Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude. [pv Seraphina]

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

A

berforth était agacé. Vous me direz, c'était une constante, avec lui, il était plus simple de dénombrer le nombre de fois où il n'avait éprouvé aucune forme de contrariété au cours de son existence que de se hasarder à compter toutes les occasions qui avaient su aiguiser sa frustration. L'échec cuisant que constituait pour lui la soirée du Nouvel An pesait un poids immense sur son âme et sa conscience, et la conversation qu'il avait eue ensuite avec son frère n'avait pas spécialement aidé. Albus avait toujours eu ce don singulièrement agaçant (une fois de plus) de savoir se donner des airs imperturbables et innocents même quand toutes les preuves jouaient contre lui, au point qu'Aberforth était passé de la place de celui qui accuse à celle de l'accusé en un temps record, sans rien avoir vu venir.

Et le pire dans tout ça, c'est qu'en dépit de tout le bon sens qu'il s'efforçait de rassembler (ce qui n'était pas toujours simple dans ces circonstances), Albus parviendrait presque à faire culpabiliser Aberforth de l'avoir dénoncé auprès du MACUSA, alors que c'était de toute évidence la chose logique à faire et que les excuses que lui avait soutenu son frère ne tenait pas la route. Il avait toujours été doué pour tirer n'importe quelle situation à son avantage...

Bref, Aberforth était coincé ici, et il avait l'intuition que ça avait de bonnes chances de durer très longtemps. Bon, rien ne le retenait vraiment à New York, en vérité, puisque de toute manière, l'obscurial était mort, qu'il avait été impuissant à l'aider... mais il ne pouvait pas repartir en Angleterre, comme si de rien n'était, quand il savait qu'Albus et Grindelwald se trouvaient tous deux ici, quand il savait quelles conséquences cela pourrait bien avoir. Ce n'était pas lui, bien sûr, qui changerait la face du monde ou aurait vraiment le pouvoir de modifier le cours des choses. Mais il avait besoin d'être présent, de garder Albus à l'oeil, de... il n'en savait rien, il cherchait encore, à sa manière, une façon de réparer le passé, même si c'était impossible.

Donc, il n'avait pas donné sa démission. Et à la place, il travaillait toujours dans ce bar où il prenait des habitudes un rien mécaniques. Il s'apprêtait à fermer les lieux, les derniers clients étaient partis, quand une silhouette familière franchit le seuil. Il s'agissait de Seraphina Picquery.

-Je plaide coupable, j'ai toujours pas fait mes valises, dit-il en guise de salutation. Mais étonnamment (car de sa part, c'était loin d'être si fréquent), c'était dit sans aucune animosité, même avec un léger sourire au coin des lèvres, petit rappel de leur toute première conversation.

Il pouvait y avoir de nombreux motifs à sa présence, mais dans le fond, Aberforth se disait qu'elle venait peut-être pour combler les zones d'ombre de l'histoire, celles qui pouvaient expliquer le silence d'Albus vis-à-vis de Grindelwald, et son propre rôle là-dedans.

code by Mandy

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Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

La journée avait été à la fois courte et longue. Comme toutes les autres. Longue parce que Seraphina avait eu de nombreuses tâches à effectuer, mais courte parce que les Aurors n’avaient pas eu le temps de trouver Grindelwald. Elle ne leur reprochait pas pourtant. Elle savait comme la tâche était ardue, et dangereuse. Et elle ne souhaitait en aucun cas que les Aurors se jettent dans la gueule du loup, ou prennent des risques inutiles. Ils avaient eu assez de pertes comme ça, il était inutile d’en rajouter. Seraphina espérait chaque jour avoir du nouveau sur le mage noir, ou alors sur quelques-uns de ses fidèles, il était certain qu’il en avait plus d’un. Et c’était malheureux, que des hommes et des femmes, adhèrent à sa folie. Il avait beau savoir tenir une foule en haleine, ce n’était pas pour autant que ce qu’il disait avait du sens. Pour Seraphina, ce n’était pas le cas en tout cas.

Quoiqu’il en soit, elle tentait de garder la tête froide, et elle tentait surtout de rester concentrée sur le reste, et surtout sur les tâches qu’elle devait accomplir en tant que présidente. Et ces temps-ci, elles avaient tendance à être nombreuses. Elle devait tenir son poste, elle savait qu’elle avait déçu ces derniers temps, et elle devait se rattraper. Montrer à la communauté sorcière, qu’elle était toujours digne de confiance, et qu’elle ferait le maximum pour les protéger tous.

Mais pour aujourd’hui, elle avait assez travaillé, de toute manière, elle n’était plus vraiment capable d’être efficace. Elle avait plutôt besoin de se détendre, de prendre un verre et d’essayer de tenter de ressasser sans cesse les dernières semaines. Elle avait d’abord dans l’idée de rentrer chez elle, mais elle se souvînt ensuite qu’Aberforth Dumbledore était barman en ville, et un peu de compagnie de serait pas déplaisant, surtout qu’elle avait presque l’impression qu’il était la seule personne qui avait toujours été honnête avec elle. Et elle avait besoin de cela en ce moment, de parler avec des personnes qui se montraient dignes de confiance.

Il était un peu tard, peut-être que l’établissement serait fermé, mais bon, cela ne coûtait rien d’essayer après tout. Elle voyait en tout cas de la lumière au loin, signe qu’il y avait toujours quelqu’un à l’intérieur, ce n’était peut-être même pas Aberforth mais le patron, ou bien un collègue, elle allait bien voir de toute manière.

-Je plaide coupable, j'ai toujours pas fait mes valises.

Elle fut légèrement surprise, puis un léger sourire vînt ourler ses lèvres. Elle ne s’était pas attendue à une boutade de sa part, mais elle ne disait pas non. C’était toujours mieux que l’homme des cavernes à qui elle avait eu à faire la première fois qu’ils s’étaient vus, c’est sûr.

« Quel dommage. Je peux toujours vous aider à les faire ceci dit. Mais plaisanterie mise à part, vous pouvez rester sur le sol américain aussi longtemps qu’il vous plaira, tant que vous ne causez aucun trouble. Je venais pour boire un verre, mais vous semblez sur le point de fermer, je ne voudrai pas vous donner du travail supplémentaire. Surtout que si vous ne dormez pas assez, vous risquez probablement d’être encore plus bourru qu’à l’accoutumé, et vos clients risqueraient fort de me détester. »

Elle ajouta cela avec un petit sourire au coin des lèvres. Malgré son esprit plutôt déprimé du moment, Seraphina était tout de même capable de quelques plaisanteries, et ce n’était pas plus mal. Il n’empêche qu’elle ne voulait pas lui faire faire des heures supplémentaires, et que s’il voulait fermer, elle n’en prendrait pas ombrage.

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

A

berforth devinait qu'au fond, sa présence ne dérangeait pas tant que cela son interlocutrice en dépit de ce qu'elle lui disait. Il y aurait sans doute eu de quoi, pourtant. Aberforth n'avait aucun mal à comprendre qu'elle le préfère de l'autre côté de l'océan, parti en même temps que tous les Brittaniques qui avaient envahi son pays en même temps. Et puis, il avait beau avoir dénoncé son frère et prévenu la présidente de la présence de Grindelwald (très tardivement, il est vrai), il n'en restait pas moins à Dumbledore, et le fait qu'il ne soit pas encore parti pouvait sans doute être perçu d'un mauvais oeil.

Sans doute avait-elle apprécié sa sincérité, ou estimait-elle bel et bien qu'il n'avait aucune intention d'interférer dans ses affaires... ce qui était vrai. Dans tous les cas, ça lui convenait parfaitement. Il préférait largement une conversation relativement cordiale (dans la mesure où il en était capable) qu'un interrogatoire en bonne et due forme. Il avait dit ce qu'il avait à dire... Il n'avait juste... pas fait ce qu'il avait à faire. Donc oui, tant mieux s'il pouvait demeurer sur le sol américain tant qu'il le voudrait. Et selon toute vraisemblance, il ne causerait aucun trouble... ou en tout cas pas au MACUSA ou à la présidente, ce n'était pas eux qu'elle avait dans le collimateur.

Aberforth émit une sorte de grognement (histoire de ne pas spécialement détromper l'adjectif avec lequel son interlocutrice l'avait qualifié... mais en même temps il n'en aurait pas vu l'intérêt) quand la présidente suggéra que son humeur entachée déplairait à ses clients. De toute évidence, aucun des clients de ce bouge n'envisagerait d'y venir pour l'ambiance ou pour se taper la discute avec lui, dans tous les cas... encore que son interlocutrice semblait faire exception, pour le coup. Et ça ne le dérangeait pas particulièrement. Pas plus que ses remarques. En même temps, il avait beau avoir de nombreux défauts, il n'était pas susceptible du tout. Pour cela, il faudrait de toute évidence qu'il fasse plus de cas de l'opinion des autres.

-Je vais fermer, dit-il en guise de confirmation. Ce qui veut dire que je vais me servir un verre avant d'y aller. Pour illustrer ses propos, et sans consulter son interlocutrice, il sortit deux verres et les remplit d'un liquide ambré. Vous pouvez m'accompagner si ça vous chante, ajouta-t-il en faisant glisser son verre en direction de la présidente. Vous en avez bien besoin, je me trompe ?

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Si à leur rencontre « officielle », Seraphina s’était montrée quelque peu réfractaire à l’idée qu’Aberforth séjourne trop longtemps sur le sol américain. Mais aujourd’hui, elle n’y voyait plus aucun inconvénient. Elle se fourvoyait peut-être, mais elle ne pensait pas. Elle avait toujours eu un bon instinct, et il lui disait sur le compte du sorcier qu’il ne serait pas un ennemi. Il s’était montré honnête avec elle, le plus honnête parmi tous les britanniques qu’elle avait rencontrés dernièrement. Il l’avait même été plus que Theseus, et pourtant elle lui avait assigné le poste de Graves. En tous les cas, Aberforth était le bienvenu ici, autant qu’il le désirait.

Du moins tant qu’il ne causait pas de grabuge, mais elle en doutait. Il ne semblait pas très virulent. Enfin, quoiqu’il en soit, Seraphina avait besoin d’un remontant, de se vider un peu la tête. Et peut-être un peu de parler à quelqu’un d’extérieur au MACUSA. Seulement, Seraphina ne parlait pas facilement aux gens autour d’elle, et elle accordait aussi difficilement sa confiance. L’avantage avec Aberforth, c’était que sa capacité à ne pas vraiment se soucier de ce qu’il se passait autour de lui si cela ne le concernait pas directement, permettait d’éviter tout jugement, et c’était peut-être ce qu’elle cherchait aussi, inconsciemment. Même si pour cela, il faudrait déjà qu’il ne lui ferme pas la porte au nez.

Elle sourit très légèrement quand l’homme en face d’elle grogna. Cela ne la surprenait pas de lui, même si elle le connaissait peu, elle pensait avoir cerné dans les grandes lignes le genre d’homme qu’il était. Un peu bougon, peu sociable, mais pas méchant. Cela lui convenait à dire vrai, et sûrement fallait-il de tout pour faire un monde. Même si le monde se porterait bien mieux sans mages noirs. Mais autant ne pas penser à tout cela pour le moment, elle avait surtout besoin de se vider l’esprit, et de ses changer les idées. Sinon elle avait bien l’impression qu’elle allait craquer, et devenir complètement folle, ce qui n’était pas du tout ce qu’elle voulait. Elle avait beau vouloir donner tout son maximum, le corps humain restait limité au bout d’un moment.

-Je vais fermer. Ce qui veut dire que je vais me servir un verre avant d'y aller. Vous pouvez m'accompagner si ça vous chante. Vous en avez bien besoin, je me trompe ?

Elle hocha la tête. Elle était bienheureuse qu’il ne lui demande pas de partir. Il aurait pu vouloir être tranquille après cette journée de travail, elle aurait compris, naturellement. Surtout qu’elle venait tard, mais elle avait perdu la notion du temps, et ne comptait plus ses heures passées au MACUSA. Elle attrapa doucement le verre qu’il glissa vers elle.

« Vous êtes très clairvoyant, Mr. Dumbledore. » Elle but une gorgée avant de soupirer. « Vous me pensez incompétente ? »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

C

lairvoyant, ce n'était pas exactement l'adjectif que le jeune homme aurait employé pour parler de lui-même, mais ça lui convenait assez. Et à dire vrai, il ne pensait pas que ce soit faux. La clairvoyance était une qualité que l'on attribuait à son frère, mais l'homme n'était pas convaincu qu'il le mérite. Aberforth voyait les choses, lui aussi, il les voyait et telles qu'elles étaient, sans y incorporer un filtre quelconque dans le seul but d'arranger ses intérêts. Mais inutile de penser à Albus maintenant. C'était assez qu'on lui parle de son aîné constamment, il n'était absolument pas utile qu'il mette le sujet sur le tapis de lui-même. En l'occurrence, il ne pensait pas que c'était réellement à lui de parler quoi qu'il en soit. De toute évidence, son interlocutrice en avait gros sur le coeur, ce qui était sans doute normal au regard des circonstances. Et elle le lui confirma en lui posant une question à laquelle, à vrai dire, il ne s'était absolument pas attendu, loin de là.

L'homme l'observa un instant sans rien dire, reposant son verre sur le comptoir avec prudence. Le barman comprenait les doutes qui avaient pu s'insinuer dans l'esprit de la présidente. La situation était critique, les conséquences avaient été désastreuses, et quand de telles catastrophes se produisent, les premier que l'on en venait à blamer étaient les membres du gouvernement. Et en l'occurrence, à la tête de ce gouvernement, il y avait Seraphina Picquery. Pourtant, s'il y avait bien un mot qu'Aberforth n'emploierait jamais concernant la présidente, c'était le terme d'incompétente. Au contraire, il estimait qu'en des circonstances à ce point critique, c'était une chance que le MACUSA ait à sa tête une femme de poigne telle que Seraphina. Même si elle n'en donnait peut-être pas l'apparence en cet instant, attablée dans ce bouge, en proie au doute, vulnérable. Au fond, elle avait peut-être trouvé le meilleur interlocuteur possible, justement, pour afficher ce que certains auraient la stupidité de qualifier de faiblesse alors qu'il s'agissait simplement d'humanité.

-L'idée ne m'a même jamais effleuré, répondit-il alors. Ecoutez. Oui, vous êtes dans une situation merdique, mais vous auriez rien pu faire de plus ou de mieux que ce que vous avez fait. Gellert Grindelwald est capable de tromper n'importe qui, c'est son rayon. Et que je sache, y a plus eu une seule attaque depuis le Nouvel An, non ?

Même s'il avait fallu pour cela tuer l'obscurial, ce qu'Aberforth aurait largement voulu être capable d'éviter.

-Personne s'en serait sorti mieux dans les mêmes circonstances. Moins bien, par contre...

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La discussion était toujours simple avec Aberforth, et c’était quelque chose qu’elle appréciait. Elle sentait honnêtement qu’il était sincère, ou du moins, qu’il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait. Et c’était peut-être ce dont elle avait besoin, qu’on soit franc avec elle. Parce que ces temps-ci, elle avait l’impression de s’être faite bernée par tout le monde, même si au final, ce n’était que par Grindelwald, c’était déjà beaucoup trop. Elle s’en voulait de ne pas avoir su déceler des petits détails qui auraient pu lui permettre de se demander si elle avait vraiment eu à faire à Percival Graves. Et elle s’en voulait pour lui évidemment, elle était certaine qu’il était mort à cette heure, et si cette pensée lui faisait mal, celle qu’elle aurait peut-être pu se rendre compte des choses plus tôt était encore plus douloureuse. Mais bon, elle ne pouvait pas changer le passé, elle le savait, mais elle pouvait peut-être encore changer l’avenir. Le rendre plus sûr et plus beau, c’est ce qu’elle voulait. Mais elle ne savait plus si elle en avait les capacités et la possibilité.

Seraphina n’attendait pas d’Aberforth qu’il la brosse dans le sens du poil, elle voulait juste connaître son opinion. C’est vrai que son frère était mêlé à toute cette affaire, mais il restait tout de même assez impartial sur les choses, étant donné qu’il n’était pas américain. Il pouvait donc lui dire ce qu’il pensait, sans craindre de représailles, et en pouvant prendre assez de recul pour le faire. S’il jugeait qu’elle était incompétente, elle apprécierait qu’il le lui dise. Peut-être qu’elle n’était plus faite pour ce poste. Ce n’était pas dans ses habitudes de douter d’elle, elle avait toujours su qu’elle occupait le poste qu’il fallait, et qu’elle avait les épaules pour diriger le monde magique américain, mais là… la situation lui paraissait catastrophique, et de son point de vue, elle avait sa part de responsabilité là-dedans. Des hommes, et des femmes étaient morts, alors qu’ils étaient sous ses ordres, si ce n’était pas de sa faute, elle aurait peut-être pu y faire quelque chose.

-L'idée ne m'a même jamais effleuré. Ecoutez. Oui, vous êtes dans une situation merdique, mais vous auriez rien pu faire de plus ou de mieux que ce que vous avez fait. Gellert Grindelwald est capable de tromper n'importe qui, c'est son rayon. Et que je sache, y a plus eu une seule attaque depuis le Nouvel An, non ? Personne s'en serait sorti mieux dans les mêmes circonstances. Moins bien, par contre...

La présidente était assez surprise de son analyse. Elle aurait plutôt pensé qu’il l’aurait chambrée. Elle réfléchit quelques instants à ses paroles. Il avait raison, elle le savait, mais une part d’elle s’obstinait à penser qu’elle n’avait peut-être pas agis au mieux. Avec le temps, cela passera peut-être. Elle finit son verre avant de sourire légèrement en direction d’Aberforth.

« Je ne m’attendais pas à cela de vous, mais merci. Je suis un peu… perdue ces derniers temps. Je ne sais plus qui je dois croire, à qui je peux faire confiance… enfin, vous je vous ai mis dans la catégorie des personnes en qui je peux faire confiance. C’est peut-être une erreur de ma part, mais je sens que vous êtes quelqu’un de bien, et que vous n’avez aucune raison de me vouloir du mal, ou aux sorciers américains. Vous relevez mon opinion sur les sorciers anglais. »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

A

berforth ne savait pas quelle idée exactement la présidente s'était faite de sa personne, mais apparemment, son comportement la surprenait. Quelque part, il pouvait comprendre effectivement. C'est sûr qu'il n'était pas du genre à distribuer des compliments à tour de bras, il n'allait pas dire le contraire... Mais quand il se retrouvait face à une personne qu'il estimait et qui semblait avoir perdu foi dans son oeuvre et dans ses valeurs, il estimait que ça ne lui coûtait rien d'intervenir. Aberforth était quelqu'un de franc. Ce qu'il affirmait, il le pensait. La situation était dramatique, et tout le monde plaindrait toujours en premier lieu les personnes en haut de l'échelle, et beaucoup également feraient sans doute à Mrs Picquery le reproche de ne pas avoir remarqué que son bras droit n'était plus qui il prétendait être... Ceci dit, Aberforth ne pouvait certainement pas se ranger à une opinion aussi catégorique. Il connaissait bien Grindelwald, mieux qu'il ne l'aurait voulu, d'ailleurs. Certes, pour sa part, il ne s'était jamais laissé prendre à son jeu, mais il faut dire que ce n'était pas avec lui que le mage noir avait cherché à jouer.

Que l'on soit l'un de ses adeptes ou son ennemi le plus vindicatif, l'on devait forcément reconnaître une chose à Gellert Grindelwald : il était extrêmement doué... Ce qui ne voulait pas dire qu'il était invincible, loin de là... cela signifiait seulement que son plan avait été sans faille jusqu'à un certain point, et il ne servait à rien à l'heure actuelle de se repaître de "et si" et de se demander ce qui se serait passé si le pire avait pu être évité (pensait-il alors que lui-même avait la fâcheuse tendance à vivre dans le passé, mais passons). Ce qui était fait était fait, maintenant, il fallait non pas réparer l'irréparable mais arrêter celui qui pouvait bel et bien l'être. C'était ce qu'il voulait que son interlocutrice se mette en tête. Ceci dit, elle était humaine, ça ne faisait jamais de mal de craquer un peu avant de repartir de plus belle.

-C'est bien la première fois que j'entends un truc pareil, répondit Aberforth dans un haussement d'épaules quand Mrs Picquery affirma qu'il relevait l'opinion peu élevée qu'elle avait pour l'heure des sorciers britanniques.

Il pouvait le comprendre. Avec tous ces Anglais qui avaient fait leur entrée en fanfarre sur son territoire en foutant un bordel sans nom, il y avait de quoi devenir anglophobe avant d'avoir eu le temps de dire "Quidditch". Malgré tout, Aberforth appréciait le compliment, et il considérait au passage - et sans vouloir se lancer des fleurs - que la confiance de la présidente était à cent pour cent méritée. Parce que oui, Aberforth était entièrement du côté du MACUSA, plus qu'il ne l'avait sans doute jamais été du ministère brittanique, d'ailleurs.

-Vous pouvez me faire confiance. C'est facile à dire, je sais, mais c'est le cas. Il marqua une pause. Je suis venu en Amérique pour une raison, et on peut dire que j'ai bien foiré mon coup. Mais j'ai de vieux comptes à régler avec Grindelwald, alors croyez bien que personne ne sera plus ravi que moi de vous aider à mettre la main dessus.

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Seraphina pouvait peut-être donner l’air de jouer la victime, ou de rechercher les compliments, mais ce n’était pas le cas. Elle cherchait juste… un peu de franchise. Elle ne connaissait presque pas Aberforth mais elle avait le sentiment qu’il était quelqu’un d’honnête, et qu’il ne s’amusait pas à faire des ronds de jambe. Elle l’avait bien remarqué lors de leur première entrevue, quand elle était venue dans ce même bar afin de lui poser des questions sur la raison de sa présence ici. Seraphina était tout de même un peu… déboussolée par la situation. Elle tentait d’être forte, de garder la tête hors de l’eau, et de ne rien montrer de ses doutes, de ses craintes, mais ce n’était pas toujours facile. Et aussi forte émotionnellement pouvait-elle être, elle avait aussi besoin de relâcher la pression. Et cela ne la dérangeait pas de le faire en présence d’Aberforth, parce qu’il lui donnait le sentiment qu’il ne la jugeait pas, et c’était reposant. Tout comme ses paroles l’étaient. Elle se sentait un peu mieux, un peu plus motivée, de savoir qu’il y avait des gens qui ne la pensaient pas incapables. Il n’était pas le seul, elle le savait, mais l’entendre franchement, cela mettait toujours du baume au cœur.

Même si ce n’était pas ce qu’elle était venue spécialement chercher. Elle avait voulu… de la compagnie, faire une pause dans toute cette agitation, reprendre son souffle. Sa place n’était pas évidente, mais ce n’était pas pour autant qu’elle comptait abandonner. Elle ne lâcherait rien, elle comptait bien assumer son rôle de présidente, et elle mènerait à bien cette lutte contre Grindelwald. Elle se sentait coupable, évidemment, de ne pas l’avoir démasqué, même en sachant qu’il était très doué, mais ce n’est pas pour autant qu’elle comptait se morfondre, loin de là. Elle allait se battre, tout comme les Aurors, qui étaient pour la grande majorité, bien décidés à venger leurs frères tombés au combat, de la main du mage noir. Ils ne seront pas morts pour rien, elle se l’était promis, et elle tiendrait parole.

-C'est bien la première fois que j'entends un truc pareil.

Elle sourit légèrement, voulant bien le croire. Aberforth n’était pas forcément l’homme le plus souriant et extraverti qu’elle avait rencontré, alors il était probable qu’il ne soit pas forcément apprécié par beaucoup. Mais de tous les anglais qui étaient arrivés pratiquement en même temps sur le sol américain, il était un des seuls qui ne lui avait jamais menti. Qui avait toujours joué franc jeu avec elle. C’était un fait. Et une des choses que Seraphina appréciait le plus chez une personne, c’était l’honnêteté. Alors c’est pour cette raison, que la présidente pensait qu’Aberforth valait vraiment le coup d’être pris au sérieux, et qu’elle avait ses raisons pour lui accorder sa confiance, ce qu’elle faisait.

-Vous pouvez me faire confiance. C'est facile à dire, je sais, mais c'est le cas. Je suis venu en Amérique pour une raison, et on peut dire que j'ai bien foiré mon coup. Mais j'ai de vieux comptes à régler avec Grindelwald, alors croyez bien que personne ne sera plus ravi que moi de vous aider à mettre la main dessus.

Seraphina observa le fond de son verre vide, pensive. Le MACUSA avait pris un gros coup, et ils étaient quelque peu affaiblis, mais ce n’était pas pour autant que tout est perdu, loin de là. Elle avait confiance en ses hommes, elle savait qu’ils cherchaient à régler cette histoire, et qu’ils seraient prêts à tout. Et qu’elle avait de la chance de pouvoir compter de tels éléments dans ses rangs. Et savoir que d’autres, en dehors des Aurors, voulaient aider dans cette affaire, c’était tout aussi réconfortant. Elle leva les yeux vers le sorcier et lui adressa un sourire.

« Je vous fais confiance. Je ne serai pas ici, si ce n’était pas le cas. »

black pumpkin

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L'

air de rien, ce n'était pas déplaisant d'entendre son interlocutrice lui affirmer qu'elle lui faisait confiance. Ce n'était pas souvent qu'on lui adressait sa confiance, on avait bien plus souvent, à tort, tendance à se tourner plutôt vers son frère. Combien en avait-il vus, totalement aveugles, se fier totalement à lui sans la moindre idée de qui il avait pu être ou ce qu'il avait pu faire. Enfin, peu importe, c'était de lui et de la confiance que la présidente lui accordait qu'il était question, et si Aberforth estimait en effet que Seraphina avait d'excellentes raisons de ne pas se défier de lui, il était appréciable qu'elle ne le fasse effectivement pas. Surtout dans des circonstances qui auraient tendance à rendre n'importe qui paranoïaque.

Mais en effet, ça allait sans doute de soi vu les circonstances. La présidente n'aurait pas perdu son temps ici si elle ne lui faisait pas confiance. A moins peut-être de chercher à le cuisiner dans l'espoir d'obtenir il ne savait quelle information. Mais vu la teneur de leur conversation, il était assez évident qu'il n'était question de rien de tel. Seraphina Picquery était humaine, après tout, et après ce qu'elle venait de se manger dans la tronche, elle avait juste voulu... de la compagnie. Et l'air de rien, même si Aberforth était un solitaire dans l'âme, cette même compagnie ne lui faisait pas de mal non plus. C'est que tous ces récents événements avaient le don de lui faire ressasser de vieux et déplaisants souvenirs, et clairement, il se le serait bien épargné. Encore que c'était sûrement inévitable. Et tant que Grindelwald serait en liberté, ça le resterait, par la force des choses.

-J'ai confiance en vous aussi, affirma-t-il simplement. Et croyez bien que c'est pas le genre de choses que je dis souvent.

C'était le cas. Seraphina devrait peut-être s'attendre à une pluie de reproches dans les temps à venir. Mais aucun d'eux n'émanerait jamais de lui.

-Qu'est-ce que vous comptez faire, maintenant ?

Elle avait tous les droits de ne pas répondre à cette question, ne serait-ce que parce qu'elle n'avait pas forcément envie d'aborder le sujet plus longuement, ou simplement parce qu'elle préférait que la réponse à cette question demeure confidentielle. Malgré tout, il s'autorisait à la questionner malgré tout.

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Cette conversation faisait du bien à Seraphina. Mine de rien, trouver quelqu’un qui était de son côté, c’était toujours agréable. Elle savait qu’elle en avait beaucoup au sein du MACUSA, évidemment, mais Aberforth était quelqu’un de totalement extérieur à tout cela, alors c’était appréciable. Bon, maintenant il se retrouvait plus ou moins mêlé à la situation, étant donné le statut d’Albus, mais vu comme s’entendaient les deux frères, ce n’était pas non plus acté. Aberforth n’avait jamais tenté de la convaincre de l’innocence d’Albus, c’était même lui qui l’avait dénoncé, et pour une fois qu’elle n’avait pas la famille qui venait pleurer l’innocence des leurs, elle n’allait pas s’en plaindre. Newt n’était pas exempt de tout soupçon, loin de là, il était également suspect dans l’affaire, mais Theseus savait être professionnel et elle appréciait également cet aspect-là.

Evidemment, cette discussion ne règlerait en aucun cas tous les problèmes auxquels Seraphina faisait face, mais cela avait au moins le mérite de lui mettre un peu de baume au cœur et de la rebooster un peu. Elle n’était pas venue ici pour qu’on la caresse dans le sens du poil et qu’on lui dise qu’elle y arriverait, mais elle appréciait tout de même d’entendre ce genre de choses, et elle ferait ce qu’il faudrait pour y arriver dans tous les cas. Oui, Grindelwald était très puissant, et il avait réussi à berner tout le monde. Mais il restait un homme, et il pouvait commettre des erreurs. Seraphina estimait qu’il était à leur portée de réussir à le coincer, et elle comptait bien le prouver à tout le monde. C’était son but et sa mission. Et elle n’était pas tout seule, c’était le plus important.

-J'ai confiance en vous aussi. Et croyez bien que c'est pas le genre de choses que je dis souvent.

Oh, elle le croyait volontiers. Et il n’avait même pas besoin de le signaler. Elle ne connaissait pas bien Aberforth, mais elle pensait avoir cerner tout de même quelques traits de sa personnalité, et il est clair qu’il était quelqu’un de méfiant et sceptique. En tout cas, elle se voyait vraiment flattée et touchée de savoir qu’il avait confiance en elle. Cela ne la laissait pas de marbre.

-Qu'est-ce que vous comptez faire, maintenant ?

Ce qu’elle allait faire… c’était une bonne question. Déjà, remettre de l’ordre dans ses idées, ce serait un bon début. Ensuite, il allait falloir qu’elle remettre de l’ordre d’une manière générale. Tout lui semblait bancal ces derniers temps, ce qui n’était pas très étonnant, autant le dire tout de suite. Mais bon, il fallait tout de même redresser la barre, c’était une nécessité.

« Cela dépend si vous parlez de là tout de suite, ou du contexte politique actuel. Maintenant, je vais probablement reprendre un verre. Et puis dans un second temps, en ce qui concerne mes fonctions, je vais d’abord m’atteler à faire un nettoyage interne au sein du MACUSA, débusquer de potentielles taupes, ou des sorciers et sorcières qui se seraient laisser corrompre par le faux Graves. Puis j’arrêterai Grindewald et toute sa clique de dégénérés. » Elle leva la tête et planta son regard dans celui de son interlocuteur. « Et vous monsieur Dumbledore, que compter vous faire maintenant ? »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

st-ce qu’il parlait de ce qu’elle comptait faire dans l’instant ou du contexte politique actuel ? Honnêtement, un peu des deux. Il ne pouvait pas nier que les perspectives de Seraphina en tant que présidente avaient le don de l’intriguer grandement, mais il s’intéressait également à elle en tant que personne, surtout parce qu’il la voyait perdue, désoeuvrée, et si elle voulait aboutir à quoi que ce soit, ce qu’elle comptait faire là tout de suite pouvait bien avoir tout autant d’importance que ce qu’elle aurait l’intention de faire plus tard au nom de son gouvernement. Toutefois, il lui laissait le soin de répondre de la manière qui lui conviendrait le mieux. Elle ne liui devait aucune réponse en soin, alors il ne se permettrait certainement pas d’orienter trop précisément et avec trop d’insistance le dialogue non plus.

Maintenant, elle allait certainement reprendre un verre. Ce n’était pas ce qui allait forcément influencer l’état politique du pays, mais à l’heure actuelle, ce serait tout de même bon pour ce qu’elle avait, alors il ne comptait clairement pas lui refuser cela. Pour preuve, d’ailleurs, il ne tarda pas à lui servir un nouveau verre. Elle avait besoin de décompresser. Peu importe l’urgence de la situation, elle pouvait tout de même attendre. Aucun choix important et significatif ne saurait être fait cette nuit, et Seraphina était bien placée pour le savoir.

Pour la suite, elle comptait procéder à un ménage au sein du MACUSA, Aberforth approuva d’un signe de tête. Il aurait sans doute fait la même chose de son côté après l’exemple de Graves/Grindelwald. Ce qui ne signifiait pas qu’il était un exemple à suivre, mais dans tous les cas, il ne saurait qu’approuver ce choix. Pour le reste, c’était évident, arrêter Grindelwald et ses fidèles. Au fond, ça tombait sous le sens. Même si c’était simple à dire, bien plus difficile à mettre en œuvre. Il voulait croire, néanmoins, qu’elle en était capable.

Quant à lui ? La question se posait, en effet. Il était venu ici pour deux raisons : retrouver l’obscurial et garder un œil sur son frère. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il ait fait du bon boulot. Maintenant, Albus était sous surveillance dans tous les cas, il pourrait sans doute s’en aller. Mais cette histoire le touchait de beaucoup trop près, à la vérité. Il ne pouvait tout simplement pas se résigner à rebrousser chemin comme si son travail était achevé.

-Honnêtement, j’en sais trop rien. Je pourrais sans doute rentrer chez moi. Mais tant que mon frère est ici et Grindelwald en liberté, je préfère rester. Aider si je peux.

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Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Ce n’était pas vraiment dans les habitudes de la présidente d’avoir de tels moments de faiblesse. Mais il fallait bien reconnaître que la situation était particulièrement compliquée, et difficile. Que ce soit pour elle, ou pour la communauté sorcière américaine d’une manière ou d’une autre. Mais elle avait trouvé un réconfort inattendu auprès d’Aberforth. Elle ne s’y serait pas vraiment attendue, et elle n’était pas venue ici pour entendre les mots qu’il lui disait, mais ils lui faisaient du bien. Elle voulait juste prendre un verre, ce qu’elle ne faisait jamais, et décompresser un peu. Même si elle devait rester sur le qui-vive et travailler d’arrache-pied. Elle avait eu besoin d’une coupure, et honnêtement, elle ne regrettait pas de l’avoir prise. Elle retournerait bien vite à sa réalité, mais les choses étaient bien comme ça pour le moment, elle se sentait mieux, et en confiance auprès de lui.

Elle espérait ne pas trop l’importuner, ou lui tenir la jambe. Il avait probablement envie de rentrer chez lui, mais elle comptait sur lui, et sur sa franchise pour lui dire clairement si jamais il avait envie de rentrer, et donc qu’elle s’en aille. Elle n’avait pas envie d’ennuyer qui que ce soit. Mais bon, il n’avait pas non plus l’air d’être vraiment ennuyé. Il lui resservit un verre et elle le remercia d’un signe de tête. Elle n’avait pas l’habitude de boire, en fait, elle ne buvait même jamais. Elle ne savait pas si elle tenait l’alcool ou non, mais son but n’était pas du tout de se souler, juste de décompresser un peu.

Enfin, dans tous les cas, elle avait toujours les idées claires, du moins, autant que possible, c’est donc que les choses étaient encore relativement sous contrôle. Il fallait bien que quelque chose le soit, en même temps. Seraphina espérait que la situation le serait rapidement, même si cela était bien plus facile à dire qu’à faire, mais il fallait bien un peu d’espoir et de la détermination, sinon, autant tout arrêter tout de suite et laisser Grindelwald faire ce qu’il voulait. Ce qu’elle n’accepterait jamais.

Quoiqu’il en soit, Seraphina était motivée. Et déterminée. Cela n’assurerait pas leur victoire, mais elle espérait que ça fera avancer les choses. Ou du moins aidera un peu. Toute aide serait la bienvenue, du moins, après être sûr de la source et la fiabilité, évidemment. Aucune erreur ne serait commise, elle ne le tolèrerait pas. Et personne ne serait digne de confiance à moins d’être totalement sûr de cela. Ce ne serait pas facile, mais c’était nécessaire.

-Honnêtement, j’en sais trop rien. Je pourrais sans doute rentrer chez moi. Mais tant que mon frère est ici et Grindelwald en liberté, je préfère rester. Aider si je peux.

Elle ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’il reste. C’était un des seuls, qui n’avait rien fait de répréhensible. Seraphina commençait à en avoir sérieusement sa claque des anglais, qui ne venaient que pour semer le désordre et le chaos ici. Elle avait hâte que tout ce petit monde retraverse l’océan et leur fiche la paix, mais elle n’était cependant pas pressée de voir Aberforth quitter le territoire. Elle trempa ses lèvres dans son verre tranquillement.

« Vous n’avez pas de femme ou de famille qui vous attend chez vous ? Non pas que vous me dérangez, loin de là. Je vous ai déjà dit que vous pouviez rester ici autant que vous le souhaitiez, et c’est louable de votre part de vouloir aider, mais vous manquez peut-être à quelqu’un. »

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A

berforth afficha un rictus amusé quand son interlocutrice suggéra qu'il avait peut-être une femme ou une famille pour l'attendre de l'autre côté de l'Atlantique, comme si c'était l'éventualité la plus risible du monde. Et pour cause, à ses yeux, ça l'était, totalement. Pourtant, il n'y avait rien de spécialement étonnant à ce que la présidente se pose la question. Il est vrai qu'au vu de son âge, on aurait pu supposer que le barman avait suivi les étapes habituelles des hommes de son acabit, mais ce n'était pas le cas. Par manque d'opportunité ? Pas vraiment... pas qu'elles se soient bousculé au portillon non plus, mais Aberforth n'avait clairement pas cherché à ouvrir sa porte à qui que ce soit.

Les Dumbledore était sans doute nés pour demeurer des célibataires endurcis. Pas que leurs raisons soient les mêmes, ceci dit. Dans le cas d'Aberforth, ce n'était pas une affaire d'inclinations ou d'éternel regret sentimental. Il n'était à vrai dire jamais tombé amoureux... ses relations, qu'elles soient amicales ou sentimentales, se réduisaient à peau de chagrin. La vie l'avait renfrogné et rendu difficilement accessible à qui que ce soit. Ce qu'il avait d'affection à donner avait été enterré en même temps qu'Ariana. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, il était capable d'un semblant d'affection... Il ne haïssait par exemple pas autant son frère qu'il voudrait bien le faire croire. Bon, ne nous leurrons pas, il le détestait tout de même cordialement, assez pour lui tenir une rancoeur que le temps ne devrait pas effacer... Et il y avait des personnes avec qui il pouvait tout à fait s'entendre, comme son interlocutrice. Mais pour ce qui était d'avoir une femme et des enfants... Bah ! Ce ne serait pas pour cette vie-là. Et pas forcément pour les suivantes non plus. Et il s'en fichait pas mal. Ce n'était pas quelque chose qui lui manquait. Ce n'était même pas vraiment quelque chose qu'il désirait. C'était... comme ça, c'est tout.

-Si je manque à quelqu'un là-bas, c'est bien la seule personne à être au courant, ironisa-t-il. Peut-être que ce constat devrait le démoraliser : c'est vrai, qu'il soit de ce côté de l'océan ou de l'autre, ça ne changeait la vie de personne (au mieux ça emmerdait Albus). Mais comme il avait voulu que ce soit le cas, ce n'était pas un constat dont il souffrait spécialement. Ce qu'il me reste de famille, vous la connaissez déjà, et elle me prend suffisamment la tête comme ça.

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Aberforth sembla amusé, et Seraphina se demandait pourquoi. L’idée qu’il ait une famille était elle aussi risible ? Après tout, la présidente ne savait rien de la vie du barman. Si ce n’est qu’il était le frère d’Albus. Il pouvait être en couple, marié, divorcé, veuf… il y avait beaucoup de possibilités, et ce n’était pas parce qu’elle le voyait mal avec une femme tel qu’elle le connaissait, qu’il n’y en avait pas. Il y avait parfois des couples improbables qui se formaient. Elle ne savait rien de la vie privée de l’homme, et ne tenait pas à tout savoir évidemment, mais elle se disait juste que peut-être, il était attendu impatiemment quelque part.

En tout cas, elle ne disait pas cela pour jouer les curieuses, enfin pas que. C’est vrai, Seraphina avait beau être une femme distante et très investie dans son travail, elle avait tout de même une part de curiosité. Parce que c’était le propre de l’Homme. Non pas qu’elle s’intéresse particulièrement à la vie d’Aberforth Dumbledore, mais pendant qu’ils étaient là, autant en savoir un peu plus sur lui. Ce n’était pas souvent que Seraphina pouvait s’octroyer des pauses comme celles-ci, alors il valait mieux qu’elle en profite pour tenter de décompresser totalement. Elle ne savait pas si cela fonctionnerait, parce que les évènements étaient si graves qu’elle n’arrivait pas à totalement décrocher de son boulot, mais elle pouvait au moins essayer. Au moins, l’homme en face d’elle ne l’avait pas envoyée sur les roses pour cause d’indiscrétion. Et elle savait qu’il aurait été capable de le faire, étant donné son caractère, ce n’était pas son statut de Présidente du MACUSA qui l’aurait arrêté. Il n’était pas du genre à mettre les formes quand quelque chose ne lui plaisait pas. Et cela pouvait avoir du bon, après tout, l’hypocrisie était fatigante, un peu de sincérité ne faisait pas de mal. Surtout lorsque Seraphina avait l’impression que tout le monde autour d’elle lui avait menti.

-Si je manque à quelqu'un là-bas, c'est bien la seule personne à être au courant. Ce qu'il me reste de famille, vous la connaissez déjà, et elle me prend suffisamment la tête comme ça.

Bon, au moins, la question était réglée. Il en restait au statut de célibataire, si cela lui convenait ainsi, c’était tant mieux. Elle ne jugeait pas dans tous les cas, elle n’avait pas de vie privée pour sa part, alors elle serait bien mal placée pour juger celle des autres. Même si pour sa part, Seraphina n’avait même pas de frère ou de sœur, elle était juste elle. Cela ne la dérangeait pas, mais il fallait bien avouer que dans certaines situations, cela se révélait un peu pesant.

« Vos rapports ont toujours été conflictuels avec votre frère ? Pardonnez-moi si je pose beaucoup de questions, mais vous m’intriguez, si je puis dire. Et puis, je n’ai pas souvent l’occasion de discuter avec quelqu’un, comme nous le faisons en ce moment. »

black pumpkin

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A

berforth ne pouvait pas réellement reprocher à son interlocutrice de se montrer curieuse, il l'avait un peu cherché, quelque part, et il voulait bien admettre par la même occasion que c'était assez contradictoire : il ne supportait pas qu'on l'associe à son frère, ce qui arrivait beaucoup trop fréquemment (de par leur ressemblance physique, très certainement, mais aussi parce que son nom ne pouvait tout simplement pas passer inaperçu, c'était comme ça), et en même temps, quand il se retrouvait face à quelqu'un qui n'avait pas spécialement cherché à lui parler d'Albus, c'était lui qui mettait le sujet sur le tapis. Il récoltait ce qu'il semait...

En même temps, difficile d'occulter l'existence de son aîné à l'heure actuelle. Après tout, il n'aurait clairement pas quitté Pré-au-Lard, et encore moins rejoint l'Amérique, si ce n'était pour mettre son nez dans les affaires d'Albus. Toute cette situation... l'obscurus, le retour de Grindelwald, difficile d'avoir un pied dedans et de ne pas admettre que cette situation le rapprochait de son frère au regard des autres... et au sien propre. Cela ne changeait pas grand-chose, évidemment, à la rancoeur certaine qu'il tenait à Albus, mais quoi qu'il en soit, oui, quand on l'interrogeait au sujet de son frère, il devenait plus difficile de se dérober.

Enfin, ceci dit, il en aurait sans doute été capable face à un autre interlocuteur, mais pour la présidente, il acceptait de faire un effort. Pas parce qu'elle était présidente, mais parce qu'elle-même lui avait accordé sa confiance, elle avait même accepté de partager avec lui ses doutes et ses craintes, pour la peine, elle méritait bien d'appartenir à cette rare catégorie de personnes que le barman n'irait pas rembarrer sans aucune délicatesse.

-Disons que ça n'a jamais été complètement... idyllique, répondit finalement Aberforth. Il a toujours été le fils prodigue, trop intelligent pour son propre bien. Et Aberforth l'avait longtemps admiré. Il avait toujours été plus proche d'Ariana, c'est vrai, surtout parce que les considérations d'Albus semblaient s'élever bien au-delà de sa famille, mais il avait eu de l'estime et une profonde affection pour son grand frère, la chute n'en avait été que plus remarquable. Lui n'avait jamais soutenu la comparaison intellectuelle. Ni n'avait jamais vraiment cherché à le faire. C'est devenu plus compliqué après la mort de notre mère. Et après sa rencontre avec Grindelwald, surtout...

Des détails de sa vie très personnels, et qu'il partageait très rarement, mais au fond, il en avait déjà beaucoup dit, il n'était plus forcément à ça près. Même s'il occultait le vrai point de non-retour pour les deux frères. La mort d'Ariana, évidemment.

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Seraphina ne pensait pas que son interlocuteur lui en voudrait de se montrer curieuse. Au pire, elle savait pour avoir un peu réussi à le cerner, qu’il ne se gênerait pas pour le lui dire. Et elle aimait autant, elle n’appréciait rien plus que la franchise, et en ce moment, il y avait peu de gens honnêtes autour d’elle. Elle noircissait peut-être un peu le tableau, mais le fait d’avoir été autant trompée par Grindelwald la rendait suspicieuse envers tout le monde ou presque, mais elle savait que ce n’était pas le cas avec Aberforth, elle ne serait pas là sinon. On pouvait lui trouver de nombreux défauts (encore que Seraphina n’en voyait pas tant que cela) mais au moins, il était un homme honnête.

Enfin bref, pour une fois qu’elle pouvait se changer les idées, elle préférait qu’il parle de lui. Et puis, elle aimait bien l’entendre parler. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle appréciait discuter avec lui, et en apprendre un peu plus pour lui. Et puis, étant donné qu’elle n’avait pas l’air de le déranger, elle ne voyait pas pourquoi elle écourterait leur entrevue. Elle n’était pas lassée de son côté en tout cas, et si elle pouvait en apprendre un peu plus sur l’homme en face d’elle, elle n’allait pas s’en abstenir.

Et puis, elle se disait aussi qu’en apprenant plus sur lui, elle en apprendrait peut-être plus sur son frère. Sur cet homme aussi, elle s’était lourdement trompée. Elle l’avait d’abord cru sincère, cru qu’il voulait les aider, mais il avait dissimulé le fait qu’il avait reconnu Grindelwald en Graves, et c’est un acte qu’elle ne pardonnerait jamais. Des vies avaient été perdues, et ce n’était pas quelque chose qui était excusable.

-Disons que ça n'a jamais été complètement... idyllique. Il a toujours été le fils prodigue, trop intelligent pour son propre bien. C'est devenu plus compliqué après la mort de notre mère. Et après sa rencontre avec Grindelwald, surtout...

Seraphina l’écouta avec une grande attention. Les deux frères avaient l’air d’avoir connu de nombreux évènements dans leur relation, mais elle sentait que les choses avaient été plus fraternelles entre eux, par le passé. Elle ne pouvait pas affirmer comprendre, parce qu’elle ne connaissait pas toute l’histoire, et parce qu’elle était fille unique, mais en tout cas, elle pouvait comprendre le fait que ce ne semblait pas être une histoire facile, et que mine de rien, Aberforth en restait très marqué.

« Je n’ai pas de frère, ou de sœur, alors je ne peux pas vous dire que je comprends. Mais je suppose que toutes les familles ont leur lot d’histoires compliquées. Mais ce que je peux vous dire, c’est que vis-à-vis de moi, et du MACUSA, votre frère est en très mauvaise posture. »

black pumpkin

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A

berforth appréciait la réaction de la présidente, au sens où elle ne demandait pas davantage de détails, elle respectait son discours et acceptait de prendre ce qu'il daignait lui délibrer sans en exiger plus. Elle aurait pu le questionner, pourtant, il n'en aurait pas pris ombrage. Même, il lui aurait répondu sincèrement. Le barman n'était pas de nature à adresser sa confiance à tout va, ce serait même plutôt tout l'inverse, mais il n'avait aucun doute concernant Seraphina Picquery.

Il savait qu'il pouvait compter sur elle, et dans les circonstances actuelles, savoir se trouver des alliés dignes de ce nom était plutôt nécessaires. Elle devait penser la même chose de son côté, d'ailleurs. En tous les cas, le simple fait qu'elle n'exige pas d'en apprendre plus en disait long à ses yeux sur quel genre de personne elle était, et c'était à ses yeux un vrai gage de qualité. Tout comme le fait qu'elle ne prétendit pas le comprendre, n'ayant pas elle-même de frère ou de soeur. Il n'était pas certain qu'avoir un frère ou une soeur suffise à saisir les tenants et aboutissants du conflit qui l'opposait à Albus, mais ça devait aider, sans doute. Oui, toutes les familles avaient leur lot d'histoires compliquées, mais Aberforth osait souhaiter que la plupart ne rencontrent pas les problèmes qu'avaient été les leurs. Certaines histoires de famille étaient sans doute un rien plus apaisées, tout de même. Il fallait l'espérer, en tout cas.

-Ouais, ça m'étonne pas, répondit Aberforth quand la présidente observa que, quoi qu'il en soit, son frère était en bien mauvaise posture. Oui, Aberforth n'en doutait pas un seul instant. D'autant moins qu'il y avait nettement contribué en apprenant au MACUSA qu'Albus avait eu connaissance de la véritable identité de Percival Graves depuis le début.

Albus s'était foutu tout seul dans la merde, et ce n'était certainement pas Aberforth qui allait compatir. A titre personnelle, il préférait savoir Albus sous la vigilance du MACUSA tant que Grindelwald n'aurait pas été arrêté. Qui sait ce qui pourrait se passer si leurs chemins devaient se recroiser ? Aberforth en avait une bonne idée, et ça ne jouait pas franchement en leur faveur.

- Il vous l'a dit ? Pourquoi il le protège ? Enfin, l'excuse qu'il se donne, en tout cas.

Albus lui avait parlé du pacte de sang. Aberforth avait assuré à son frère qu'il en parlerait aux concernés s'il ne le faisait pas lui-même. C'était peut-être le moment.

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Il ne fallait pas être devin pour savoir qu’il y avait un très profond problème entre les deux frères Dumbledore. Quelque chose s’était brisé entre eux, et cela ne datait pas d’hier. La rancœur avait eu le temps de s’installer, elle l’entendait dans le discours d’Aberforth. Pourtant, ce n’était pas à elle de s’en mêler, elle n’était pas une proche de la famille, et elle-même avait maintenant des griefs avec le plus âgé des deux. Et cela ne risquait pas de se régler d’un sort.

Albus Dumbledore n’était plus du tout l’ami du MACUSA. Il faisait évidemment parti de ceux qui avaient profondément déçu Seraphina. La présidente aurait bien voulu croire qu’effectivement, elle pouvait lui faire confiance, mais du toute évidence, ce n’était pas le cas. Il leur avait menti, et pire encore, il avait laissé Grindelwald avancer dans son projet. Ce qu’elle ne cautionnait en aucun cas, puisque cela avait conduit à la mort de plusieurs aurors. Elle était en colère, évidemment. Et cet homme avait beau avoir une certaine réputation, elle ne valait plus rien aux yeux de la Présidente, si ce n’est concernant sa puissance dont elle ne doutait pas. Mais tous ses faits et gestes impliquaient qu’il était allié à Grindelwald. Il avait dit venir aux Etats Unis pour Newt Scamander, mais peut-être était-il justement venu rejoindre son partenaire.

-Ouais, ça m'étonne pas.

Elle se doutait qu’Aberforth l’avait déjà présumé, mais elle le confirmait. Il ne s’en tirerait pas avec deux trois pirouettes, et il était devenu un ennemi. Elle pesait ses mots, elle n’avait pas peur de le dire, et ce qu’il y avait de bien, c’était que même si Albus et Aberforth étaient frères, ce dernier ne tentait pas de le défendre, ou de lui chercher des excuses. Cela avait peut-être à voir avec leurs différents, mais elle avait l’intime conviction qu’Aberforth était un homme droit, et qu’il faisait ce qui était juste.

Et cela l’apaisait, à dire vrai. De pouvoir s’entourer de personnes qui voulaient vraiment faire les choses bien, rétablir l’ordre, et appliquer la justice, sans mauvaises intentions, sans avoir de but personnel à cela. Aberforth était devenu un allié qu’elle n’aurait pas soupçonné, et elle était vraiment heureuse de l’avoir rencontré.

- Il vous l'a dit ? Pourquoi il le protège ? Enfin, l'excuse qu'il se donne, en tout cas.

Pour tout dire, Seraphina n’avait pas pris la peine de vraiment s’entretenir avec Albus depuis le réveillon. Evidemment, elle l’avait entendu, elle lui avait posé des questions, mais il n’avait pas vraiment tenté de se défendre. Du moins, elle n’en avait pas eu l’impression. Elle n’arrivait pas à cerner cet homme, et c’était quelque chose qui l’agaçait profondément. Mais quoiqu’il en soit, non, il ne lui avait pas dit pourquoi il protégeait Grindelwald.

« Non, il n’en a rien dit. »

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L

a présidente lui confirma ce qu'Aberforth présumait sans franchement de mérite. Albus ne s'était pas rendu au MACUSA... Et quand bien même il l'aurait fait, il s'était bien épargné de suivre ses conseils et de parler de ce qu'il lui avait confié. Forcément, puisqu'il prétendait ne pas faire confiance aux gens du gouvernement magique américain... Ce qui aux yeux d'Aberforth n'était jamais qu'un prétexte bien pratique, parce qu'Albus refusait de faire quoi que ce soit, point barre. Mais si son frère décidait de ne pas agir (alors qu'il était parmi les plus compétents à cela), alors Aberforth continuerait de jouer son rôle à sa place. Il n'était plus à ça près.

Et il ne pensait pas trahir son frère en répétant ce qui lui avait été dit en confidences. Il avait bien spécifié à son frère qu'il se chargerait de prendre les devants si lui-même ne le faisait pas. Et puisqu'il ne le faisait effectivement pas... eh bien soit. Il fallait que son interlocutrice ait toutes les cartes en mains afin de prendre les décisions qui s'imposaient. Il savait qu'il détenait une clé absolument essentielle et il ne devait pas la garder pour lui. Il n'avait aucune intention de jouer les cavaliers solitaires. La seule chose qu'il souhaitait, c'était débarrasser le monde de Gellert Grindelwald. Il savait pertinemment que par lui-même, il n'y parviendrait pas. Les moyens lui importaient peu, seule la fin l'intéressait.

Il prit une inspiration. Il se doutait que la nouvelle qu'il allait apprendre à son interlocutrice n'allait pas forcément améliorer sa sombre humeur... Quoique, elle pouvait représenter un progrès, une nouvelle piste à explorer. En soi, c'était plutôt quelque chose de positif, tout bien considéré.

-Ils ont fait un pacte, à l'époque, un pacte de sang. Ils se sont jurés de ne pas s'affronter. Il marqua une pause. Il aurait la forme d'un pendentif, et Grindelwald l'aurait toujours en sa possession.

Allez savoir si cette nouvelle allait avoir une véritable utilité pour la présidente, mais au moins savait-elle à présent. Mieux valait qu'elle ait toutes les informations à sa disposition. L'heure était grave, et n'importe quelle information comptait. La coopération était certainement l'une des clés de leur réussite, même si, contre toute attente, c'était le plus jeune des deux frères Dumbledore qui se révélait le plus coopératif.

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Seraphina se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir apprendre de nouveau. La façon dont Aberforth avait tourné sa phrase, impliquait qu’il savait quelque chose qu’elle ignorait, ce qui ne serait pas la première fois. Mais dans ce cas précis, cela pourrait devenir une habitude que ce ne serait pas vraiment un problème, dans le sens où l’homme avait pris l’habitude de lui confier ce qu’il jugeait être important pour le pays, et la situation actuelle. Et heureusement qu’il était là, très honnêtement. La présidente savait qu’elle avait trouvé un véritable allié en la personne d’Aberforth Dumbledore (ce qu’elle n’aurait pas forcément soupçonné) et cela lui faisait vraiment du bien.

Ce n’était pas le seul, heureusement. Mais il était présent. Et pour une fois, il ne faisait pas partie du Macusa. Tous ses alliés ou presque, travaillaient pour ou avec elle. Ce qui était très bien. Mais c’était tout de même curieux qu’un homme, étranger de surcroît, lui soit aussi loyal. Theseus était encore un cas particulier, puisqu’il appartenait désormais au Macusa. D’autant plus que son frère était directement impliqué dans toute cette histoire. Elle ne pensait pas le connaître assez pour pouvoir affirmer si c’était un comportement qui lui ressemblait ou non. Mais c’était en tout cas, un comportement qu’elle appréciait vivement.

Quoiqu’il en soit, elle attendait de savoir ce que le barman allait encore lui révéler. Même si, dans son esprit, aucune excuse ne valait pour ce qu’Albus avait fait. Il avait des morts sur la conscience en son avis, et il ne s’en sortirait pas avec une excuse bidon. Seraphina avait décidé de rester intransigeante le concernant, et elle ne changerait pas d’avis. Ce qu’il s’était passé, était beaucoup trop grave.

-Ils ont fait un pacte, à l'époque, un pacte de sang. Ils se sont jurés de ne pas s'affronter. Il aurait la forme d'un pendentif, et Grindelwald l'aurait toujours en sa possession.

Comme elle s’y attendait, cette excuse n’avait aucune valeur à ses yeux. Quand bien-même, il s’agissait de la vérité, entre se jurer de ne pas s’affronter, et choisir délibérément de ne pas dévoiler sa véritable identité, il y avait un monde. Si Albus Dumbledore pensait s’en sortir avec ça, c’était hors de question. Ça ne valait rien, et cela rendait le regard de la présidente encore plus négatif sur lui.

« Et donc ? Il lui est reproché de n’avoir rien dit, pas de ne pas avoir combattu. Ce qui sont deux choses très différentes. Il ne s’en sortira pas avec ça. »

Elle prit seule l’initiative de se servir un nouveau verre.

« C’est ce qu’on va dire aux familles des victimes. On aurait peut-être pu éviter cela, mais ce fut impossible, à cause d’un pendentif. Je suis certaine qu’elles vont tout de suite comprendre et réussir à faire leur deuil. »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

L

a réaction de la présidente ne se fit pas attendre, et Aberforth se sentit comme pris en faute, comme si, à un moment ou à un autre, il avait cherché à prendre la défense de son frère, ce qui de toute évidence n'était pas le cas, et ne risquait pas d'être le cas un jour. Le barman était le premier à penser que son frère se réfugiait derrière cette histoire de pacte de sang pour justifier ses magouilles et ses inclinations douteuses, s'il avait pris la peine d'en informer la présidente, c'était d'une parce qu'il savait pertinemment qu'Albus ne le ferait pas de son propre chef, de deux, parce qu'il estimait qu'il était préférable qu'elle ait toutes les cartes en mains. Possible que cette information précise ne lui serve pas, au final, mais lieux valait qu'elle en ait connaissance malgré tout, afin qu'il ne manque aucune pièce au puzzle.

Mais de toute évidence c'était bien davantage la colère que la curiosité qui l'animait en cet instant. Une colère qu'Aberforth comprenait parfaitement. C'était celle qu'il expérimentait constamment quand il était question de son frère, hier comme aujourd'hui. Alors oui, il avait bien envie de prendre la mouche en voyat sa virulence, surtout parce qu'il se demandait si son interlocutrice, après les mots qu'ils avaient échangés, s'imaginait encore qu'il était en train de chercher des circonstances atténuantes à son frère. Mais il était probable que son discours ne soit même pas vraiment adressé à lui, mais plutôt qu'elle fasse un constat, assez indifféremment du fait qu'il était là ou non.

-Je suis le premier à penser que cette histoire de pacte, c'est une bonne planque pour lui, et croyez-moi, je sais pertinemment pourquoi il n'a rien dit à personne, et ce n'est clairement pas la raison. Mais je pense quand même que cette histoire de pacte est vraie, et je pense que c'est une information à prendre en considération, pas pour dédouaner Albus, pour ce que j'en ai à foutre, mais j'estimais préférable de vous en parler, puisqu'il faudra pas compter sur mon frère pour le faire.

De toute façon, la stratégie d'Albus, à l'heure actuelle, semblait seulement être de retourner à Poudlard, de faire comme si de rien n'était et de laisser la lutte contre Grindelwald reposer entre les mains d'un magizoologiste à l'ouest qui n'avait rien demandé à personne. Tu parles d'une stratégie payante.

code by Mandy

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Les pensées sont des ouvertures pour un esprit étranger

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

La présidente n’était pas du tout en train de s’en prendre à Aberforth. Il est vrai qu’elle s’emportait un peu, et donc que c’était son interlocuteur qui se prenait tout, mais elle s’agaçait d’une manière générale. Elle détestait ceux qui n’assumaient pas, et qui s’inventaient des fausses excuses, et c’était exactement ce que faisait Dumbledore. L’aîné. Son histoire de pacte, qu’elle soit vraie ou fausse, n’avait absolument aucune valeur à ses yeux. C’était complètement stupide. Il n’avait rien dit, parce qu’il n’était pas fiable, c’était un menteur et un manipulateur. Voilà qu’elle était la vérité à ses yeux. Tout indiquait qu’il était de mèche avec Grindelwald, et ses tentatives d’explications étaient totalement pathétiques, encore plus parce que ce n’était pas du tout lui qui les lui fournissait.

On lui avait toujours dépeint Albus Dumbledore comme un homme puissant, calme, bienveillant et sage, mais elle ne voyait rien de tout cela. Depuis qu’il avait posé un pied sur le sol Américain, il ne cessait de défier les lois. Elle avait eu la bêtise de vouloir lui faire confiance, mais ce n’était plus du tout le cas aujourd’hui. Le seul Dumbledore qui avait sa confiance, c’était Aberforth, et cela ne risquait pas de changer. Elle avait eu plusieurs fois la preuve qu’il était un homme d’honneur et de parole, ce qu’elle appréciait. Et au moins, il avait toujours fait l’effort d’être honnête avec elle, ce qu’elle appréciait d’autant plus. Heureusement qu’elle réussissait à se trouver quelques alliés, dans tout ce fatras, parce qu’elle avait beaucoup plus besoin de soutient qu’elle ne voulait le prétendre.

-Je suis le premier à penser que cette histoire de pacte, c'est une bonne planque pour lui, et croyez-moi, je sais pertinemment pourquoi il n'a rien dit à personne, et ce n'est clairement pas la raison. Mais je pense quand même que cette histoire de pacte est vraie, et je pense que c'est une information à prendre en considération, pas pour dédouaner Albus, pour ce que j'en ai à foutre, mais j'estimais préférable de vous en parler, puisqu'il faudra pas compter sur mon frère pour le faire.

Seraphina hocha la tête. Elle était contente qu’il soit du même avis qu’elle. Elle appréciait beaucoup discuter avec Aberforth, d’une manière générale, et elle se rendait à chaque fois compte qu’elle pouvait vraiment compter sur lui. Du moins, c’est ce qu’elle pensait. Elle se trompait peut-être, mais elle ne pensait pas. Aberforth Dumbledore était bien trop vrai, et naturel pour retourner sa veste, un jour ou l’autre.

« Oui, j’avais remarqué que compter sur votre frère pour quoi que ce soit n’était pas une bonne idée. Je vous remercie de toutes vos informations, Mr. Dumbledore. Et je m’excuse de m’emporter autant, ce n’est pas du tout contre vous. J’apprécie votre compagnie et nos discussions, c’est juste que… je commence à être fatiguée de tout cela. Tout le monde ment, tout le monde cache des choses… Je ne sais même plus qui croire, quoi croire… mais cela ne s’applique pas du tout à vous. Je vous avais déjà signifier que vous aviez ma confiance, en plus de mon affection, si je puis dire. »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

U

n fin sourire s'esquissa au coin des lèvres d'Aberforth quand la présidente observa avoir effectivement constaté qu'il était préférable de ne pas compter sur Albus, peu importe les circonstances. Il était de notoriété commune qu'avoir un "ennemi" commun (le terme était à peine trop fort) avait tendance à rapprocher les gens. Cette conversation avait effectivement l'air de le confirmer. Le jeune homme était honnêtement ravi d'avoir trouvé à qui parler quand il était question de casser du sucre sur le dos de son frère.

Ce pouvait sembler bien puéril, mais aux yeux d'Aberforth, c'était avant tout salvateur. Quand on apprenait son nom, on l'associait automatiquement à son tristement célèbre frère, et c'était bien souvent pour en faire les louanges, en dresser le portrait le plus flatteur, ou déplorer qu'il n'ait de commun avec son aîné ni la sagesse, ni la sagesse, ni le discernement... tu parles. Trouver enfin quelqu'un, et de respectable qui plus est, qui se range de son côté de ce point de vue-là, l'air de rien, ça ne faisait vraiment pas de mal.

Aberforth hocha simplement la tête quand son interlocutrice le remercia pour les informations qu'il lui avait communiquées. Restait à savoir si elles lui seraient utiles ou non au bout du compte. Mais au moins avait-il eu le sentiment de faire ce qu'il devait faire. Et lui semblait-il qu'il n'avait omis aucune information complémentaire qui pourrait encore être utile à la présidente.

Elle s'excusa également pour son emportement. Aberforth ne lui en tenait pas rigueur. Pourtant, il était du genre rancunier, ça ne faisait aucun doute. Mais il voulait bien reconnaître à Mrs Picquery la quantité de circonstances atténuantes qu'il était bien possible de lui trouver à l'heure actuelle. Suffisantes pour qu'il laisse passer des réflexions qu'il aurait peut-être trop tendance à prendre personnellement alors qu'il restait évident, pourtant, qu'il n'en était pas la cible. D'ailleurs, il pouvait plutôt se considérer comme quelqu'un de privilégié à l'heure actuelle. Après tout, ils ne devaient pas être si nombreux à avoir su garder sa confiance dans ces circonstances particulières, chose qu'elle lui faisait d'ailleurs comprendre, alors en fin de compte, il avait bien conscience de bénéficier d'un traitement de faveur qui pouvait paraître à peine mérité.

-Vous pouvez le dire, répondit simplement Aberforth, toujours avec cette très fine esquisse de sourire au coin des lèvres. Pour ce que ça vaut, je vous aime bien aussi. Et comme vous admettrez que je suis de bon conseil, je vous conseillerai de ne pas boire un verre de plus, de rentrer chez vous et d'essayer de vous reposer un minimum. Vous ne vous faites aucun bien, là.

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Cette conversation avait étonnamment été riche en renseignements. Cela n’avait pas été ce qu’elle avait cherché en venant ici, mais elle ne pouvait pas nier qu’elle ne crachait pas dessus non plus. Ella avait un peu plus la confirmation qu’elle ne devait pas croire un mot de ce que lui disait Albus Dumbledore, mais malheureusement, cela n’allait pas forcément l’aider dans sa quête de mettre à mal Grindelwald. Elle n’oubliait pas que le plus vieux des Dumbledore était puissant, et très intelligent, alors même s’il pouvait l’aider, il ne le ferait pas, ou alors elle ne pourrait pas s’y fier.

Au moins, ce n’était pas un tort qu’elle pouvait reprocher à son petit frère. S’ils avaient des ressemblances, ce n’était pas par le caractère. Et encore, même s’ils avaient un petit air de famille, la ressemblance n’était pas forcément frappante. Ce dont cet homme semblait s’accommoder. Il semblait déjà bien agacé à l’idée de porter le même nom que lui. Mais il relevait le niveau, largement. C’était le cas aux yeux de la présidente, de toute évidence, ce qu’il savait déjà.

C’était un allié totalement inattendu, mais elle était heureuse que ce soit le cas. Leurs discussions lui faisaient vraiment beaucoup de bien. Elle se sentait plus apaisée avec lui, et son esprit était aussi moins embrouillé. Il avait l’art d’oser lui dire les choses, et ce n’était parfois pas désagréable. Il ne lui manquait jamais de respect pour autant, mais il n’avait pas peur de lui dire ce qu’il pensait, et cette franchise était très appréciable, surtout en ce moment.

Et c’est pourquoi elle avait quelques remords, à l’idée qu’elle lui pourrissait probablement sa soirée. Il aurait peut-être aimé la passer autrement. Mais elle appréciait la passer avec lui. Ils ne faisaient que discuter, mais il n’y avait pas besoin de plus. Elle était en constante tension ces derniers temps, alors un peu de distraction ne faisait pas de mal. Même si le principal problème actuel du pays revenait vite sur le tapis, mais comment le passer sous silence alors qu’il prenait tant d’ampleur. C’était tout bonnement impossible.

-Vous pouvez le dire. Pour ce que ça vaut, je vous aime bien aussi. Et comme vous admettrez que je suis de bon conseil, je vous conseillerai de ne pas boire un verre de plus, de rentrer chez vous et d'essayer de vous reposer un minimum. Vous ne vous faites aucun bien, là.

Seraphina esquissa également l’ombre d’un sourire. Ce n’était pas du tout le moment de se faire des relations, mais elle était tout de même agréablement satisfaite d’entendre qu’il l’aimait bien. Vu le caractère du barman, elle se sentait un peu comme une privilégiée. Une privilégiée qu’il tentait tout de même d’écarter. Même si elle savait qu’il avait raison. Elle devrait sans doute rentrer et se reposer, mais elle n’y arrivait pas. Elle n’arrivait pas à avoir des nuits calmes et reposantes, des nuits complètes, alors que son peuple était en danger à chaque instant. Alors que des nouvelles victimes pouvaient lui être annoncées dès le lendemain. Elle ne pouvait pas. Mais elle n’avait pas vraiment envie de plomber un peu plus l’ambiance, et l’alcool l’ayant un peu détendue, elle préféra lui répondre sous le ton de la taquinerie.

« Est-ce que vous tentez poliment de me mettre à la porte cher monsieur ? Moi qui pensais que vous appréciez ma compagnie… je dois admettre que je suis déçue. »

black pumpkin

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Il y a parfois de meilleurs alliés que la solitude.

A

berforth ne se sentit certainement pas offusqué ou percé à jour quand la présidente suggéra (sans le croire elle-même s'il en jugeait le ton qu'elle employait en cet instant, et qui tenait plus de la taquinerie qu'autre chose) qu'il cherchait poliment à le mettre à la porte. Même si elle ne le connaissait pas encore très bien, il supposait qu'au terme de cette conversation, elle ne pouvait pas avoir de doute sur au moins une chose : ce n'était certainement pas son genre que de congédier "poliment" les gens.

Certes, il faisait preuve de plus de déférence envers Seraphina Picquery qu'envers beaucoup d'autres, du fait de son rang mais du fait aussi et surtout de l'estime qu'il avait pour elle, mais malgré tout, si vraiment il avait envie de la mettre à la porte, eh bien il ne se gênerait clairement pas pour le lui dire en ces termes, et sans prendre de gants. Aberforth n'était pas du genre à faire dans la subtilité. Même quand il faisait un vague effort, le naturel revenait au galop très rapidement. L'effort qu'il avait fait, en l'occurrence, c'était de se soucier suffisamment de son interlocutrice pour lui donner le plus sincère et désintéressé des conseils, ni plus ni moins.

-Va falloir vous y faire, vous êtes ni la première, ni la dernière à qui ça arrive, répondit Aberforth d'un ton qui ne laissait pas forcément deviner la plaisanterie sous-jacente, mais qui se voulait léger malgré tout.

Même s'il y avait un fond de vérité là-derrière malgré tout. Aberforth, avec le temps, avait dressé un seuil d'exigence très élevé quand il était question de son entourage, qu'il soit proche ou moins proche. Il était très facile de le décevoir, et par la même occasion, il était assez simple d'être déçu par lui. Pas parce qu'il vous trompait sur la marchandise, ça non. Aberforth était quelqu'un d'entier, et avec lui, c'était à prendre ou à laisser. Mais on pouvait espérer parfois voir en lui autre chose que ce qu'il affichait très ouvertement, et qui n'était pas forcément bien avenant, et c'était là qu'on pouvait être déçu.

-Si j'avais voulu vous mettre à la porte, je vous aurais mise à la porte. Il haussa les épaules. Je dis ça pour vous, vous en faite c'que vous voulez.

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