FB - Ce qui commence dans le sang doit finir dans le sang [pv Albus <333]

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ellert adressa un regard à l'horloge murale qui égrainait ses minutes à une lenteur insupportable. Et il attendait. Il n'allait plus tarder, maintenant, et il serait sans doute à l'heure, comme à chaque fois, mais en attendant, le temps lui semblait terriblement long. Il ne pouvait pas être en retard, il ne l'était jamais, à moins que les deux freins constants qu'étaient son frère et sa soeur n'aient l'audace de le ralentir, mais cette fois, ça n'arriverait pas. Parce qu'Albus devait le savoir autant que lui, forcément : cette nuit marquerait un moment historique, et personne, encore moins cet abruti d'Aberforth ou l'indolente et inutile Ariana, n'empêcherait l'histoire en marche. Fébrile, impatient, il revérifiait que rien ne manquait, mais il savait pertinemment que c'était le cas. Rien n'avait été laissé au hasard. Les sortilèges étaient maîtrisés, mémorisés, tout était prêt. Il avait par ailleurs installé tous les sorts nécessaires afin d'empêcher que qui que ce soit ne vienne interrompre le rituel... Ils n'auraient droit qu'à ne seule et unique chance, rien ne devait le gâcher.

Tout était prêt. La maison était vide, prête à l'accueillir. Gellert s'était arrangé pour envoyer sa grande-tante aussi loin que possible de la demeure familiale, et le plus longtemps possible également. Ils ne seraient pas dérangés. L'histoire, bientôt, serait en marche, plus qu'elle ne l'était déjà, et Gellert en éprouvait un sentiment d'exaltation à nul autre comparable. Cette nuit, ils lieraient pour de bon leurs destins et donneraient concrètement corps à leurs rêves et à leurs ambitions dévorantes. Et plus rien ne les arrêterait. L'horloge s'apprêtait à indiquer minuit, pile à cet instant, il frappa à la porte. Quelques fractions de seconde après seulement, le jeune homme se précipitait pour lui ouvrir. Sans rien dire, il lui attrapa le poignet, l'attira à l'intérieur et ferma la porte derrière eux, qu'il verrouilla et insonorisa aussitôt afin de s'assurer pour de bon que personne n'envisagerait de les déranger.

En guise de salutations, il attira le jeune homme contre lui et avant de lui laisser le temps de prononcer le moindre mot, l'embrassa de telle sorte que la moindre des hésitations qui potentiellement pouvait l'avoir assailli avant de venir devraient l'avoir déserté dans l'instant. Il y comptait du moins. Il n'était pas question de faire marche arrière. Gellert avait l'intention d'aller jusqu'au bout, et c'était un dessein qu'ils devaient accomplir ensemble. La promesse solennelle qu'ils se feraient cette nuit, et qu'ils scelleraient dans le sang, garantirait l'immense importance de leur projet. Pour le plus grand bien.

-Tu es prêt ? lui demanda-t-il une fois ses lèvres détachées des siennes.

Bien sûr, il ne considérerait pas "non" comme une réponse valable.

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ellert afficha un sourire satisfait en entendant la réponse d'Albus. Il n'en aurait pas toléré d'autre quoi qu'il en soit. Ils s'étaient engagés sur ce chemin ensemble, il ne pouvait plus être question de faire marche arrière maintenant. Et ce serait moins le cas encore une fois le pacte conclu. Gellert avait plongé son regard dans celui d'Albus et n'y avait lu aucune hésitation. Il était prêt. Et s'il ne l'avait pas été ? Gellert lui aurait forcé la main, à coup sûr, mais il ne voulait pas en arriver là. Il voulait qu'Albus s'abandonne, en son âme et conscience, à leur projet commun, et que plus rien ne l'arrête. Et ce semblait le cas. Bien sûr, la prochaine étape serait de partir, tous les deux, de laisser derrière eux l'handicapante famille Dumbledore et de suivre leur propre voie. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, l'attention du jeune homme était toute concentrée sur Albus, et sur la mise au point de leur pacte. Toutes les conditions étaient réunies. Il n'y avait plus qu'à passer à l'acte..

Tout en gardant le poignet d'Albus serré entre ses doigts, il le conduisit jusqu'au salon, au sol duquel il avait élaboré un dessin complexe et millimétré. Il se positionna au centre de la pièce, invita Albus à lui faire face. Tout comme lui, il devait savoir précisément les moindres détails du protocole. Il tira de sa ceinture une dague aiguisée. Il la positionna sur la paume de ses mains ouvertes verts le ciel et prononça une série de sortilèges qu'Albus devrait répéter à son tour dans un ordre précis. La moindre confusion, le moindre mot prononcé de travers pouvaient tout compromettre, il était par conséquent essentiel de faire preuve de la plus grande prudence. Une fois qu'il eut prononcé les formules nécessaires, il laissa à Albus le soin de faire de même avant de récupérer la paume de la dague au creux de sa main. Il prit la parole d'un ton solennel, le regard ancré dans celui de son interlocuteur.

-Je te promets de ne jamais te combattre, d'être toujours ton allié et jamais ton ennemi.

Ces mots prononcés, il enfonça la lame dans la chair de sa main, creusa une entaille profonde dans sa paume. Le sang coulait abondamment, la plaie était douloureuse, mais il n'y prenait ps garde, l'attention focalisée sur Albus qui à son tour devait se plier au même rituel. Ils étaient à deux doigts d'un accomplissement exceptionnel, et Gellert ne regrettait rien, pas plus la douleur qui l'élançait que la promesse qu'il venait de faire. La suite était dorénavant entre leurs mains, au sens propre du terme, et rien au monde ne les arrêterait. Pas même eux-mêmes.... qui pourraient bien devenir leurs pires ennemis.

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ellert ne lâcha pas un seul instant Albus du regard tandis que ce dernier accomplissait sa part du rituel, articulait les mêmes promesse que les siennes. Il n'y avait pas l'ombre d'une hésitation dans sa voix. Ce discours qu'ils prononçaient l'un après l'autre, ils y croyaient dur comme fer, et si le jeune homme avait encore besoin de forger ses certitudes (ce qui n'était pas réellement le cas), le doute n'était dorénavant plus permis. Gellert appliqua la paume de sa main largement ouverte contre celle d'Albus. Leurs sangs se mêlèrent. Le jeune homme resserra la poigne du jeune homme quand ce dernier entrelaça leurs doigts. Le geste était puissant, sensuel, confirmait leurs certitudes, la force de leurs décision.

Quand leurs doigts se désolidarisèrent, le duo leva ses paumes vers le ciel une fois de plus. Leurs sangs mêlés s'élevèrent en une boule compacte dans les airs, et prit la forme d'un pendentif. Tout avait fonctionné très précisément ainsi qu'ils l'avaient désiré. Un large sourire s'afficha sur les lèvres du futur mage noir quand il attrapa le pendentif de sa main ensanglantée et le serra fermement dans son poing, indifférent à la douleur que ce geste suscitait.

-On a réussi, dit-il comme si c'était vraiment nécessaire.

Au fond, avait-il douté de leur réussite ? Pas vraiment, parce que Gellert n'échouait jamais, et Albus lui-même ne connaissait qu'un seul échec, qui n'était pas de son fait, et c'était celui que son interlocuteur personnifiait. Ils avaient réussi... Et Gellert se sentait... épuisé, comme il fallait s'y attendre après être venu à bout d'un tel rituel. Epuisé, oui, mais exalté malgré tout. C'était le début de tout... Et le meilleur les attendait, à présent. Sur la promesse mutuelle qu'ils venaient de se faire, ils élaboraient les fondations d'un avenir somptueux, dont ils seraient les maîtres. Rien ne leur était inaccessible, ni les reliques de la mort après lesquelles ils courraient évidemment, ni le projet de domination et de réorganisation du monde qui était le leur.

Gellert glissa négligemment le pacte de sang au creux de sa poche et attrapa une fois de plus le poignet d'Albus, cette fois dans le but d'apposer sa main sur la sienne, et de résorber la plaie qui suintait encore. Il devenait de plus en plus doué pour les informulés, même s'il lui restait encore quelques lacunes, et les sortilèges de guérison, surtout s'il n'était question que de coupures superficielles, étaient devenus un jeu d'enfant à exercer sans même avoir à se servir de sa baguette.

-Comment tu te sens ? demanda-t-il tout en se concentrant sur sa propre blessure afin de la faire disparaître à son tour. Garder une trace de leurs promesses ne l'aurait guère dérangé, mais ils avaient une preuve bien plus tangibles de ce qu'ils venaient d'accomplir. Au creux de sa poche.

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a réponse d'Albus décocha à Gellert un sourire des plus satisfaits. C'était exactement la réponse qu'il attendait, puisqu'elle faisait écho à celle qu'il lui aurait lui-même donnée s'il l'avait interrogé de la même manière. Il ne pouvait définitivement pas nier l'état d'épuisement dans lequel il se trouvait, mais à l'instar d'Albus, lui aussi ressentait ce sentiment de puissance et d'accomplissement. Ils avaient fait un pas de plus vers une victoire complète et définitive, et ça, ça n'avait pas de prix, ça valait tous les efforts du monde.

-Parce que tu l'es, répondit simplement Gellert dans un fin sourire au fait qu'Albus se trouvait, en cet instant, puissant.

Ce n'était pas une nouveauté, Albus était un sorcier exceptionnellement doué. Gellert n'aurait jamais imaginé se compromettre avec un autre sorcier, pas même partager sa soif de pouvoir et ses ambitions avec qui que ce soit d'autre, s'il n'avait connu Albus. Il avait trouvé en lui son égal, et tout comme Gellert lui-même estimait être le sorcier le plus puissant de sa génération, n'en déplaise à ceux qui n'en avaient pas encore conscience. Ensemble, ils étaient inarrêtables. Et cette nuit l'avait prouvé une fois encore.

Gellert se dirigea d'un pas tranquille jusqu'au salon pour s'installer plus confortablement dans un canapé où il invita d'un geste Albus à s'asseoir à ses côtés, ils avaient bien mérité un peu de répit. Une fois installé, Gellert retira le pendentif de sa poche et le considéra avec plus d'attention, presque fasciné lui-même par ce qu'ils avaient été capables de créer ensemble. Son index redessinait les contours de l'objet, ses tracés finement dessinés, puis finalement, il tourna ses yeux vairons en direction d'Albus. Il se rapprocha négligemment de lui, laissa sa tête reposer sur son épaule et reprit la parole, positionnant le pacte de sang juste sous son nez.

-La cape d'invisibilité, dit-il en retraçant la forme rectangulaire du pacte. La baguette de sureau, ajouta-t-il en suivant cette fois du doigt la ligne qui traversait le losange à la verticale. La pierre de résurrection, acheva-t-il en tapotant de l'index la sphère parfaite au coeur du pacte, où luisaient, rouge vif, leurs sangs mélangés. C'était notre destinée, conclut-il sur le ton de l'évidence avant de laisser le pacte entre les mains d'Albus en toute confiance pour que lui-même puisse l'observer plus attentivement.

C'était une déduction très théâtrale, il est vrai, mais Gellert avait toujours été quelqu'un de théâtral. C'était dans sa nature, et il aimait savoir que ses discours quels qu'ils soient étaient toujours suivis avec une attention avide par Albus, qui avait toujours eu le don attirant de boire ses paroles...

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ellert tourna son regard vers Albus et le considéra avec attention tandis que ce dernier était focalisé sur le pendentif et toute la symbolique qu'il représentait. En cet instant, dans sa voix, dans son regard, il n'y avait pas d'inquiétude, il n'y avait pas de doute, il n'y avait que des certitudes, et c'était très précisément ce que le mage noir tenait voir à s'imposer chez lui. Ce n'était pas pour rien s'il avait tenu à ce qu'ils fassent ce pacte, il n'avait pas tant la crainte d'être trahi que de voir Albus faire marche arrière, parce que ce qui l'avait toujours freiné jusqu'ici reviendrait faire des siennes et l'empêcherait d'aller au bout de ce qu'il devait accomplir. Avec ce pacte de sang, il se garantissait d'être la priorité d'Albus. Sans retour en arrière possible.

Et l'exaltation qu'il affichait était de l'ordre de l'évidence pure. Cette fois, plus rien ne se mettrait en travers de leur chemin. Encore qu'ils n'en auraient l'assurance que quand ils auraient concrétisé leurs projets. Cet endroit, ce contexte, freinait leurs projets à coup sûr. Tant qu'il serait ici, Albus serait rappelé à ses responsabilités auprès de sa soeur (et dans une moindre mesure de son frère), et c'était une très mauvaise chose. Il était grand temps d'aller de l'avant. Gellert n'avait pas eu l'intention de s'éterniser chez la vieille Bathilda trop longtemps, son séjour durait déjà plus longtemps que prévu parce que sa rencontre avec Albus avait totalement changé ses projets, mais ce n'était pas coincés à Godric's Hollow qu'ils changeraient le monde. Encore moins à cet endroit qu'ils mettraient les mains sur les reliques de la mort. La prochaine étape, donc.

-La prochaine étape, reprit Gellert en se redressant légèrement sans pour autant s'éloigner d'Albus, auquel il restait volontairement collé, c'est de partir d'ici. Il tourne son regard vers Albus afin que ce dernier y plonge son propre regard. On lève le camp, et on rassemble des adeptes, on poursuit les quelques pistes à notre disposition, on devient les maîtres de la mort, et on fonde un nouvel ordre. Il marque une légère pause, volontairement théâtral. Rien de tout ça n'est possible si on reste ici.

Il était temps de lever le camp, il était temps pour Albus d'accomplir son destin, qui n'était pas lié à Ariana et Aberforth mais lié à lui. Ariana était... intéressante, mais il ne servait à rien de l'emmener avec eux. Et puis, ce n'était pas comme si Albus devait vraiment la laisser faire. Son frère pourrait se rendre utile pour une fois dans sa vie en veillant sur sa cadette. Et pendant ce temps, eux, accompliraient leurs grands desseins.

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l y avait de la certitude dans la voix et le regard de son interlocuteur, pourtant, ses propos entraient en contradiction avec son attitude. Gellert ne demandait qu'à le croire, et il savait pertinemment qu'Albus était convaincu par leurs projets et leurs objectifs. Preuve en était du pacte qu'ils avaient passé ensemble, et qui était une preuve majeure de leur engagement l'un vis-à-vis de l'autre. Mais certains freins extérieurs pourraient engendrer un blocage totalement remarquable... et qui n'était pas acceptable. Gellert continuerait avec ou sans Albus, il avait commencé sans lui, il terminerait sans lui s'il le fallait. Mais il n'en avait pas envie. Maintenant que leurs destins s'étaient croisés, maintenant que leurs destins étaient liés, il semblait important qu'ils le demeurent.

Seul, il irait jusqu'au bout. Mais à deux, rien ne les arrêterait jamais. En fait, la seule personne qui en serait capable, il l'avait sous les yeux, et il en était absolument hors de question.  Alors si ce "évidemment" révélait une "évidence" réel, Gellert restait soupçonneux. Plus tôt ils s'en iraient d'ici, mieux ce serait, il était intimement convaincu de cela. Et personne ne lui laisserait imaginer le contraire. Bien sûr, il n'attendait pas qu'ils s'en aillent ici et maintenant, d'autant que le sortilège très puissant qu'ils venaient d'effectuer avait largement entamé leur force. Mais d'ici la fin de l'été, il n'était pas question qu'ils croupissent encore à Godric's Hollow. Non, à ce moment-là, ils seraient loin, et aptes à changer le monde, ce qui était très clairement ce qui les attendait. Ils étaient voués à faire de grandes choses. C'était évident... Et Gellert, qui croyait définitivement en la destinée, croyance aidée par ses talents de vision, ne pouvait qu'être assuré de cela (même s'il n'avait jamais eu de vision spécifique à ce sujet).

-Combien de temps ? Tu ne peux pas laisser ton destin dépendre de ta famille. Ils sont un frein, ils sont inutile. Ce n'est pas envers eux que tu as une responsabilité.

Pas selon lui, non, la responsabilité d'Albus était envers lui, envers eux, envers le monde qu'ils avaient l'intention de construire. Pour le plus grand bien. Gellert laissa passer un temps de silence, puis ajouta d'un ton déterminé, comme sautant du coq à l'âne.

-Tu restes ici cette nuit.

Ce n'était pas une proposition. C'était ni plus ni moins qu'un ordre auquel il n'avait aucun droit de disconvenir. Cette soirée était la leur. Et s'il acceptait d'abandonner Ariana et Aberforth le temps d'une soirée, alors il lui prouverait qu'il était prêt à les abandonner pour de bon. ar oui, il s'agissait effectivement d'un abandon. Mais c'était un abandon absolument nécessaire, inévitable par nombre d'aspects.

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lbus donna à Gellert une confirmation dont ce dernier n'avait pas tant besoin que cela, en réalité. Il ne prenait jamais un "non" pour une réponse acceptable, et si Albus avait dû refuser, il se serait arrangé pour le convaincre, d'une manière ou d'une autre, tout comme il ne doutait pas de réussir à le convaincre d'abandonner son frère et sa soeur pour leur permettre de poursuivre leurs idéaux ensemble. Albus était le seul sorcier au monde à pouvoir se prétendre son égal, mais Gellert restait tout de même satisfait de penser avoir malgré tout l'ascendant sur lui.

Certes, il était peut-être la seule personne capable de le raisonner sur certains points, de le challenger intellectuellement, voire même de lui faire remettre certaines choses en question, mais au bout du compte, pour certaines choses, il ne le laisserait jamais avoir le dernier mot... Et en l'occurrence, c'était d'autant plus simple qu'il savait que même si Albus avait dû chercher à se débattre, même légèrement, ses arguments n'auraient pas fait long feu, parce qu'il avait autant que lui l'envie de passer cette soirée avec lui, sans personne d'extérieur pour venir parasiter leur moment, ce grand moment qui devait forcément marquer un tournant dans leurs vies respectives.

Preuve en était de ses paroles, donc, mais surtout de ses actes, et de ce baiser fiévreux qu'il lui adressa et qui tenait lieu de confirmation absolue. Albus embrassait Gellert comme il puiserait en lui son oxygène, et c'était l'une des plus belles choses au monde aux yeux du mage noir. Dans un souffle, leurs lèvres à peine détachées l'une de l'autre, il lui confirma que, d'ici la fin de l'été, son frère et sa soeur cesseraient d'être un problème, et qu'il serait prêt à partir avec lui. Gellert choisissait de le croire sur parole. Il entrevoyait autant de sincérité que de détermination dans son regard, après tout, et cela ne laissait qu'une moindre place au doute. Avant la fin de l'été, c'était un délai acceptable, et Gellert pouvait bien ronger son frein en attendant. Dans tous les cas, ils n'étaient plus à ça près, et cela leur laisserait pile le laps de temps adéquat pour organiser convenablement leur départ. Gellert glissa une main dans les cheveux d'Albus et l'embrassa à son tour, tout aussi vivement, tout aussi longtemps. Son ton fut néanmoins plus dur que ce que son geste aurait pu laisser soupçonner quand, le regard planté dans le sien, il reprit la parole.

-Si tu n'es pas décidé avant la fin de l'été, je partirai sans toi, décréta-t-il alors simplement, mais d'un ton qui ne laissait que présumer du fait qu'il ne plaisantait absolument pas, et que s'il fallait en venir aux ultimatums, alors il était prêt. Puis il reprit d'un ton léger, comme si de rien n'était. Et si on trinquait à nos futurs projets ? La vieille a bien dû laisser traîner une bouteille quelque part.

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ellert ne possédait pas le don de legilimancie qu'Albus avait si bien su perfectionner - et qu'il lui enviait bien souvent, au demeurant, même s'il considérait que leurs dons étaient, au final, complémentaires -, mais il ne pensait pas en avoir besoin pour lire dans le regard de son ami la détermination et le désir d'aller jusqu'au bout. Le pacte de sang, c'était une preuve très concrète de son engagement dans leur projet, mais Gellert ne serait serein que lorsque le jeune homme se serait distancié pour de bon de sa famille. Par moments, Gellert se disait que le plus simple serait encore de s'en débarrasser de lui-même, pour que ce poids mort cesse pour de bon de pendre à la cheville d'Albus, mais il savait très bien que ça ne mènerait nulle part et que cela aurait sans doute davantage le don de les séparer quand ils se devaient d'être unis plus que jamais. Alors il acceptait de faire avec les circonstances, même si ces dernières lui déplaisaient dans leur part de latence et d'incertitude. En cet instant, Gellert ne lui donnait définitivement pas le sentiment de douter de lui, même pas une seule seconde, et cela lui suffisait à se rassurer, au moins temporairement, sur la suite des opérations.

Qu'il consentait à mettre de côté pour la peine. Ils avaient suffisamment donné d'eux-mêmes pour cette nuit - enfin, d'un certain point de vue - et ils pouvaient bien s'accorder un moment de détente. Au-delà de leurs projets communs, qui était et demeurerait la priorité absolue du future mage noir, il n'avait pas à forcer son caractère pour s'imposer la compagnie d'Albus, il le voulait avec lui, à lui. Cette nuit bien sûr, mais tout le temps, et c'était aussi en ce sens qu'il s'impatientait de passer à l'étape supérieure de leurs projets. Alors qu'il était toujours en quête d'une bouteille, Albus lui demanda combien de temps sa grand-tante serait absente.

-Pas assez longtemps, si tu veux mon avis.

Oh, Bathilda Bagshot n'était pas non plus la pire compagnie que l'on puisse s'imposer en soi, elle était intelligente et le laissait libre de faire ce qu'il voulait, mais il s'épargnait tout de même largement sa présence. Et il aimait, par ailleurs, ce qu'induisait sa question. Ils avaient la nuit, c'était acté, mais ils avaient les jours suivants si Albus le désirait, et Gellert appréciait de le voir s'immiscer dans la brèche qu'il avait pris soin d'ouvrir juste pour lui.

-Je l'ai convaincue de rendre visite à une vieille connaissance qui vit à l'autre bout de l'Europe. On ne devrait pas avoir de ses nouvelles avant une bonne semaine au moins, cette maison est toute à nous. Ah ! Triomphal, il extirpa une bouteille d'hydromel d'un placard. Il leur en servit une dose généreuse à Albus ainsi qu'à lui-même avant que de l'inviter à trinquer. A nous.

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eur destinée... Oui, c'était bien de cela qu'il s'agissait, et ils en avaient tous les deux entièrement conscience. C'était bien leurs destins respectifs qui étaient en jeu, et ils le jouaient ensemble, en parfait contrôle. Ils pavaient le chemin de leur gloire, et Gellert était plus que jamais convaincu de leur succès à venir. La seule chose qu'il avait imaginé susceptible de les arrêter, c'était eux-mêmes, et cette perspective devenait non seulement improbable, mais surtout impossible à présent que le pacte avait été passé. Leurs sangs et leurs vies liés à tout jamais. Ainsi qu'ils l'avaient sans doute désiré à l'instant même où leurs chemins s'étaient croisés pour la toute première fois. Gellert but une gorgée d'hydromel tandis que son interlocuteur reprenait la parole, affirmant qu'il n'aurait peut-être pas dû envoyer Bathilda si loin puisque, pour la peine, ils n'allaient peut-être pas pouvoir se dire au revoir. Cette remarque le fit sourire, illumina son regard.

Il se fichait royalement de ne pas pouvoir dire au revoir à sa grand-tante. Il lui était dans une certaine mesure reconnaissant de ce qu'elle avait fait - et faisait encore pour lui, mais ce n'était pas pour autant qu'il lui était attaché au point de déplorer le fait de ne pas pouvoir lui dire adieu. Tout ce qu'il retenait des propos de son interlocuteur, c'était qu'il était prêt, fin prêt à s'en aller, à voler de ses propres ailes. Bien sûr, sa belle détermination prendrait peut-être un léger coup dès l'instant où il retrouverait son frère et sa soeur, qui lui rappelleraient les contraintes qu'il lui fallait à tout prix abandonner pour que la situation joue en leur faveur, mais il devenait plus que certain qu'il ne rebrousserait pas chemin. Il en avait accepté beaucoup et sans aucune forme de réserve. Il en accepterait encore davantage. Parce qu'il savait que c'était ainsi qu'il s'accomplirait comme le grand sorcier qu'il était. Enfin, il pourrait découvrir le monde, oui, comme il s'en était empêché trop longtemps.

-On a enfermé un si grand esprit dans un lieu si étroit, confirma Gellert en caressant doucement les cheveux d'Albus. C'était une chose qu'il pensait sincèrement. Albus avait été enfermé, muselé, contraint. Il était plus que temps que les choses changent, il était plus que temps qu'il lui soit donné de s'affirmer dans toute sa gloire, et d'embrasser une voie à la hauteur de ses ambitions. Tu choisiras notre première destination, ajouta-t-il, conscient que dans tous les cas, ce serait forcément le fruit d'une concertation minutieuse. Ils iraient où ils trouveraient les pistes les plus tangibles, mais ne serait-ce que faire mine de laisser les rênes à Albus était quelque chose de très stratégique. Quand tu es à ce point déterminé... Il laissa passer un temps de pause, calculé. Je t'aime comme ça, précisément comme ça.

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lbus n'apprenait rien à Gellert en cet instant. Le mage noir savait pertinemment qu'il avait le don de révéler Albus à lui-même. D'aucuns affirmeraient qu'il éveillait ce qu'il y avait de pire en lui et constituait la pire des influences possibles, mais il n'était pas de cet avis. Tout ce que faisait Gellert, et avec un plaisir qu'il ne dissimulait pas, c'était de faire que le jeune homme puisse exprimer son plein potentiel. Albus Dumbledore avait tant à offrir au monde, et le monde avait tant à lui offrir... et pourtant, on avait eu de cesse que de le saborder, on avait voulu restreindre ses possibilités, et c'était proprement injuste. Mais cette injustice allait bien vite être réparée, et la notion de justice elle-même se déplacerait en fonction de leurs ambitions et de leurs décisions.

Gellert n'avait aucun doute là-dessus, ni plus aucune inquiétude. La dévotion d'Albus à leur cause, à lui, était totale, il le sentait bien. Evidemment, il avait besoin d'être influencé, d'être rappelé à l'ordre, mais après tout, ce n'était pas un problème si, en retour, il s'acceptait comme il devait l'être. Il révélait toute la détermination dont il était capable de faire preuve, c'était vrai, et il parviendrait à encore davantage plus tard, Gellert s'y engagerait. Il ne tenait pas à façonner Albus à son image mais à lui permettre d'être la version la plus accomplie de lui-même, et il en était très largement capable, au demeurant.

Albus s'apprêtait à dire quelque chose mais préféra finalement les actes aux paroles. A raison. Gellert était un grand - beau - parleur. Il comptait sur son éloquence pour embraser les foules et les ranger à son côté, mais lui-même était capable d'admettre que dans certaines situations, les mots n'avaient qu'une bien piètre valeur, ils n'étaient pas ce qui était réellement  à même de dissocier. Alors, en lieu et place de terminer sa phrase, le jeune homme rapprocha ses lèvres des siennes et l'embrassa une nouvelle fois.

Gellert répondit à ce baiser avec convoitise et passion, tout en glissant une main dans ses cheveux, une autre au creux de ses reins pour le rapprocher de lui encore davantage, et la satisfaction de savoir que ces lèvres lui appartenaient et n'appartiendraient jamais qu'à lui, il s'y engageait. Gellert avait toujours été particulièrement possessif, le monde lui appartenait, Albus lui appartenait, et il était tout bonnement hors de question que les choses changent. Même si elles changeraient finalement plus rapidement que prévu.

-Je sais, répondit-il avec une fine esquisse de sourire, son souffle déposé sur ses lèvres avant de l'embrasser de nouveau avec dorénavant bien plus d'avidité et de désir. Il ne pouvait être question pour elle que d'aller toujours plus loin. Et en cet instant, alors qu'il déboutonnait sa chemise sans quitter ses lèvres, il était évident qu'il exigeait davantage.

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l y avait quelque chose de grisant, bien sûr, dans le fait d'être aimé, admiré aussi intensément qu'Albus l'aimait et l'admirait, et très probablement que, dans un premier temps, Gellert en avait joué, à sa manière... Mais il ne pouvait pas prétendre encore qu'au jeu qu'il avait instauré, il ne s'était pas laissé prendre lui-même. Il ne gardait pas Albus dans son giron sous le seul prétexte d'avoir à ses côtés un admirateur docile et qui le suivrait quoi qu'il fasse. Non... Ces mots que Gellert n'attendait pas qu'il prononce, il pourrait tout autant les lui adresser, car il les ressentait tout autant. Gellert devait bien reconnaître que l'irruption d'Albus dans sa vie avait changé bien des choses, au-delà de tout ce qu'il aurait pu soupçonner.

Il avait pensé mener sa route seul, en pleine conscience de devoir être entouré pour pouvoir aller plus loin, mais en même temps convaincu qu'il s'en sortirait mieux par ses propres moyens, mais maintenant... Maintenant, il n'est aucun projet qu'il se voyait mener à bien sans Albus à ses côtés. Certaines visions de l'avenir ne semblaient pas l'inclure, pourtant, mais Gellert refusait d'y prêter plus d'intérêt et de considération que cela. Gellert était absolument convaincu du rôle qu'Albus devait tenir. Il serait toujours là, à ses côtés, et cette pensée était terriblement séduisante. Pour la première fois de sa vie, il découvrait l'amour, au-delà de ça, même, il découvrait la passion, celle-là même qui vous faisait désirer l'autre dans son entier d'une manière terriblement impérieuse. Gellert voulait tout d'Albus : son esprit, son âme, son corps... Et en cet instant, ses plus bas instincts étaient tout entiers orientés vers ce dernier constat.

Les gestes d'Albus étaient fiévreux, empressés, et c'était une chose que Gellert adorait constater tandis qu'il débarrassait son futur amant des pans de tissu en trop qui recouvraient le haut de son corps. Bientôt, ils furent tous les deux torse nu, le contact de sa peau à même la pulpe de se ses doigts, qu'il découvrait sous un jour nouveau et électrisant faisait naître dans tout son corps une chaleur incomparable. Ses lèvres, quant à elle, continuaient d'embrasser celles d'Albus comme si sa vie en dépendait. Ses doigts glissèrent de son torse jusqu'à son ventre, puis plus bas, plus bas, se frayant un chemin sous le tissu de son pantalon.

-Dis-moi que tu m'appartiens, lui souffla-t-il entre deux baisers fiévreux, son souffle contre des lèvres qu'il mordilla l'instant d'après.

Pendant ce temps, ses doigts continuaient de flatter l'entrejambe d'Albus, soucieux de jauger l'étendue d'un plaisir qu'il ne demandait plus qu'à lui procurer. A leur procurer.

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n sourire infiniment satisfait passa sur le visage de Gellert quand Albus lui adressa précisément les mots qu'il voulait entendre. Avec d'autant plus de satisfaction qu'il savait pertinemment qu'Albus ne disait pas ces choses-là à la légère, il les disait parce qu'il les pensait, ni plus ni moins, et au fond, Gellert le pensait tout autant... Il ne le dirait pas tel quel, ou attendrait un moment adéquat, où il saurait que ses paroles auraient davantage d'impact, dans le contrôle et dans la manipulation même au moment de confesser ses sentiments. Car oui, on ne se refaisait pas, et quand bien même Gellert n'avait jamais ressenti pour personne d'autre, il ne comptait pas faciliter la tâche de son interlocuteur plus que nécessaire.

Pour l'heure, il se contentait de savourer ce que ces paroles, au-delà des caresses qu'ils s'adressaient mutuellement, savaient éveiller en lui de désir, un désir puissant, brûlant, qui n'était comparable à aucun autre. Il avait envie de tout, quand il était question d'Albus. Il lui appartenait corps et âme ? Et bien soit. Gellert voulait prendre ce corps, il voulait prendre cette âme et les faire siens autant que faire se peut. Il avait besoin de ressentir la puissance de leurs émotions respectives à travers les frissons qui couraient le long de leurs épidermes, transis d'émotions qui étaient autant physiques que plus profondes. C'étaient le genre de choses qui ne s'expliquaient pas le moins du monde, au bout du compte, on le ressentait ou on ne le ressentait pas, et eux le ressentaient si vivement qu'ils ne pouvaient pas se le cacher, sous peine de se faire naturellement du mal.

Gellert se laisse basculer en arrière avec plaisir, appréciant de voir Albus se montrer plus aventureux. Toutes les manières qu'il avait de manifester son désir lui étaient particulièrement agréables, en ce qui le concernait. Et tandis qu'Albus s'appliquait à le dévêtir totalement, Gellert faisait la même chose de son côté. Tous deux en tenues d'Adam, ça semblait si logique, si naturel. Gellert, sitôt qu'ils furent nus tous deux, ne tarda pas à inverser la situation pour se positionner au-dessus d'Albus, le besoin de contrôler même dans cette situation se faisait sentir. A califourchon sur ses hanches, il ondula du bassin contre son intimité afin de la stimuler tout en embrassant Albus à pleine bouche. Ce ne fut qu'après un moment que ses lèvres glissèrent depuis son cou jusqu'à son torse, son ventre, puis plus bas, l'intérieur de ses cuisses avant de s'emparer de sa virilité, qu'il ne tarda pas à venir flatter, de ses lèvres et de sa langue, désireux de procurer à Albus un plaisir qu'il n'aura jamais éprouvé avant lui, qu'il n'éprouverait plus jamais après lui.

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