Soyez le maître que vous voudriez avoir [pv Glenn :33]

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Soyez le maître que vous voudriez avoir

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es choses ne s'étaient absolument pas déroulées comme Gellert l'avait prévu, et il est certain que le mage noir en éprouvait une insatisfaction et une frustration certaines. Tout ce temps passé à partir en quête de l'obscurial, tout ça pour rien, il y avait de quoi être agacé par l'absence de ses efforts... Ce n'est pas pour autant qu'il comptait se laisser abattre malgré tout. Car au-delà de l'agacement, Gellert était tout simplement soulagé. Il était enfin lui-même. Endosser le rôle de Percival Graves n'était pas la pire épreuve qu'il ait jamais rencontrée, c'était un homme intéressant, au rôle-clé, et aux pouvoirs suffisamment important pour qu'il n'ait pas besoin de totalement dissimuler sa propre puissance (encore qu'il était bien plus à l'aise avec sa propre puissance, tout comme il appréciait sincèrement de pouvoir se servir à nouveau de sa très précieuse baguette de sureau, trop longtemps négligée au profit de ses ambitions du moment). Mais il était de nouveau lui-même, et c'était ce qui importait. Ses projets avaient été bousculés, mais il avait malgré tout une idée très claire de ce qu'il devait faire.

Il savait qu'il n'avait plus grand-chose à faire à New York. Ses visions l'avaient mené ici car il avait pensé retrouver l'obscurial par l'intermédiaire de Credence (erreur de sa part), mais c'était en Europe où il devait accomplir son dessein. Malgré tout, il considérait que sa tâche n'était pas encore fini... il restait des zones d'ombre à éclaircir. Et aussi et surtout, Albus était encore à New York. Gellert tenait de ses informateurs que la MACUSA avait décidé de lui interdire tout voyage en dehors du sol américain, et tant qu'Albus serait en Amérique, et donc loin de l'école de magie qui lui procurait une protection telle qu'il était plus que difficile à atteindre, il fallait admettre que lui-même avait de bonnes raisons de s'y trouver.

Ce qui n'était pas un mal en soi. Il y avait, parmi la communauté sorcière américaine, par la force des choses et au regard de la loi, une grande quantité de sangs purs, apte à le rejoindre. Sans oublier le fait que le caractère hautement restrictif des lois américaines devait pousser instinctivement des personnes qui ne se seraient pas soupçonnées dans son camp de prime abord à le rejoindre. En bref, Gellert se permettait de faire son marché. Et il avait repéré quelques recrues potentielles qui lui paraissaient des plus intéressantes.

Glenn Tolliver était de ces individus. Gellert s'était intéressé à son parcours, et avait eu vent de ses intentions de rejoindre ses rangs. Il avait donc été temps de le rencontrer officiellement. C'était pour cette raison qu'ils avaient aujourd'hui rendez-vous dans un espace isolé et reculé de Brooklyn. Et Gellert apprécia d'office la ponctualité du jeune homme.

-Bonsoir, Glenn, le salua-t-il quand le jeune homme se présenta à lui.

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Depuis le retour de Grindelwald, depuis le moment où il avait fait son apparition à New-York, Glenn ne pouvait pas s’empêcher de penser constamment au mage noir. Non pas d’une manière sordide, mais il pensait au fait qu’il avait quand même grandement envie de rejoindre ses rangs. Pourquoi ? Comment ? Il ne savait trop, juste qu’il voulait rejoindre les rangs de cet homme qu’il trouvait particulièrement intéressant. Il n’y avait, à ses yeux, pas plus grand mage noir de tous les temps. Il était puissant, il était intelligent et il avait un parcourt hors du commun. Oui, Glenn avait envie de rejoindre ses rangs, mais il n’avait pas pour autant une idée précise de comment faire. Surtout qu’il était le frère d’un Auror, ce n’était pas forcément sa place. Enfin, bien sûr, le jeune homme ne se préoccupait absolument pas du travail de son frère et il n’avait pas du tout l’intention de le suivre, ou encore de penser comme lui. Achille et lui n’avaient rien à voir, définitivement.

Mais alors qu’il ne savait pas du tout comment s’y prendre, il fut contacté. Comment était-ce possible ? Il n’avait aucune envie de se poser la question, la seule chose qui comptait c’était le fait qu’il devait rencontrer le grand Gellert Grindelwald et en un sens, le jeune homme ne manquait pas d’impatience. Ce n’était pas son genre d’habitude, même s’il ne faisait pas toujours preuve d’une grande patience auprès des autres, il ne… eh bien, il ne ressentait rien d’ordinaire. Mais ici et maintenant, il ressentait quelque chose, il avait hâte de le rencontrer.

À l’heure du rendez-vous, Glenn arriva donc parfaitement à l’heure comme dans ses habitudes, parce qu’il ne supportait pas l’idée de ne pas être à l’heure. L’endroit était suffisamment reculé pour que ça ne soit pas un souci pour qu’ils puissent parler tranquillement, pour qu’ils puissent se voir tranquillement tout simplement.

« Bonsoir Monsieur. » Comment l’appeler ? Glenn se posait la question. Il ne pouvait pas l’appeler par son nom de famille, même si c’était de coutume, Glenn ne se sentait pas suffisamment à la hauteur pour l’appeler de la sorte. En temps normal, le jeune homme n’aurait sans doute rien dit de plus. Parce qu’il n’était pas spécialement bavard en un sens, mais aussi parce qu’il ne savait pas vraiment quoi dire en une telle circonstance. C’était assez inédit pour lui, il ne dit rien donc sur le moment, réfléchissant à ce qu’il pouvait affirmer. Avant de finalement reprendre la parole. « J’apprécie vraiment que nous puissions nous rencontrer. » Affirma-t-il, sur un ton neutre.

C’était le cas, Glenn était même heureux d’être ici en cet instant précis, ce qui était suffisamment rare pour le souligner. Le jeune homme se sentait heureux, alors qu’il ne ressentait pas souvent grand-chose. Il avait en face de ses yeux, l’objet de toutes ses fascinations depuis énormément d’année. Il peinait encore réellement à croire ce qui était en train d’arriver, même si c’était bel et bien en train d’arriver.

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e jeune homme le traita d'office avec un grand respect et une immense déférence. Le mage noir n'en fut pas réellement surpris. Il s'était suffisamment renseigné sur son jeune interlocuteur pour avoir compris quelle était sa manière de raisonner et surtout quelles étaient ses aspirations. Il savait pertinemment qu'en termes de flatterie, il était toujours préférable de se défier, surtout si elles devenaient trop nombreuses et trop éloquentes. Mais il fallait aussi savoir reconnaître les moments où elles étaient tout simplement méritées et pensées, et en l'occurrence, il ne pensait pas le moins du monde s'avancer dangereusement en envisageant cette option, raison pour laquelle, même si tout restait encore à déterminer quant au rôle que son interlocuteur tiendrait à son adresse, il partait, disons, sur des bases relativement solides.

La question, d'ailleurs, à ce stade, n'était pas réellement de se demander si le jeune homme rejoindrait ou non ses rangs (même si rien n'était complètement décidé encore), mais quel rôle il lui attribuerait précisément. Oh, il avait déjà ses idées, quelques options intéressantes qu'il jugeait utile d'exploiter, notamment en ce qui concernait sa fonction au sein de la communauté sorcière... mais aussi, à vrai dire, celle de son frère. Diviser pour mieux régner était un adage qui, en l'occurrence, lui allait comme un gant, et il en ferait sans doute la preuve une fois encore dans les temps à venir, toujours motivé par ce qu'il estimait être une cause et des intérêts purement et simplement (incontestablement, même) plus grands que lui.

-Je n'en avais pas réellement douté, répondit posément Gellert en observant attentivement son interlocuteur, comme si un regard allait lui permettre de percer chez lui les mystères qu'il n'avait pas encore réussi à sonder (et il y en avait, car la personnalité du jeune homme se révélait être, pour ainsi dire, plutôt atypique). J'ai cru comprendre que tu t'étais beaucoup intéressé à mon parcours, en effet.

Il tenait ces informations de première main et y avait prêté une oreille attentive. C'était ce qui, entre autres, l'avait décidé à agir de la sorte et à s'arranger pour rencontrer son interlocuteur disons rapidement. Au vu du progrès quelque peu forcé que rencontrait à l'heure actuelle son ascension, c'était une nécessité absolue pour lui que de fédérer de nombeaux membres très rapidement. Une chance pour lui, il savait que beaucoup attendaient justement ce moment depuis bien longtemps. Et Glenn en faisait partie.

-J'ai compris ton intérêt pour... la cause que je défends (pour ne pas parler de son intérêt pour lui en temps qu'individu, disons), et comme tu le sais, je ne tournerai jamais le dos à quiconque sera réellement capable de comprendre mes intentions et mes idées. Mais je me dois tout de même, avant toute chose, d'évaluer tes motivations.

Rien ne serait fait, en effet, tant que le mage noir n'aurait pas complètement été convaincu que Glenn lui était - dans une moyenne mesure tout de même - indispensable, du moins ponctuellement.

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Mine de rien, Glenn ne manqua pas d’apprécier entendre l’homme sous ses yeux affirmer qu’il n’avait pas douter du fait qu’il appréciait de le rencontrer. Glenn n’était pas l’homme le plus joyeux du monde, il ne pouvait pas le nier et ce n’était pas quelque chose qu’il regrettait non plus. Il était comme ça et il appréciait sa vie telle qu’elle était. Enfin, il espérait quand même que son interlocuteur allait se rendre compte de sa valeur et le laisser le rejoindre. D’ailleurs, Gellert Grindelwald avait entendu parler du fait qu’il s’était beaucoup intéressé à son parcours. Mine de rien, ce n’était pas désagréable d’entendre l’homme affirmer cela, savoir autant de chose sur lui.

L’homme affirma qu’il avait compris l’intérêt qu’il accordait à sa cause – quand bien même Glenn était plus intéressé par l’homme en question que sa cause, quand bien même l’un n’allait pas sans l’autre – et qu’il n’avait pas l’intention de se passer de toute l’aide possible. Mais en même temps, il devait s’assurer de ses motivations.

« Rien de plus normal. » Répondit Glenn d’un ton neutre, sans être une seule seconde étonné d’apprendre que son interlocuteur avait l’intention de s’assurer qu’il était bel et bien motivé. C’était normal, au vu de la situation, le sorcier ne pouvait pas se permettre d’être entouré de personne qui n’était pas motivé, de personne en qui il ne pouvait pas avoir confiance. Est-ce que Glenn était un bon candidat ? Le jeune homme ne pouvait pas en être sûr, mais ça n’enlevait pas sa motivation quand même. « Comme vous devez le savoir, j’ai beaucoup de connaissance qui peuvent vous venir en aide. » Ajouta-t-il. S’il devait se vendre, il allait le faire, ce n’était pas un souci. En même temps, le jeune homme n’avait aucun souci avec le fait de devoir prouver qu’il était motivé, pour une fois qu’il l’était bel et bien. Et il avait effectivement beaucoup de connaissance, mais pas seulement. Et il avait conscience de ses autres… capacités. « Et j’ai également un frère Auror, qui ne se retient pas de me parler de son travail. »

Sans se douter qu’ils ne se trouvaient pas réellement du même côté. Glenn devrait sans doute s’en vouloir de « trahir » comme cela son frère, mais pour ça il faudrait qu’il soit capable de culpabiliser et ce n’était pas le cas. Il se servait simplement de ce qu’il avait dans sa poche et Achilles était un atout à ses yeux pour prouver à Grindelwald qu’il avait besoin de lui. Parce qu’il fallait que Gellert Grindelwald ait besoin de lui, afin qu’ils puissent faire des affaires ensemble. Pour que Glenn ait enfin le sentiment de donner un sens à son existence, puisque depuis le début de sa vie, il ne savait pas réellement à quoi il pouvait bien servir. Mais maintenant… il le savait, c’était dans le but de servir l’homme sous ses yeux, à tous les prix.

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était l'heure, pour Glenn, de plaider sa cause, de prouver sa valeur, et d'affirmer sa détermination. Gellert avait mené sa propre enquête sur le jeune homme, s'il prenait la peine de le rencontrer en personne, c'est qu'il estimait d'ores et déjà à la hauteur de ses attentes. Mais on en apprenait beaucoup de ses interlocuteurs quand on les laissait s'exprimer librement, et sans leur donner de directives trop précises. Il déciderait de mettre en valeur ce qu'il souhaitait, et ses arguments prioritaires ne se révéleraient pas forcément être ceux qui avaient au bout du compte décidé le mage noir à l'enrôler dans ses rangs.

Il commença en affirmant qu'il avait accumulé beaucoup de connaissances. En effet, Gellert ne doutait pas que le jeune homme soit intelligent et cultivé. Le mage noir n'en attendait pas moins du moindre de ses sujets, d'ailleurs. C'était à ses yeux une condition sine qua non. Les abrutis étaient faciles à commander au sens où ils ne se rebellaient pas ni ne posaient de question, mais leur potentiel restait très limité. Ceux qui se joignaient à sa cause en toute intelligence, en revanche, disposaient d'un potentiel quasiment illimité, et Gellert ne pourrait que vouloir l'exploiter un maximum. Cela dit, si Glenn n'était qu'intelligent et cultivé, cela aurait bien pu ne pas suffir, mais il avait d'autres arguments de choix dans sa manche. Dont un que le mage noir ne s'était pas forcément attendu à ce que son interlocuteur avance d'entrée de jeu. Pour autant, c'était un argument majeur, en effet, et moins que négligeable.

Achilles Tolliver était un Auror de longue date au sein du MACUSA. Gellert avait eu l'occasion de l'observer quand il revêtait encore les traits de Percival Graves, et il lui apparaissait qu'il s'agissait là d'un jeune homme relativement incorruptible, et dévoué à sa tâche. Gellert n'était pas convaincu qu'il accepterait de rentrer dans les détails de certaines enquêtes, y compris auprès de son propre frère, mais quoi qu'il en soit, ce restait un point important, et qui faisait pencher la balance du meilleur côté pour Glenn. Même si cela soulevait d'autres questions, des questions, des questions auxquelles le mage noir escomptait bien obtenir les réponses escomptées dans l'immédiat.

-Et si les circonstances devaient te pousser à te débarrasser de ce frère Auror... pour le plus grand bien, que ferais-tu ? l'interrogea-t-il du ton le plus neutre possible.

Une question à enjeu moral, il n'y avait au fond rien de mieux pour jauger la détermination des uns et des autres. Au bout du compte, tous autant qu'ils étaient, ils devraient faire des choix, et certains d'entre eux pourraient bien revenir à des sacrifices de grande ampleur, et il fallait se montrer capable d'accomplir le moindre d'entre eux, sans ciller, sans l'ombre d'une hésitation.

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L’argument de son frère devait forcément venir sur le tapis, Glenn en avait parfaitement conscience. Il ne pouvait pas se dire qu’il était possible qu’ils n’abordent pas le sujet de Achilles, le jeune homme était bien trop intelligent pour le croire. Son frère pesait un poids dans sa vie, il ne pouvait pas le nier, tout comme il était un argument vis-à-vis de Gellert Grindelwald. Un bon ou un mauvais ? Disons qu’il tenait à Glenn de le rendre bon. Achilles était ce qu’il était, un Auror dévoué à la cause du MACUSA avec la ferme intention de rendre justice. En soit, c’était quelque chose que Glenn louait assez, il reconnaissait que le dévouement de son frère était une bonne chose. Cela dit, le fait que son allégeance aille auprès du MACUSA, ça posait un peu plus problème.

Est-ce que Glenn choisissait un camp parce qu’il tenait à ce que les sang pur règne sur le monde, que les no-maj soient réduit à néant ? Non, en réalité, le jeune homme décidait qu’il avait envie de suivre Grindelwald parce qu’il était question de Grindelwald, parce que cet homme était impressionnant, intelligent, puissant… il en valait la peine. Et s’il devait choisir entre son frère et Grindelwald ? Sans grande surprise, l’homme posa cette question à Glenn, en lui demandant ce qu’il ferait si les circonstances faisaient qu’il faudrait sacrifier Achilles. Le jeune homme prit la peine de réfléchir, évidemment. Même s’il connaissait en vérité déjà la réponse, il devait quand même prendre le temps de se questionner un peu, au moins pour être sûr et prouver à son interlocuteur qu’il ne répondait pas à la légère.

« Je me débarrasserais de mon frère. » Répondit-il simplement, sur un ton neutre.

Achilles était son frère et au fond, Glenn l’aimait. Autant qu’il pouvait aimer quelqu’un, mais il avait grandi à ses côtés, il supportait sa présence et ses discussions. Ils n’étaient pas aussi proches que son ainé aimerait, mais ils l’étaient quand même un peu. Cela dit, si Achilles se retrouvait sur son chemin, ce chemin que Glenn avait finalement trouvé et donnait enfin un sens à sa vie, le sorcier savait qu’il n’aurait dans tous les cas pas le choix. Il ferait ce qu’il y aurait à faire, en même temps c’était la seule chose à faire. Évidemment, si c’était possible d’épargner son frère et qu’il soit possible d’espérer que Achilles ne se mette pas sur son chemin… il le faisait un peu, juste un peu. Mais en même temps, Glenn se doutait que ça n’allait pas être le cas, il n’était pas du genre utopiste. Il n’était pas spécialement pacifiste non plus, il savait simplement être réaliste. Achilles avait une dent contre l’homme sous ses yeux, il s’était juré de l’arrêter après les événements du nouvel an. Il y avait donc peu de chance qu’ils ne se croisent pas un jour sur ce fameux chemin et si c’était le cas, Glenn allait faire ce qu’il avait à faire, tout simplement.

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lenn ne répondit pas immédiatement à sa question. A la place, il prit le temps de la réflexion, et c'était parfaitement encourageant. Grindelwald estimait en effet que cette question ne devait pas être prise à la légère, et si Glenn y avait répondu trop rapidement, le mage noir aurait, tout naturellement, douté de sa réponse. Même maintenant, il ne pouvait se permettre de le croire à cent pour cent, mais il le testerait, en temps et en heure, quoi qu'il en soit. Mais il avait le sentiment, tout de même, que le jeune homme lui répondait de façon honnête. Pour cause, il pensait avoir bien cerné le jeune Tolliver. Un jeune homme déparé d'émotions, qui peinait à les comprendre et à les afficher.

C'était parfait, en ce sens. Car même s'il devait bel et bien se débarrasser de son frère, ce n'est pas pour autant que sa cause s'en verrait remise en question. C'était une affaire de loyauté bien plus que de sentiments. Et c'était donc ce qu'il avait voulu entendre, oui. Glenn Tolliver était prêt à tuer son propre frère au service de la cause, un sacrifice qui ne serait pas forcément nécessaire mais qui se devait tout de même d'être pris en considération... comme une éventualité. Ou une sorte de défi. Gellert hocha la tête pour manifester son approbation. Il ne faisait aucun doute que c'était la réponse qu'il attendait quoi qu'il en soit, mais cette réponse, la façon dont elle lui était transmise, réussissait bien mieux à le convaincre que de simples mots lâchés en l'air sans avoir été très réfléchi.

-Très bien, répondit-il finalement. Bien sûr, il n'est pas question de cela pour le moment. Au contraire, pour le moment, ton frère nous sera d'une aide précieuse. Je compte sur toi pour obtenir de lui toutes les informations qui pourront nous être nécessaires.

Ils ne pouvaient pas négliger cela, en effet. A présent qu'il n'infiltrait plus le MACUSA, il ne pouvait se passer d'autres intermédiaires pour en savoir plus. Certes, il avait déjà un espion au sein du MACUSA, mais justement, c'était un espion, et dans l'esprit de paranoïa ambiante qui régnait actuellement au MACUSA, se fier à ses seuls rapports pourraient bien ne pas être suffisant, surtout si Edouard finissait par être dans le collimateur du MACUSA. Achilles était un vieil élément, et qui avait la confiance de la présidente. Obtenir de lui des informations qu'il aurait délivrées en toute confiance en pensant s'adresser à une personne qui lui était proche était forcément une possibilité non négligeable. Ce serait aussi sa manière de mettre à l'épreuve son interlocuteur, il faudrait qu'il lui prouve être capable de récolter ces informations, quitte à fausser sa propre nature pour prétendre se rapprocher de son frère, plus qu'il n'en avait été proche jusqu'alors.

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Glenn était sincère. Malgré l’affection qu’il était capable d’avoir pour Achilles, ce qui était quand même déjà un exploit venant de lui, il était prêt à le détruire si jamais il se mettait sur son chemin, l’empêchant d’être un fidèle serviteur de son maître. Il faisait un choix, tout simplement. Et ce choix se tournait vers Gellert Grindelwald. Bon, évidemment, le jeune homme n’allait pas mentir en affirmant qu’il avait envie de tuer son frère non plus, il espérait qu’il n’ait pas besoin d’arriver à une telle extrémité. Mais si ça devait arriver, Glenn était prêt à faire ce qu’il venait d’affirmer à l’homme sous ses yeux. Gellert Grindelwald répondit par un « très bien » qui eut le don de plaire à Glenn. C’était étrange comme l’opinion de son interlocuteur comptait énormément pour le jeune homme, alors qu’en temps normal il ne se souciait pas du tout de ce que les autres pouvaient bien penser de lui. Mais quand il était question de l’homme sous ses yeux, le jeune homme ne pouvait que réaliser que c’était bel et bien différent, ce qui lui prouvait bien qu’il suivait la voie qu’il devait suivre.

L’homme lui demanda de le tenir informé de toutes les informations qu’il allait pouvoir obtenir, via Achilles. C’était un argument qu’il savait être de poids pour lui, pour son utilité. Le jeune homme était quand même le frère d’un Auror du MACUSA et Achilles se confiait parfois à lui, Glenn ferait en sorte qu’il se confie encore plus. Ça n’allait pas forcément être évident, parce qu’on ne pouvait pas dire que le jeune homme était vraiment du genre à se rapprocher des autres, mais pour la voie qu’il avait l’intention de suivre, il était prêt à tout. Et il savait parfaitement que Achilles n’attendait que d’être encore plus proche de lui, Glenn savait d’ores et déjà comment s’y prendre. Il devrait peut-être culpabiliser de penser ainsi, de vouloir manipuler Achilles, sauf qu’il n’en était rien.

« Vous pouvez compter sur moi, sans aucun souci. » Dit-il toujours sur le même ton. Il était sincère, Gellert Grindelwald pouvait vraiment compter sur lui, il avait l’intention de le servir du mieux possible. Non, pas du mieux possible, de la meilleure façon possible tout simplement. C’était la seule chose qui comptait. Quand Glenn avait l’intention de faire quelque chose, il le faisait, ça ne faisait pas de plie. « Je vous rapporterais toutes les informations qui vous serons nécessaire. »

Et il fera sans aucun doute tout ce que l’homme lui demandera en plus évidemment. Cela sera un peu extrémiste qu’il affirma qu’il vivait maintenant pour servir l’homme sous ses yeux, mais ce n’était finalement pas tant que ça trop au vu de la situation. C’était comme ça, le jeune homme avait beau ne pas ressentir grand-chose, il était entier dans ce qu’il était tout simplement. Et maintenant, il servait Gellert Grindelwald et il allait le faire comme il le fallait.

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ellert hocha la tête, satisfait, en entendant la réponse de Glenn. Le mage noir était relativement convaincu de la réponse de Glenn. La tâche pourrait sembler délicate si elle était attribuée à n'importe qui d'autre, mais Glenn n'était pas n'importe qui. Il n'était pas capable de faire montre des sentiments humains qui caractérisaient autrement ses pairs. Il n'était pas capable de faire preuve de compassion, d'affection ou d'empathie. Lui demander de profiter de la fonction de son frère, c'était une façon de le mettre à l'épreuve, en effet, mais pour un moindre risque, en réalité, car il pensait avoir parfaitement su cerner son interlocuteur. Maintenant, c'était dans la suite que le jeune homme lui prouverait définitivement sa dévotion et sa loyauté, lui donnerait lieu de constater l'ampleur - ou non de son dévouement. Pour le moment, rien ne le garantissait, mais quand on choisissait de bâtir un empire, il fallait aussi accepter d'assumer une part de risque, c'était impératif, c'était nécessaire. Et d'ailleurs, que les informations soient nécessaires ou non, il voulait les connaître toutes, car en certaines occasions, elle pouvaient se révéler plus utiles et remarquables qu'il ne l'aurait soupçonné de prime abord. Chaque détail comptait, et aucun, jamais, ne devait être éludé.

Nombre de ses sbires se contentaient, comme Glenn en cet instant, de lui dire simplement précisément ce qu'il voulait entendre, avec une sorte d'assurance qui parfois se laissait bien vite étouffer par les circonstances. Quoi qu'il en soit, le temps seul - et les circonstances, évidemment, sauraient lui dire plus précisément ce qu'il en était, et dans l'attente, impossible réellement d'en avoir le coeur net. Il observerait donc, avec attention... Mais il estimait que le jeune homme ne devrait pas le décevoir. Plus que de nombreux autres, il était soucieux de lui plaire, Gellert l'avait bien compris, et Glenn avait la ferme intention d'en jouer, évidemment. Mais chaque chose en son temps.

-Y a-t-il déjà quelque chose que tu serait susceptible de m'apprendre ? demanda-t-il alors.

Rien ne le garantissait, bien sûr, mais le but de la manoeuvre résidait justement là, dans le fait de décrypter les signes, à en tirer les déductions qui s'imposaient. Il se pouvait que Glenn ait déjà noté mentalement quelques informations vraiment susceptibles de le servir, et dans ce cas là, il espérait bien sûr qu'il n'avait pas l'intention de garder ces informations pour lui seul. Il ne posa pas plus de question, il ne dit rien de plus, il se contenta donc d'écouter, attentif à ce que le jeune homme consentirait à lui apprendre, à ce qu'il aurait peut-être su dire ou retenir de la situation. Et à partir de là seulement, il se permettrait d'y aller de ses propres réflexions, de ses propres commentaires. Pas avant.

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Glenn était très clairement en train de trahir son frère, mais il le faisait pour la bonne cause. Achilles ne le comprendrait pas, en même temps, il était incapable de comprendre son frère. Glenn savait bien que son ainé faisait des efforts, qu’il avait envie de le comprendre, d’être proche de lui, mais il avait aussi conscience que ce dernier avait surtout envie qu’il ressemble plus à quelqu’un de normal. Achilles avait envie de lire en Glenn des sentiments qu’il n’avait pas. Oh, en un sens, Glenn tenait quand même à Achilles, il était un élément fixe de sa vie depuis toujours. Ils avaient grandi ensemble, Achilles prenait sa défense, il faisait moult pas vers lui. C’était une habitude qui faisait en un sens du bien au jeune homme, qui aimait quand la vie était carrée. Sauf qu’en cet instant précis, Glenn avait l’occasion de rendre sa vie parfaite en servant cet homme qui était le seul capable d’attiser son intérêt. Il se sentait fier de pouvoir l’aider, alors s’il devait trahir Achilles pour ça, il le ferait. Tant pis. Ce n’était pas contre son frère directement, il n’avait rien contre lui en soit, c’était juste… comme ça. On le trouvera sans doute trop cruel, Achilles le considèrera sans doute comme un monstre. Mais ce n’était pas ce qu’il était, pour être cruel il faudrait déjà qu’il soit capable de sentir quelque chose. Il ne prenait pas de plaisir à trahir Achilles, c’était juste ce qui devait être fait, ni plus, ni moins.

Grindelwald lui demanda s’il avait déjà quelque chose à lui apprendre. Achilles parlait beaucoup de son travail, mais Glenn n’était pas sûr d’avoir une information réellement utile, pas quelque chose que Grindelwald avait déjà en sa possession. Le nouvel an avait ébranlé le bureau des Aurors, Achilles avait été particulièrement bouleversé. Comme beaucoup d’autre, mais Gellert Grindelwald ne devait pas l’ignorer. Il avait été sur place lors du nouvel an après tout.

« Vous êtes au cœur de toutes les actions du MACUSA, ils prennent vraiment à cœur le fait de vous arrêter. » Glenn marqua une pause. « Mais ça vous le savez sans doute déjà. » Concernant le MACUSA, Glenn ne pensait pas avoir quelque chose à dire à son nouveau maître. Mais sur Achilles par contre… peut-être que si. « Achilles est… » Il marqua une pause, pas parce qu’il hésitait à dire ce qu’il avait à dire, mais il cherchait les mots pour l’exprimer. C’était difficile pour lui de décrire certaine chose dont il ne parvenait pas à avoir conscience dans sa propre vie. « Désespérément amoureux de Miss Goldstein. Sa collègue, Porpentina Goldstein. Il a été très bouleversé quand elle a été recherchée par le MACUSA, il s’en veut de ne pas avoir été là pour elle. C’est… sa plus grande faiblesse. »

Avant lui-même, sans doute. Achilles était concerné par son sort à lui, mais il se doutait que ses sentiments pour la jeune femme dépassaient ceux pour son frère, ce n’était pas réellement comparable en réalité.

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ellert écouta son interlocuteur avec la plus grande attention. Bien sûr, il se doutait que ce dernier n'aurait pas d'office à lui apprendre des informations primordiales (dans le cas contraire, il voulait croire qu'il les lui aurait d'ores et déjà communiquées, et sans plus attendre), mais peut-être en aurait-il tout de même quelques-unes en réserve, qui en soi pouvaient paraître anodines mais renfermaient une vérité plus intéressant, ou qui, cumulées, autorisaient à voir de la situation un tableau entièrement différent et par la même également bien plus exaltant.

Pour commencer, rien de nouveau ne lui était appris. Le MACUSA concentrait l'entièreté de ou presque de ses effectifs et de son énergie à le traquer et à l'arrêter. C'était on ne peut plus normal. Il était une menace pour la communauté magique américaine (tout comme il comptait bien l'être de par le monde jusqu'à ce que l'ordre qu'il cherchait à construire soit établi), et il l'était également pour le secret magique. Si Glenn avait dû prétendre que l'on ne se focalisait pas entièrement, à l'heure actuelle, sur sa recherche, il ne l'aurait bien évidemment pas cru, et ce pour des raisons tout à fait évidentes. Il avait conscience de ce genre de choses, il en avait d'autant plus conscience qu'il avait suffisamment officié au service du MACUSA, sous les traits de Percival Graves, pour s'être fait une idée de leur mode opératoire. Ne plus y avoir accès était, bien sûr, une perte de temps considérable, et pouvoir garder ses entrées au MACUSA aurait été l'idéal, mais grâce à Glenn, il rectifiait un tant soit peu le tir, et il ne comptait pas s'en priver.

Il n'avait donc rien de primordial à lui apprendre sur les projets à venir des Aurors. Ce n'était pas une surprise. Achilles Olliver était peut-être aveuglé par le lien de fraternité qui le liait à Glenn, mais pas au point de faire des entorses au secret professionnel. Cela finirait peut-être par changer. Il suffirait pour cela que Glenn sache tirer sur les bonnes ficelles émotionnelles. Même si tout ce qui touchait au champ des émotions n'était, de toute évidence, pas son fort, loin s'en faut.

Malgré tout, il connaissait son frère mieux que beaucoup d'autres, et il avait ainsi pu discerner sa plus grande faiblesse. Tiens donc, la jeune Tina Goldstein faisait donc des émules. Au vu des récents événements et de l'intérêt également qu'il pourtait à sa soeur, le mage noir commençait à bien la connaître. Est-ce que la faiblesse de l'un pourrait finir par devenir la faiblesse de l'autre ? Ce qui était en tout cas sûr et certain, c'est que cette information n'était pas entrée dans l'oreille d'un sourd. Et en effet, toute anodine pouvait-elle bien paraître, elle pourrait bien leur servir.

-Je vois. Tu fais bien de m'en parler. Tu as retenu une leçon primordiale, Glenn. Il est toujours utile de déterminer les faiblesses de chacun. Et l'on obtient toujours d'excellents résultats en exploitant les émotions des uns et des autres.

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Glenn pourrait peut-être avoir des scrupules à dévoiler à son maître que son frère était fou amoureux de Porpentina Goldstein, s’il était capable de ressentir quelque chose. Il savait parfaitement qu’à un moment donné, Achilles allait le détester parce qu’il risquait de découvrir son rôle dans la monté en puissance de Grindelwald. C’était même évident qu’il allait le découvrir, parce que son maître allait parvenir à prendre le pouvoir et que Glenn avait bien l’intention d’être à ses côtés. Il risquait de le haïr en prime s’il se servait de Tina contre lui, mais… bah c’était comme ça tout simplement, Glenn n’allait pas changer le cours du destin juste pour faire plaisir à son frère.

Il n’avait donc aucun scrupule, c’était une information qu’il pensait pouvoir être utile, parce que Goldstein était une faiblesse pour Achilles. S’il devait décider de s’en prendre à lui, en tout cas, ce serait de cette manière qu’il s’y prendrait, même si ce n’était pas encore à l’ordre du jour (mais que ça risquait d’arriver). Grindelwald lui affirma qu’il avait bien fait de lui en parler, ce qui eut le don de… le rendre fier. C’était des choses qu’il avait du mal à comprendre, quand il se trouvait en présence de son interlocuteur, il avait envie de faire son maximum pour le satisfaire, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Glenn avait donc appris une leçon primordiale, il fallait toujours déterminer la faiblesse des autres. Et quand on se concentrait sur les émotions et les sentiments, on avait toujours de bons résultats. Glenn ne pensait pas avoir tant de mérite que cela en soit, parce qu’avec Achilles c’était facile. Son frère lui parlait, il lui expliquait des choses, il se confiait parce qu’il ne faisait pas forcément attention à ce qu’il était de son côté, au fait qu’il pouvait ne pas se préoccuper de son sort. Achilles faisait des efforts avec Glenn donc, que peu de personne devait faire autrement. Alors c’était simple pour lui de connaître les faiblesses de l’Auror.

« Même quand… on est incapable de comprendre les émotions des autres ? » Demanda-t-il.

Glenn avait conscience qu’il avait énormément de chose à apprendre – ce qui l’enchantait d’ailleurs, tant il adorait apprendre –, et il espérait bien que son maître sera celui qui lui apporterait ces leçons. En même temps, le jeune homme considérait que s’il devait mériter une leçon, ce serait celles de Grindelwald. Arriver à cerner les émotions des autres afin de trouver leur faiblesse, c’était une chose, mais Glenn avait quand même bien souvent du mal à comprendre ce que les autres ressentait. Il ne parvenait pas toujours à comprendre quand il énervait quelqu’un par exemple par son comportement, même si parfois il ne pouvait pas passer à côté tant les personnes ne manquait pas de le lui montrer… en s’énervant par exemple. Mais il avait quand même bien souvent du mal à réellement cerner les gens, alors trouver leurs faiblesses était un exercice un peu plus difficile pour lui.

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lenn était définitivement un cas à part, parmi tous ses fidèles, mais Gellert, à dire vrai, ne lui trouvait que d'autant plus d'intérêt. L'affliction dont il souffrait (ou pas, puisqu'en réalité, sa condition n'était pas une souffrance pour son jeune fidèle, ce qui était un autre point en sa faveur) le coupait de ses propres émotions et de celle des autres, ce qui était un atout considérable pour le mage noir. Certes, il avait pour habitude et stratégie première de prendre ses sujets par les sentiments, chose qui était impossible concernant Glenn (ceci dit, il lui restait infiniment loyal pour une toute autre raison qui tenait de la fascination et qui se révélait tout aussi efficace), mais il pouvait s'en dispensait pour une de ces recrues si elle, de son côté, n'encourait pas le risque de laisser ses propres sentiments le dominer - d'autant que le jeune homme avait un Auror pour frère, ce qui aurait pu constituer un véritable problème sur le long terme. Il ne laisserait aucune considération émotionnelle le détourner de ses objectifs et des directives de son maître, et c'était une excellente chose... même si Glenn soulevait de lui-même des questionnements qui méritaient bel et bien que l'on s'y attarde. Et sur lesquels le mage noir s'était interrogé lui-même au demeurant.

Le fait que Glenn soit imperméable à ses propres émotions le rendait difficilement accessible aux émotions des autres, et par aspects, cela pouvait effectivement être une tare, car en conséquence, il pouvait plus difficilement appréhender les émotions des autres et comprendre donc certains de leurs agissements, qui se révélaient purement liés à l'affect. Mais c'était une tare qu'il était possible de corriger aux yeux de Gellert, même s'il fallait pour cela qu'il s'y prenne plutôt tardivement. Glenn Tolliver n'allait pas tout à coup découvrir ce que cela faisait de ressentir quoi que ce soit, il n'était pas habilité à cela, en revanche, Gellert pouvait lui délivrer les codes qui régissaient l'humanité, et qui n'avaient que peu de secrets pour lui, afin que le jeune homme puisse en prendre son parti et mieux comprendre les personnes qui l'entouraient et leurs réactions émotionnelles à tel ou tel événement. Car à ses yeux, oui, il restait important de deviner ce que les autres pouvaient ressentir. Cela l'était d'autant plus qu'il pourrait à son tour apprendre à exploiter les faiblesses des uns et des autres. Et dans le cas de son frère, ce serait sans doute d'une efficacité redoutable.

-Il n'est pas nécessaire de ressentir pour comprendre les sentiments des autres, répondit posément Gellert. Je comprends ton désoeuvrement, mais je peux y remédier. Je peux t'apprendre à cerner l'humain mieux que lui-même.

Avec le détachement émotionnel suffisant pour justement parvenir à faire le point sur ce qui était éprouvé.

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Ça n’avait jamais manqué à Glenn de ressentir des émotions, même si la plupart des personnes ne le comprenaient pas. Il n’avait jamais eu besoin de ressentir quoi que ce soit et au final, il n’y tenait pas réellement. Parce qu’il avait vu des personnes souffrir à cause de ces sentiments justement. Il voyait par exemple son frère se mettre dans tous ses états pour une femme et même parfois pour lui. Il n’avait pas spécialement envie de se retrouver dans une telle position donc, à choisir il préférait largement garder sa façon de ressentir ou même plutôt de ne rien ressentir du tout. Mais il espérait quand même que cette particularité n’allait pas lui poser des problèmes concernant son envie de servir correctement son maître. Parce que même s’il ne ressentait pour ainsi dire pas grand-chose, il ne supporterait quand même pas l’idée de ne pas servir comme il le fallait l’homme sous ses yeux. Il tenait à le servir correctement, il tenait à l’aider du mieux qu’il pouvait et il n’avait aucune envie que ce qu’il était incapable de ressentir l’en empêche.

Mais visiblement, ce n’était pas un obstacle. L’homme sous ses yeux affirma qu’il n’y avait pas besoin de ressentir les émotions humaines pour les comprendre. Il y avait beaucoup de chose en ce bas monde que le jeune homme avait envie de comprendre et s’il pouvait effectivement arriver à comprendre les sentiments des autres dans le but de pouvoir s’en servir contre eux, alors il avait juste envie de s’y lancer. De toute façon, il ne fallait pas grand-chose pour que Glenn ait envie de se lancer quand il était question de Gellert Grindelwald. L’homme lui proposait de lui apprendre à cerner l’humain mieux que lui-même, il était évident qu’il n’allait pas dire non, il ne pouvait pas dire non.

« Ce serait un grand honneur pour moi de tout apprendre de vous. » Répondit-il, en le pensant sincèrement. Il avait envie de servir au mieux son maître et pour cela, il semblait quand même évident qu’il devait parvenir à cerner l’humain et ses sentiments. Ainsi, il serait en mesure de parvenir à cerner leur faiblesse et contrairement à eux, ils n’allaient pas être capable de cerner ses propres faiblesses. Parce qu’il ne ressentait rien et n’en avait pas… ou pas, en fait il devait en avoir mais ne les réalisait pas tout simplement. « Qu’est-ce que vous cernez en moi ? » Demanda-t-il alors, d’un ton neutre comme à son habitude, sans mettre de forme dans ses propos.

Forcément, l’homme lui affirmait qu’il pouvait lui apprendre à cerner l’être humain, il allait donc apprendre énormément de chose. Et forcément, Gellert Grindelwald avait dû le cerner d’une manière ou d’une autre et Glenn était donc curieux de savoir ce qu’il avait pu découvrir à son sujet, comment il le voyait. Ça ne lui servirait sans doute pas à grand-chose de le savoir, mais c’était impossible pour lui de ne pas laisser parler sa curiosité.

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ellert afficha une esquisse de sourire satisfait quand son interlocuteur affirma que ce serait un honneur pour lui que de tirer enseignement de ce qu'il pourrait lui apprendre des émotions humaines, en somme des émotions qu'il ne parvenait pas à éprouver mais qui étaient monnaie courante chez les autres. Gellert savait que sur ce point, son interlocuteur ne mentait pas. Beaucoup de sentiments lui échappaient sans doute, mais son sens de l'honneur n'était pas quelque chose de prétendu ou de feint, c'était une chose qu'il avait bel et bien en lui, et qui prouvait d'avance qu'il serait capable de toute la loyauté nécessaire aux rôles qu'il accepterait de lui confier. Le mage noir estimait que Glenn était un atout précieux dans sa manche, mais pour s'en assurer, il restait plus qu'important de garder le plein contrôle sur la variable dénuée d'affect qu'il représentait. L'atout pouvait se muer en obstacle selon les circonstances, mais le mage noir ferait ce qu'il faudrait pour que ce ne soit pas le cas, il considérait en avoir plus que largement le pouvoir.

-Ce que tu viens juste d'afficher sans même peut-être en avoir complètement conscience, pour commencer, répondit posément Gellert quand Glenn lui posa une question qui en elle-même l'aidait à le cerner d'autant mieux, une question qui ressemblerait presque à un piège ou à un défi à relever.

Comment comprendre un jeune homme qui ne se comprenait pas vraiment lui-même, peut-être, parce qu'il ne pouvait presque se comparer à personne au sein du commun des mortels ? Ce n'était sans doute pas donné à grand monde, mais Gellert, pour sa part, ne doutait pas d'en avoir l'entière possibilité, et sans remettre un seul instant en question cet état de fait pur et simple. Il pensait être un juge imparable de la nature de tout individu, c'était d'ailleurs cette facilité qu'il avait à cerner les autres sans même avoir besoin de pénétrer leurs esprits qui lui permettaient de se montrer à ce point redoutable quand il le décidait... pour manipuler à sa guise ceux qui se retrouvaient dans son giron. Bien évidemment, il n'était pas le moins du monde question que Gellert fasse exception, tout au contraire.

-Ta curiosité est ton plus grand atout, ta soif d'apprendre au-delà de toute chose. Ton intelligence redoutable, également. Certaines choses t'échappent peut-être en partie, mais l'un dans l'autre, tu demeures observateur, soucieux d'analyser ce qui t'entoures, sans aucune concession. Tu es un être à part, Glenn, et c'est une force immense. Tes émotions ne brouilleront jamais ton jugement, tes observations sont pures et objectives. C'est un véritable don que tu possèdes.

Et peut-être aussi le don, par conséquent, de résister à ses flatteries, mais cela n'empêcherait pas le mage noir d'en abuser, au nom de l'estime que son interlocuteur avait sincèrement pour lui.

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Grindelwald lui promettait beaucoup de chose, Glenn de son côté devait bien avouer qu’il avait bien envie de le voir en pratique. Qu’est-ce qu’il cernait sur lui ? Est-ce qu’il était possible de le cerner même ? Glenn devait bien avouer qu’il avait toujours eu un peu de mal à se comprendre lui-même, autant dire que ça ne pouvait pas vraiment l’aider à expliquer aux autres comment le comprendre. Mais en soit, ce n’était que partie remise, parce qu’il peinait très sincèrement à comprendre les autres. Ce n’était pas faute d’essayer pourtant, Achilles étant son cobaye principal. Il posait des questions, il cherchait à comprendre, mais il n’arrivait pas complètement à le faire. Alors, bien sûr, il avait des bases théoriques, mais c’était une chose de savoir en théorie ce que ça faisait d’aimer quelqu’un, c’en était une autre de le ressentir soit même. Est-ce que ça lui manquait pour autant ? Absolument pas.

Mais pour autant, Glenn but entièrement les paroles de son interlocuteur. Il commença en lui affirmant que sa curiosité était son plus grand atout. Les compliments fusèrent, Grindelwald lui affirma que son intelligence était redoutable. Glenn se savait intelligent, évidemment, il avait travaillé pour en même temps. L’analyse de l’homme était plutôt correcte à ses yeux en effet, il était observateur, il analysait tout ce qui l’entourait. Et il était évidemment quelqu’un d’à part, ne ressemblant à personne d’autre. Mais ça ce n’était finalement que des faits de prime abord. Gellert ne s’arrêta pas là, il lui affirma que ses observations étaient pures et objectifs et surtout que tout ça, c’était un don. La flatterie n’avait jamais marché sur Glenn, et pourtant… entendre son interlocuteur lui affirmer qu’il avait un don c’était… agréable. Glenn n’irait pas jusqu’à affirmer qu’il ressentait quelque chose, mais il ne pouvait pas nier qu’il appréciait sincèrement d’entendre ces mots. On l’avait souvent trouvé étrange, on avait cherché à le mettre dans le moule du monde, on avait tenté de lui expliquait les choses non pas parce qu’il le demandait (même s’il le demandait souvent), mais plus dans le but de le rendre normal. Parce que le monde le considérait anormal, considérait qu’il n’était pas où il fallait, comme il fallait. Mais ce n’était pas le cas du mage noir. Le sorcier savait pourquoi il se sentait à ce point fasciné par cet homme, c’était juste parce qu’il lui donnait la possibilité d’être qui il était sans attendre qu’il change, qu’il lui offrait une place dans ce monde.

« Je n’ai jamais considéré que j’avais un don. » Est-ce que c’en était un, il était prêt à le considérer si c’était ainsi que voyait les choses l’homme sous ses yeux. Il ne disait pas ça dans le but de mettre en doute les paroles de l’homme, il se contentait de dire ce qu’il pensait. Il n’avait pas cru avoir un don, mais si c’en était un, il avait l’intention de le mettre au service de la personne qui pouvait le comprendre. Parce qu’en cet instant il avait le sentiment de rencontrer pour la première fois une personne qui le comprenait vraiment. Personne ne l’avait fait jusqu’à présent, pas même Achilles. Surtout pas Achilles en fait, qui tenait énormément à lui bien sûr – Glenn n’en doutait pas –, mais qui ne parvenait pas à se mettre à sa place (ce qui était de bonne guerre puisque Glenn ne parvenait pas à se mettre à la place de son frère non plus). « En revanche, je pensais que je n’avais pas de place dans ce monde. » Le jeune homme marqua une pause. « Avant maintenant. »

Sa place était auprès des fidèles de Grindelwald, c’était son chemin, sa destinée.

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ellert afficha une esquisse de sourire conciliante quand Tolliver observa qu'il n'avait jamais considéré avoir un don. Le mage noir s'en doutait très largement, et c'était pour cette raison bien sûr qu'il s'était permis de souligner ce qu'il estimait tout de même sincèrement comme un état de fait, une manière de faire comprendre au jeune homme sa propre valeur. Si les intentions de Gellert reposaient bien évidemment sur la domination, sa manière de gérer ses sbires n'en était pas moins pour ainsi dire respectueuse. Il choisissait ses fidèles avec minutie, et en chacun d'eux, il voyait un atout précieux et exploitables.

Cela ne faisait pas d'eux moins des outils, certes, et qui avaient tout intérêt à être dévoués à sa cause s'ils ne voulaient pas accuser de terribles conséquences, mais cela ne changeait, au bout du compte, pas grand-chose au fait que le jeune homme était malgré tout doté d'un talent que beaucoup ne pourraient pas espérer posséder, et il était le temps d'observer ce don pour ce qu'il était et non comme une tare qu'il devrait se traîner, purement et simplement à la manière d'un boulet. Non, c'était des ambitions bien différentes que Gellert Grindelwald avait pour ce jeune homme qui avait fait le meilleur choix possible en décidant de rejoindre ses rangs.

-Tu as ta place, Glenn, confirma Gellert en déposant une main rassurante, presque paternelle, sur l'épaule de Glenn.

Il était, en son for intérieur, absolument ravi. Il avait exactement su de quelle manière s'y prendre avec son interlocuteur pour le mettre en confiance, pour lui permettre de comprendre très exactement ce qu'il attendait de lui. A présent, il était plus que jamais convaincu que son jeune interlocuteur lui serait d'une aide plus que précieuse dans le combat qui se préparait, et qui serait forcément des plus compliqué.

-Tu n'as jamais été capable de le réaliser car le monde tel qu'il est aujourd'hui ne pas autorisé à t'y épanouir jusqu'alors. Mais le monde que nous allons construire ensemble sera à la hauteur de ton esprit brillant et trop incompris. Il marqua une légère pause, qui était légèrement théâtral, il faut tout de même le dire. Tu as fait le meilleur choix possible en te joignant à moi. Les quelques sacrifices qu'une telle allégeance exigent ne sont rien en comparaison au destin que je lis pour toi.

Est-ce qu'il lisait un destin particulier pour Glenn. Pas vraiment, en réalité. Oui, il avait des dons de voyance, mais il ne perdait pas son temps à s'interroger sur l'avenir de tous ses sbires. C'était lui qui décidait d'où se trouvait la place des uns et des autres, et ces personnes ne pouvaient, en retour, que s'en satisfaire, ne leur en déplaise. C'est ainsi que les choses fonctionnaient, ni plus ni moins.

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De simples mots qui avaient le don de faire naître une sorte de chaleur dans le corps de Glenn. Il avait sa place ici. Le jeune homme était habitué à ne rien ressentir, à vivre sa vie en la laissant couler, sans chercher à être normal. Parce que de toute façon, malgré les efforts qu’il pourrait bien fournir, Glenn savait bien qu’il ne serait jamais normal. Il s’était fait à son sort, au fait que jamais il ne soit capable de trouver sa place en ce monde, mais… il devait bien avouer que quelque chose naissait en lui en entendant son interlocuteur lui affirmer qu’il avait sa place dans le monde qu’il était en train de construire. Cela confirmait qu’il avait en effet raison de suivre cet homme, qu’il avait bien fait de lui prêter allégeance. Sa place existait, et le monde que Grindelwald allait construire allait lui faire comprendre. C’était tout ce qu’il demandait, tout ce qu’il avait toujours eu besoin sans s’en rendre compte avant.

Glenn était déjà particulièrement fasciné par le mage noir, mais force était de constater que cette conversation ne faisait qu’augmenter encore cette fascination. Pour la première fois de sa vie, il avait l’impression d’avoir trouver un vrai but dans sa vie, d’avoir sa place quelque part, de savoir quoi faire de sa vie. En vérité… pour la toute première fois de sa vie, Glenn avait l’impression de ressentir quelque chose. C’était au plus profond de lui, une flamme dans un tréfond sombre, mais il ressentait bel et bien quelque chose. Il avait fait le bon choix, Grindelwald le lui promettait en confirmant qu’il lisait en lui un destin qui méritait les quelques sacrifices dont il allait devoir faire preuve. Mais ce n’était rien, Glenn était prêt à tout faire.

« Les sacrifices ne poseront aucun problème. » Confirma-t-il, toujours de son éternel ton neutre parce qu’il pensait chaque mot qu’il disait, parce que ça lui semblait tout naturel. Quand bien même, le jeune homme savait bien que l’un de ces sacrifices portaient le nom de Achilles. Son frère avait toujours tenu à ce qu’il trouve sa place non ? Il avait à cœur que Glenn soit normal. Il pourrait bien comprendre qu’il aurait besoin de cela pour atteindre cet objectif non ? Sans doute pas, mais Glenn n’en avait que faire. « Je sais que j’ai fait le bon choix. » Ajouta-t-il. Cela pouvait sembler être prétention, mais ça n’avait aucune intention de la sorte. Glenn se contentait de dire ce qu’il pensait et il savait qu’il faisait le bon choix que de suivre le mage noir qui se trouver devant ses yeux. « Je l’ai toujours su. »

C’était bien parce qu’il savait que sa place était auprès de cet homme qu’il avait cherché ainsi à le rejoindre. Il savait que c’était le chemin qu’il se devait de suivre. Sa vie prendrait réellement un sens en marchant dans les pas du grand Gellert Grindelwald, il avait de le faire.

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ellert afficha une esquisse de sourire satisfait quand son interlocuteur lui confirma que les sacrifices ne seraient pas un problème pour lui. Il fallait des personnes comme ce jeune homme pour faire avancer la cause. Gellert n'était pas de nature à considérer que les sentiments étaient à proscrire, loin de là, même, mais il considérait, en revanche, que les émotions pouvaient nous empêcher de prendre le recul nécessaire afin de mener jusqu'au bout une cause plus noble qu'individualiste. Il fallait, non pas par non-sentimentalisme, mais par pragmatisme, savoir agir pour le plus grand bien. Des éléments comme ce jeune homme, dépourvues du moindre affect, étaient donc nécessaires. Elles réussiraient ou d'autres seraient tout naturellement et bêtement freinées par des considérations d'un autre ordre, qu'il fallait à tout prix s'épargner en certaines circonstances.

Oui, en effet, Glenn avait fait le bon choix. Il serait, de toute évidence, un élément précieux à sa cause. Il ne faiblirait pas, et son lien avec son frère, qu'il trahirait s'il le faudrait, lui serait un élément des plus précieux, c'est l'évidence même, et l'avenir le prouverait bien. Tout s'accordait parfaitement aux plans qui étaient les siens. Il rassemblait divers pions, tous très utiles, sur son échiquier, et plus le temps passait, plus il était convaincu du succès qui serait tout naturellement le sien. Un succès évident, indéniable. Les pièces maîtresses étaient en place, et le résultat serait probablement à la hauteur de ses attentes.

-C'est cette force de conviction qui nous conduira loin. Nous refaçonnerons ensemble le paysage des mondes magique et non magique. Et nous en ferons quelque chose d'exceptionnel, affirma-t-il avec autant de certitude que de confiance.

Car oui, en effet, comment pourrait-il seulement en douter, en réalité. Gellert pose une main encourageante sur l'épaule de son interlocuteur, même s'il devine que, le concernant, cela ne servira pas à grand-chose : ces marques de respect et de confiance font leur petit effet sur les plus impressionnables, encore fallait-il que ces derniers recherchent vraiment cette confiance... Et il devinait que ce n'était pas le cas de son interlocuteur.

-Tu peux disposer, à présent, ajouta-t-il alors. Quand j'aurais besoin de toi, je te ferai signe, je sais que tu répondras à l'appel. En attendant... garde un oeil sur ton frère, veux-tu ? suggéra-t-il avec un léger sourire et beaucoup de conviction.

Il pensait en effet en avoir suffisamment dit. Les dés étaient jetés, et la suite restait à écrire. L'essentiel, pour Gellert, avait été de s'assurer pouvoir avoir pleinement confiance en son interlocuteur. C'était à présent chose faite, et il n'avait plus aucun doute le concernant. Il ne pouvait donc qu'être pleinement confiant concernant ce qui suivrait alors... Chaque chose en son temps, bien sûr, mais cela ne saurait évidemment tarder.

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