L'amitié ne compte pas le nombre des années. (Nicolas)

L’Ordre avait pris une certaine ampleur et c’était quelque chose de très bien au vu de la situation et de la menace que représentait une certaine personne, Albus ne pouvait qu’en être satisfait. Parce qu’il fallait faire quelque chose, il fallait agir. Ce n’était pas parce que de son côté, le professeur de Poudlard ne donnait pas vraiment le sentiment d’agir, qu’il considérait qu’il ne fallait rien faire. Il avait parfaitement conscience de ce que Gellert était capable de faire dans le but d’arriver à ses fins. Ils ne pouvaient pas le laisser faire et c’était une très bonne chose que l’Ordre ait à ce point de l’ampleur, même si on attendait sans doute de lui qu’il prenne certaines décisions, qu’il fasse certaine chose.

Mais Albus ne pouvait pas envisager de faire quoi que ce soit. Est-ce qu’au fond, il avait réellement envie de faire quelque chose ? Il dirait bien que lui, mais en même temps le fait qu’il en soit incapable était aussi une bonne excuse, une façon de justifier le fait qu’il ne faisait rien. En attendant, Albus était donc coincé aux États-Unis, et on attendait de lui des choses qu’il ne pouvait pas accomplir. Ce qu’il ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas mettre en place certaines choses… faire le point sur toute la situation.

Nicolas Flamel était dans le coin et par conséquence, le professeur de métamorphose avait bien envie de prendre la peine de passer du temps avec son ami de longue date. L’homme n’était pas ce genre de personne à connaître son histoire, ce qui était tant mieux à ses yeux, mais en même temps Albus savait qu’il pouvait avoir énormément confiance en lui. Puisqu’il se trouvait là et que Albus ne pouvait pas s’en aller, il espérait bien donc pouvoir en profiter pour passer du temps avec son ami. Et peut-être faire le point sur toute cette situation, sur ce qu’ils allaient pouvoir, devoir, faire dans les prochains temps.

Albus avait envoyé un message à son vieil ami dans le but de le retrouver dans un café discret de New-York. L’homme appréciait pouvoir s’installer dans un café et montrer aux personnes qui le surveillaient – parce qu’il avait conscience que le MACUSA le tenait à l’œil – qu’il ne faisait rien de mal. S’il devait rencontrer Flamel dans un endroit discret, il était possible tout de même qu’on le découvre et si c’était le cas on penserait qu’il comploterait quelque chose. Ce qui était le cas, mais le faire sous les yeux des personnes, ça donnait le sentiment d’être plus innocent. Même si dans tous les cas, Dumbledore ne se sentait coupable de rien. Il était arrivé très en avance, et attendait depuis un moment Nicolas assit à une table de ce café. Quand il le vit approcher, l’homme afficha un sourire.

« Quel plaisir de pouvoir te revoir Nicolas ! »

Dit-il en se levant, pour saluer son ami. Il était vraiment heureux de pouvoir le revoir en effet, même s’ils ne perdaient pas souvent contact.

Au vu de la situation, c’était forcément plus difficile pour Albus de pouvoir passer du temps avec ses proches, d’avoir une vie quelque peu normale, alors ça lui faisait grandement plaisir de pouvoir passer ce temps en compagnie de Nicolas. Quand bien même, l’homme avait conscience qu’il devait être surveillé. C’était bien pour cela qu’il ne se cachait pas, s’il invitait son ami chez lui, le MACUSA pourrait se dire qu’ils préparaient quelque chose qui n’était pas net, là, il espérait qu’ils allaient simplement se dire qu’ils passaient du temps ensemble, profitant de la présence de l’alchimiste dans ce pays.

Albus afficha un sourire un peu plus grand, quand après lui avoir prit la main pour la serrer dans la sienne – avec peu de force, mais en même temps il savait que l’arthrose de Nicolas le faisait souffrir – il lui affirma que le plaisir de le voir était partagé. Forcément au vu de leurs diverses situations, ils n’avaient pas toujours la possibilité de passer du temps ensemble. Alors quand cela était possible (tout en étant évidemment nécessaire), ils en profitaient pleinement.

« Je me porte plutôt bien. » Répondit-il sans mentir. Il ne pouvait pas affirmer que tout allait pour le mieux pour lui, il était évident qu’il n’était pas au meilleure de sa condition non plus. Et qu’il ne pouvait donc pas prétendre le contraire avec Nicolas. « Ils ne sont pas plus… embêtant que le ministère de la magie, je ne me sens pas vraiment dépaysé finalement. »

Albus aimerait affirmer qu’il se contentait de plaisanter en disant cela, mais ce n’était pas le cas. Il était habitué à avoir les gouvernements sur son dos, sans aucune vraie raison en plus… bon, parfois un peu quand même. On ne lui faisait pas confiance, on le bloquait dans ses mouvements, ce n’était guère nouveau pour lui donc. La différence, c’était que là, il se trouvait bien loin de Poudlard tout de même.

« Je dois reconnaître que Poudlard me manque énormément, j’ai hâte de pouvoir y retourner. » Pour faire cours, pour… eh bien, avoir son chez lui, sa… protection ? Peu importait, il se disait que Nicolas le comprendrait de toute façon. « Et toi ? Le voyage n’a pas été trop difficile pour venir jusqu’ici ? »

C’était que Nicolas n’avait plus trois cents ans. Il semblait évident que ces voyages aient lieu, au vu de la situation les forces devaient se trouver aux Etats-Unis et plus précisément à New-York, tant que Gellert s’y trouverait. Leurs forces se trouvaient partout dans le monde, ils avaient des points de vue partout afin de pouvoir agir au maximum, mais… eh bien, il semblait clair qu’il fallait les concentrer en un unique endroit pour le moment.

Albus afficha un sourire en coin en entendant Nicolas affirmer qu’il allait devoir ajourner son retour pendant un moment encore. Il ne prenait évidemment pas mal ses propos, ce n’était finalement que des faits. Albus n’allait pas pouvoir quitter ce territoire avant qu’il y soit autorisé (enfin en réellement, il pourrait très bien partir, sans attendre l’autorisation, ce ne serait pas la première fois qu’il ne se préoccuperait pas de ce qu’on lui demandait de faire), et donc il n’allait pas pouvoir de suite retrouver la quiétude de Poudlard. Mais bon, ça finirait bien par arriver à un moment donné.

Nicolas lui apprit que le voyage avait été plus difficile qu’il ne voudrait l’admettre, mettant en cause son âge. Forcément, on ne pouvait pas réellement dire que Nicolas Flamel était jeune à présent, mais Albus avait confiance dans les capacités de son ami. Peut-être même plus confiance que lui-même, puisque ce dernier enchaina sur le conflit à venir, en plus du voyage qu’il venait de faire jusqu’aux Etats-Unis.

« Je te trouve beaucoup trop dur avec toi-même. » Répondit-il, un fin sourire sur le visage. « Il me semble indispensable que toutes nos forces soient prête pour ce qui nous attend. »

Albus entendait bien ce que son vieil ami lui disait, ce qu’il voulait lui faire comprendre. Ils ne pouvaient pas encore exactement savoir exactement ce qui allait les attendre, même s’il semblait évident que les choses étaient sur le point de s’accélérer. Albus avait longtemps décidé d’ignorer les évidences, il avait eu envie de juste jouer l’autruche pendant longtemps, mais il semblait évident que ce n’était plus possible à présent. Ça ne voulait pas dire qu’ils savaient pour autant comment les choses allaient se passer, ce qu’ils allaient devoir faire. Albus n’attendait pas de la part de Nicolas qu’il fasse plus que ce qu’il était capable de faire, mais ça n’enlevait pas le fait que l’homme était un élément important, de part son expérience d’une part, ainsi que de ses grandes connaissances.

« Mais tu feras seulement ce que tu es capables de faire Nicolas. Ne t’en fais pas pour ça. »

C’était pour cette raison qu’il fallait s’entourer de profils différents les un des autres, chacun pouvait apporter d’une certaine manière sa pierre à l’édifice.