S'intéresser est nécessaire pour apprendre | Glenn & Chastity

S'intéresser est nécessaire pour apprendre

Chastity distribuait ses tracts aux passants. Ces derniers devaient en avoir marre tant les enfants Barebone en distribuaient. Ils dehors presque tous les jours à les donner à qui voulaient. Elle, Modesty et…Credence. Même si maintenant… Credence n’en distribuerait plus. Chastity n’avait pas vraiment montré sa peine, parce que la carapace qu’elle s’était créée au fil des ans était bien plus dure qu’elle ne l’aurait pensé. Mais elle était sincèrement triste de plus compter son frère parmi eux. Personne ne savait si Credence était mort ou disparu… Mais Chastity avait une préférence pour la seconde option. Même si ça impliquait que Credence s’était enfui en laissant égoïstement ses sœurs derrière lui, elle avait tout de même envie de croire son frère en vie.

Mais elle ne voulait pas penser à Credence maintenant. Elle souriait aux passants en leur tendant les tracts. Elle connaissait les réactions. Beaucoup l’ignoraient, d’autres la dévisageaient, elle les entendait murmurer des « C’est une des filles de la cinglée » « Ils sont tous atteints dans cette famille » Chastity avait l’habitude. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’avoir d’amis. A part Elsa qu’ils ne voyaient plus beaucoup depuis l’absence de Credence, et Langdon. Heureusement qu’il restait ce dernier. Si elle devait ne plus le fréquenter, elle en serait vraiment peinée. Elle affichait tout de même un sourire de circonstance aux passants. En les saluant également. Certains prenaient ses tracts par automatisme sans la regarder, ou regarder le papier. Et plus rarement, il y avait ceux qui étaient intéressés, et qui lui demandait quand se déroulerait le prochain rassemblement de Mary Lou.

Au bout d’un moment, Chastity n’eut plus de tract à distribuer. Elle rangea ses mains engourdies par le froid dans ses poches. Elle devrait rentrer à présent, mais elle n’en avait pas envie. Elle jeta un coup d’œil à la grosse horloge qui était sur le bâtiment en face d’elle. Elle avait encore du temps avant qu’elle ne doive rentrer. Chastity faisait toujours attention à rentrer bien à l’heure, pour ne pas se faire punir par sa mère. Il lui restait un peu plus d’une heure, et elle avait bien envie de se dédier à une de ses activités préférées. Elle emprunta le chemin pour retourner chez elle avant de s’arrêter devant la librairie où elle avait l’habitude d’aller. Chastity adorait lire, et cette librairie était riche en livres. Elle en achetait parfois quelques-uns, lorsqu’elle avait l’argent pour le faire. Elle poussa la porte de la boutique et pénétra à l’intérieur. Elle retira son chapeau et ses gants et les fourra dans ses poches. Personne n’était à la caisse… Elle prit donc la direction des rayons.

Elle regarda les titres des ouvrages. Un de ses gants s’échappa de sa poche pour tomber au sol. Elle soupira et se baissa pour le ramasser. En se relevant elle rencontra un jeune homme qui rangeait des livres sur la bibliothèque. Elle le reconnut comme être libraire ici.

« Oh… désolée. Bonjour. »

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Chastity pouvait parfois être un peu maladroite, et c’était plutôt encombrant. Ça l’était surtout parce que Mary Lou ne laissait jamais rien passer, et tout était toujours un prétexte à punir ses enfants. Mais la jeune femme n’y pouvait rien, elle faisait le plus attention possible, mais ce n’était pas toujours suffisant. Même avec les corrections. Cela devait être dans sa nature. Ou alors de l’éducation. Les enfants Barebone étaient renfermés sur eux-mêmes à cause de ce qu’ils vivaient au quotidien depuis leurs adoptions, cela les rendait peut-être plus aptes aux maladresses. En tout cas, Chastity faisait de son possible pour se maîtriser, mais ce n’était pas toujours évident, et il y avait toujours une aptitude, une occasion de commettre une maladresse. Ce n’était pas non plus insurmontable, ni très important, du moins tant qu’elle ne cassait ou n’abimait rien, évidemment. Mais en général, elle faisait tout de même dans son mieux pour que tout aille bien.

Quoiqu’il en soit, faire tomber un gant ce n’était pas bien grave, même si elle passait peut-être pour une idiote aux yeux du libraire. Même si au final, il ne semblait pas tellement s’en soucier. Il faut dire aussi que les Barebone étaient déjà pris pour des fous, à cause des Fidèles de Salem. Alors un peu plus un peu moins. C’était logique, que certains ne croient pas en l’existence des sorciers, ou ne croient pas tout court en Mary Lou Barebone. Pourtant, elle apparaissait bien différente de la femme qu’elle était en réalité, lorsqu’elle se retrouvait seule avec ses enfants. Même Langdon, était convaincue qu’elle était comme une sainte. Si seulement il savait…

« Bonjour. »

Chastity avait déjà vu le jeune homme plusieurs fois, quand elle venait ici au final puisqu’il y travaillait, et elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu avoir une quelconque autre expression que celle de la neutralité. Ce n’était pas forcément un défaut, mais c’était tout de même un peu étrange d’être aussi détaché lorsque l’on était dans le commerce. Ce qui ne voulait pas dire qu’il n’était pas bon dans ce qu’il faisait, au contraire, il avait toujours su la renseigner avec exactitude.

« Je peux faire quelque chose pour vous ? »

Chastity avait presque l’impression qu’elle le dérangerait si jamais elle avait effectivement quelque chose à lui demander. Alors qu’au final, c’était son métier. Mais le fait qu’il soit si inexpressif rendait les choses un peu plus compliquées. Ce n’était pourtant pas différent des autres fois, mais elle avait toujours cette légère appréhension. Alors qu’il n’y avait pas de raisons. Après tout, il était peut-être adorable dans sa vie de tous les jours, qui sait. Ce n’était pas vraiment le cas, mais elle ne pouvait pas le savoir de toute façon.

« Euh… Eh bien… je voulais savoir si vous aviez des nouveautés. »

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Ce n’était pas la première fois que Chastity voyait cet homme, puisqu’il travaillait à la librairie et qu’elle y passait occasionnellement, elle ne prenait pas le risque de s’y attarder trop souvent, surtout qu’elle n’avait pas vraiment les moyens de se constituer une bibliothèque digne de ce nom, mais il n’empêche qu’il s’agissait d’un lieu où il était toujours plaisant de se rendre, du moins à son avis. Même si ce n’était pas la première fois qu’elle rencontrait le vendeur, en général, elle ne lui adressait pas la parole, ou juste les formules de politesse. Mais il lui avait toujours semblé un peu étrange, comme s’il était déconnecté de la réalité, dans un monde qui lui était propre. Cela ne voulait pas dire qu’il était quelqu’un de méchant. Juste qu’il était un peu… spécial. Mais bon, ce n’était pas bien grave, même s’il n’était pas très chaleureux et bienveillant, cela ne l’empêchait sans doute pas d’être un très bon libraire, s’il travaillait ici.

Chastity ne savait pas si elle faisait bien de perdre du temps ici, mais du moment qu’elle n’était pas en retard, cela ne pourrait pas lui porter préjudice n’est-ce pas ? En tout cas, elle avait envie de s’accorder une petite pause, une petite douceur, avant de devoir retourner à son quotidien qui n’avait absolument rien de réjouissant, mais qui était tout de même le sien, et qui ne changerait probablement pas. Elle s’y était faite, mais ce n’est pas pour autant que cela rendait les choses plus agréables à vivre.

« Suivez-moi. »

Chastity suivit docilement le jeune homme. Au final, ils n’allèrent pas très loin, mais Chastity était tout de même curieuse de ce qu’il allait lui montrer. Après tout, il devait avoir une bonne connaissance en matière d’ouvrages, et elle ne doutait pas qu’il serait de bons conseils. Sinon, eh bien il devrait peut-être songer à changer de vocation, mais bon, elle n’était dans tous les cas, pas là pour donner son avis.

« On vient de recevoir ces livres, je n’ai pas encore eu le temps de les ranger. Si vous voulez les regarder. »

Chastity jeta un œil à la pile de livres que lui désignait le jeune homme. Elle s’approcha calmement et en prit un avec délicatesse. Elle lut le titre puis lut la quatrième de couverture pour se faire une idée du contexte. Elle releva ensuite les yeux vers Glenn, dont elle ignorait le prénom, elle ne savait pas si elle faisait bien de lui poser des questions. Elle devrait sans doute le laisser travailler et ne pas le déranger, mais Chastity était assez curieuse, alors… pourquoi pas ? Dans tous les cas, si elle l’ennuyait, il pouvait toujours le lui dire.

« Vous avez lu tous les livres qui se trouvent ici ? »

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Chastity était perplexe, parce qu’elle n’arrivait pas du tout à déchiffrer cet homme. Non pas qu’elle se pensait douée à cet exercice, mais elle ne décryptait vraiment rien chez lui, aucune émotion. Elle ne le sentait pas heureux, malheureux, jovial, froid, distant… enfin si, il donnait l’impression d’être froid et distant, mais elle n’était pas certaine que ce soit vraiment de son fait. En tout cas, elle se sentait intriguée. Chastity n’avait pas beaucoup l’occasion de discuter avec des gens en dehors des fidèles de Salem, et en général, ses conversations se faisaient avec sa mère, Credence, Modesty ou Langdon. Elle était donc habituée à ce que les choses soient un peu mornes, et tristes, mais elle avait tout de même envie de savoir ce que pensait ce jeune homme.

Le principal, c’est qu’elle ne sentait aucune agressivité, et aucun danger émanant de lui. Et pourtant, elle faisait face à ce que sa mère adoptive cherchait tant à combattre, mais bien sûr, elle ne pouvait pas le deviner. Pour elle, il était un simple libraire. Et elle prenait le risque de le questionner, par curiosité, elle n’avait aucune envie de l’incommoder, ou de lui faire perdre son temps. Mais pour une fois qu’elle pouvait discuter avec un inconnu qui ne la prenait pas pour une folle…

« Je les ai presque tous lu oui. »

Chastity était très impressionnée. Il y avait vraiment beaucoup de livres ici. Il devait avoir beaucoup de temps libre, ou alors, c’était une condition pour faire ce métier. La jeune femme n’en savait rien, elle ne connaissait rien au monde du travail, et elle ne pensait pas l’intégrer un jour, parce que Mary Lou ne desserrerait jamais son emprise sur elle, et sur le reste de ses enfants. Chastity ne pourrait jamais avoir de vie normale, mais elle s’était faite une raison. Pourtant, elle aurait apprécié pouvoir travailler, et occuper le poste de libraire aurait été quelque chose de très plaisant pour elle.

« Pourquoi ? »

Sa question était légitime, et sans animosité, mais Chastity se sentit tout de suite coupable, comme si elle n’aurait pas dû lui demander ce genre de choses. C’était assez stupide comme réaction, mais c’était un résultat de son éducation. Elle savait par exemple, qu’il valait mieux éviter de poser des questions à sa mère adoptive. Et que le « pourquoi » était quelque chose à bannir de son vocabulaire en sa présence. Quand elle demandait quelque chose, il fallait s’exécuter, sans demander d’explications. Elle osa cependant un très léger sourire un peu gêné en direction de son interlocuteur.

« C’était juste… de la curiosité. Vous avez l’air de très bien connaître les ouvrages qui sont ici. Quel est celui que vous avez préféré ? »

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Chastity ne savait pas vraiment pourquoi elle discutait avec ce jeune homme. De toute évidence, ce n’était pas ce qu’il préférait, et elle avait plutôt l’impression qu’il aurait aimé qu’elle ne lui adresse pas la parole, mais tant pis, maintenant qu’elle était lancée, elle ne voyait pas de raisons de ne rebrousser chemin. Elle avait l’habitude que les gens l’évitent, parce qu’elle était la fille de Mary Lou Barebone, qu’elle distribuait ses tracts, et donc qu’elle était aussi folle qu’elle. Mais cet homme ne semblait pas être au courant de tout cela, et donc il ne la traitait pas comme si elle était bonne à être envoyée à l’asile, ce qui était une excellente chose à ses yeux, ça la changeait de son quotidien, et ce n’était pas plus mal, à dire vrai.

Elle savait qu’elle ne devait pas perdre de temps ici, et qu’elle n’avait d’ailleurs rien à y faire. Si sa mère apprenait cette incartade, elle se ferait punir, mais elle avait de l’avance, et elle n’avait aucune raison d’être au courant. Les choses devraient donc bien se passer, Chastity n’avait pas l’intention d’acheter quoique ce soit. Elle n’avait pas vraiment d’argent, sauf quand sa mère lui en donnait pour acheter quelque chose dont elle avait besoin, mais elle ne pouvait pas faire d’achats pour elle, donc sa mère adoptive n’aurait aucune preuve contre elle. Cependant, la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une petite pointe d’appréhension tout de même.

« Je n’ai pas vraiment de livre préféré. Je lis beaucoup de chose, mais je n’aime pas grand-chose. »

Cet homme était tout de même un peu… curieux. Il ne semblait pas emballé par grand-chose, et elle ne déchiffrait aucune expression dans sa voix, ou son regard, ou même sa gestuelle. Il ressemblait presque à un pantin, pourtant, il était bien fait de chair et de sang. Elle ne voulait pas émettre de jugement le concernant, mais c’était tout de même déstabilisant. Il disait ne pas aimer grand-chose, et elle ne savait pas s’il parlait de ses lectures ou bien de tout, en général. Mais ce serait extrême de ne rien aimer du tout, elle n’imaginait pas cela possible.

« Vous aimez les romans ? »

Elle fut en un premier temps, surprise par la question, parce qu’il ne donnait pas du tout l’air de vouloir s’intéresser à elle. Mais elle se fit ensuite la réflexion qu’il posait la question sûrement pour pouvoir l’aiguiller dans ses recherches. Il ne devait pas en avoir quoi que ce soit à faire qu’elle aime ou non les romans, et elle le comprenait. Ils ne se connaissaient pas après tout, et il voyait des gens toute la journée. D’autant plus que Chastity, comme le reste de sa fratrie, avait pris pour habitude d’être transparente, et de faire ce qu’on lui disait. Rien donc qui ne soit digne d’un quelconque intérêt.

« Oui, j’apprécie les romans. Même si ça doit faire longtemps que je n’en ai pas lu… »

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Chastity était un peu… perdue face à cet homme. Il était vraiment étrange, et elle n’arrivait pas vraiment à le comprendre, ni à savoir ce qu’il pensait. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi inexpressif. Pourtant, les rues de New York étaient pleines de personnes qui avançaient sans regarder autour, sans se soucier de ceux qui étaient près d’eux, mais tout le monde finissait par réagir à quelque chose. Mais ce jeune homme… c’était comme si rien ne pouvait l’atteindre, et elle était un peu décontenancée par ce phénomène.

Cependant, elle ne lui avait parlé que quelques minutes, alors elle ne pouvait pas vraiment se permettre de penser qu’elle avait réussi à le cerner, ou tout le contraire. Mais c’était en tout cas l’impression qu’il dégageait, et si cela la rendait quelque peu curieuse, cela la mettait également mal à l’aise, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Mais les personnes inexpressives avaient tendance à lui faire peur. Sûrement parce que sa mère adoptive était capable de se montrer cruelle dans ses gestes, ou dans ses mots, sans montrer la moindre émotion, et probablement que cette situation la ramenait légèrement à cette femme.

D’autant plus que l’homme ne répondit rien du tout, ce qui la laissa encore plus perdue. Qu’est-ce qu’elle était censée dire, ou censée faire à présent ? Elle n’en avait aucune idée. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû le déranger dans son travail, de toute évidence, il ne la trouvait pas passionnante, pas assez pour lui répondre, mais ça n’avait strictement rien de surprenant. Il est vrai qu’elle perdait du temps, à pavaner ici. Mary Lou n’apprécierait pas spécialement cette situation si elle venait à l’apprendre. Chaque minute comptait pour faire progresser leur cause, Chastity en avait conscience, bien entendu. Et elle ne voulait pas entreprendre quoique ce soit qui pourrait entacher la ligue. Mais elle avait eu un petit besoin de s’échapper de tout cela, et de penser à autre chose.

Finalement, alors qu’aucun d’eux n’avait prononcé le moindre mot supplémentaire, elle le vit bouger, pour finir par lui tendre un livre, tout en restant parfaitement inexpressif. Comment diable faisait cet homme pour ne rien laisser paraître, même son regard, pourtant perçant, était comme éteint. Elle se posait sûrement trop de questions à son sujet, mais même s’il la mettait mal à l’aise, elle se sentait légèrement intriguée par lui, et se demandait ce qui pouvait le mettre dans un tel état d’apathie. Finalement, elle se décida à prendre le livre qu’il lui tendait.

« Oh… merci euh… monsieur. Comment vous vous appelez ? »

Elle ferait sans doute mieux de le laisser tranquille, il n’avait de toute évidence aucune envie de parler avec elle, mais elle voulait tout de même mettre un nom à cet homme peu singulier. Enfin, s’il daignait lui répondre, ce qui n’était absolument pas certain.

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Chastity ne pouvait s’empêcher de penser que ce jeune homme était bien étrange, dans son comportement. Mais pouvait-elle vraiment se permettre de juger ? Etant donné les membres qui composaient sa famille, elle n’en était pas certaine. Mais il n’empêche qu’elle se sentait assez déroutée face à cet homme. Elle n’était pas ce qu’il y a de plus à l’aise, en ce qui concernait les relations sociales, parce qu’elle n’avait pas grandi dans un milieu qui les favorisait, mais c’était encore plus compliqué quand elle se retrouvait face à quelqu’un qui utilisait des codes auxquels elle n'avait pas l’habitude, la laissant presque bête, sans savoir comment elle devait réagir.

La jeune femme avait donc un peu de mal avec son interlocuteur, elle avait du mal à interpréter ses réactions, parce qu’il n’en avait quasiment pas, et que la façon dont il se comportait ne l’aidait pas. Mais elle tentait de rester polie, et de ne pas tenter de le mettre de travers. Non pas qu’il lui semblait dangereux, mais Chastity était de nature méfiante, surtout avec les autres êtres humains, en particulier ceux qu’elle ne connaissait pas, et elle n’en connaissait vraiment pas beaucoup. Sa famille était considérée comme des parias, alors cela n’aidait pas. Ils étaient surtout vus comme les enfants distribuant des tracts concernant l’existence des sorciers, ce n’était donc pas très glorieux.

« Tolliver. Glenn Tolliver. »

Elle hocha la tête doucement. Evidemment, elle n’avait jamais entendu ce nom avant aujourd’hui, étant donné qu’elle venait tout juste de le rencontrer, c’était totalement logique. Elle ne savait d’ailleurs pas si elle le reverrait un jour. Elle était entrée ici sans trop savoir pourquoi, par curiosité, par petit grain de folie, mais ce n’était pas vraiment son genre d’aller dans ce genre d’endroit, parce qu’elle n’avait pas vraiment le loisir de perdre du temps dans des loisirs, étant donné que sa mère adoptive lui demandait de faire beaucoup de choses.

« Je pense que ce livre peut vous plaire. »

Chastity ne pouvait pas vraiment affirmer ou infirmer ses propos. Mais elle se disait qu’il connaissait son métier, et qu’elle pouvait sans doute lui faire confiance sur ce point. Elle était tentée de lui demander pourquoi il pensait cela, mais ce serait peut-être abuser de la patience de son interlocuteur, qui ne semblait pas avoir très envie de parler avec elle durant des heures.

« D’accord, je vais vous faire confiance dans ce cas, merci pour la recommandation monsieur Tolliver. »

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