Le temps passe, les vies avancent. (Elizabeth)

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Le temps passe, les vies avancent.

Quand Joanna faisait un peu le point sur sa vie, elle ne pouvait que regretter la possibilité qu’elle avait pu avoir par moment d’avoir… une vie différente. Cela dit, elle avait fait avec ce qu’on lui avait donné. On ne pouvait pas nier qu’elle n’était quand même pas réellement aidée dans la vie, qu’on n’avait rien fait pour lui faciliter les choses. Quand certaines femmes pouvaient compter sur leurs familles pour les aider, pour les soutenir, avant de simplement se caser avec un homme, et d’être à l’abris du besoin, Joanna n’avait simplement pas eu d’autre chance que de s’en sortir elle-même par ses propres moyens. Elle regrettait certaine chose, elle avait envie d’avoir une vie différente, mais en même temps elle n’avait pas eu beaucoup de choix non plus. Elle devait simplement attendre le moment où elle allait enfin pouvoir changer de vie, enfin pouvoir voir une autre perspective d’avenir.

Mais en attendant, elle devait continuer de travailler au Blind Pig. Par chance, elle ne s’y rendait pas non plus constamment, elle avait la possibilité d’avoir quelques jours de congés tout de même. Ou en tout cas, des jours où elle n’avait pas besoin de passer son temps au bar et elle ne manqua pas d’en profiter pleinement. Ce jour-là, la jeune femme avait bien l’intention d’en profiter. C’était le week-end, il était rare qu’elle ne travaille pas le week-end, mais là c’était le cas. Elle espérait bien pouvoir faire quelques emplettes donc, même si elle ne roulait pas sur l’or non plus. Elle aimerait bien, évidemment, et même si le salaire de son patron lui permettait quand même de vivre dignement, elle n’était pas richissime. Elle pouvait se faire plaisir de temps en temps bien sûr, mais en même temps elle ne pouvait pas se permettre de le faire de trop non plus par moment.

Elle se promenait donc dans la rue, plutôt de bonne humeur il fallait quand même l’avouer. Elle se sentait bien, elle était plutôt heureuse. Et alors qu’elle se promenait dans le but d’aller un peu de boutique en boutique – sans avoir trop une idée de ce qu’elle pourrait bien acheter ou non –, son regard se posa sur une autre personne se trouvant justement dans la rue en même temps qu’elle.

« Elizabeth ? » Demanda-t-elle, un large sourire décorant son visage.

Elizabeth Adams, une amie de longue date qu’elle connaissait de l’école. Elles avaient passé beaucoup de temps ensemble pendant leur scolarité, puis il y avait eu leur diplôme et… leurs vies. Joanna avait essayé de donner des nouvelles à son amie après son déménagement, quand elle avait quitté définitivement sa mère, mais les choses s’étaient quand même sacrément enchaînées et au final… elle ne savait même plus quand c’était la dernière fois qu’elle avait parlé avec Elizabeth.

« Comment tu vas ? »

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Elizabeth était par certains aspects heureuse que les cours aient repris à Ilvermorny. L'ambiance n'était pas au beau fixe, et il régnait au sein de l'école une tension manifeste qui était parfaitement explicable quand on savait que Grindelwald était toujours en Amérique, mais malgré tout, la routine avait repris ses droits, et c'était une chose dont la jeune femme avait eu besoin.

Loin d'elle le désir de s'illusionner ou l'intention de faire comme si de rien n'était, mais quand elle donnait ses cours, elle savait ce qu'elle devait faire et quelle était sa place. Ce n'était pas simple par certains aspects, parce que ses cours restaient toujours aussi théoriques (mais elle avait eu matière à raconter... ses élèves s'étaient montrés bizarrement plus intéressés que d'habitude, avec les créatures qui s'étaient échappées dans New York, surtout sachant que c'est là que vivait leur professeur), mais c'était plaisant de se sentir utile par l'enseignement, et le confort d'Ilvermorny, alors qu'à Nex York, l'atmosphère était beaucoup plus tendue. De manière générale, c'est sûr, mais dans son propre foyer, aussi.

Elle reconnaissait qu'Ethan faisait des efforts, mais elle avait toujours ce même sentiment déplaisant, l'impression qu'un fossé se creusait entre eux. Être absente la semaine avait le mérite de lui remettre les idées en place, laissait à son fiancé l'occasion de lui manquer, et quand elle le retrouvait le week-end venu (car il n'était pas rare qu'elle dorme à Ilvermorny même plutôt que faire des allers retours, ce qui n'était toujours pas plus mal, parce que de toute façon, Ethan rentrait souvent tard), elle était juste heureuse d'être avec lui, même si ils devaient consacrer pas mal du temps qu'ils passaient ensemble aux préparatifs de leur mariage.

C'était d'ailleurs pour une course relative au mariage qu'elle se trouvait en ville. Elle devait réessayer sa robe de mariée, sur laquelle quelques retouches avaient été effectuées. Elle marchait tranquillement, les mains dans les poches de sa veste d'hiver, quand elle croisa une personne qu'elle connaissait. Joanna. Un grand sourire illumina son visage : ça faisait si longtemps ! L'une de ces amitiés qui avaient beaucoup compté durant son adolescence, et qu'elle avait perdu de vue ensuite. Elle était heureuse de tomber sur elle.

"Joanna, ça me fait plaisir de te voir, ça fait si longtemps ! Qu'est-ce que tu deviens ? Comment tu vas ?" demanda-t-elle.

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Le temps passe, les vies avancent.

Joanna était bien incapable de se rappeler quand elle avait eu l’occasion de parler réellement avec Elizabeth pour la dernière fois. En fait, ça datait sans aucun doute de la fin de leurs études. Elizabeth avait quitté l’école un peu avant elle, elle de son côté avait ensuite poursuivi avant de prendre sa vie en main une fois dans la vie active. Et tout s’était tellement enchainé depuis. Ça arrivait souvent à la serveuse de penser à Elizabeth et au fait qu’il faudrait sans doute qu’elle prenne la peine de la contacter, mais le temps passait constamment sans qu’elle ne le fasse. Autant dire que la jeune femme était sincèrement heureuse de se retrouver en face de Elizabeth.

Qui de son côté semblait heureuse de la croiser de nouveau également. Est-ce que c’était vraiment le cas ? Clairement, Joanna ne se posait même pas la question. Après tout, les deux jeunes femmes étaient quand même très proches quand elles étaient à l’école. Ça faisait si longtemps en tout cas oui, beaucoup trop longtemps.

« Je vais plutôt bien ! » Répondit-il dans un premier temps. Ici et maintenant, elle se retrouvait devant Elizabeth qui lui demandait ce qu’elle devenait et au fond, c’était dans un moment tel que celui-ci qu’on se rendait compte que quand on ne voyait pas une personne pendant longtemps, ce n’était pas réellement évident de mentionner tout ce qu’il y avait de nouveau, de trouver en faite quoi dire. En soit, Joanna serait assez tentée de dire qu’elle ne vivait que la routine parce que c’était un peu le cas (si on ne pensait pas au fait qu’elle prenait quand même la peine de donner des informations au MACUSA, cela dit c’était entré dans une certaine routine dans sa vie aussi), mais en même temps depuis le temps qu’elle n’avait pas parlé à Elizabeth, il y avait eu quand même pas mal de changement. Elle avait commencé sa vie active après tout, ce n’était pas rien. « Eh bien… je travail dans un bar maintenant en tant que serveuse. Et… bah c’est la vie un peu routinière. » Elle devait avoir encore plein de chose à raconter, mais les choses ne lui venaient pas encore dans son esprit. « Et toi alors, qu’est-ce que tu deviens ? »

Elle avait envie de tout savoir de la vie de son amie. Elle espérait en tout cas qu’elle se portait bien, même si à première vu ça lui donnait le sentiment que c’était le cas. À première vue, au vu du sourire qu’elle avait sur le visage, Joanna ne pouvait pas s’empêcher de se dire que son amie avait l’air heureuse, même s’il était aussi fort possible qu’elle ne puisse pas juger juste sur ça. D’ailleurs c’était clairement le cas.

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« Je vais plutôt bien ! »

Elizabeth était heureuse de l'entendre. Même si elles n'avaient plus contact, cela ne changeait rien au fait qu'elle se souciait tout de même se son bonheur, comme de celui de n'importe qui qui lui avait été proche. Elle savait qu'elles n'étaient plus suffisamment proches pour que Joanna partage ses éventuels états d'âme avec elle, mais elle choisissait de prendre ses propos pour acquis dans tous les cas, parce qu'elle voulait que leurs retrouvailles soient placées sous le signe de la bonne humeur, de la meilleure humeur possible.

En plus, ça lui ferait du bien. Elle avait définitivement du bonne séance de nostalgie, en ce moment, c'était même plus qu'évident. Elle n'attendait plus que de savoir, maintenant, ce que Joanna devenait, ce qu'elle faisait dans la vie, en espérant qu'elle ait la meilleure vie possible.

« Eh bien… je travail dans un bar maintenant en tant que serveuse. Et… bah c’est la vie un peu routinière. »

Elle était devenue serveuse, ce n'était pas en soi le travail le plus glorifiant au monde, mais c'était un travail, et c'était ce qu'Elizabeth retenait, et elle pensait que Joanna devait complètement être dans son élément. Parce qu'elle était une femme active, qui n'aurait sans doute pas accepté une vie de femme au foyer. Et puis, elle était avenante et sociable, elle devait être excellente dans son travail.

Pour ce qui était de la routine, Elizabeth ne l'envisageait pas comme une mauvaise chose. Du moment qu'on menait une vie qui nous plaisait, tant mieux si elle était routinière, en réalité, parce qu'il faudrait que rien ne change jamais. La routine était précisément une chose après laquelle elle courait, et qu'elle n'avait obtenue qu'en partie. Ce serait plus simple quand elle serait vraiment mariée. Mais cela lui semblait encore terriblement loin.

« Et toi alors, qu’est-ce que tu deviens ? »

Tant de choses à lui dire, elle ne savait même pas par quoi commencer. Par le plus important.

"Eh bien... il semblerait que j'ai jamais réussi à quitter complètement Ilvermorny, j'y enseigne, maintenant. Je suis professeur d'étude des créatures magiques. Mais je vis ici, à New York... avec mon fiancé."

En guise d'illustration, elle désigna ma main sur laquelle brillait ma bague de fiançailles, heureuse de pouvoir partager cette nouvelle avec son amie.

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Le temps passe, les vies avancent.

Tant d’année à rattraper, ce n’était clairement pas évident. Joanna avait vécu forcément beaucoup de chose depuis la sorti d’école, mais ce n’était pas vraiment évident de mentionner tout ça non plus. C’était souvent quand on avait le plus de chose à raconter qu’on ne savait pas forcément quoi dire. Bon, en même temps, pour le coup Joanna ne pouvait pas non plus tout dire à Elizabeth. Techniquement, elle n’avait aucune raison de son ancienne amie d’école, mais elle ne pouvait bien sûr pas parler de sa couverture pour le MACUSA. Son travail de serveuse lui avait plus, pendant longtemps, mais maintenant elle avait envie d’avoir quand même beaucoup plus. Mais pour cela, elle devait encore être patiente. En tout cas, elle n’avait pas forcément le sentiment de donner une très belle image de sa carrière. Au moins, elle travaillait cela dit, elle n’était pas devenue l’une de ces femmes au foyer épouse d’un homme. En même temps, elle n’avait aucun homme à épouser non plus.

Elizabeth lui apprit alors de son côté ce qu’elle était devenue, lui racontant qu’elle n’avait pas réussi à quitter l’école de magie, puisqu’elle en était devenue professeur. Joanna était impressionnée forcément, de découvrir qu’elle était professeur au soin aux créatures magiques. Sans être complètement étonnée non plus, parce que Elizabeth était vraiment quelqu’un d’intelligent. Mais ce n’était pas la seule chose, elle lui apprit qu’elle était fiancée et lui montra même la bague qui ornait son doigt.

« Oh, félicitation ! » Répondit-elle vivement, dans un grand sourire. C’était le genre de chose qui convenait parfaitement. Le fait qu’elle soit une femme active bien sûr, dans un travail réellement prestigieux que pouvait être professeur, mais aussi une femme complète en amour, bientôt mariée et sans doute tout ce qui s’en suivait. Tout ce que Joanna n’était pas près d’avoir, tout ce qu’elle ne cherchait pas réellement en soit. Ou du moins, qu’elle ne s’imaginait pas avoir parce que pour cela, il faudrait qu’elle trouve la perle (qu’elle avait déjà trouvé, mais qu’elle ne s’avouait pas avoir trouvé). « Attend, c’est qui ton fiancé ? Bryce ? » Demanda-t-elle dans un sourire.

En réalité, Joanna se disait même que si elle avait appris que Bryce et Elizabeth étaient déjà mariés depuis longtemps, ça ne l’aurait pas étonné. Quand elles se trouvaient à Poudlard, la jeune femme était déjà folle amoureuse de l’homme. Joanna espérait quand même qu’elle n’était pas en train de mettre les pieds dans le plat complètement, qu’ils ne s’étaient pas séparés en mauvais therme après l’école avant qu’elle ne retrouve l’amour avec un autre homme. Ce qui devait arrivé dans la plupart des cas d’ailleurs, même si forcément il était bien plus intéressant de se marier jeune, surtout pour les femmes. Mais forcément, quand elle repensait à leur période où elles étaient à l’école de magie, Joanna ne pouvait que se dire que c’était forcément ce jeune homme le fiancé de Elizabeth, parce qu’à l’époque tout le monde les voyait mariés.

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« Oh, félicitation ! »

Elizabeth gratifia son amie d'un sourire ravie. Leurs fiançailles ne dataient pas d'hier, et d'ailleurs, la jeune femme avait le sentiment qu'Ethan et elle étaient fiancés depuis toujours, la demande en mariage n'ayant été qu'une officialisation à peine nécessaire de leur situation, mais malgré tout, elle prenait toujours le plus grand plaisir à voir les personnes qui n'étaient pas encore au courant se réjouir de son bonheur...

Un bonheur en demi-teinte, en réalité, mais qu'elle réussissait de temps à autre à ne pas voir comme tel, notamment quand les personnes autour d'elle étaient là pour lui rappeler que son bonheur, justement, était légitime, et qu'elle avait les meilleures raisons du monde de se réjouir.

« Attend, c’est qui ton fiancé ? Bryce ? »

Elizabeth hocha la tête en rendant son sourire à Joanna. Qui d'autre pourrait-ce être ? C'était peut-être idiot de la part de la jeune femme, mais c'était ainsi, son coeur n'avait jamais battu que pour un seul homme, et elle se voyait bien incapable d'imaginer sa vie avec un autre que lui. Leur histoire tenait pour elle de l'évidence. Elle l'avait aimé presque instantanément, et les circonstances avaient renforcé ce sentiment d'une manière qui ne laissait aucune place au moindre doute... même si elle n'était plus si certaine qu'Ethan pensait de la même manière qu'elle, alors que pendant très longtemps, ça n'avait pas fait le moindre doute à ses yeux et elle aurait été incapable d'imaginer qu'il en soit autrement.

"Qui d'autre ?" répondit Elizabeth avec un nouveau sourire. Certes, elle aurait pu changer d'état d'esprit ou trouver un autre homme, mais Joanna, qui l'avait vue si amoureuse de son fiancé, ne devait que s'en douter. Il y avait des évidences, comme cela, à côté desquelles on ne pouvait tout simplement pas passer. "Bientôt, tu pourras m'appeler Elizabeth Bryce, et j'ai envie de dire qu'il était tant", ajouta-t-elle sur le ton de l'humour. "Et toi alors ? Tes amours ?"

Elle avait parlé de son travail mais pas d'un quelconque compagnon. Un coup d'oeil furtif fit observer qu'il n'y avait pas d'alliance au doigt de Joanna, mais ça ne coûtait rien de poser la question. Qu'une femme comme elle soit encore célibataire à son âge paraissait totalement improbable.

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Le temps passe, les vies avancent.

Qui d’autre ? La question ne se posait pas vraiment en effet. Joanna afficha un nouveau sourire en réponse à la jeune femme, elle était bel et bien fiancée à Ethan Bryce. En même temps, Joanna n’était pas surprise, ils sortaient déjà ensemble de l’époque de l’école de magie, et ils donnaient ce sentiment d’être parfaitement fait l’un pour l’autre. Alors, ça semblait évident qu’ils continuent sur le chemin de la vie ensemble. Mais en même temps, tout pouvait bien arriver dans la vie. Il aurait très bien pu arriver quelque chose au couple Ethan/Elizabeth, et la jeune femme aurait donc pu trouver l’amour dans d’autres bras. Mais ce n’était pas le cas donc, Elizabeth était bel et bien fiancée à Bryce et prochainement elle allait devenir Madame Bryce. En soit, effectivement, il était quand même temps que cela arrive. Joanna se disait même que techniquement ils auraient pu être mariés depuis bien plus longtemps, mais en même temps forcément après leurs études ils avaient dû avoir beaucoup de préoccupation.

Et pendant ce temps, Joanna était évidemment bien loin de se fiancer. Bon, en même temps, elle n’avait personne avec qui se fiancer, mais on ne pouvait pas non plus dire qu’elle avait trop ça en tête. Elle avait pas mal de chose à gérer au quotidien avec son travail et son… autre travail, elle ne pouvait pas réellement se permettre d’avoir une relation stable avec quelqu’un. Ou alors, elle tentait surtout de se convaincre qu’elle ne pouvait pas vraiment se le permettre, pour ne pas voir la réalité en face.

« Oh moi tu sais… j’ai jamais vraiment eu l’occasion de tomber sur la perle rare. » Ce n’était peut-être pas complètement vrai, mais en même temps on ne pouvait pas dire qu’elle fréquentait des personnes stables de base. Sa vie en elle-même n’était pas réellement stable, ce qui ne pouvait pas la pousser à avoir une vie bien plus stable. « Donc, j’ai personne et je ne suis pas vraiment prête à avoir quelqu’un ou encore à me faire passer la bague au doigt. Mais ça va, je ne suis pas vraiment pressée non plus. »

Elle n’avait pas envie que Elizabeth s’imagine qu’elle en était malheureuse. Elle ne pouvait pas nier qu’avoir un homme dans sa vie était agréable, bien sûr dans l’idée elle espérait bien un jour se marier. Mais de ce qu’elle savait des hommes, on ne pouvait pas vraiment leur faire confiance. Il était hors de question qu’elle termine comme sa mère, abandonné avec un mioche sur les épaules à devoir le supporter. Ça l’agaçait de le reconnaître, mais en grandissant, elle avait un peu plus de facilité à se mettre à la place de sa mère. Ce n’était pas une vie qu’elle avait envie d’avoir, alors être seule n’était vraiment pas un souci.

« Un jour peut-être, si je tombe sur la personne qu’il me faut je reconsidèrerais la question. » Et elle le connaissait peut-être, sans accepter de se l’avouer. Parce qu’au fond, elle n’était capable d’aucun engagement.

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« Oh moi tu sais… j’ai jamais vraiment eu l’occasion de tomber sur la perle rare. Donc, j’ai personne et je ne suis pas vraiment prête à avoir quelqu’un ou encore à me faire passer la bague au doigt. Mais ça va, je ne suis pas vraiment pressée non plus. »

Pas pressé, certes, en attendant, Joanna approchait de ses trente ans. Si elle voulait fonder une famille, elle ne devait pas attendre trop longtemps non plus... Bon, d'accord, ça ne regardait pas vraiment Elizabeth et c'était une réflexion assez déplacée de sa part, mais si la jeune femme était capable de se montrer ouverte d'esprit sur un certain nombre de sujets, elle restait quand même très traditionnelle sur un certain nombre de points...

Eh oui, pour elle, une femme avait besoin de se mettre en ménage et de fonder une famille, pour s'accomplir en tant que femme... Mais elle n'allait pas faire la morale à Joanna sur le sujet. Cette dernière voulait lui faire comprendre qu'elle était bien comme elle était, et ça restait l'essentiel dans tous les cas. Elle n'avait pas à s'immiscer dans la vie personnelle de Joanna ni à l'interroger sur sa vie sentimentale, c'était à elle de faire ses propres choix. Et elle était suffisamment intelligente et indépendante pour savoir précisément quoi faire.

« Un jour peut-être, si je tombe sur la personne qu’il me faut je reconsidèrerais la question. »
"Il n'y a pas de "si" qui tienne", répondit Elizabeth d'un ton on ne peut plus catégorique. "Bien sûr que tu vas finir par tomber sur la personne qu'il te faut."

Pour elle, ça ne faisait vraiment aucun doute. Joanna était une jeune femme intelligente, volontaire, sympathique... qui en plus du reste avait une beauté à faire pâlir de jalousie absolument n'importe qui. Si une fille comme elle n'était pas capable de trouver l'amour, personne ne l'était. Et puis, Elizabeth croyait aux âmes soeurs, elle était convaincue que tout le monde avait une personne pour lui correspondre quelque part, et que l'on finissait toujours par rencontrer cette personne. Sa chance à elle avait été de rencontrer son âme soeur très tôt dans sa vie.

"Et je suis prête à parier que ça arrivera plus tôt que tu ne le penses. T'es dans les bonnes dispositions, en plus. Généralement, c'est quand tu le cherches pas que l'amour te trouve."

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Le temps passe, les vies avancent.

Joanna afficha un sourire quand Elizabeth affirma qu’il n’y avait pas de « si » qui tenait, qu’elle allait finir par tomber sur la personne qu’il lui fallait. La serveuse aimerait bien en être si certaine que cela de son côté, mais quelque chose lui disait quand même que ça n’allait pas être si facile que cela. En tout cas, elle ne courrait pas après l’idée de se marier un jour et d’avoir ensuite une flopée d’enfant. Non pas que ça ne soit pas quelque chose qu’elle puisse avoir envie… en vérité, elle espérait bien un jour pouvoir aussi se poser dans une vie normale, avoir une vie digne d’elle, mais elle savait que ce n’était pas pour tout de suite qu’elle allait pouvoir jouir de ce bonheur. Parce que pour l’heure, elle était coincée dans cette vie misérable qu’on l’avait poussé à avoir.

Mais cela viendrait un jour, l’espérait-elle. Elle trouverait quelqu’un, une personne qui l’aimerait pour qui elle était, qu’elle aimerait et… une personne qui serait capable de faire ressortir le côté romantique, romanesque et… niais qu’elle se retenait d’avoir depuis tellement d’année maintenant. Elizabeth en tout cas avait confiance pour toutes les deux, puisqu’elle affirma que ça allait arriver plus tôt qu’elle ne le pensait, puisque souvent ce genre de chose arrivait quand on ne le cherchait pas.

« J’espère que tu as raison en tout cas. » Répondit-elle, sincère.

Elle aimait voir ce qu’une femme ayant une vie normale pouvait percevoir de la vie. Joanna était heureuse que Elizabeth soit heureuse, malgré le fait qu’elles ne s’étaient pas vu depuis des années, elles étaient proches quand même à l’école de magie. En tout cas, elle donnait vraiment le sentiment d’être au comble du bonheur et d’être entièrement comblée. Joanna ne devrait sans doute pas en douter, mais elle savait bien que dans ce monde, ça n’était quand même pas aussi simple que cela.

« Et donc tout se passe bien avec Bryce ? » Demanda-t-elle innocemment, l’air de rien. « Tu as l’air vraiment heureuse, ça fait plaisir à voir. J’espère qu’il te rend entièrement heureuse ! »

Elle parlait légèrement, mais Joanna ne posait pas cette question pour rien. Parce qu’elle avait vu quelques fois Bryce au bar, et qu’elle connaissait bien Milla. La jeune femme était bien loin de se douter que la trafiquante d’animaux avait mis le grapin sur Ethan et qu’elle avait bien l’intention de le garder pour elle (Milla se montrait assez secret sur ses sentiments, même avec elle), mais elle savait quand même que l’Auror trainait souvent au bar. Ça ne voulait rien dire, sans doute, mais Joanna ne faisait pas vraiment confiance à la gent masculine. Ce qui ne voulait pas dire que tous les hommes étaient de mauvaises personnes non plus, mais… eh bien, elle voulait juste s’assurer que Elizabeth était entre de bonnes mains. Quand ils étaient étudiants, ils coulaient le parfait amour tous les deux, mais les années avaient quand même passé depuis cette époque.

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« J’espère que tu as raison en tout cas. »

Elizabeth hocha la tête avec assurance. Elle ne voulait pas croire qu'une jeune femme telle que Joanna, belle, intelligente et pleine de ressource, puisse ne pas trouver l'homme de sa vie. Tout le monde, bien sûr, ne pouvait pas avoir comme elle la chance de rencontrer l'âme soeur sur les bancs de l'école, mais Joanna était encore bien jeune, elle avait tout le temps de trouver la perle rare. En revanche, pour s'assurer de la trouver bel et bien, il était très important qu'elle ne renonce pas à l'éventualité de croiser sa route et qu'elle soit prête à lui ouvrir ses portes.

Bien sûr, cela faisait si longtemps qu'elles ne s'étaient pas parlées, vues ou autre qu'Elizabeth était tout à fait capable de se tromper totalement au sujet de son amie, mais elle ne le pensait pas. Elle le sentait d'après leurs quelques bribes de conversation. C'était même évident.

Et dans ce sens, elle estimait qu'il était important que ses amis et ses proches lui rappellent que cette possibilité n'avait absolument rien d'hypothétique et était, bien au contraire, tout à fait envisageable pour peu que Joanna demeure vigilante à qui le destin décidera de placer sur son chemin.

« Et donc tout se passe bien avec Bryce ? Tu as l’air vraiment heureuse, ça fait plaisir à voir. J’espère qu’il te rend entièrement heureuse ! »

"Si tout ne se passait bien, je ne l'épouserais pas", répondit Elizabeth avec humour. "Ethan est l'homme idéal, vraiment. Personne ne saurait me rendre plus heureuse."

Elle pensait chacun des mots qu'elle prononçait. Mais il y avait un mais. Il y avait un mais, oui, parce qu'en réalité, Elizabeth se sentait incomplète, dernièrement, chose qui ne lui était jamais arrivée avant en étant avec son fiancé, comme si ce dernier était présent mais absent en même temps. Un sentiment étrange, difficile à décrire mais surtout très déplaisant.

"En ce moment, il est très préoccupé par son travail, c'est bien normal. - Oh, je ne t'ai pas dit du coup, il travaille pour le MACUSA, il est Auror. Alors autant dire que les derniers événements l'ont pas mal perturbé."

C'était une chose qu'elle pouvait se permettre de dire sans s'épancher sur ses inquiétudes conjugales, pensait-elle. Et elle ressentait vraiment le besoin d'en parler.

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Le temps passe, les vies avancent.

Joanna afficha un sourire sincère quand Elizabeth affirma que si tout ne se passait pas bien avec son fiancé, elle ne prendrait pas la peine de l’épouser. Elle ajouta que Bryce était l’homme idéal, que personne ne pouvait la rendre plus heureuse. À l’entendre, ça semblait tout simplement parfait et Joanna n’avait pas forcément envie de remettre en doute les paroles de son amie d’école, elle avait même envie d’y croire complètement. Même si Joanna essayait quand même de s’en sortir seule, elle ne pouvait pas nier qu’elle avait quand même envie d’avoir un jour la possibilité de vivre une vie idéale en couple. Mais justement pour ça, il fallait sans doute qu’elle parvienne déjà à faire en sorte que sa vie soit beaucoup plus stable maintenant. En tout cas, elle avait envie de croire en l’homme parfait, en la parfaite histoire d’amour, quand bien même son histoire lui avait très souvent démontré que ça n’arrivait pas. Et elle aimerait bien pouvoir croire en celle de son amie sous ses yeux, qui semblait si sincère en parlant de son union.

S’il n’y avait que les paroles de Elizabeth, Joanna ne prendrait même pas la peine de douter une seule seconde de ce qu’elle disait. Mais il n’y avait évidemment pas que cela. Elizabeth lui apprit que Ethan Bryce était un Auror du MACUSA et que donc forcément, les derniers événements l’avaient pas mal perturbé. Sur ce point, Joanna ne mettait pas en doute les propos de son interlocutrice, c’était autre chose qu’elle remettait en doute forcément.

« Oh, en effet, je n’ose pas imaginer ce que ça doit être pour lui en ce moment. » Répondit-elle, en ne sachant en vérité pas réellement comment réagir aux propos de Elizabeth.

Joanna devrait juste se contenter d’approuver ce qu’elle disait et ne pas insister. Après tout, elles se croisaient et même si elles s’appréciaient encore, elles ne s’étaient pas vues depuis de nombreuses années. Joanna n’avait normalement pas son mot à dire sur la situation de Elizabeth, elle devrait se contenter de ne pas se préoccuper de tout cela, de ne pas s’en mêler. Parce qu’en soit, la jeune femme n’avait pas forcément été très précise sur sa propre vie, elle avait mentionné le fait qu’elle travaillait dans un bar, mais elle avait évidemment évité de parler de quel genre de bar c’était. Mais en même temps, Joanna s’en voudrait si elle n’en disait pas plus, si elle laissait Elizabeth penser que tout était parfait, que Bryce était vraiment l’homme idéal quand elle le voyait dans le bar où elle travaillait.

« Écoute Elizabeth… » Elle ne savait vraiment pas comment aborder le sujet. « Je savais que Bryce est Auror… j’ai eu l’occasion de pas mal le croiser. » Elle avait vraiment le sentiment de mettre des pieds énormes dans un plat. « Je travaille dans un bar qui n’est… qui n’est pas vraiment bien famé. Et je l’ai vu pas mal de fois trainer là-bas. »

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Messages : 146 Date d'inscription : 07/06/2018

« Oh, en effet, je n’ose pas imaginer ce que ça doit être pour lui en ce moment. »

Elizabeth fit doucement non de la tête. En effet, la situation n'était pas simple du tout pour son mari ces derniers temps, et elle-même se sentait franchement ingrate de lui en imposer autant quand pourtant ça ne semblait pas nécessaire du tout... Elle avait tort de lui mettre une telle pression sur les épaules alors que, déjà, son futur mari en subissait tant...

Mais ses préoccupations et ses doutes ne la lâchaient pas d'une semelle, peu importe les efforts qu'elle fournissait dans l'intention de les passer sous silence de son côté. Elle avait besoin de le partager, le souci, c'est qu'elle le faisait peut-être un peu trop payer au principal concerné, et dans le fond, elle s'en rendait effectivement compte... Elle essayait de mettre de l'eau dans son vin... Seulement, les suspicions, la frustration... tout ceci ne faisait définitivement pas bon ménage et ne l'aidait pas à poser le regard qui convenait sur une situation qu'elle sentait lui glisser entre les doigts, imperceptiblement, de manière certaine et irrépressible.

« Écoute Elizabeth… »
Est-ce qu'une phrase s'est déjà bien terminée en commençant par ces mots ? Elizabeth sentit ses entrailles se serrer douloureusement, mais elle laissa son interlocutrice poursuivre sans (encore) spéculer, même si c'était plus fort qu'elle, dans le fond.

« Je savais que Bryce est Auror… j’ai eu l’occasion de pas mal le croiser. Je travaille dans un bar qui n’est… qui n’est pas vraiment bien famé. Et je l’ai vu pas mal de fois trainer là-bas. »
"Ah..."

Elle eut un moment d'hésitation. D'office, c'étaient les pires scénarios qui lui venaient à l'esprit en premier, mais elle savait bien qu'elle ne devait pas aller trop vite en besogne, qu'elle ne devait pas commencer à s'imaginer tout et n'importe quoi non plus, que ce serait dangereux que de procéder de cette manière.

"En même temps c'est sans doute normale. Il est obligé de fréquenter ce genre d'endroits, ça fait partie de son travail."

Voilà, c'est ça, elle allait se raisonner plutôt que de sauter immédiatement aux conclusions les plus angoissantes. C'était mieux pour elle et c'était mieux pour tout le monde.

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