Le véritable respect connaît le courage du risque (Seraphina)

Le véritable respect connait le courage du risque

Seraphina n’était pas au mieux en ce moment, c’était le cas de le dire. Elle avait l’impression que tout partait en éclat et qu’elle n’avait absolument aucun pouvoir pour arranger la situation. Pourtant elle essayait, elle ne faisait que ça. N’en déplaise aux mauvaises langues qui pourraient la qualifier d’incompétente. Elle ne se pensait pas incompétente, loin de là. Seulement, il y avait des tas de choses à gérer en même temps, de nouveaux incidents plus ou moins graves surgissaient régulièrement sans que les anciens ne soient réglés. Elle avait parfois un peu l’impression de se noyer, et comme à tout le monde, il lui arrivait de se dire qu’elle n’y arriverait pas. Mais heureusement, elle avait dans son entourage des gens sur qui compter.

Elle pensait notamment à Percival. Même si au final, elle aurait toutes les raisons du monde de s’en méfier, et devrait même l’arrêter, aujourd’hui, elle le voyait comme son plus fidèle allié. Là où certains de ses Aurors se couvraient de traitrise, comme Porpentina Goldstein, elle savait au moins que Percival n’agirait jamais de la sorte. Quoiqu’il en soit, il fallait qu’elle trouve des solutions à tous ces problèmes qui affluaient au MACUSA et plus particulièrement, pour le monde magique américain. Entre l’assassinat de Shaw, la fuite de Goldstein et Scamander, les créatures magiques et les fidèles de Salem, il y avait de quoi faire.

Sans oublier évidemment ces rumeurs d’Obscurial. Non vraiment, rien ne semblait aller en ce moment et tout cela allait bien finir par éclater véritablement si on ne faisait rien pour tout temporiser. Et rapidement. En tout cas, elle ne chômait pas et ne laissait pas non plus les autres tout faire pour elle. En tant que présidente, elle se devait de protéger les sorciers américains, et pour cela, elle ne pouvait pas rester en retrait et attendre qu’on lui rapporte les informations. Ce n’était de toute façon pas dans sa nature d’attendre que tout tombe du ciel.

-Madame la Présidente

Un peu perdue dans ses pensées, elle n’avait pas vu arriver le plus vieux des deux Scamander. Qui n’avait rien à voir avec son frère. Theseus s’était déjà forgé une réputation et cela avait traversé l’Atlantique. En même temps, le monde magique était petit et on savait rapidement tout sur tout le monde. Quoiqu’il en soit, il semblait être un homme droit et juste, et Seraphina ne pouvait que l’en féliciter. Même si, en vue de la situation, elle avait tout de même quelques réserves. Non pas qu’elle le soupçonnait directement, mais à présent, elle préférait rester vigilante.

« Monsieur Scamander. Que nous vaut le plaisir de vous avoir dans notre enceinte aujourd’hui ? »

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Le véritable respect connait le courage du risque

Seraphina demeurait méfiante face à Theseus. Non pas qu’il avait quoique ce soit de suspect, mis à part son lien de parenté avec Newt évidemment, mais justement, elle ne pouvait prendre de risque inutile. Même si ses talents d’Auror pourraient peut-être leur être très utiles pour cette affaire. Elle ne savait donc pas vraiment comment agir avec lui, ce qu’elle pouvait lui dire ou ne pas dire. Elle n’aimait pas ce sentiment d’incertitude qui l’habitait, elle détestait vraiment ça. Mais plus les choses avançaient, plus elle avait du mal à garder les idées claires et ne pas céder à toute cette pression. Elle avait les épaules solides, et des gens sur qui compter heureusement, du moins, c’est ce qu’elle pensait, étant donné qu’en réalité, l’homme avait qui elle faisait le plus confiance n’était pas celui qu’elle pensait être. Elle se trompait d’allié, elle se trompait sur toute la ligne, mais pour le moment, elle n’en avait aucune connaissance. Alors il est vrai, qu’en cet instant, devant Theseus Scamander, elle ne savait pas vraiment comment agir. Cet homme lui inspirait sympathie et confiance, mais elle doutait qu’il soit prêt à condamner son frère. Peut-être même qu’il savait où ce dernier se cachait. Mais elle ne pouvait rien prouver pour le moment.

-La même raison que d'ordinaire, j'en ai bien peur. Je suis venu me tenir au courant des dernières évolutions de l'enquête.

Evidemment, le sort de son cadet devait le préoccuper plus que de mesure. Rien de plus normal, mais il était tout de même culotté de croire qu’elle lui délivrerait tous les éléments dont ils disposaient sans émettre la moindre opposition. Pourtant, elle aimerait pouvoir compter sur son expertise, mais peut-être que trop de vies étaient en jeu pour qu’elle prenne ce risque, ou bien justement devait-elle le prendre ? Tout cela allait finir par la rendre folle… il y avait trop de suppositions, trop de doutes, et aucune certitude. Comment avancer sainement dans ces conditions au juste ? Elle ne le savait pas, mais elle faisait tout de même de son mieux, car c’était ce qu’elle devait faire, en tant que présidente, elle le savait, et elle ne voulait pas faillir à son poste.

« Suivez moi je vous prie. »

Sans un mot de plus, elle le conduisit jusqu’à son bureau afin qu’ils puissent parler plus calmement qu’au beau milieu d’un couloir. Seraphina préférait de loin les murs apaisants de son bureau, que ceux truffés d’oreilles des couloirs du MACUSA. Elle s’installa et l’invita à en faire de même.

« Vous m’inspirez beaucoup de sympathie, monsieur Scamander. Mais vous comprenez bien que compte tenu du lien qui vous unit à Newt Scamander, fugitif et accusé de meurtre de son état, il m’est difficile de vous faire pleinement confiance. Pourtant ce n’est pas faute de le désirer. »

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Le véritable respect connait le courage du risque

Seraphina avait un peu de mal en ce moment, à savoir à qui elle pouvait ou non se fier. Beaucoup d’acteurs entraient en jeu et tous avaient une version différente. Alors comment démêler le vrai du faux ? Elle trouvait l’aîné des Scamander charmant et il donnait envie qu’on lui fasse confiance, mais il était trop impliqué émotionnellement et lié avec Newt Scamander pour qu’elle puisse véritablement compter sur lui. Pourtant, elle était convaincue qu’il était un excellent Auror, il l’avait déjà démontré, et il avait une certaine renommée depuis ses exploits durant la grande guerre. Mais… Seraphina devait se montrer prudente, maintenant plus que jamais. Et cela n’était pas contre lui. Qui sait, peut-être que déjà en ce moment, alors qu’il admettait vouloir aider le MACUSA, il aidait son frère, savait où il se trouvait, le protégeait… et donc, trahissait le MACUSA et la justice magique américaine. A dire vrai, Seraphina n’en savait rien, mais elle ne lui donnerait pas matière à le faire, c’était certain.

Quoiqu’il en soit, elle tenait tout de même à être franche sur elle, et ne pas prétendre qu’elle n’avait pas de doutes sur sa sincérité. Parce que ce n’était pas le cas, elle en avait. Alors, autant tout lui dire, si elle aussi voulait qu’il soit sincère avec elle. Même si malheureusement, il ne l’était pas. Au final, peut-être faisait-elle bien de ne pas lui accorder sa confiance. Elle avait été très déçue du comportement de Porpentina, elle ne referait pas la même erreur une nouvelle fois, surtout que cette fois-ci, elle avait de très bonnes raisons de se méfier. Elle aurait préféré qu’il en soit autrement, et qu’ils se rencontrent dans de meilleures situations, mais ce n’était pas le cas, et il fallait bien faire avec. Ce qui était bien dommage.

-Votre méfiance est naturelle. Je ne vais pas prétendre ne pas m'inquiéter pour mon frère...ni ne pas espérer qu'il soit innocent... mais je veux apporter mon aide au MACUSA, et c'est sincère.

Peut-être, peut-être pas. Comment savoir après tout ? Peut-être voulait-il « venger » son frère et détruire le MACUSA de l’intérieur ? Ou bien il était tout simplement honnête. Quoiqu’il en soit, il ne pouvait pas aider sur cette affaire là. Encore une fois, il était trop impliqué. Beaucoup trop.

« J’aimerais vous croire, monsieur Scamander. Vraiment. Mais je ne peux vous révéler des éléments de l’enquête concernant votre frère, justement parce qu’il est impliqué. »

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Mine de rien, et malgré les circonstances, Seraphina sentait que Theseus était un homme et droit, et sur lequel on pouvait compter. Elle ne pouvait pas se permettre cela, c’était assez évident. Non pas qu’elle ne le voulait pas, mais il était le frère de Newt Scamander, qui était à ce jour, activement rechercher par la justice Américaine pour meurtre. Ce n’était donc pas une option envisageable pour elle. Et pourtant, elle aurait bien aimé. Elle aurait bien besoin d’hommes comme Theseus au sein du MACUSA en ce moment. Mais bon, elle n’était tout de même pas trop inquiète au sujet des Aurors présents, ils étaient très compétents, et avaient toujours fourni de l’excellent travail. Il n’y avait pas de raison qu’ils flanchent maintenant, mais de la main d’œuvre supplémentaire, était une idée qu’elle ne dénigrait pas en ce moment. Mais bon, ce n’était pas le moment pour les nouvelles recrues, il fallait donc faire comme ils le pouvaient.

-Bien sûr, et ce n'est absolument pas ce que je vous demande

Bien, au moins il ne manquait pas de réalité et de pragmatisme. Mais cela ne l’étonnait pas beaucoup. Tout le monde le décriait comme un héros de guerre. Il avait paraît-il été combattre auprès des moldus, défiant le Ministre de la Magie anglais qui avait ordonné aux sorciers de ne pas se mêler de cette grande guerre. Entre autres choses évidemment, il avait un bon nombre d’arrestations et d’enquêtes résolues à son actif.

Au-delà de cette enquête, je pense que nous serons d'accord sur le fait que la situation est critique ici, et il serait plus simple pour moi de vous assister, de quelque manière que ce soit, que d'attendre les bras croisés.

Elle pouvait le comprendre, cela devait être extrêmement frustrant pour lui. Et il était tentant de lui accorder à ce qu’il apporte son aide, mais elle avait encore des réserves, et ce n’était pas le moment de commettre des erreurs. Trop de choses étaient importantes, trop enjeux étaient sur le tapis. Elle n’avait pas envie de prendre de décisions à la légère, ce qu’elle ne faisait jamais dans tous les cas.

« J’admire votre ténacité, et votre audace monsieur. Je ne saurai pourtant vous intégrer aux Aurors qui travaillent déjà à réguler la situation. Je comprends néanmoins votre frustration. Vous pouvez aider à la sécurité générale cependant, le secret de notre existence est plus que jamais menacé, il faut veiller à ce qu’aucun no-maj ne soit témoin d’un acte magique. »

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Seraphina se rendait compte qu’elle n’exploitait peut-être pas assez les capacités de Theseus, en lui confiant cette tâche. Mais en même temps, elle ne se voyait pas lui confier l’affaire de l’obscurial, et pour ce qui était des Fidèles de Salem, Graves avait déjà mis des hommes sur l’affaire. Une surcharge serait inutile et malvenue, et puis, elle ne lui faisait pas assez confiance pour lui donner des affaires d’importance. Ils avaient un peu laissé les autres affaires de côté. C’était une idée de Graves, mais elle la partageait aussi, il est vrai que certaines choses pouvaient être délaissées pour le moment, il fallait qu’ils mobilisent le plus d’hommes possibles pour retrouver Scamander et Goldstein, et canaliser un peu tous les évènements qui survenaient à New York depuis quelques temps. Et ils n’étaient pas de trop, c’était le moins qu’on puisse dire.

Cela ne conviendrait peut-être pas à Theseus, mais elle n’était pas là pour le contenter de toute façon, et elle s’estimait déjà bien généreuse et souple de lui donner quelque chose à faire, plutôt que de le congédier et lui interdire l’accès au MACUSA, elle comptait bien le surveiller dans tous les cas, ou de le faire surveiller, pour veiller à ce qu’il ne se moque pas d’elle. Elle n’avait pas de raison de le soupçonner, mais son petit frère était impliqué dans une histoire d’homicide, et elle n’était pas du genre à faire facilement confiance. Donc, elle préférait prendre des précautions et surveiller ses arrières, c’était la bonne chose à faire selon elle. Si cela avait été un autre Auror que Theseus Scamander, elle l’aurait sûrement mis dehors sans rien, ou du moins, elle ne lui aurait pas accordé autant d’attention et ne lui aurait certainement pas donné de travail à faire. Mais le fait est que l’anglais avait acquis une certaine réputation, depuis la fin de la guerre, et donc, elle voulait penser qu’il était un homme d’honneur et un bon allié. Sans pourtant en être encore convaincue.

-Très bien. Je ne demande qu'à me rendre utile.

Elle hocha la tête. Tant mieux si les choses lui convenaient, si ce n’était pas le cas, il n’en dit rien, et ce n’était pas plus mal. Maintenant que les choses étaient claires, elle n’avait plus de raison de le retenir ici, et elle pouvait le laisser vaquer à ses occupations. Il allait en avoir besoin. Et elle devait, elle aussi, se remettre au travail.

« C’est tout à votre honneur, vous pouvez vous retirer à présent, je me doute que vous allez avoir de l’occupation, tout comme moi. »

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