait l'air hors de sa portée, et elle s'en fichait pas mal. Elle n'avait vraiment aucun besoin de ça dans sa vie pour être sincèrement bien dans ses souliers, et dans sa situation, elle estimait que s'embarrasser de sentiments à ce point incontrôlables serait un grand tort qu'elle n'avait pas spécialement envie de s'infliger à elle-même si elle pouvait se l'épargner.

-C'est pas fait pour moi, ce genre de choses, et c'est vraiment mieux comme ça, résuma-t-elle alors sans perdre son sourire.

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Ruby n’avait pas envie d’avancer sur un terrain miné, mais elle ne voyait pas en quoi sa question pourrait amener un froid. Elle s’intéressait à son amie, c’était totalement normal. Elle savait qu’Illan était très attaché à elle, et qu’il était prêt à beaucoup pour lui, ce que Aileen lui avait confirmé sans elle. Elle savait que la jeune femme jouait de ses charmes et que le jeune homme était totalement sous son emprise, c’est comme ça qu’elle ramenait de l’argent, mais elle aurait très bien pu développer des sentiments pour le jeune homme. Elle ne savait pas si ce serait une bonne chose ou non, ce serait peut-être un peu étrange, parce que l’intérêt d’Illan était forcément un peu forcé, en raison de l’attraction constante que dégageait Aileen, mais cela n’enlevait rien au fait qu’il était sans doute sincère en son cœur.

-Oh non. Il est tout à fait charmant et parfaitement sympathique, mais je ressens pas ce genre de chose pour lui. Ni pour personne d'ailleurs.

Au moins, c’était clair. Aileen n’était pas intéressée par Illan. Ruby la croyait sans mal, elle ne voyait pas pourquoi son amie choisirait de lui mentir. Elles avaient toujours été honnêtes l’une envers l’autre, et il n’y avait pas de raison pour que cela change. Ruby n’irait pas jusqu’à penser que c’était dommage qu’Aileen ne soit pas intéressée par son fervent admirateur, mais elle aurait tout de même aimé entendre que la jeune femme se sentait un peu affaiblie par la présence d’un homme. Elle qui faisait tourner la tête de tout le monde, il aurait été amusant que l’inverse se produise. Pas pour lui rendre la monnaie de sa pièce, mais parce qu’Aileen avait le droit au bonheur, elle aussi, et donc à l’amour. Même si être heureux ne signifiait pas forcément être amoureux, bien évidemment.

-C'est pas fait pour moi, ce genre de choses, et c'est vraiment mieux comme ça.

Aileen semblait catégorique avec cette idée, et Ruby n’avait pas du tout l’intention de la contredire. Elle seule pouvait juger de ce qu’elle voulait ou non. Si Aileen ne voulait pas s’engager sur cette voie, c’était son droit, et Ruby ne tenterait pas de l’en dissuader, mais il fallait tout de même qu’elle s’attende à l’éventualité que ça lui tombe dessus sans qu’elle ne l’ait choisi, comme c’était souvent le cas. Mais bon, Aileen était le genre de fille qui savait se blinder au maximum, et donc se protéger, ce qui était rassurant.

« Tant que tu restes en accord avec toi-même, moi ça me va. Je veux juste te savoir aussi heureuse que possible. »

black pumpkin

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A

ileen adressa un sourire sincère à Ruby en réponse à ses propos. Elle savait que son amie était très sincère avec elle, et c'était des mots qu'elle appréciait d'entendre, d'autant plus que ce n'était pas si souvent qu'elle avait le droit d'entendre de tels propos. Oui, certains hommes, s'ils succombaient à ses charmes, lui promettaient monts et merveilles et, évidemment, ne voulaient que son bonheur (en réussissant à se convaincre qu'ils sauraient être ceux qui lui apporteraient le bonheur en question), mais ce n'était pas pareil.

Ces hommes-là ne la connaissaient pas vraiment. S'ils la connaissaient, s'ils comprenaient qui elle était, il était bien plus probable qu'ils l'enverraient paître dans les grandes largeurs, car Aileen avait bien conscience de ne pas être quelqu'un de bien. Mais Ruby, justement, l'acceptait avec ses qualités autant qu'avec ses défauts, et elle souhaitait qu'elle soit heureuse en sachant bien qu'elle n'avait pas forcément tout fait pour le mériter. Et définitivement, c'était agréable. Elle n'en demandait pas plus. S'il y avait ne serait-ce en ce bas monde qu'une seule personne pour vouloir son bonheur en la connaissant pourtant très bien, alors ça lui allait.

Mais le bonheur, pour Aileen, n'avait définitivement rien à voir avec l'amour. Elle était d'ailleurs encore étonnée qu'il y ait tant d'hommes et de femmes pour vouloir faire dépendre leur raison d'exister et de se sentir en phase avec eux-mêmes avec le fait de trouver leur "moitié". Les "moitiés", ça n'existait pas, et heureusement d'ailleurs, car Aileen n'aimerait pas du tout découvrir n'être que la moitié d'elle-même. L'idée d'être incomplète sans quelqu'un d'autre, ça la révulsait. Mais enfin, il lui suffisait de jeter un rapide coup d'oeil autour d'elle pour se convaincre que l'amour n'apportait jamais qu'un bonheur factice et de très courte durée. Ensuite, on ne faisait qu'avoir mal, un mal qui n'avait rien de nécessaire. Son père, sur ce point, en était le meilleur des exemples.

-Il n'y a que deux hommes qui comptent dans ma vie, tu sais. Mon père et mon frère. Le jour où ils me pardonneront, où j'aurais réussi à les mettre à l'abri du besoin, alors je serais vraiment heureuse. Elle marqua une pause. Ceci dit, je ne suis certainement pas à plaindre. J'aime plutôt ma vie comme elle est maintenant. Elle ne manque pas de surprise en tout cas.

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Si Aileen affirmait qu’elle n’avait pas besoin d’homme dans sa vie, pas besoin d’amour, Ruby n’avait pas de raisons de la contredire. La jeune femme était bien placée pour le savoir, étant donné que çq la concernait. Il y avait des gens qui n’avaient pas la moindre envie de s’engager de manière sentimentale, ou physique avec une autre personne. Et elle comprenait que dans le cas d’Aileen, ce soit d’autant plus compliqué, étant donné qu’avec son charme naturel, elle ne pouvait jamais être sûre que ce soit elle qui intéresse, plutôt que son pouvoir.

Pourtant, Ruby qui la connaissait bien estimait qu’Aileen était bien plus attirante et intéressante que son pouvoir. Mais les hommes étaient faibles, et ne pensaient qu’avec ce qu’ils avaient entre les jambes. Ils voyaient en Aileen une source probable de plaisir, un trophée parce qu’elle était magnifique. Mais elle était en réalité bien plus que ça, elle était une personne magnifique, et Ruby était très contente de l’avoir pour amie. Et si elle déclarait qu’elle se sentait plus heureuse en restant seule, Ruby ne pouvait que l’engager sur cette voie.

Cependant, Ruby continuait de penser que l’avis de son amie sur la question pouvait toujours changer. L’amour pourrait très bien lui tomber dessus sans qu’elle ne s’y attende. Certes, ce n’était pas certain, et il était possible que la jeune femme le rejette, mais cela restait une possibilité. Au moins, Aileen se protégeait des peines de cœur pour le moment, et ce n’était pas plus mal. Ruby n’avait pas besoin de se faire de soucis pour elle à ce niveau-là.

-Il n'y a que deux hommes qui comptent dans ma vie, tu sais. Mon père et mon frère. Le jour où ils me pardonneront, où j'aurais réussi à les mettre à l'abri du besoin, alors je serais vraiment heureuse. J'aime plutôt ma vie comme elle est maintenant. Elle ne manque pas de surprise en tout cas.

Ruby savait que la famille d’Aileen était très importante pour elle, malheureusement, elle n’entretenait pas de bonnes relations avec eux, même si les choses allaient mieux avec son frère que son père. Ruby en était désolée pour son amie, mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire. Elle espérait cependant qu’un jour ils réussissent à vraiment se retrouver tous les trois, mais le père de la jeune femme ne semblait pas du tout prêt à mettre de l’eau dans son vin et à faire un pas vers sa fille, ou accepter celui qu’elle tentait de faire.

"Je n’en doute pas, tu ne t’es jamais laissée abattre par quoi que ce soit, c’est quelque chose que j’admire beaucoup chez toi.”

black pumpkin

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A

ileen aimait les compliments, peu importe leur provenance, mais elle les appréciait évidemment plus encore quand ils lui venaient d'une amie, car elle savait que Ruby, très sincère, ne s'amuserait pas à la caresser dans le sens du poil juste pour lui faire plaisir, comme certains de ces individus qui abandonnaient tout jugement dès l'instant où ils se laissaient distraire par ses pouvoirs de demi-vélane. Alors elle appréciait, oui, les propos de Ruby, et elle pensait par ailleurs qu'ils n'étaient en effet pas complètement faux.

Elle était assez imbue d'elle-même, elle passait parfois à côté de ses défauts les plus manifestes, mais elle pensait quand même pouvoir affirmer sans crainte d'être détrompée qu'elle avait un caractère de feu et qu'elle n'était pas du genre à se laisser abattre ou à verser dans le fatalisme. Il lui était arrivée plus d'une fois de tomber, c'est un fait, mais toujours elle s'était relevée, et elle avait la ferme intention de poursuivre ainsi, autant que possible. Seulement, elle devait reconnaître qu'il était assez frustrant d'insister encore et encore pour un résultat qui n'était jamais au rendez-vous.

La jeune femme finissait par ne plus savoir quels arguments déployer pour parvenir à ses fins, à vrai dire. Alors oui, elle continuait de se persuader que plus elle soutiendrait sa famille financièrement plus cette dernière l'accepterait, mais comment en être tout à fait certaine ? Il était tout aussi probable que rien ne change. En fait, si elle acceptait d'enlever ses oeillères, elle savait même pertinemment que les choses ne changeraient pas du tout, c'était comme ça, et il faudrait sans doute justement qu'elle l'accepte plutôt que d'insister, encore et encore. Mais ce serait évidemment très mal la connaître.

-Il n'y a rien à admirer, pourtant, répondit Aileen avec un fin sourire. Enfin si, il y a énormément à admirer chez moi, on est bien d'accord, ajouta-t-elle en étant à moitié sérieuse, mais à moitié seulement. Egocentrique mais tout de même capable de se moquer gentiment de sa propre absence d'humilité. Mais tu as exactement la même qualité. Sauf que toi, tu arrives plus facilement à tes fins que moi, j'ai l'impression.

Encore que tout restait à faire pour l'ambitieuse Ruby, mais Aileen ne s'inquiétait pas le moins du monde de ce qui attendrait son amie. Elle était sûre et certaine que la jolie blonde irait au bout de ses ambitions et réussirait tout ce qu'elle entreprenait. Elle savait largement s'en donner les moyens, et c'était effectivement admirable.

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Quoique puisse en dire la principale intéressée, Ruby l’avait toujours considérée comme une femme forte. Elle ne vivait pas du tout une situation facile. Son père l’avait quasiment reniée, et les relations avec son frère n’étaient pas beaucoup mieux. Pourtant, Aileen continuait de se démener pour eux, et tenter de les aider financièrement. Beaucoup auraient lâché l’affaire, et aurait définitivement tourné le dos à cette famille peu réceptive. Mais Aileen nourrissait l’espoir qu’ils finissent par l’accepter. D’un côté, Ruby trouvait cela triste, parce que si cela n’arrivait jamais, Aileen serait vraiment abattue, mais d’un autre, elle admirait sa détermination.

Ruby avait toujours trouvé vraiment triste qu’Aileen soit prise pour cible alors qu’elle n’avait rien fait. Elle n’était que le fruit de l’adultère de son père, mais elle n’avait en rien provoqué cela. Elle n’avait pas à payer pour les erreurs des autres. D’un autre côté, elle pouvait aussi comprendre le parti de son père. La femme qui avait été sa maîtresse n’était pas n’importe quelle femme, et tout le monde savait à quel point le charme des vélanes était puissant sur les hommes, alors que sa fille soit de la même espèce aggravait sans doute le ressentiment qu’elle lui inspirait.

Cependant, il gagnerait beaucoup à se rapprocher de sa fille, et d’apprendre davantage à connaître la femme qu’elle était devenue. Mais bon, Ruby ne pouvait rien faire à cette situation, et Aileen peinait à garder pied. Mais la jeune femme espérait vraiment que les choses finiraient par s’arranger pour elle, parce qu’elle le méritait amplement. Certaines personnes s’amusaient à traîner Aileen dans la boue inutilement, comme si elle n’était qu’une simple allumeuse et ne méritait pas plus de considération que cela, ce qui n’était pas du tout le cas.

-Il n'y a rien à admirer, pourtant. Enfin si, il y a énormément à admirer chez moi, on est bien d'accord. Sauf que toi, tu arrives plus facilement à tes fins que moi, j'ai l'impression.

Ruby lui répondit par un sourire. Leurs situations n’étaient pas vraiment comparables, ni leurs ambitions. Ruby ne cherchait pas à reconquérir qui que ce soit, elle voulait juste monter au plus professionnellement parlant. Elle voulait être une femme de pouvoir dans cette société. Et s’il est vrai qu’elle se donnait tous les moyens pour y arriver, et ne reculait devant rien, elle n’était pas certaine qu’elle aurait pu supporter d’être dans la situation d’Aileen.

« Nos fins sont juste très différentes. Moi c’est professionnel, et toi personnel. On ne peut pas vraiment comparer. »

black pumpkin

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A

ileen voulait bien reconnaître que leurs fins étaient différentes, mais justement, celles de son interlocutrice lui paraissaient à première vue plus complexes que les siennes. Gravir les échelons professionnellement dans un monde dominé en grande majorité par les hommes (même si le MACUSA faisait tout de même de grosses entorses à cet état de fait en ayant une femme présidente - ce qui ne changeait tout de même pas grand-chose au sexisme latent de toute cette situation), ce n'était pas donné à tout le monde : ça demandait de l'énergie, de la maîtrise, un brin de manipulation et beaucoup d'intelligence. Aileen, elle, avait des ambitions beaucoup plus modestes et pourtant elles paraissaient inaccessibles.

S'attirer les faveurs de son père et de son frère, obtenir leur pardon pour le simple fait d'oser respirer, d'exister, semblait au-dessus de leur force, ou des forces de son père, en tout cas. Peut-être que si elle réussissait à ramener l'épouse de son père à la maison, il en serait autrement, mais Aileen avait déjà essayé, et sans succès. Cette femme semblait s'être évaporée dans la nature, tout comme la mère d'Aileen, d'ailleurs, de qui cette dernière n'avait jamais eu la moindre nouvelle (ceci dit, ce n'était pas plus mal : elle n'était franchement pas certaine d'en vouloir, bien au contraire... quoique ça lui ferait sans doute bien de se confronter à cette créature qui, du fait de sa seule existence, avait rendu sa vie si compliquée).

-Non, c'est sûr que c'est différent, mais sur le papier, mes objectifs me paraissent plus simples que les tiens, et pourtant, toutes mes tentatives échouent pitoyablement.

Il faut dire qu'avec sa famille, elle jouait à un jeu auquel elle ne pouvait pas se permettre de tricher. Quand elle en venait aux hommes qu'elle courtisait dans l'espoir d'obtenir leurs faveurs, c'était très différent. Il lui suffisait de battre des cils, et si la personne en face était sensible à ses charmes, le reste était d'une simplicité enfantine, trop simple, même, pourrait-on dire. Elle ne savait pas vraiment comment faire pour réussir à séduire - d'une autre manière, hein, précisons-le bien, son père et son frère, pour qui la suele existence était une source infinie et perpétuelle d'agacement.

-Je mets peut-être la barre trop haut. Peut-être que je devrais me concentrer sur le fait d'avoir une carrière, comme toi, à la place.

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Ruby estimait réellement que leurs projets n’avaient que très peu de choses en commun, voire pas du tout. Ruby était à la recherche d’une réussite professionnel, alors que concernant Aileen, cela concernait sa vie privée, sa vie familiale, ce n’était pas du tout le même chose. Et aux yeux de Ruby ce n’était que plus compliqué. Ruby avançait, faisait son chemin, son parcours, sans avoir besoin de se soucier des autres. Elle était seule avec elle-même, et elle devait faire ses preuves, quitte à user de moyens un peu moins conventionnels pour arriver à ses fins, elle n’avait peur de rien à ce niveau-là. Mais pour Aileen, ce n’était pas du tout la même chose, puisque cela mettait en cause d’autres personnes, leurs émotions, leurs sentiments, et il n’y avait rien de pire.

Ruby contrôlait les choses, alors qu’Aileen était dépendante du bon vouloir de sa famille, et de leurs réactions. C’était donc totalement différent, et hautement plus complexe. Cela ne voulait pourtant pas signifier qu’elle n’y arriverait jamais. Ruby lui souhaitait réellement de réussir à se rabibocher avec ses proches, et son père en particulier. Elle méritait qu’il s’intéresse à elle, et qu’il la considère comme sa fille. Aileen n’était en rien responsable de ses écarts, même si elle en était le résultat. Mais il était commun que certaines personnes aient besoin d’un coupable quand ils étaient incapables de se remettre en question.

-Non, c'est sûr que c'est différent, mais sur le papier, mes objectifs me paraissent plus simples que les tiens, et pourtant, toutes mes tentatives échouent pitoyablement. Je mets peut-être la barre trop haut. Peut-être que je devrais me concentrer sur le fait d'avoir une carrière, comme toi, à la place.

Sur le papier peut-être, mais la réalité en était toute autre. Ruby n’était pas certaine de réussir, même si elle se convainquait du contraire. Mais elle n’était pas décidée à arrêter dans tous les cas. Elle était encore tout en bas de l’échelle, mais elle était confiante dans ses capacités, et surtout en son ambition qui n’avait aucune limite. La détermination l’aiderait sans doute dans sa démarche, mais elle était tout de même flattée de sentir que son début de parcours trouvait grâce aux yeux de son amie.

« C’est normal, tu n’es pas seule actrice de cette situation. Composer avec les autres et surtout être en attente de leurs décisions et leurs réactions c’est ce qu’il y a de plus compliqué, moi je ne dépends de personne c’est la toute la complexité de ta situation. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne se règlera jamais. Cela dit, je te vois bien en grande femme de ce monde, tu peux trouver sûrement bien mieux que faire la poule de luxe pour un cirque ou dépouiller les amoureux transis de leurs fortunes. »

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L'

analyse que Ruby faisait de sa situation était en effet plus qu'exacte et difficilement contestable. La jeune femme avait raison. Il était forcément plus difficile de dépendre non seulement de son comportement et de ses émotions mais également de ceux d'un tiers, et forcément, dans son cas, ça devait forcément poser problème. C'était jouer à un jeu où il fallait à la fois dominer sa partie et contrôler celle de son adversaire, et par certains aspects, cela pouvait paraître plus qu'éprouvant.

Ceci dit, elle n'était pas entièrement convaincue de ce que disait Ruby quand elle affirmait qu'elle ne dépendait de personne de son côté. Déjà parce qu'elle considérait que, quoi qu'on fasse, on dépendait toujours, de manière plus ou moins évidente et flagrante, des autres, mais dans le milieu professionnel. Elle dépendait forcément, au moins un peu, du regard que ses supérieurs posaient sur elle, elle dépendait forcément, au moins un peu, de l'attention que des tiers accordaient à ses efforts. A partir de là, il fallait admettre qu'elle aussi vivait une situation complexe, qui en plus du reste l'invitait avec plus que de l'insistance à s'engager sur un chemin duquel il n'était pas toléré qu'elle dévie.

Ceci dit, elle aurait sans doute plus de mérite à faire carrière et à se distinguer de cette manière, c'est certain... Encore faudrait-il, pour cela, qu'Aileen pense être capable d'être autre chose qu'un charmant minois qui faisait tourner des têtes. Le fait est qu'elle ne pensait pas pouvoir être autre chose. Elle ne pensait pas être suffisamment brillante, intelligente, assidue, pour se distinguer en quoi que ce soit, si elle devait gravir le moindre échelon d'un point de vue professionnel, ce serait parce qu'elle aurait battu des cils et qu'un homme aurait trouvé cela à son goût. Certes, si c'était efficace, après tout... Mais elle aurait davantage le sentiment de tricher, en réalité, même si c'était ce qu'elle faisait déjà, à dire vrai... Mais elle avait le sentiment que sa démarche serait autrement plus malhonnête.

-J'en suis pas certaine, moi. Tu sais, je sais pas faire grand chose de mes dix doigts. J'ai pas de diplômes, je suis pas spécialement cultivée, je suis même pas spécialement intelligente... Jouer de mes charmes, c'est la chose que je maîtrise le mieux, alors bon... Elle haussa les épaules. Autant miser sur ce que je maîtrise, tu crois pas. Et puis, il y a pire que de jouer les poules de luxe pour Skender... Au moins c'est pas moi qu'on met sur le devant de la scène à chaque représentation.

Cette pensée lui tira une grimace. Clairement, c'est une chose qu'elle ne supporterait pas.

-Tu me verrais bien faire quoi, comme boulot ?

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Aileen vivait vraiment quelque chose de difficile. Et Ruby ne pouvait que tenter d’imaginer, puisqu’elle n’avait jamais connu une telle situation. Sa relation avec le reste de sa famille était normale. Tout le monde s’aimait, ils avaient leurs disputes de temps en temps comme tout le monde, mais rien d’extraordinaire. Pour Aileen, c’était totalement différent. Et même si Ruby trouvait que son père se comportant, excusez-nous du terme, comme le dernier des connards avec sa fille, elle comprenait qu’Aileen veuille tout de même nouer des liens avec lui.

Mais bon, elle continuait de s’inquiéter pour son amie. Elle voulait la voir heureuse, et en plus de cela, elle était persuadée qu’elle valait mieux que la vie qu’elle menait en cet instant précis. Aileen ce n’était pas juste une belle femme, elle valait bien mieux. Elle comprenait que pour elle, ce soit un genre de facilité, d’user de son statut de demi-vélane pour gagner de l’argent. C’était une chance, qu’elle ne fasse pas le trottoir, mais franchement, vider le portefeuille des hommes en les rendant transis, ce n’était pas ce dont on pouvait rêver. Non pas que Ruby veuille juger la vie de son amie, mais elle voulait le mieux pour elle.

-J'en suis pas certaine, moi. Tu sais, je sais pas faire grand chose de mes dix doigts. J'ai pas de diplômes, je suis pas spécialement cultivée, je suis même pas spécialement intelligente... Jouer de mes charmes, c'est la chose que je maîtrise le mieux, alors bon... Autant miser sur ce que je maîtrise, tu crois pas. Et puis, il y a pire que de jouer les poules de luxe pour Skender... Au moins c'est pas moi qu'on met sur le devant de la scène à chaque représentation. Tu me verrais bien faire quoi, comme boulot ?

Les diplômes, ce n’était pas ce qui importait. On se fichait de ça. Et Aileen était aussi intelligente que quelqu’un d’autre, elle n’était pas stupide loin de là. Elle ne la voyait pas faire quelque chose en particulier. C’était à Aileen de savoir ce qu’elle voulait faire. Il y avait plein de possibilités. Elles n’étaient pas forcément toutes ouvertes aux femmes, ou alors plus difficilement. Mais la jeune femme ne devait pas se sentir limitée, ou diminuée dans ses choix. Elle était jeune, elle pouvait bien tenter de faire ce qu’elle voulait. La seule à prendre les décisions, c’était elle, personne d’autre.

« Et alors ? Tout métier s’apprend. Y’a pas besoin de diplômes, on n’est jamais trop vieux pour apprendre, et toi tu es encore toute jeune. Tu as plein de qualités, tu ne te résumes pas juste à un beau physique et des charmes puissants. Ou alors ce serait s’accorder à l’avis des hommes. Je ne te vois pas faire quelque chose en particulier, mais il n’y a rien que je ne te vois pas faire. Tu as forcément des envies, même si cela te semble être des rêves irréalisables. »

black pumpkin

Messages : 188 Date d'inscription : 03/09/2019

On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout

A

Tout métier s’apprend, oui, encore fallait-il le vouloir et encore fallait-il en avoir les possibilités. Pour apprendre le moindre métier, il faudrait déjà qu’Aileen sache ce qu’elle avait envie de faire, et elle n’avait jamais réfléchi de cette manière. Par ailleurs, elle doutait fort que l’employeur moyen estime que les diplômes étaient quelque chose de facultatifs, encore moins quand on était une femme, encore moins quand on était une femme noire. Certes, elle aimait la manière de penser de Ruby, c’était évidemment en considérant qu’aucune porte ne pouvait rester fermée devant vous que vous pouviez parvenir à toutes les ouvrir, mais elle n’était pas sûr de l’application d’une telle mentalité, en tout cas pas pour elle… surtout parce qu’elle n’envisageait rien d’autre pour sa vie.

Elle, sa plus grande ambition n’était pas professionnelle. Elle savait que peu importe le métier qu’elle ferait, son père ne la considèrerait pas pour autant avec plus d’égard, loin de là. Elle pourrait être la présidente du Macusa en personne que ça ne lui ferait sans doute ni chaud ni froid, en réalité. Sa plus grande ambition ce n’était pas de rendre son père fier mais de le garder à l’abri du besoin, et la manière dont elle s’y prenait, si hasardeuse puisse-t-elle être, lui semblait être la seule manière de faire.

Alors oui, elle ne voyait pas trop quelles étaient ses qualités au-delà de son physique, si ce n’était d’avoir l’intelligence d’exploiter ses charmes à ses propres fins plutôt que de laisser d’autres avoir la mainmise sur ces derniers.

- Je ne m’accorde pas à l’avis des hommes, j’exploite leurs faiblesses, c’est très différent, répondit-elle avec assurance – et beaucoup de fierté, il est vrai, car il n’était pas si simple de se remettre en question.

Aileen ne valait pas grand-chose mais ça ne l’empêchait pas d’être très orgueilleuse, et la moindre remise en question de ses choix de vie était, par conséquent, une chose assez difficile à encaisser pour elle.

- Les envies et les rêves, ça n’a pas grand-chose à voir avec le travail. Moi, ce que je voudrais, c’est que mon père m’aime, aussi con que ça puisse sembler, et y a aucun métier qui puisse me garantir ça.

Alors, à partir de là, pourquoi faudrait-il qu’elle s’acharne à faire des pieds et des mains pour un homme qui n’en avait strictement rien à faire ? Les autres hommes lui donnaient moins de fil à retordre, eux, au moins.

code by Mandy

Messages : 100 Date d'inscription : 06/06/2019 Age du joueur : 26

On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Ruby n’était pas le genre à penser que l’on restait cantonner à une et unique chose. C’était tout bonnement impossible. Quand on voulait quelque chose dans la vie, il suffisait de se donner les moyens d’y arriver. Cela pouvait sembler plus facile à dire qu’à faire, mais dans la vie, on n’avait jamais rien sans rien. Même les fils à papa, un jour ou l’autre devaient donner un peu de leur personne pour atteindre un but, quel qu’il soit. On n’était jamais à l’abri de rien, ça n’existait pas. Alors même au niveau professionnel, il fallait provoquer sa chance, être prêt à se battre et à montrer ce qu’on valait. Ruby comptait bien arriver au bout de ses attentes, et elle ne renoncerait devant rien, et avait beaucoup de marge concernant ce qu’elle était prête à faire pour parvenir à ses fins.

Aileen était loin d’être bête, et elle avait l’avantage de savoir que la vie était loin de faire des cadeaux. Alors Ruby la voyait très bien réussir dans le domaine qu’elle voudrait. Ruby estimait qu’elle n’était pas juste bonne à appâter les hommes, elle pouvait être beaucoup plus que ça. Sans compter qu’elle était vue comme un animal, un jouet par son patron. Cela ne plaisait absolument pas à Ruby qui se faisait du souci pour son amie.

- Je ne m’accorde pas à l’avis des hommes, j’exploite leurs faiblesses, c’est très différent.

Peut-être, mais quitte à les exploiter, elle pourrait tout de même le faire pour quelque chose de plus intéressant pour elle que leur soutirer de l’argent. Ruby ne comptait pas faire la morale à son amie, car même si c’était un peu injuste pour eux, certains méprisaient tellement les femmes que cela leur rendait la monnaie de leur pièce, mais elle voudrait voir son amie un peu plus ambitieuse tout de même.

- Les envies et les rêves, ça n’a pas grand-chose à voir avec le travail. Moi, ce que je voudrais, c’est que mon père m’aime, aussi con que ça puisse sembler, et y a aucun métier qui puisse me garantir ça.

Ça le pouvait, si le rêve était lié à une carrière. C’était le cas pour Ruby. Peut-être que cela changerait, mais pour le moment, elle ne rêvait pas d’enfants et de mariage. Elle voulait devenir la prochaine présidente du MACUSA. Rien que ça. Mais elle comprenait ce que son amie voulait dire. Pourtant, ce n’était pas non plus perdu d’avance pour elle.

« Certains rêvent de carrière. Mais je ne trouve pas ça con, que tu veuilles que ton père t’aime, c’est même assez logique. Sans dote qu’aucun métier ne peut te le garantir, mais cela pourrait peut-être t’aider à le rendre fière dans un premier temps. Les parents sont toujours sensibles à un enfant qui réussit. Même s’il faut aussi que tu vives pour toi, et que tu fasses ce que tu as envie de faire. »

black pumpkin

Messages : 188 Date d'inscription : 03/09/2019

On n'apprend pas l'amitié, elle existe, c'est tout

C

ertaines personnes rêvaient de faire carrière, c'était vrai, d'ailleurs, c'était un peu le cas de Ruby, mais Aileen avait du mal à se retrouver dans ce cas de figure dans tous les cas. Elle ne se reconnaissait pas dans ce genre de considération. Elle admettait qu'il fallait travailler pour gagner de l'argent (et encore) et qu'il fallait de l'argent pour vivre. Elle avait un moyen bien à elle de gagner des sommes faciles et rapides, elle voyait difficilement pourquoi elle s'en passerait.

A côté de ça, et même si son apparence pourrait peut-être lui ouvrir des portes, Aileen n'y comptait pas. Non, la demi-vélane ne se voyait pas s'accomplir à travers un métier. Pour se sentir vraiment bien dans sa vie, ce n'était pas ça qu'il lui fallait. Pour se sentir vraiment bien de sa vie, c'était de sa famille qu'elle avait besoin, cette famille qui n'était pas tout à fait la sienne et qui rivalisait de manière de lui faire comprendre, mais qui était tout ce qu'elle avait.

Oui, en soi, ce n'était pas "con" d'espérer après l'amour de son père, mais ça l'était tout de même un peu parce que son père ne l'aimait pas, ne l'aimait pas du tout même, et qu'il lui ferait des reproches éternellement. Ce qui était con, c'était espérer qu'il change d'avis, qu'un jour ou l'autre, elle ne soit plus juste cette enfant que sa vélane de mère avait laissé à sa charge tout en brisant son mariage dans la foulée. Il n'y avait rien qu'elle puisse faire contre sa propre histoire, et elle ne pourrait très probablement jamais changer quoi que ce soit à cela, et ce peu importe elle ferait cet effort.

-Le cas de mon père est plus particulier que celui d'un simple parent négligeant. Si je réussissais, il affirmerait sans doute que c'est parce que j'ai triché, et si je lui versais tout mon salaire, il me dirait sûrement que c'est la moindre des choses et que ça ne remboursera jamais tout ce que je lui ai pris, décréta-t-elle très sombrement, parce que c'était ce qu'elle pensait. Je n'ai pas mérité de vivre pour moi.

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