Le passé refait surface [pv Albus :333]

Messages : 554 Date d'inscription : 26/11/2017 Age du joueur : 35

Le passé refait surface.

Albus afficha un léger sourire quand son frère lui rétorqua la même remarque qu’il lui avait fait précédemment, sur le fait qu’il posait des questions dont il connaissait la réponse. Le professeur de métamorphose devait bien reconnaître qu’il méritait en quelque sorte cette réponse. Il pouvait bien l’accorder à son frère, effectivement, il se doutait quand même quelque peu de la raison qui poussait Aberforth à se lancer dans cette histoire. Albus n’allait pas se le cacher, il aurait aimé que ce dernier reste loin de lui, loin de cette histoire, parce qu’il avait tendance à compliquer un peu les choses. Mais en même temps, il ne pouvait pas l’empêcher de faire les choses comme il le voulait. Ça faisait bien longtemps que Albus avait compris qu’il ne pouvait pas empêcher son cadet d’agir à sa convenance. Il avait cru à une époque pouvoir le « dompter », pouvoir le maitriser, mais ce n’était pas possible. Alors, ils en étaient là.

Il le devait à Ariana. Oui, évidemment qu’il était question d’elle. Ariana ne quittait que très peu les pensées de Aberforth. Ce que Albus ne pouvait pas réellement lui reprocher, la mort de sa sœur l’avait grandement affecté de son côté aussi. Il avait conscience qu’il ne méritait pas le pardon de cette dernière, qu’il n’avait pas été le frère qu’elle aurait mérité qu’il soit. Ils lui devaient ça, tous les deux. Aberforth le mettait dans le même panier, il n’avait pas tort. Albus devait peut-être faire cela pour sa sœur, venger sa mort. Mais la venger de quelle manière ? En arrêtant l’un des participants de ce désastre ? Aberforth et lui ne seraient jamais du même avis, son frère tenait Gellert pour principal responsable de la mort de leur sœur, mais il en était loin d’être le principal. On pourrait affirmer que Aberforth était celui qui avait commencé, celui sans qui tout cela ne serait pas arrivé. Mais ce n’était pas ainsi que Albus pensait non. Non, le professeur se considérait comme seul responsable de la mort de sa sœur, parce qu’il était celui qui l’avait trop longtemps négligé, qui ne l’avait pas aimé à sa juste valeur, qui avait laissé cette situation dégénérer. Celui qui avait cherché le pouvoir et qui avait apporté malheur à sa famille. Ce n’était pas envers Gellert que son frère devait se battre, mais il serait impensable d’essayer de lui changer d’avis. Albus ne connaissait pas homme plus têtu que Aberforth.

« Ça ne la ramènera pas, tu le sais très bien. » Dit-il alors, d’un ton plus sombre.

Ce n’était pas ce que sous-entendait son frère, non. Il devait faire ça parce qu’il avait une sorte de dette envers Ariana, mais Albus considérait que ça ne changerait rien pour autant. Sa sœur ne reviendra pas. Du moins, pas de cette manière. À la connaissance du professeur, il n’y avait qu’une seule façon de la ramener et pour le moment, cette façon était inaccessible, ce qui était sans doute une bonne chose.

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Messages : 567 Date d'inscription : 04/06/2018

Le passé refait surface

L

a réponse d'Albus lui fit grincer des dents. Pas qu'il s'imagine tout de même que son frère aîné l'estime suffisamment idiot pour s'imaginer qu'il soit possible de ramener leur soeur à la vie, mais il n'aimait pas le voir tomber dans des poncifs dont il n'avait que faire. Rien ne ramènerait Ariana, en effet, et c'était une raison supplémentaire de se battre, pour qu'au moins elle ne soit pas morte en vain. La seule chose que la mort d'Ariana avait eu d'impact positif, et Aberforth détestait avoir à le constater, c'était le fait que ce décès brutal ait ramené son frère à la raison, ou en tout cas lui ait rappelé ses responsabilités... encore qu'Aberforth se demandait toujours ce qui se serait passé si Grindelwald n'avait pas pris la fuite si rapidement. De coupables concrets dans la mort d'Ariana, il y en avait trois, et Aberforth avait bien conscience d'en faire partie, vraiment. Il ne se dédouanait pas des événements, bien au contraire, il éprouvait à ce sujet une culpabilité que le temps n'avait jamais ternie.

Mais en attendant, tout ne serait pas arrivé malgré tout sans les manigances d'Albus et de son "meilleur ami" de l'époque... Et ces projets qui avaient coûté la vie à Ariana lui survivaient tant que le mage noir était en vie. Qui plus est, le fait que ce dernier en ait après des obscurials rendait l'affaire d'autant plus personnelle. Le passé n'était pas enterré, et Aberforth ne serait pas capable de tirer un trait définitif dessus tant que Gellert Grindelwald n'aurait pas payé pour ses crimes. Etait-ce si difficile à comprendre ? Aberforth n'en avait pas l'impression. Bien sûr qu'il se sentait concerné par cette situation... tout dans cette dernière lui rappelait ce passé douloureux. Ariana ne reviendrait pas, mais son frère savait malgré tout ce qu'elle aurait voulu, et ce qu'elle aurait voulu, c'est que cet homme ne soit plus capable de nuire à qui que ce soit.

-Oui, je le sais très bien, ce n'est absolument pas la question, répliqua-t-il d'un ton un peu brutal, mais parce qu'il se sentait agacé du fait que son interlocuteur puisse prétendre ne pas comprendre ses motivations alors qu'elles étaient à ses yeux limpides. Ce n'est pas une raison pour laisser d'autres victimes innocentes subir ce qu'elle a subi... ou ce que ce gamin a enduré, ajouta-t-il en référence à Credence. Il ne voyait définitivement pas comment son interlocuteur pourrait ne pas partager les mêmes motivations que lui. Tu vas me reprocher de faire ce qui est juste, maintenant ?

Au fond, qu'est-ce qu'il en avait à faire de ses motivations ? Voilà qu'on l'accablait sous prétexte qu'il choisissait de se battre. Et qu'Albus ne lui fasse pas croire que ce n'était pas son combat, ça l'était complètement.

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Le passé refait surface.

Il était impensable évidemment de se dire qu’ils pourraient ramener leur sœur. Même si au fond, Albus devait bien avouer qu’il ne pouvait pas s’empêcher de nourrir une certaine envie d’y croire quand même, seulement parce qu’il avait vu Gellert avec la baguette puissante, cette relique baguette. Si l’homme l’avait eu, alors cela signifiait que la pierre était quelque part. Oui, mais ça ne voulait pas dire qu’ils pouvaient le faire et dans tous les cas, il était quand même évident aussi que ce n’était pas seulement en aidant ce gamin à New-York qu’ils pourraient faire quelque chose pour leur sœur. De toute façon, il était impossible de l’aider maintenant qu’il avait tout bonnement disparu. Sans que Albus ne puisse se douter qu’il était encore bel et bien en vie.

La question ne se posait donc pas réellement oui, mais forcément Albus se doutait que c’était parce que leur sœur était morte que son frère avait envie d’agir. Il le lui avait dit lui-même après tout, il devait ça à Ariana. Certes, peut-être, mais ça ne changerait pas le passé, rien ne pourra changer ce qui s’était passé et ils ne pourraient pas se racheter une conscience. Cela dit, Albus savait bien que Aberforth ferait les choses comme il l’entendait et ce n’était pas Albus qui allait pouvoir li dire quoi faire. De toute façon, le professeur était d’avis que s’il lui disait de faire quelque chose, eh bien l’homme ferait tout simplement l’inverse.

Sans grande surprise, son frère lui reprocha ses paroles. Albus avait conscience qu’il avait raison, ils ne pouvaient pas forcément laisser quelqu’un subir ce que Ariana avait subis, ou encore ce que Credence Barebone avait subis. Mais en même temps, il n’était quand même pas persuadé que son frère agisse comme il le fallait. Cela dit, l’homme serait du style à penser qu’il n’agissait pas lui-même comme il fallait. Et évidemment, Aberforth ne se retenait pas de lui retourner la situation, affirmer qu’il lui reprochait de faire ce qui était juste. Ce n’était évidemment pas ce qu’il avait dit, mais en même temps il savait bien que quoi qu’il dise ça ne conviendrait pas à Aberforth.

« Évidemment que non. Mais la question de savoir ce qui est juste ou non est quand même particulièrement subjectif. » Ce n’était pas comme ça qu’il allait arranger ce que son frère pensait de lui, mais il n’avait pas l’intention de ne pas dire ce qu’il pensait. « Cela dit, maintenant il n’y a plus d’obscurus. »

Ou pas, ce ne pouvait pas être aussi facile que cela. Et au vu de la situation et du fait que Grindelwald s’intéressait de prêt aux obscurus, forcément, il ne pouvait pas se dire que l’affaire allait s’arrêter si facilement. Si les choses étaient faciles, ça se saurait. Et il n’était pas vraiment question d’obscurus au final pour Aberforth, l’homme avait surtout besoin d’arrêter celui qu’il considérait responsable de la mort de leur sœur. Il l’était en parti bien sûr, mais pas seulement.

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Messages : 567 Date d'inscription : 04/06/2018

Le passé refait surface

N

on, Aberforth n'admettait pas que la justice puisse être affaire de subjectivité. Bien sûr, chacun en avait sa propre conception, mais en soi, il n'existait en définitive qu'une seule justice, qu'on était à même de comprendre et de respecter ou non, et qui était la seule qui en valait la peine. Et peut-être, oui, que ce qu'Aberfoth considérait comme juste ne l'était pas... mais en attendant, comment Albus, lui, pouvait prétendre que son comportement ne serait pas juste. S'il fallait admettre que son frère éprouvait autant de culpabilité que lui-même, alors il devrait comprendre, alors il devrait le soutenir. Le barman ne savait définitivement pas ce que son grand frère recherchait avec lui. Est-ce qu'il tenait à le mettre à l'écart pour le protéger ? Ou pour ne pas l'avoir dans les pattes ? Il n'en savait rien. Mais dans tous les cas, il n'en démordrait pas le moins du monde, hors de question. Le choix d'Aberforth était fait, et Albus le savait suffisamment borné pour ne pas changer d'avis à présent.

-On est sûrs de ça ? répliqua Aberforth.

C'étaient des mots qu'il aurai pu prononcer uniquement pour contredire Albus, mais ce n'était pas le cas le moins du monde. Certes, objectivement, il paraissait qu'il n'y avait plus d'obscurial. Le pauvre Credence Barebone avait été assassiné sur la place publique (en tout cas c'était ce qu'il s'imaginait), et il n'y avait sans doute jamais eu ni il n'y aurait certainement plus jamais d'obscurial aussi puissant que lui. Mais croire que tout allait s'arrêter là, c'était se leurrer. D'autant qu'au-delà de l'obscurus, il y avait Gellert, et au regard de ce qui s'était passé autrefois, il estimait nécessaire de prendre sa part dans le combat qui ferait tomber ce mage noir, parce qu'il avait détruit sa vie, tout simplement. Comment pourrait-il seulement songer de rester à l'écart, alors qu'il avait tant souffert ?

-Il n'y avait plus eu d'obscurial aux Etats-Unis depuis des siècles, et pourtant, Credence s'est manifesté, et Scamander avait un obscurus dans sa valise, récupéré il y a seulement quelques mois. Des obscurials, il y en a encore. Et si Grindelwald en recherche bel et bien, il finira par mettre la main sur l'un d'entre eux.

Si telle était son intention, alors rien ne l'arrêterait, c'était de l'orde de la plus pure évidence. Donc non, ce n'était pas fini, toute cette histoire n'était pas finie. Ils faisaient face à leur passé, c'était aussi simple que cela. Cela n'avait rien d'agréable, c'est certain, mais ils ne pouvaient pas juste prétendre et reprendre le cours de leur vie. Aberforth, en tout cas, ne le pouvait pas, et il ne le pourrait jamais. Sa vie s'était quelque part arrêtée au décès d'Ariana.

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Le passé refait surface.

Il était évident qu’on ne pouvait pas en être certain. Visiblement, il y avait plus d’obscurus dans le monde qu’on ne pouvait le croire. Les États-Unis n’en avaient pas connu pendant de nombreuses années et Credence s’était avéré être l’un des plus puissants, si ce n’était le plus puissant au final, des obscurus possible. Tout pouvait arriver. Il semblait évident que ça allait forcément arriver un jour. Grindelwald cherchait à obtenir la puissance d’un obscurial, il ne reculerait devant rien dans le but de l’obtenir et il avait traversé un océan, il avait trompé tout le monde en entrant au MACUSA, en s’infiltrant dans le but d’obtenir tout cela. Il allait forcer arriver à ses fins un jour ou l’autre. Et il fallait très clairement faire quelque chose pour l’arrêter, si ça pouvait être si facile que cela.

Albus savait bien que ce moment allait forcement arriver à un moment ou à un autre, mais il ne pouvait pas nier qu’il avait envie de le retarder le plus possible. Quoi que puisse penser l’homme sous ses yeux, il ne pouvait pas complètement jouer à l’autruche, même si ça pouvait sembler bien plus facile à faire que d’affronter les événements.

« Cet obscurus dans la valise de Newt… le jeune Credence… » Albus marqua une pause, plantant son regard dans celui de son frère, se doutant qu’il allait clairement l’agacer, mais ce n’était pas sans raison. « Ariana. » Nouvelle pause. « Malgré leur puissance, il est impossible de les sauver. »

Le pensait-il réellement ? Disons que c’était compliqué. Il aimerait être particulièrement optimiste et se dire qu’il était évident de les sauver, de les aider à s’en sortir, mais il ne savait que trop bien que ça n’avait rien de facile. Malgré les efforts qu’ils avaient fait pour Ariana, ils n’auraient peut-être pas été capable de la sauver même sans l’événement qui avait marqué sa disparition. Elle était une bombe à retardement, depuis le début attendant simplement le moment pour exploser le plus fortement possible. Et en même temps, quand Franck avait été mis sur la route de Scamander afin qu’il se rende aux États-Unis, ce n’était pas pour rien, c’état bien parce qu’il y avait une infime chance. Ce que son frère ne pouvait évidemment pas deviner, mais en même temps il n’avait pas l’intention de lui en donner la possibilité.

« Tu devrais rentrer chez toi Aberforth. Tu n’es pas de taille. »

Il allait le détester de l’entendre dire ça, mais il pensait chaque mot qu’il prononçait. Il n’allait sans doute pas le comprendre, mais ce qu’il cherchait c’était de protéger son frère, parce qu’il savait qu’il allait foncer tête baissée inutilement pour sauver des personnes qu’il ne connaissait pas juste en mémoire de leur défunt sœur. Il ne voulait pas le voir dans tout ça, il voulait… eh bien, il souhaitait le maintenir à l’écart pour le protéger. Mais ça ne servait à rien de lui présenter les choses comme ça.

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Messages : 567 Date d'inscription : 04/06/2018

Le passé refait surface

L

es poings d'Aberforth se crispèrent, ses ongles enfoncés dans ses paumes, quand Albus prononça le nom d'Ariana. Bien sûr, ils ne pouvaient pas l'occulter, ils ne pouvaient pas prétendre qu'il n'était pas question d'elle alors que les préoccupations d'Aberforth pour toute cette situation seraient bien moindres s'il n'était question de leur soeur, mais néanmoins, en parler restait toujours aussi douloureux. A l'évocation d'Ariana, il avait l'impression que l'on plaquait un poids contre sa gorge, qu'on l'empêchait de respirer, qu'on lui nouait les entrailles. Oh, comme il avait envie de donner tort à Albus, d'affirmer que non, ni leur soeur, ni Credence n'avaient été condamnés d'avance, mais il ne pouvait le faire sans une certaine mauvaise foi. Il fallait reconnaître, si l'on voulait être un tant soit peu objectif, que les chances de survivre d'Ariana avaient été bien maigres, mais en même temps... Credence avait survécu si longtemps... qui sait combien de temps cela aurait pu durer si Grindelwald, les Aurors et le Macusa ne s'en étaient pas mêlés.

-Je ne vais nulle part, répondit Aberforth, piqué à vif quand son frère affirma qu'il n'était pas de taille face à la situation. Je suis au moins plus compétent que toi dans ce contexte. Au moins, je ne me laisse pas abuser par... le vague souvenir d'un amour de jeunesse.

Bon ben, il avait appelé un chat un chat, mais en même temps, même si Albus ne lui avait jamais fait l'aveu de sa sexualité, il restait évident, peu importe que sa relation avec Grindelwald ait été platonique ou non, que ce que son frère avait ressenti pour Grindelwald, ce qui justifiait encore son comportement au-delà de ces histoires de pacte de sang, qui étaient un vrai problème, bien sûr. Mais aussi un bon prétexte. Alors non, que son frère le veuille ou non, Aberforth resterait. D'accord, il était bien moins puissant ou compétent que son grand-frère, ce n'était pas une nouveauté, et il avait d'ailleurs toujours souffert d'un certain complexe d'infériorité à ce sujet. Mais il n'en était pas moins capable de faire front. Dans une situation aussi chaotique, il ne se voyait pas juste attendre d'avoir quelques échos de la situation outre-Atlantique depuis son bar de Pré-au-Lard, ça ne pouvait pas fonctionner comme ça.

-Tu ne peux pas prétendre qu'il est impossible de les sauver, tu peux juste t'en convaincre pour soulager ta conscience, reprit-il, revenant à ce que son frère avait affirmé plus tôt. Ce n'est pas l'obscurus qui a tué Credence, ce sont les Aurors qui sont intervenus cette nuit-là. Il marqua une pause, lourde de sens. Ce n'est pas l'obscurus qui a tué Ariana. C'est... Il baissa le regard, de nouveau ce sentiment puissant qu'on lui broyait les entrailles. ... nous.

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Le passé refait surface.

Albus ne fut pas spécialement étonné de la réponse de son frère quand ce dernier affirma qu’il restait ici. À choisir, bien sûr, le professeur préfèrerait quand même qu’il rentre chez lui, retourne en Angleterre, et reste en dehors de cette histoire. Ce n’était pas pour l’écarter de tout ça, c’était surtout pour le protéger, mais il était évident que Aberforth ne le comprendrait pas de cette manière. Peu importe comment il lui dirait, il savait que son frère ne le comprendrait pas ainsi. L’homme affirma qu’il était plus compétant que lui dans cette histoire, ce que Albus mettait en doute quand même. Son frère avait de grandes qualités, il était capable de le reconnaître, mais il était beaucoup trop touché personnellement. Comme lui en soit. Albus serra des dents en entendant son frère lui renvoyer une claque métaphorique dans la tête, en mentionnant le souvenir d’un amour de jeunesse. Il n’aimait pas quand son frère en faisait mention, en fait d’ailleurs il ne le faisait jamais. Même s’il savait qu’il savait, ils n’en avaient jamais parlé directement. Et il n’avait aucune envie d’en parler directement, certainement pas avec Aberforth.

Il ne répondit rien cependant, ça ne servait à rien. De toute façon, ce n’était pas comme s’il était possible d’arriver un jour à un accord entre eux. Aberforth avait reprit de toute façon, en affirmant que ce n’était pas l’obscurus qui avait tué Credence, mais les Auror et que ce n’était pas lui non plus qui avait tué leur sœur… mais eux. Albus baissa son regard en entendant les mots de son frère. Il avait raison, Albus savait parfaitement qu’il avait raison. C’était eux qui avaient pris la vie de Ariana. Alors, oui, se dire qu’il était impossible de sauver les obscurus, c’était aussi une façon de taire un peu sa culpabilité en se disant que dans tous les cas, Ariana n’aurait jamais pu survivre beaucoup plus longtemps.

« Tu as raison… » Répondit-il. Il ne prenait pas souvent la peine de dire à son frère qu’il avait raison, mais il savait quand même reconnaître de temps en temps que c’était le cas. Il avait raison sur ce point, c’était bien eux trois qui avaient pris la vie de leur sœur. Cela ne servait à rien de chercher un plus responsable que les autres, ils étaient trois responsables. « Peut-être qu’il est possible de les sauver, mais accepte que cela est à un prix très grand. Le jeune Credence n’a pas attendu l’arrivé des Aurors pour perdre le contrôle, on ne peut pas savoir jusqu’où cela aurait pu aller… » Il marqua une pause, il savait bien que son interlocuteur n’allait pas apprécier ce qu’il allait dire, mais il fallait bien. Ils ne pouvaient pas éviter le sujet de Ariana, même si c’était particulièrement difficile. « De même pour Ariana. Nous n’aurions pas pu la contenir… éternellement. »

Des drames avaient déjà eu lieu, et ils auraient pu en vivre encore après. Même si évidemment, Albus n’affirmait en aucun cas qu’il était préférable que Ariana ne soit plus là, c’était loin d’être ce qu’il pensait. Au contraire, il donnerait tout pour qu’elle soit de nouveau auprès d’eux.

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Le passé refait surface

A

berforth afficha une très fine esquisse de sourire - chose très rare chez lui -, mais qui n'avait rien de très heureuse pour autant, car quand bien même son frère lui donnait raison, Aberforth était à peu près convaincu qu'il n'allait pas se contenter d'approuver son discours (qui ne pouvait être qu'approuvé, au demeurant), mais allait forcément le nuancer et décider d'ajouter un "mais" où il ne devrait qu'être absolument catégorique. Il ne savait pas quelle parade il allait employer cette fois, mais il savait qu'il y en aurait forcément une, et cette seule pensée l'agaçait déjà plus que profondément... Il en fallait peu évidemment. Braqué d'avance, Aberforth n'avait pas spécialement l'intention d'écouter ce qu'il avait à dire. Et peu importe la qualité et l'intelligence de ses arguments (et puisqu'il s'agissait d'Albus, ses arguments seraient forcément intelligents), il ne comptait pas apporter de la réserve et de la nuance à une situation qui n'en méritait pas le moins du monde. C'était trop simple que de se protéger derrière l'idée que tien n'aurait pu être fait.

-Mais il n'aurait peut-être pas été nécessaire de la contenir, peut-être y avait-il une autre manière de faire. Sans étouffer sa magie, mais en la réconciliant avec son obscurus.

Il ne faisait qu'émettre des hypothèses qui se fondaient sur du vide, rien ne garantissait que ce puisse être réellement possible, mais en même temps, c'était au moins chercher une solution. C'est vrai que jusqu'ici, aucun obscurial n'avait jamais pu être sauvé, mais avait-on seulement cherché à sauver aucun de ces obscurials ? Aberforth émettait de sincères doutes à ce sujet, vraiment. Et rien ni personne n'était parvenu à lever ces doutes jusqu'ici. La plupart des obscurials en étaient parce qu'ils grandissaient dans un climat peu propice à accepter leur différence, mais eux auraient pu y changer quelque chose, ils auraient véritablement pu faire une différence. Mais ils s'étaient contenté d'ignorer la possibilité que ce qui faisait son caractère dangereux et exceptionnel pouvait aussi faire d'elle une personne plus forte, plus unique que n'importe qui d'autre.

-Oui, je sais, rien ne garantit que ce soit possible, ajouta-t-il en estimant prendre de l'avance sur les réflexions que son frère allait lui faire, mais rien ne garantit non plus que nous n'y serions pas parvenus. On a tout simplement pas essayé. Et maintenant, c'est trop tard.

Et avec Credence, peut-être auraient-ils pu se rattraper, et ils ne l'avaient pas fait. C'était un constat qu'il ne se permettrait jamais de formuler à voix haute, mais une pensée qu'il gardait tout de même en lui : c'était peut-être le seul point qu'il accorderait à Grindelwald : il pensait lui aussi que cela était possible, même si son intention avait été de faire de Credence une arme de destruction massive.

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