Au service du même maître [pv Jane :33]

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E

n se mettait au service de Grindelwald, Marlon n'avait pas particulièrement envisagé de se faire des amis... Des ennemis, il se doutait qu'il s'en ferait plus qu'il n'est nécessaire - même si, dans l'idéal, personne ne devrait deviner à quelle cause il était affilié tant que celle-ci ne prévaudrait pas. Mais des amis... ce n'était pas le but de la manoeuvre. Il poursuivait une intention, un objectif, et c'était la seule chose sur laquelle il acceptait de se focaliser... Oui, il considérait que c'était une bonne chose s'il parvenait à s'entendre relativement bien avec celles et ceux que ses nouvelles fonctions l'obligeaient à voir comme des collaborateurs, mais il n'avait aucune envie de laisser ses sentiments personnels influer en quoi que ce soit sur la situation. Bien sûr, concernant Cassandra, c'était une autre affaire, et il la priviligierait toujours à n'importe quelle autre cause, mais tous les autres pouvaient... n'être que de passage dans sa vie. Ou non. Il y avait quelques personnes avec qui, finalement, il s'entendait mieux qu'il ne l'aurait soupçonné, et Jane avait fini par en être.

Il ne la connaissait que depuis peu, quand elle avait rejoint les rangs de Grindelwald à sa sortie de prison. De sa vie, il ne savait absolument rien ou presque, et il n'estimait pas avoir besoin d'en savoir davantage. Grindelwald avait confiance en elle (en même temps, ce dernier pourrait difficilement lui reprocher les inclinations de la jeune femme pour le même sexe... mais c'était une chose qu'il ignorait totalement - ce qui n'était pas plus mal), et s'il avait confiance en elle, il n'envisagerait même pas de remettre en cause cette confiance. Ils avaient effectué quelques missions en commun, qui les avaient contraints à faire connaissance et à mieux se connaître. Et le fait est qu'il appréciait son caractère et sa conversation. Si bien qu'ils étaient devenus amis.

Marlon ne savait pas s'il faisait bien d'adresser ainsi toute sa confiance à cette personne, et il savait quelque part que ça pouvait être dangereux, tout comme ils devraient peut-être limiter leurs rencontres à leurs missions pour ne pas éveiller les soupçons. Mais ça s'était fait comme ça. Jane était devenu son amie, et les amis en difficultés, Marlon avait à coeur de les aider. Ils s'étaient donné rendez-vous à l'abri des regards. Il fallait éviter que Marlon soit aperçu avec une criminelle, ou c'est toute sa crédibilité qui tomberait à l'eau. Mais s'il pouvait lui apportait du soutien, financier ou matériel... forcément, il devait l'aider.

Quand il arriva sur les lieux du rendez-vous, la jeune femme était déjà là, il la salua d'un fin sourire.

-Tu n'as pas eu de problème pour venir ? demanda-t-il d'un ton soucieux, avant de lui poser tout autre question.

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Quand Jane avait décidé de suivre Grindelwald (enfin, de prime abord de suivre Billie, mais puisque son amie suivait Grindelwald ça revenait donc au même), elle ne pensait pas qu’elle allait pouvoir se rapprocher de personnes qui travaillaient pour lui. Bon elle avait déjà Billie qui était comme une sœur pour elle et elle espérait que Eleanora allait suivre le mouvement également, afin que ses sœurs de cœur soient réunies. Elle ne pensait donc pas réellement se faire des amis dans les fidèles de Grindelwald, même si elle n’avait pas non plus de raison de ne pas les apprécier. Cela dit, elle devait reconnaître que certaines… relations lui étaient tombés dessus.

Elle avait fait la connaissance de Marlon, ils avaient dû collaborer à un moment sur quelque chose et… ils avaient appris à se connaître. Contre toute attente, Jane avait commencé à apprécier grandement le jeune homme et ils étaient devenus amis. Jane n’avait pas beaucoup d’amis – en même temps quand on était en cavale ce n’était pas réellement facile d’avoir des amis –, mais elle savait qu’elle pouvait compter sur Marlon pour être un ami sincère et ça lui faisait du bien. C’était bête peut-être, mais après tout ce qui était arrivé, la jeune femme avait le sentiment d’avoir besoin d’être entourée. Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était tant attachée à Eleanora et Billie et qu’elle avait besoin de les avoir dans sa vie.

Cela dit, la jeune femme n’était pas folle non plus, elle savait bien qu’elle ne pouvait pas tout dire à l’homme. Il savait qu’elle sortait de prison, ce n’était pas un secret, mais jamais Jane n’avait abordé le sujet de la raison de son emprisonnement. Bon, elle avait sous entendu qu’elle avait pris la vie de personne, mais elle n’était pas entrée dans les détails en affirmant qu’elle avait simplement tué les parents de la femme qu’elle aimait. Elle adorait Marlon, contre toute attente donc, mais elle n’oserait pas lui avouer une telle chose. En attendant, ils pouvaient quand même passer du temps ensemble et c’était ce que Jane appréciait. Bon, forcément quand ils se retrouvaient, il se devait de se montrer très prudent parce qu’il était important que Marlon ne soit pas vu auprès d’une criminelle et à choisir, Jane n’avait aucune envie de se faire arrêter non plus. Ils avaient rendez-vous d’ailleurs, dans un endroit à l’abris des regards, Jane était arrivée en avance et elle l’attendait en fumant tranquillement. Quand elle le vit arriver, la jeune femme afficha un grand sourire.

« Non, aucun souci, je maîtrise la situation. » Elle n’avait pas le choix en même temps, il fallait bien qu’elle maîtrise un peu les choses sinon ça ferait longtemps qu’elle serait retournée à la case prison. « Comment tu vas ? » Demanda–t-elle.

Elle se posait vraiment la question, ce n’était pas juste comme ça, elle espérait que Marlon allait bien. En soit, il n’y avait pas forcément de raison qu’il n’aille pas bien, mais dans ce monde on n’était sûr de rien.

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M

arlon hocha la tête. Il ne pouvait que croire Jane sur parole, après tout, il ne la connaissait pas suffisamment pour savoir combien elle était responsable ou susceptible de se mettre en danger. Une fois encore, si Grindelwald lui accordait sa confiance, c'est qu'elle devait être capable du minimum de prudence requis. Il choisissait, dans tous les cas, de la croire et de lui faire confiance, même s'il gardait à son encontre une certaine inquiétude. Il faut dire que la position de Marlon était nettement plus enviable que celle de Jane. Lui n'avait pas besoin de se cacher, il avait une vie publique, et il était même respecté parmi ses pairs, de même pour Cassandra.

Dans le cas de Jane, qui devait vivre dans l'ombre, le moindre aspect de son existence devait être compliqué, et le médicomage tenait suffisamment à sa nouvelle amie pour ne pas la voir s'exposer inutilement au moindre risque. Pour sa part, il était excessivement méticuleux, ce qui était sans doute une déformation professionnelle de sa part. Mais donc, il n'allait pas insister. Ils avaient l'occasion de se voir et de se parler un peu, il n'avait pas envie de gâcher ce moment, qui devrait sans doute être court pour leur sécurité à tous les deux, en mettant à la jeune femme une pression inutile, qu'elle devait très bien savoir se mettre à elle-même sans l'aide de personne au bout du compte.

-Je vais bien, répondit-il, ce qui était honnête. Il avait mal vécu les récents événements, mais il n'était pas de nature à s'appesantir sur son sort. Il avait repris du poil de la bête, et maintenant, il était surtout déterminé à se battre pour la cause qui lui semblait être la plus juste. C'était un peu... la folie, ces derniers temps, mais la situation s'est un peu tassée, alors tout va bien.

L'après Nouvel An avait été compliqué pour lui. Même si cet événement avait eu le mérite de le mettre sur le chemin de Grindelwald et de trouver sa voie, le temps passé à l'hôpital, à constater l'ampleur des dégâts, avait été éprouvant. Pas seulement parce qu'il avait été accablé de travail (il aimait son travail, ça ne le dérangeait pas de s'y dévouer complètement) et que c'était forcément éprouvant physiquement et moralement, mais parce qu'il savait que sa mission devrait contribuer à présent à éviter à tout prix que cela se reproduise. Il avait encore ses doutes, et du mal à trouver un rôle à sa mesure parmi les partisans de Grindelwald, mais il savait qu'il avait fait le bon choix, et pour lui, c'était tout ce qui comptait.

-Et toi, comment tu vas ?

Il posait cette question avec le plus grand sérieux et le plus grand intérêt. Même si elle lui disait gérer la situation, il voulait s'assurer qu'elle ne rencontrait aucun problème, c'est tout.

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Marlon affirma qu’il allait bien, ce qui plaisait à Jane. La jeune femme s’était rapidement attachée au jeune homme, elle le considérait comme un ami puissant. Alors, certes, ils ne se connaissaient pas énormément, ils avaient encore beaucoup à apprendre l’un sur l’autre d’ailleurs (Marlon devait par exemple encore apprendre que Jane était plutôt attirée par les femmes, mais bizarrement elle n’avait pas spécialement que ça arrive trop rapidement), mais ça n’enlevait pas le fait qu’elle tenait beaucoup à lui. Alors quand il lui apprenait qu’il allait bien, elle était soulagée. Surtout que dernièrement, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait chômé, avec le nouvel an il avait eu énormément de travail sur les épaules. Mais visiblement, le jeune homme pouvait souffler un peu plus. Le temps passait et les choses se calmaient, tant mieux. Surtout tant mieux pour Marlon, Jane était contente pour lui.

Parce qu’en prime, si Marlon avait moins de travail sur les épaules, ça allait lui donnait plus de possibilité de travailler pour Grindelwald, parce que la cause qu’ils défendaient maintenant tous les deux était quand même importante. En tout cas, elle avait pris une grande importance dans la vie de Jane.

« Je vais plutôt bien ! » Rien n’était réellement parfait, parce qu’elle ne pouvait pas être avec la femme qu’elle aimait, parce que celle qui possédait encore beaucoup trop son cœur l’avait complètement oublié. Alors forcément, ça ne pouvait pas être parfait, mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’allait pas bien non plus. Elle se portait plutôt bien. « Billie nous a trouvé un super appartement, au moins de ce côté-là on est plutôt tranquille. J’ai endroit cool où vivre. »

Et en prime, l’appartement que Billie avait trouvé était quand même magnifique, super grand. Trop grand pour elle toutes les deux, mais avec un peu de chance Eleanora allait finir par accepter de venir vivre avec elle. Cela dit, avec ou sans sa sœur de cœur, Jane était quand même heureuse de pouvoir vivre dans cet appartement et d’être à l’abris.

« Et le MACUSA a l’air beaucoup trop concentré sur Grindelwald pour me chercher moi. » Bon, Jane savait bien qu’elle ne pouvait pas non plus trop se reposer sur ses lauriers, que si un.e Auror venait à tomber sur elle, iel n’allait pas manquer de l’arrêter. Mais en même temps, iels étaient quand même vraiment chamboulés par la situation et le fait que Grindelwald était de retour dans le jeu. Ça lui convenait bien, en prime elle pouvait se lancer dans cette aventure avec ces personnes qui l’entouraient maintenant. Donc oui, ça lui plaisait. Elle se sentait mieux en tout cas depuis qu’elle avait quitté la prison – en même temps, on pouvait pas faire pire –, alors elle avait envie de profiter pleinement de la vie et c’était ce qu’elle faisait. Pourquoi elle n’irait pas bien donc ? « Ça va mieux le travail alors ? »

C’était ce qu’il avait dit, mais elle avait bien envie d’en savoir plus.

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J

ane lui assura qu'elle allait bien, et Marlon voulut bien la croire sans en douter. Il ne pensait pas qu'elle ait vraiment de raisons de lui mentir, bien au contraire, et il se réjouissait donc de savoir que les choses se passaient bien pour elle. Il faut dire que parmi les fidèles de Grindelwald, elle n'était définitivement pas la mieux lotie. Ils devaient tous être extrêmement prudents, c'est vrai, mais des personnes comme lui ou Cassandra pouvaient tout de même évoluer au grand jour sans problème et sans éveiller les soupçons de qui que ce soit. Jane, elle, était d'ores et déjà recherché par le MACUSA. D'un côté, un crime de plus, un crime de moins... elle n'avait pas à craindre du moins l'effondrement de sa réputation, mais cela rendait sa situation au jour le jour plus précaire et instable, raison pour laquelle Marlon, qui s'était pris d'amitié pour elle, se sentait prêt à l'aider le cas échéant.

Mais elle n'avait semble-t-il pas réellement besoin d'aide, ou tout du moins, elle en disposait déjà, notamment grâce à Billy, son ancienne camarade de cellule. Si Marlon appréciait beaucoup Jane, on ne pouvait pas dire qu'il en soit autant de Billie. Cette femme était aussi cruelle qu'opportuniste, et elle ne lui inspirait absolument rien d'admirable. Il n'aimait pas vraiment savoir Jane dans le giron de cette femme, ni même cette femme au service de Grindelwald, mais il n'avait pas vraiment son mot à dire à ce sujet. Au moins, elle semblait prendre sincèrement soin de Jane, ce qui était déjà une bonne chose, puisqu'elle leur avait apparemment trouvé un appartement.

Jane avait un toit au-dessus de la tête, forcément, Marlon en était heureux. Alors oui, ce n'était pas forcément prudent de rester au même endroit quand on était poursuivi par les autorités magiques des Etats-Unis, d'un autre côté, Jane marquait un point en observant que les "petites frappes" comme elle n'intéressaient pas spécialement les Aurors par les temps qui couraient. C'était de l'ordre de l'évidence, en effet, il y avait fort affaire avec Grindelwald, déjà, et tant que rien ne saurait affilier la jeune femme au mage noir, alors elle serait en relative sécurité. Il songea à faire un commentaire à ce sujet, mais Jane rebondit déjà sur une autre observation, rebondissant sur le sujet de son travail. Marlon ne comptait pas forcément s'appesantir là-dessus, mais si on lui parlait de ce qui constituait sa vocation, il était bien incapable de se taire. Médicomage, il avait ça dans le sang.

-Oui, c'est revenu à la normale, on va dire, mais j'ai eu un peu de mal à retrouver mon rythme. Il marqua une légère pause. On pense qu'à mesure que le métier rentre, les vies qu'on ne réussit pas à sauver finissent par avoir moins d'importance, mais... c'est pas le cas. Il marqua une légère pause. Mais ça a eu le mérite de me confirmer ce que je savais déjà. C'est pour ça qu'on se bat : pour que ce genre de situations ne se reproduisent plus.

Même si, pour éviter une guerre de grande ampleur, le sang devrait malheureusement couler.

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Messages : 134 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 35

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Jane afficha un sourire quand son ami affirma que les choses étaient revenues à la normale – en un sens – mais qu’il avait eu un peu de mal à trouver son rythme. La sorcière n’était pas spécialement étonnée de la réponse de l’homme, même si elle était bien incapable de se mettre à la place de cet homme, parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il devait endurer en tant que médicomage, elle se doutait quand même que ça ne devait pas être évident quand il y avait une certaine masse de travail. Et forcément, avec les événements qui avaient eu lieu dernièrement, il y avait forcément eu une grande masse de travail. Marlon précisa qu’on pensait qu’à mesure que le métier rentre, les vies qu’on ne réussissait à sauver finissaient pas avoir moins d’importances, mais ce n’était apparemment le cas. Jane ne savait vraiment pas comment Marlon faisait.

Oh, la jeune femme n’avait pas réellement de scrupule pour beaucoup de chose, elle n’avait aucun souci à vendre des corps, à vendre des gens, à faire des affaires qui pouvaient potentiellement poser problème à certaines personnes mais lui rapporter énormément de l’argent. Cela dit, il était évident que la jeune femme ne pourrait pas faire un travail comme celui de Marlon, elle ne pourrait pas supporter de voir toutes ces personnes mourir. Cela dit, en un sens, ça avait permit aussi à Marlon de prendre conscience qu’il devait bel et bien se battre ;

« Ça ne se reproduira plus. » Dit-elle pleine de conviction. Oh, il était évident qu’il allait y avoir encore des moments où l’hôpital magique allait être bondé, il n’était pas impossible qu’ils entrent en guerre, que de nombreuses personnes perdent la vie, que ça soit des sorciers ou des no-majs. Mais Jane avait la conviction qu’ils allaient s’en sortir, que tout cela valait le coup parce qu’ils allaient pouvoir rendre ce monde meilleur. Et cela, parce que Grindelwald était la solution à tout. Parce que grâce à lui, ils allaient simplement pouvoir éviter les horribles choses qui allaient arriver à cause des no-majs. « On va tout faire pour que ça n’arrive pas, je croie en nous. » Quand elle disait nous, elle parlait évidemment des fidèles de Grindelwald, de leur maître et de toutes les personnes qui le suivait. Ils allaient faire en sorte que ce futur qui avait été entraperçu ne se réalise pas, qu’ils ne se retrouvent pas dans une telle configuration. « Je suis heureuse que ça ait pu te confirmer tout ça, ça aurait été dommage que tu doutes. »

Surtout qu’ils savaient bien en réalité ce qui se passait pour les personnes qui doutaient de leur maître et de leur cause, il était évident qu’ils ne pouvaient pas tenir bien longtemps auprès de ce dernier. Jane appréciait Marlon, elle n’avait aucune envie de le voir disparaître simplement parce qu’il n’était pas sûr du chemin à suivre. Même si concernant la femme de l’homme, c’était une toute autre affaire.

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J

Quand Marlon entendait avec quelle conviction son interlocutrice était capable de lui affirmer que les événements ne se reproduiraient plus, le médicomage devait bien reconnaître lui envier non pas sa force de volonté mais davantage ses certitudes, car lui-même ne pouvait pas prétendre posséder les mêmes. C’était, dans son cas, plus compliqué. Parce qu’il avait vu la guerre, il l’avait connue, il avait été aux premières loges… et par l’intermédiaire de Cassandra, il savait que l’histoire semblait vouée à se répéter. Son épouse ne lui avait jamais dissimulé le fait que ses visions suggéraient tous l’avènement d’une nouvelle guerre, prochaine et meurtrière. Ils pouvaient espérer agir à temps pour l’empêcher, mais les prophéties de la voyante n’avaient jusqu’alors jamais été contredites. Alors, oui, il gardait tout de même espoir, mais il ne voulait pas avoir la naïveté de prétendre que le danger n’était pas réel et imminent. Il préférait se préparer au pire et être contredit que de devoir face à une vérité qu’il ne se sentirait pas capable d’accepter, de tolérer.

Il la rejoignait déjà davantage quand elle lui assura qu’ils feraient tout ce qui était en leur pouvoir (et leur pouvoir n’avait rien de négligeable – ils avaient choisi le bon maître, s’ils devaient réussir à quoi que ce soit, ce serait parce qu’ils se seraient fiés à cet immense pouvoir qu’était celui de Gellert Grindelwald). Là-dessus, il ne pouvait qu’être d’accord. Marlon était déterminé à se battre jusqu’au bout, à ne surtout rien lâcher. C’était un combat qui lui tenait à cœur, et il espérait que son interlocutrice ne remettait pas en question son investissement. C’était assez que d’autres, à l’instar de Vinda Rosier, suggèrent qu’il n’était peut-être pas à la hauteur des attentes de Grindelwald, il ne voulait pas que Jane aussi se mette à penser cela de lui.

Mais forcément, quand elle reprit la parole pour observer qu’il aurait été dommage qu’il doute, qu’elle était heureuse que ce ne soit pas le cas, il songea qu’il était peut-être en train de donner de lui une image contraire à ce qu’il était réellement. Il savait pourquoi son investissement pouvait être remis en question. Après tout, il n’avait jamais affiché une haine viscérale envers les No-Majs, de surcroit, son frère était un cracmol, et il ne faisait pas mine de le mépriser sous ce prétexte, sans oublier qu’il avait sauvé de nombreux No-Majs durant la guerre, mais ses raisons n’en étaient pas moins réelles, et sa motivation sincère. Et il ne doutait pas. Pas de son investissement du moins.

-Je ne remettrais jamais notre cause en question, répondit Marlon avec force assurance, afin que son interlocutrice ne puisse douter à son tour du propos qu’il tenait, une volonté qu’il ne lui était pas difficile d’afficher, puisque c’était bel et bien de cette manière qu’il voyait les choses. Je doute de notre possibilité d’enrayer la catastrophe à temps, mais je ne doute certainement pas de notre maître et de notre combat. Au contraire, ces doutes ne font que renforcer ma volonté.

Peut-être se montrait-il trop sur la défensive, mais il préférait établir ce fait, afin qu’il ne puisse être remis en cause. Par qui que ce soit.

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Messages : 134 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 35

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Jane afficha un sourire en entendant Marlon affirmer qu'il ne remettre jamais leur cause en question. La jeune femme n'avait pas forcément besoin qu'il le confirme, mais c'était quand même plaisant de l'entendre lui dire une telle chose. Il n'était jamais bon, dans leur situation, de commencer à douter de leur cause, ou encore de leur maître. Elle ne pensait pas que ça puisse être le cas de Marlon, mais justement elle préférait qu'il ne commence pas à douter du tout. Parce qu'il faisait parti des personnes que la jeune femme appréciait et qu'elle n'avait en aucun cas envie de voir disparaître. Ce n'était pas qu'elle puisse avoir des ennemis dans les fidèles de Grindelwald, mais elle ne s'entendait quand même pas avec tout le monde. Marlon était le genre de personne avec qui Jane savait qu'elle pouvait parler, en parti tout du moins. Malheureusement, elle ne prendrait quand même pas le risque de lui dire un peu plus concernant ses orientations. Si Grindelwald lui même ne la jugeait pas, sans qu'elle ne sache exactement pour quelle raison, elle ne pouvait pas vraiment prendre le risque d'aborder ce sujet avec n'importe qui.

En tout cas, Jane n'avait aucune envie que Marlon se mette à douter des leur cause, mais ce n'était visiblement pas le cas. Cela dit, le jeune homme n'était pas non plus complètement serein, ce que la jeune femme ne pouvait que comprendre. Elle ne savait pas exactement ce que la guerre était, elle n'avait pas eu l'occasion d'être en première ligne, mais il était évident que le fait qu'une deuxième guerre puisse avoir lieu était la pire des situations possible. Il était sans doute normal d'avoir peur de ne pas réussir à empêcher tout cela, ça ne signifiait pas qu'on n'avait pas confiance dans celui qu'on suivait. Au final, il était juste impensable de ne pas douter un peu de la catastrophe que pouvait provoquer les no-majs tout simplement. Même si Jane, de son côté, n'avait pas tant que cela de chose à leur reprocher à eux. Ce qu'elle reprochait au monde entier, ce qu'elle avait envie de voir changer, c'était le fait que les sorciers se retrouvaient dans l'obligation de se cacher des no-majs, qu'ils ne pouvaient pas vivre libre. Mais cela au final résultait surtout d'un souci vis à vis des gouvernements. Même les européens qui n'avaient pas des lois si restreintes qu'eux, devaient quand même se cacher.

"Malheureusement, il semble évident que nous allons devoir frapper vite et fort si nous voulons éviter les catastrophes." Pour qu'ils puissent éviter une guerre, pour qu'ils puissent enfin être libre de vivre comme bon leur semblait, d'aimer qui ils avaient envie d'aimer tout simplement. "Mais nous allons y arriver." Reprit-elle, en parlant évidemment bien plus de leur maître que du groupe en général. Si quelqu'un pouvait arriver à changer le monde, c'était bien Gellert Grindelwald. "Et sinon, ta femme va bien ?" Demanda-t-elle. Ils n'avaient pas forcément besoin de s'éterniser sur la volonté de Marlon, Jane savait qu'elle pouvait compter sur l'homme.

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F

rapper vite et fort, ils n'avaient en effet pas d'autre choix que d'agir ainsi, c'était même indispensable, en réalité. Il fallait savoir doser, pourtant, faire preuve de la prudence nécessaire, car aller trop vite en besogne n'était pas toujours une bonne chose, surtout quand il était question de changer en profondeur la face du monde, et pour de bon. Et c'était définitivement ce qu'ils voulaient obtenir. En vérité, Marlon s'était senti obligé de défendre sa position et sa bonne foi parce qu'on les mettait à l'épreuve beaucoup trop souvent, mais il se rendait bien compte que Jane n'était pas de ces fidèles qui s'imaginaient qu'il n'était là que par défaut.

L'air de rien, cela lui faisait le plus grand bien, car Marlon était plus déterminé que jamais à faire une différence, mais pour cela, plus il aurait d'alliés capables de croire dans ses compétences, mieux ce serait. Même si Marlon, au fond, ne dépendait de l'estime et de la confiance que de deux personnes : son épouse et son maître, et jusqu'alors, l'un comme l'autre n'avaient jamais remis en question son efficacité. L'essentiel, c'était d'y croire, l'essentiel, c'était d'être absolument convaincu du fait qu'ils étaient capables de changer la face du monde pour de bon. Et il semblait qu'ils soient effectivement sur la bonne voie. sur la meilleure voie possible, même.

-Très bien, répondit Marlon dans un sourire.

Demander à Marlon des nouvelles de sa femme était un sujet glissant, pas parce qu'il aurait quoi que ce soit de négatif à dire à son sujet, mais justement parce qu'il pourrait bien passer des heures à faire l'éloge de son épouse, et la plupart du temps, personne n'avait envie d'entendre quoi que ce soit à ce sujet. Mais si Jane posait la question, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, et Marlon comptait bien lui adresser la réponse la plus honnête possible. Et cette dernière ne pouvait qu'être infiniment possible.

-Je suis vraiment fier d'elle et de ce qu'elle accomplit pour notre cause. Elle est obstinée, et je sais que Grindelwald la tient en haute estime. Et son dernier livre se vend très bien, aussi. Il afficha un fin sourire. Pour tout dire, si je ne l'aimais pas autant, je serais presque jaloux.

De son succès, de son talent, de tout ce qu'elle était. Mais jaloux, il ne l'était pas. Et par conséquent, il n'était qu'admiratif. Marlon ne savait pas si quoi que ce soit de ce qu'il était en train de dire intéressait Jane, il était même très possible que non. De ce qu'il savait, son épouse et Jane ne s'entendaient pas du tout. Lui s'appliquait à ne pas être pris entre deux feux. Et c'était une chose qu'il regrettait profondément.

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Jane afficha un sourire quand Marlon lui apprit que son épouse allait très bien. Si la jeune femme s’entendait très bien avec Marlon – sans doute parce qu’il ne savait pas tout d’elle cela dit, mais ce n’était qu’un détail au final –, ce n’était pas vraiment le cas avec Cassandra. La jeune femme était intéressante, mais Jane se disait qu’elles n’avaient peut-être tout simplement pas un caractère compatible. C’était des choses qui arrivaient, Jane ne se formalisait pas réellement pour ça. Elle savait bien qu’on ne pouvait pas s’entendre avec tout le monde et donc, elle n’était clairement pas proche de Cassandra. Ce qui ne l’empêchait pas de s’entendre avec Marlon et de prendre même la peine de lui demander de ses nouvelles.

Au fond, Jane devait bien avouer qu’elle n’en avait un peu rien à faire que le livre de la jeune femme se vende bien, que Grindelwald l’avait en haute estime ou ce genre de chose, mais en même temps Jane savait bien que le sort de Cassandra était très important pour son époux et que l’état de ce dernier était directement lié à celui de la jeune femme. C’était comme ça, Marlon était amoureux et Jane en grande romantique qu’elle était ne pouvait que comprendre que tout l’univers de l’homme tourne autour de son épouse. Elle aurait aimé pouvoir en dire autant de son côté, forcément le sort de Cherryl jouait beaucoup sur son état, mais elle ne pouvait pas vraiment reposer son existence sur elle. Elle aurait aimé, mais ce n’était pas possible.

« Heureusement que tu l’aimes alors ! » Commenta Jane quand l’homme lui affirma que s’il ne l’aimait pas autant, il aurait pu être jaloux d’elle, de son talent, de son succès. « Même, si je pense que tu n’as rien à lui envier non plus. Et qu’elle a mainte raison d’être jalouse également. »

Oh, elle ne cherchait pas à semer la zizanie. Elle se contentait simplement de dire ce qu’elle pensait et elle pensait que son interlocuteur avait beaucoup de valeur de son côté aussi, qu’il pouvait être fier de ce qu’il était. Et que Cassandra avait quand même toutes les raisons d’être fier de ce qu’il était aussi. Jane espérait quand même que cette jeune femme se rendait compte de la chance qu’elle avait, parce que ce n’était pas donné à tout le monde de pouvoir être aimé comme elle l’était. Elle ne serait presque jalouse en fait… pas de Cassandre directement. Juste du couple qu’ils formaient avec Marlon, du fait qu’ils se soutenaient et qu’ils étaient heureux en ménage. Ce qu’elle ne pourrait jamais vivre de son côté.

« En tout cas, vous avez vraiment de la chance de vous êtes trouvé. C’est moi qui suis super jalouse en fait ! »

Elle s’était faite une raison depuis longtemps qu’elle ne vivrait pas de vie amoureuse normale, pour cela il aurait fallu qu’elle aime un homme sans doute. Mais elle aurait aimé que son histoire se passe… différemment.

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H

eureusement qu'il l'aimait, oui. Mais en même temps, s'il n'y avait pas entre eux ce lien indéfectible et certain comme rien d'autre ne saurait l'être, il ne serait pas avec elle, ils ne seraient pas mariés. Forcément, c'était facile à dire. Prétendre qu'il n'aurait épousé qu'une femme qu'il aimait profondément était facile de la part d'un homme qui avait trouvé son âme soeur alors qu'il n'était encore qu'un adolescent. Lors de sa rencontre avec Cassandra, il avait immédiatement eu la certitude que c'était elle, et qu'il n'y aurait qu'elle. C'était sans doute exagéré, d'aucuns affirmeraient que c'était même absurde, mais c'était là son profond ressenti, et il était indéfectible, bien trop réel pour être ignoré.

Forcément, avec une voyante pour compagne, il lui était impossible de ne pas croire en la destinée. Et ils étaient destinés l'un à l'autre. Depuis toujours. C'était comme ça. Donc oui, heureusement, mais en même temps, c'était la condition sine qua non à leur histoire et à leur relation. Alors bien sûr, oui, qu'il n'allait pas être inutilement jaloux d'elle. Il n'avait que la plus pure admiration pour elle, et elle faisait de lui une meilleure personne, plus forte, plus intelligente, plus sûre d'elle. Ils voulaient croire qu'ils avaient vraiment trouvé le parfait équilibre, raison de plus pour être parfaits l'un pour l'autre. Les qualités de l'un palliaient les défauts de l'autre.

-Je ne suis pas grand-chose à côté d'elle, mais je sais que c'est ce qu'elle pense.

Qu'en somme, elle pensait comme lui, qu'elle trouverait matière à être jalouse de lui si leur relation était moins équilibrée. Après tout, c'est vrai, il était loin d'avoir tous les défauts du monde. Il sauvait des vies chaque jour que Merlin faisait, ce n'était pas rien. Ils avaient de l'estime l'un pour l'autre, c'était le plus important. Mais il est vrai que souvent, Marlon se disait que Cassandre dépassait tout le monde, et de très loin, en totale absence d'objectivité.

-Ce n'était pas de la chance, tu sais. C'est peut-être ridicule à dire, mais c'était le destin, et quand tu t'entiches d'une voyante, c'est le genre de choses auxquelles tu ne peux que croire. Il marqua une pause. Alors je ne me fais pas d'inquiétude pour toi, tu rencontreras ton destin, toi aussi.

Il devait sembler particulièrement niais, mais il ne disait rien qu'il ne pensait pas, et même si ça devait le faire passer pour un sentimental de bas étage, ce n'est pas pour autant qu'il allait changer de discours sous le prétexte d'être plus... cohérent, ou quoi que ce soit de cet acabit.

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Il était évident que Marlon et son épouse vivait une relation de couple… parfaite. Ils s’aimaient, ils s’aidaient mutuellement, ils se levaient mutuellement, ils étaient juste… sur la bonne longueur d’onde, parfait ensemble et c’en était presque énervant. Pas parce qu’il était possible de les détester pour ça, mais parce qu’ils donnaient le sentiment d’avoir tout ce que tout le monde rêvait d’avoir et de ne pouvoir qu’à peine toucher du doigt. Jane afficha un léger sourire en entendant l’homme affirmer qu’il ne pensait pas avoir de la chance, parce que le fait de vivre avec une voyante, ça ne pouvait que le pousser à croire que c’était le destin. Il n’avait donc pas de la chance, il avait simplement la possibilité de vivre sa destinée. Au fond, Jane ne savait pas si elle appréciait d’entendre cela, ou de continuer de croire que Marlon avait de la chance. C’était plus facile de se dire de son côté qu’on n’avait pas de chance, plutôt que de croire qu’on avait perdu son destin.

Jane afficha un nouveau sourire, baissant un peu son regard, quand Marlon reprit en affirmant qu’il ne se faisait pas d’inquiétude pour elle, qu’elle finirait par rencontrer son destin elle aussi… C’était des paroles niaises sans doute, mais tout bonnement ce que Jane aurait pu dire. Tout aurait été plus facile si elle avait été normale, si elle avait été capable d’aimer un homme, même si ça avait été un no-maj. Mais ce n’était pas parce qu’elle n’aimait pas les hommes et qu’elle considérait que son âme sœur était une femme qu’elle ne pouvait pas croire au destin. Malheureusement, ça ne se terminait pas bien pour elle.

« Tu sais, je… » La jeune femme poussa un soupire. « Je crois que j’ai perdu mon destin moi. » Elle n’avait pas l’intention de dire toute la vérité à Marlon, parce que même s’ils s’entendaient très bien, elle ne voulait pas que ce dernier la juge pour ce qu’elle était. Mais en même temps, elle ne pouvait pas juste affirmer qu’elle allait un jour rencontrer son destin, alors qu’il semblait évident que ce destin était Cherryl, qu’elle l’avait rencontré, qu’elle l’avait aimé, et qu’elle l’avait perdu… « Et je ne pense pas qu’un autre destin puisse m’attendre quelque part. » Ajouta-t-elle dans un fin sourire, quelque peu mélancolique. « Donc quoi que tu dises, je pense quand même que vous avez de la chance de pouvoir profiter de votre destinée. » Reprit-elle, en cherchant à se montrer moins sombre que précédemment.

Il n’avait pas spécialement envie de s’appesantir sur son sort, de tourner en boucle sur ça. Elle croyait en son combat avec Gellert Grindelwald, parce qu’elle avait l’espoir de pouvoir enfin avoir son destin en main justement et pouvoir aimer qui elle voulait, quand elle le voulait, comme elle le voulait. Qu’un jour Cherryl puisse lui être rendu, qu’elle finisse par se rappeler d’elle et lui pardonne évidemment ce qui était arrivé à ses parents. Grindelwald lui donnait cet espoir.

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M

arlon ne savait rien ou presque de l'histoire de son interlocutrice. C'était tant mieux, d'ailleurs, car s'il en connaissait les détails, il se montrerait peut-être plus réservé, moins conciliant et sympathique envers elle. Mais non, il ne savait pas le moins du monde ce qu'il en était, et par conséquent, il n'avait pas du tout eu conscience d'avoir mis les pieds dans le plat en parlant de sa "destinée" et en suggérant que Jane aurait encore l'occasion de rencontrer la sienne. Jane était jeune, elle semblait avoir la vie devant elle. Difficile de croire qu'elle ait déjà pu vivre une grande histoire d'amour, et que celle-ci se soit déjà achevée. Rupture ou autre chose ? Etant donné que Jane avait fini en prison, il était bien possible que ce soit son séjour derrière les barreaux qui ait mis fin à tout cela.

-Je suis désolé... je ne voulais pas manquer de tact, répondit Marlon, très sincère. Il avait véritablement pensé prononcer un discours bienveillant, il n'avait aucune envie de mettre Jane mal à l'aise.

Il pourrait abuser, insister, lui assurer qu'il y aurait sans doute quelqu'un d'autre, pour elle. Et peut-être bien que c'était vrai, mais il ne voulait pas le garantir alors qu'il avait tendance à penser qu'on avait une âme soeur et une seule. Pour peu que Cassandra finisse par partir avant lui (mais il n'arrivait pas à croire dans cette éventualité), il ne se voyait pas refaire sa vie avec qui que ce soit d'autre, il ne pensait définitivement pas que qui que ce soit serait capable de lui faire ressentir ce qu'elle était capable de lui faire éprouver, non, c'était impossible, absolument impossible.

-Tu as su saisir ta chance le temps qu'elle a duré, c'est déjà être privilégié, tu sais. Beaucoup de personnes passent à côté de leur destinée sans même s'en rendre compte.

Même si l'histoire de Jane s'était mal finie, ou s'était en tout cas finie, cela n'empêchait pas le fait qu'elle avait connu son grand amour, et c'est une chose que Marlon ne pouvait que souhaiter à tout le monde, même si l'issue devait en être impossible ou fatale.

-Est-ce que tu as envie d'en parler ?

Bien sûr, il n'avait aucune intention de l'y forcer. Si cela devait la mettre mal à l'aise en quoi que ce soit, il n'insisterait pas et ne lui poserait aucune question. Mais il se disait aussi que Jane avait peut-être besoin d'en parler et n'avait pas beaucoup d'occasions de le faire, en fin de compte. Il estimait que les amis étaient faits pour ça, pour prêter une oreille attentive à leurs proches, et écouter leurs états d'âme au besoin, sans jamais de jugement, juste beaucoup de compréhension.

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Jane répondit à Marlon par un sourire rassurant quand ce dernier lui affirma être désolé, qu’il ne cherchait pas à manquer de tact. La jeune femme le croyait, il semblait sincèrement désolé en tout cas et elle se disait en effet qu’il ne chercherait pas à la blesser. Marlon n’y pouvait rien, il ne connaissait pas grand-chose de son histoire et c’était une très bonne chose comme ça. Il savait qu’elle avait été en prison parce qu’elle avait tué des no-maj, il n’avait pas besoin de connaître les autres détails de son histoire. Jane avait beau apprécier sincèrement Marlon et elle osait croire que c’était réciproque, la jeune femme ne se faisait pas d’illusion, s’il devait apprendre la vérité, il était évident qu’il la jugerait bien différemment. Jane n’avait pas envie que ça arrive, même si c’était justement un point supplémentaire qui l’agaçait, elle devait même se cacher des personnes qu’elle appréciait, parce qu’elle n’avait pas envie qu’ils posent un autre regard sur elle. Elle ne pouvait pas aimer qui elle le voulait, sans perdre les quelques personnes qu’elle appréciait.

En tout cas, malgré ce que Marlon pouvait bien dire, Jane avait beaucoup de mal à considérer qu’elle avait pu avoir de la chance. D’accord, elle avait eu l’occasion de saisir sa destinée le temps de, ce qui était déjà mieux que beaucoup de personne, mais le fait de perdre cette destinée lui faisait atrocement mal. Alors, en soit, est-ce que ce n’était pas mieux que de passer à côté que de plutôt savoir ce que cela faisait d’être en phase avec son destin et de tout perdre. Elle avait connu le bonheur le plus pur, maintenant elle ne savait même pas si c’était encore possible pour elle de le toucher du bout des doigts.

« Il n’y a pas grand-chose à dire… » Soupira Jane, se disant surtout qu’elle ne pouvait pas dire grand-chose. Elle pourrait prétendre, comme elle avait déjà fait, que la no-maj qu’elle avait follement aimé et qu’elle continuait d’aimer était un homme, mais cela n’aiderait pas vraiment la vision de son ami sur elle. Elle pourrait inventer une nouvelle histoire, en mentant à Marlon ? C’était sans doute encore le mieux, mais elle n’aimait pas l’idée de lui mentir non plus. Il irait de ses bons conseils, de ses belles paroles sur la destinée sans parvenir à réellement la comprendre et Jane n’avait pas envie de ça. Elle n'avait pas envie de devoir mentir et cacher encore ce qu’elle était, alors au moins… ne rien dire c’était le moins pire. Elle se cachait encore, mais elle ne reniait pas non plus entièrement ce qu’elle était, du moins c’était le sentiment qu’elle avait. « En partant en prison, je l’ai perdu, c’est tout ce qu’il y a à savoir. » Elle aimerait vraiment en dire plus, mais elle ne pouvait pas. « Aider notre maître va me permettre que l’injustice qui m’est arrivé n’arrive plus jamais à personne, c’est tout ce qui compte. » Ou pas, mais elle y croyait dur comme fer.

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M

arlon était sincère quand il affirmait vouloir être à l'écoute de ce que son interlocutrice pourrait bien avoir à lui dire. Il tenait à ce qu'elle sache qu'il acceptait de lui servir d'oreille attentive si cela pouvait lui permettre de se sentir mieux. Il comprenait, bien sûr, qu'elle décide de s'en moquer ou choisisse de se taire : elle aurait de très bonnes raisons de le faire, à n'en pas douter, mais en l'occurrence, il voulait qu'elle sache que, maintenant ou plus tard, il serait prêt à entendre ce qu'elle avait à dire. Il était bien placé pour savoir combien il pouvait être salvateur de dire enfin ce que l'on avait sur le coeur, sans aucune restriction ni condition. Enfin, c'était en tout cas ce dont il se convainquait sans s'imaginer un seul instant que l'affaire était bien évidemment beaucoup plus complexe que cela. Et elle exigeait de l'observer d'une manière un tant soit peu différente. Lui n'avait pas la moindre idée de ce qui se tramait à l'heure actuelle et de ce que seraient les conséquences des aveux de Jane si elle décidait d'aller au bout de ces derniers.

Mais Jane, bien sûr, faisait le choix de la sécurité, et elle avait sûrement raison. Elle avait perdu la personne qui importait le plus pour elle, la personne à laquelle elle avait estimé son destin pour toujours. C'était tout ce qu'elle avait à dire, semble-t-il, et évidemment, Marlon en était à la fois troublé et malheureux pour elle. C'était sans doute un vrai supplice que de vivre ce genre de situation : lui-même ne s'imaginait pas vivre sans Cassandra, c'était tout bonnement au-dessus de ses forces. Oui, aucune situation n'était vraiment comparable à d'autres, et il fallait toujours savoir replacer chaque situation dans son contexte, mais il était difficile de faire abstraction de cela. Voire même impossible, en vérité.

-Très bien, répondit simplement Marlon en comprenant qu'il n'obtiendrait rien de plus de la part de son interlocutrice. Il ne voulait pas insister au point de créer un quelconque malaise, ce n'était pas du tout le but de la manoeuvre.

Il voyait que sa détermination était totale et inflexible, et au fond, est-ce que ce n'était pas ce qui importait plus que le reste ? Si, évidemment que si, et Marlon voulait bien se concentrer là-dessus avant toute autre chose si nécessaire. Ils avaient un objectif en commun, ils étaient au service du même maître, et quoi qu'il puisse advenir, cela était et demeurerait leur priorité, envers et contre tout.

-Mais ma proposition tient toujours. Si tôt ou tard, tu dois décider de te confier, alors je serai là pour t'écouter.

Il est des promesses comme celle-ci qu'on ne devrait jamais faire, sous peine de les faire à la légère.

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