Soirée glaciale || PV Grindy

L'

ambition de Gellert n'avait jamais été de demeurer en Amérique si longtemps. Si la domination globale était son ambition définitive sur le long terme, il n'éprouvait pour ce pays aucune forme d'attirance particulière, quand bien même ses lois qui donnaient une définition nouvelle au concept de restriction constituaient un terreau fertile à ses idéaux. Oui, il était impatient de retrouver l'Europe et de s'y établir, mais pour l'heure, ce ne saurait être à l'ordre du jour. Pas tant que Credence serait à New York (puisque le gamin avait accompli l'exploit d'être toujours en vie, ce qui ne faisait que confirmer sa puissance - et la nécessité, donc, de l'avoir à ses côtés), et qu'il ne serait pas venu le retrouver de son plein gré, ce qui exigeait quelques détours stratégiques légèrement chronophages mais pour autant nécessaire.

Le temps qu'il passait à New York, ceci dit, sous le nez d'un MACUSA qui pour l'heure n'avait qu'une piètre idée de ses activités, d'où il se trouvait et de ses intention, n'était pas du temps perdu. Il comptait à présent parmi ses fidèles nombre de partisans dévoués et qu'il n'aurait guère eu l'opportunité de débaucher dans tout autre contexte. Parmi eux, Edouard Blum, un Français au passé relativement trouble qui avait redoré sa réputation en joignant les Aurors du MACUSA. A l'instar d'Ethan Bryce, Gellert avait repéré le jeune homme du temps où il opérait encore sous l'apparence de Percival Graves, et il avait très tôt discerné en lui des principes et des aspirations qui abondaient entièrement dans son sens. Il l'avait observé, encouragé, influencé, et le moment venu de montrer son vrai visage, l'hésitation ne s'était pas faite un seul instant dans son esprit : tout comme il doutât que Blum eut la moindre hésitation à le rejoindre. Ceux qui recherchent le plus grand bien savent se tourner vers ceux qui le façonnent.

Edouard Blum était un élément important pour Gellert. A présent qu'il n'infiltrait plus le MACUSA par ses propres moyens, il était d'une grande importance pour lui de pouvoir garder malgré tout une vue d'ensemble sur leurs activités et le progrès de leurs initiatives, afin de ne pas se laisser botter en touche par pure ignorance. Il fallait s'assurer que les Aurors n'avaient aucune idée de quelle était sa cachette... Et s'assurer également qu'ils n'avaient pas compris encore que Credence était toujours en vie. Sur ce dernier point, le mage noir avait bien conscience que son temps était compté, mais il ne s'inquiétait pas outre mesure. S'il n'avait pas décidé des circonstances dans lesquelles il avait fait son grand retour, et qu'il avait perdu la confiance de l'obscurial, tout ceci était loin de représenter une véritable barrière à ses projets.

Gellert avait donné rendez-vous à l'Auror dans un quartier reculé et peu avenant mais à l'abri des oreilles et regards indiscrets. Quand il arriva à l'heure dite, l'homme se trouvait déjà là, conscient sans doute qu'il ne serait pas de bon ton de le faire attendre.

-Quelles sont les nouvelles ? l'encouragea-t-il à s'exprimer sans plus de détour après qu'ils se furent salués.

code by Mandy

E

douard semblait très satisfait de la tournure que prenait la situation, et si son enthousiasme était à modérer, le mage noir acceptait de voir dans son discours quelques signes encourageants. Il voulait bien croire, en effet, que le MACUSA en ces temps troubles était particulièrement fragilisé. Ils avaient perdu la moitié de leurs Aurors la nuit du Nouvel An, et si certains pouvaient peut-être se laisser gagner par le doute, voir séduire par la perspective de gonfler ses rangs, il ne fallait pas ignorer également tous ceux que les récents événements avaient poussé avec une ferveur nouvelle dans le camp inverse. Cela dit, tant que la division régnerait au sein des plus hautes instances magiques, cette situation ne pourrait que leur profiter. Et à plus d'un titre. Dans tous les cas, Gellert comptait sur son interlocuteur pour encourager les doutes naissants, pour forcer cette division... même si, dans l'idéal, il faudrait aboutir à une véritable unité.

D'ailleurs, l'Auror n'oublia pas de nuancer son propos tout de même en laissant entendre que l'opposition était redoutable et n'était vraiment pas à négliger. Gellert savait en effet, que le frère de Newt Scamander avait repris les rennes du département de la Justice magique au pied levé. Gellert avait eu l'occasion de combattre contre lui, et il avait entièrement conscience de ses aptitudes, en effet. L'homme l'avait remplacé sur le vif en pleine situation de crise, sans avoir l'autorité légitime nécessaire pour se faire respecter des Aurors en présence. Même si cet événement se résumait à une hécatombe, la situation aurait certainement été bien plus grave encore si Theseus Scamander n'était pas aussitôt intervenu. Il n'appréciait pas d'entendre qu'une intervention avait permis l'arrestation de deux de ses fidèles, mais dans de telles circonstances, c'était prévisible, et il ne reprochait pas à Edouard d'être intervenu. Bien au contraire, il comptait sur lui pour tenir son rôle jusqu'au bout quoi qu'il en soit et ne surtout pas s'en détourner. Il se soucierait de ces individus et de la nécessité de les garder en liberté plus tard. Dans ce genre de circonstances, certains sacrifices étaient nécessaires. C'était ainsi, et ils seraient récompensés plus tard.

Enfin, Edouard évoqua Albus, et ce fut au tour de Gellert d'afficher un sourire. Cela aussi, c'était assez prévisible. L'on avait à coup sûr dû fouiller le passé de son vieil ami, et ce dernier n'était pas forcément très glorieux. Que le MACUSA s'arrange pour mettre de lui-même des bâtons dans les roues de son vieil ami l'arrangeait assez. Il voulait bien laisser croire à qui le voudrait qu'Albus était dans son camp. Pour lui, ne pas laisser à son nemesis le droit simple de s'affirmer comme tel, c'était d'ores et déjà un succès. Il faudrait peut-être qu'il s'intéresse de plus près à ce Torquil Travers, d'autant que le nom de ce dernier ne lui était pas inconnu, mais chaque chose en son temps.

-Ce sont là des suspicions qu'il conviendrait d'encourager, observa-t-il alors. Même si, le moment venu, c'était bien de lui-même que Gellert comptait régler la question, tenir Albus à distance par plusieurs moyens le temps de rassembler ses propres atouts paraissait être le plus judicieux. Même si jamais il ne laisserait reposer le destin de cet homme entre d'autres mains que les siennes. Tu as eu l'occasion de le rencontrer ?

code by Mandy

S

oit, Edouard ne connaissait donc Albus que de réputation (et quelle réputation)... cela finirait par changer, certainement, car la position stratégique d'Edouard au sein de MACUSA lui accordait une place privilégiée afin de se rapprocher de lui et de le garder à l'oeil, le temps de disposer des armes nécessaires à son élimination. Il ne fit aucune remarque quand son interlocuteur observant qu'il était intrigant qu'un homme avec de telles compétences et une telle réputation se contente simplement d'un poste de professeur. Gellert était du même avis. Albus se gâchait, c'est ce qu'il pensait depuis bien longtemps et leur dernière conversation n'avait que fait le lui confirmer par ailleurs. Mais c'était un sujet dont il ne débattrait qu'avec le principal concerné. Edouard, lui, n'avait aucun besoin d'en savoir plus que ce qu'il savait déjà sur ce sujet spécifique.

Et de toute évidence, l'Auror en savait un bout, effectivement, notamment le fait qu'Albus et lui avaient été proches par le passé. Soit, Gellert n'avait pas réellement de raisons de s'en cacher, à la vérité, c'était un fait connu en haut lieu, il était normal que, dans les circonstances actuelles, les autorités magiques compétentes aient pris conscience de cette information, cela ne justifiait que d'autant plus le sort réservé à l'heure actuelle à son vieil ami, que le MACUSA gardait à l'oeil avec une totale assiduité. Pour ce qui était de Scamander également, il était au courant, et il ne s'était pas attendu à autre chose.

La manière dont il s'était évertué à protéger l'obscurial des Aurors le soir du Nouvel An n'avait certainement pas pu plaider en sa faveur. Si Gellert considérait comme un avantage le fait qu'Albus soit dans les parages (dans une moindre mesure, car cela voulait également dire que la personne la plus à même de contrecarrer ses plans demeurait dans son sillage), il se serait bien épargné la présence de Scamander. Il n'avait pas parié grand-chose sur lui pour commencer, mais il lui avait suffisamment donné de fil à retordre pour qu'il s'en méfie sincèrement.

Edouard répondit ensuite à la question que Gellert n'aurait pas manqué de poser s'il ne s'était pas chargé de répondre déjà. Et c'était une réponse une fois encore encourageante. Il savait que ce n'était qu'une question de semaines, si ce n'est de jours, avant que le MACUSA ne prenne connaissance de la vérité, à savoir que Credence était toujours en vie. Tant que le Congrés magique des Etats-Unis restait ignorant de cette information fondamentale, ils conservaient leur avance, et augmentaient leurs chances.

-Il l'acceptera, répondit Gellert d'un ton décidé.

Parce qu'il le fallait. Evidemment, Gellert avait conscience d'être passé à côté de sa chance, quand il était parvenu à se rapprocher du jeune homme sous les traits de Percival Graves. Ce n'est pas pour autant que ses chances étaient nulles. Il avait eu le temps de l'observer, de lui parler, de l'analyser, de le comprendre, il avait conscience de ce qu'il cherchait. Il était primordial de ne pas user de la force, que l'obscurial le rejoigne de son propre gré... et c'était possible. Il n'oubliait pas les suggestions de Cassandra, il n'oubliait pas le rôle que pourrait jouer la Maledictus... il y avait plusieurs pistes à explorer, et c'était au fond encourageant.

-Il nous suffira de lui donner ce qu'il cherche.

code by Mandy

L

a question qu'Edouard lui posa était celle que Gellert avait bien évidemment voulu entendre, et que ses propos l'avaient invité à prononcés. Le mage noir n'avait aucun besoin de parler de ce sujet spécifique avec son interlocuteur, mais il estimait néanmoins que plus ses fidèles auraient conscience de la situation dans son ensemble ainsi que de ses enjeux, plus ils seraient à même d'agir en conséquence et d'exécuter ses ordres conformément à ses intentions.

Au poste stratégique où se trouvait Edouard, il était par ailleurs très important que l'homme en sache le plus possible, dans tous les cas. Alors Gellert lui délivra l'information telle qu'elle était, qui à ses yeux relevait de la pure évidence.

-Ce que nous cherchons tous, chacun à notre échelle, dit-il pour commencer, cultivant ainsi le mystère quelques instants. Il n'avait pas envie de le prolonger bien longtemps, mais il était curieux de savoir les conclusions que son interlocuteur serait susceptible de comprendre en fonction de ses propres expectatives. Chacun plaçait toujours un désir spécifique au-dessus de n'importe quel autre. Mais il y en avaient qui étaient commun à toute âme humaine. Il veut désespérément comprendre qui il est.

Et chacun, à un moment de sa vie, nourrissait ce même désir, cette nécessité absolue d'avoir la pleine conscience de soi, qui devrait être acquise dès la naissance mais ne l'était pourtant jamais. Pour autant, bien sûr, le jeune homme était, à ce titre, quelqu'un de très singulier, pour qui ce désir dépassait les palliers habituels. Credence ignorait jusqu'à son nom. Il avait été élevé à grand renfort de répression, de douleur, de suppression de soi. Maintenant, il devait accepter qui il était, ce qu'il était, ce dont il était capable. Et pour cela, il avait besoin de savoir l'essentiel, à commencencer par son nom.

-Et bien sûr d'où il vient.

le jeune homme avait besoin de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il était, il avait désespérément besoin de se trouver une famille vers laquelle se tourner. Et Grindelwald comptait bien lui accorder toutes les réponses qu'il désirait. En modelant la vérité à sa sauce, bien sûr, en choisissant l'angle qui le précipiterait plus rapidement dans ses rangs. Il avait su le convaincre une première fois, une seconde n'avait rien d'impossible.

code by Mandy

L

e toute évidence, le propos de Gellert avait trouvé un écho dans l'esprit de son interlocuteur, Gellert le lisait dans son regard, faute de pouvoir le lire dans ses pensées. L'homme n'avait jamais développé les talents d'Albus pour la legilimancie, même s'il reconnaissait l'intérêt d'un tel pouvoir (ce n'était pas pour rien s'il comptait finir par débaucher la plus influençable des sœurs Goldstein). Il avait choisi de développer le talent inverse, mais quoi qu’il en soit, il pensait que tout un chacun, à son échelle et à travers sa propre expérience, était capable de comprendre ce qu’endurait Credence, la quête qui était désormais la sienne. Pas à la même échelle que l’obscurial, bien sûr, mais c’était un écho perfectible, et manifestement, l’Auror l’avait trouvé en ses propres esprits. Il le confirma d’ailleurs en parole, via un « Je comprends » qui en disait long.

Le mage noir y répondit par un hochement de tête. Il ne demandait pas forcément à l’Auror de comprendre, mais c’était préférable tout de même. De la sorte, il ne s’aviserait pas de remettre en question les projets et les intentions de son maître. Non pas qu’il ait un jour ne serait-ce qu’osé afficher l’ombre même d’un doute, mais il fallait que cela continue, quoi qu’il advienne. Il s’arrangeait toujours pour que ses motivations soient très claires et comprises. Pour cela, il pouvait compter sur son éloquence, un don quasi-naturel chez lui. Il s’en servait pour amadouer, pour convaincre et aussi pour justifier, comme en cet instant.

L’Auror s’épargna toute interrogation sur les dits origines de l’obscurial. Peut-être avait-il compris que Gellert n’y répondrait pas quoi qu’il en soit. La réponse, celle que l’homme comptait adresser du moins au jeune homme quand il aurait réussi à l’attirer dans ses filets, Credence serait le premier à l’entendre, l’information n’avait pas nécessité d’être entendue en d’autres lieux.

-Pour l’heure, je fais mon affaire de Credence, précisa-t-il alors, afin de faire comprendre à son interlocuteur que ce n’était pas le sujet qu’il devait privilégier pour sa part, quand bien même il était forcément une préoccupation commune puisqu’il incarnait la motivation principale de Grindelwald, et la raison pour laquelle il restait sur le sol américain à l’heure actuelle, alors que ce n’était certainement pas l’endroit où il comptait s’établir sur le long terme. Je te demanderai seulement de garder l’œil et de détourner le MACUSA de toute piste éventuelle qui le rapprocherait de la vérité.

Il fallait gagner du temps, même si à un moment ou à un autre, la vérité éclaterait forcément.

code by Mandy

G

ellert hocha la tête quand l'Auror lui assura qu'il ne le décevrait pas. Seul le temps le dirait, bien évidemment, mais le mage noir estimait qu'en effet, il avait de relativement bonnes raisons de croire dans les compétences de son interlocuteur. Et pour cause, le jeune homme oeuvrait à sa demande depuis un moment déjà, et jusqu'alors, il ne s'était jamais détourné des attentes de son maître.

Gellert avait pris soin de l'observer, de l'analyser attentivement quand il officiait encore au MACUSA et pouvait donc se faire une idée de toute personne y travaillant, se faire une idée de qui lui serait utile, de qui il serait nécessaire de se méfier, de qui lui serait loyal. Il avait déjà semé ses pions à quelques lieux stratégiques, dont Edouard faisait partie, et il ne doutait pas de lui.

Douter de lui, ce serait doutait de ses choix, et il ne voulait pas se payer un tel luxe. Certes, cela ne signifiait pas qu'il soit à l'abri de toute erreur - le cas de Credence l'avait beaucoup trop bien prouvé. Mais ce n'est pas pour autant que l'homme avait l'intention de le remettre entièrement en question non plus, loin de là.

Et donc, il osait penser, oui, que son interlocuteur ne le décevrait pas, puisqu'il ne l'avait jamais déçu jusqu'ici. Et si cela devait finir par arriver... eh bien, Edouard en connaîtrait et en paierait les conséquences, de sévères conséquences. Il ne dépendait donc que de lui de demeurer du bon côté de la barrière. Du meilleur côté de la barrière.

-As-tu d'autres choses à me dire ? à me demander ?

Les occasions qu'ils avaient de se voir et de s'entretenir l'un avec l'autre n'étaient évidemment pas nombreuses. Ils ne pouvaient pas s'autoriser des entrevues de la sorte à de trop nombreuses reprises. Ce serait mettre en péril la couverture de son interlocuteur, et elle lui était pour l'heure bien trop précieuse pour qu'il puisse ne serait-ce que l'envisager. Cela viendrait. Pas maintenant.

Alors, la moindre information, le moindre détail, même celui qui devait leur sembler anodin, pourrait bien leur servir, d'une manière ou d'une autre. Si quoi que ce soit venait à l'esprit de l'Auror, il était par conséquent nécessaire qu'ils en parlent, et qu'ils ne négligent aucun élément éventuel.

code by Mandy

G

L’Auror n’en avait de toute évidence pas conscience, mais l’information qu’il lui communiquait n’était pas neuve. Ils ne s’étaient pas concertés à ce sujet spécifique, c’était sans doute pour cette raison qu’il prenait soin d’en parler à présent, mais Gellert était parfaitement au fait de la mission d’infiltration orchestrée par le MACUSA au sein des fidèles de Salem, pour une simple et bonne raison : c’était lui-même qui avait ordonné cette mission quand il officiait encore à la tête du département de la justice magique du Comité magique américain. C’était lui qui avait choisi de placer Ethan Bryce sur ce point précis de l’échiquier. Il voyait chez cet Auror des failles similaires à celles qu’il avait exploité chez son interlocuteur et estimait qu’en s’y prenant de la bonne manière, il saurait l’affilier à sa cause, lui imposer la présence régulière de Mary Lou Barebone, qui inspirerait aisément un dégoût singulier pour tous ceux de son espèce à n’importe quel sorcier normalement constitué était une première étape, mais pas destinée à être la seule, néanmoins.

Cela dit, ce n’était pas parce que l’information lui était déjà connue qu’elle manquait d’intérêt. Il était encore trop tôt pour venir se présenter sous son vrai visage auprès de Bryce et envisager qu’il se joigne à lui sans courir le moindre risque de double jeu ou de trahison. En revanche, il devait garder un œil vigilant sur cette enquête et ce qu’elle pouvait potentiellement lui apporter, aussi bien concernant les fidèles de Salem en eux-mêmes que concernant l’Auror en particulier.

-Je suis parfaitement au fait de cette information, c’est moi qui ai demandé à Ethan Bryce d’infiltrer les fidèles de Salem. J’apprécie de savoir que sa mission est toujours d’actualité. A moins qu’elle n’ait été attribuée à un autre, bien sûr.

Et dans ce cas, cela changerait bien évidemment la donne. Gellert ne serait pas réellement surpris que cette éventualité se soit effectivement présentée. La suspicion devait régner en maître au sein du bureau des Aurors, et il était bel et bien possible que l’on ait décidé de déconstruire tout son travail en tant que Percival Graves dans l’espoir que les graines qu’il avait pris soin de semer au sein du MACUSA ne portent aucun fruit. A voir donc… Edouard avait également souligné un point important en apprenant à Gellert que le groupe moldu suscitait de plus en plus de curiosité, et était donc capable de rapatrier des recrues, plus qu’on ne l’imaginerait possible. Gellert estimait que c’était une bonne chose. Bien sûr, il détestait Mary Lou Barebone et tout ce qu’elle incarnait. Mais tant qu’elle agissait comme elle le faisait, elle exacerbait la haine de certains sorciers envers la communauté non magique. Et ça, c’était à leur avantage.

-Quel est l’état de vos relations avec Bryce, se confierait-il facilement à vous au sujet de cette mission ?

Il ignorait ce qu’il en était, mais si Edouard pouvait jouer les intermédiaires avec Bryce pour commencer, ce serait une excellente chose.

code by Mandy

G

ellert hocha la tête avec satisfaction en apprenant qu'Ethan Bryce demeurait chargé de la mission d'infiltration au sein du groupe des fidèles de Salem. Ce n'était pas pour autant qu'il fallait s'en réjouir. La décision de Mrs Picquery de conserver le jeune homme à ce poste ne signifiait pas pour autant qu'elle commettait à nouveau l'erreur de faire confiance aux mauvaises personnes mais pouvait bien au contraire signifier qu'elle avait tout autre chose à l'esprit, et c'était une possibilité qu'il allait falloir prendre en considération.

Ceci dit, la nouvelle abondait plutôt dans le sens de Grindelwald, en l'occurrence. Bryce restait un élément intéressant, et le mage noir demeurait persuadé de pouvoir le rallier à sa cause au moment opportun. En attendant, la tâche qu'il effectuait était cruciale, qu'il poursuive de s'en acquitter était essentiel... et la confiance qui subsistait donc entre Edouard et Bryce pouvait jouer à son avantage.

-Alors tu sais ce qu'il te reste à faire, observa Grindelwald, qui n'estimait pas avoir besoin de détailler quoi que ce soit.

Son interlocuteur aurait évidemment l'intelligence de comprendre de lui-même. Il devrait lui transmettre tout les avancements de l'enquête menée par Bryce afin qu'il puisse garder un oeil sur cette dernière. Et si, au passage, il pouvait poursuivre le travail déjà entamé par le mage noir, ce serait mieux encore. Edouard, en appuyant sur les cordes les plus sensibles, devrait réussir à convaincre Ethan de s'engager sur la voie qu'il ne demandait qu'à poursuivre sans l'avoir encore conscientisé. Sur ce point, néanmoins, Gellert savait qu'il se devait de se montrer légèrement plus précis tout de même.

-Bryce est un élément prometteur. Il a montré quelques... signes d'intérêt pour la cause que nous défendons.

Sans l'exprimer comme tel, bien évidemment, il ne l'aurait bien sûr pas pu quoi qu'il en soit à moins d'être complètement idiot alors qu'il s'était cru en présence de Percival Graves, mais Gellert reconnaissait en lui les inclinations que peuvent avoir les individus les plus tentés de changer le monde... pour le plus grand bien. Il avait simplement besoin d'être encore aiguillé dans la bonne direction, que soient abattues ses dernières défenses, que le mage noir estimait quoi qu'il en soit fragiles. Et encore fragilisées par les circonstances, et l'enquête qu'il menait et dont Gellert brûlait de connaître plus en détails le développement.

code by Mandy

G

ellert n'attendait pas après l'approbation de son interlocuteur pour décider de qui méritait ou non de rejoindre ses rangs, qui pouvait se révéler être un élément intéressant ou pas. Mais dans tous les cas, c'était une bonne chose que d'avoir la confirmation de son interlocuteur quant à l'intérêt que Bryce pourrait revêtir pour la cause du mage noir.

Edouard devait le connaître d'une autre manière, à un autre niveau que Gellert, aussi, s'il avait dû avoir des réticences concernant son camarade Auror, les aurait écoutées avec attention. Mais en l'occurrence, il était conforté dans ses choix. Pour l'heure, et même s'il avait dû bouleverser ses plans à la dernière minute, la situation abondait à présent dans son sens. Et il allait s'arranger pour que cela reste le cas. Il savait que pour cela, il pouvait compter sur des éléments loyaux comme l'était, sans aucun doute possible, son interlocuteur.

Evidemment, la situation, concernant Ethan Bryce, ne dépendait pas que des deux protagonistes en présence mais bien davantage du principal concerné, qui se devrait de prendre les bonnes décisions au moment adéquat. Cela prendrait le temps qu'il faudrait... Il n'y avait rien d'urgent à la situation tant que sa conclusion advenait à un moment ou à un autre. Mais si Edouard pouvait être à même d'accélérer le processus, alors, il ne fallait bien évidemment se priver de cette possibilité, c'était même hors de question.


-Pour le plus grand bien, confirma Gellert d'un hochement de tête.

Et il semblait qu'il n'y ait rien à dire de plus. Edouard avait pleinement conscience de la tâche qui lui incombait, en plus de la mission qui était la sienne au quotidien quoi qu'il en soit. Il lui avait délivré toutes les informations qui pouvaient lui être utiles… Il s’était montré, comme à son habitude, précis et concis. Et il semblait par conséquent que leur entretien, tout fructueux fut-il, devait toucher à sa fin une bonne fois pour toutes.

-Je pense que nous en avons fini pour l’heure, observa-t-il, ce qui ne devait pas être une surprise pour Edouard. Nous nous retrouverons prochainement.

C'était bien sûr une certitude. Il était important que le mage noir bénéficie de ces entretiens réguliers avec son interlocuteur afin de savoir précisément à quoi s'en tenir à l'heure où lui-même n'avait plus la possibilité de se retrouver directement au sein du MACUSA, et à un poste d'i

code by Mandy