Nicolas Flamel

Quatorzième siècle

Nicolas Flamel est né un 15 février 1326 dans la ville de Pontoise, à sept lieues de Paris, de parents intellectuels (père philosophe et mère écrivaine), dans un cadre familial confortable et aisé, les Flamel, petits-bourgeois de sang pur, n'ayant jamais manqué de rien. Il mena une enfance simple et équilibrée, qui n'avait rien à envier à personne. Il grandit dans l'amour de ses deux parents, qui lui transmirent leur érudition et leur amour des belles lettres, au milieu d'ouvrages pointus qu'il dévorait avec la plus grande avidité... Autour de ses sept ans, il manifesta ses premiers signes de magie, et sut dès lors qu'il serait accueilli, comme ses parents avant lui, à Beauxbâtons, l'école de magie où ses parents avaient également fait leurs classes.

A Beauxbâtons, sa scolarité fut exemplaire, élève assidu et très apprécié de ses professeurs, il consacrait davantage de temps à ses études qu'au moindre effort de sociabilisation, si bien qu'il eut finalement bien peu d'amis (et il se garde à présent de s'en faire, les perdre à répétition est trop douloureux). Il y fit tout de même une rencontre cruciale, celle d'une sorcière tout aussi brillante que lui dont il tomba très vite amoureux : Pernelle, sa future femme.

Leurs diplômes obtenus, ils s'installent tous deux à Paris, et se marient presque dans la foulée, certains de leurs sentiments, que le temps ne fera que confirmer. Et du temps, ils en auront, plus que ce qu'ils ne se seraient imaginés. Il s'engagea un temps dans le métier de copiste et d'enlumineur, tout en menant des recherches assidues dans le domaine de l'alchimie, qui le fascine déjà au plus haut point.

C'est en 1348, à la mort de ses parents emportés tous deux par la peste noire et face au spectacle morbide d'une capitale décimée par un mal terrible auquel heureusement lui et sa femme réchappèrent, que Nicolas prend plus que jamais conscience de sa propre mortalité et de celles de son épouse... Il décide alors d'approfondir ses recherches et de concevoir la pierre philosophale, le saint Graal de tout alchimiste... Parvenir à la mettre au point tient de la légende absolue... mais Nicolas est déterminé. Terré dans son laboratoire parisien, il s'isole peu à peu de l'histoire et de ses remous, et n'a de la guerre de Cent ans que les échos distrait d'un homme pour qui cent ans ne signifieront bientôt plus grand-chose.

C'est à l'aube de ses cinquante ans qu'il parvient enfin à créer la fameuse pierre philosophale et l'elixir de longue vie. Une aubaine pour Pernelle et lui. Le temps ne limitera plus jamais leur passion et leurs recherches.

Quinzième siècle

La guerre civile fait rage. Armagnacs et Bourguignons se mènent une lutte sans merci. A ces conflits moldus, Nicolas ne prend pas parti, mais il ne sait rester indifférent aux sursauts de l'histoire quand certains d'entre eux font écho à un monde magique lui aussi en péril. Certains sorciers se servent de ces luttes intestines pour asseoir la suprématie des sorciers et orientent le combat à leur guise grâce à leurs pouvoirs pour leur simple et pur divertissement. A partir de ce moment-là, Nicolas prend conscience que l'éternité ne peut se complaire dans des fins uniquement égoïstes... Il a le pouvoir d'empêcher le mal de se répandre, et il en prend son parti... Il s'associe au ministère des affaires magiques français afin de mettre ses compétences d'alchimiste au service de leur département des mystères, dans le but en grande partie d'enrayer toute menace éventuelle à venir.

Paris subit les sièges successifs des troupes anglaises et françaises, et dans cette période, Nicolas est plus que jamais sur le pied de guerre, prêt à assister le ministère dans toute la mesure de ses capacités renforcées par toute l'expérience que sa longévité lui permet d'acquérir. Ce siècle assoira la réputation de Nicolas Flamel comme le plus grand alchimiste de son temps, même s'il se gardera bien de parler de la pierre philosophale à qui que ce soit, pas tant dans l'intention de la garder pour lui seul que de crainte des réactions que pourrait susciter cette information sur ceux qui voudraient mettre la main sur sa création.

Seizième siècle

Paris sous le règne de François Ier exalte les valeurs de l'humanisme et de la Renaissance... Nicolas n'aura guère la possibilité de goûter à cet éveil culturel et à cette exaltation des valeurs antiques.. En effet, c'est un siècle mouvementé pour Pernelle et Nicolas. Certains sorciers peuvent bien vivre jusqu'à cent cinquante ans, mais le couple a de loin dépassé l'âge de mortalité sorcière. Ce constat conjugué à celui du métier d'alchimiste de Nicolas fait qu'on le soupçonne très largement de ce dont il s'est véritablement rendu responsable. De partout, on vient le trouver dans l'espoir d'obtenir de lui le fameux élexir de longue vie de sa confection.

Par prudence, le couple décidera de quitter Paris un temps. Nicolas donnera sa démission au ministère des affaires magiques français, et le couple voyagera beaucoup dans les décennies qui suivront. Ils profiteront de cette intermède forcer pour voyager à travers l'Europe et même à travers le monde. Ils iront en Italie, en Grèce, en Turquie, en Allemagne et en Russie. Ils en profiteront pour rencontrer d'autres personnalités sorcières éminentes, et notamment en matière d'alchimie. Des voyages enrichissants certes, mais Nicolas a très vite le mal du pays. Il n'a jamais été un grand voyageur, et cette expérience le confirme. La ville-lumière lui manque terriblement.

Dix-septième siècle

C'est sous une fausse identité que le couple fait le choix de revenir à Paris. Nicolas qui jusqu'alors avait rechigné à se servir de la pierre philosophale pour ce qu'elle permet d'obtenir de richesses décide de contrevenir à ses résolutions. Ils ne peuvent plus travailler lui et Pernelle que de façon très confidentielle, afin d'éviter autant que possible d'attirer l'attention sur eux. Malheureusement, les rumeurs persistantes les concernant vont bon train, et il leur est presque impossible de dissimuler leur identité à tous.

Bien conscients du fait que leur anonymat de fortune ne peut réellement durer qu'un temps, ils décident finalement d'obtenir le soutien du ministère des affaires magiques afin de garantir leur protection, consentant par la même d'avouer l'existence de la pierre philosophale sans pour autant donner les détails de sa conception. La demeure des Flamel obtient une protection rapprochée, et le ministère français demande l'aide et le soutien de Nicolas en retour, qui devient donc consultant pour le ministère français. Un ministère en ébullition. La révolte des gobelins outre manche inquiète en effet le gouvernement français qui redoute un sursaut de rébellion similaire dans l'Hexagone. Tous les sorciers les plus hauts placés sont formés à de nouvelles techniques de combat, et Nicolas acquiert ses compétences de duelliste et une puissance magique encore augmentée dans cette période de sa vie.

Dix-huitième siècle

C'est un siècle sombre pour Nicolas. Un mal plus dangereux que tous les mages noirs qui existent le guette à cette époque : la dépression. L'éternité, c'est long. Et Nicolas le ressent plus que jamais. Perdre inéluctablement les personnes qui comptent pour vous est évidemment une souffrance, et si l'éternité ne suffit pas à accumuler toutes les connaissances du monde puisque celles acquises il y a des siècles vous échappent inexorablement, à quoi bon ? Par ailleurs, la vie éternelle n'empêche pas le vieillissement du corps, et si des potions diverses lui permettent de tenir raisonnablement debout, il n'a définitivement plus l'énergie de ses deux cents ans. Il s'en veut, aussi, d'avoir entraîné Pernelle dans cette chute vertigineuse, même si elle ne le lui a jamais reproché. Leur décision les a retenus de fonder une famille... et parfois, il le regrette. Il se doute que elle aussi. Il s'enferme de plus en plus dans la solitude de son laboratoire et n'en sort presque plus.

Il faudra les agitations de la fin du siècle pour lui rendre goût à la vie. Eloigné un temps du monde des sorciers, il se rapproche de groupuscules politiques moldus proches du mouvement républicain. Il s'abreuve de l'idéal des Lumières, et s'il ne prend pas une part crucial à la Révolution, il y a joué un rôle de par la diffusion de ses textes littéraires et philosophiques. Il comprend, alors qu'il est de sa responsabilité de se réinventer constamment, et de prendre une part active qui lui paraissent les plus justes et les plus dignes de combat et d'estime.

Dix-neuvième siècle

La vie de Nicolas est partagée entre son investissement politique (qui lui offre de côtoyer des figures éminentes en France de ce siècle) du côté des Moldus, mais également du côté des sorciers. Les derniers sursauts de l'histoire ont fait redouter le pire au gouvernement magique français, qui a aiguisé son contrôle et son application du code du secret magique à un point qui en deviendrait presque liberticide. Appliquant les méthodes qui ont porté les fruits auprès de ses camarades républicains, il élabore nombre de pamphlets allant à l'encontre de l'autorité ministérielle. A cette période, il n'est donc plus en odeur de sainteté auprès du gouvernement magique français. Il perd la protection dont il bénéficiait de leur part, et les perquisitions s'accumulent chez lui. Il craint que l'on mette la main sur sa pierre philosophale ou que l'on s'en prenne à Pernelle. Malgré tout, il tient bon et ne compromet pas ses idées politiques.

A la fin du siècle s'engage une correspondance fascinante avec un jeune homme brillant venu d'Angleterre, promis à devenir le sorcier le plus puissant de tous les temps. Albus Dumbledore et Nicolas Flamel s'écrivent beaucoup, se rencontrent à plusieurs reprises. C'est la première amitié que Nicolas s'autorise depuis des décennies.

Vingtième siècle

La montée en puissance de Grindelwald puis sa disparition soudaine des radars intrigue et inquiète... Nicolas suit l'affaire de près. Il se sent la responsabilité de juguler cette menace. Grindelwald devient le sujet de nombre de ses correspondances avec Albus... Et c'est ensemble, après les événements new-yorkais, qu'ils prennent la décision commune de s'organiser contre le mage noir. Ensemble, ils font le choix de contacter et réunir les sorciers les plus brillants de leur génération pour agir indépendamment de toute restriction ministérielle.

Pernelle les a rejoints, bien sûr, ainsi que sa protégée, la brillante Perpetua, qu'il se désole chaque jour que Merlin fait de ne pouvoir aider davantage. Il n'a pas combattu concrètement depuis une éternité, mais il sait que les grands maux exigent de grands remèdes. Le monde change de visage une fois de plus. C'est leur devoir que de faire que ce soit pour le mieux.

Nicolas est considéré par beaucoup comme un homme brillant et intelligent, et sage. Ce sont des qualités que l'on confère à l'âge, et ce n'est pas anormal. Il a accumulé tant d'expériences, il a vécu tant de vies, il n'y a rien d'anormal à ce qu'il en ai appris beaucoup, autant sur la nature humaine que sur le monde qui l'entoure. Même s'il estime avoir toujours de nombreuses choses à apprendre. Erudit, il ne cesse jamais de vouloir s'abreuver d'un savoir supplémentaire.

Investi et d'une opinion tranchée, il n'hésite jamais à dire tout haut ce qu'il pense, capable d'affronter l'adversité sous toutes ses formes. Il est courageux, il est frondeur, même si toute son expérience accumulée ne l'empêche pas de ne pas toujours se sentir à la hauteur de ce que l'on attend de lui et des combats qu'il doit affronter.

Déterminé et borné, il a tendance à observer la vie sous un jour relativement manichéen, où il prend sa part dans le clan du bien. Fidèle et très loyal, les personnes qui ont obtenu son estime, son amitié ou son affection sont assurés à vie de sa tendresse, de sa présence et de son investissement. Il a aimé et aimera sa femme toute sa longue vie, il porte encore le deuil d'amis décédés il y a des siècles. Il a le sens du sacrifice. Il ne redoute rien s'il sait le faire pour les bonnes personnes... Mais voilà, il est quelqu'un de plutôt solitaire... La perte de ses proches et de tous les membres de sa famille l'a profondément affecté, et il a tendance à se replier sur lui-même et à s'attacher le moins possible. Par crainte. Par commodité.

Perfectionniste, Nicolas prend toujours très au sérieux la moindre de ses initiatives, il est minutieux dans son travail et ne laisse jamais rien au hasard. Quand il se laisse accaparer par l'une des tâches qui le passionnent, il a tendance à oublier tout le reste. Plus rien ne compte en dehors de ce sur quoi il se focalise, ce qui peut être handicapant par certains aspects. Il peut parfois être d'une fierté déplaisante... Quand on a trop vécu, on néglige parfois l'expérience de ceux qui ont moins vécu de leur côté. Il n'en est pas moins une personne généreuse, qui a le coeur sur la main et qui serait prêt à tout sur ses proches.