Refuser la confidence, c'est admettre la non-confiance | Darlene & Emmett

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Refuser la confidence, c'est admettre la non-confiance

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Emmett n’était pas certain que ce soit une bonne idée. Mais en réalité, il n’avait pas vraiment eu le loisir d’y réfléchir, ses pas avaient été presque mécaniques. Il avait beaucoup cogité dernièrement, il avait retourné ce que lui avait dit Billie dans tous les sens. Et il avait toujours autant de mal à avaler ce qu’elle lui avait révélé au sujet de son père. Enfin… de son géniteur. Mais il n’était pas certain que ce soit vraiment mieux finalement.

Il n’avait pas parlé de tout ça à sa mère. Ce n’était pas tant parce qu’il l’avait promis à Billie, que parce qu’il ne savait pas du tout comment aborder le sujet avec elle. Pourtant, il savait que la sorcière avait perçu un changement chez lui. Il l’évitait ces derniers temps, et passait le plus clair de son temps dehors, à marcher, ou à rester assis sur un banc. Entre ça, et la discussion qu’il avait eue avec Darlene, il se sentait plus perdu qu’il ne l’avait jamais été. Sa filiation aux fidèles de Grindelwald était totalement passé au second plan, il ne s’en préoccupait plus du tout dernièrement.

Mais toute cette histoire allait finir par le rendre totalement fou. Il avait besoin d’en parler à quelqu’un. Et il n’y avait pas des dizaines de choix pour cela. Seulement, le choix le plus évident, était aussi le plus compliqué. Les choses restaient extrêmement compliquées avec Darlene. Puisque oui, il s’agissait d’elle. Leur dernière conversation s’était terminée sur une note étrange, et Emmett ne savait pas vraiment si elle accepterait de le voir, de lui parler, mais il se devait d’essayer, parce qu’il avait besoin d’elle, même si c’était très égoïste. Mais elle était la seule en qui il avait assez confiance pour lui raconter tout cela.

Quoiqu’il en soit, son corps avait décidé pour lui. Pendant qu’il était en train de tergiversé, il fut surpris de se retrouver devant la porte de l’appartement que partageait Darlene avec Wade. Il resta quelques minutes devant la porte, ses vêtements gouttaient sur le sol, à cause de la pluie battante qu’il y avait dehors. Il ne savait pas si elle était là, si Wade était là, si elle allait lui ouvrir… mais il frappa tout de même à la porte, espérant qu’elle lui ouvre.

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D

epuis ses retrouvailles avec Emmett, Darlene ressassait leur conversation, encore et encore. Comme un film qu'elle se projetterait en bouclze dans son esprit. Ses souvenirs faisaient peut-être mentir son cerveau sur certaines des paroles échangées, surtout à mesure où elle s'imaginait donner au jeune homme d'autres réponses que celles qu'elle lui adressait bel et bien, mais dans tous les cas, elle en gardait un souvenir marquant, et qui ne cessait de la hanter. Parce que leur conversation s'était achevée en demi-teinte, et que le fait de le revoir, surtout, lui avait fait l'effet d'une gifle en lui remémorant très brutalement à quel point elle l'aimait.

Alors même si elle était de nature résignée et rancunière, force lui était d'admettre que, plus d'une fois, elle avait éprouvé cette tentation vive et sans cesse renouvelée d'aller le retrouver pour lui parler, échanger, ou juste avoir l'occasion de le voir, d'entendre le son de sa voix... C'est dingue comme il pouvait lui manquer, c'est fou comme elle était incapable de passer à autre chose. Elle était, purement et simplement, amoureuse de lui, à un point si incontrôlable qu'elle avait l'impression de ne plus rien maîtriser quand il était question de lui.

Wade essayait bien de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle, mais c'était peine perdue, même si Darlene restait campée sur sa résolution de ne pas retourner vers lui, sa volonté faiblissait de jour en jour, et ça ne pouvait pas passer inaperçu. Et quand son colocataire n'était pas là, comme ce soir, pour lui remettre les idées en place, c'était pire encore. Elle n'arrivait tout simplement pas à se focaliser sur quoi que ce soit.

Au moment d'entendre sonner à la porte, elle se surprit à sursauter : elle n'attendait personne, pourtant...

-Wade, c'est toi ? T'as oublié tes clés, je pensais que tu...

Mais elle s'interrompit au moment d'ouvrir grand la porte et de découvrir la silhouette d'Emmet de l'autre côté.

Darlene était partagée. Elle avait envie de sourire et de le prendre dans ses bras, heureuse de le revoir. A la place, elle conserva un visage fermé, les bras croisés sur sa poitrine. Elle devait être intransigeante, elle le savait, et elle devait se tenir à cette résolution.

-Emmett... Qu'est-ce que tu fais là ?

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Emmett n’était pas certain que Darlene soit d’accord pour l’écouter, mais elle était la seule personne à qui il voulait parler. Il avait besoin de partager ça avec quelqu’un, et elle était la seule en qui il avait assez confiance pour ça. Il savait qu’ils n’étaient plus ensemble, et qu’elle n’avait aucune raison de l’écouter, et il ne s’imposerait pas à elle, si jamais elle ne voulait pas. Mais il espérait qu’elle serait réceptive. Il ne se sentait pas capable de garder tout cela pour lui. Vraiment pas.

C’était difficile pour lui d’accepter la vérité, et il se sentait… sale vraiment. Il était le fruit d’un viol, il savait que ça ne faisait pas forcément de lui une mauvaise personne, mais il avait de mauvais gènes. Son père… son géniteur était un des hommes qui avait agressé sa mère, et elle n’était même pas capable de savoir lequel c’était. Ça ne changeait rien, mais cela rajoutait à la dureté de la réalité. Il ne rencontrerait sans doute jamais cet homme, il n’avait pas envie de le connaître, étant donné ce qu’il était capable de faire, mais il avait du mal à comprendre comment sa mère faisait pour ne pas le détester.

-Emmett... Qu'est-ce que tu fais là ?

Il fut coupé dans ses interrogations qui tournaient dans son esprit en continu, quand Darlene ouvrit la porte. Elle parut surprise, puis… pas vraiment heureuse de le voir. Il pouvait le comprendre, mais c’était tout de même assez douloureux de la voir se fermer comme ça. Il était déjà incertain en venant ici, et cela le confortait dans son idée qu’il ferait mieux de tourner les talons, et de ne pas l’ennuyer avec ses problèmes, mais… il avait besoin d’elle, plus que tout.

Il voulait juste pouvoir lui parler, après, si elle voulait ne plus jamais le voir, il s’exécuterait. Même si en réalité, il pensait à elle chaque jour depuis qu’il l’avait revue. Il n’avait jamais cessé de penser à elle bien sûr, mais la revoir, entendre le son de sa voix… cela avait été à la fois si bon et si douloureux. Elle lui manquait vraiment, et il s’en voulait de l’avoir tant fait souffrir. Mais ce n’était pas le sujet aujourd’hui.

« Je suis désolé si je te dérange… mais, est-ce que je peux te parler ? S’il te plaît, c’est… important. »

black pumpkin

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E

st-ce qu'il la dérangeait ? Non, pas exactement, il ne faisait rien de particulier, et au bout du compte, elle avait eu envie de le revoir, qu'il trouve un prétexte, n'importe lequel, pour lui reparler, parce que leurs retrouvailles lui avaient laissé une saveur douce amère. Elle avait été si heureuse et malheureuse en même temps de le revoir. Elle ne savait même pas que de tels sentiments, si contradictoires, pouvaient être possible, mais en présence d'Emmett, elle avait fini par comprendre que ça pouvait effectivement être le cas.

Elle le voyait bien, il n'était pas dans son assiette. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui avait bien pu se passer, mais il était certain qu'il s'était effectivement passé quelque chose. La jeune femme ne savait vraiment pas comment appréhender la situation : elle ne voulait pas passer pour faible, mais d'un autre côté, elle ne voulait pas non plus le laisser sur le carreau s'il allait vraiment mal. En dépit de tout ce qui avait bien pu se passer, elle l'aimait toujours, et surtout, elle était incapable de le voir et de le savoir souffrir, c'était une pensée bien trop douloureuse à ses yeux. Et en même temps, elle tenait à ne pas céder trop facilement non plus. En somme, elle se retrouvait dans l'impasse, et ce n'était pas particulièrement simple à vivre pour elle.

-Entre, fit-elle alors en s'écartant afin que ce dernier puisse passer et pénétrer dans l'appartement.

Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer, mais elle savait en revanche qu'elle ne pouvait pas le laisser sur son palier ou même lui fermer la porte au nez, elle n'aurait définitivement pas la force de faire une chose pareille, c'était clair et net, c'était absolument certain, et c'était une chose qu'elle ne pouvait en aucun cas nier, ou même faire mine de nier.

-Je t'écoute, fit-elle en essayant de se montrer la plus froide possible, surtout parce que, de la sorte, elle essayait, du mieux qu'elle le pouvait, de se protéger elle-même. Elle n'était pas comme ça, elle n'était pas comme ça mais elle se sentait obligée de rester prudente.

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Emmett n’était sûr de rien, à tout moment, elle pouvait lui fermer la porte au nez, lui dire de partir, et qu’elle ne voulait pas le voir. Leur dernière conversation s’était terminée sur une note étrange et elle se montrait tellement… froide… il ne savait pas s’il avait fait le bon choix en venant ici. Il ne mentait pas, il avait vraiment besoin de lui parler, et elle était la seule personne à pouvoir l’écouter. Mais peut-être qu’elle n’avait aucune envie de l’aider. Il ne lui en voudrait pas, si c’était le cas. Si elle le voulait, il tournerait les talons, et il la laisserait tranquille, mais… il espérait tout de même qu’elle accepterait de l’écouter, il en avait besoin.

-Entre.

Un poids s’enleva presque immédiatement, et il lui lança un regard reconnaissant. Il entra donc à l’intérieur de l’appartement qu’il connaissait très bien. Il était toujours un peu mal à l’aise de revenir ici, et il l’était encore plus étant donné ce qu’il allait lui dire. Il n’avait aucune idée de comment elle allait réagir. Lui-même ne savait pas comment réagir, ce qu’il devait faire de cette information. Il ne savait pas s’il était tout de même satisfait de connaître la vérité, ou s’il n’aurait jamais rien voulu savoir, et continuer d’imaginer que son père était peut-être quelqu’un de bien. A présent, le doute n’était plus du tout permis, étant donné que son père était un violeur.

-Je t'écoute.

Elle était toujours aussi froide, mais il ne pouvait décemment pas lui en vouloir. Il s’installa sur le fauteuil, et se demanda comment il pouvait lui raconter son histoire. Il n’avait pas envie de la choquer, mais il n’y avait pas trente-six solutions pour lui dire. Le mieux serait peut-être de tout déballer d’une autre, et d’ensuite, pouvoir répondre à ses questions si elle en avait, mais il ne saurait pas forcément quoi répondre, vu que tout ce qu’il savait, il allait le lui dire.

« J’ai appris… qui était mon père. » Enfin, si on pouvait appeler ça un père. Mais Darlene savait que cela avait toujours été un sujet sensible pour lui, et qu’il avait toujours espéré connaître un jour la vérité. « Trois no-majs ont agressé ma mère un soir, et ce serait l’un d’eux. »

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D

arlene s'attendait à tout entendre au vu de l'état dans lequel elle retrouvait son ex-petit ami, celui-là même pour qui elle cultivait toujours des sentiments particulièrement forts. Mais même en ayant cru s'être attendu à tout, elle ne s'était rien imaginé de ce qu'elle découvrait à présent. Emmett venait de découvrir l'identité de son père. Rien que cela laissait Darlene perplexe. Elle avait cru que s'il ne savait rien de l'identité de cet homme, c'était tout simplement parce qu'Emmett était né d'une aventure sans lendemain... apparemment, les choses étaient beaucoup, beaucoup plus compliquée, et par conséquent beaucoup plus douloureuses que cela évidemment.

-Mon Dieu, Emmett..., commenta Darlene, absolument sonné, quand elle en apprit plus sur les circonstances de la grossesse de sa mère.

Il ne prononçait pas les mots exacts mais ce n'était pas nécessaire pour que la jeune femme comprenne parfaitement de quoi il retournait... sa mère avait été violée, et Emmett était le fruit de ce viol. C'était cruel, c'était horrible... on ne se remettait jamais d'une chose pareille, c'était certain... Oui, c'était absolument affreux, et dans le même temps, cela expliquait de très nombreuses choses au sujet du comportement de la mère d'Emmett, de la manière dont elle traitait son fils, de son instinct de surprotection, de sa haine exacerbée envers les personnes comme elle.

Darlene refaisait toute l'histoire sous un prisme différent, et pour la toute première fois de sa vie, elle éprouvait une sincère douleur, mêlée d'empathie à l'égard de cette femme pour laquelle elle n'avait jusqu'alors eu que de la haine et du mépris. Bien sûr, cela ne justifiait pas tout, et ne pardonnait clairement pas tout non plus, mais cela expliquait néanmoins de très nombreuses choses, et Darlene éprouvait maintenant un élan de réelle tolérance à l'égard de cette femme, et aussi à l'égard de son fils.

-Je suis tellement désolée. Le mot était encore trop faible, mais qu'était-on supposé dire dans ce genre de circonstances ? Rien d'autre ne lui venait à l'esprit. Et parce que les mots ne semblaient pas suffisamment forts, elle s'avança vers lui et abandonna toute réserve afin de le prendre dans ses bras. Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ?

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Emmett se sentait en un sens soulagé de pouvoir en parler à quelqu’un, même si le dire à voix haute était un exercice particulier. Mais de tout garder pour lui, c’était compliqué, et il aurait eu l’impression de finir par devenir fou, même si certains diraient qu’il l’était déjà un peu, ce dont il n’était pas totalement sûr. En tout cas, il était soulagé de pouvoir en parler avec Darlene, même s’il était aussi un peu désolé de mettre ce poids sur elle, le poids de la vérité. Elle aussi, allait devoir vivre avec ça, même si cela ne la concernait pas directement, heureusement. Mais Darlene était, et restait la seule personne à qui il pouvait se confier sans crainte. Il avait réellement besoin d’elle, ce n’était pas du tout un prétexte pour s’approcher d’elle.

-Mon Dieu, Emmett...

Sa première réaction était tout à fait normale, et compréhensive. Toute personne normalement constituée serait surprise, et choquée d’apprendre une telle chose. Emmett lui-même l’avait été, puisque jamais, il n’aurait pu imaginer que ce soit la vérité, et jamais il n’aurait pu deviner que son géniteur soit un no-maj qui était un prédateur sexuel en plus de cela. Cela remettait énormément de choses en compte, bien entendu, et comme il n’en avait pas parlé à sa mère, il se trouvait encore plus perdu, et perturbé.

Il avait cru que cela répondrait à certaines de ses questions, de savoir, mais au contraire, cela n’avait fait qu’en amener des nouvelles. Aurait-il préféré ne pas savoir ? Il n’en savait rien. Il était simplement perdu, embrumé dans une vérité qui dérangeait. Il ne comprenait pas pourquoi sa mère lui donnait autant d’amour, alors que sa simple existence devrait lui rappeler ce qu’elle avait subi. Oui, il comprenait d’où lui venait sa haine des no-majs, mais il y avait beaucoup de points qu’il ne comprenait pas.

-Je suis tellement désolée. Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ?

Emmett fut un peu surpris par l’étreinte de la jeune femme, mais finit par y répondre, songeant à sa question. Il était difficile pour lui de répondre à sa question, parce que tout lui semblait très incertain. Il ne prit pas en compte ses excuses, parce qu’à son sens, elle n’avait pas besoin d’en émettre, quoiqu’il en soit, sa proximité, et ses paroles lui firent tout de même du bien.

« Je ne sais pas trop… je crois que… je me sens surtout perdu. »

black pumpkin

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D

arlene avait abandonné toute réserve en prenant Emmett dans ses bras, et elle n'envisageait pas réellement de regretter ce geste d'affection spontané. Emmett était au plus mal, il venait d'apprendre quelque chose d'horrible et de particulièrement bouleversant. Dans ce moment de doutes et de douleur, c'était vers elle qu'il avait fait le choix de se tourner, la jeune femme voulait être à la hauteur de la confiance qu'il lui adressait, et ne surtout pas la négliger. Il était normal, naturel, même, qu'elle fasse preuve d'une telle douceur et d'une telle considération dans des circonstances à ce point terribles...

Emmett lui confia qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il devait faire à présent, et elle le comprenait très bien également, parce que dans ce genre de circonstances, que pouvait-on dire ou faire ? Il ne pouvait pas réécrire l'histoire, il ne pouvait pas faire en sorte qu'elel soit moins pénible, il devait l'accepter telle qu'elle était, même si c'était tout sauf facile. Il était par conséquent naturel que les choses se passent de cette manière. Emmett avait juste besoin d'une présence, c'était ce que se disait Darlene alors qu'elle se promettait de tenir ce rôle pour lui. Elle ne savait pas si ce serait suffisant, ou même si elle serait en mesure d'apaiser le trouble et la douleur de son ex petit ami... elle ferait de son mieux, voilà ce qu'elle se disait. Et si Emmett devait considérer que ce n'était pas assez, elle ne pourrait certainement pas le lui reprocher, mais du moins aurait-elle fait de son mieux... Et qui sait, il en sortirait peut-être soulagé d'un poids.

-C'est normal..., répondit-elle avec douceur en s'écartant légèrement pour venir glisser avec douceur une main dans ses cheveux. Ces vieux réflexes, remontant au temps où ils étaient ensemble tous les deux, lui reviennent directement, immédiatement. Il fallait s'y attendre. Il va te falloir du temps... Ce qui était normal. Si ça peut t'aider... Tu peux rester ici autant de temps que tu le voudras.

Pas dit que le colocataire de Darlene soit enchanté à cette perspective, mais ça n'avait aucune importance. Pour le moment, Darlene réfléchissait surtout à ce qui était le mieux pour Emmett. C'était ce qui comptait, plus que tout le reste.

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Emmett ne savait pas encore si le fait d’en parler ou pas était bénéfique pour lui, mais le réconfort de Darlene lui faisait du bien, réellement. C’était une chose dont il avait besoin, et qui l’aidait. Ça ne réglait pas tout, loin de là, mais il se sentait un peu moins désemparé. La réalité, c’était qu’Emmett n’avait absolument aucune idée de ce dont il devait faire de l’information qu’il avait concernant son géniteur. Il ne savait pas s’il devait en parler à sa mère, ou faire comme si de rien n’était, mais il n’était pas certain de pouvoir feindre la normalité, pas avec ça, c’était bien trop important.

Mais il ne voulait pas perturber sa mère, et il ne savait pas du tout comment elle réagirait, si elle savait qu’il était au courant de la vérité. C’était une situation dont il ne voyait pas vraiment d’issu. Sans compter le fait qu’il aurait finalement préféré rester dans l’ignorance. Qui voudrait d’un tel cadre familial ? Emmett n’aurait pas pensé avoir du sang de no-maj, parce que sa mère les détestait tellement qu’il ne voyait pas comment elle aurait pu faire un enfant avec l’un d’eux. Cela n’était pas insurmontable pour lui ceci-dit, mais du sang d’agresseur, c’était beaucoup. Est-ce que cela faisait de lui quelqu’un de mauvais, d’avoir un tel géniteur ? On n’était pas responsable des actes de ses parents, mais ils pouvaient tout de même avoir une incidence.

-C'est normal... Il va te falloir du temps... Si ça peut t'aider... Tu peux rester ici autant de temps que tu le voudras.

Encore une fois, le soutien de Darlene était important pour lui. Leur situation était compliquée, mais elle était tout de même là pour lui, et ça comptait beaucoup, parce qu’il avait le sentiment qu’elle était la seule personne à qui il pouvait parler. Ses paroles réconfortantes, sa main dans ses cheveux, tout avait un effet bénéfique sur lui. Il lui avait fait beaucoup de mal, et il se doutait qu’elle lui en voulait toujours, à juste titre, mais le fait qu’elle sache mettre sa rancœur de côté pour être là pour lui ne faisait que lui montrer encore une fois qu’elle était une fille extraordinaire.

« Merci, c’est gentil. C’est vrai que… être avec toi me fait du bien mais, je n’ai pas envie de m’imposer ou d’être un poids pour toi. Surtout que je ne pense pas que ton coloc soit ravi de me voir, et ma mère finira par se demander où je suis passé. »

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[quote="Darlene Williamson"]

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D

arlene ne se sentait pas la force d'être amère ou en colère contre Emmett dans ces circonstances. Non, c'était tout bonnement impossible pour elle. Parce que cette situation était telle que la jeune femme n'était tout simplement pas capable de faire autre chose que compatir terriblement au sort terrible de ce jeune homme qui devait affronter une réalité trop lourde pour lui. Certes, elle ne pouvait pas oublier la douleur qu'elle associait à leur relation - elle avait eu le coeur brisé, et ce coeur ne se réparerait pas si facilement. Elle ne pouvait pas oublier non plus l'amour profond qu'elle ressentait pour lui. Elle ne pouvait pas le laisser seul dans cette situation, elle ne pouvait pas le laisser endurer cette terrible situation. Alors oui, c'était tout naturel pour elle de lui proposer de prendre soin de lui, d'être présente à ses côtés...

-Tu sais, ce poids... je l'ai sur le coeur dans tous les cas, que tu sois présent avec moi ou non n'y change rien.

C'était la vérité. Elle ne le disait pas sur le ton du reproche. Elle le pensait, un point c'est tout. Elle le pensait, et elle avait envie d'être là pour lui plutôt que de s'inquiéter pour lui à distance. Elle n'avait pas envie de se poser plus de questions. Elle ne pouvait vraiment pas le laisser dans cet état. Si elle prenait une telle décision, c'est qu'elle se sentait prête à l'assumer. Et oui, c'était le cas. Elle y était tout à fait prête.

-Je confirme, Wade ne sera pas ravi de te voir ici, mais c'est mon appartement autant que le sien, alors si je veux que tu restes ici, tu restes ici, je saurais le convaincre. Elle marqua une pause. Pour ce qui est de ta mère... Je pense que ça te fera du bien de prendre tes distances avec elle.

Elle l'observa un moment. Elle-même n'était pas tout à fait certaine de ce qu'elle était en train de faire... Mais en même temps, cette situation... était trop complexe pour qu'il existe de vraies bonnes manières d'agir plus particulièrement.

-Ce ne sera que temporaire dans tous les cas. Et ça ne veut pas dire qu'on se remettra ensemble toi et moi, d'accord ?

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Emmett se sentait un peu mieux d’avoir pu en parler à Darlene, c’était certain. Mais la situation était loin d’être réglée pour autant. Emmett ne voyait d’ailleurs aucune solution à son problème, et ne savait aucunement par où il convenait de commencer. Darlene lui proposait de rester ici quelques jours, mais le sorcier n’était pas certain que cela soit une bonne idée. Déjà parce que le passif qu’il avait avec Darlene était conséquent, et que la situation était très loin de s’être assainie, et ensuite parce qu’il craignait que cela crée plus de soucis qu’autre chose, notamment vis-à-vis de sa mère. Alors il avait tout de même quelques réserves en ce qui concernait l’idée que lui proposait Darlene, même si ce n’était pas faux que s’éloigner quelques temps pourrait lui être bénéfique.

-Tu sais, ce poids... je l'ai sur le coeur dans tous les cas, que tu sois présent avec moi ou non n'y change rien.

Emmett ne savait pas bien ce qu’il devait répondre à cela. Il se doutait bien qu’elle ne disait pas cela dans l’espoir de le blesser, ou de le faire culpabiliser, mais ce n’est pas pour autant qu’Emmett réussissait à le prendre avec détachement. Parce qu’il ne voulait pas causer autant de soucis à Darlene, que ce soit voulu ou non, et que tout cela découlait de mauvaises décisions qu’il avait prises.

-Je confirme, Wade ne sera pas ravi de te voir ici, mais c'est mon appartement autant que le sien, alors si je veux que tu restes ici, tu restes ici, je saurais le convaincre. Pour ce qui est de ta mère... Je pense que ça te fera du bien de prendre tes distances avec elle.

Cela ne se présentait pas vraiment sous un bon jour, il fallait bien le remarquer. Il avait le sentiment que cette solution allait agacer tout le monde plutôt que de véritablement aider. Mais, en soit, il est vrai que cela lui ferait sûrement du bien de prendre un peu de recul, parce qu’il avait besoin de réfléchir à toute cette situation avec les idées un peu plus claires, du moins autant que possible.

-Ce ne sera que temporaire dans tous les cas. Et ça ne veut pas dire qu'on se remettra ensemble toi et moi, d'accord ?

Emmett ouvrit un peu plus les yeux, un peu surpris par ce qu’elle venait de dire. Il n’avait pas du tout pensé que cela pouvait avoir cette connotation là, parce qu’il n’était pas à ce point déconnecté de la réalité. Il savait bien que Darlene lui en voulait toujours, que les choses étaient loin d’avoir été mises à plat, et que mine de rien, la situation n’avait pas du tout changé. Alors… il n’avait pas vraiment pensé au fait que cela pourrait vouloir dire qu’ils allaient se remettre ensemble.

« Oui… je sais Darlene. Merci quand même, je ne comptais pas rester longtemps de toute manière. »

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