Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié. (Queenie)

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Johannes n’aimait pas spécialement se rendre au MACUSA, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de trouver qu’il y avait bien trop de monde. Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas la foule non plus, mais il avait quand même une préférence pour le « calme » – tout relatif par moment – de sa boutique. Il n’avait heureusement pas souvent besoin de se rendre au MACUSA, ça arrivait seulement de temps en temps quand il avait à y faire. En même temps le sorcier était quand même l’un des fabricants les plus reconnus d’Amérique, il n’allait pas cracher sur cette réputation, bien au contraire il s’était donné énormément de mal pour l’avoir. Et il avait clairement du mal à avoir Violetta sur le même pied d’égalité que lui, mais ça c’était une autre histoire que Johannes n’avait pas spécialement envie d’avoir en tête.

L’homme avait donc prit la direction du MACUSA, avait réglé ses quelques affaires à réglé sur place, avant d’être « libre ». Évidemment, Johannes n’allait pas tarder à retourner dans sa boutique, parce que ce n’était pas forcément de bon temps qu’il reste fermé trop longtemps, mais en même temps il n’était pas entièrement pressé de rentrer chez lui. Il avait, en tout cas, l’intention de faire un petit détour avant de rentrer. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas vu Queenie Goldstein, une de ses clientes à qui il avait vendu une baguette et avec qui il s’entendait bien à présent. Il avait entendu parler des événements bien sûr, comme tout le monde, le fait que la sœur de Queenie avait été recherché pendant un temps avant d’être innocentée. Il n’avait pas tout suivi dans les détails, mais aucun sorcier n’était passé à côté de l’information de l’obscurus qui s’en était pris à un no-maj, de ce même obscurus qui avait provoqué de grand ravage, sans compter le retour de Gellert Grindelwald. Johannes s’était dit qu’il faudrait qu’il prenne la peine de venir voir Queenie, qu’il prenne des nouvelles d’elle, de sa sœur également, même s’il ne la connaissait pas vraiment.

Et comme il était de passage au MACUSA et que la jeune femme y travaillait, il avait donc l’intention de passer lui faire un petit coucou, sans pour autant être sûr et certain qu’elle se trouvait au travail. Enfin, il ne se doutait pas qu’il était possible qu’elle n’y soit pas, ignorant tout de ce qu’elle était en train de traverser depuis le début de cette histoire. Il ne faudrait pas qu’il dérange de trop une employée du MACUSA sans doute, mais en même temps il ne pouvait pas partir sans la voir. Il parvint donc à la trouver, s’approchant d’elle en souriant.

« Bonjour Queenie. » Dit-il en s’approchant d’elle. « Ça fait longtemps, comment tu vas ? »

Ça ne faisait peut-être pas si longtemps que cela, mais dans tous les cas ils ne pouvaient pas se voir à longueur de temps. Ce qui ne voulait pas dire qu’ils étaient moins amis pour autant, au contraire.

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Les affaires sont les affaires.

Q

ueenie n'avait jamais trouvé son travail très agréable et stimulant, mais elle s'en était toujours bien contenté. Cela ne la dérangeait pas de faire un travail pour ainsi dire alimentaire et qui n'exigeait pas de réelles qualifications, elle aimait simplement s'activer, se rendre utile, et de manière générale, elle aimait travailler au MACUSA parce qu'elle appréciait la plupart de ses collègues, et aimait pouvoir voir sa soeur régulièrement, même si dans tous les cas, elles habitaient ensemble en plus du reste. Mais maintenant, elle avait toutes les difficultés du monde à se tirer de son lit pour aller travailler. En fait, elle avait toutes les difficultés du monde à aller travailler, point. Elle n'avait plus goût à rien.

Elle se sentait comme une automate, qui prenait constamment sur elle pour prétendre aller bien, parce qu'elle sentait que son malheur pouvait accabler son entourage, et elle ne voulait pas ça. Elle essayait de garder la tête haute, avant tout pour Tina... mais ce n'était pas facile. Quoi qu'elle fasse, et en dépit de ses efforts, il ne s'écoulait pas une journée, voire même une heure, sans qu'elle ne pense à Jacob. Que ce soit une bonne chose ou non était une autre affaire. Dans tous les cas, c'était ainsi, et donc, cette journée était, pour Queenie, semblable à toutes les autres. Moroses en diable. Mais une visite inattendue pourrait bien finir par l'égayer plus qu'elle ne l'imaginait.

Car en effet, elle se retrouva face à Johannes. Qu'elle considérait comme un ami sincère, en dépit de leur différence d'âge. Elle l'avait rencontré au moment d'acheter sa première baguette. Elle avait perdu ses parents depuis peu, et Johannes était celui qui avait été le mieux capable de comprendre ce qu'elle vivait (Tina mise à part, bien sûr). Depuis, ils s'étaient revus, ils avaient beaucoup parlé, de leurs vies respectives. Et même s'ils n'avaient pas l'occasion de se voir constamment, elle appréciait toujours le revoir. Et en l'occurrence, elle avait même besoin de parler avec lui.

-Johannes, je suis contente de te revoir, répondit-elle très sincèrement. Elle n'avait pas tant d'occasions de se réjouir, dernièrement, alors Johannes pouvait s'en estimer flatté. Je vais... bien. Il s'était passé pas mal de choses, clairement, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et si Queenie ne s'imaginait pas tout lui dire, elle songeait en revanche que parler avec lui, même en restant en surface de certaines choses, pourrait lui faire du bien. Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

Est-ce que ça l'intéressait réellement ? Pas forcément, mais c'était une manière comme une autre d'engager la conversation avec lui. Elle ne se voyait pas tout de suite revenir sur les épisodes les plus récents de sa vie. Alors autant y aller par étapes, tout simplement.

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Johannes afficha un sourire quand son amie précisa qu’elle était contente de le voir. L’homme l’espérait quand même, parce que le but était quand même qu’ils soient contents de se voir. En tout cas, Johannes était vraiment ravi de pouvoir revoir Queenie. Ils n’avaient pas l’occasion de se voir très souvent, même s’ils gardaient contact le plus souvent possible. Alors quand ils en avaient l’occasion de se croiser, Johannes avait quand même envie d’en profiter.

La jeune femme lui affirma qu’elle allait bien. Mais d’une manière qui laisser quand même entendre au fabricant de baguette que ce n’était peut-être pas entièrement le cas. Johannes n’avait pas tout suivi de ce qui était arrivé, même s’il avait quand même suivi les informations principales. L’attaque de cet obscurus dans les rues de New-York, le retour de Gellert Grindelwald. Mais il n’avait pas su les détails plus personnels de la vie de Queenie. Il était bien loin de se douter de ce qu’elle avait traversé, de ce qu’elle avait vécu.

« J’avais des affaires à régler au MACUSA. » Dit-il pour répondre à la question de la jeune femme avant de reprendre. « Alors, je me suis dis que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de te voir, j’en ai profité pour faire un tour ici. »

Il était très occupé, il passait son temps à travailler, il ne prenait peut-être pas assez de temps pour sa vie plus personnelle. En tout cas, il savait quand même prendre du temps pour son amie, en espérant que la jeune femme avait du temps devant elle. Johannes n’avait aucune envie de l’embêter, de tomber comme un cheveu sur une soupe et de s’imposer.

« Tu as un peu de temps devant toi ? »

Parce que tant qu’à faire, Johannes espérait quand même qu’ils puissent prendre le temps de discuter un peu tous les deux. Ils n’avaient pas eu l’occasion de se voir beaucoup ces derniers temps, le jeune homme espérait pouvoir rattraper le temps perdu. Sans se rendre compte que Queenie avait énormément de chose sur le cœur et qu’elle pouvait avoir plein de chose à lui dire. Contrairement à lui, puisque sa vie était quand même égale à elle-même. Il travaillait, encore et encore, il cherchait à améliorer son art de la fabrication des baguettes, encore et encore. Il était quelque peu rongé par la rancœur évidemment, mais ça ce n’était pas quelque chose dont ils pouvaient avoir besoin de parler pour le moment.

En tout cas, Johannes espérait quand même que son amie allait avoir du temps devant elle, même s’il était tout à fait possible qu’il dérange aussi. Parce que mine de rien, le sorcier venait quand même directement la voir quand elle travaillait, elle avait surement d’autre chose à faire.

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Les affaires sont les affaires.

J

ohannes était là pour affaires, Queenie n'en était pas surprise. Elle se doutait bien que c'étaient là les raisons de sa présence. Il valait mieux d'ailleurs que ce soit le cas, car cela signifiait que le jeune homme n'était pas contraint de venir jusqu'ici pour de mauvaises raisons. Le travail de Johannes faisait qu'il était normal qu'il se déplace parfois au MACUSA, la jeune femme, d'ailleurs, avait fait sa connaissance dans ces circonstances. Alors oui, elle s'en était doutée. Là où elle était ravie, c'est que son interlocuteur avait visiblement déjà fini de faire ce qu'il devait faire. Ce qui voulait donc dire qu'ils pouvaient bavarder un peu, et de toute évidence, Queenie n'allait pas le lui refuser.

-Tout le temps que tu veux, décréta Queenie avec un sourire comme elle en affichait très peu ces derniers temps.

Au fond, Queenie n'avait peut-être pas autant de temps que ce qu'elle prétendait en réalité. Enfin... tout était relatif. Si elle s'interrompait un temps dans son travail, le service de permis baguettes n'allait pas forcément s'arrêter de tourner quoi qu'il en soit. Le travail de Queenie était dispensable, elle faisait, somme toute, ce que la plupart n'avaient pas envie de faire. Oui, peut-être que quelques-uns râleraient parce qu'elle ne serait pas là pour apporter leur café, mais ils survivraient quoi qu'il en soit. Dans tous les cas, c'était une habitude pour Queenie que de se faire porter pâle pour échapper à son travail. Une chance pour elle, il lui suffisait de battre des cils pour qu'Abernathy lui concède tout... Et elle en abusait largement ces derniers temps, car elle était rarement d'humeur à travailler... même si broyer du noir chez elle ne la menait absolument nulle part, en plus de frustrer Tina, ce que Queenie ressentait forcément, et qui redoublait son sentiment désagréable.

-Je t'invite boire un café ?

Ce n'était pas une vraie question. Queenie s'était déjà emparée de sa veste, prête à partir. Elle pourrait, bien évidemment, lui proposer de boire un café en sale de repos, mais elle trouvait ça sinistre. Non, elle préférait qu'il se retrouvent au chaud dans un café, tranquillement, et qu'ils en profitent pour renouer un peu. Cela faisait vraiment si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus ! Elle avait l'impression que ça faisait une éternité. Sa présence tombait à pic, elle avait le plus grand besoin d'un ami. Qu'il se soit donné la peine de venir la trouver au passage lui réchauffait le coeur, qui plus est. C'étaient de petits riens, c'est vrai, mais de petits riens qui avaient leur importance, vraiment.

-Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois ?

Elle voulait absolument tout savoir, même le détail le plus anodin, vraiment. Tout ce qui pouvait la sortir agréablement de son quotidien était bon à prendre.

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Johannes afficha un sourire quand Queenie lui apprit qu’elle avait tout le temps qu’il voulait. Le jeune homme ne pouvait pas vraiment savoir si c’était bel et bien le cas, cela dit il aimait quand même ces paroles. Parce que tant qu’à faire, le jeune homme devait bien avouer qu’il avait bien envie de pouvoir profiter un peu de la présence de son amie. Ils n’avaient pas eu réellement l’occasion de se voir dernièrement et avec les événements, Johannes se disait qu’il valait mieux prendre vraiment le temps de voir ses amis et de ne pas simplement se dire qu’on aura l’occasion plus tard.

« Avec grand plaisir. » Répondit-il quand son amie lui proposa de lui payer un café.

Clairement, le jeune homme avait bien envie de boire ce café en compagnie de Queenie. De toute façon, le jeune homme se disait que si jamais il n’avait pas eu envie de boire ce café, Queenie était déjà motivée, puisqu’elle avait déjà attrapé sa veste. De toute façon Johannes n’avait aucune envie de refuser de boire ce café en compagnie de la jeune femme, ça faisait bien trop longtemps qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se voir. Et puis le jeune homme se disait qu’en prime, son amie avait peut-être aussi besoin de se reposer un peu, de faire une pause et de penser à autre chose que son travail. S’ils pouvaient faire tout cela en même temps, c’était juste parfait.

« La vie reprend doucement son court, ça a été la folie dernièrement… » Ce que Johannes avait vécu bien sûr, mais d’une façon lointaine. On ne pouvait pas réellement dire qu’il avait été confronté à tout cela directement, ce n’était pas le cas, il avait même eu énormément de chance. Mais en même temps, ça n’enlevait pas le fait que tous les sorciers étaient quand même concernés par la situation. Johannes n’était pas spécialement heureux de se dire que Grindelwald, le mage noir qui avait sévi en Europe se trouvait maintenant chez eux. « Et toi ? Comment ça se passe au MACUSA ? »

Le jeune homme se doutait que ça ne devait pas être évident. Bon, Queenie n’était pas à un poste où elle devait se retrouver au combat, mais il savait que la sœur de la jeune femme était une Auror. Autant dire que ça pouvait clairement avoir un impact sur la jeune femme et Johannes ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter. De toute façon, cette situation était difficile pour tout le monde, c’était évident. Il espérait vraiment que Queenie se portait bien, sans se douter une seule seconde de ce qu’elle vivait, de ce qu’elle devait subir. De ce qu’elle avait vécu et de ce qu’elle vivait maintenant, il était bien loin de se douter de ce qu’elle était en train de traversée et qu’elle n’avait que peu de raison de pouvoir bien aller, de pouvoir bien prendre la situation.

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

L

a réponse de Johannes était de celles qu'elle entendait beaucoup ces derniers temps, et pour cause, les derniers événements n'avaient laissé aucun sorcier de marbre. Peu importe que l'on se soit trouvé sur les lieux le soir du Nouvel An, peu importe qu'aucun de nos proches n'aient été touchés par la tragédie, le retour de Grindelwald, qui rôdait maintenant aux Etats-Unis, et tout ce que ceci impliquait, avait forcément eu des répercussions sur chacun. Et personne ne pouvait être totalement insensible à cette situation.

Que Johannes l'évoque, même de loin, était donc tout à fait logique, et en effet, c'était sans doute une bonne manière de présenter les choses : ça avait été la folie, ces derniers temps, pour tout le monde, mais la vie reprenait son cours... ou essayait de le reprendre, car il était bien difficile de ne pas vivre dans l'appréhension de ce qui suivrait alors qu'il ne faisait de doute pour personne qu'un puissant mage noir était en train de rassembler des adeptes avec l'intention ferme et définitive de changer la face du monde magique tel qu'il était pour l'heure. La vie devait reprendre son cours malgré tout, parce que personne ne pouvait complètement s'arrêter de vivre.

Mais... Il y avait un mais, bien sûr. Certaines choses avaient changé, pour de bon, et ne seraient plus jamais les mêmes, quoi qu'il advienne à présent. Queenie savait, en tout cas, en ce qui la concernait, que quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle s'efforce de faire, surtout, sa vie ne serait plus jamais la même. Au-delà des événements sombres qui avaient agité New York, elle ne pensait égoïstement qu'à Jacob. Et comme il y avait un avant et un après l'avènement de Grindelwald, il y avait pour elle un avant et un après Jacob. Et cet après était incroyablement morose.

-L'ambiance est assez électrique, répondit Queenie quand Johannes lui demanda comment les choses se passaient au MACUSA. Tout le monde essaie de reprendre sa place comme avant, mais... enfin, beaucoup de sorciers ont perdu des personnes qui leur étaient proches... et après l'affaire Graves, c'est difficile de savoir à qui faire confiance. Et en ce qui me concerne, ajouta-t-elle alors qu'ils passaient la porte du MACUSA et se retrouvaient à l'air libre... Tu sais sûrement que Tina avait été recherchée... Ca a été des semaines très mouvementées. Elle parvint à sourire malgré tout. Mais tout va mieux, Tina a réintégré le bureau des Aurors, elle est innocentée. Je suppose que pour nous aussi, la vie reprend son cours.

Sauf que ce n'était pas entièrement vrai. Ce n'était pas vrai du tout, même, et elle ne réussissait pas réellement à faire abstraction. Elle savait que ce serait mieux tout le monde si elle faisait juste semblant et retrouver l'optimisme qui lui était autrefois caractéristique. Mais ce n'est pas si simple à faire quand on a le coeur en miettes.

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Quand Queenie affirma que l’ambiance du MACUSA était assez électrique, l’homme voulait bien la croire. Au vu de la situation, c’était même tout à fait normal. Le fabriquant de baguette devait bien avouer qu’il avait quand même eu de la chance au final, parce qu’il avait été maintenu à l’écart de tout cela. Il n’avait pas spécialement eu de raison de prendre part frontalement à tout ce combat. Queenie précisa que tout le monde tentait de reprendre sa place, mais beaucoup avait perdu des proches au final. Et en prime, avec le fait que le directeur de la justice magique lui-même avait été enlevé et remplacé par le tristement célèbre Gellert Grindelwald, c’était difficile de sa voir à qui on pouvait faire confiance. En tout cas, Johannes aurait bien du mal à faire confiance à n’importe qui dans cette situation. Déjà qu’il avait du mal à faire confiance aux gens depuis qu’une certaine personne ne s’était pas retenue pour le manipuler et voler son travail… mais on n’allait pas revenir sur cette histoire tragique.

Queenie mentionna un peu plus Tina, qui avait donc été recherchée par le MACUSA. L’homme avait suivit cette histoire aussi, ne comprenant pas réellement comment c’était possible. Mais la justice avait été rendu apparemment, puisqu’elle avait retrouvé sa place auprès du bureau des Aurors et qu’elle avait été innocentée. Johannes afficha un sourire en apprenant tout cela, même si son sourire fut un peu triste de constater que Queenie ne faisait au final que de parler de sa sœur et encore de sa sœur. Il voulait bien admettre que la situation n’avait pas été facile pour Tina, mais elle n’avait pas été facile non plus pour Queenie. Quand elle affirmait qu’elles allaient pouvoir reprendre le cours de leur vie également, c’était parce que Tina allait mieux donc. Johannes n’avait aucune idée de comment les choses s’étaient passés, de ce que Queenie avait vécu, et ça avait du être traumatisant pour elle que sa sœur soit recherchée, mais quand même…

« Et toi ? » Répondit-il. « Tina a retrouvé sa place, je suis vraiment heureux pour elle. » Il disait ça, mais en fait il ne la connaissait pas vraiment donc bon. « Mais toi, tout va bien ? Tu arrives à retrouver ta place comme avant ? »

Ça avait dû être vraiment traumatisant quand même, de vivre tout cela même si elle n’avait pas été directement recherchée de son côté. Et encore, Johannes pensait cela, mais il était à mille lieues de se douter de tout ce que la sorcière avait dû traverser, de tout ce qu’elle avait endurer. En même temps, il n’était pas devin, il ne pouvait pas deviner. Et dans leur monde, on ne pouvait pas réellement dire qu’on pouvait envisager et deviner le fait qu’une grande histoire d’amour entre une sorcière et un no-maj avait pu voir le jour. Ce n’était pas quelque chose qui devait arriver. Il était bien placé pour le savoir, que les sorciers et les no-majs ne pouvaient pas avoir la même vie.

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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

J

ohannes connaissait bien Queenie, et il le lui prouvait encore en cet instant. Elle savait qu'elle n'était pas forcément la personne la plus indéchiffrable au monde, elle était bien trop émotive pour cela, mais elle pensait pouvoir faire illusion auprès de ceux qui la connaissaient le moins bien, ou ne voulaient pas prendre la peine de s'intéresser à elle, du moins. Johannes n'était pas de ceux-là, loin s'en faut. Il la connaissait, et il s'intéressait. Aussi, quand elle répondait par des vérités générales pour ne pas trop s'attarder sur ses propres sentiments, il n'était pas dupe, il savait pertinemment qu'elle avait davantage sur le coeur que ce qu'elle acceptait de montrer. Oui, elle était heureuse, forcément, que sa soeur ait été innocentée, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'elle se sentait complètement heureuse, ou qu'elle pouvait prétendre que tout était revenu à la normale. Et d'ailleurs, tout n'était pas revenu à la normale.

Johannes ne savait rien de ce qui la troublait, mais il devinait que quelque chose la troublait, elle le lisait dans ses pensées (oui, c'était comme ça, elle ne pouvait s'empêcher de se frayer un chemin dans les pensées de tous ses interlocuteurs, y compris dans celles de ses plus proches amis). Elle ne pouvait pas lui apprendre précisément ce qui la troublait... une part d'elle le voudrait bien, mais une autre songeait que ce serait d'une part inconsidéré, d'autre part ne servirait qu'à tourner plus encore le couteau dans la plaie, et elle n'avait vraiment pas besoin de cela. Elle s'en chargeait très bien toute seule.

-Je ne sais pas vraiment, admit-elle, préférant se montrer franche plutôt que de servir à Johannes le baratin qu'elle adressait à beaucoup d'autres, et que ces derniers acceptaient de croire par paresse ou par convenance. Johannes, lui, ne l'aurait pas crue si elle avait menti, elle était sûre et certaine de cela. Avant tout ça, je pensais savoir quelle était ma place, maintenant, je n'en suis plus vraiment sûre.

Avant Jacob, elle ne se posait pas de question. Elle ne s'interrogeait pas sur son poste au MACUSA, c'était un travail peu gratifiant mais qui lui allait bien. Ce qui importait pour elle, c'était d'être au côté de sa soeur et de simplement se satisfaire de chaque instant de bonheur grappillé au quotidien. Et c'était toujours le cas, ça comptait toujours autant pour elle. Mais... il y avait un mais. Certaines choses avaient changé, n'étaient plus les mêmes. Elle savait à ce jour que sa place était auprès de Tina, oui, mais pas seulement. Elle était aussi auprès de Jacob. Sauf que cette place-là, on la lui refusait. Y compris Tina. Surtout Tina, en réalité. Et elle ne pouvait même pas la blâmer pour cela.

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Johannes aurait pu se contenter simplement de prendre les paroles de Queenie pour comptant, de lui dire que c’était une bonne chose si tout était rentré dans l’ordre, mais il voyait bien que ce n’était pas le cas et forcément, l’homme ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour son interlocutrice. Il aimerait pouvoir être capable de lire en elle, mais ce n’était pas possible. Il comprenait bien que quelque chose n’allait pas, mais il ne parvenait pas à savoir quoi. Quelque chose la troublait, mais si elle ne prenait pas la peine de lui en parler, il était évident qu’il n’en saurait rien. Ce qu’il pouvait comprendre, cependant, c’était que toute cette situation avait dû être particulièrement traumatisant pour Queenie. Et qu’il semblait évident qu’il allait y avoir un avant et un après toute cette histoire, en espérant que Queenie puisse parvenir à trouver sa place dans le après.

Et visiblement, ce n’était pas vraiment gagné. Queenie lui apprit qu’elle ne savait pas vraiment si elle avait retrouvé sa place. Qu’avant, elle avait cru savoir où se trouvait sa place, mais que ce n’était pas le cas maintenant. Forcément, Johannes ne pouvait mettre tout cela que sur le traumatisme important qu’elle avait vécu lors de ces évènements fâcheux, sans imaginer une seule seconde que c’était par ce qu’elle avait vécu une relation qui lui donnait le sentiment de ne plus être à sa place, parce qu’elle aimerait être à une place précise qu’on lui refusait.

« Tu as… tu as peut-être besoin d’un peu de temps, pour passer au-dessus de tout ce qui est arrivé. » Le fabriquant de baguette avait un peu le sentiment de marcher sur des œufs en cet instant précis. Il ne savait pas du tout c e qui était arrivé à son amie, il était bien d’imaginer tout ce qu’elle avait vécu lors de ces évènements. Mais il avait sincèrement envie de l’aider, il avait envie de pouvoir faire quelque chose pour elle. Malheureusement, sans savoir ce qui était arrivé, il était évident qu’il ne pouvait pas l’aider convenablement. Dans tous les cas, Johannes avait l’intention d’être présent pour son amie quand même, bien sûr, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il ne pouvait rien faire et c’était… frustrant. Parce qu’il tenait sincèrement à aider Queenie. « Est-ce qu’il s’est… passé quelque chose ? » Se permit-il de demander.

Il marchait très clairement sur les œufs, il ne savait pas du tout comment formuler les choses. Bien sûr qu’il s’était passé quelque chose, Tina avait été accusé à tort pour quelque chose qu’elle n’avait pas commis, elle avait été recherchée, elles avaient dû être en cavale. Mais Johannes ne posait pas la question concernant tout ça, il se demandait simplement s’il s’était passé quelque chose en plus, quelque chose de particulier qu’il ne savait pas. Il n’avait aucune envie de se montrer trop intrusif, mais il se faisait énormément de souci pour Queenie.

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Q

ueenie esquissa un fin sourire. Johannes avant en effet raison, Queenie avait besoin de temps, de temps pour accepter ce retour à la vie normale, du temps pour oublier, ou du moins pour transformer les souvenirs en quelque chose de moins douloureux. Il n'était pas le premier à le lui dire, et c'était normal, c'était la vérité. Le temps panserait ses blessures, et l'aiderait à garder la tête haute, à retrouver le bonheur et le sourire. C'était du bon sens, mais elle avait bien du mal à y croire. Car, pour l'heure, il n'y avait que la douleur, et elle ressentait exactement la même à chaque réveil, et à chaque seconde de chaque minute. Elle voyait mal comment le temps pourrait changer une chose à ce point constante... Et surtout, comment cette douleur pourrait disparaître quand ses sentiments envers Jacob, eux, étaient voués à l'éternité (oui, elle était mélodramatique peut-être, mais c'était ce qu'elle pensait réellement).

Quand il lui demanda s'il s'était passé quelque chose, Queenie hésita. Oui, il s'était passé quelque chose, en effet, bien sûr qu'il s'était passé quelque chose. Elle ne pouvait pas prétendre que ce n'était pas le cas. Elle le devait, elle essayait, et c'était à peu près envisageable auprès de ses collègues ou connaissances qui ne s'intéressaient de toute façon pas suffisamment à elle pour lui poser plus de questions, pour aller gratter sous la surface. Mais ce devenait tout de suite plus difficile quand elle se trouvait en présence d'un ami, et Johannes et elle avaient toujours été très proches. Jusqu'ici, Queenie avait toujours pu lui parler à coeur ouvert sans jamais avoir besoin de lui cacher quoi que ce soit. Pourquoi est-ce que les choses devraient changer ? ... Et en même temps, il n'était pas question que d'elle, et elle en avait pertinemment conscience.

-Je ne peux pas t'en parler..., répondit-elle, mal à l'aise, la voix légèrement tremblante. Je n'ai pas le droit de t'en parler.

C'était plus facile dit comme ça. En vérité, aucune loi ne lui interdisait réellement d'en parler à autrui, et d'ailleurs, elle l'avait déjà fait, avec Vinda, avec Tina.. Mais c'était tout de même une affaire complexe, et dont la résultante était qu'agir trop consciemment sur ce qui lui faisait du mal serait enfreindre la loi. Pour la tranquillité d'esprit de Johannes, il était certainement préférable qu'il puisse rester en dehors de tout ça, qu'elle ne l'embarque pas inutilement dans ses histoires... mais en même temps, elle avait besoin de parler, terriblement besoin de parler.

-Dis Johannes... est-ce que tu crois aux âmes soeurs ?

Il allait peut-être trouver sa question risible ou pathétique. En attendant, elle était posée, et Queenie avait envie de connaître sa réponse.

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Johannes voyait bien que Queenie n’était pas bien, qu’il y avait quelque chose. L’homme osait croire qu’il la connaissait quand même assez pour le savoir. D’ordinaire, Queenie était un genre de rayon de soleil, et maintenant il avait le sentiment que sa lumière s’était éteinte. Il osait croire qu’elle savait qu’elle pouvait parfaitement se confier à lui si besoin, mais en même temps il ne pouvait pas juste prétendre ne pas remarquer que quelque chose n’allait pas. Alors, il se permettait de se montrer curieux, sans savoir si elle allait lui répondre ou non. Elle n’allait pas lui répondre en tout cas, du moins visiblement… elle ne pouvait pas le faire.

Johannes devait bien avouer qu’il ne savait pas réellement comment prendre la réponse de la jeune femme, quand elle affirma dans un premier temps qu’elle ne pouvait pas en parler, avant de préciser qu’elle n’en avait pas le droit. Le droit carrément ? Clairement, ce n’était pas une réponse comme cela qui pouvait rassurer Johannes, bien au contraire… il s’inquiétait même davantage. Il n’avait aucune idée de ce qui arrivait à Queenie, mais clairement ça ne lui disait rien qui vaille surtout avec les propos qu’elle tenait. Mais même s’il s’inquiétait, l’homme ne savait pas vraiment comment réagir. Il avait envie de pousser Queenie à lui en parler, pas parce qu’il avait une sorte de curiosité morbide qui le poussait à avoir envie de savoir ce qui se passait, mais juste parce qu’il s’inquiétait énormément pour la jeune femme et que s’il lui arrivait quelque chose… il avait envie d’être là pour l’aider. Mais en même temps, il ne se voyait pas lui dire de lui en parler alors qu’elle venait de lui affirmer qu’elle ne pouvait pas en parler, qu’elle n’en avait pas le droit.

Enfin, dans tous les cas, Queenie reprit la parole, le temps qu’il réfléchisse à ce qu’elle venait de lui dire. Et clairement, la question de la jeune femme le surpris encore une fois, il devait bien avouer qu’il avait du mal à savoir où elle voulait en venir.

« Eh bien… » Il prit le temps de la réflexion. Ça pouvait sembler être une question toute bête, avec une réponse toute bête, mais ce n’était clairement pas aussi simple que ça. « Je… j’y croyais autrefois. » Quand il était avec Violetta, évidemment l’homme y croyait, il se disait qu’elle était la femme de sa vie, qu’elle était son âme sœur. Et c’était bien pour cela que le fait qu’ils ne soient pas sur la même longueur d’onde était à ce point difficile, alors qu’ils auraient dû normalement l’être. Alors forcément, sa vision des choses avait changé. « Mais je n’y crois plus non. Si on doit s’enfermer dans l’idée d’avoir une âme sœur destinée, c’est clair qu’on ne s’en sortirait pas. » Ajouta-t-il, quelque peu rabougri. Mais en disant cela, il se mentait à lui-même parce que justement… ce n’était pas comme s’il avait pu rencontrer quelqu’un d’autre (ou voulu plutôt). « Queenie… qu’est-ce qu’il se passe ? » D’accord, il ne devrait pas poser encore cette question, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il s’inquiétait énormément.

Code by Gwenn

Messages : 1666 Date d'inscription : 25/11/2017

Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Q

ueenie était enfermée dans sa bulle et dans sa détresse, si bien qu'elle avait parfois tendance à ne pas faire attention aux maladresses dont elle n'était pourtant que diablement capable. Parler d'âmes soeurs et de grand amour à un homme qui avait été si affecté par l'annulation de son mariage, même si c'était il y a des années de cela, ce n'était définitivement pas très malin de sa part, mais elle n'avait définitivement pas réfléchi. Elle avait juste eu besoin de se libérer un peu du poids qui pesait sur son coeur. Elle ne pensait pas pouvoir en parler complètement, mais une part d'elle se disait qu'elle pouvait tout de même le faire en partie, et cette part d'elle avait tendance à dominer tout le reste, tout comme le souvenir de Jacob parasitait la moindre de ses pensées, au point que ça en frôlerait même l'obsession. Non, c'était même totalement ça. Elle était obsédée par la pensée de Jacob et par l'image qu'elle se faisait de ce qu'aurait pu être leur avenir à tous les deux : une idylle bêtement interrompue par les circonstances, et qui pourtant aurait pu avoir une conclusion si heureuse...

Il lui répondit qu'il y avait cru, et c'est à ce moment-là que Queenie revint à la réalité et réalisa sa maladresse : il parlait de son ex-fiancée, bien sûr, de Violetta Beauvais. Et s'il affirmait qu'il n'y croyait plus aujourd'hui, sous-entendu parce que son histoire d'amour déçue l'aurait complètement guérie de telles considérations, Queenie savait qu'elle ne pouvait pas prendre cette affirmation pour argent comptant. Elle ne se contentait pas d'écouter ses paroles, elle lisait aussi ses pensées, et par conséquent, elle voyait ce que lui-même avait peine à comprendre de sa propre situation. Il ne devait pas s'en rendre compte lui-même, mais il était encore fou amoureux de cette femme... Oui, il croyait aux âmes soeurs, encore maintenant, et c'était pour cette raison qu'il s'accrochait fermement à cette idylle qui ne pourrait pourtant jamais lui être heureuse. Ils avaient un malheur en commun, au final : ils étaient tous les deux désespérément amoureux d'une personne qu'ils ne pourraient jamais avoir. Encore que le cas de Johannes était peut-être moins désespéré que le sien à elle, au fond. Il n'était peut-être pas trop tard.

-C'est juste que... J'ai rencontré mon âme soeur... et je l'ai perdu... et je crois que je ne connaîtrais plus jamais ça, avec personne d'autre, je sais que ça semble stupide, mais... Elle leva son regard vers Johannes, et à l'évidence, les mots qu'elle ajouta étaient un message qu'elle lui adressait directement. Quand on aime profondément quelqu'un, et si on a la chance de pouvoir être avec, on ne doit pas laisser son ego empêcher une si belle histoire d'arriver.

code by Mandy

Messages : 117 Date d'inscription : 10/08/2019 Age du joueur : 35

Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

Johannes se faisait énormément de souci pour Queenie. Il avait le sentiment que ce qui était arrivé ces derniers temps l’avaient profondément affecté, c’était comme si elle était tout bonnement éteinte, cette femme si lumineuse habituellement. Alors forcément, il se faisait du souci, même s’il avait bien compris qu’il ne pourrait pas connaître les détails. Elle lui avait dit ne pas pouvoir en parler, mais ce n’était pas juste avec ces quelques mots que le fabricant de baguette allait se contenir de lui poser plus de question. Johannes fut surpris d’entendre la jeune femme lui avouer qu’elle avait rencontré son âme sœur, et qu’elle l’avait perdu. Évidemment, il y avait bien plus de question qui se bousculaient dans l’esprit de Johannes, il avait envie d’en savoir plus. Besoin même d’en savoir plus, parce qu’il se demandait bien ce qui avait pu arriver à Queenie et qu’il se souciait de son sort et de comment elle allait.

Et Johannes avait conscience que ses propos avaient dû être quelque peu dur au vu de la situation. Si Queenie venait de perdre la personne qu’elle considérait comme son âme sœur, lui affirmer ce qu’il avait dit devait être dur à entendre. Son but n’était évidemment pas de la blesser, il n’avait fait qu’exprimer verbalement une blessure encore bien trop profonde chez lui. Johannes pensait dire quelque chose, mais Queenie leva son regard vers lui et reprit la parole. Le fabricant de baguette se trompait peut-être, mais il avait comme le sentiment que ces derniers mots lui étaient surtout destinés.

« Tout dépend des situations Queenie. » Répondit-il, peut-être plus durement qu’il ne l’aurait voulu. C’était évident que les mots de la jeune femme lui était destiné et Johannes savait parfaitement pour quelle raison elle lui disait une telle chose, sauf qu’il était bien incapable d’accepter les remarques à ce sujet. Parce qu’il n’y avait pas meilleur menteur que l’homme se mentant à lui-même. Il se contredisait lui-même, sans pour autant l’accepter, en affirmant ne plus croire à l’idée d’âme sœur, quand de son côté il n’avait jamais réellement pu tourner la page de Violetta. « Ça n’a absolument rien à voir avec de l’égo. Tout ça c’est qu’une histoire de confiance bafoué, de trahison et de peine. » Johannes s’inquiétait pour Queenie et il aimerait pouvoir l’aider, mais c’était évident que dans une telle configuration, le jeune homme était la dernière personne capable de lui venir en aide. « L’idée d’âme sœur n’est qu’une porte ouverte à toute la souffrance qui suit ensuite. »

C’était bien parce qu’on offrait son cœur à une autre personne que celle-ci était dans la possibilité de le détruire en mille morceaux. Dans son cas en tout cas, c’était ainsi que les choses s’étaient passées. Maintenant, Johannes ne savait pas vraiment ce qui arrivait à Queenie et malgré le fait qu’il s’emballait rapidement quand il était même question d’une légère évocation à son ancienne histoire, il ne l’oubliait pas complètement.

« Je suis désolé pour toi Queenie. » Il ne savait rien de précis de son histoire et sans doute qu’elle ne lui en dirait rien, mais il était quand même sincère dans ses propos.

Code by Gwenn

Messages : 1666 Date d'inscription : 25/11/2017

Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié.

T

out dépend des situations, c'est ce que lui rétorqua Johannes, mais Queenie était incapable de croire en une telle chose. Bien sûr, les personnes étaient toutes différentes, et elles s'aimaient toutes de manières différentes, sur ce point, elle était d'accord, en revanche, elle considérait également que chacun avait pour elle, dans ce monde, une personne qui lui correspondait parfaitement. Oui, elle croyait dans l'existence des âmles soeurs, et elle était incapable d'admettre que ce n'étaient que des élucubrations naïves. Elle ne le ressentait pas ainsi. Du plus profond de son âme, elle était attachée à un homme qu'elle avait aimé au premier regard, et elle n'avait pas envie de laisser qui que ce soit lui suggérer que Jacob n'était pas son âme soeur... comme elle était convaincue du fait que Violetta était l'âme soeur de Johannes, n'en déplaise à ce dernier, qui n'était visiblement pas prêt à l'accepter encore et vivait très mal ce qu'elle considérait être ni plus ni moins que la plus stricte des réalités. Elle savait que Johannes était blessé, et elle comprenait sa douleur, mais elle se sentait l'obligation d'insister, parce que s'il n'allait pas au bout de son histoire, alors aucune histoire au monde ne méritait d'être vécue. Aucune histoire au monde.

-Ce que tu viens d'énumérer a tout à voir avec l'ego, répondit-elle avec un fin sourire un peu triste. Leurs deux peines de coeur, si différentes soient-elles, se rejoignaient, et c'était ce que Queenie retenait au bout du compte. Elle regrettait sincèrement que Johannes doive vivre une chose pareille : c'était profondément injuste... Mais chaque amour brisé était généralement le fruit d'une véritable injustice, et c'était à la fois ce qui rendaient ses histoires belle, mais également tragiques, évidemment.

Elle esquissa un sourire quand Johannes lui assura être désolée pour elle. Elle savait qu'il ne mentait pas. Au fond, elle avait envie de lui parler de ce qui la tourmentait, mais c'était prendre un risque trop grand, pas seulement pour elle-même mais aussi pour son interlocuteur, si bien qu'elle préférait tout de même garder le silence, estimant que cela était préférable. En tout cas pour le moment.

-Je sais que tu es désolé, répondit-elle avec un fin sourire - ce qui était évidemment vrai puisqu'elle était ni plus ni moins que capable de le lire dans ses pensées. Mais il n'y a rien à faire, malheureusement. Malheureusement, il n'y a rien à faire, dans mon cas... Je n'ai pas le contrôle de ce qui m'arrive. Mais toi oui. Elle savait qu'elle était trop insistante, au risque d'agacer son interlocuteur, mais tant pis. Tu peux encore changer les choses ! Saisis cette chance ! Les âmes soeurs existent vraiment...

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