Le respect ne vaut pas la soumission | Gellert & Emmett

Messages : 93 Date d'inscription : 04/09/2019 Age du joueur : 26

Le respect ne vaut pas la soumission

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Emmett ne comprenait pas vraiment pourquoi sa mère l’avait chargé de cette mission. Enfin, il s’en doutait tout de même un peu, mais ce n’est pas pour autant que cela allait vraiment changer les choses. Grindelwald lui avait demandé de dénicher un certain objet, ce qu’elle avait fait, et maintenant elle envoyait son fils lui remettre à sa place. Emmett était pas mal sûr que c’était pour qu’il se sente plus « proche » du mage noir, et plus concerné par sa cause. Emmett ne buvait pas les discours du mage noir, il n’adhérait pas à ses idéaux, il ne les réfutait pas non plus, mais il n’était pas particulièrement investi là-dedans.

Emmett avait rejoint Grindelwald parce que sa mère lui avait dit de le faire, parce qu’elle avait une haine viscérale contre les no-majs. Haine qu’Emmett ne partageait pas, étant donné sa relation avec Darlene, mais ce n’était pas comme s’il était capable de refuser quoi que ce soit à sa mère. Alors il avait rejoint Grindelwald, même s’il ne croyait pas vraiment en lui. Il ne garantissait pas non plus qu’il trouvait que tout ce qu’il disait était des idioties, mais il ne le soutenait pas vraiment. Disons, que c’était du strict minimum, parce qu’il fallait le faire, alors il le faisait.

Quoiqu’il en soit, et même si cela ne l’enchantait pas des masses, il fallait qu’il aille rencontrer le mage noir. Il espérait que ça ne durerait pas des heures. Il ne le connaissait pas bien, il l’avait vu plusieurs fois lors de réunions officielles, mais il n’avait jamais pris le temps de discuter avec lui. Il devait reconnaître qu’il était quelqu’un de charismatique, mais ce n’est pas pourtant qu’il était à ses pieds, même s’il devait faire comme si c’était le cas, que cela lui plaise ou non. Il ne voulait pas non plus mettre sa mère dans une position délicate.

Emmett s’empara donc de son colis et de l’adresse de rencontre avant de sortir. En plus de ça, il fallait qu’il sorte de la ville. Bon, il comprenait, le sorcier avait tout le pays à sa recherche, mais ça ne motivait pas plus Emmett, le jeune homme n’était pas motivé à grand-chose, c’est vrai, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait beaucoup de choix non plus, étant donné que sa mère régentait totalement sa vie, même ses fréquentations. Une fois arrivé, il constata que l’homme était déjà là.

« Bonjour maître. Je ne sais pas si ma mère vous a prévenu, mais elle a eu un empêchement et m’a chargé de vous apporter ce que vous lui avez demandé. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

C

omme toutes les planques où il s'était arrêté jusqu'ici, Gellert n'y resterait pas bien longtemps. Il ne considérait pas qu'il y ait réelle nécessité à établir un quartier général aux Etats-Unis quand son intention demeurait de quitter les lieux aussi rapidement que possible une fois qu'il aurait mis la main sur Credence. Il n'avait aucune raison, ni aucune envie de s'attarder ici. L'Amérique l'intéressait fort peu. S'il comptait bien étendre son influence sur le monde entier, c'était l'Europe, en priorité, qui était sa cible, et à l'heure actuelle, donc, il se contentait d'user d'une méthode vieille comme le monde, mais ma foi efficace, qui consistait à "déloger" les habitants de l'une ou l'autre demeure pour l'intégrer un temps convenable, non sans la protéger avec le nombre de sortilèges adéquats au préalable.

En l'occurrence, Grindelwald avait établi son repère du moment en dehors de New York. A l'heure où la grande majorité des Aurors du MACUSA tentaient de lui mettre la main dessus, il était évidemment plus prudent de déserter la ville, même si ça ne l'empêchait pas d'y revenir régulièrement. Il y avait trop à y faire, même s'il déléguait autant que nécessaire, pour qu'il se contente de rester terré dans son coin, en attendant que le temps passe.

En l'occurrence, il était dans l'attente. Mina Presley l'avait averti de la présence de son fils, incessamment sous peu, puisqu'elle-même se dérobait à leur rencontre. C'était un comportement qu'il tolérait fort peu. Il n'aimait pas qu'on lui fasse faux bond, encore moins qu'on planifie des solutions de recours à sa place. Mais ce serait ceci dit l'occasion de parler plus longuement avec le jeune Emmett Presley, et en ce sens, son temps ne serait pas entièrement perdu.

-Je te remercie, Emmett, répondit Grindelwald sans s'intéresser directement au colis en question. Ce n'était rien de particulièrement urgent ou important, il était simplement plus avisé de laisser d'autres acquérir certains articles qu'il serait imprudent de sa part d'aller chercher en personne. Je n'apprécie pas que l'on me fasse faux bond, tu en informeras ta mère, n'est-ce pas ? Il marqua une pause. Mais puisque tu as fait tout ce chemin pour me trouver, il serait impoli de te mettre à la porte tout de suite.

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Le respect ne vaut pas la soumission

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Emmett n’était pas heureux, ni même honoré de faire le coursier pour Grindelwald. Non seulement ce n’était pas à lui de le faire à la base, mais en plus de cela, il le faisait juste parce qu’on lui avait dit de le faire. Pas n’importe qui, sa mère. Celle à qui il ne pouvait rien refuser, c’était comme ça. En tout cas, il n’avait qu’une envie, se débarrasser du colis, et rentrer. Il se pensait assez insignifiant pour le mage noir pour qu’il le laisse partir sans lui demander davantage. Emmett comptait là-dessus. Il ne se sentait pas privilégié, d’appartenir au « groupe » de Grindelwald, ça ne l’intéressait pas, il ne se sentait pas concerné par sa lutte, il n’avait rien contre les no-majs, il n’avait rien contre qui que ce soit, il voulait juste… vivre sa vie.

Mais ce n’était pas possible, tant qu’il laissait sa mère tout gérer pour lui. Mais il ne pouvait pas vraiment faire autrement, il ne se sentait pas capable de prendre son indépendance, même s’il en avait envie. Il savait bien qu’il ne pouvait pas vivre comme ça indéfiniment, il ne pouvait pas rester sous ses jupons toute sa vie. Mais il ne trouvait pas le courage de lui parler, de lui dire ce qu’il pensait, parce qu’il n’était pas certain de ce qu’il pensait.

Quoiqu’il en soit, ce n’était pas le moment pour se préoccuper de cela. Il attendait surtout de pouvoir être délesté de sa tâche. Il n’avait aucune envie de s’attarder ici. Grindelwald le mettait mal à l’aise, et il savait de quoi il était capable en plus de cela. Il n’avait pas envie de faire quelque chose de mal, et d’en payer les conséquences, alors il aimerait bien que la transaction se fasse le plus rapidement possible.

-Je te remercie, Emmett. Je n'apprécie pas que l'on me fasse faux bond, tu en informeras ta mère, n'est-ce pas ? Mais puisque tu as fait tout ce chemin pour me trouver, il serait impoli de te mettre à la porte tout de suite.

Emmett entendait la menace du mage, et il transmettrait à sa mère. C’est elle qui avait insisté pour qu’il vienne, mais Emmett ne savait pas si c’était en connaissance des risques ou non. Quoiqu’il en soit, de toute évidence, Grindelwald n’avait pas prévu qu’il parte tout de suite. Ce qui se révélait être légèrement ennuyant pour lui, mais il n’en montra rien, et il ne pouvait pas se permettre de le signifier ou de refuser.

« Je lui dirai. C’est très aimable de votre part maître, et ce serait un plaisir, cependant je ne voudrais pas prendre sur votre temps. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

E

mmett semblait s'être exercé à faire des ronds de jambe et des courbettes. Sans doute sa mère qui le lui avait appris. Un enseignement qui était tout à fait nécessaire, mais qui méritait encore quelques ajustements aux yeux du mage noir qui, à voir la réaction du jeune homme, ne réussissait pas pour autant à se sentir totalement convaincu. Il avait beau faire preuve de toute la politesse du monde, il n'en donnait pas moins le sentiment de vouloir être poussé vers la sortie le plus rapidement possible.

Gellert avait mieux à faire que de mettre du plomb dans la cervelle du jeune homme, et il comptait sur Mina pour faire le gros du travail, mais puisqu'Emmett semblait si pressé de partir, le mage noir trouvait à présent plus d'intérêt à le retenir. D'autant que leur conversation ne serait pas dénuée d'intérêt, il savait déjà très précisément, d'ailleurs, où il avait l'intention de la mener. N'en déplaise au jeune homme, donc, il allait donc devoir s'infliger sa présence un moment encore. Pas très longtemps, certes, car Gellert avait plus urgent à gérer en effet, mais le temps suffisant, tout du moins.

-C'est moi qui décide de la manière d'occuper mon temps, répondit simplement Gellert sans lâcher le jeune homme de ses yeux vairon.

C'était lui qui décidait, oui, de la manière dont il organisait le temps des autres, et de surcroit, c'était également lui qui décidait de la manière dont les autres devaient également occuper leur temps. Et dans le cas du jeune homme, ne lui en déplaise, ce temps risquait fort de devoir être exclusivement consacré à sa cause. Il pouvait autoriser plus de largesses aux esprits les plus convaincus, mais son interlocuteur avait de toute évidence grand besoin de bénéficier de son influence, et c'était donc ce que l'homme allait lui offrir. Un cadeau que le jeune homme serait contraint d'accepter contre son gré, et qu'il n'apprécierait sans doute pas à sa juste valeur, mais évidemment, ce n'était pas à lui de décider de quoi que ce soit.

-Dis-moi, Emmett, qu'est-ce qui t'as convaincu de rejoindre notre cause ? demanda-t-il alors, engageant la conversation dans le sens le plus évident - à quoi bon faire des détours ? Qu'est-ce que tu espères obtenir exactement ?

Il ne le lâchait toujours pas des yeux, de sorte de ne lui laisser aucune forme d'échappatoire.

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Emmett n’avait absolument aucune envie de se retrouver dans cette situation. Il n’avait aucune envie de ce tête à tête avec le mage noir. Il avait plutôt envie de se retrouver n’importe où ailleurs qu’ici. Mais de toute évidence, il n’avait pas le choix. Et il avait beau être assez intéressé de la cause qu’il était censé défendre, il n’était pas non plus idiot au point de clairement dire à Grindelwald qu’il ne voulait pas rester en sa compagnie. Ce serait très probablement signer son arrêt de mort, et il n’avait aucune envie de mourir tout de suite.

Cependant, il devait tout de même admettre qu’il ne savait pas comment il allait se sortir de cette situation. Il était en danger, en quelque sorte. Il se doutait que son manque d’engouement ne devait pas passer inaperçu, mais il avait du mal à faire semblant. Il n’était de base, pas un garçon très expressif, ou enthousiaste, alors ce n’était pas du tout évident pour lui, comme exercice. Mais il devait faire des efforts, quoiqu’il en soit, il en avait conscience. Dans des moments comme celui-là, il en voulait vraiment à sa mère, de l’embarquer dans tout et n’importe quoi, sans y réfléchir davantage avant. Même si le problème venait aussi du fait qu’il n’arrivait pas à lui tenir tête.

-C'est moi qui décide de la manière d'occuper mon temps.

Il n’avait pas dit le contraire, il avait juste espéré que ce dernier admette qu’il avait trop de choses à faire et qu’il le libère. Mais cela ne semblait pas être dans ses plans, et c’était bien dommage. Emmett se demandait à quelle sauce il allait être mangé, puisqu’il savait d’ores et déjà que Grindelwald n’allait pas lui parler de la pluie et du beau temps. Il ne savait pas ce qui allait être mis sur le tapis, mais dans tous les cas, Emmett sentait que cela n’allait pas lui plaire. Mais il n’avait pas vraiment le choix, malheureusement. Il était coincé.

-Dis-moi, Emmett, qu'est-ce qui t'as convaincu de rejoindre notre cause ? Qu'est-ce que tu espères obtenir exactement ?

Eh bien voilà, ce qu’il pressentait était finalement véridique. Il ne savait absolument pas quoi répondre à ça. La vérité était exclue, c’est-à-dire qu’il n’espérait rien obtenir, si ce n’est la paix de la part de sa mère. Il n’était pas intéressé par sa cause, il n’avait aucune envie de dominer les no-majs, il n’avait rien contre eux, et il était même amoureux de l’une d’entre eux. Mais il était bien forcé de répondre quelque chose qui ne serait pas trop contrariant, encore fallait-il qu’il trouve.

« Je dirai, la sérénité et la paix, entre les deux mondes. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

L

a réponse d'Emmett n'était définitivement pas de celles que le mage noir était habitué à entendre de la part de ses sbires, mais elle avait le mérite d'être parfaitement sincère (et il ne pouvait pas forcément en dire autant de la part de ceux qui avaient décidé de le suivre... d'autres avaient choisi de se ranger à sa cause en espérant se trouver du côté du plus fort, par peur plus qu'autre chose, le jeune homme, au moins, prenait le parti de faire preuve d'un minimum d'honnêteté).

Son discours entrait-il en contradiction avec les idéaux que Grindelwald prétendait défendre ? Pas réellement, non, pas si on prêtait l'oreille aux paroles qu'il énonçait lors de ses meetings ou au moment de convaincre les uns ou les autres de le rejoindre. Mais c'est néanmoins connu... qui veut la paix, prépare la guerre. Dans l'idéal, le monde que le mage noir souhaitait façonner était bel et bien un monde harmonieux... Mais s'il devait l'être, c'est parce que les deux mondes dont parlait son jeune interlocuteur n'existerait justement plus. Il n'était plus question qu'il soit question de deux mondes aux yeux de Grindelwald. Il n'en existait qu'un, celui de ceux qui dominent, et ce monde, il le dirigerait.

Pour autant, Gellert ne s'emporta pas contre Emmett ni ne chercha à le contredire. Il ne voyait aucun intérêt à faire preuve d'office d'une véhémence inutile alors qu'il était question encore pour lui de sonder ce que le jeune homme avait dans le ventre. Il saurait peut-être lui être plus utile qu'il ne le soupçonnait lui-même. Et ce potentiel qu'il veillait à ne pas exploiter, il saurait peut-être le mettre à contribution. Encore fallait-il trouver les mots pour lui parler, et les mots pour le convaincre. Dans tous les cas, le jeune homme avait son importance, ne serait-ce que parce qu'il représentait un moyen de pression remarquable sur l'un de ses sujets, et il n'avait pas l'intention de passer à côté.

-Il n'existe qu'un seul et unique monde, Emmett, répondit-il posément, le nôtre. Il laissa passer un moment de silence avant de reprendre la parole. Dis-moi. Selon toi, la paix, comment l'obtient-on ?

Sa réponse l'intéressait vraiment. Il pensait qu'elle pourrait lui révéler beaucoup de choses au sujet du jeune homme, au-delà de ce qu'il pensait d'ores et déjà deviner.

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Emmett ne savait pas vraiment dire s’il s’en sortait bien ou non. Il serait tenté de dire que non, qu’il ne donnait probablement pas les réponses que le mage noir voudrait entendre, mais c’était comme ça. Il n’était pas un bon menteur, ne l’avait jamais été, alors il était certain que s’il se risquait à mentir, cela se verrait tout de suite, et ce ne serait pas forcément mieux. Emmett n’allait pas s’inventer une haine des no-mjas alors qu’il aimait l’une d’entre eux. Il n’allait pas se déclarer fanatique d’un homme qui le laissait complètement indifférent.

Il n’avait aucune envie de mourir, ou de l’énerver, mais c’était comme ça. Il avait rejoint sa cause parce que sa mère lui avait ordonné de le faire, mais ce n’était pas par plaisir qu’il était là. Ce qu’il faisait ce qu’il voulait dans la vie, cela se saurait. Il serait toujours avec Darlene, il habiterait peut-être avec elle-même. Alors non, il ne faisait pas ce qu’il voulait, et ce n’était pas nouveau. Il était certain cependant, que toute cette histoire ne lui apporterait rien, au niveau personnel. Si Grindelwald arrivait là où il le voulait, rien ne changerait pour Emmett, sa mère ne le laisserait pas fréquenter Darlene (même si à cette heure elle devait le haïr).

Et s’il avait horreur de cette situation, s’il aimerait se retrouver ailleurs qu’ici, il n’avait aucune échappatoire. C’était presque comme si le sorcier cherchait à quelle sauce le manger. Gellert Grindelwald était un homme vraiment très étrange, qu’Emmett ne cernait pas. Mais il ne cherchait pas vraiment à le faire non plus. En fait, moins il le voyait, mieux il se portait. Il ne le détestait pas, non, juste que… il ne recherchait pas sa compagnie, et il ne comptait pas lui lécher les pieds comme certains le faisaient (ce qui était d’un ridicule alarmant), il voulait bien faire semblant, faire ce qu’il lui demandait parce qu’il n’avait pas le choix, mais sa « dévotion » s’arrêtait là.

-Il n'existe qu'un seul et unique monde, Emmett, le nôtre. Dis-moi. Selon toi, la paix, comment l'obtient-on ?

Il attendait probablement qu’il lui dise que pour avoir la paix, il fallait faire la guerre. Il ne savait pas qui avait inventé ce concept, mais c’était complètement crétin. Pour avoir la paix, il fallait arrêter d’être con, tout simplement. Faire des concessions, trouver des terrains d’entente. Se charcuter ne résolvait rien. Cela inspirait peur, souffrance, rancœur… à quel moment tout cela était nécessaire pour faire la paix ?

« En discutant. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

L

e mage noir afficha une esquisse de sourire en entendant la réponse de son interlocuteur. Ce n'était pas vraiment celle qu'il attendait en règle générale de la part de ses sbires, mais justement, il en appréciait la... subtilité... Contrairement à ce qu'Emmett pensait, non, Gellert ne considérait pas que la paix s'obtenait en faisant la guerre, même si la paix ne pourrait pas exister sans son antagoniste, évidemment, tout comme le bien se définissait en fonction du mal.

Gellert s'épargnerait aisément les désagréments d'une guerre, si cela pouvait être possible, malheureusement, c'était bien peu probable que quelques mots suffisent à établir l'ordre nouveau qu'il espérait (et qui reposait sur une paix très relative, bien évidemment). Il avait raison, néanmoins. L'intimidation faisait partie du mode opératoire de Grindelwald, et il l'estimait effectivement impérieusement nécessaire à ses objectifs. Mais il avait tout de même toujours accordé une place privilégiée au dialogue... ou à un semblant de dialogue, du moins, au sens où il autorisait qu'on prenne le temps de l'écouter et de se laisser convaincre. Mais dans son mode de pensée, dialogue ne voulait bien évidemment pas dire débat. Seule sa vérité prédominait, et il refusait d'en entendre aucune autre.

-En effet, c'est ce que je pense également, répondit posément Grindelwald. Beaucoup d'hommes, y compris dans nos rangs j'en ai peur, voient la violence comme l'unique solution. Je ne suis pas de cet avis. La violence est ce qui nous attend si nous ne réussissons pas. Mais la parole, Emmett, est notre arme la plus puissante.

Il ne mentait pas réellement. Il pensait effectivement que la parole était une clé, si ce n'est la clé de voute de son nouvel ordre... Qui suggérait une extrême violence envers la population non magique, certes, mais il pouvait bien agrémenter son argumentaire à sa sauce autant qu'il le voulait, c'était son droit. Et son interlocuteur, pour sa part, en avait bien peu... Mais il avait tout de même un aplomb que le mage noir ne lui aurait pas forcément soupçonné. Il ne se contentait pas de s'écraser comme d'autres le feraient plus aisément, quand bien même il sentait son allégeance susceptible de flancher à tout moment. Et pour cause, elle ne tenait décidément qu'à un fil.

-Et si la discussion ne suffit pas ? demanda-t-il après avoir marqué une nouvelle pause.

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Emmett se rendait bien compte qu’il jouait avec le feu. Mais il ne se voyait pas dire au mage noir ce que ce dernier attendait. Parce que ce ne serait pas sincère, et qu’Emmett avait toujours été un bien piètre menteur. Il n’y pouvait rien, et il se disait que ce ne serait pas forcément un bon deal de mentir à Grindelwald. Emmett n’avait pas vraiment peur de lui. Il savait ce dont il était capable, et il savait qu’il pourrait se débarrasser de lui très facilement s’il le voulait, mais ce n’est pas pour autant qu’Emmett craignait le mage noir.

Il ne voyait pas l’utilité en même temps. Mais il s’imaginait que parmi les rangs de Grindelwald, il devait y avoir les fanatiques, ceux qui avaient peur et qui le suivaient pour ne pas subir les répercussions, et ceux comme lui, qui ne savait pas trop ce qu’ils faisaient là. Enfin si, Emmett savait pourquoi il avait rejoint Grindelwald, parce que sa mère lui avait dit de le faire. Et au fond, ce n’était pas les no-majs, ou le gouvernement que Emmett devrait combattre, mais sa mère, et ce lien qui l’unissait à elle, et qui par conséquent, l’empêchait de vivre sa vie. Emmett n’avait rien contre les no-majs, au contraire, et il n’éprouvait pas non plus le besoin de changer tout le système.

-En effet, c'est ce que je pense également. Beaucoup d'hommes, y compris dans nos rangs j'en ai peur, voient la violence comme l'unique solution. Je ne suis pas de cet avis. La violence est ce qui nous attend si nous ne réussissons pas. Mais la parole, Emmett, est notre arme la plus puissante.

Emmett ne remettait pas cela en doute, et il ne pensait pas qu’il tentait de l’embobiner. Vu les discours qu’il leur servait, il était clair qu’il usait des mots pour endormir tout le monde. Emmett n’y était pas vraiment sensible, parce qu’il ne se reconnaissait pas dans son discours, mais il admettait qu’il était très convaincant, et très charismatique, ce qui aidait grandement.

-Et si la discussion ne suffit pas ?

Ils en revenaient toujours au même point. Le mage noir voulait probablement entendre qu’il était prêt à se battre corps et âme dans leur cause, quitte à gagner sa vie. Mais ce n’était pas du tout ce qu’Emmett ressentait, il n’avait aucune envie de se battre. Il n’avait jamais été bagarreur, et s’engager dans une guerre ne lui plaisait pas du tout. Sans compter le fait que le monde que proposait Grindelwald « pour le plus grand bien » ne lui paraissait pas du tout être un paradis sur Terre. Juste… autre chose, où il pourrait régner en maître, comme le mage noir le voulait.

« Je suppose qu’il convient d’employer des méthodes moins pacifistes. Même si, obtenir l’accord de tout le monde sur quelque chose est impossible, peu importe la méthode employée. Il y en aura toujours pour avoir une autre vision, ou un autre avis. C’est la nature humaine. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

L

e mage noir appréciait la sincérité avec laquelle le jeune homme s'exprimait à son adresse, même si cette dernière était quelque part un rien suicidaire. Que s'imaginait-il ? Qu'il pourrait contester ses décisions, ses choix et ses méthodes et en ressortir indemne ? en ressortir vivant ? Non, bien sûr que non. S'il devait faire le choix malheureux de mettre ses observations au profit d'une quelconque désobéissance, alors Grindelwald devrait intervenir. Emmett Presley n'avait rien d'un membre indispensable de sa communauté. Il acceptait sa présence car sa mère se révélait utile et que plus le nombre de leurs adeptes serait important, à l'heure où il s'agissait avant tout d'étendre son autorité, mieux ce serait, mais le jeune homme devrait si possible éviter de tirer sur la corde.

Certes, pour l'heure, Grindelwald se contentait de le sonder, rien d'autre. Il n'avait aucune opinion arrêtée sur ce qu'il allait faire de lui ou non. Mais il retenait chaque mot prononcé. Pour l'heure, il ne disait pas que les propos d'Emmett étaient incompatibles avec sa cause, cependant, il s'agissait de le recentrer quoi qu'il advienne. L'avantage, du moins s'il ne se trompait pas à ce sujet, c'est qu'il tenait le jeune homme pour une personne particulièrement influençable, et qui par conséquent pourrait tout à fait suivre même à contrecoeur, dans une situation qui exigeait des effectifs avant de nécessiter de véritables convictions. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, leur conversation était loin d'être terminée encore, et Grindelwald loin de savoir ce qu'il allait précisément en faire.

"Obtenir l'accord de tout le monde", il serait en effet bien utopiste d'envisager une telle chose, et ce n'était pas l'intention de Grindelwald. Il n'attendait pas que tous soient d'accord avec lui. Mais que chacun se soumette à ses décisions et à ses règles, même si ce devait être à contrecoeur.

-En effet, il ne sera jamais possible d'obtenir un consensus. Certains sont incapables d'observer ce qui est le mieux pour eux, convaincus à tort de leurs propres préconçus. C'est pour ça qu'il faut à tous une autorité forte à laquelle se soumettre, peu importe si elle doit sembler parfois injuste. L'essentiel, c'est ce qu'elle apporte à chacun, qu'ils en aient conscience ou non. Le plus grand bien.

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Messages : 93 Date d'inscription : 04/09/2019 Age du joueur : 26

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Emmett ne savait pas exactement où il mettait les pieds, mais en tout cas, il y allait, c’était une véritable certitude. Peut-être que cela lui vaudrait des remontrances de la part du mage noir, il n’en savait rien. Il ne cherchait pas du tout à le défier. Mais il n’avait pas non plus envie de lui dire ce qu’il avait envie d’entendre juste pour bien faire. D’autant plus qu’il n’était pas non plus certain de ce que le sorcier avait envie d’entendre. Il ne pouvait pas se prononcer. Emmett n’était pas spécialement sensible aux manières de Grindelwald, mais il lui reconnaissait d’être un homme énigmatique et dont il était difficile de deviner les pensées. Mais cela ne lui procurait aucun sentiment de fascination, ou de dévouement.

En tout cas, il ne comptait pas se mettre en danger inutilement. Il prenait peut-être des risques en cet instant, mais il n’imposait aucune opposition directe aux projets du mage noir. Il n’avait aucune ambition de l’arrêter dans ses plans, il voudrait juste ne pas en faire partie, mais sa mère l’avait impliqué dans toute cette histoire, et cela avait le don de l’agacer. Il savait très bien pourquoi elle avait fait ça. Parce qu’elle voudrait qu’il pense la même chose qu’elle concernant les no-majs, mais cela n’arriverait pas. Tout simplement. Ils n’étaient pas ses ennemis, et il ne leur était pas supérieur parce qu’il est un sorcier. Mais tenter de lui faire entendre raison était tout bonnement impossible.

Pour le moment, il avait presque l’impression que le mage noir se demandait à quelle sauce il allait le manger. Emmett espérait simplement qu’il le laisserait repartir sans encombre et ne lui infligerait pas une quelconque punition parce qu’il n’aurait pas agi et parlé comme un pantin. Il ne semblait pas en colère, mais Emmett ne le connaissait pas vraiment, alors il ne pouvait pas avoir foi en ses suppositions.

-En effet, il ne sera jamais possible d'obtenir un consensus. Certains sont incapables d'observer ce qui est le mieux pour eux, convaincus à tort de leurs propres préconçus. C'est pour ça qu'il faut à tous une autorité forte à laquelle se soumettre, peu importe si elle doit sembler parfois injuste. L'essentiel, c'est ce qu'elle apporte à chacun, qu'ils en aient conscience ou non. Le plus grand bien.

C’était surtout une vision de mégalo. Il était plus que prétentieux que d’affirmer que telle ou telle chose était bien pour quelqu’un, en dépit de ce que cette même personne pouvait penser. Mais Emmett savait que c’était là un terrain sur lequel il ne devait pas contredire le mage noir. Il avait écouté ses discours plusieurs fois, et il savait que « le plus grand bien » était une formule redondante. C’était sa devise, et la contrer serait quelque chose de totalement stupide.

« Oui, naturellement. »

black pumpkin

Messages : 433 Date d'inscription : 25/11/2017

Le respect ne vaut pas la soumission

G

ellert n'avait rien contre l'approbation aveugle, elle lui servait bien souvent. Mais il ne reconnaissait pas dans la réponse de son interlocuteur une approbation du genre, bien davantage une sorte de faux consentement, de ceux que l'on donne quand on veut avoir la paix. Mais la paix, pour le moment, n'était pas le moins du monde au programme. Aussi, non, la réponse de son interlocuteur ne pouvait guère satisfaire le mage noir (même si elle valait mieux, cela dit, qu'un refus). Mais il s'arrangerait pour que cette dernière finisse par être soit plus convaincue, soit suffisamment radicale pour le pousser à prendre de son côté une décision qui le soit tout autant.

-Je doute fort que tu en sois convaincu, répondit le mage noir d'un ton posé. Mais cela viendra en son temps. Il marqua une légère pause. Il est rare que je laisse à quiconque le bénéfice du doute sous le prétexte que cette personne m'ait été recommandée, mais j'ai beaucoup d'estime pour ta mère. Tu es un privilégié, j'espère que tu t'en rends compte. Mais ni toi ni ta mère ne le seraient encore si mes a prioris devaient se confirmer.

Et dans ce cas, il prendrait les décisions qui s'imposaient, tout simplement. Chaque nouvel élément pouvait lui servir, et chacun pouvait avoir un rôle à jouer et un potentiel à exploiter, encore fallait-il y mettre la volonté nécessaire. Il n'avait jamais douté de celle de Mina, mais il ne pouvait pas en dire autant en ce qui concernait son fils. Ces prochaines semaines décideraient de leur sort à tous les deux. Pour le moment, il n'était pas une priorité. Gellert se satisferait très bien de se contenter de le regarder du coin de l'oeil.

-Je vais te laisser. Je te conseille de réfléchir à ce que je viens de te dire. Car en vérité, il s'agissait, à mots déguisés, d'un ultimatum. Et c'était bien la vie d'Emmett qui serait en jeu si le jeune homme devait prendre la mauvaise décision. Tu penseras à rappeler à ta mère que je ne tolère pas que l'on passe par des intermédiaires quand on est supposé avoir affaire à moi. Il marqua une pause. Je te remercie tout de même pour cette conversation. Je dirais qu'elle a été... édifiante.

Il n'ajouta pas un mot de plus avant de prendre congé de son interlocuteur en transplanant. Tout ce qui devait être dit l'avait été. C'était bien suffisant.

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» Il y a dans la droiture autant d'habileté que de vertu.../ Gellert
» Le véritable respect connaît le courage du risque (Seraphina)
» Le respect de nos semblables est la règle de notre conduite [pv Albus :33]
» Nulle amie ne vaut une soeur [pv Tina]