Les affaires sont les affaires (Milla :3 )

I

l y a des moments, comme ça, dans la vie, où tout a l'air de vous sourire. Et généralement, il faut en profiter, car c'est rarement parti pour durer. Milla en avait assez vu dans la vie pour savoir que la chance allait et venait, et qu'il ne fallait jamais rien considérer comme acquis. Ceci dit, elle savait tout de même que cette chance était précieuse, et que quand elle était là, il fallait en profiter un maximum. Ce qu'elle faisait. Il y avait l'occamy, qui allait lui rapporter une charmante petite fortune et dont la possession lui garantissait quelques rencontres intéressantes. Il y avait ses autres affaires en annexe qui faisaient de son business actuel une affaire pour le moins florissante. Il y avait Ethan, avec qui elle avait passé un cap, même s'il en restait de nombreux autres qui allaient être plus difficiles, puisque monsieur n'avait pas l'air si décidé à quitter sa future femme (quand bien même Milla ferait ce qu'il faudrait pour qu'Elizabeth ne devienne jamais sa future femme, il ne faut pas déconner non plus). Et maintenant, si elle se débrouillait bien, elle pourrait bien récupérer un nouveau client, et particulièrement intéressant, pour le coup.

Elle n'avait jamais pensé à traiter directement avec un fabricant de baguettes, il faut dire que la plupart d'entre eux avaient déjà leurs propres fournisseurs et ne changeaient pas forcément de méthodes ou d'"ingrédients", se reposant sur leurs acquis. Mais tous n'étaient pas ainsi. Et parmi eux, il y avait Johannes Jonker. Ce n'était pas auprès de lui que Milla s'était procurée sa baguette, qui était toujours la même depuis ses onze ans (et ça se voyait quand on la regardait de près, elle avait sérieusement vécu), la sienne, elle se l'avait achetée chez Quintana, mais ça n'empêchait pas de trouver n terrain d'entente digne de ce nom. L'homme était à la recherche de nouvelles composantes pour ses baguettes, et Milla se ferait un plaisir de lui en proposer... à prix d'or, bien sûr.

La jeune femme avait brassé large, pour leur première rencontre. elle ne voulait surtout pas louper le coche. Des poils, des griffes, des plumes, des ventricules, des écailles... elle avait pris tout ce qu'elle avait, dans la mesure de son "stock" qui était certes très variable, mais la jeune femme avait toujours pris le plus grand soin de garder ce genre d'échantillon, même pour des créatures qu'elle revendait ensuite... elle pouvait parfois en tirer de bons prix chez les amateurs de potions en tout genre. Elle avait même sacrifié une écaille de son occamy pour la bonne cause, qui sait. elle avait fourré le tout dans une malette, et à l'heure dite, elle s'était rendue dans la boutique du fabricant de baguettes.

-Bonsoir, le salua Milla en entrant dans la boutique à la demande de son interlocuteur. Je suis ravie de vous rencontrer enfin. Elle afficha un sourire. On s'y met tout de suite ou vous me proposez à boire avant ?

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M

illa afficha un sourire satisfait quand son interlocuteur accepta bel et bien de lui offrir à boire. Elle le savait, elle abusait tout de même un peu. Mais elle avait appris - et de longue date - que le culot avait bien souvent tendance à payer, alors elle ne voyait définitivement pas pourquoi elle s'empêcherait d'en faire preuve. Et puis, elle faisait le déplacement, ça méritait bien un raffraichissement, pas vrai ? Certes, elle espérait sortir de ce rendez-vous le porte-feuille très plein, mais en attendant, sa visite profitait autant à son interlocuteur que l'inverse, et elle sentait bien qu'il était curieux de découvrir ce qu'elle avait apporté dans sa besace. D'ailleurs, il ne mit pas longtemps à demander à jeter un oeil à la marchandise. Milla y consentit dans un sourire.

-Alors, qu'est-ce que nous avons là..., dit-elle en déballant progressivement ses échantillons comme si elle les redécouvrait.

En vérité, c'était presque le cas pour certains. Elle avait brassé large, dans le doute... Pas dit que tous intéressent le fabriquant de baguettes, mais sur la totalité, il y avait tout de même de bonnes chances pour que certaines lui mettent la puce à l'oreille, pas vrai ? Le but, dans tous les cas, était d'écouler le plus de marchandise. Elle énuméra donc ses différents échantillons au fur et à mesure qu'elle les déballait. C'était un risque, certains d'entre eux valaient vraiment cher sur le marché noir, mais elle tenait Johannes Jonker pour quelqu'un d'honnête (dans la mesure où l'on pouvait effectivement l'être quand on choisissait de traiter avec elle). Elle ne pensait pas qu'il la volerait ou lui ferait le moindre coup bas... En même temps, il y avait tout intérêt. Elle possédait les moyens - et pas des moindres - de ruiner joyeusement sa réputation. Mieux valait pour lui qu'il ne s'y risque pas.

-Poil d'abraxan, plume d'augurey, dent de croup, dard de billiwig, écaille de serpencendre, aile de fée, griffe de sombral, poil de griffon, cheveu de vélane et... écaille d'occamy.

Elle avait gardé le meilleur pour la fin, évidemment. Si avec tout ça, son interlocuteur ne trouvait pas son bonheur, alors elle ne pouvaiit plus rien pour lui. Elle aurait pu lui trouver des items disons plus... classiques. Mais les plumes de phénix et autres ventricules de coeur de dragon, c'était vu et revu. Elle s'était un peu renseignée sur ce qui se faisait ou non chez la concurrence afin de s'éviter la redondance. Elle ne garantissait pas forcément que tout était bien original, elle savait par exemple que le cheveu de vélane avait la cote dans certains pays d'Europe, mais pas forcément ici, et certains fabriquants de baguettes étaient frileux quand il était question d'évoquer leurs travaux, mais dans la totalité de ce qu'elle lui apportait, il y aurait bien quelques curiosités qui réussiraient capter son attention, pas vrai ?

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illa hocha la tête sans rien dissimuler de sa satisfaction quand le fabricant de baguettes tiqua sur l'écaille d'occamy. C'était bien ce qu'elle avait espéré, que sa proposition fasse mouche, car celle-là, elle en était certaine, ce n'était pas tous les jours qu'on la faisait à Johannes Jonker. Et si elle savait d'avance que sa charmante bestiole (volée certes, mais et alors) lui rapporterait des mille et des cents, si un petit bout d'elle le pouvait également, elle n'allait certainement pas passer à côté. Milla était une opportuniste, et les opportunités, elle savait les saisir au vol.

Son sourire s'élargit en entendant son interlocuteur lui affirmer que ce qu'elle avait à lui proposer était intéressant. Elle avait effectivement espéré qu'il verrait les choses ainsi. Elle savait que cet homme n'en était pas à sa première expérience. Lui rapporter des éléments trop classiques n'aurait pas joué en sa faveur, mais en brassant large et en lui faisant quelques surprises, elle avait vraiment l'impression d'avoir visé juste, et elle en était heureuse. Elle espérait bien sortir de ce rendez-vous avec un petit pactole, mais elle était plutôt confiante. Elle pensait avoir visé juste et avoir su répondre aux attentes de son interlocuteur. Elle estimait que c'était son petit talent. Elle n'était pas trop mauvaise quand il était question de discerner et d'anticiper les attentes des uns et des autres.

Bon, les ailes de fées et les dents de croup ne l'intéressaient pas. Elle n'était pas spécialement étonnée, elle n'avait pas vraiment compté sur ces ingrédients, même si elle avait pris soin de les transporter tout de même, juste au cas où. Ils n'étaient pas ce qui revenait le plus cher ni ce qui était le plus difficile à se procurer. Elle comptait davantage sur le reste. Elle hocha la tête quand son interlocuteur demanda si il était autorisé à y regarder de plus près. Il l'était. Elle lui faisait confiance. Il se référait peut-être à des personnes malhonnêtes, mais Johannes n'était pas en soi un homme malhonnête, Milla en était à peu près convaincue.

-Allez-y, dit-elle en lui faisant signe de regarder chaque ingrédient de plus près. Ainsi pourrait-il constater leur validité. Je peux vous avoir de tout en grande quantité si nécessaire. Sauf l'écaille d'occamy, ça c'est une exclusivité.

Et qu'elle pensait que personne d'autre n'avait à lui offrir pour le moment. Pour le moment... Milla aimerait bien fourrer son nez dans la valise de Scamander, à vrai dire. Elle était à peu près convaincue qu'il avait d'autres bestioles du genre en réserve, puisque l'occamy était un bébé, et que ces créatures ne naissaient jamais seules. Mais chaque chose en son temps. Déjà, elle rentabilisait sur ce qu'elle avait, et elle ne pensait pas se débrouiller si mal que cela.

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illa afficha un large sourire satisfait en entendant la réponse de son interlocuteur. Dès les débuts de leur entretien, elle avait pensé qu'ils feraient affaire dans tous les cas, parce que la jeune femme avait ramené un panel suffisamment large d'échantillons pour que le fabricant de baguettes se laisse tenter par au moins un ou deux d'entre eux, mais là, elle comprenait qu'elle avait touché le gros lot. Non seulement, Johannes Jonker acceptait de lui acheter l'écaille d'occamy, qui à elle seule valait une petite fortune, mais il lui prenait encore tout le reste. Décidément, Milla ne pouvait qu'adorer faire affaire avec son interlocuteur. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne lui avait définitivement pas fait perdre son temps, et elle allait ressortir de cette entrevue avec un petit pactole véritablement digne de ce nom. En ce moment, elle était en veine, clairement. Elle ne cesserait jamais de mener une vie dissolue, mais question finances, du moins, elle s'en sortait sacrément bien, et elle n'en était pas peu fière. Enfin, encore fallait-il que son interlocuteur ne soit pas rebuté par les prix qu'elle avait l'intention de lui proposer.

-Je vous fais un prix d'ami, trois cent soixante-dix gallions pour le tout, affirma-t-elle de ce ton commercial qui la caractérisait toujours dans ce genre de cas de figure. On parlait ici un langage qui n'avait aucun secret pour elle, le langage de l'argent. Cela devait peut-être passer pour des considérations bien vénales ou frivoles, mais Milla l'assumait complètement. Et en tant que femme, elle n'était pas peu fière de tirer son épingle du jeu et de dominer son petit trafic d'une main de maître. Trois cents gallions si vous me fabriquez une nouvelle baguette. La mienne fatigue un peu ces derniers temps.

Et plus concrètement, Milla estimait que dans son corps de métier, ce n'était pas un moindre luxe que d'avoir plus d'une seule baguette, ne serait-ce que si la première devait être confisquée par le MACUSA pour une raison X ou Y (chose qui lui était déjà arrivée). Johannes Jonker faisait partie des meilleurs fabricants de baguettes magiques existant aux Etats-Unis. Elle serait bien stupide de ne pas profiter de ses talents et de ne pas mettre à profit leur petite collaboration pour obtenir cette seconde baguette qui, l'espérait-elle, supplanterait la première. Oh, elle l'aimait bien, sa baguette, vraiment. Mais elle était vieille, et elle avait parfois le sentiment qu'elle ne lui répondait pas aussi bien qu'elle le voudrait. Ou pas aussi bien qu'avant. C'était peut-être parce qu'elle se la traînait depuis de trop nombreuses années. La baguette correspondait à la sorcière qu'elle était à l'époque où elle l'avait achetée. Mais depuis, elle avait changé, elle avait évolué, et à présent... eh bien, elle avait besoin de changement.

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illa afficha un sourire satisfait tandis que son interlocuteur lui adressait précisément la réponse qu'elle avait espéré entendre. Elle ne regrettait jamais de faire affaire avec Johannes, cette fois le prouvait une fois de plus. En sa compagnie, la jeune femme savait qu'elle en aurait toujours pour son argent. Par ailleurs, le fabricant de baguettes pouvait se féliciter d'être de ceux que la trafiquante ne cherchait pas à arnaquer ou à entuber. De sa part, c'était loin, bien loin d'être si fréquent. Pas de négociations inutiles, l'affaire était carrée, et en fin de compte, ils en sortiraient tos deux avec, très exactement, tout ce qu'ils avaient voulu au moment de décider de faire affaire.

Johannes s'absenta un instant, quand il revint, ce fut pour lui donner l'argent qu'elle réclamait, que la jeune femme déposa consciencieusement dans sa bourse. Elle pourrait tout à fait décider de compter chaque pièce une à une et de vérifier qu'elles n'étaient pas fausses. Avec quelques-uns de ses clients, elle agissait effectivement de cette manière, parce que beaucoup de ses clients étaient véreux, et elle ne leur faisait absolument pas confiance. Mais Johannes et elle ne faisaient pas affaire pour la première fois. Elle le connaissait assez pour deviner qu'il ne la lui ferait pas ç l'envers. Alors, certes, il y avait un début à tout, mais elle ne pensait pas devoir avoir la moindre inquiétude. Elle pourrait repartir tout de suite, mais Johannes lui demanda si elle avait des exigences concernant sa baguette.

Décidément, Johannes ne volait pas sa réputation d'excellent fabricant. Il ne se contentait pas juste de choisir parmi ses baguettes existantes une qui conviendrait à peu près, il tenait à faire du sur-mesure, et qui convienne parfaitement aux attentes de celle qui la demandait. Alors forcément, ça ne pouvait que bien finir.

-Pas vraiment, je vous fait entièrement confiance. Mais je voudrais bien qu'elle soit assez... simple, sans fioritures inutiles, qu'elle puisse passer inaperçu, vous voyez ?

Dans son métier, il valait mieux éviter de faire dans le grandiloquent, même si elle savait que certains, rattrapés par leur ego, ne pouvaient pas s'empêcher de faire autrement. Elle préférait que sa baguette ne soit pas immédiatement reconnaissable, juste au cas où on ne sait jamais. Elle se passerait d'une forme ou d'une inscription particulière comme ceux qui aimaient à se faire fabriquer des baguettes particulières. La jeune femme, pour le reste, ne voulait pas saper le travail de son interlocuteur. Elle estimait que sa baguette serait d'autant plus exceptionnelle s'il avait le champ libre pour en faire tout ce qu'il voulait. Elle estimait qu'il ne résultait jamais rien de bon quand on cherchait à brider les esprits les plus créatifs, et loin d'elle l'envie ou l'idée de brider la créativité de son interlocuteur, qui était un véritable artiste dans son domaine.

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illa appréciait les affaires qui se passaient de cette manière très précise. La jeune femme était franchement ravie de la tournure que prenait cette conversation. Elle avait été convaincue, avec toute la marchandise qu'elle avait à apporter, qu'elle serait capable d'en ressortir avec une contrepartie confortable et importante, mais elle n'avait pas su à quel point son interlocuteur voudrait bien se ranger ou non de son côté.

Elle hocha la tête quand le fabricant de baguettes accepta donc sa transaction, en ajoutant seulement qu'il fallait lui laisser le temps de réaliser la baguette en question. Elle était tout à fait d'accord avec cela. Elle n'avait aucune intention de récupérer une baguette qui aurait déjà servi à quelqu'un d'autre : elle voulait que cette baguette ait été conçue très précisément pour elle. C'était le petit luxe qu'elle s'offrait et qu'elle estimait mériter au regard des circonstances.

-Je suis une femme très occupée, répondit-elle avec un sourire quand le fabricant de baguettes suggéra qu'elle revienne le lendemain soir. Elle en avait bien l'intention, oui, et elle ne faisait que prétendre faire la fine bouche pour le plaisir. Elle était occupée, en revanche, ça c'était la pure et stricte vérité, mais certainement pas au point de ne pas avoir le temps de faire un crochet par ici afin de récupérer sa nouvelle baguette. Mais je devrais pouvoir me libérer, tant que vous me garantissez que ce temps sera bien suffisant pour m'offrir une baguette vraiment neuve, ajouta-t-elle alors. Elle voudrait bien ajouter que dans le cas contraire, elle le saurait, sauf que c'était faux, bien sûr. Dans le cas contraire, elle n'en saurait rien, elle n'avait certainement pas l'oeil suffisamment avisé pour découvrir cela.

Elle pourrait sans doute le remercier pour sa rapidité d'exécution, car à l'évidence, lui proposer de revenir dès le lendemain signifiait qu'il allait faire passer ce travail en priorité. Mais non, elle n'allait pas le remercier car, après tout, ce n'était pas comme s'il lui rendait cette "faveur" pour rien non plus, elle lui apportait des produits précieux et inédits, c'était un échange de bons procédés, ni plus ni rien.

-C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous, Johannes, ajouta-t-elle en tendant la main en direction du fabricant de baguettes.

Il estimait qu'il était grand temps pour elle de prendre congé de lui. Elle avait obtenu exactement ce qu'elle voulait, et même si la présence de Johannes ne lui était pas déplaisante, loin de là, elle avait bien d'autres choses à faire. Il était grand temps de rentrer chez elle. Et c'est avec une certaine impatience qu'elle attendrait de voir quel genre de baguette lui réserverait le fabricant. Elle espérait en tout cas que cette dernière saurait être à la hauteur de sa réputation.

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