Tous les chemins mènent à New York // FT. Vinda

La patience était une grande qualité, l’une des plus grandes qualités aux yeux de Vinda. Il était évident que quand on était patient, on pouvait obtenir tout ce qu’on désirait. Et pour le coup, la jeune femme osait croire qu’elle était suffisamment. Gellert Grindelwald était un maître de patience, également, mais en même temps il n’y avait aucune qualité que l’homme ne possédait pas. Quand elle voyait tout ce qu’il faisait, la manière dont il devait supporter toutes ces personnes au MACUSA en se faisant passer pour un autre, clairement on pouvait affirmer qu’il était patient. Et dans une telle situation, il était évident que la patience allait les mener loin. Et Vinda de son côté n’en manquait pas non plus. Oh, elle n’avait pas autant besoin de se cacher que son maître, bien évidemment, mais elle ne pouvait non plus crier sur tous les toits que Grindelwald était là et que bientôt, il allait reprendre la situation en main. Elle devait la jouer fine, donc, ce qu’elle considérait faire plutôt bien. En même temps, si elle n’était pas capable d’agir correctement et de faire les choses de la bonne manière, il était évident que son maître n’aurait pas autant confiance en elle.

Cela dit, Vinda ressemblait quand même à une touriste comme les autres la plupart du temps. Elle prenait donc la peine de se promener dans les rues de New-York, découvrant un peu plus la ville. Son but était quand même de se constituer un certain réseau, ce qu’elle faisait petit à petit. Tranquillement. Et encore une fois, elle considérait qu’elle s’en sortait plutôt bien. Cela dit, pour l’heure, elle n’avait rien prévu de spécial à part voguer au gré de son envie dans les rues de cette grande ville, qu’elle apprenait petit à petit à découvrir. Et à apprécier ? Elle ne saurait le dire. C’était si différent des endroits où elle avait l’habitude d’être en temps normal, mais elle ne trouvait pas non plus la vie si désagréable que ça. Elle s’y faisait de toute façon, en sachant parfaitement qu’elle n’allait pas y passer le reste de sa vie non plus. Elle ne pensait, en tout cas, pas une seule seconde croiser la route d’une personne qu’elle connaissait. Une sacré vieille connaissance oui. Elle connaissait Leta Lestrange depuis qu’elle était gamine, et elle n’avait pas envisagé une seule seconde la croiser. Quand bien même, la présence de Newt Scamander aurait dû la faire tilter, mais elle ne connaissait pas tous les détails de la vie de la jeune Lestrange.

« Leta. » Elle afficha un sourire. « Je peux te retourner exactement la même remarque. » Non, la jeune femme n’avait pas pensé la revoir dans un tel endroit. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vu, en grande partie parce que l’influence de la famille Rosier passait un peu au dessus de la tête de Vinda. « Qu’est-ce que tu fais à New-York. » Demanda-t-elle pour ne pas être la première à devoir répondre à cette question.

Leta Lestrange accompagnait son fiancé. Vinda fut un peu surprise de cette réponse. Pas tant par le fait que la jeune femme accompagne son fiancé, mais plus par le fait qu’elle était fiancée. Non pas que ça soit si étonnant que cela non plus, c’était normal. Leta Lestrange était une jeune femme ravissante, parfaitement en âge de se marier, il n’y avait rien d’étrange au fait qu’elle soit fiancée. Cela dit, Vinda était quand même étonnée de la voir à New-York, de savoir qu’elle avait suivi son fiancé jusqu’ici. C’était une coïncidence ou non ? Clairement, la jeune femme n’en était pas sûre. D’ailleurs, elle lui affirma que ce fiancé en question n’était autre que Theseus Scamander.

Non… vraiment ?

Si Vinda avait cherché à se renseigner sur la vie de Leta Lestrange, elle aurait sans doute appris qu’elle était fiancée, et pas seulement avec n’importe qui, mais avec le frère de Newt Scamander. C’était donc pour cela qu’elle se retrouvait à New-York. Vinda savait bien évidemment que le frère du magizoologiste se trouvait ici, il avait pris la peine de se rendre au MACUSA. Pour défendre son père ou non, Vinda ne pouvait pas le deviner. Elle savait simplement que ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de mieux pour la « cause ». Parce qu’il y avait clairement trop d’anglais cherchant à défendre ce jeune homme. Comme Dumbledore. Comme Leta sous ses yeux.

« Oh, eh bien, je suis juste en vacances moi. » Répondit-elle quand son interlocutrice affirma qu’elle n’avait pas pris la peine de répondre à sa question. En effet elle ne l’avait pas fait, mais en même temps elle n’avait pas spécialement envie de répondre à cette question. Non pas qu’elle n’ait pas son excuse, il fallait bien qu’elle justifie sa présence dans cette ville. « Félicitation pour tes fiançailles, je n’étais pas au courant ! » Ajouta-t-elle, parce qu’elle préférait largement se retrouver à parler de la vie et de la situation de Leta, plutôt que de parler d’elle. « Le mariage est pour quand ? » Demanda-t-elle alors, ne pouvant pas s’empêcher de se poser sincèrement la question.

Non parce que le mariage de Scamander et de Leta pouvait quand même avoir de l’importance. Et surtout, ça lui permettait de faire la conversation. Ce n’était pas comme si elles pouvaient trouver autre chose de beaucoup plus intéressant, Vinda n’avait clairement pas l’intention de dire grand-chose à son sujet. Que pouvait-elle dire ? Qu’elle était là dans le but d’aider Grindelwald qui se trouvait présentement au sein du MACUSA – où s’était rendu le fiancé de Leta Lestrange d’ailleurs –, pour l’aider à établir le monde qu’il cherchait à établir ? Non, bien sûr, qu’elle n’allait pas lui dire une telle chose.

Leta Lestrange allait se marier en Mars donc. Bon en réalité Vinda n’en avait que faire de cette information, mais elle préférait largement parler du mariage de la jeune femme que de la raison de sa présence ici. Cela dit, Vinda ne pouvait pas nier non plus qu’elle trouvait ça assez cocasse que le corbeau Lestrange ait enfin trouvé chaussure à son pied, quelqu’un qui la désirait, quelqu’un qui l’acceptait dans sa famille. Non parce qu’on ne pouvait pas dire qu’elle était vraiment bien vue dans le cercle des sangs pur, au contraire. La française n’avait pas grand-chose à faire de ce que pouvait bien penser ses pairs en réalité, mais ça n’enlevait pas le fait que Leta Lestrange se tapait quand même une sale réputation. Autant dire que c’était une bonne chose pour elle ce mariage, s’il avait bel et bien lieu. Non parce que vu les événements et vu qu’elle et son fiancé se trouvait présentement dans le coin dans le but de sauver le petit frère de ce dernier… on ne pouvait pas dire que leurs pensées devaient tourner beaucoup vers ce mariage. Surtout que Mars, ça ne laissait pas énormément de temps devant eux.

Enfin, Vinda pensait quand même continuer sur ce sujet, mais Leta fut plus rapide et revint sur son prétexte pour se trouver ici en lui affirmant qu’elle n’avait pas choisi le meilleur des moments pour venir en vacances à New-York. Bon, Vinda ne pouvait pas lui donner tort, si elle était réellement en vacances à New-York, c’était sans conteste le confirmer.

« Depuis quelques jours. » Répondit-elle en haussant les épaules, comme si elle expédiait la réponse. Ce qu’elle faisait en réalité, parce qu’elle n’avait pas spécialement envie de se montrer plus précise. D’ailleurs… ça faisait sans aucun doute plus que quelques jours qu’elle se trouvait dans la ville. « Tu t’imagines quoi au juste Leta ? » Demanda-t-elle alors en croisant les bras ?

Non parce que si elle lui posait toutes ces questions, c’était bien qu’elle devait s’imaginer – à raison d’ailleurs – quelque chose, qu’elle ne devait pas croire en ses excuses. Elle avait raison donc de ne pas la croire, mais dans tous les cas ce n’était pas quelque chose qui la regardait. Et pas seulement parce que ça avait un rapport avec Grindelwald, l’obscurus qui courrait dans la ville. Dans tous les cas, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle décide dans sa vie, les affaires de la jeune Rosier ne concernait en aucun cas la jeune Lestrange. Même si elle n’était effectivement présente que dans le cadre de vacances.

« Je crois que ton fiancé déteint un peu trop sur toi. » Ajoua-t-elle alors, affichant un léger sourire en coin.

Vinda avait parfaitement conscience qu'elle ne devait pas se montrer trop coupable, mais même si elle osait croire être capable de donner le change à longueur de temps, il y avait des situations où elle manquait clairement de discrétion. C'était peut-être de la pure paranoïa, mais elle avait le sentiment que Lestrange était en train de lui faire subir un interrogatoire. Pourtant elle n'avait posé que de simple question, mais Leta avait un lien direct avec tout ça. Parce qu'elle était là fiancée d'un Auror, qui n'était autre que le frère de l'homme qui était recherché par tout le MACUSA, que Grindelwald avait dans le collimateur. Elle avait un lien avec cette histoire donc, Vinda n'avait aucune envie de se laisser découvrir et peut être qu'au fond elle en faisait un peu trop par conséquence.

Leta lui affirma qu'elle ne s'imaginait rien et qu'elle se contentait de faire la conversation. La jeune française ne pouvait pas être sûr que l'anglaise disait réellement la vérité, elle pouvait très bien lui mentir. Vinda se retint d'afficher une grimace quand son interlocutrice lui affirma qu'elle devait se détendre un peu, qu'elle ne devait pas prendre la mouche comme ça. Le souci c'était que la jeune femme avait parfaitement raison et que Vinda n'avait aucune envie de se mettre dans une mauvaise position à cause de cette conversation. Bon, elle osait croire quand même que Leta n'allait pas faire de déduction trop juste non plus (il était impensable pour le moment de deviner que Grindelwald était là, tout proche, à moins d'être un sacré devin), alors la jeune femme n'avait logiquement pas trop de raison de s'en faire. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle était vraiment à l'aise.

« C’est vrai qu’on a l’habitude d’avoir des conversations toutes les deux. » Affirma-t-elle, avec une pointe d’ironie dans la voie.

Elles se connaissaient par la force des choses, mais on ne pouvait pas dire quand même qu’elles avaient tant que cela l’habitude de se parler. Ce qui arrangeait un peu les affaires de Vinda, puisqu’elle n’avait aucune envie que Lestrange mette à mal la raison pour laquelle elle se trouvait présentement à New-York.

« Et sinon dis-moi, comment va ta famille ? » Bon, Vinda ne devrait pas parler de la famille de Leta, mais en même temps c’était un peu une manière pour elle d’attaquer, au lieu de se contenter de se défendre. Elle n’avait aucune envie que Leta reste focalisé sur le fait que Vinda se trouvait en vacances à New-York au pire moment possible.

Vinda afficha un faible sourire en entendant Leta Lestrange affirmer qu’elle devait mieux connaître qu’elle ce que devenait sa famille. La jeune femme se disait que oui, en effet, elle était mieux placée techniquement, mais en même temps ce n’était pas comme si elle cherchait à connaître comment se portait les familles de sang pur diverses et variées. Les Lestrange étaient une de ces familles importantes techniquement, Vinda par la force des choses les connaissait, mais elle n’en avait que faire d’eux. Elle ne savait déjà pas ce que devenait ses parents, et elle ne cherchait pas spécialement à le savoir d’ailleurs. Elle n’avait pas décidé de prendre sa vie en main, dans le but de se laisser encore influencer par ses parents. Elle n’avait techniquement rien contre eux en soit, mais disons… qu’ils attendaient d’elle quelque chose qu’elle n’allait pas leur offrir. Elle n’allait pas se marier, elle n’allait pas faire des gentils bébés sang pur.

Leta reprit en affirmant qu’elle avait eu l’occasion de rencontrer Yusuf récemment, que ce dernier avait également décidé de venir à New-York. Le monde était petit… c’était vrai que la jeune femme ne pouvait vraiment pas donner tort à son interlocutrice, ces derniers temps il y avait beaucoup d’Européen à New-York. Et évidemment, on ne pouvait que se douter que tout cela avait un rapport avec ce qui arrivait, avec les derniers événements.

« Je sais, j’ai eu l’occasion de le croiser également. » Répondit-elle. Une rencontre qu’elle n’avait pas trouvée si… agréable, mais en même temps ce n’était pas comme si elle trouvait grand-chose d’agréable quand il était questions de ces personnes. « Peut-être qu’il est là pour toi, tu n’y as pas pensé ? » Dit-elle, en n’étant pas réellement sérieuse. Évidemment, l’homme lui avait donné une excuse qu’elle ne pouvait pas complètement croire, mais en même temps elle avait fait la même chose de son côté, elle ne donnait pas la vraie raison de sa présence dans cet endroit. Elle n’allait quand même pas avouer qu’elle se trouvait ici sous les ordres de Grindelwald quand même. « L’envie de reformer la belle et grande famille. »

Ce qui ne pouvait pas être moins crédible. Il ne fallait pas grand-chose pour savoir qu’il y avait peu de chance que Yusuf ait envie de former une belle famille avec sa demi-sœur, même s’il y avait certaines choses qui ne se disaient pas. C’était comme ça dans les familles de sang pur, on ne disait vraiment pas beaucoup de chose, il y avait certaines choses qu’on ne devait pas spécialement mettre sur le tapis. Comme des histoires un peu obscure donc, même s’il était difficile de connaître tous les détails.

Vinda afficha un sourire en entendant la réponse de Leta Lestrange. En effet pour que les Lestranges/Kama reforme une belle et grande famille, il faudrait déjà qu’ils en aient formé une à une époque. Et c’était quelque chose que Vinda savait parfaitement. Qui ne connaissait pas cette histoire en même temps. Ce Lestrange qui prenait la décision de voler la femme d’un autre en utilisant en prime la magie pour cela, femme qui mourrait ensuite en couche en donnant naissance à la pauvre Leta Lestrange mal aimée. Tout cela pour ensuite avoir une autre femme et un enfant disparu.

Vinda ne se préoccupait pas réellement de l’histoire des Lestrange. Cela viendrait peut-être plus tard, mais en attendant ils étaient une famille comme un autre dans cette société qui méritait quand même quelques refontes. En tout cas, Vinda n’avait pas l’intention de compatir au sort de la pauvre Leta mal aimée de sa famille, elle considérait qu’elle n’avait pas réellement à se plaindre. Et Yusuf, c’était la même chose, ils n’étaient que des membres de ce cercle dont elle appartenait, sans qu’elle n’ait quelque affection pour eux. Elle se permettait simplement de se montrer un peu plus cinglante avec Leta Lestrange, parce qu’elle n’avait que faire de ce que celle-ci penserait d’elle.

« Tu es bien curieuse Leta. » Répondit-elle dans un fin sourire, avant de prendre un plaisir assez malsain en effet de parler plus de ce que Yusuf Kama avait abordé avec elle. « Il m’a dit qu’il avait des affaires de famille à régler justement. Ce qui doit te concerner du coup, puisqu’il me semble que tu es la seule famille qui lui reste. » Elle marqua une pause, affichant un sourire en coin. Sans son père, Ysufu n’avait effectivement plus personne. En dehors de cette demi-sœur qu’il n’avait sans doute jamais amé et qu’il ne devait pas réellement reconnaître comme appartement à sa famille. « Il m’a dit qu’il y avait une personne ici avec qui votre famille a traité dans le passé et qui vous devez un service. » Vinda incluait Leta dans la famille de Yusuf, mais il n’était pas réellement sûr qu’il en ferait de même. « Il a un service à lui demander. Mais je n’en sais pas plus. »

Si c’était le cas, Vinda ne prendrait pas la peine de se montrer plus explicite envers Leta. Elle pensait qu’elle lui en avait déjà beaucoup trop dit. Tout cela ne la concernait pas, après tout, même si ça pouvait potentiellement apporter quelques évènements intéressants à voir en spectateur. En tout cas, c’était quand même curieux de retrouver et Leta Lestrange et Yusuf Kama sur le sol américain, en même temps, avec tous les évènements qui avaient lieu en ce moment. Les coïncidences avaient beau exister, la jeune femme trouvait quand même que c’était un peu trop gros pour n’être que ça maintenant. Ces histoires de famille en tout cas étaient beaucoup trop compliquées, Vinda était bien heureuse de s’épargner ça de son côté.

Vinda n’avait techniquement aucune raison de s’occuper de la famille Lestrange/Kama, elle n’avait rien à voir dans leurs histoires. Pourtant, elle devait bien reconnaître qu’elle ne pouvait pas s’empêcher d’y mettre son grain de sel. En même temps, que Leta et Yusuf se retrouvent tous les deux de ce côté de l’océan, alors que Scamander est recherché, que Grindelwald est sur la trace d’un obscurus, qu’elle se trouve aussi de ce côté, c’était beaucoup trop bizarre pour qu’elle ne s’en préoccupe pas. La jeune femme était encore loin d’imaginer ce que tout cela allait pouvoir signifier, à quel point toutes ces histoires se regroupaient purement et simplement vers un même point… vers Credence.

Ça ne la regardait pas, mais dans sa position, elle ne pouvait pas juste ignorer ce que ces sorciers faisaient par ici. Vinda aurait très bien pu ne rien dire à Leta de sa conversation avec son frère, mais elle considérait quand même que ça pouvait être utile de lui en parler quand même. Parce qu’elle avait vraiment trouvé Kama beaucoup trop suspect, beaucoup trop énigmatique, sans oublier à quel point elle l’avait trouvé défaitiste. Vinda afficha un léger sourire en coin quand Leta la remercia, avant d’affirmer qu’elle n’avait pas besoin de lui dire tout cela, mais quelle avait bien fait quand même.

« Ah oui ? » Demanda-t-elle, ne pouvait pas s’empêcher d’enchérir un peu. « Je ne sais pas trop en quoi j’ai bien fait de te dire tout ça. » Elle ne voyait pas en quoi elle aurait gardé ces informations pour elle bien sûr, mais elle sentait qu’il y avait quelque chose qui s’éveillait chez Leta. Comme si elle comprenait quelque chose qui échappait à Vinda et forcément, la sorcière avait envie d’en savoir plus. « Pourquoi j’ai bien fait de te dire tout ça ? Tu sais ce que ton frère fait vraiment ici ? »

Parce que ses affaires de famille énigmatique, Vinda y croyait bien sûr, mais elle avait envie d’en savoir plus. Même si ça ne la regardait techniquement pas, mais la sorcière considérait que tout ce qui l’entourait la regardait, parce que ça pouvait potentiellement s’avérer utile à certaines personnes, à une personne en particulier. Rien ne pouvait garantir à Vinda que Leta allait lui répondre et en vérité, elle s’attendait un peu à ce que celle-ci ne lui dise rien du tout. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de demander quand même, on n’obtenait rien dans la vie sans essayer. Si Leta ne lui disait rien – et elle n pourrait pas lui faire cracher le morceau par la force non plus –, tant pis, mais au moins elle aurait essayé. Et elle saurait quoi faire ensuite, creuser un peu dans tout ça. Parce qu’elle était définitivement trop curieuse pour s’empêcher de mettre son nez dans les affaires familiales des autres. Et l’histoire des Lestrange était quand même sacrément intéressante.

Vinda avait bien conscience que ce n’était pas juste en demandant à Leta la raison de la présence de Yusuf sur le territoire Américain qu’elle allait avoir la réponse. Parce qu’en soit, il n’était pas forcément certain qu’elle en connaisse la raison, et il était possible qu’elle n’en dise rien surtout. Vinda serait la dernière à reprocher à une personne d’avoir des secrets et de ne pas tout dire de sa vie, au vu du fait qu’elle gardait quand même bon nombre d’information pour elle, même si elle espérait que bientôt il n’y aurait plus aucun besoin de faire des secrets. Autant dire que quand Leta affirma qu’elle n’avait aucune idée de ce qui avait réellement poussé son frère à venir ici, Vinda ne pouvait pas réellement la croire sur parole. Elle le savait peut-être et n’avait aucune intention de lui en parler, ou bien il était aussi possible qu’elle l’ignore, mais qu’elle ait quand même une petite idée.

Leta ajouta qu’elle avait bien fait de lui parler de tout cela, puisque visiblement ce qui avait conduit son demi-frère à venir jusqu’à New-York la concernait directement. La jeune femme était de cet avis également, puisque Yusuf lui avait parlé d’affaire de famille et de ce qu’elle savait, il n’y avait plus que Leta qui appartenait à sa famille. Cette belle et grande famille des Lestrange… et son lot de drame et de complot comme les sorciers de sang pur savait si bien faire. Les Rosier n’étaient pas en reste de leur côté, mais Vinda devait bien avouer qu’elle appréciait de rester à l’écart de tout ça. Leta précisa dont qu’elle allait rapidement apprendre la raison qui poussait vraiment son demi-frère à avoir traversé cet océan. La jeune femme donnait le sentiment d’être vraiment sincère dans son ignorance, mais Vinda savait parfaitement qu’elle devait quand même se méfier. Après tout, même si Leta ne mentait pas complètement, Vinda était persuadée qu’elle en savait plus que ce qu’elle ne disait.

Mais il y avait peu de chance qu’elle en apprenne plus elle de son côté.

« Je n’en doute pas une seule seconde. » Répondit-elle dans un sourire. Elle ne doutait pas en effet que Leta allait parvenir à tirer les vers du nez de son frère. Et Vinda de son côté ne manquait pas de bien noter l’information, de pousser sa curiosité vers toute cette histoire. Peut-être qu’elle n’allait rien en tirer, mais au moins elle allait quand même se renseigner. On ne savait jamais. « Bon, tu dois avoir un milliard de chose à faire sans doute. » Elle aussi de son côté. « Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Mais c’était un plaisir de te croiser Leta. J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir. »

Parce qu’elle avait bien envie d’avoir un peu plus de réponse à toutes ces questions. Et parce que quelque chose lui disait que tout cela pouvait être particulièrement intéressant.