On choisit parfois sa famille | Nicolas & Nina

On choisit parfois sa famille

Nina avait été vraiment surprise la première fois qu'elle s'était rendue à New York récemment. Cette ville était vraiment particulière. Pas dans le mauvais sens du terme, mais c’était très différent de ce qu’elle avait connu jusque-là. C’était très différent de la Russie, très différent de la France, elle avait encore un peu de mal à prendre ses marques, mais elle était tout de même contente de vivre cette nouvelle expérience. Elle n’était pas contente de ce qu’il se passait en ce moment, mais au moins, elle avait vraiment l’impression d’avoir son utilité, et ce n’était pas déplaisant du tout. Même si pour l’heure, Nina était retournée à Paris.

Cela faisait un moment maintenant, que Nina suivait les Flamel, étant donné qu’elle travaillait presque exclusivement avec Pernelle, elle était comme un membre de la famille. D’ailleurs, Nicolas et Pernelle étaient devenus sa famille, par la force des choses. Elle les considérait comme tel, et il n’était pas rare qu’elle les appelle grand-mère, ou grand-père, quand elle se sentait d’humeur. Elle n’avait pas l’impression que cela les dérange vraiment, en tout cas, ils ne l’avaient jamais réprimandée à ce sujet.  

Quoiqu’il en soit, elle tentait de se donner à fond, depuis qu’elle était arrivée. Elle atteignait assez rapidement ses limites, parce que la maladie était toujours présente, et qu’elle finirait par ravoir raison d’elle, mais elle n’allait pas se laisser faire comme ça. Il était hors de question qu’elle baisse les bras, et elle comptait bien vivre aussi normalement que possible pour le temps qui lui restait. Et cela commençait par continuer ses travaux avec la plus grande assiduité. Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à assister Pernelle, bien entendu.  

Elle était justement sortie acheter quelques ingrédients que la femme lui avait demandé de rapporter. C’était fréquent que Nina s’en charge, après tout, Pernelle tout comme Nicolas étaient arrivés à un âge très avancé, et ils avaient l’état physique qui allait avec leur grand âge, mais ça ne dérangeait pas Nina de les assister un peu, avec tout ce qu’ils faisaient pour elle, c’était la moindre des choses. Une fois qu’elle eut tout récupérer, elle retourna à la demeure des Flamel où elle passait beaucoup de temps.

“Nicolas, Pernelle ?”

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Nina n’avait aucune idée de ce que serait sa vie aujourd’hui, si elle n’avait pas fait la rencontre de Pernelle Flamel, et si cette dernière n’avait pas fait le choix de la prendre comme apprentie. Nina devait énormément aux Flamel. Grâce à eux, elle avait trouvé un sens à sa très courte de vie. Elle avait peu d’années à vivre, mais elle était heureuse de pouvoir les passer à tenter de faire avancer le monde de la magie, et à le rendre meilleur. Que ce soit par le biais de ses travaux, ou par le biais de l’Ordre. C’était ce qui était le plus important pour elle, et elle ne comptait pas lésiner sur ses efforts. Quand bien même elle était fragile, quand bien même les symptômes de sa maladie étaient bien trop nombreux, elle donnerait tout ce qu’elle pourrait pour donner assez d’énergie dans ces projets.

Mais elle tenait également à être présente pour le couple Flamel. Ils pouvaient se débrouiller seuls, mais à leurs âges très (très) avancés, elle trouvait cela normal de leur rendre quelques services, et à veiller à ce que tout se passe pour le mieux pour eux. Cela relevait parfois de quelques corvées, de quelques détails, mais il était important de les soulager un maximum. Surtout après tout ce qu’ils avaient fait pour elle, et continuaient à faire. Ils étaient sa famille.

"Entre, Nina, je t'en prie. Comment vas-tu ?"

La question était toujours délicate. Nina ne pouvait pas répondre qu’elle allait bien sans fausser un peu la réalité. Mais en même temps, elle se voyait mal se plaindre sans arrêt. Elle n’avait pas envie de donner cette image d’elle. Quand bien même Nicolas était au courant de sa situation, elle ne voulait pas s’apitoyer sur son sort. Mais elle ne voulait pas non plus lui mentir effrontément, ce serait bien inutile en plus de cela.

« Ça peut aller aujourd’hui. Et toi, tu n’es pas trop fatigué ? Tu sembles avoir mal au dos. »

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Nina n’avait aucune envie de se plaindre. Dans tous les cas, ça ne servirait à rien. Nicolas faisait partie de ceux à qui elle ne pouvait affirmer avec un grand sourire que tout allait bien dans le meilleur des mondes, parce qu’il était au courant de sa maladie, mais elle n’avait pas non plus envie de jouer les dramatiques. Même s’il n’y avait aucun moyen de guérison, et que cela allait finir par la tuer, elle n’y était pas encore, et elle ne se sentait pas au fond du trou. Il y avait des jours, où se lever représentait un effort immense, et une véritable torture, mais ce n’était pas le cas aujourd’hui, et elle ne voyait pas l’intérêt de s’attarder sur son état, dans tous les cas. Elle préférait de loin s’intéresser à Nicolas. Bon certes, le vieil homme ne craignait pas vraiment la mort en ce qui concernait le temps, mais il restait tout de même fragile, alors il était normal qu’elle se soucie de lui.

"Pas beaucoup plus que d'habitude, ne t'inquiète pas pour moi"

Sans être inquiète, c’était tout de même contraignant, que Nicolas ait à subir des douleurs. Etant donné le vieillissement de son corps, cela n’avait rien d’anormal, mais il devait se sentir tout de même assez diminué pour qu’en plus il ressente des douleurs. Il serait bien qu’il puisse exister quelque chose pour éliminer ces désagréments, ne serait-ce que calmer les douleurs, mais Pernelle et lui devaient déjà probablement utiliser quelques potions, et quelques onguents. Après tout, cela se rapprochait de leur domaine, en quelque sorte.

"Est-ce que tu as besoin d'aide en quoi que ce soit ?"

La jeune femme afficha un petit sourire. Elle n’était pas réellement surprise par sa question. Etant donné le statut de l’alchimiste, elle le voyait mal rester en dehors de tout ce sur quoi il ne travaillait pas. Et ça ne dérangeait pas du tout Nina qu’il s’intéresse à ce sur quoi elle travaillait avec Pernelle. Et elle ne pensait pas que cela dérange Pernelle non plus. Ils avaient toujours été très complices avec Nicolas, et elle ne voyait pas pourquoi la femme tiendrait délibérément Nicolas éloigné de tous ses travaux.

« Non, cela devrait aller pour le moment je te remercie, il n’y a rien de compliqué, on fait surtout des tests en tout genre. Mais je sais où te trouver si besoin. Et toi, tu t’en sors ? »

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D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Nicolas avait toujours été très prévenant avec elle. Et Pernelle aussi d’ailleurs. Il était attendrissant de voir à quel point ils se ressemblaient, tout en se complétant. Autant d’années, de siècles d’amour même, c’était vraiment beau. Et ils s’aimaient toujours autant, même avec le temps qui passait. Elle n’espérait pas vraiment vivre une telle chose, puisque contrairement à eux, sa vie allait se voir écourtée, mais elle trouvait tout de même cela beau.

Elle avait un peu dévidé du sujet initial, mais tout cela pour dire que Nicolas et Pernelle étaient des êtres naturellement bons, et généreux. Et cela se ressentait dans leurs relations. Malgré leur immense talent, ils laissaient toujours leur chance à ceux qui voulaient faire leurs preuves. Les compétences de Nina auraient pu vite se montrer limitées, mais Pernelle et Nicolas ne lui avait jamais mis de pression, ni n’avaient jamais été hautains et désagréables avec elle. Ou avec qui que ce soit d’autre. Elle ne se souvenait pas les avoir déjà vus énervés tous les deux. En même temps, vu leurs âges, cela leur prendrait sans doute bien trop d’énergie pour que cela n’en vaille vraiment la peine.

"Je ne vais pas bien loin dans tous les cas. Eh bien, étant donné que je m'autorise à ne pas travailler aujourd'hui, on peut dire que je m'en sors très bien. Je vais sûrement lire un bon livre, boire un bon thé, je ne pense pas que ce sera trop éprouvant pour moi."

Nina afficha un petit sourire. Il est vrai que les déplacements du couple Flamel étaient limités à cause de leur âge. Si la mort ne guettait plus leurs derniers jours, le temps avait tout de même de l’effet sur eux. Quoiqu’il en soit, c’était une bonne chose que Nicolas prenne du temps pour lui. Il fallait qu’il se repose, mais il était assez sage pour savoir ce qui était bon pour lui et elle n’avait pas besoin de le lui dire. Surtout qu’elle serait mal placée pour cela, étant donné sa condition.

« Très bon programme. C’est bien que tu t’autorises des pauses. Qu’est-ce que tu comptes lire ? »

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