Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère | Langdon & Cherryl

Messages : 100 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 26

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Cherryl n’avait pas eu de nouvelles de son frère depuis quelques jours, et elle commençait à s’inquiéter. Surtout avec ce qu’il s’était passé le soir du nouvel an. Il y avait eu pas mal de dégâts et elle ne savait pas encore tout sur cette affaire, mais elle comptait bien le découvrir. Après tout, peut-être que cela avait un rapport avec la mort du sénateur Shaw, c’était une piste qu’elle ne voulait pas négliger. Mais pour en revenir à Clyde, elle n’aimait pas trop le silence radio qu’elle avait de sa part. Il était probablement occupé avec les réparations du zoo, mais quand même, de là à oublier sa sœur, elle n’appréciait pas vraiment.

Certes, ils n’étaient pas les frère et sœur les plus proches du monde, mais ils étaient seuls désormais. Leurs parents étaient morts il y a quelques années, et Cherryl n’avait aucune envie de perdre son frère non plus. Mais ce n’était pas si simple. Rien ne l’était jamais, elle avait fini par le comprendre. Surtout depuis que Clyde se mettait à fréquenter ce… groupe. Les Fidèles de Salem. Elle n’arrivait tout simplement pas à comprendre ce qu’il fichait là-bas, et elle était inquiète. Elle avait peur qu’on lui a fait un lavage de cerveau, qu’on tente de lui prendre de l’argent. Surtout que les attaques du nouvel an s’étaient portées sur l’église de Mary Lou Barebone, ce qui ne rassurait pas davantage Cherryl.

Dans tous les cas, elle trouverait un moyen de le sortir de là, mais pour l’heure, elle se doutait que c’était l’endroit où elle était le plus susceptible de le voir. Elle misait beaucoup dessus. Elle n’aimait pas se rendre dans cet endroit, et elle n’avait aucune envie de croiser les Barebone. Que ce soit la mère ou les gosses, ils lui faisaient froid dans le dos. Enfin, elles, puisque le seul garçon de la famille était malheureusement décédé lors du nouvel an. Enfin bon, dans tous les cas, elle n’avait pas le choix. Alors qu’elle approchait de l’église, elle se sentait de plus en plus mal à l’aise, et nerveuse, sans qu’elle ne puisse l’expliquer. Quand elle fut à proximité, elle reconnut Langdon Shaw. Leur relation était… particulière, et elle le voyait comme une victime des Barebone, mais il était encore plus buté que Clyde.

« Bonjour Langdon, est-ce que tu sais si mon frère est là ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

C

e n'était pas nouveau. Cela faisait plusieurs semaines, maintenant, depuis la nuit tragique qui avait à tout jamais privé Langdon de son frère, que ce dernier passait le plus clair de son temps auprès des fidèles de Salem, négligeant tout le reste, y compris ses études et un appartement dans lequel il ne mettait plus les pieds que pour dormir, et encore, quand une quelconque insomnie n'était pas au rendez-vous. Mais dernièrement, la situation avait empiré. Il gardait ce sentiment tenace qu'une autre chose importante s'était passée le soir où les Barebone avaient été agressés, où Credence avait disparu, et il ne réussissait pas à s'empêcher de se détester de n'avoir aucun souvenir solide de ce que lui-même faisait ce soir-là...

Et bien sûr, l'état de dégradation avancée où se trouvait à présent l'église des Barebone invitait Langdon à se montrer encore plus présent qu'il ne l'était déjà jusqu'ici auprès des fidèles de Salem, afin de les aider à se reconstruire et à poursuivre leur combat quoi qu'il leur en coûte. Langdon était de l'avis de Mary Lou (en même temps, il avait tendance à dire amen à tout ce qu'elle disait, ayant le tort de ne pas remettre davantage son discours en question) : ce qui leur était arrivé n'était pas anodin, on avait voulu leur causer du tort, les faire taire, et donc, il fallait être plus prudents qu'ils ne l'étaient d'ordinaire.

Il s'était proposé de faire quelques courses pour les Barebone (même si ses propres fonds commençaient clairement à faiblir... et le fait qu'il refuse catégoriquement d'adresser encore la parole à son père n'allait sûrement pas arranger les choses)... et ce fut en chemin qu'il croisa la route d'une jeune femme qu'il connaissait bien : elle était la soeur de Clyde, qui appartenait lui aussi aux fidèles de Salem d'une part. Et d'autre part (plus important) : elle était chargée de l'enquête sur le décès de son frère. Ce fut elle qui, la première, prit la parole. De toute évidence, elle était à la recherche de son frère.

-Je ne l'ai pas vu de la journée, répondit simplement Langdon, ce qui était vrai, quand bien même il aurait peut-être pu mentir pour couvrir les arrières de Clyde.

Il hésita à reprendre la parole, à la couvrir de questions. Mais finalement, il ne dit rien du tout.

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Messages : 100 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 26

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Cherryl ne savait pas ce qu’elle préférait, que son frère soit ici ou non. D’un côté, non, elle ne voulait pas qu’il soit là. Il n’avait rien à y faire, et elle était vraiment agacée de tout cela. Clyde avait totalement dérapé, et elle avait vraiment besoin qu’il se ressaisisse. Elle avait beau être forte, indépendante et assez sauvage, elle avait tout de même besoin de son frère. Surtout qu’ils n’étaient plus que tous les deux. Elle voulait que Clyde se réveille, et arrête de croire à ces bêtises de magie. Leurs parents n’auraient pas voulu qu’il soit là, mais dès qu’elle tentait de lui faire comprendre, ça partait en dispute, et cela ne servait donc à rien. Elle était fatiguée de se disputer avec lui, mais ce n’est pas pour autant qu’elle comptait lâcher l’affaire. Pas du tout.

Bien au contraire. Elle le soûlerait tant qu’elle n’aurait pas eu gain de cause. Il pouvait lui faire la tête, ne plus vouloir lui parler, ce n’était pas grave. Elle était des plus têtues, et c’était elle, la rebelle de la famille, pas lui. Donc il ne fallait pas non plus qu’il pense pouvoir lui voler son rôle. Dans tous les cas, et même s’il était plus vieux qu’elle, elle comptait bien le tirer par la peau des fesses s’il le fallait, hors de cette secte. Car c’était bel et bien ce que c’était. Et elle ne pouvait pas laisser les choses ainsi.

Le pire dans cette histoire, c’était que tous ceux qui étaient partisans de ce que pouvait dire Mary Lou Barebone, avaient tous une espèce de faiblesse d’esprit due à une perte récente. Ils étaient tristes, seuls, et sans réponse, et ils avaient trouvé refuges dans ses discours. Elle fonctionnait comme un gourou, et Cherryl ne supportait vraiment pas ce genre de comportements. Que ce soit Clyde, ou même Langdon. C’était exactement la même chose. Elle avait envie de les sortir l’un et l’autre de cette situation, même si c’était très compliqué. Elle en était consciente, mais elle ne lâcherait rien.

-Je ne l'ai pas vu de la journée.

Bon… au moins il n’était pas là. Elle était rassurée en un sens. Il était probablement au zoo, en train de chapoter les travaux de reconstruction. Ou alors il était totalement ailleurs, mais elle était tout de même quelque peu satisfaite de ne pas le savoir ici. Même si Langdon y était, mais pour le peu de fois où elle était venue, elle l’avait pratiquement tout le temps vu. Pauvre garçon… cela lui faisait vraiment de la peine, surtout qu’il était un gentil garçon.

« D’accord… ça va toi ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

A

chacun ses remarques ou questions pièges. Celles que le tout-venant décidait constamment de vous adresser et auxquelles vous n'avez aucune envie ou intention de répondre. Dans le cas de Langdon, c'était délicat, car une question aussi simple, basique et innocente que "Tu vas bien ?" était devenue sa bête noire. Langdon, à certains, à beaucoup, se contentait de dire qu'il allait bien, mais dans tous les cas, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, il n'allait absolument pas bien, et le cacher était de plus en plus difficile. Alors soit on décidait de faire comme si les cernes de six pieds de long sous ses yeux n'étaient pas visibles et on mettait de côté ses névroses, soit on admettait que Langdon souffrait d'une sévère dépression, qu'il soignait de la pire manière possible auprès des Fidèles de Salem.

En bref, non, il n'allait pas bien, et si le jeune homme aurait bien pu tenter de mentir à son interlocutrice, il choisit de ne rien en faire. Il ne pensait pas que ce soit nécessaire, car si quelqu'un était capable de lire entre les lignes le concernant, c'était bien Cherryl Mathews, pas seulement parce qu'elle était enquêtrice et que décrypter autrui faisait par conséquent partie de ses attributions, mais parce qu'elle était mêlée de très près à sa vie. L'enquête sur la mort de Henry, le fait que son propre frère s'était joint aux fidèles de Salem, évidemment, ça faisait beaucoup, et ce n'était absolument pas négligeable. Alors envers elle, il choisit d'être sincère, et c'était quelque part à dessein... car il avait envie qu'elle jauge de l'impact de tous ces événements sur lui. Il avait besoin d'obtenir des réponses, il avait besoin que son enquête progresse, même s'il était évident pour lui qu'en n'écoutant pas suffisamment attentivement les Barebone, la jeune femme passait à côté de l'essentiel.

-Pas vraiment, non, répondit-il donc le plus honnêtement du monde. Peut-être trop honnêtement, mais qu'importe, il ne pouvait pas réellement s'en cacher dans tous les cas, alors pour ce que ça changeait. Après une légère pause, il posa la question qui lui brûlait les lèvres, même s'il connaissait déjà, au fond, la réponse. Il y a du nouveau ?

Il n'y en aurait pas, il en était convaincu...

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Messages : 100 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 26

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Cherryl n’attendait rien de la part de Langdon. Il aurait pu lui dire où était son frère, mais de toute évidence, il n’en savait rien. Ou alors il mentait, mais elle n’en avait pas l’impression. Quoiqu’il en soit, elle ignorait s’il était une bonne chose qu’elle s’attarde auprès de lui, parce qu’ils avaient des idées très différentes, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne l’appréciait pas. La situation était compliquée, parce qu’elle enquêtait sur la mort de son frère, mais il ne semblait pas vouloir admettre que sa mort était explicable sans entrer dans des théories magiques. Cherryl n’avait pas ces explications, mais elle ne croyait pas à la magie. Chacun pouvait croire en ce qu’il voulait, si Clyde voulait croire aux fées, aux dragons et aux sorcières, c’était son droit, mais elle ne voulait pas qu’il intègre un genre de secte, ou la dirigeante était tout de même bien étrange. Et il en était de même pour Langdon, parce qu’il était clair qu’il était totalement perdu.

Elle aimerait vraiment pouvoir l’aider, et elle savait qu’une manière de le faire, c’était de retrouver l’assassin de son frère, mais c’était compliqué. Elle était dans une impasse. Il n’avait quasiment pas de preuves, pas de témoins, si ce n’est Langdon, mais son témoignage était… peu cohérent. Enfin, Cherryl ne savait pas où chercher, ou plutôt, elle ne savait pas où chercher. Il y avait trop de pistes possibles. Henry Shaw Jr avait beaucoup d’ennemis, beaucoup de détracteurs, il était un homme politique, un homme influent, et peu aimable, beaucoup auraient pu vouloir sa mort, mais de là à trouver qui avait eu gain de cause, c’était chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais elle ne lâchait rien pour autant. Elle continuait l’enquête, et elle ne s’arrêterait pas, tant qu’elle n’aurait pas résolu cette affaire. Elle n’en démordrait pas.

-Pas vraiment, non. Il y a du nouveau ?

Elle n’était pas vraiment étonnée du fait qu’il lui réponde qu’il n’allait pas bien. Et elle n’irait pas le blâmer. Il vivait une épreuve difficile, elle le savait. Malheureusement, elle n’avait pas de bonnes nouvelles à lui apporter, ce n’était pas faute d’en chercher pourtant. Mais elle n’allait pas non plus lui inventer n’importe quoi, dans tous les cas.

« Rien de concret, mais certaines choses pourraient peut-être laissées penser que les évènements du nouvel an, et la mort de ton frère pourraient être liées. Alors c’est une piste à creuser. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

R

ien de concret. Cette réponse n'était pas surprenante. Langdon avait un peu le sentiment que c'était l'histoire de sa vie, ces derniers temps. Il tentait à tout prix d'obtenir des preuves, mais c'était bien ça, le problème, comment convaincre qui que ce soit d'une chose en laquelle l'on est naturellement porté à ne pas croire, par nature. Des preuves concrètes, c'était précisément ce dont il avait besoin, sauf que ces preuves concrètes semblaient hors d'atteinte. A force, il savait qu'il risquait de perdre patience. Il appréciait Cherryl, mais si elle se révélait incapable d'obtenir les éléments de réponse après lesquelles il courait tant, sa patience mise à rude épreuve pourrait bien le pousser à se montrer... agressif, voire injuste envers elle. Pour autant, la jeune femme ne s'arrêta pas là.

Et les mots qu'elle ajouta firent naître en Langdon un nouvel élan d'espoir. Il ne put s'empêcher de sourire, satisfait, quand il entendit que le tumulte inexplicable du Nouvel An et le décès de son frère étaient liés. Langdon ne cessait de le répéter à quiconque voulait l'entendre (parce que pour lui, il était évident que les sorciers étaient derrière ces deux événements), mais il avait le sentiment que personne n'acceptait de le croire. Et là, Cherryl, sans même qu'il ait abordé le sujet, venait confirmer ce qu'il pensait depuis plusieurs semaines. C'était inespéré, d'autant que Cherryl était exactement celle qui pouvait avoir l'autorité de tout changer, de rendre justice à son frère, de libérer enfin une parole que l'on gardait muselée, au mépris de tous, mettant tout le monde en danger.

-C'est ce que je pense aussi, j'en suis même convaincu.

Il avait envie de tout balancer tout de suite, l'agression des Barebone, la disparition de Credence, les souvenirs qu'il lui restaient de cette nuit, bien que confus. Mais il savait la réticence de Cherryl à croire dans les paroles de Mary Lou Barebone en dépit de l'investissement de son frère auprès des Fidèles de Salem. Alors il préférait ne pas parler des sorciers tout de suite, il attendait d'abord de savoir quels étaient les éléments à la disposition de son interlocutrice.

-Ces éléments qui te font penser que les deux événements sont liés, qu'est-ce que c'est exactement ? demanda-t-il, un peu trop fébrile.

Pour la première fois depuis longtemps, il avait le sentiment de se rapprocher du but, il ne réussissait pas à le cacher.

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Messages : 100 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 26

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Cherryl n’était pas vraiment sûre que parler de l’enquête en cours avec Langdon était une bonne idée. Pas parce qu’il était considéré comme suspect, encore que rien ne l’innocentait totalement, mais parce qu’elle n’avait aucune envie de lui donner de faux espoirs. La jeune femme n’avait pas perdu son frère, mais ses parents, et elle savait à quel point il était douloureux, et difficile de faire son deuil lorsque l’on ne savait pas vraiment ce qu’il s’était passé. On se posait d’innombrables questions sans pouvoir y apporter de réponses, et c’était une situation vraiment difficile. Il était évident que Langdon était en souffrance, cela se discernait clairement dans sa façon d’être, et Cherryl ne voulait pas tout remuer en lui encore une fois.

Mais en même temps, elle comprenait qu’il ne puisse s’empêcher de poser des questions aux personnes susceptibles de lui apporter des réponses. Cherryl aimerait vraiment pouvoir lui dire tout ce qu’il s’était passé. Elle en était pour le moment incapable, mais elle faisait tout de même tout pour y arriver. Elle ne savait pas si c’était un réconfort pour lui, de savoir que l’enquête était prise au sérieux, et qu’elle travaillait d’arrache-pied pour trouver le coupable, mais elle l’espérait. Il y avait tant d’archives, avec des enquêtes non résolues à New York, tous ces gens assassinés à qui l’on n’avait jamais rendu justice. C’était quelque chose que Cherryl supportait bien mal, et elle ferait tout pour que le cas de Henry Shaw Jr. ne rejoigne pas ces archives.

-C'est ce que je pense aussi, j'en suis même convaincu.

Cherryl n’avait pas assez de preuves pour être convaincue de quoi que ce soit, mais elle était tout de même décidée à creuser cette piste. Au premier regard, rien ou presque ne rattachait les Barebone aux Shaw, mais en fouillant un peu, on pouvait tout de même apercevoir une ligne commune. Il était possible que la jeune femme se trompe complètement, et qu’elle soit à côté de la plaque, mais cela ne coûtait absolument rien d’essayer. Il fallait bien une piste dans tous les cas. Quoiqu’il en soit, elle serait curieuse de savoir ce qui rendait Langdon si sûr de cela, avait-il des informations qu’il n’avait pas dévoilées aux autorités ?

-Ces éléments qui te font penser que les deux événements sont liés, qu'est-ce que c'est exactement ?

L’enquêtrice hésita quelques instants, il ne serait pas prudent de lui divulguer ces informations. Langdon pourrait peut-être commettre des erreurs par la suite, mais elle ne pouvait pas être insensible à son cas, alors qu’elle vivait quelque chose de similaire ou presque. Elle n’était dans tous les cas, pas forcée de trop en dire, mais elle ne pouvait pas le laisser ainsi, ce serait trop cruel de sa part.

« Eh bien, vos deux familles. Les Barebone ont rencontré ta famille peu avant le drame, et l’attaque qu’à connu les Barebone n’est pas non plus très éloignée dans le temps, d’autant plus qu’il continue d’y voir un lien entre vous par toi. Peut-être que ça ne veut rien dire, mais on pourrait songer à un ennemi commun ou bien… une querelle entre les deux partis. Mais cela ne reste que des suppositions, à moins que tu es quelque chose de nouveau à dire ? Tu as l’air sûr de toi. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

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L

angdon écouta avec attention la réponse de Cherryl, bien décidé à ne surtout pas en perdre une seule miette. Le jeune homme n'avait pas eu depuis longtemps ce vague élan d'espoir, celui de faire face à une personne - en dehors de Mary Lou et des fidèles de Salem, bien évidemment - qui abonderait dans son sens et accepterait de cautionner ses théories que d'aucuns trouvaient folles alors qu'à ses yeux aucune autre ne faisait sens. Admettre, déjà, qu'il y avait un lien entre la destruction de l'église des Barebone et la mort de son frère, c'était déjà un progrès qu'il n'était apparemment pas en droit d'attendre de beaucoup d'autre, et Cherryl occupait qui plus est une position qui pouvait lui permettre de changer la donne.

Alors oui, il espérait beaucoup, et comme il espérait trop, la réponse de la jeune femme le déçut quelque peu. Alors oui, les coïncidences qu'elle observait la mettaient sur la bonne piste, en effet, que ce soit le fait que les deux événements soient proche en termes de temps, que la famille Shaw ait un lien, même indirect, avec l'un et l'autre... et c'était déjà bien que ces présomptions entrent en ligne de compte, mais pour lui, ce n'était pas assez. Pour arrêter les sorciers qui avaient fait ça, il fallait commencer par admettre que des sorciers étaient bel et bien responsables... et ce n'était pas encore une conclusion que Cherryl semblait vouloir accepter.

-Je suis sûr de moi parce que je suis sûr de ce qui s'est passé, répondit-il avec aplomb en évitant d'observer le fait que l'élément récurrent dans ces deux affaires, eh bien c'était lui, et qu'à force de l'entendre crier au loup, on allait finir par croire que c'était lui, le loup. Alors évidemment, de son point de vue, il était absurde de s'imaginer qu'il ait pu faire du mal à son propre frère, ou aux Barebone, mais d'un point de vue extérieur. Tu sais ce qui se passe ici, non ? dit-il en tournant son regard vers l'église dévastée. Elle le savait forcément, puisque son frère était partie prenante dans l'affaire. Tu sais contre qui on cherche à lutter...

Les sorciers... Et c'était eux les responsables. Point.

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Cherryl ne s’attendait pas à un miracle. Elle savait bien que Langdon avait de fortes chances de rester campé sur ses positions, et de toujours croire à une thèse surnaturelle. Cherryl ne cherchait pas à le convaincre. Elle ne cherchait plus à le faire. A quoi bon, elle se confrontait sans cesse à un mur. Elle trouvait ça dommage de voir des jeunes comme lui, ou Clyde, se laisser endoctriner par des balivernes. Elle avait tenté plusieurs fois de secouer son frère, mais rien n’y faisait. Il s’agissait de sorciers qui avaient fait le coup. Elle comprenait que la mort de leurs parents l’ait secoué. Elle aussi, en était toujours perturbée, mais de là à rejoindre un mouvement qui criait à la sorcellerie… il y avait un monde. Pour elle, c’était comme si elle avait perdu son frère en plus de ses parents, et elle avait beaucoup de mal à le vivre.

Cherryl lui exposait les choses, parce qu’il lui posait la question, et parce qu’elle pensait qu’il était important qu’il sache. Après tout, elle ne dévoilait rien de confidentiel concernant l’enquête, juste une hypothèse qu’elle avait. Elle ne décriait pas Langdon comme un coupable, mais tout le monde restait suspect. Il ne l’était pas plus que les autres, mais pas moins non plus. Ce n’était pas sa première enquête, elle était rôdée, et elle savait comment les choses fonctionnaient. Elle ne tenait pas à ce qu’il y ait de bavure, et elle voulait faire les choses de la meilleure façon possible.

-Je suis sûr de moi parce que je suis sûr de ce qui s'est passé. Tu sais ce qui se passe ici, non ? Tu sais contre qui on cherche à lutter...

Oui, elle le savait. Langdon lui avait déjà fait sa déposition, et son frère lui avait parlé des Barebone. Ce n’est pas pour autant qu’elle y croyait. Elle avait cependant beaucoup de peine pour le jeune homme, parce qu’elle lisait bien dans son regard, qu’il était convaincu de ce qu’il avançait. Il croyait aux sorciers, et était persuadé de ce qu’il avait vu, et de leur culpabilité. Il n’était pas rare que certains témoins, se persuadent d’avoir vu ou entendus des choses, parce qu’on leur avait rabâchées, ou parce qu’ils se sentaient perdus. Et il était probable que ce soit ce qui arrive à Langdon.

« Je sais Langdon. Je ne vous empêche pas de lutter contre qui vous voulez, tant que cela ne met pas en cause des innocents. Chacun a le droit de croire en ce qu’il veut tant que cela ne fait de mal à personne, mais je n’apprécie pas le bourrage de crâne que cette entité fait pour convaincre les autres. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

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L

angdon faisait très certainement preuve de mauvaise foi (ce ne serait pas nouveau), mais il ne pouvait s'empêcher de trouver le propos de son interlocutrice contradictoire. Ils avaient le droit de mener leur lutte tant que cela n'atteignait personne, en gros, c'était ça qu'il comprenait, et c'était ce qu'il n'admettait pas. Au fond, elle n'était pas différente de tous les autres, elle voyait les fidèles de Salem comme un petit passe-temps pour individus perturbés. Sauf qu'ils s'attaquaient à des choses concrètes, à des menaces bien réelles... Pour ne pas changer, Langdon n'était pas cru, et c'était en train de devenir insupportable pour lui.

Il n'attendait pas de son interlocutrice qu'elle tolère ses activités, il attendait d'elle qu'elle en tienne compte, qu'elle ne l'écoute pas comme s'il lui racontait une vague histoire alambiquée, mais comme s'il lui apprenait la pure et simple vérité. Langdon était épuisé. Il avait été le témoin direct de la mort de son frère, et chaque fois qu'il en parlait, on lui disait le comprendre sans jamais accepter de le croire. En bref, on le ménageait. Mais Langdon n'avait aucun besoin d'être ménagé. En revanche, il avait besoin d'être entend, une bonne fois pour toutes.

Que Cherryl considère les fidèles de Salem comme un mouvement sectaire et dangereux, Langdon avait dû mal avec cette idée, mais il était presque capable de la comprendre, parce qu'il devinait que le comportement de Mary Lou Barebone vis-à-vis de ses ouailles pouvait poser questions, mais là encore, Langdon estimait qu'il s'agissait de ses opinions à lui... il s'avérait qu'elles rejoignaient celles de Mrs Barebone, c'est tout.

-Personne ne m'a bourré le crâne, répliqua le jeune homme d'un ton catégorique.

Et là, pour le coup, il était de pure mauvaise foi, mais sans s'en rendre compte. Il était évident que Mary Lou Barebone avait une réelle influence sur lui, et même défendre le fait qu'il avait pensé par lui-même dès le début serait mentir. Il s'était intéressé à l'existence de la sorcellerie avant la mort d'Henry... La suite des événements avait simplement donné raison à ses nouvelles convictions. En bref, on pourrait totalement arguer que son interprétation des événements était dictée par ses nouvelles croyances. Mais c'était trop simple.

-Ce sont des sorciers qui ont tué mon frère, je le sais parce que je l'ai vu de mes propres yeux, pas parce qu'on m'a mis ces idées en tête.

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Cherryl n’avait aucune envie de se battre avec Langdon, ou même de débattre avec lui. Elle tentait tant bien que mal de rester calme, de ne pas s’énerver, parce que cela ne servirait strictement à rien. Langdon était en plein deuil, et il n’avait pas le meilleur soutien qui puisse être. Ce n’était que son avis, mais elle ne pensait pas que le fait qu’il soit si proche des Barebone soit une bonne chose. Quand elle voyait l’influence qu’ils avaient sur son frère, elle n’était pas des plus rassurées, c’était le cas de le dire. Elle ne pouvait pas le forcer, bien sûr, mais il devrait tout de même reconsidérer son entourage.

Elle n’avait cependant pas besoin de le lui dire, puisqu’elle était à peu près sûre qu’il ne l’écouterait pas, dans tous les cas. Et puis, elle n’était pas venue ici pour se prendre la tête. Langdon lui faisait de la peine, et il lui faisait penser à un enfant perdu, et traumatisé. Il lui rappelait même un peu Clyde, mais elle ne pouvait rien faire pour lui s’il restait aussi borné. Elle comprenait que ça faisait mal de perdre un proche, elle était bien placée pour le savoir, mais sa réaction était peut-être un peu excessive.

Elle ne voulait pas être en conflit avec Langdon, et elle trouvait que depuis le début, elle s’était tout de même montrée conciliante avec lui, elle avait fait attention de ne pas le contredire, de se montrer compréhensive, mais de toute évidence, ce n’était pas assez pour lui. Mais en même temps, même si elle voulait bien être gentille, au bout d’un moment, elle n’était pas non plus là pour le contenter.

-Personne ne m'a bourré le crâne.

Elle avait un peu de mal à le croire. Parce que c’était le genre de phrase que Clyde lui sortait aussi. Et comme par hasard, tous les deux étaient avec les Barebone. Et puis, elle n’était pas stupide, elle avait déjà vu, et entendu le discours de Mary Lou, et plus agressif était difficile à faire. Elle ne répandait pas un message de paix et d’amour, mais de violence et paranoïa, alors elle n’allait pas suivre Langdon dans son cheminement.

-Ce sont des sorciers qui ont tué mon frère, je le sais parce que je l'ai vu de mes propres yeux, pas parce qu'on m'a mis ces idées en tête.

Il le lui avait déjà dit. Et encore une fois, le cerveau humain pouvait jouer des tours, surtout en moment de stress. Langdon avait vu son frère mourir, et son cerveau avait très bien pu changer la scène pour qu’elle soit moins violente, moins dure. Ce n’était qu’une théorie, mais il ne serait pas le premier témoin à qui cela arrivait. Quoiqu’il en soit, Cherryl commençait à avoir les nerfs qui lâchaient, et ce n’était pas une bonne chose.

« Je sais. Et alors quoi ? Tu veux que j’aille crier dans la rue que je recherche un sorcier ? Tu crois qu’en se focalisant sur le fait que c’est un sorcier on retrouvera plus vite cette personne ? »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

E

lle savait. Evidemment qu'elle le savait. Il l'avait dit et répété. A elle, à son père, à quiconque croisait sa route, à n'importe qui, en fin de compte, pour peu qu'on accepte de l'entendre, mais à Cherryl plus encore, et avec tous les détails à sa disposition, parce qu'il pensait qu'elle était capable de changer la donne, et parce qu'il savait aussi qu'elle était bel et bien en mesure de rendre à son frère la justice qu'il méritait tant. L'ennui, c'est qu'il peinait à savoir si elle réussissait à seulement le comprendre, faisait juste mine de, ou bien avait pitié de lui, tout simplement... Malgré tout, il tentait, il répétait, en perdant un peu plus la force de convaincre sans vouloir se taire pour autant, parce qu'il n'avait plus rien d'autre.

-Au moins, on regardera dans la bonne direction, répondit le jeune homme en désespoir de cause.

Evidemment, il devrait lui donner raison. Que la personne (mais y en avait-il qu'une, aux yeux de Langdon, ils étaient certainement plusieurs) qui avait tué son frère possède des pouvoirs ou non, ce n'était pas ce qui allait permettre de vraiment recentrer les recherches... mais en même temps, elle voulait connaître un mobile, comprendre pourquoi il estimait que l'agression de Mary Lou Barebone et la mort de Henry étaient liées, il ne pouvait rien répondre d'autre. C'était de la sorcellerie, un point c'est tout.

-Si la police admettait au moins que les événements récents qui perturbent New York sont d'origine magique, on cesserait de vouloir chercher des mobiles plus "crédibles" et on écouterait ma version des faits plutôt que de la qualifier d'absurde. Je dis pas que ça va faire tomber les gens qui ont fait ça. Mais tu me demandes ce que je sais, tu me demandes pourquoi je pense que tout est lié, je te réponds. Qu'est-ce que je peux faire de plus.

Il en avait presque les larmes aux yeux tant il se sentait épuisé de constamment brasser du vent. Il avait l'impression d'être cet enfant qui hurle au loup et qui va pourtant voir les siens être dévorés.. Sauf qu'il n'était pas fautif d'avoir sonné le moindre signal d'alarme par jeu ou facétie. Il était épuisé, physiquement et mentalement, et maintenant, il avait le sentiment que Cherryl l'accusait de freiner l'enquête, ou de ne servir à rien.

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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Cherryl avait conscience qu’elle perdait un peu son sang-froid, mais en même temps, elle commençait à en avoir marre de leur magie. D’autant plus que cela ne la poussait pas à y croire davantage. Des centaines de gens pourraient lui soutenir que la magie était bien réelle, elle n’y croirait pas tant qu’elle ne l’aurait pas vu de ses yeux. Et Langdon ne lui ferait pas croire plus vite à ses histoires en s’agaçant. Elle voulait bien croire qu’il était convaincu de ce qu’il avait vu, et que c’était frustrant de ne pas être cru, mais elle y pouvait quoi elle au juste ? Rien du tout. Lui dire qu’elle le croyait ne changerait rien, elle ne partirait pas à la chasse aux sorciers.

-Au moins, on regardera dans la bonne direction.

Ou pas. Croire aux sorciers, c’était comme croire aux Fantômes. Des tas de gens criaient au loup, mais ils étaient toujours incapables de fournir des preuves. Et on ne croyait personne sur parole, surtout dans des enquêtes criminelles. Elle ne pouvait rien pour Langdon. Il refusait d’être moins catégorique, il refusait le fait de peut-être se tromper, elle ne voyait pas pourquoi elle se montrerait plus ouverte à ses propos. Même si l’attaque restait étrange, cela ne voulait pas dire qu’il s’agissait de l’œuvre de sorciers.

-Si la police admettait au moins que les événements récents qui perturbent New York sont d'origine magique, on cesserait de vouloir chercher des mobiles plus "crédibles" et on écouterait ma version des faits plutôt que de la qualifier d'absurde. Je dis pas que ça va faire tomber les gens qui ont fait ça. Mais tu me demandes ce que je sais, tu me demandes pourquoi je pense que tout est lié, je te réponds. Qu'est-ce que je peux faire de plus.

Bon, elle en avait clairement assez de débattre, elle était fatiguée. Que Langdon croie à ses sorciers si cela lui faisait plaisir, ce n’était pas bien grave, ce n’était pas comme s’il était son collègue, comme s’ils travaillaient ensemble. Elle commençait à en avoir assez de cette putain d’affaire. Elle avait l’impression qu’absolument personne n’y mettait de la bonne volonté, et qu’ils s’amusaient à la faire tourner en bourrique, et elle allait finir par vraiment s’énerver.

« Très bien Langdon. Si tu es convaincu que ce sont des sorciers alors retrouve les. Parce que je suis désolée de te l’apprendre mais si c’est l’œuvre de la magie, la police ne pourra pas y faire grand-chose, parce que je ne pense pas que nos armes soient efficaces contre eux. Mais bon, il n’y a pas si longtemps, une simple accusation, un simple mal de crâne suffisait à faire brûler des gens, surtout des femmes pour sorcellerie. Parce que c’est bien connu, quand on est un peu différent, quand on ne rentre pas dans les cases, on est forcément le mal incarné. »

Elle ne parlait pas forcément que de la sorcellerie, mais toute la pression qu’elle ressentait au quotidien, et pas forcément que concernant son travail commençait à lui peser sincèrement.

black pumpkin

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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

L

angdon afficha une grimace peu engageante quand Cherryl le mit au défi de retrouver ces sorciers par ses propres moyens. C'était justement ce qu'il cherchait à faire depuis des semaines, il passait son temps à ressasser les mêmes choses, à pointer du doigt différents événements mystérieux qui avaient eu lieu dans la ville afin de faire valoir le fait que la sorcellerie était leur dénominateur commun, afin d'orienter les recherches dans cette direction, mais oui, malheureusement, il n'avait pas de preuve concrète, et donc aucun moyen de les retrouver... Tout ce qu'il avait, c'était son témoignage, dont tout le monde se foutait royalement.

Cette situation était d'autant plus frustrante et douloureuse pour lui qu'il ne se contentait pas d'écouter les fidèles de Salem et de les croire sur parole, il avait vu de quelle manière son frère avait été assassiné, et peu importe toutes les excuses qui pourraient être données à cet événement, c'était la magie qui avait été à l'oeuvre cette nuit-là. Cette preuve que tout le monde lui demandait, il l'avait eue sous les yeux, vraiment, directe, frontale, certaine, mais puisqu'il n'avait pas eu d'appareil photo sous la main et comme tout le monde à part lui avait oublié les circonstances réelles de l'événement, il passait pour un fou. Etonnant, hein, que son premier réflexe n'ait pas été de photographier la scène alors qu'il voyait son frère mourir sous ses yeux. D'accord, du coup, tout le monde s'accorderait à croire qu'il avait perdu sa lucidité, que c'était le traumatisme subi qui parlait pour lui... Mais il était convaincu... Et ses convictions, même ceux sur qui il avait envie de se reposer s'en fichaient, et une fois de plus, il se sentait très seul.

Il se sentait seul, et il ne comprenait pas du tout le discours de son interlocutrice. Il n'avait jamais parlé d'attaquer qui que ce soit au hasard, pas qu'il sache. Et il n'avait jamais voulu partir traquer les gens différents. Pour lui, les sorciers n'étaient pas des gens différents, pour lui, les sorciers n'étaient même pas des gens, d'ailleurs. C'étaient des créatures différentes, dangereuses, sanguinaires... Et bordel, oui, pour avoir vu ce dont elles étaient capables, elle était le mal incarné. Il ne comprenait pas du tout à quel point le discours de Cherryl devenait personnel.

-J'ai vu mon frère se faire soulever dans les airs par une masse obscure, à plusieurs mètres au-dessus du sol, je l'ai vu se faire torturer devant une foule impuissante, j'ai vu les marques profondes sur son corps. Je sais que tu ne me crois pas, je l'ai bien compris. Mais figure-toi que c'est une preuve assez parlante pour moi, même si vous me prenez tous pour un illuminé. Je ne demande qu'à le retrouver, moi, mais j'ai besoin d'aide, j'y arriverai pas tout seul. Mais tu as raison, cet assassin est sûrement un saint et c'est moi qui suis un putain de taré de vouloir qu'on m'écoute et d'espérer qu'on rendra justice à Henry...

Sa voix était un peu plus tremblante à chaque mot, elle s'était achevée en sanglots.

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Cherryl se rendait compte qu’elle avait été un peu loin, et qu’elle n’aurait pas dû s’énerver comme ça. Mais elle était à cran, et tout le monde lui faisait sans cesse des reproches. Ses collègues la regardaient narquoisement en attendant avec impatience qu’elle se plante, Clyde lui reprochait de ne pas le soutenir, Langdon lui reprochait de ne pas le croire et la liste était encore longue, comme ça. Alors elle craquait un peu, s’éloignant aussi du sujet, par la même occasion. Elle n’avait pas envie de s’énerver contre Langdon, mais au bout d’un moment, il n’aidait pas non plus. D’accord, de ne pas être cru devait être très frustrant, d’autant plus dans une situation comme celle-ci, et elle savait qu’il était certain de ce qu’il avait vu, mais il pouvait comprendre que ce n’était pas forcément facile à avaler non plus.

Elle voulait aider Langdon, et elle voulait autant que lui retrouver le coupable dans la mort d’Henry Jr. Mais ce n’était pas comme ça qu’ils allaient y arriver. Langdon ne changerait pas de version, et de position, elle le savait. Mais il se mettait lui-même en danger. A force d’agir de manière aussi désordonnée, les gens allaient le prendre pour un fou furieux, et les gens réagissaient parfois de façon extrême, lorsqu’ils étaient confrontés à quelque chose ou quelqu’un qui leur faisait peur. Elle ne voulait pas qu’on fasse de mal à Langdon, et elle ne voulait pas que Langdon fasse du mal à quelqu’un, parce qu’il serait convaincu d’être en face d’un sorcier, ou d’une sorcière.

Cherryl voulait bien avoir un minimum d’ouverture d’esprit, mais elle ne pouvait pas affirmer que la magie existait, juste parce que quelqu’un l’avait vu. Et pourtant, elle avait été confrontée à cette magie qu’il décrivait, mais elle en avait tout oublié, et elle était incapable de s’en rappeler. C’était toute une partie de sa vie qui lui manquait, et pourtant, elle n’avait pas l’impression d’avoir oublié quoique ce soit. Elle aurait aimé que Langdon le comprenne. Malgré sa frustration, et sa peine. Elle ne voulait résoudre cette affaire, c’était sa priorité.

-J'ai vu mon frère se faire soulever dans les airs par une masse obscure, à plusieurs mètres au-dessus du sol, je l'ai vu se faire torturer devant une foule impuissante, j'ai vu les marques profondes sur son corps. Je sais que tu ne me crois pas, je l'ai bien compris. Mais figure-toi que c'est une preuve assez parlante pour moi, même si vous me prenez tous pour un illuminé. Je ne demande qu'à le retrouver, moi, mais j'ai besoin d'aide, j'y arriverai pas tout seul. Mais tu as raison, cet assassin est sûrement un saint et c'est moi qui suis un putain de taré de vouloir qu'on m'écoute et d'espérer qu'on rendra justice à Henry...

Cherryl soupira. Elle n’avait pas voulu bousculer Langdon, et elle s’en excusait. Il lui faisait de la peine, vraiment. Elle n’avait pas voulu le blesser, et elle se doutait qu’il devait se sentir terriblement seul. Elle avait perdu ses parents d’une manière pas naturelle (pas pour autant qu’elle se doutait que cela avait un rapport avec la magie) et elle savait comme ça faisait mal. Elle hésita un instant puis elle le prit maladroitement dans ses bras, pour le consoler.

« Je suis désolée Langdon, je n’aurai pas dû m’énerver. Tout le monde est un peu à cran, et je me suis laissée emportée. Tu n’es pas un taré, et aucun assassin n’est un saint. Je sais que c’est dur pour toi, et que tu as perdu tes repères, d’autant plus que personne ne croit ce que tu as vu. Mais je ne demande qu’à te croire, vraiment. Et je désire aussi plus que tout rendre justice à ton frère. »

black pumpkin

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angdon s'en voulait, au fond, de s'être emporté. Il avait bien compris qu'à force de s'égosiller, loin d'encourager les uns et les autres à le croire et à l'écouter, il n'allait passer que davantage pour un dément. Malheureusement, il n'avait pas la patience de garder son calme et d'accepter la réticence pourtant légitime des uns et des autres. Il ne l'avait plus. Il était épuisé, physiquement, moralement, de ce combat qu'il avait le sentiment de mener quasiment seule.

Ce n'était certainement pas en fustigeant tous ceux qui pourtant avaient au moins le mérite de vouloir faire la lumière sur le meurtre de son frère qu'il allait véritablement aboutir à quelque chose. Il fallait qu'il prenne sur lui. Il fallait qu'il se calme, prenne une grande inspiration et accepte que peu importe ses convictions et ce qu'il avait vu, ça ne suffirait jamais. C'était à lui de rassembler les preuves qui leur manquaient afin d'être enfin entendu des uns et des autres. Il allait s'excuser en premier, mais ce fut Cherryl qui se chargea de le faire.

Et Langdon devait bien l'admettre, entendre des excuses de la part de son interlocutrice lui faisait du bien. Cela ne changeait rien au fait qu'elle s'imaginait sans doute qu'il était fou, mais au moins, elle acceptait sa peine, sa rage, sa lassitude. Le simple fait qu'on daigne pour une fois légitimer ces sentiments, ça lui faisait du bien. C'est qu'à force de l'imaginer affabuler, de croire qu'il était fou, il allait bel et bien le devenir, fou. Et à ce moment-là, il aurait perdu le peu de crédibilité que certains, peut-être, voudraient bien lui accorder. En plus de sa lucidité, bien sûr. Oui, ses excuses lui faisaient du bien. Elles ne changeaient pas grand-chose, mais c'était déjà ça.

-C'est rien, décréta Langdon, qui se calmait un peu. Je suis juste un peu à cran... Un peu était un doux euphémisme, pour le coup, mais c'était bel et bien ce qu'il pensait. Je peux rien pour toi. J'ai pas de preuve, j'ai rien...

Donc il ne servait à rien, il ne pouvait pas guider Cherryl jusqu'aux assassins de son frère, et c'était source d'une immense frustration pour lui.

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Cherryl n’avait pas voulu que le ton monte entre eux. Elle avait perdu patience, elle le reconnaissait, mais en même temps, la situation n’était facile pour personne. Que Langdon ait mal, qu’il soit déstabilisé par la mort de son frère, à laquelle il avait assisté. Elle le comprenait. Qu’il soit convaincu de ce qu’il avait vu, elle pouvait le comprendre aussi. Mais prétendre que personne ne l’aidait, et qu’elle ne faisait pas bien les choses parce qu’elle ne cherchait pas un sorcier, elle avait du mal avec ça.

Elle faisait ce qu’elle pouvait. Mais cette affaire était compliquée. Elle avait du mal à avoir des pistes, elle avait du mal avec les témoins, avec les suspects. Parfois, elle avait l’impression que personne n’y mettait de la bonne volonté. Que tout le monde s’en fichait, et elle avait beaucoup de mal avec tout cela. Elle avait envie de boucler cette affaire, elle avait envie de trouver le responsable de la mort d’Henry Shaw Jr. Mais ce n’était pas si simple, et elle apprécierait qu’on lui accorde du crédit, et de l’implication.

Mais elle reconnaissait qu’elle n’aurait pas dû crier sur Langdon. Cela ne servait à rien, et il n’était pas vraiment au meilleur de sa forme, ce qui se comprenait. Elle n’avait rien contre lui, au contraire, Langdon était un gentil garçon, mais il devait comprendre aussi qu’on ne pouvait pas le croire sur parole. Il était convaincu de ce qui avait tué son frère ce soir-là, d’accord. Mais ce n’était vraisemblablement pas humain, et personne d’autre ne l’avait vu, alors il devait comprendre que ce ne soit pas facile à croire. Cherryl était cartésienne, elle ne croyait pas au surnaturel, mais ce n’était pas en agissant comme ça qu’elle changerait d’avis.

-C'est rien. Je suis juste un peu à cran... Je peux rien pour toi. J'ai pas de preuve, j'ai rien...

Le jeune homme semblait s’être calmé, ce qui était une bonne chose. Elle savait bien qu’il n’avait pas de preuves. S’il en avait eu, cela aurait été plus simple. Mais ce n’était pas sa faute. Il n’avait que sa parole, et peu de monde était disposé à le croire, elle la première. Elle savait qu’il était convaincu par son témoignage, mais comment y croire sans le voir ? Cherryl ne pouvait pas, mais elle n’allait pas abandonner pour autant.

« Tu as ta détermination, c’est déjà beaucoup. Ecoute Langdon, je te promets de tout faire pour retrouver celui qui a fait ça à ton frère d’accord ? Sorcier ou pas. Et tu peux aider autrement qu’en me fournissant des preuves. »

black pumpkin

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L

angdon n'avait pas le sentiment que sa détermination représentait tant que ça. Il avait pu croire, au tout début, que sa bonne volonté et sa hargne suffiraient à faire des miracles, il n'y croyait absolument plus dorénavant. Voilà trop longtemps qu'il se battait, encore et encore, et avait le sentiment de mouliner dans le vide. Personne ne l'écoutait, ou bien on l'écoutait sans l'entendre. Et c'était bien beau d'être déterminé, mais au bout du compte, ça n'aboutissait nulle part.

Certes, il n'avait pas l'intention de lâcher l'affaire pour autant et il comptait bien mener le combat jusqu'au bout, ne serait-ce que dans l'espoir d'honorer la mémoire de son frère, mais il n'avait pas le sentiment que la seule qualité qu'il possédait - et que beaucoup devaient prendre pour un défaut - avait quoi que ce soit d'intéressante, ou d'utile en tout cas. Et même s'il estimait l'opinion de Cherryl, son intuition lui disait qu'elle se contentait de le brosser dans le sens du poil afin de s'éviter une nouvelle crise de nerfs.

Il hocha simplement la tête quand Cherryl lui assura qu'elle mettrait la main sur la personne qui avait assassiné son frère, qu'il s'agisse d'un sorcier ou non. Langdon était convaincu de sa détermination, et il était assez certain de son talent également. Il n'était pas sûr que cela suffise vraiment, dans la situation actuelle. Il ne serait pas réellement étonné qu'elle n'arrive à rien, pas parce qu'elle était incompétente mais parce que cette situation touchait à quelque chose qui ne pouvait que leur échapper dans tous les cas. Ils avaient affaire à des forces obscures, supérieures et naturelles. Deux simples humains comme eux ne pouvaient pas réellement grand chose contre ça. Mais une armée d'humains sans doute davantage, en revanche.

-Comment ? demanda Langdon.

S'il pouvait aider Cherryl d'une autre manière, il le ferait, puisqu'il n'avait effectivement aucune preuve à sa disposition. Mais il ne voyait vraiment pas en quoi il pourrait être utile à Cherryl sans cela. De manière générale, d'ailleurs, il se sentait d'une inutilité absolument crasse, et si la policière cherchait à lui remonter le moral, ce n'est pas pour autant que le jeune homme s'imaginait avoir le moindre pouvoir sur son enquête à l'heure actuelle.

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Cherryl allait peut-être un peu vite en besogne, mais elle ne pouvait pas laisser Langdon comme ça. Il était si bouleversé, si seul… ce serait comme l’abandonner, et ce n’était pas quelque chose qu’elle était capable de faire. Elle n’encourageait pas totalement ses espoirs, elle lui faisait juste part de sa détermination. Elle ne mentait pas, elle allait retrouver le meurtrier de Henri Shaw Jr. Et elle accepterait toute l’aide qu’on voudrait bien lui fournir, cette affaire était bien difficile, et elle ne voulait pas spécialement la jouer solo.

Elle ne savait pas si Langdon pourrait vraiment l’aider, mais elle se disait que si. Il était proche des Barebone, c’était un bon point. Non pas qu’elle soit certaine qu’ils soient mêlés à cela, mais c’était une piste à creuser. Et en plus de cela, il était le frère de la victime, donc il le connaissait bien. Ça pourrait l’aider aussi. En bref, si Langdon voulait vraiment se rendre utile, il allait avoir la possibilité de le faire, elle allait la lui donner.

Elle aussi avait perdu ses parents dans des circonstances déroutantes. Elle comprenait ce qu’il vivait, et elle voulait lui venir en aide. D’autant plus qu’il était ami avec Clyde. Et si elle n’arrivait pas à aider son frère depuis un moment, elle pouvait le faire un peu par procuration. En tout cas, elle ne laisserait pas tomber le jeune homme. Il était assez abandonné comme ça. C’était son choix de vouloir croire aux sorciers, elle n’allait pas tenter de le convaincre du contraire, mais il devra aussi se montrer plus conciliant, et accepter de penser que cela pourrait être autre chose.

-Comment ?

C’était la grande question. Elle ne savait pas exactement, mais elle finirait bien par trouver. Il allait la soutenir déjà, dans un premier temps, et puis, il pouvait toujours lui obtenir des informations précieuses. On ne parlait pas forcément de tout à un enquêteur, mais au frère de la victime… peut-être plus. Surtout si le responsable était dans l’entourage de Henri Jr. Ce n’était pas garanti que l’aide Langdon soit précieuse, mais ils avaient besoin d’y croire, lui comme elle. Elle le savait.

« En écoutant, en tentant de glaner des informations, ce genre de choses. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

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E

couter, glaner des informations, c'était effectivement dans ses cordes, mais Langdon éprouva malgré tout un profond sentiment de frustration en entendant la réponse de Cherryl. Parce que écouter et glaner des informations, c'était déjà ce qu'il faisait en temps normal, c'était même la seule chose qu'il était capable de vraiment faire. Mais pour lui, il n'y avait pas grande différence entre glaner et chercher des informations et apporter des preuves.

Si une information méritait d'être entendue, c'était qu'elle pouvait faire office de preuve, non ? En gros, il avait le sentiment de ne servir à rien, et qu'il continuerait de ne servir à rien. Au mieux, son amie essayait de l'occuper pour lui donner le sentiment qu'il avait son rôle à jouer, mais au bout du compte, rien ne changerait, rien ne changerait jamais. Il ne pouvait pas vraiment en vouloir à Cherryl, d'un côté. C'était son travail à elle de mener l'enquête, pas le sien à lui, mais sa frustration était si grande, si puissante, qu'il était définitivement incapable de se contenter de rester à l'écart et d'attendre. Surtout quand elle savait pertinemment que tout ce qu'il trouverait serait tourné en dérision. Il avait la vérité entre les mains et personne n'acceptait de l'entendre, c'était comme ça.

-J'avais le sentiment que c'était ce que je faisais déjà. Il baissa les yeux. Et personne ne croit jamais dans les informations que je glane alors...

Il poussa un soupir. Il avait suffisamment malmené Cherryl comme cela, il savait qu'il fallait qu'il se calme, raison pour laquelle il se reprit aussitôt. Cherryl ne le croyait pas, et c'était normal, il fallait qu'il se fasse au fait que personne ne le croirait jamais tant que la vérité n'éclaterait pas directement. Alors en attendant, il était préférable qu'il ronge son frein plutôt que de se mettre tout le monde à dos. Cette situation était intenable, c'était à lui de faire en sorte qu'elle soit un peu plus supportable.

-Ecoute, au fond, c'est mieux que je me tienne à l'écart. Ça me fait pas du bien, et ça n'en fait à personne alors... Je devrais surtout te laisser faire ton métier et essayer... de faire mon deuil.

Langdon le disait, mais il ne le pensait pas vraiment. Ceci dit, il commençait à se dire qu'il était préférable de laisser faire... au moins il cesserait de passer pour un hystérique et serait éventuellement plus crédible la prochaine fois.

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Cherryl était vraiment désolée pour Langdon. Il n’était pas dans une situation facile, elle le reconnaissait, mais elle ne pouvait rien faire pour lui de plus qu’elle ne faisait déjà. Elle essayait vraiment de faire tout son possible pour réussir à coincer celui qui était responsable de la mort du frère du jeune homme. Elle n’avait aucune envie que ce crime reste impuni, mais elle n’arrivait pas à croire à ces histoires de magie. Elle comprenait que cela blesse Langdon que tout le monde réfute ce qu’il disait, elle comprenait que ce soit frustrant, parce qu’il était convaincu de ce qu’il avait vu. Mais elle n’arrivait pas à y croire.

C’était trop pour elle. Cherryl n’avait jamais été adepte du surnaturel, et des superstitions. Ce n’était pas du tout sa tasse de thé. Elle ne voulait pas blesser Langdon plus qu’il ne l’était déjà, mais elle ne pouvait pas lui dire qu’elle le croyait pour lui faire plaisir. Ça ne l’aiderait pas, au contraire. Et Langdon avait vraiment besoin d’aide. Elle n’irait pas dire qu’il était fou, ce n’était pas le cas, mais il avait subi un traumatisme, alors c’était normal qu’il soit complètement déboussolé. Elle ne voulait pas le laisser pour compte, parce qu’il lui rappelait Clyde, en plus de cela. Elle avait vraiment à cœur de l’aider.

-J'avais le sentiment que c'était ce que je faisais déjà. Et personne ne croit jamais dans les informations que je glane alors...

Langdon faisait vraiment pitié, sans vouloir être méchante. Mais c’était totalement le cas. Il semblait vraiment à bout, et elle avait l’impression que quoiqu’elle dise, elle ne faisait qu’enfoncer le couteau dans la plaie, ce qui n’était pas du tout ce qu’elle voulait. Elle ne voulait pas le mettre dans un état pire qu’il ne l’était déjà, mais de toute évidence, elle ne l’aidait pas, en ce moment précis.

-Ecoute, au fond, c'est mieux que je me tienne à l'écart. Ça me fait pas du bien, et ça n'en fait à personne alors... Je devrais surtout te laisser faire ton métier et essayer... de faire mon deuil.

Elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Pour faire son deuil, il devait s’éloigner de tout cela, mais elle se doutait qu’il n’en ferait rien. C’était dans sa nature, Langdon n’avait pas envie de rester hors de l’enquête. Elle pouvait le comprendre, il s’agissait de son grand frère, mais ce n’était pas la solution, cependant. Mais elle ne savait pas vraiment quoi lui dire pour s’assurer qu’il prendrait un peu plus soin de lui.

« Comme tu voudras, néanmoins, il se peut que j’aie besoin de faire appel à toi mais je ne le ferai pas si tu n’en as pas envie. Cependant, j’aimerais que tu me promettes de prendre soin de toi, d’accord ? »

black pumpkin

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L

angdon savait qu'il prenait un risque en décidant de se tenir à l'écart volontairement, d'autant que la dernière chose qu'il puisse vouloir, c'était de passer à côté d'informations cruciales, de progrès dans l'enquête concernant la mort de son frère. Mais il avait besoin de prendre ses distances, en espérant que Cherryl ferait face d'elle-même à la vérité, au point de devoir la regarder en face quoi qu'il en soit. Si elle revenait vers lui en admettant enfin qu'il y avait de la sorcellerie derrière tout ça, alors tout irait mieux, mais pour le moment, Langdon avait compris qu'il s'égosillait pour rien, il continuerait à chercher des preuves dans son coin, et s'il en avait une vraiment imparable, alors ce serait autre chose.

-Non, si tu as des questions, bien sûr que je serais là pour y répondre, tu peux compter sur moi, je te le promets, c'est juste que... enfin, tu l'as remarqué, je crois que j'ai besoin de lever le pied. Mais ma porte t'est toujours ouverte malgré tout.

Il tenait à le préciser tout de même, parce que Langdon ne voulait pas que, dans l'optique de le préserver, elle décide de ne plus rien lui confier ou lui demander. Il aimerait réussir une sorte d'entre-deux et, au passage, faire en sorte d'avoir l'air le moins hystérique possible. C'était tout sauf évident, bien sûr, et Langdon ne savait pas s'il serait vraiment à même de s'empêcher de faire éclater directement ses convictions sans être vraiment capable de les garder pour lui. Mais s'il limitait les risques de se donner en spectacle, ce serait d'ores et déjà un excellent début.

-Je te promets de prendre soin de moi, ajouta-t-il en voulait se montrer le plus sincère possible.

Mais il doutait fort de savoir être convaincant : pour cause, il n'y croyait pas lui-même. Ce n'est pas qu'il tenait à faillir à cette promesse, loin de là. Langdon avait envie d'aller mieux, et il savait qu'il allait craquer à force de tirer sur la corde. Mais il n'y arrivait pas. A se reposer, à prendre du temps pour lui-même. Il était perturbé, il était hanté, il était déprimé. Et ça, c'était collé à lui. Comme une seconde peau.

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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Cherryl n’allait pas forcer Langdon, cela ne servirait strictement à rien. S’il ne voulait pas faire partie de l’enquête de manière active, elle n’allait faire en sorte de le faire changer d’avis. Au contraire, elle serait plutôt d’avis que ce ne serait pas plus mal qu’il souffle un peu, qu’il s’écarte un peu de tout cela, et qu’il se recentre sur lui-même. Qu’il veule savoir qui avait tué son frère, elle le comprenait totalement, et elle le soutenait, mais cela ne l’aiderait pas à faire son deuil de se tuer à la tâche. Surtout que ce n’était pas son travail. Il était un civil, même s’il avait toujours manifesté son envie d’aider les forces de l’ordre, quand bien même il avait toujours eu un avis bien arrêté sur ce qu’il s’était passé, pas vraiment en accord avec le rapport officiel.

-Non, si tu as des questions, bien sûr que je serais là pour y répondre, tu peux compter sur moi, je te le promets, c'est juste que... enfin, tu l'as remarqué, je crois que j'ai besoin de lever le pied. Mais ma porte t'est toujours ouverte malgré tout.

Cherryl hocha doucement la tête, c’était ce qu’elle voulait entendre, elle ne pouvait être plus d’accord avec lui. Il avait besoin de lever le pied, cela ne lui ferait que du bien. Elle pourrait même lui conseiller de prendre quelques jours hors de la ville, pour changer un peu d’air, tenter de se ressourcer, de se recentrer, mais elle ne voulait pas non plus lui donner l’impression qu’elle voulait totalement l’écarter de l’enquête en cours, ce n’était pas le cas. Mais Langdon lui semblait fragile, alors il pouvait très bien mal interpréter les choses, et ce n’était pas le moment.

-Je te promets de prendre soin de moi.

Elle ne savait pas si elle pouvait le croire, s’il était sincère ou s’il tentait tout simplement de se débarrasser d’elle, mais elle n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance. Elle serait totalement capable d’aller frapper chez lui tous les jours, pour veiller à ce qu’il tienne bien sa promesse, mais c’était un comportement que Langdon n’apprécierait probablement pas… même si elle préférait savoir qu’il allait bien même en la trouvant collante et intrusive, que de se demander s’il prenait bel et bien soin de lui.

« Je sais ce que c’est, de perdre un proche, et de vouloir des réponses. Je sais que c’est dur, et qu’on ne s’en remet jamais totalement, surtout quand la question reste en suspens. Si jamais tu as besoin de parler, de tout, de rien, sache que ma porte te sera toujours ouverte Langdon, tu n’es pas seul. »

black pumpkin

Messages : 498 Date d'inscription : 25/11/2017

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

L

angdon afficha un sourire compatissant en entendant les propos de son interlocutrice. Elle ne parlait pas à la légère, ce n'étaient pas des mots prononcés comme ça, parce qu'elle voulait simplement l'apaiser, mais sans savoir de quoi elle parlait. Non, Cherryl savait très bien de quoi elle parlait : elle aussi avait fait face à la perte inexplicable (enfin, dans le cas de Langdon, il estimait que tout était explicable, sauf que les explications ne convenaient à personne) de personnes à qui elle tenait, à savoir ses parents.

Donc oui, elle pouvait se mettre à sa place... mais ils ne vivaient malgré tout pas la chose de la même manière, et Langdon doutait qu'ils trouvent un terrain de compréhension solide tant que son interlocutrice n'accepterait pas de donner de la valeur à ses propos et à ses certitudes. Elle resterait son amie, bien sûr, et il appréciait sa compagnie, mais il y avait des sujets qu'il serait préférable de ne plus aborder pour le moment. Il ne voulait plus prendre le risque de s'entendre dire qu'il délirait, ou qu'il avait perdu prise avec la réalité. Peut-être parce qu'il avait un peu peur que ce soit la pure et stricte vérité, en fin de compte.

La grande différence entre eux, c'était définitivement que pour Langdon, la question n'était pas en suspens. La réponse était là, avérée, concrète, et on préférait la contourner de toutes les manières possibles et imaginables plutôt que d'y faire face. Ce pouvait être compréhensible par certains aspects, la vérité pouvait faire peur, après tout, mais il préférait encore une vérité effrayante plutôt que d'avoir à se voiler la face à tout bout de champ.

-Merci, je n'hésiterai pas à me tourner vers toi, c'est promis.

Il voudrait que ce soit une promesse qu'il soit capable de tenir. Mais puisqu'il ne se voyait plus se montrer entièrement transparent avec elle, il doutait fort que ce puisse être le cas, en réalité. Alors il préférait, tant qu'à faire, échanger quelques mots agréables, faire en sorte que cette conversation ne vire pas à la prise de tête incontrôlable, mais le fait est qu'il ne pourrait pas davantage, et c'était une chose qu'il savait d'ores et déjà.

-Et pareil, si t'as besoin de parler ou de quoi que ce soit, je suis là.

Ce serait certainement plus simple, d'ailleurs, pour lui, de l'écouter que d'essayer de lui parler, en fin de compte.

code by Mandy

Messages : 100 Date d'inscription : 26/04/2019 Age du joueur : 26

Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Cherryl se sentait l’obligation de clarifier un peu les choses, ou du moins, de les développer. Elle ne voulait pas que Langdon pense qu’il s’agissait de paroles en l’air, mais surtout, elle voulait lui montrer que malgré tout, elle le comprenait. Elle avait perdu ses parents de manière non naturelle, elle comprenait la douleur que c’était. Alors s’il avait besoin de se confier, de parler, sa porte lui serait toujours ouverte. Quand bien même, Langdon avait ses théories magiques, cela ne changeait rien aux yeux de Cherryl.

Langdon se sentait sûrement très seul, en cet instant. Et malgré tout, Cherryl ne pouvait pas s’empêcher de faire un transfert de Clyde sur Langdon. C’était un peu la même chose, et les deux garçons se ressemblaient. A ce jour, Cherryl avait énormément de mal à communiquer avec son frère, et elle ne savait pas comment arranger les choses, alors elle tentait de communiquer avec Langdon à la place, et elle avait l’impression, que c’était un peu moins compliqué, même si ce n’était qu’une impression. Mais mine de rien, cela lui faisait du bien.

Quoiqu’il en soit, elle ne pourrait pas forcer Langdon, ni même le surveiller. Enfin, elle le pourrait, mais elle ‘n’avait pas la légitimité de le faire. Et il n’avait probablement pas besoin qu’on le surveille comme s’il n’était qu’un gamin. S’il ne voulait pas venir lui parler, elle ne pourrait pas l’y contraindre, et cela ne servirait à rien. Cela devait être une démarche qui venait de lui. Mais bon, elle lui avait fait la proposition, elle avait lancé l’idée, ce serait à lui de prendre la décision, à présent.

-Merci, je n'hésiterai pas à me tourner vers toi, c'est promis. Et pareil, si t'as besoin de parler ou de quoi que ce soit, je suis là.

Cherryl afficha un petit sourire. Elle ne savait pas si Langdon était sérieux, ou s’il était simplement poli. Mais dans tous les cas, Cherryl ne parlait jamais de la mort de ses parents, de son ressenti sur le sujet, de sa douleur. Elle n’était pas du tout dans le déni, elle avait accepté, autant que possible, leur mort, elle avait fait son deuil, mais elle n’en parlait pas. La relation conflictuelle qu’elle avait toujours eue avec eux la faisait se sentir un peu coupable, et elle ne se sentait d’en parler à qui que ce soit, mais elle appréciait tout de même la démarche.

« C’est gentil. Je suis contente, d’avoir pu discuter un peu avec toi Langdon. »

black pumpkin

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