Certains secrets doivent demeurer cachés [pv Elphias]

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ne nouvelle réunion s'achevait pour les membres de l'Ordre qui avaient pu répondre à l'appel, et progressivement, chacun s'apprêtait à retourner chez soi, Perpetua compris, qui attendait simplement que Jamie, en grande conversation avec Adalbert un peu plus loin, et ce dernier par conséquent, soient prêts pour le départ, puisqu'il était plutôt logique pour les Américains de repartir tous en même temps, encore plus dans le cas de Perpetua qui vivait littéralement à quelques centimètres de Jamie au quotidien. Elle avait pris place sur une chaise en attendant, sans grande impatience. Ici ou chez elle, ça ne changeait rien. Comme après chaque réunion, elle était de toute façon trop agitée et trop fébrile pour travailler, alors elle ne ferait sans doute rien de franchement productif une fois qu'elle serait enfin de retour chez elle.

La jeune femme patientait donc, et dans son comportement, tout trahissait une nervosité qu'elle ne réalisait même pas si apparente tant c'était devenu une part d'elle. La manière dont elle ne parvenait pas juste à garder une position fixe et agitait les jambes, la manière dont elle se rongeait avec application la peau sous les ongles, tout cela était si habituel chez elle qu'elle n'y prenait pas garde... Elle était soucieuse, et les réunions de l'Ordre augmentaient encore ce sentiment. Certes, elle préférait être au coeur de l'action qu'indifférente, ou pire inconsciente de ce qui se tramait dans l'ombre, mais il n'y avait rien de mieux pour faire resurgir de vieilles angoisses qui n'attendaient pas vraiment cela. Pouvait-on vraiment vouloir se battre et redouter son ombre ? Il faudrait que Perpetua apprenne à répondre à cette question un jour.

En attendant, elle patientait, tout simplement, tentant de freiner un peu les pensées qui l'assaillaient de toute part, certaines concernant sa dernière nuit de pleine Lune, qui ne s'était pas passée comme elle l'aurait voulu. Certes, son dispositif avait tenu bon, mais le loup avait parfaitement su exprimer son mécontentement, et elle en avait pâti. La prochaine était encore loin, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser malgré tout. Ce fut seulement un léger bruit dans son dos qui lui fit réaliser qu'on s'approchait. Il s'agissait d'Elphias, un grand ami de Dumbledore et un brillant sorcier que Perpetua avait aussi découvert être une personne très attentionnée et prévenante. Elle lui adressa un fin sourire.

-Vous ne partez pas encore ?

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lphias apprit à Perpetua qu'il lui restait un peu de temps avant de prendre son propre portoloin. Elle comprenait qu'il devait être difficile et surtout assez contraignant de faire tous ces aller-retour à New York pour tous ceux qui venaient d'aussi loin qu'Elphias. Certes, les membres de l'Ordre se retrouvaient parfois ailleurs. Mais puisque Dumbledore ne pouvait pas prendre le risque de quitter clandestinement la ville à moins de s'exposer à plus de problèmes qu'il n'en rencontrait déjà, ils savaient tous qu'il était largement préférable, quand les réunions exigeaient leur présence à tous, de venir ici.

Perpetua, au fond, n'était pas mécontente d'entendre que son interlocuteur avait encore un peu de temps devant lui avant de repartir. Ils ne se connaissaient pas forcément encore si bien que ça, mais la jeune femme l'appréciait de plus en plus. Elle n'avait aucun mal à comprendre pour qu'elle raison lui et Albus étaient de si grands amis. Leurs caractères étaient assez différents mais de toute évidence complémentaires, et l'expérience ainsi que toutes les qualités qu'il affichait au cours des réunions justifiaient plus que largement sa place ici. S'il avait du temps devant lui, elle serait plus que ravie de le passer avec lui, pour peu qu'il ne lui préfère pas une autre compagnie.

-J'attends Jamie, répondit-elle en jetant un oeil dans sa direction pour constater que sa conversation n'était pas finie.

Compte tenu du fait qu'il parlait avec Adalbert, qui était capable de vous tenir la jambe plusieurs bonnes heures, avec ou sans votre consentement, il était bien possible qu'elle attende en vain et qu'elle y gagne à partir tout de suite. Ce n'est pas comme s'ils avaient impérieusement besoin de repartir ensemble dans tous les cas, en réalité. Jamie connaissait le chemin.

-Je pensais rentrer chez moi, peut-être travailler un peu, mais je n'ai rien d'urgent à faire, ajouta-t-elle alors. Vous avez eu le temps de découvrir un peu la ville ? Ça peut être l'occasion... Ou bien je peux vous proposer de poursuivre notre conversation autour d'un thé, chez moi... c'est un peu... le désordre, maintenant que j'y pense, et je ne suis pas sûre d'avoir encore du thé... Elle se gratta l'arrière de la tête. Elle voulait bien croire qu'elle vendait sérieusement du rêve dans ces conditions. Mais vous êtes le bienvenu. Et je pourrais vous montrer mon atelier, si ça vous intéresse ?

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erpetua afficha un sourire, ravie d'entendre Elphias lui assurer qu'il serait curieux de découvrir son atelier. Bon, peut-être se retrouverait-il déçu une fois arrivé sur place, ça, elle ne pouvait en décider ou le deviner à l'avance, mais elle aimait bien faire découvrir son "univers" à ceux qui étaient susceptibles de s'y intéresser, même si cela nécessitait décidément de passer outre le bordel, qui était quand même sacrément conséquent, c'est rien de le dire.

Elle espérait elle aussi qu'il ne disait pas ça juste pour lui faire plaisir, mais elle avait envie de penser que la compagnie l'un de l'autre n'était pas une chose qu'ils s'imposaient non plus. Ils ne se connaissaient pas encore très bien, c'est vrai, mais ils s'appréciaient, n'est-ce pas ? Et si Albus Dumbledore tenait cet homme en si grande estime, c'est qu'il y avait forcément une raison, et une très bonne raison, au passage.

-Je vous garantis que je ne vous le propose pas parce que je me sens obligée, répondit Perpetua sans perdre son sourire. Elle attrapa le bras d'Elphias, comme une invitation à transplaner. On y va ?

Elle attendit tout de même sa réponse afin de ne pas le prendre au dépourvu - le transplanage d'escorte était rarement une bonne expérience, et ce peu importe pour qui. Elle en profita pour jeter un dernier coup d'oeil à Jamie et Adalbert qui étaient toujours en grande conversation. Bon, Jamie devinerait qu'elle avait décidé de ne pas l'attendre, ce n'était pas la peine de s'inquiéter pour cela, même si elle le faisait tout de même. Ils transplanèrent donc et se retrouvèrent devant sa porte.

Elle les fit entrer et le conduisit jusqu'à son atelier, même si son studio dans son entier était en vérité un immense atelier. Des plans et notes en tout genre étaient fixés un peu partout au mur et des ustensiles en tout genre traînaient un peu partout chez elle, même à des endroits absolument incongrus. Dans un coin de la pièce, il y avait sa cage, aussi, celle qu'elle perfectionnait de mois en mois afin de s'assurer qu'elle ne saurait pas la forcer lors de ses nuits de pleine Lune.

-Bienvenue chez moi. N'hésitez pas à jeter un oeil, faites comme chez vous, je vais regarder si j'ai de quoi nous préparer ce fameux thé.

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erpetua afficha un fin sourire quand Elphias lui suggéra de ne pas trop s'embêter si elle ne trouvait pas de quoi leur préparer du thé. Elle appréciait sa gentillesse, mais elle tenait tout de même a être un tant soit peu une hôtesse digne de ce nom. Elle ne savait pas trop dans quelle mesure elle en serait capable, honnêtement, parce qu'elle était bien souvent déstabilisée quand venait pour elle le moment de gérer ses émotions. Elle avait tout à fait conscience du fait que c'était une chose sur laquelle elle devait travailler, sa réserve, mais elle avait encore du pain sur la planche avant que d'aboutir à un résultat en la matière qui lui paraisse probant. Créer des objets magiques semblait plus simple que de savoir convenablement se comporter auprès des autres. Ce n'était pas faute de le vouloir, mais elle redoutait trop souvent de faire un pas de travers. Et donc, inévitablement, elle finissait par en faire bel et bien un.

Mais au moins, elle parviendrait bel et bien à leur préparer le thé promis puisqu'elle trouva la boîte à thé qu'elle recherchait. A l'aide de quelques coups de baguette, elle fit chauffer une théière et laissa au thé le temps d'infuser, en espérant qu'il serait à la hauteur d'un palais britannique. On le sait, les Anglais et le thé, c'était une grande histoire, avec laquelle Perpetua pouvait difficilement rivaliser, elle qui ressentait davantage d'affinités avec ce bon vieux café.

-Intéressant, je ne sais pas, j'ai tendance à m'étaler quand je travaille, répondit avec un sourire humble quand Elphias lui répondit que son atelier avait l'air d'être un endroit intéressant.

Elle appréciait qu'il le dise, même si elle n'était pas certaine qu'il le pense. Comme toujours, Perpetua souffrait de ce terrible manque de confiance en elle-même qui la poussait à remettre en question les discours même les plus bienveillants. Elle ne savait pas si son interlocuteur n'osait pas trop arpenter son atelier comme elle lui avait suggéré de le faire ou s'il n'était pas si intéressé que cela par ses recherches, tout simplement, mais dans tous les cas, elle comprendrait, et puisque Perpetua n'aimait pas franchement se mettre en avant, elle n'allait pas insister histoire de détailler ses travaux en cours, même si c'était quelque part un peu tentant.

-Le thé est prêt, n'hésitez pas à me le dire s'il est trop chaud, pas assez infusé ou autre...

Elle prit place elle-même avec sa propre tasse de thé.

-Alors, que pensez-vous des Etats-Unis ? Vous aviez déjà eu l'occasion de vous rendre à New York avant... tout ça ? demanda-t-elle en se disant que parler d'autre chose que d'elle-même serait sans doute bienvenu, pour elle comme pour lui.

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Aux yeux de Perpetua, ce n’était pas de la modestie que d’affirmer qu’elle s’étalait quand elle travaillait, mais en même temps, c’est vrai qu’elle avait toujours la fâcheuse tendance à minimiser son travail. Souffrant d’un très sérieux syndrome de l’imposteur, elle n’avait jamais vraiment eu le sentiment de faire quoi que ce soit d’exceptionnel, même si elle se donnait à fond dans son travail, elle prenait chaque compliment pour un encouragement, mais elle avait bien des difficultés à admettre que ça puisse vraiment être quelque chose qui mérite qu’on l’estime… Au moins, Elphias reconnaissait que ce n’était pas son domaine de prédilection… En effet, il ne pouvait pas juger ses travaux… donc au final, ces travaux n’avaient pas forcément tant de valeur. Tout était une affaire d’équilibre, en fin de compte.

Elle se contenta donc simplement d’afficher un léger sourire empreint d’humilité, et accepta de ne pas contredire son interlocuteur quand ce dernier affirma qu’il était convaincu qu’elle avait beaucoup de talent. Allez savoir si c’était vrai ou non. Dans tous les cas, elle se contenterait donc de faire en sorte de mettre ce qu’elle pouvait posséder de talent au service de projets toujours plus ambitieux. Quelque part, elle se disait que c’était le mieux qu’elle pouvait faire. Et elle le faisait de son mieux.

Elle préférait donc s’aventurer sur le champ d’une conversation plus simple à appréhender pour elle. Tout en sirotant son thé, elle écouta Elphias lui parler de son expérience en Amérique. Il y avait donc déjà été, même si cela remontait. Et elle voulait bien croire que les choses avaient changé en peu de temps, en serait-ce qu’en matière d’architecture.

-J’ai l’impression que l’humain a toujours eu trop tendance à courir, peu importe l’époque. On essaie d’aller au rythme du monde, et le monde va toujours plus vite que nous, c’est… un réflexe, j’imagine que c’était quelque chose d’assez logique. Elle afficha un sourire. Mais bien sûr, vous n’êtes pas là pour le tourisme, ce n’était… pas très malin, comme question, désolée, répondit-elle avec un léger sourire embarrassé, en baissant les yeux.

Comme bien souvent Perpetua semblait presque sur le point de même s’excuser d’exister : elle n’y pouvait rien, c’était plus fort qu’elle.

-Et la situation en Angleterre, comment est-elle ? l’interrogea-t-elle entre deux gorgées de thé pour faire oublier ce qu’elle estimait être une maladresse de sa part, même s’il était évident qu’Elphias ne lui reprochait rien du tout.

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-O

n n'est jamais trop vieux pour voyager, répondit Perpetua avec un fin sourire.

Ce n'était sans doute pas tout à fait vrai, l'âge apportait tout naturellement son lot de contraintes diverses et variées, il était impossible qu'il en soit autrement, mais quand bien même l'âge pouvait devenir quelque chose d'handicapant au bout d'un moment, elle estimait qu'il n'était jamais trop tard pour découvrir de nouveaux endroits et faire de nouvelles expériences... et il fallait en profiter tant qu'on était en vie, surtout. Au bout du compte, c'était ça qui comptait véritablement, et bien plus que l'âge, vraiment. L'âge, c'était peut-être bête de le dire mais c'était vrai malgré tout, ce n'était jamais qu'un chiffre, rien d'autre, et il n'y avait pas à le voir différemment.

-Et je fréquente Nicolas Flamel régulièrement, rappelez-vous. Croyez bien qu'en comparaison, vous êtes tout sauf vieux, ajouta-t-elle sur une note d'humour (ceci dit réaliste : il est vrai que quand on a pour habitude de côtoyer quelqu'un tel que Flamel, tout le monde, absolument tout le monde vous semble jeune en comparaison - exception faite de Pernelle, cela va sans dire).

Perpetua profita de la situation pur interroger son interlocuteur sur ce qu'était la situation en Angleterre, et elle ne fut malheureusement pas surprise de la réponse que lui donna son interlocuteur. Elle s'y était attendue, c'est le moins que l'on puisse dire. La situation était compliquée partout. Ici, aux Etats-Unis, elle était nécessairement rendue chaotique par les circonstances, mais où que l'on aille, la situation n'était pas moins compliquée, loin, très loin de là.

-L'affaire ne pourra pas être classée rapidement, j'en ai peur... même si c'est ce que nous voudrions tous, soupira Perpetua. Est-ce que le ministère anglais à l'intention de directement intervenir ? D'apporter son soutien au MACUSA ? demanda-t-elle ensuite, de plus plus curieuse. Je commence à penser que si nous n'unissons pas nos forces, et au plus vite, si tous les gouvernements magiques ne mettent pas de l'eau dans leur vin et n'interviennent pas au plus vite, nous courons droit à la catastrophe.

Mais la catastrophe était déjà là, en vérité, à présent, il fallait surtout réussir à faire en sorte de contrôler cette situation de la meilleure manière possible afin de s'assure qu'elle n'échappe pas à tous.

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-L'

essentiel est que vous soyez en harmonie avec vos choix, répondit simplement Perpetua avec un sourire sincère, faute de réellement savoir quoi répondre d'autre aux paroles pleines de sagesse de son interlocuteur, qui lui assurait que l'âge aidant, les voyages et les découvertes n'étaient plus forcément ce à quoi on aspirait.

Le fait d'avoir une vie bien rangée aidait beaucoup, c'est certain, et Perpetua pouvait le comprendre, mais le fait est que, de son côté, elle n'aurait jamais de vie bien rangée, et elle le savait, même si ce n'était pas une pensée très plaisante pour elle, c'était une chose qu'elle devait accepter et contre laquelle elle ne pouvait pas véritablement lutter. Ne lui en déplaise, elle ne serait jamais en mesure de voyager où bon lui semblerait, elle ne connaîtrait jamais une certaine forme de stabilité, ni personnelle, ni professionnelle - elle était obligée, bel et bien, de se faire une raison. Bon d'accord, la comparaison avec Nicolas Flamel, elle, avait été des plus faciles, mais il fallait tout de même reconnaître aussi que vu les circonstances, elle avait quelque chose de particulièrement irrésistible également.

-Je m'attendais à cette réponse, admit l'inventrice avec une légère grimace quand son interlocuteur observa qu'il n'attendait aucune forme de collaboration de la part du ministère de la magie britannique.

Ce n'était définitivement pas une chose heureuse que de l'apprendre et le découvrir, mais elle ne pouvait pas prétendre s'en sentir surprise pour autant, loin de là. Elle connaissait un peu la réputation du ministère, et aussi, Nicolas avait évoqué avec elle ce qu'était la réputation d'Albus Dumbledore outre-Atlantique, et ce n'était pas forcément chose heureuse, malheureusement. Si elle regrettait qu'ils en arrivent à ces extrêmes, il fallait quand même savoir tenir compte de cela.

-Je suppose donc que si tous les organismes les plus officiels doivent décider obstinément de ne pas nous venir en aide, nous allons, tôt ou tard, tous devenir des hors-la-loi.

Son propos s'accompagnait d'un rire nerveux, mais la vérité, c'est qu'elle connaissait les risques et qu'elle était prête à les prendre. Dans tous les cas, elle ne considérait pas avoir grand-chose à perdre de son côté, et elle ne pensait pas que qui que ce soit serait capable de la convaincre d'autre chose.

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erpetua hocha la tête avec une fine esquisse de sourire. Elle non plus, bien sûr, n'avait pas envie de devenir une hors-la-loi, est-ce que qui que ce soit en avait l'envie ? Oui... certains, apparemment. Mais ce n'était pas son cas. Seulement, plus le temps passait, plus elle prenait de risques, plus elle avait le sentiment qu'il était de toute façon trop tard. Ils étaient déjà en train de protéger des hommes considérés comme dangereux pour le Macusa, et ils prenaient des décisions indépendamment du gouvernement... Ce n'était pas franchement un comportement que l'on pourrait qualifier de décent au regard de la loi. Mais aux grands maux les grands remèdes... Perpetua avait accepté le fait qu'ils n'avaient pas forcément le choix. Et puis, aussi... Ils n'étaient plus à cela près, non ?

Elphias avait raison de le souligner. Afin d'atteindre ses objectifs, il fallait parfois accepter d'agir en dehors des clous, c'était comme ça. Quand on croyait en une cause que l'on estimait noble et que l'on avait dans l'intention de la défendre, il fallait savoir se montrer digne de cette cause et la défendre corps et âme. Perpetua savait que ce qu'ils faisaient ici était beaucoup trop important, ils ne pouvaient certainement pas se permettre de faire machine arrière.

-C'est vrai, je ne devrais pas m'inquiéter de ce qui n'a pas encore eu lieu. Elle eut un léger rire nerveux. C'est tout moi, ça, je crée des problèmes où il n'y en a pas, comme si nous n'en avions pas suffisamment à gérer comme cela.

Elle afficha un fin sourire... Elle ne prétendrait pas que ses inquiétudes se seraient envolées d'un coup, ce serait bien mal la connaître, clairement. De son côté, elle savait qu'elle avait tout de même beaucoup de chances, celle d'être parfaitement bien entourée. Oui, elle savait qu'elle devait aussi accepter les choses comme elle était, même si ce n'était clairement pas si simple.

-Je ne suis pas habituée à ce genre de situations, s'excusa-t-elle doucement. J'ai toujours un peu peur de ne pas être à la hauteur. J'ai tendance à trop en faire de peur de ne pas en faire assez...

Et cette contradiction ne faisait pas forcément bon ménage.

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erpetua esquissa un fin sourire en entendant les propos de son interlocuteur. Il avait raison, bien sûr : s'inquiéter était un réflexe ce qu'il y a de plus naturel, mais quand la peur vous paralyse, il devient petit à peu difficile de faire l'impasse sur ce dernier, si bien qu'il lui était impossible de faire quoi que ce soit. Perpetua ne voulait pas que l'angoisse prenne le pas sur l'action, mais elle était une jeune femme nerveuse et anxieuse, qui avait déjà tendance à avoir peur pour pas grand-chose, alors dans des circonstances qui exigeaient naturellement que n'importe qui s'alarme... c'était pire encore.

Quelque part, ça la rassurait d'entendre que cette situation n'était pas aussi paralysante que pour elle-même. Oui, même si son interlocuteur donnait vraiment l'impression que cette situation était gérable, et que c'était rassurant aussi, elle aimait savoir que derrière cette façade assurée... il y avait tout de même de l'inquiétude. En même temps, c'était tout l'avenir des mondes magiques et non magiques qui était en jeu, c'était à prendre trop sérieux. Et avoir peur, c'était aussi admettre que la situation n'était pas gagnée d'avance. C'était admettre que le danger était grand, et que la peur était légitime. Cette situation était particulièrement dangereuse et compliquée... et il fallait l'accepter, bien sûr.

-Faire de notre mieux..., répéta-t-elle avec un léger sourire. Je redoute toujours que mon mieux ne soit pas grand-chose. Elle prit une grande inspiration. Vous avez raison. Je dois arrêter de m'inquiéter, je dois arrêter de paniquer. Je dois arrêter de me concentrer sur mes propres émotions en agissant pour... pour le bien commun.

Elle frissonna. C'était difficile, c'était si... gros. Cela dépassait tout ce qu'elle avait toujours connu. C'était plus que compliqué aux yeux de la jeune femme, c'était plus que compliqué aux yeux de tout le monde. Personne n'était jamais préparé pour la guerre. C'était ainsi. Oui, personne n'était jamais préparé pour le chaos, pour la souffrance, pour toutes ces choses complexes et douloureuses auxquelles il fallait faire face plus exactement. Elle détestait cette situation mais elle ferait ce qui valait le mieux. C'était ce qu'il y a de plus nécessaire.

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