Le dommage collatéral [pv Jacob :33]

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Le dommage collatéral

A

berforth n'avait aucune envie de s'éterniser dans cette ville. Les grandes cités lui déplaisaient profondément. Il avait déjà du mal durant les quelques occasions qu'il avait de passer du temps à Londres, mais New York, en termes de superficie et d'activités, était bien plus impressionnante. La grande ville n'était vraiment pas son milieu naturel, et il ne demandait qu'à en repartir. Seulement, il savait qu'il lui faudrait du temps pour résoudre ce qu'il était venu régler en soi, et pour la peine, il allait falloir qu'il daigne faire quelques concessions, même si elles devaient être, pour certaines, déplaisantes. Quel autre choix avait-il ? Très peu d'options en réalité, du moins à ses yeux. Aberforth était là, maintenant, et il savait qu'il fallait qu'il cerne le problème à sa racine. Pour la peine, et à présent qu'il avait parlé avec Albus, il estimait important de s'entretenir rapidement avec Newt Scamander, ainsi qu'avec tous ceux qui l'accompagnaient dans ses mésaventures. Dans son esprit, ils n'étaient tous autant qu'ils étaient que des dommages collatéraux, pris dans un engrenage qui les dépassait évidemment, et de très, très loin. C'était avant tout et surtout au jeune magizoologiste qu'il avait voulu s'adresser, mais quand il se rendit à l'adresse où il espérait le trouver, ce n'était pas lui qui vint lui ouvrir, mais un jeune homme de corpulence relativement forte, à l'air jovial et sympathique. Surtout bien trop aimable et innocent pour prendre part à toute cette fichue aventure.

-Je peux entrer ? demanda-t-il sans s'expliquer ni se présenter, comme si sa présence ici devait être acquise et n'avait aucune raison d'être remise en question.

En vérité, il n'avait pas spécialement envie de perdre du temps à faire les présentations ou quoi que ce soit. Il voulait aller droit au but et ne pas perdre une seule seconde. Non seulement il n'avait aucune envie de s'éterniser, bien au contraire, même, mais en plus, le temps, concrètement, ne pouvait que leur être compté, car un obscurus, surtout de cette puissance, n'avait sans doute qu'une durée de vie très limitée. C'était déjà surprenant que l'enfant soit encore en vie si l'on considérait qu'aucun cas d'une telle puissance n'ait jamais été recensé jusqu'alors. Du moins à sa connaissance. Et il n'avait pas oublié de se renseigner à ce sujet.

-Monsieur Scamander est ici ?

Il ne précisa pas lequel des deux frères il cherchait. Il était bien évidemment question de Newt, et il avait la ferme intention de lui parler, et de mettre au clair tout ce qui avait nécessité de l'être. S'il le fallait, il parlerait tout d'abord à cet homme qu'il n'avait pas encore su identifier (et qui était en fait le plus évident dommage collatéral entre tous), mais, une fois encore, il tenait avant tout à ne pas perdre son temps.

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Le dommage collatéral.

En soit, il n’y avait pas grand-chose à faire des journées en dehors de chercher les créatures, parce qu’évidemment il était primordial qu’ils parviennent à retrouver la créature de Newt. Par moment, le temps pouvait sembler long, mais ça ne dérangeait pas spécialement Jacob. En même temps, le simple fait de baigner dans le monde magique, ça avait le don de le passionner. Quand il se contentait simplement de vaquer à ses occupations dans le but de passer le temps, il trouvait ça parfaitement passionnant, juste parce qu’il pouvait voir par moment quelques actes magiques provoqués par ses camarades. Ou même passer du temps en compagnie des créatures de son ami, qui devenait clairement de plus en plus son meilleur ami, même si au final ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps encore. Mais Jacob n’y pouvait rien, il avait le sentiment que ça accrochait quand même vraiment avec Newt. Comme c’était le cas pour Queenie également, mais c’était encore autre chose.

Jacob, d’ailleurs, était en train de s’occuper tranquillement de ses affaires. Enfin, plus ou moins, parce qu’il était en train de cuisiner un petit quelque chose, pour quand Newt, Tina et Queenie allait revenir. Parce que pour le moment, il était tout seul dans leur planque. Newt et Tina étaient sorti dans le but de chercher des indices sur la créature toujours en liberté, Queenie se trouvait au MACUSA, donc il était tout seul et pour ça il avait eu envie de cuisiner pour qu’ils puissent trouver de quoi se nourrir en rentrant. Mais alors qu’il se concentrait sur ce qu’il faisait, quelqu’un frappa à la porte. Jacob alla ouvrir, même s’il n’était pas entièrement rassuré, parce qu’il était tout seul et concrètement le jeune homme ne pouvait pas du tout se défendre si s’agissait de quelqu’un qui avait une dent contre eux. Quand il ouvrit la porte, il se retrouva devant un homme, d’une assez grande taille d’ailleurs, qui ne lui disait rien du tout. Et qu’il trouva quelque peu agressif, sans pour autant qu’il le soit réellement, mais la première chose qui lui demanda c’était s’il pouvait entrer. Jacob était pris de court, parce qu’il n’avait aucune idée de qui il était et surtout de ce qu’il voulait, autant dire qu’il ne se voyait pas vraiment lui ouvrir la porte vraiment et le laisser entrer. Il lui demanda alors si Monsieur Scamander était présent, Jacob ne douta pas du fait qu’il devait chercher Newt et non pas son aîné.

« Non il n’est pas ici. » Dit-il simplement, ne mentant pas donc et heureusement d’ailleurs. Il n’y pouvait rien, il se disait que c’était sans doute une très bonne chose que son ami ne soit pas présent. « Vous voulez quoi ? » Demanda-t-il en se montrant direct, autant que l’était l’homme sous ses yeux. Quand bien même il ne l’avait pas été non plus dans le sens où il n’avait pas dit directement ce qu’il voulait. Il savait seulement qu’il cherchait Newt.

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Le dommage collatéral

L'

homme ne lui laissa pas entrer Aberforth, au fond, c'était sûrement tout à son honneur, car il est vrai qu'il était pour cet homme un inconnu, et dans les circonstances actuelles, il n'était pas de bon ton de laisser n'importe qui envahir votre espace, bien au contraire. Soit, il voulait savoir ce qu'il lui voulait et qui il était, il fallait s'y attendre. Une fois n'est pas coutume, l'homme n'avait pas de temps à perdre et aurait voulu ne pas avoir à en passer par là, mais soit, il avait bien compris que la conversation, la sacrosainte conversation qu'il exécrait par-dessus tout, serait une étape indispensable, à laquelle elle ne pourrait de toute évidence pas échapper, qu'il le veuille ou non. Il se présenta donc à son interlocuteur, même si c'était quelque chose qui lui déplaisait profondément. Il avait l'impression de ne faire que ça, dernièrement. En même temps, il est vrai qu'il débarquait un peu comme un cheveu sur la soupe en la circonstance. Se présenter, ce serait rapide, expliquer les raisons de sa présence, ça risquait d'être plus long, et il estimait ne pas avoir une seule seconde à perdre, en ce qui le concernait. Il était bien tenté de forcer le passage quoi qu'il en soit, mais ça ne servirait à rien, surtout si Newt Scamander était bel et bien absent, et en l'occurrence, il ne pensait pas qu'il lui mentait à ce titre.

-Aberforth Dumbledore, dit-il en songeant que ce nom serait sans doute familier à son interlocuteur, qui avait très probablement rencontré Albus (ce qui l'arrangerait pour le coup, car cela poserait moins de soucis par conséquent). Si cela pouvait, par quelque obscure raison, le rassurer et lui inspirer confiance. Si en tout cas cela était susceptible de suffire. Je dois lui parler, ajouta-t-il sans la moindre intention de lui en dire davantage, ceci dit. C'était à Newt qu'il avait l'intention de parler, c'était lui qu'il avait dans sa ligne de mire, pour le moment, encore qu'il pourrait peut-être penser autrement en en apprenant plus sur son interlocuteur. Et vous, vous êtes ?

S'il était là, c'est que ce n'était pas sans raison, et Aberforth était tout de même assez curieux de savoir quel rôle le jeune homme jouait dans toute cette histoire. Newt Scamander, dans sa mésaventure, avait manifestement eu le "talent" de s'attirer autour de lui un très grand nombre de personnes, qui tenait un rôle plus ou moins important dans 'affaire. Il y avait beaucoup trop de variables dans l'affaire, beaucoup trop de pions sur un échiquier où il devenait difficile de déterminer qui étaient les blancs et qui étaient les noirs, précisément. Quoi qu'il en soit, il avait bien l'intention de laisser parler sa curiosité, même si cela avait bien évidemment des chances de éplaire à son interlocuteur.

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En soit, Jacob n’avait peut-être pas de raison de se méfier, mais il ne pouvait pas s’empêcher de le faire. Newt se trouvait quand même dans une situation vraiment particulière, il était recherché par le gouvernement du monde magique, tout comme Tina. Jacob ne pouvait pas faire entrer n’importe qui dans leur planque, même si concrètement le simple fait que l’homme se retrouve là était bien la preuve qu’il en savait déjà beaucoup. Dans le doute, Jacob préférait donc attendre d’en savoir plus sur l’homme sous ses yeux et surtout sur ses intentions avant de lui donner plus d’information, avant même de lui permettre.

Quand l’homme se présenta finalement, Jacob ne put que tilter sur le nom de cet homme. Il avait eu l’occasion de rencontrer Albus Dumbledore, l’ancien professeur de Newt d’après ce qu’il avait compris, dans cette merveilleuse école où il avait appris la magie (et Jacob aimerait réellement l’apprendre cette magie, pouvoir l’utiliser un jour… même s’il se faisait une raison, c’était impossible, il n’était pas un sorcier). Cet homme avait donc un rapport avec Albus Dumbledore ? Sans doute. À plus y regarder, Jacob serait même assez d’avis qu’ils avaient des traits ressemblants. L’homme affirma donc qu’il devait parler à Newt, sans donner plus de précision. Jacob aurait bien aimé qu’il lui en donne, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’être quand même curieux. Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, il le questionna à son tour sur son identité. En soit, le no-maj n’avait aucune raison de cacher qui il était.

« Je suis Jacob Kowalski. » Répondit-il parce qu’il n’avait donc aucune raison de cacher son nom. Cependant, il ne prit pas la peine de préciser plus qui il était. Il ne pensait pas forcément ça nécessaire. Si jamais l’homme sous ses yeux avait envie de lui poser plus de question, il le ferait sans aucun doute. « Comme je vous ai dit, Newt n’est pas là. »

Le No-maj ne savait toujours pas s’il pouvait faire confiance à l’homme sous ses yeux, mais en même temps s’il portait le même nom que ce professeur de l’école d’Angleterre, peut-être qu’il pouvait le faire. Mais dans tous les cas, son ami n’était pas présent, alors même si Aberforth Dumbledore avait l’intention de lui parler, ce n’était pas maintenant qu’il allait pouvoir le faire. Il allait donc devoir attendre un peu et en attendant, Jacob ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’en savoir plus, curieux qu’il était.

« Vous vous appelez Dumbledore… c’est comme ce professeur d’Angleterre ? » Demanda-t-il alors, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de savoir si l’homme sous ses yeux avait bel et bien un lien avec l’homme venu aidé son ami. Et si c’était le cas, il avait bien envie également de savoir quel lien il pouvait bien avoir, même si ça ne changerait sans doute pas grand-chose à la situation pour lui.

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Le dommage collatéral

S

on interlocuteur s'appelait donc Jacob Kowalski. Une information qui, pour l'heure, ne lui disait pas grand-chose, mais il la gardait tout de même précieusement dans un coin de sa tête. Il était évident qu'il fallait qu'il se renseigne sur le jeune homme, comme sur n'importe qui qui graviterait autour de Scamander à l'heure actuelle (ce qui faisait du monde, en fin de compte). Cette conversation allait donc lui permettre d'en savoir plus, il comptait bien, en tout cas, saisir l'occasion. Newt était certes absent, et Jacob n'avait pas l'air de savoir quand il reviendrait, mais cela n'empêchait pas, après tout, Aberforth de sonder le terrain en l'attendant, peu importe le temps que cela prendrait exactement. Il n'avait rien de mieux à faire de toute manière, puisqu'il avait cheminé jusqu'à New York dans ce but spécifique : celui de retrouver l'enfant, et semble-t-il que passer par l'intermédiaire de Scamander pour y parvenir était définitivement la meilleure manière de procéder... Pas dit que ce soit infiniment efficace pour autant, bien sûr, mais il fallait bien tenter, après tout. Donc, Jacob Kowalski, et c'était tout, c'était peu, mais il ne comptait pas s'en contenter longtemps de toute manière, donc ce n'était pas véritablement un souci.

Il s'apprêtait à s'imposer, à ajouter quelques mots, mais alors, Jacob reprit la parole. Sans surprise, il avait fait le lien entre lui et Albus. En même temps, il n'y avait pas cent Dumbledore... et au fond, c'était sûrement tant mieux. Ainsi donc, Jacob avait bien fait la connaissance d'Albus. Aberforth n'était pas réellement surpris, loin de là, même. Il reconnaissait même bien là son frère, qui n'avait pas manqué une occasion de s'imposer sur le terrain avant lui... Mais les propos du moldu laissaient tout de même imaginer qu'il n'avait pas encore trop fait son bout de chemin auprès de lui. Donc il pouvait encore faire valoir son avantage et ranger l'entourage de Scamander de son côté.

-Il paraît que nous sommes frères, lui et moi, se contenta-t-il d'affirmer, toujours avec cette exaspération que lui inspirait le fait de devoir être constamment associer à ce frère qui ne lui inspirait dorénavant plus que de l'agacement et du mépris. Et je me garderais de lui accorder la moindre confiance, si j'étais vous.

Il était encore temps de le mettre en garde contre Albus. Pas dit que ce soit très utile, parce qu'Albus avait le don de se mettre les autres dans la poche.

-Que faites-vous ici ? demanda-t-il ensuite, sans ambages.

Il est vrai que Jacob pouvait très clairement lui retourner la question mais peu importe, puisqu'il n'avait pas posé la question en premier, lui se permettait de le faire, un point c'est tout. Dans tous les cas, il se posait réellement la question, et il espérait bien obtenir des réponses.

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Dumbledore, c’était un nom que Jacob avait entendu pour la première fois quand l’ancien professeur de Newt était venu d’Angleterre, sans aucun doute pour les aider. Et il l’entendait pour la deuxième fois maintenant, avec cet homme sous ses yeux. Et visiblement, les deux hommes en question étaient des frères. Jacob était un peu touché rien qu’en entendant le fait qu’ils puissent être frère, mais en constatant à quel point l’homme qu’il avait sous les yeux ne semblait pas porter son frère dans son cœur. Jacob ne pouvait clairement pas deviner la relation tendue qu’il y avait entre Albus et Aberforth, il n’avait pas les dons de sa petite amie pour connaître les histoires des personnes, mais rien que le fait que l’homme sous ses yeux affirme qu’il ne pouvait que le conseiller de ne pas faire confiance à son frère, c’était la preuve qu’ils ne devaient pas avoir une relation saine. Et ça l’attristait.

Sans qu’il ne connaissait suffisamment Aberforth ou encore Albus pour être triste pour eux, chacun avait son histoire. Mais Jacob donnerait tout afin de pouvoir ne serait-ce qu’encore se prendre le choux avec son frère. Ça faisait un moment maintenant que son ainé était mort et le jeune homme se remettait de cette disparition, mais par moment, ces quelques émotions lui revenaient en pleine figure.

« Eh bien… j’attends mes amis. » Répondit-il quand l’homme sous ses yeux lui demanda ce qu’il faisait. Il était pris de court par la question de son interlocuteur, parce qu’en fait, il se demandait surtout ce que l’homme faisait ici. Jacob osait croire qu’il avait quand même une bonne légitimité d’être présent dans cet endroit, puisqu’il était ami avec Newt, Tina et Queenie (enfin, l’homme était plus proche qu’amicalement avec la jeune femme cela dit). Alors que l’homme sous ses yeux, il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait là. « J’étais en train de leur préparer quelque chose à manger. » Dit-il, pour préciser un peu ce qu’il était en train de faire. « Et vous ? Vous êtes venus faire quoi ici ? »

Puisque l’homme se permettait de lui demander ce qu’il faisait ici, Jacob se permettait de poser cette question à son tour. De ce qu’il savait, l’homme était le frère de l’ancien professeur de Newt, mais il ne savait pas du tout ce qu’il faisait ici. Pourquoi ce frère venait-il ici ? Pourquoi il le questionnait ainsi ? En soit, Jacob n’avait pas de raison de se méfier de l’homme sous ses yeux, mais quand même. Il n’avait aucune envie de devenir paranoïaque, mais en même temps il ne pouvait pas non plus faire confiance à la première personne qu’il rencontrait, quand bien même il portait le nom Dumbledore. Il n’avait pas l’avis de Newt et des autres sorciers pour savoir réellement ce qu’il devait penser de ce sorcier.

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Le dommage collatéral

Q

uand Aberforth demanda à Jacob ce qu'il faisait ici, la question n'était pas tant de savoir ce qu'il faisait maintenant, mais pourquoi il était encore là, alors que cette situation, de par sa nature, n'était pas supposée le concerner. A dire vrai, il devrait même s'en tenir éloigné le plus possible. Alors ça lui était égal qu'il attende ses amis et leur prépare la popote, c'était les motifs de sa présence qu'il interrogerait. Mais soit, chaque chose en son temps. Quand Jacob lui retourna la question, il se doutait que c'était dans un but plus large que de l'interroger seulement sur les raisons de sa présence, ici, et maintenant : Aberforth avait déjà dit à son interlocuteur qu'il souhaitait parler à Newt, donc il cherchait certainement à en savoir davantage... sur le pourquoi du comment il avait décidé de venir à New York... sur le pourquoi du comment il avait l'intention de parler à Newt... Est-ce qu'il avait l'intention de répondre sincèrement à ces questions ? Non, bien sûr que non. Et pour cause, il ne le pouvait pas, pas à l'adresse d'un moldu qu'il ne connaissait pas et qui n'y attendrait sans doute rien à toute cette histoire. Mais il comprenait qu'il passait pour un intrus, un intrus qui se permettait de poser de nombreuses questions indiscrètes alors que c'était bien la dernière des choses à faire.

-Je suis venu empêcher cette situation de dégénérer..., répondit-il alors. C'est pourquoi il faut que je parle à monsieur Scamander, expliqua-t-il alors très sincèrement.

C'était le cas, il était sincère. Il n'était pas rassurée par la présence de son frère ici, conjuguée à toutes ces histoires, qui lui laissaient présager le pire... Alors il fallait impérativement qu'il tire cette histoire au clair, et pour ce faire, il fallait qu'il parle au protagoniste principal de cette affaire... Bon, faute d'en avoir trouvé l'acteur principal, il se retrouvait en présence d'un personnage secondaire... dont le rôle pourrait être déterminant également. Aussi Aberforth avait bien l'intention de le cuisiner, lui aussi.

-Et si j'étais vous, je me tiendrais à l'écart de toutes ces histoires tant qu'il est encore temps...

Ce n'était pas contre lui. Jacob Kowalski semblait être un jeune homme très sympathique et agréable, et il apportait sans doute beaucoup de soutien moral à Scamander et Goldstein... Mais il n'avait pas de pouvoir magique, il était... un dommage collatéral, et s'il n'y prenait pas garde, il allait se retrouver confronté à des dangers qu'il serait bien incapable de supporter. Aberforth se doutait que son interlocuteur n'aurait cure de ses avertissements, mais c'était quand même le cas, et il fallait qu'il en ait bien conscience, qu'il sache au moins à quoi il s'engageait et de qui il était entouré exactement.

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L’homme lui apprit qu’il était là dans le but d’empêcher la situation dégénérer. En un sens, c’était une très bonne chose, Jacob avait conscience qu’il fallait quand même qu’ils aient du soutien dans la situation. Cela dit, le jeune homme ne savait pas trop quoi penser de l’homme qui se trouvait sous ses yeux. Il ne savait pas grand-chose de lui, en même temps, en dehors du fait qu’il était le frère de l’ancien professeur de Newt et qu’il semblait concerné par la situation. En tout cas, l’homme ne démordait pas sur le fait qu’il souhaitait parler à Newt. Jacob l’avait bien compris, même si pour le moment le no-maj ne pouvait vraiment pas faire grand-chose pour son interlocuteur, il n’avait aucune idée de quand ses amis allaient rentrer et quand Aberforth allait donc pouvoir parler avec Newt. Cela dit, Jacob ne savait toujours pas précisément ce qu’il faisait là au final, et pourquoi il pensait que la situation pouvait dégénérer. Est-ce qu’il disait ça parce qu’il avait un mauvais pressentiment ? Ou juste parce que la situation en elle-même était complexe et que Newt et Tina se trouvaient quand même dans une position plus que délicate ?

Il avait eu envie de lui poser la question, mais l’homme fut plus rapide que lui et lui affirma que s’il était lui, il se tiendrait à l’écart de toute cette histoire tant qu’il était encore temps. Jacob fut surpris par de tels propos. Quand bien même le no-maj avait conscience qu’il ne pouvait pas faire grand-chose pour aider ses amis, puisqu’il n’était pas un sorcier et qu’il avait par moment le sentiment d’être plus un poids qu’autre chose, jamais encore on ne lui avait dit clairement qu’il devait s’éloigner de la situation.

« Je n’ai pas l’intention d’abandonner mes amis. » En un sens, Jacob ne savait pas s’il pouvait faire grand-chose et il savait bien qu’il devrait sans doute se contenter de rester à sa place, mais non il n’en avait pas envie. Quand toute cette histoire allait se terminer, peut-être que Jacob allait devoir retourner dans sa vie normale de non sorcier, mais pour l’heure il se sentait pleinement concerné par toute cette histoire. Après tout, il avait sa part de responsabilité. « Je suis en partie responsable de ce qui arrive, je ne partirais pas tant que Newt et Tina auront besoin d’aide. »

Et concrètement, Jacob n’avait surtout pas envie de quitter Queenie, mais ça l’homme sous ses yeux n’avait pas besoin de l’apprendre. Ça ne le regardait pas. Comme en soit, il n’avait aucune raison de le mettre en garde. Jacob savait parfaitement ce qu’il faisait, du moins c’était ce qu’il se disait. Il était à sa place, il devait aider ses amis, il avait envie de passer du temps auprès de la femme qu’il aimait. Il n’avait donc pas l’intention de s’en aller, même s’il valait mieux peut-être qu’il le fasse avant que ça se complique. Mais justement, si ça devait se compliquer, il devait être là.

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Le dommage collatéral

D

e toute évidence, Jacob Kowalski ne manquait pas de caractère, le genre de caractères qu’Aberforth était tout à fait susceptible d’apprécier, d’ailleurs, mais ce n’était pas parce qu’il ne pouvait pas l’encadrer ou parce qu’il ne l’estimait pas de taille à affronter la situation qu’il suggérait au Moldu de s’en aller et de s’éloigner, c’était parce que le danger était grand pour tout le monde, et encore plus quand on n’avait pas de pouvoirs magiques pour se défendre. C’était pas contre lui, c’était juste un constat. Les sorciers avaient déjà de fortes chances de morfler au vu des circonstances, alors les moldus n’en parlons pas. Oui, le tempérament de cet homme était tout à son honneur, mais ça ne changeait rien à la perception qu’Aberforth avait de la situation. Il n’y avait rien de personnel là-dedans, après tout, cet homme mettait sa vie en danger pour des personnes qu’il considérait comme ses amis alors qu’il ne les connaissait que depuis quelques jours… c’était prendre des risques démesurés pour vraiment pas grand-chose.

Alors oui, c’était évident que Goldstein et Scamander avaient clairement besoin d’aide à l’heure actuelle, mais sans vouloir l’offenser, ce n’était pas lui qui serait à même de leur apporter celle dont ils avaient véritablement besoin, et s’il culpabilisait par rapport à la situation, il devrait cesser tout de suite. Il n’y avait pas de responsable, dans cette affaire, il n’y avait que des victimes. Et ce qu’il fallait faire, maintenant, c’était tenter d’en réduire le nombre autant que possible.

-Vous serez pas d’une grande utilité à vos amis quand vous partirez les pieds devant, répliqua Aberforth sans y passer par quatre chemins.

C’est sûr, il devrait sans doute se montrer légèrement plus subtil ou au moins y mettre les formes. Mais ça, ce n’était pas son genre, ce n’était pas dans sa façon de faire. Aberforth avait toujours été franc et avait mieux à faire que de mâcher ses mots. Si Jacob demeurait trop longtemps auprès de ses nouveaux amis, il s’envoyait lui-même droit au casse-pipe. Et ça, ce n’était pas tolérable, un point c’est tout.

-Des amis dont vous ne vous souviendrez même plus quand tout ça sera fini. Si vous êtes toujours en vie d’ici là. Il marqua une légère pause. Alors je vous le répète : partez tant que c’est possible.

S’il était à sa place, il changerait même de pays et filerait vers l’Europe. Au moins, il garderait sa mémoire et de meilleures chances d’avoir la vie sauve. Ça ne suffirait peut-être pas, mais il n’y avait pas beaucoup d’autres options. Mais bon, Aberforth n’était personne pour Jacob, il n’avait pas à lui dire ce qu’il devait faire ou non, il insistait parce qu’il ne voulait pas que cet homme risque sa vie pour des queues de prune, mais au bout du compte, ça resterait son initiative, sa décision. Et Aberforth avait dans l’intuition que le choix fou de Jacob était fait depuis bien longtemps et que ce n’était certainement pas lui qui y changerait quoi que ce soit.

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Le dommage collatéral.

Jacob savait être têtu quand il le fallait, en tout cas par moment il prenait les choses à bras le corps et il faisait en sorte d’y arriver. Si ce n’était pas le cas, il n’aurait même pas été voir le banquier pour obtenir un prêt… même s’il ne l’avait pas obtenu et par la même occasion, il avait perdu sa fiancée. Mais en même temps, ce jour-là, il avait rencontré Newt, il avait rencontré Queenie… donc, il avait envie de se dire que le destin l’avait mis sur cette route tout simplement. Il n’avait pas l’intention de fuir, ou il ne savait quoi d’autre sous prétexte qu’un sorcier qu’il ne connaissait pas – et qu’il reconnaissait comme le frère d’un ancien professeur de Newt, qu’il ne connaissait pas plus que cela non plus au final – lui conseillait de partir. Même s’il n’était pas d’une grande aide à ses amis, Jacob n’avait pas l’intention de les abandonner pour autant. Et tant qu’ils voulaient de lui… eh bien, il allait rester. Il ne pouvait peut-être pas faire grand-chose, mais il osait croire qu’il pouvait faire quand même quelques petites choses, à son échelle.

Cela dit, le jeune homme du reconnaître que les propos de Dumbledore firent un peu mouche quand il affirma qu’il ne serait pas d’une grande aide à ses amis quand il allait partir les pieds devants. Ce n’était clairement pas plaisant d’entendre ce genre de mot, on ne pouvait pas dire que ce sorcier prenait la peine de mettre les formes. Mais ce n’était pas grave. Jacob encaissait sans soucis. Même quand il entendit l’homme affirmer que ces amis, il n’allait même pas s’en souvenir une fois toute cette histoire terminée, si jamais il parvenait à être encore en vie. D’accord… ce n’était pas faux de nouveau, même si Jacob ne pouvait pas s’empêcher d’avoir le fin espoir que ça puisse bien se passer quand même, qu’ils trouvent une solution.

« Et je vous le répète, je n’ai pas l’intention de partir. » L’homme sous ses yeux était catégorique, il ne passait pas par quatre chemins pour dire les choses, il n’allait pas le faire non plus. « Il ne me semble pas que mes compatriotes n’aient pas été d’une grande utilité quand ils sont repartis de la guerre par les pieds. » D’accord, c’était peut-être facile de faire le lien entre tout cela et la grande guerre (que Jacob n’imaginait pas n’être que la première malheureusement), mais il n’avait aucune envie de croire que parce qu’on mourrait on n’était pas utile. Il avait envie de croire que son frère avait été utile à cette guerre… « Ils se souviendront de moi, c’est tout ce qui compte à mes yeux. Si je dois me sacrifier, je le ferais sans souci. »

Jacob se montrait sûr de lui, parce qu’il n’avait aucune envie que l’homme sous ses yeux puisse douter de son implication. Il pensait les mots qu’il prononçait, il n’avait vraiment aucune envie de prendre la fuite, même si ça lui permettait de sauver sa vie.

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Le dommage collatéral

E

n s'adressant à Jacob, Aberforth ne s'était absolument pas attendu à ça. Il s'était imaginé se retrouver face à un jeune homme impressionnable, peut-être un peu naïf, qui n'avait pas conscience de ce à quoi il s'engageant. Il s'était imaginé faire face à un dommage collatéral qui avait simplement besoin qu'on lui fasse voir la vérité en face et qu'on lui fasse prendre conscience des dangers qu'il encourait. Mais le discours que lui tenait le Moldu était en train de lui faire réviser son jugement. De toute évidence, il avait mal jugé son interlocuteur... Est-ce que c'était une bonne ou une mauvaise chose ? Difficile à dire. S'il avait été plus impressionnable, il aurait été sans doute plus facile à convaincre dans la foulée. Mais y avait-il vraiment besoin de le convaincre, finalement, si vraiment il s'engageait dans cette histoire en toute connaissance de cause ?

Bon, l'exemple qu'il choisissait d'utiliser était un peu extrême, cela dit, mais Aberforth ne pouvait nier voir où son interlocuteur voulait en venir. Et puis, finalement, Jacob n'avait pas forcément tort quand il comparait cette situation à un état de guerre. Pour le moment, ils n'en voyaient que les prémices. Mais si cette situation ne s'arrangeait pas rapidement, elle pourrait bien dégénérer dans des circonstances abominables... et ce qui pourrait la faire dégénérer, c'était notamment le fait que certains no-majs prennent conscience de la situation. Tu parles d'un cercle vicieux, au bout du compte.

-Je crois bien que je vous ai sous-estimé, monsieur Kowalski, admit Aberforth après avoir laissé passé un temps de silence.

La volonté et l'abnégation d'Aberforth étaient tels que l'homme se voyait mal insister davantage. Il osait penser, après ce qu'il venait d'entendre, que son interlocuteur, contrairement à ce qu'il avait pensé, était parfaitement conscience de ce qu'il en était, de ce à quoi il s'était engagé. A vrai dire, à s'exprimer de la sorte, il lui plaisait de plus en plus. C'était le genre de personnes desquelles le jeune Scamander avait effectivement eu raison de s'entourer. Alors oui, si Jacob pensait ce qu'il disait, s'il voyait vraiment les choses de cette manière, il était totalement à sa place où il se trouvait actuellement, et c'était tout à son honneur.

-Vous êtes de toute évidence un homme courageux. Je vous souhaite de ne pas l'être en vain.

Ce n'était pas de sa faute. Il avait toujours été sacrément pessimiste, et ce n'était pas vraiment la situation qui le poussait à changer son état d'esprit. Malgré tout, et même face à une situation désespérée, il fallait que des hommes de la trempe de Kowalski osent s'exprimer et imposer leur position. Finalement, Aberforth en venait à espérer qu'on ne l'oublietterait jamais, celui-là, il ppourrait bien être d'une aide précieuse.

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Le dommage collatéral.

Jacob avait conscience qu’il parlait clairement d’un extrême, mais en même temps la grande guerre était encore dans l’esprit de tout le monde (sans que personne ne se doute encore qu’une prochaine allait arriver… malheureusement). Le jeune homme savait bien qu’il ne devrait sans doute pas comparer ce qui se passait présentement avec la guerre, mais en même temps il s’agissait quand même de se battre. Jacob considérait qu’aider ses amis, c’était comme se battre pour une cause juste, comme pendant cette guerre ou de nombreuses personnes avaient perdu la vie pour la bonne cause. Jacob ne pouvait pas imaginer une seule seconde se dire que son frère était mort en vain. Et si, lui-même, devait mourir comme le suggérait son interlocuteur en aidant ses amis… Jacob considèrerait que c’était pour une cause juste également. Bon, ça pouvait donner le sentiment qu’il avait un côté suicidaire, ce qui n’était pas le cas, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il pensait faire tout cela pour une bonne cause.

Le no-maj apprécia d’entendre son interlocuteur affirmer qu’il l’avait sous-estimé. En même temps, ce n’était pas étonnant. Le jeune homme se trouvait devant un sorcier, qui se trouvait lui-même devant un être sans pouvoir magique… forcément à côté des sorciers, Jacob devait quand même faire sacrément pâle figure. Il ne pouvait pas faire usage de la magie, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il jugeait quand même qu’il pouvait être un peu utile. Et quand ce Dumbledore affirma qu’il était un homme courageux, Jacob devait bien avouer que ça lui faisait plaisir d’entendre ce genre de mot. Parce qu’on ne lui disait pas ça tout le temps quand même, qu’il avait eu l’occasion d’essuyer quelques échecs dans sa vie.

« Je vous remercie. » Dit-il alors, en ne sachant pas si c’était cela qu’il devait répondre, quand Aberforth affirma qu’il espérait qu’il n’était pas courageux en vain. Jacob comprenait que l’homme n’espérait pas sa mort, autant dire que c’était quand même une bonne chose non ? Jacob devait bien avouer qu’il ne savait pas forcément sur quel pied danser en compagnie de son interlocuteur. La question ne se poserait peut-être pas pendant bien longtemps, mais ce n’était pas quelque chose à laquelle le jeune no-maj aimait trop penser. En tout cas, il devait bien reconnaître que depuis qu’il avait croisé la route de Newt à la banque, Jacob avait l’occasion de faire des rencontres hautes en couleur à longueur de temps. « Je suis prêt à tout pour aider mes amis, mais j’espère quand même continuer de vivre. » Avoua-t-il tout de même.

Il n’avait pas forcément besoin de le dire. Il n’était pas suicidaire, il n’était pas ici prêt à se jeter dans la gueule du loup juste dans le but de mourir. Non, s’il était prêt à cela, c’était dans le but d’aider des personnes à qui il tenait de plus en plus à mesure que le temps passait.

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Le dommage collatéral

A

berforth se contenta d'un haussement d'épaules quand Jacob le remercia. Il n'avait aucune raison de le faire, en réalité. Aberforth était quelqu'un de franc, il s'était contenté de dire ce qu'il pensait. Il ne servait pas des compliments à la légère, encore moins à l'adresse de personnes qu'il connaissait à peine au bout du compte, ce n'était pas dans ses habitudes. Il constatait juste que le discours de Jacob, prononcé avec fermeté, laissait suggérer qu'il était bel et bien quelqu'un de courageux. Et c'était tout le mal que le sorcier pouvait bien lui sohaiter en ces circonstances. Il avait tout intérêt à l'être en réalité, car même s'il se sortirait sans doute de cette situation avec aucun autre dommage que celui d'avoir perdu définitivement la mémoire, ce n'était pas pour autant qu'il n'allait pas être confronté à des situations qui dépassaient normalement pour lui l'entendement, et qui nécessitaient donc qu'il sache garder la tête froide quoi qu'il en soit.

Il était prêt à tout pour aider ses amis. Il était un homme de coeur, somme toute. L'air de rien, c'était une denrée rare, du moins aux yeux d'Aberforth, même si cet homme avait peut-être un coeur trop tendre en réalité. Ces gens qu'il nommait ses amis, et même s'il avait vécu des choses fortes avec eux, il les connaissait à peine, et ils ne seraient sans doute de passage dans sa vie que quelques jours durant avant que tout ceci ne prenne finalement fin... Mais c'était à lui de voir, sa loyauté restait quoi qu'il en soit admirable, et l'homme ne lui ôterait pas cela. Il y avait trop peu de belles âmes en ce monde pour s'amuser à broyer celles qui l'étaient encore.

-On l'espère tous, répondit Aberforth sans chercher à rassurer davantage son interlocuteur quand Jacob ajouta tout de même que, tant qu'à faire, il préférait sortir de tout cela indemne.

Il n'était pas question de le rassurer, Jacob avait fait son choix et l'assumait dans tous les cas, il le disait lui-même. Dans tous les cas, si Aberforth avait été volontairement fataliste, il ne pensait pas que Jacob coure un danger de mort... un danger, certes, mais il ressortirait sûrement en un seul morceau de toutes ces histoires. Pour peu qu'elles n'aillent pas trop loin, en tout cas.

-Vous avez l'air de savoir ce que vous faites, dans tous les cas, c'est honorable, je ne suis pas sûr que Scamander en soit aussi sûr que vous.

C'était un avis totalement subjectif, qui reposait sur le peu d'informations qu'il possédait, mais il le pensait. Ce n'était pas plus mal que le magizoologiste se soit entouré de personnes qui avaient la tête sur les épaules, parce qu'il avait le sentiment que c'était là une qualité qui manquait quelque peu au favori de son frère.

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En soit, Jacob ne pouvait pas vraiment être sûr que le sorcier sous ses yeux espère réellement qu’il allait s’en sortir, mais le jeune homme ne pensait pas qu’il lui dirait ça sans le penser un peu quand même. Sans forcément le porter dans le cœur, il ne devait juste pas avoir envie qu’il perde la vie à cause de cette histoire, même si Jacob était prêt à tous les sacrifices pour ses amis. C’était sans doute clairement radicale et n’allez pas croire que le no-maj était suicidaire, mais il était quand même prêt à faire beaucoup pour aider ses amis. Fallait dire que son monde se résumait quand même beaucoup à la magie et à ce qu’il avait découvert depuis sa rencontre avec Newt Scamander. Sans cela, le jeune homme savait que sa vie était quand même sacrément pâle. Il n’avait pas un travail qui lui plaisait, il venait de se faire quitter par sa fiancée, on faisait mieux comme vie. Alors que depuis sa rencontre avec Newt – et forcément sa rencontre avec Queenie aussi –, tout était différent.

L’homme reprit en affirmant qu’il avait l’air de savoir ce qu’il faisait, que c’en était honorable. Jacob se contenta de lui adresser un signe de la tête pour le remercier. Il n’était pas certain de mériter vraiment le compliment, mais il le prenait quand même. Dans tous les cas, Jacob était décidé, il n’avait pas l’intention de reculer, il était évident qu’il allait aider ses amis du mieux qu’il pouvait, tant qu’il le pouvait. Et si les aider était aussi de sauver leur honneur…

« Vous ne pouvez pas vous permettre de juger trop rapidement Newt. » Jacob aimerait bien affirmer qu’il ne connaissait pas Newt, mais en même temps le no-maj n’était pas le mieux placé pour ce détail précis. Parce qu’on ne pouvait pas dire qu’il le connaissait énormément non plus, enfin, surtout on ne pouvait pas dire qu’il le connaissait depuis longtemps. Alors, en soit, Jacob ne pouvait pas réellement affirmer connaître mieux son ami que d’autres, quand bien même ils s’étaient rapidement entendus et liés d’amitié. Jacob pensait avoir bien cerné Newt – et il devait bien reconnaître qu’il pouvait donner le sentiment de ne pas avoir la tête sur les épaules –, et il savait que son ami savait ce qu’il faisait. Il était un peu… loufoque, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Il avait un grand cœur, comme Jacob n’avait jamais rencontré. « Newt sait parfaitement ce qu’il faut faire, il faut lui faire confiance. »

Même s’ils avaient besoin d’aide évidemment, et qu’ils n’étaient pas certain de s’en sortir pleinement. Mais Jacob avait confiance en Newt et il n’avait aucune envie de laisser qui que ce soit le juger et le dénigrer en face de lui. Il n’était clairement pas le mieux placé pour prendre la parole, pour défendre qui que ce soit, mais ce n’était pas quelque chose qui allait le retenir.

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Le dommage collatéral

A

berforth voulait bien admettre qu'il jugeait peut-être Scamander trop rapidement. Il faut dire que le fait qu'il soit dans les petits papiers de son frère ne l'invitait pas forcément à faire preuve d'indulgence à son égard, et on ne pouvait pas dire que leur seule et unique conversation ait vraiment joué en la faveur du magizoologiste. Alors oui, possible qu'il se trompe. Après tout, même si Aberforth détestait très cordialement Albus, il pouvait quand même lui reconnaître une capacité à savoir assez parfaitement cerner les autres... Même Grindelwald, il l'avait parfaitement bien cerné, à l'époque... le problème n'était pas vraiment venu de là. Peut-être que Scamander était un jeune homme exceptionnel, va savoir. Mais il n'en était pas moins un simple magizoologiste britannique qui se retrouvait mêlé à toutes ces histoires sans l'avoir vraiment cherché, et infichu de transporter des créatures potentiellement dangereuses sans prendre le risque de les voir s'échapper en pleine ville. Il y avait tout de même des questions à se poser, non ?

Alors non, peut-être qu'il ne devrait pas se permettre de juger le jeune Newt aussi rapidement, mais quelque chose disait Aberforth que son interlocuteur était lui aussi prompt à porter un jugement hâtif sur le sorcier. Depuis combient de temps se connaissaient-ils, après tout ? Quelques semaines à peine ? Peut-être que les épreuves qu'ils avaient traversées les avaient rapprochés, mais leur amitié restait tout de même à ses prémices, et si Jacob Kowalski lui donnait tout l'air d'être un jeune homme courageux, peut-être était-il également plutôt naïf. Alors non, Aberforth ne comptait pas adresser une confiance dans ce jeune homme, ni supposer que leur destin à tous devait reposer entre ses mains alors qu'il n'avait rien demandé à personne pour commencer. On ne lui ôterait pas de l'esprit que, dans cette histoire, personne ne comprenait rien à rien, lui y compris. Il y avait bien quelqu'un pour tirer les ficelles, quelque part, mais ce n'était définitivement pas en se reposant sur une seule et unique personne, dont les compétences restaient encore à prouver, qu'ils iraient où que ce soit. Jacob était peut-être impressionné parce que Scamander était le premier sorcier qu'il avait croisé en chair et en os, mais ça ne suffisait pas malgré tout.

-Dans la vie, faut avoir confiance qu'en soi-même, grommela Aberforth avec indifférence. Prenez pas la mouche, j'ai rien contre Scamander, c'est à peine si je le connais. Mais personne n'a la situation en mains à l'heure actuelle. Et si vous tenez à faire long feu, vaut mieux que vous l'acceptiez tout de suite, ça vous évitera un sacré paquet de déceptions ensuite.

Aberforth ou l'art non seulement de se faire des amis mais également de remonter le moral des troupes. Que voulez-vous. On ne se refait pas, c'est comme ça.

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Jacob ne pouvait pas s’empêcher de trouver que cet Aberforth Dumbledore était particulièrement sombre, pessimiste, ce genre de chose. Quand l’homme lui rétorqua que dans la vie, il ne fallait avoir confiance qu’en soi-même, il trouvait réellement les paroles de ce sorcier dures et sombres. Il trouvait que la façon de voir le monde de cet homme était bien triste. Bon, en même temps, Jacob ne connaissait rien de cet homme, il ne connaissait pas sa vie, il ne savait pas ce qu’il avait vécu donc, mais ça n’enlevait pas le fait qu’il trouvait ça un peu étrange de l’entendre dire qu’il ne fallait que compter sur soi-même. Parce que ce n’était pas ce que pensait Jacob, de son côté il savait bien qu’on ne pouvait pas toujours s’en sortir seul dans la vie. Il fallait tout faire pour s’en sortir, il fallait faire des efforts, mais si on pouvait avoir du soutien de quelqu’un d’autre c’était aussi important.

L’homme affirma qu’il ne devait pas prendre la mouche, qu’il n’avait rien contre Newt, parce qu’il ne le connaissait pas réellement. Jacob ne savait pas tellement quoi penser de ces propos. C’était évident que l’homme ne connaissait pas Newt – mais en même temps, le jeune homme ne le connaissait pas tant que cela non plus en soit, cela ne faisait que peu de temps qu’ils s’étaient rencontrés –, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir quand même un avis bien tranché sur la situation. Sur le fait que personne n’avait la situation en main, et qu’il devait l’accepter rapidement s’il avait envie de faire long feu. Définitivement, le jeune homme trouvait son interlocuteur vraiment négatif et pessimiste.

« C’est sûr que si on n’attend rien et qu’on imagine tout noir, on ne risque pas d’être déçu. » Dit-il alors. L’homme sous ses yeux ne risquait sans doute pas d’être déçu au vu de la situation, puisqu’il partait déjà au plus bas. Il ne risquait pas d’être déçu donc, c’était sûr et certain, mais Jacob n’avait aucune envie de penser ainsi, il n’avait aucune envie de tout voir en noir pour éviter d’être déçu ensuite. Des déceptions, il en avait eu énormément de fois, il en avait eu très récemment et il ne sautait pas de joie à l’idée de se retrouver une nouvelle fois en pleine déception. Mais en même temps, il n’allait pas juste broyer du noir pour broyer du noir. « Je suis prêt à prendre le risque, ce n’est pas un souci pour moi. » Confirma-t-il. Sans doute que l’homme allait le trouver trop naïf, mais Jacob n’en avait que faire.

Il ne se préoccupait pas réellement de ce que cet homme pouvait bien penser de lui. La seule chose qui comptait, c’était qu’il soit là le plus possible pour aider Newt, Queenie et Tina, le temps qu’il allait être capable de faire, parce que ça risquait en effet d’avoir une fin bien trop proche. Mais il prenait le risque, et il ne pensait pas le regretter un seul instant.

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Le dommage collatéral

M

ême si Jacob résumait son état d'esprit avec sans doute pas mal d'ironie, le serveur ne contredirait pas les propos du No-Majs, oui, c'était précisément ce qu'il pensait, et il considérait que bien des êtres humains mèneraient des vies non pas plus faciles mais moins faites de désillusions s'ils acceptaient de reconnaître cet état de fait. Oui, quand on n'attend rien de qui que ce soit, on n'a moins de risque d'être déçu.

Aberforth aurait voulu avoir conscience de cela dans sa prime jeunesse, mais il avait dû essuyer de nombreux drames et de nombreuses déceptions pour en arriver là. Et il ne pouvait pas forcément affirmer qu'il avait retenu toutes les leçons qu'il cherchait à prodiguer. Il lui arrivait encore d'accorder sa confiance à certaines personnes, en dépit des risques que cela pouvait engendrer, et en dépit de sa mauvaise foi manifeste, il n'avait pas perdu tout espoir, sans quoi il aurait cessé de se battre de longue date... ce qui n'était pas le cas, bien sûr, sans quoi, de toute évidence, il ne serait pas là du tout.

Il n'empêche que dans ces temps obscurs, accepter toutes les mains tendues et donner le bénéfice du doute aux uns et aux autres n'était pas une bonne idée. Jacob Kowalski pourrait s'efforcer de se donner un rôle, par amitié, le fait est qu'il n'avait rien à faire là, et il finirait par en accuser les conséquences... mais il restait libre de ses choix... Ou du moins, ce n'était pas Aberforth qui allait les influencer. Il s'était contenté de lui donner le fond de sa pensée. Son interlocuteur, à partir de là, pouvait bien en faire ce qu'il voulait.

Que ce soit un souci ou non pour lui d'être prêt à prendre le risque, pour le sorcier, ce n'était pas la question, mais Aberforth avait bien compris que Jacob et le reste du groupe qu'il avait rejoint s'étaient tous bien trouvés : de vraies têtes de mûles, tous autant qu'ils étaient... Bon, lui aussi était une fichue tête de mûle, en réalité. Mais ce n'était pas de lui qu'il était question à l'heure actuelle.

-Vous faites ce que vous voulez, se contenta donc de répliquer Aberforth dans un haussement d'épaules. Ca n'aurait plus beaucoup d'importance quand on vous aura effacé la mémoire, de toute manière.

Car c'était la conséquence inévitable de cette situation. Infinie loyauté ou pas, ce n'était pas la question du tout, il finirait quand même à avoir fait tout ça sans en garder le moindre souvenir. S'il ne partait pas les pieds devant avant. Enfin, s'il avait décidé que ça ne lui posait aucun problème, tant mieux pour lui, ça n'ôtait rien au fait qu'il n'y couperait pas quoi qu'il en soit.

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Aberforth Dumbledore avait bien raison de lui dire qu’il faisait ce qu’il voulait, parce que dans tous les cas Jacob n’avait pas l’intention de changer d’avis. Il était têtu quand il le voulait et en cet instant, il était évident qu’il le voulait. Le jeune homme avait l’intention de tout faire pour aider ses amis, même s’il avait conscience de ses limites et du fait qu’il ne pouvait pas forcément rivaliser contre des sorciers. Mais il allait faire quelque chose, il avait bien l’intention d’apporter son aide et personne ne pourrait le pousser à changer d’avis. Surtout pas l’homme sous ses yeux.

Donc, il avait bien raison de se contenter de hausser les épaules et de lui dire qu’il faisait bien ce qu’il voulait. Il ne changerait pas d’avis. Même avec ce que le sorcier ne manqua pas d’affirmer ensuite, quand il lui précisa que de toute façon, ça n’allait pas changer quoi, que ça n’aurait pas beaucoup d’importance quand on lui aura effacé la mémoire. Jacob sentit son cœur se serrer à ces paroles. Il savait bien que c’était quelque chose qui l’attendait, on ne manquait pas de le lui rappeler assez souvent en lui faisant bien comprendre qu’il n’y avait pas d’espoir. Autant ire qu’il avait bien conscience de comment les choses devaient se passer, mais en même temps le no-maj ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’espérer que ça pisse ne pas être le cas quand même, qu’avec Queenie ils allaient trouver une solution. Même si c’était peut-être idiot de penser qu’il existait une solution.

« Oui c’est sûr. » Répondit-il, en tentant de faire comme si ça ne le touchait pas. Alors que très clairement, ça le touchait énormément. Il n’avait aucune envie de perdre la mémoire, il n’avait aucune envie de perdre la femme qu’il aimait tout simplement. Mais il n’attendait pas spécialement que le sorcier sous ses yeux soit capable de le comprendre. Après tout, l’homme avait déjà du mal qu’il décide de se battre pour ses amis sorciers, alors qu’il n’avait aucun pouvoir et aucune réelle habilitée pour les aider contre la magie. Autant dire qu’il ne pensait pas qu’il soit capable de comprendre ce qui le poussait à ne pas avoir envie de perdre la mémoire. Même si la raison était en quelque sorte universelle aussi, puisqu’il était tout simplement question de sentiment amoureux. Quelque chose que peu importait le monde, on le connaissait. « Vous ne serez peut-être pas surpris d’entendre que j’aimerais bien ne pas perdre mes souvenirs. Même si j’ai bien conscience que ça fait parti de la loi et que je n’aurais pas le choix. »

Il disait ça, mais il espérait quand même qu’il allait pouvoir trouver une solution. Il prenait simplement les devant sur ce que Aberforth pouvait lui rétorquer, en lui affirmant que c’était impossible, que c’était la loi, que rien ne pouvait changer ça. C’était le discours qu’il entendait de beaucoup de sorcier au final, même de Tina qui était quand même proche de Queenie et qui pourrait avoir envie d’autre chose.

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S

i Jacob s'était contenté d'un "Oui c'est sûr", Aberforth aurait presque pu déduire de son discours qu'il se moquait bel et bien d'être oublietté ou non, que c'était un risque qu'il acceptait et qui ne le troublait pas. Jacob avait réussi à sembler suffisamment sûr de lui pour cela, et c'était un sujet qu'Aberforth ne s'était pas imaginé creuser, mais ça, c'était avant que son interlocuteur reprenne la parole en lui faisant directement comprendre qu'il était tout sauf enchanté à l'idée de devoir renoncer aux souvenirs liés au pied qu'il avait pu mettre dans le monde de la sorcellerie. En soi, ce n'était pas une surprise pour Aberforth, non. Il ne pensait pas que qui que ce soit ait véritablement envie de perdre une partie de sa mémoire, peu importe ce qu'elle contenait, mais quand en plus cette part de mémoire concernait une vérité que l'on n'aurait jamais soupçonné et susceptible de changer notre vie, c'était forcément une autre affaire encore.

Donc il pouvait comprendre, bien sûr, mais cette situation ne dépendait évidemment pas de la volonté du moldu, qui pour la peine semblait s'être résigné. Ce qu'Aberforth trouvait presque décevant, d'ailleurs, de la part d'un jeune homme au caractère autrement si affirmé. Ceci dit, ça restait sûrement mieux pour tout le monde que Jacob oublie tout, ainsi cesserait-il une bonne fois pour toutes de se mettre en danger sous le prétexte d'aider des amis qu'il ne se rappellerait même pas avoir fréquentés le moment venu, très prochainement sans doute.

-Vous êtes soucieux de la loi quand ça vous arrange, à ce que je vois, répondit Aberforth. Ce n'était pas vraiment un reproche de la part du serveur, c'était davantage un constat, en réalité. Si vraiment le Moldu était si soucieux de faire les choses selon les règles, il n'attendrait pas la dernière minute pour se faire oublietter, et il serait retourner à sa vie d'avant sa rencontre avec Scamander depuis bien longtemps, si misérable était-elle probablement. Les lois sont rarement faites pour être respectées. Les lois d'ici ne sont pas toutes franchement très avisées, si vous voulez mon avis. Certaines lois sont parfois faites pour être contournées, ceci dit. Je dis pas que ce serait le mieux pour vous, je dis juste que pour ce qui est d'agir à l'encontre de la loi, vous n'êtes plus à ça près.

En vérité, le sort de Jacob Kowalski, même s'il l'intriguait, ne le concernait pas au point qu'il cherche réellement à avoir une influence sur ses décisions ou sur ses choix. Mais il ne pouvait s'empêcher de donner son opinion malgré tout. Parce qu'Aberforth appréciait donner son opinion quand personne ne l'avait demandée, et ne pas la partager quand on l'exigerait pourtant.

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Jacob ne prit pas mal les propos de l’homme quand ce dernier affirma qu’il n’était soucieux de la loi, que quand cela l’arrangeait. Le no-maj se considérait effectivement plutôt droit dans ses bottes, mais pour ce coup, il devait bien avouer qu’il n’avait quand même pas spécialement envie de foncer tête baissée dans le but de se faire effacer la mémoire. S’il n’avait pas le choix, le jeune homme savait bien qu’il n’aurait pas vraiment de possibilité d’aller à l’encontre du gouvernement non plus. Avec Queenie, ils espéraient évidemment pouvoir trouver une solution, défendre sa cause par exemple. Mais Jacob savait bien qu’il serait bien incapable de faire quoi que ce soit contre le MACUSA, il avait accepté son sort quand il s’était retrouvé enfermé au siège du gouvernement magique avant que Queenie ne vienne le sortir de cette impasse. Sans elle, il aurait surement déjà retrouvé sa vie « normale », sans se douter une seule seconde de ce qui était en train de se tramer dans l’ombre de toutes les personnes non magiques de New-York.

Aberforth reprit en affirmant que les lois étaient rarement faites dans le but de les respectées. Jacob devait bien avouer qu’il était un peu étonné d’entendre cet homme affirmer en gros qu’il pourrait très bien contourner la loi. Il ne l’incitait pas à contourner la loi donc, mais en même temps il ne le poussait pas non plus à la respecter complètement non plus.

« Je ne peux pas réellement me permettre de juger les lois de ce monde que je ne connais pas du tout. » Queenie et lui allaient forcément souffrir de cette loi qui les empêchait normalement d’être ensemble, mais ça ne voulait pas non plus dire qu’ils avaient l’intention de faire la moindre révolution ou quoi que ce soit. Et encore moins qu’ils étaient incapables de comprendre l’intérêt de cette loi. Enfin, lui avait forcément plus de mal à la comprendre, il ne découvrait au final les sorciers que depuis peu. Mais Queenie n’avait jamais eu de souci avec tout cela, avant qu’il ne débarque dans son appartement. « Cependant, ce qui est certain, c’est que je ne forcerais jamais personne à faire quoi que ce soit en dehors de la loi pour moi. »

Il n’avait aucune envie de perdre ses souvenirs, dans l’idéal, ils trouveraient une solution dans le but de pouvoir rester ensemble et ne pas se perdre donc. Mais côté de cela, s’ils se retrouvaient à réellement devoir le faire et à contourner la loi – comme maintenant donc –, Jacob savait que ça ne pourrait pas aller dans la durée. En cet instant précis, il était important qu’ils fassent ce qu’ils avaient à faire, mais ça ne pourrait pas durer trop longtemps dans le temps. Là, c’était simplement le temps de trouver une solution pour que Newt et Tina ne soient plus recherchés, ne soient plus considéré comme coupables. Mais ça ne pourrait évidemment pas durer, ce n’était pas possible.

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A

berforth n'avait pas de vraies raisons d'insister, il n'était pas particulièrement touché par le sort du jeune Moldu. Il en constatait l'injustice, parce qu'elle était totalement évidente à ses yeux, mais ça s'arrêtait là. Il avait ses propres affaires, ses propres problèmes à régler, sans forcément se mêler de ceux de son interlocuteur. Mais voilà, c'était plus fort que lui malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de dire ce qu'il pensait de cette situation. Alors oui, son opinion n'avait pas forcément de raisons d'intéresser ou d'influencer Jacob, mais elle était dite, et le non sorcier pouvait décider d'en faire ce qu'il voulait à partir de ces quelques informations.

A vrai dire, Aberforth estimait que son interlocuteur avait tous les droits, plus que n'importe qui d'autre, de juger les lois d'un monde qu'il ne connaissait pas, justement parce qu'il pouvait en avoir un avis extérieur. Tout comme les sorciers ne se privaient pas de juger les us et coutumes des Moldus depuis la nuit des temps. C'était ainsi que les choses fonctionnaient : une affaire de curiosité et, en même temps, de sentiment malsain de supériorité qui accompagnait toujours les situations de la sorte, presque naturellement.

-Les sorciers ne se sont pas privés de juger vos lois et vos habitudes depuis la nuit des temps, il serait dommage que vous vous priviez de faire du monde. Sans compter que ces lois ne sont pas celles du monde des sorciers, elles sont celles de leur gouvernement américain. En Angleterre, les choses sont bien différentes. Je suppose que Mr Scamander vous en aura déjà touché deux mots, n'est-ce pas ?

Il insistait sans vraiment de raison, peut-être par curiosité, ou parce qu'il ne voyait pas de raisons de s'empêcher de dire ce qu'il pensait, quitte à ne pas y mettre les formes - ce qui était définitivement sa spécialité, ou une de ses spécialités, quand il n'était pas occupé à râler ou à bougonner.

-Vous avez le coeur noble, et vous avez raison, cette histoire ne concerne pas que vous. Mais parfois, ce qu'on pense être une obligation pour les autres relève davantage de la nécessité. Il haussa les épaules. Je pense seulement qu'il faut savoir... s'accrocher à ceux que l'on redoute de perdre. Ce qui est perdu ne vous revient jamais.

Et bien sûr, ce n'était plus vraiment de Jacob ou de la jeune Queenie Goldstein qu'il était question ici. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, tout le ramenait toujours, invariablement, à Ariana... Cette situation ne faisait pas exception. En fait, c'était bien pire depuis son arrivée à New York. Il n'avait pas besoin de cela pour se laisser hanter par l'image de sa soeur, constamment, et quoi qu'il advienne, mais forcément, le moindre souvenir remontait plus vivement à la surface à présent.

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Les lois des Etats-Unis étaient plus strictes que celles d’Angleterre, en effet Newt lui en avait parlé. Il lui avait expliqué que chez lui, il était possible pour les sorciers de côtoyer les non sorciers, dans l’idée tout de même de protéger un certain secret. Il y avait des personnes comme lui qui avaient parfaitement conscience du monde magique, mais ils devaient garder cela secret autant que leurs partenaires, que leurs enfants ou tout autre lien qu’il pouvait y avoir. Ça donnait envie de rêver, forcément, mais en même temps Jacob savait bien qu’il ne devrait pas trop le faire non plus. Il n’avait aucune idée de comment les choses allaient se passer, et il était quand même plutôt du genre à suivre les règles. Même si celles-ci n’étaient pas forcément agréables.

Aberforth lui affirma qu’il avait un cœur noble, Jacob ne savait pas si c’était vraiment le cas ou pas. En tout cas, il essayait de faire ce qu’il jugeait de juste. En tout cas, ce qu’il y avait de sûr, c’était que son interlocuteur ne manquait pas d’être particulièrement énigmatique. D’une manière générale, le jeune homme se disait qu’il était quand même plutôt doué pour parvenir à se faire une idée juste des autres, à les cerner, mais ce n’était vraiment pas le cas de son interlocuteur, il avait beaucoup de mal à le comprendre. Cela fit, il était quand même dans un monde qu’il ne connaissait pas réellement, avec de nouveaux codes qu’il ne connaissait pas, il ne devrait pas être étonné de rencontrer de telles difficultés. Mais quand ce dernier affirma qu’il pensait qu’il fallait savoir s’accrocher aux personnes qu’on redoutait de perdre, Jacob ne put s’empêcher de se dire qu’il ne parlait pas forcément de lui. Qu’il faisait ce constat d’une manière général et pas seulement parce qu’il devait se douter ou savoir qu’il était difficile d’accepter des pertes, parce qu’effectivement en théorie quelqu’un qu’on avait perdu ne reviendrait jamais. Non, Jacob était persuadé qu’il parlait finalement plus pour lui.

« J’en sais quelque chose en effet. » Répondit-il, confirmant les propos de l’homme. Jacob avait peur de perdre ses amis, il ne pouvait pas le nier. Cette situation le dépassait, il n’avait pas spécialement envie de perdre la mémoire à la fin de toute cette aventure même si c’était un sort qui lui était réservé (et ce qui l’avait poussé à aider Newt, parce qu’il n’avait rien eu à perdre finalement). Il n’avait aucune envie de perdre Queenie, même s’il ne pouvait pas demander à ses proches d’aller au-delà des lois. Et il savait bien que ce qu’on perdait ne revenait pas, même si dans une telle situation, la mort ne serait pas forcément le couperet. « Ce n’est pas l’envie qui manque très clairement. » Reprit-il dans un soupire. « Mais quand on nous prend quelqu’un, il est très rare qu’on puisse le retrouver. » Il ne parlait pas de Queenie, mais de celui qu’il avait perdu et ne reviendrait jamais. « Ce genre d’évènement est plus difficile à accepter pour ceux qui s’en souviennent. »

Ceux qui devaient subir la perte, parce qu’ils avaient perdu un proche mort, ou parce qu’ils étaient capables de se rappeler ce que l’autre ne se rappelait pas.

« Vous avez… vous semblez bien connaître ce sujet. » Se permit-il d’ajouter, se doutant cependant qu’il marchait peut-être sur des œufs.

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Messages : 567 Date d'inscription : 04/06/2018

Le dommage collatéral

A

u fond, Aberforth devrait s'épargner de communiquer ainsi ses conseils, pas forcément éclairés au passage, à son interlocuteur. Après tout, à quoi bon s'amuser à lui dire tout cela. Certes, il avait une certaine sympathie pour ce moldu, mais ce n'est pas pour autant qu'il devait décider de le convaincre de quoi que ce soit. Maintenant, il était mêlé à toute cette histoire, point, fin de l'analyse, et tant qu'il consentait à se faire effacer la mémoire, même si c'était une décision injuste et cruelle, il ne serait plus la préoccupation de personne, mais la discussion se poursuivait, et elle les invitait quelque part, l'un comme l'autre, à se montrer plus personnel qu'il n'aurait voulu l'être. A croire qu'il n'était plus capable à présent de parler à qui que ce soit sans, à un moment ou à un autre, d'une manière ou d'une autre, évoquer le souvenir d'Ariana. Ce semblait même plus fort que lui, à ce stade, c'est dire.

Il ne fit aucune réflexion d'aucune sorte quand Jacob ajouta que quand on nous prenait quelqu'un, il était très difficile de retrouver cette personne. Aberforth approuvait, évidemment, il ajouterait même que ce n'était pas seulement que la chose était très difficile, c'est surtout qu'elle était absolument impossible, et tant qu'à faire, il serait préférable de l'admettre et de faire avec, un point c'est tout. Alors il préférait ne pas s'appesantir sur le sujet, d'ailleurs, il estimait qu'ils en avaient fait le tour, Jacob pouvait bien décider de faire ce qu'il voulait à partir des quelques mots qu'il avait prononcés : en ce qui concernait Aberforth, il estimait que ça ne le concernait plus réellement. Et en même temps si, ça continuait de le concerner, sinon il aura déjà baissé les bras.

-C'est un sujet que tout le monde connaît, se contenta de répondre Aberforth qui ne se sentait pas d'humeur à s'épancher au sujet de sa soeur, même si cela aurait peut-être été une bonne idée et aurait permis à Jacob, en tout cas, de comprendre certaines choses qui pour l'heure lui échappaient. Je ne connais personne qui n'ait jamais perdu qui lui était cher, c'est ainsi. Encore faut-il savoir quoi retirer de cette expérience.

Il s'était rembruni, et ça se ressentait. Cette conversation ne lui plaisait absolument pas, et il n'était pas spécialement pressé de la voir se poursuivre, pour la peine il aurait plutôt tendance à occulter tout ceci, et à se replier sur lui-même comme il en avait bien trop souvent l'habitude, très clairement.

-Je vais vous laisser, décida-t-il alors sans vraiment d'autres formes de procès, mais parce qu'il n'avait pas envie que la conversation rejoigne un champ trop personnel. Mais pensez à ce que j'ai dit, d'accord ?

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