Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami. [pv Frangin :333]

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Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami.

A

chilles avait prévenu Glenn de sa visite. Il n'avait pas reçu sa présence, aussi avait-il choisi de prendre cela pour un "oui". De la part de son frère, il savait que s'il devait attendre après son invitation ou son initiative, ils ne se verraient jamais... Et si la réciproque n'était peut-être pas vrai (encore qu'Achilles était bien incapable de le savoir), l'Auror avait besoin de voir son frère, de s'assurer qu'il allait bien, de prendre de ses nouvelles. C'est sûr, ils n'étaient plus des enfants, tous les deux, et à ce jour, Achilles était certainement apte à prendre ses décisions tout seul comme un grand sans avoir besoin de l'aide de qui que ce soit, mais Achilles n'y pouvait rien, il ressentirait toujours le besoin de soutenir et d'aider son cadet, quoi qu'il advienne.

Il ne pouvait pas vraiment l'expliquer, c'était comme ça, pas autrement, voilà tout... Sans doute parce que depuis leur plus tendre enfance, il avait vu Glenn se manger toutes les réflexions possibles et inimaginables et que ça lui était restait. Sans doute aussi parce qu'il avait le sentiment qu'ils s'éloignaient toujours un peu plus chaque jour et que ça lui faisait peur. Il craignait qu'à un moment donné, son frère devienne un étranger pour lui... Et si ça devait être le cas, il était certain qu'il ne s'en remettrait tout simplement pas. Même si Glenn semblait très bien vivre sa vie de son côté (et Achilles était vraiment ravi et soulagé qu'il ait su trouver un équilibre, un métier qui lui plaise, bref, tous les éléments nécessaires pour qu'il soit heureux - même s'il ne lui donnait jamais le sentiment de l'être), Achilles avait quand même besoin d'en faire partie, et que le jeune homme le veuille ou non, l'aîné des deux (même si ce n'était que de un an) faisait ce qu'il fallait pour s'imposer auprès de son cadet.

Aussi, oui, il frappait à sa porte. Il avait apporté de quoi boire, de quoi manger, tout ce qui ljui semblait pouvoir être, disons, relativement propice à une conversation ouverte, si possible. Achilles voulait avoir des nouvelles, et pour de vrai, cette fois. Surtout que depuis quelques jours, il avait le sentiment que Glenn était encore plus secret, si c'était vraiment possible, que ce n'était le cas auparavant, et c'était un constat qui l'inquiétait beaucoup. Lui qui était déjà totalement dévasté par les récents événements avait besoin de repères fixes, solides, rassurants, et on ne pouvait pas spécialement dire que c'était ce qu'il obtenait avec Glenn... Mais Achilles avait toujours été du genre persévérant. Et ce n'était pas demain la veille que ça allait changer, loin s'en faut.

-Salut, dit-il quand son frère lui ouvrit la porte. J'ai ramené le dîner. Je peux rentrer ?

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Glenn appréciait son chez lui, il appréciait de se retrouver chez lui tranquillement sans être dérangé une seule seconde. Parce qu’il n’y avait presque jamais personne qui venait lui rendre visite, et pour cause, on ne pouvait pas dire que le jeune homme avait la capacité d’avoir beaucoup de lien. Et présentement, Glenn se contentait simplement de se concentrer énormément sur sa nouvelle quête, sur la quête de sa vie tout simplement. Parce qu’il n’avait pas l’intention de minimiser sa nouvelle vie, et ce qu’il avait à faire à présent pour aider Gellert Grindelwald à avoir le plus de pouvoir possible. Il ne pensait plus qu’à cela ces derniers temps, ne voyant pas réellement de raison de penser à autre chose en même temps. Il avait le sentiment qu’il faisait enfin ce qu’il était né pour faire. C’était peut-être beaucoup de dire ça, mais Glenn se sentait vraiment enthousiasmé ces derniers temps. Autant dire que ça lui changeait quand même beaucoup de chose.

Il était donc afféré à lire un livre, tranquillement, dans son appartement sans attendre la moindre visite. Mais ce fut sans compter sur celle non prévu qui arriva. Enfin, non prévu n’était pas vraiment le cas, mais Glenn n’avait pas pris soin de prendre en compte le message de son frère pour le prévenir de sa visite. Il ne s’en rappela que quand il ouvrit la porte de son appartement et vit son frère. Achilles était là. Super. Oh, la présence de son aîné ne le dérangeait pas tant que cela en soit, disons qu’il ne détestait pas le voir, mais on ne pouvait pas dire qu’il sautait de joie non plus. Même si en un sens, il n’appréciait pas plus que cela de voir son frère s’installer chez lui, puisque c’était un peu ce qu’il faisait. Il affirmait avoir apporté de quoi diner et boire, autant dire qu’il espérait passer du temps ici.

« Entre. » Dit-il en se décalant pour le laisser entrer. Le jeune homme était très bien tout seul, il n’avait pas forcément envie de s’imposer la compagnie de son frère, mais en même temps il savait que Achilles allait insister, et pire encore, il n’allait pas lui lâcher la grappe. Autant s’en débarrasser rapidement. « Tu sais que je suis capable de me nourrir tout seul ? »

Achilles avait toujours eu tendance à un peu trop le surprotéger. C’était sympa en soit, mais ça ne faisait ni chaud ni froid à Glenn, parce qu’il n’en avait que faire de ce qu’on pouvait bien penser de lui. Il n’avait pas besoin d’être protégé par son Auror de frère, il n’en avait déjà pas besoin quand ils étaient tous les deux à l’école, et il n’en avait pas besoin maintenant. Glenn s’en sortait très bien. Mais au fond, il savait bien que son frère avait surtout besoin de ce lien fraternel dont Glenn n’en avait que faire en réalité. Ce dont son frère devrait se passer sans doute d’ailleurs, au vu de la situation actuel que Achilles ignorait encore pour le moment.

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on, déjà, Glenn le laissait entrer, on pouvait dire que c'était un bon début. Pas que Glenn lui avait non plus donné l'habitude de le foutre constamment dehors, mais de sa part, on ne savait jamais. Achilles avait été habitué à ce que Glenn lui ferme la porte au sens propre comme au figuré, alors quand il venait le voir, il s'attendait à peu près à tout. C'était une première victoire que de pouvoir au moins pénétrer chez son frère, mais il n'était pas tiré d'affaire, surtout s'il espérait réellement obtenir de son interlocuteur ce qui manquait tant, à ses yeux, à leur relation : des confidences, une vraie conversation, du partage... quelque chose dans ce goût-là.

Achilles se contenta d'afficher un sourire amusé quand son cadet lui fit remarquer qu'il était tout à fait capable de se nourrir tout seul. Oh, le jeune homme n'en doutait pas réellement, à vrai dire, il se doutait que son frère se débrouillait parfaitement bien, et oui, il se permettait de l'interpréter littéralement, car il n'était pas certain que, de la part de Glenn, il s'agisse bel et bien d'une plaisanterie. Il était même tout à fait probable que non, au bout du compte. Glenn était... Eh bien, Glenn, et l'humour n'était pas forcément son rayon. Il cherchait sans doute simplement à lui signifier qu'il devrait s'épargner des visites si régulières. Mais ce n'était pas ce qui arrêterait Achilles. Ni qui le vexerait. L'Auror avait aussi l'habitude d'entendre Glenn s'adresser à lui de la sorte. Il s'était fait une raison : il n'aurait jamais l'air heureux ou satisfait de le voir... ce n'est pas pour autant que cela devait décourager les tentatives du jeune homme, bien au contraire. Si Glenn allait plus souvent vers lui, Achilles ne se montrerait pas aussi insistant, quelque part, le libraire l'avait sûrement un peu cherché.

-Ca, j'en sais rien. Puisque tu ne m'invites jamais à déjeuner, j'ai rarement l'occasion d'avoir la preuve en image, répondit-il, prenant donc le parti de plaisanter, tout en sachant pertinemment que sa plaisanterie ne ferait bien évidemment pas mouche.

Il en fallait malheureusement davantage à Glenne. Tellement davantage qu'Achilles n'avait toujours pas trouvé jusqu'où il fallait qu'il aille pour obtenir de la part de son cadet ne serait-ce qu'un semblant de début de commencement de marque d'affection fraternelle. Achilles déposa son butin dans la cuisine et prit le parti de s'installer dans le salon. Il n'était pas toujours aussi sans-gêne, mais avec Glenn, il savait qu'il fallait savoir insister, c'était même quelque part assez nécessaire.

-Alors, comment tu vas ?

Une question toute simple, mais Achilles se sentait infiniment concerné par la réponse que son frère saurait lui donner. Lui... avait connu mieux. Il espérait que Glenn, de son côté, s'en sortait mieux que lui.

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Glenn ne cherchait pas spécialement à se montrer amusant en affirmant à son aîné qu’il était capable de se nourrir tout seul, il cherchait simplement à lui faire comprendre qu’il n’avait pas réellement besoin de lui. Mais en même temps, le jeune homme connaissait suffisamment Achilles pour savoir que quand il avait quelque chose en tête, il ne l’avait pas ailleurs, que quand il avait décidé quelque chose, il allait jusqu’au bout. Et en cet instant précis, il semblait évident que le jeune homme avait décidé qu’il était temps de sociabiliser avec son frère. Soit. Glenn se sentait très bien tout seul, il se sentait même mieux seul, mais il ne pouvait pas juste mettre Achilles à la porte. De toute façon, il savait bien que son aîné n’allait pas manquer d’insister et si jamais Glenn trouvait un moyen de ne pas passer du temps avec lui en cet instant précis, il reviendrait à la charge un peu plus tard. Autant le supporter maintenant.

La plaisanterie de Achilles ne fit pas réellement mouche auprès de Glenn. Effectivement, il ne l’invitait jamais à déjeuner, mais en même temps il n’avait pas spécialement envie de déjeuner avec son frère non plus. Ce dernier installa ce qu’il avait emmené pour manger dans la cuisine avant de s’installer dans le salon. Glenn n’était jamais réellement friand des personnes qui se permettaient de s’installer comme ça, de prendre son espace, mais en même temps il savait bien que c’était ce que ferait Achilles. Et il faisait bien de s’imposer, sinon ils ne s’en sortiraient sans doute jamais.

« Ça va. » Se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules quand son frère lui demanda comment il allait, en prenant le parti de sortir ce que son frère avait amené, de mettre tout ça dans des plats et de commencer à préparer le repas. S’ils devaient manger, autant qu’ils le fassent assez vite. Est-ce qu’il allait vraiment bien ? Bah, disons qu’il n’allait pas mal. Il avait pris l’habitude de toujours répondre un « ça va » quand on lui demandait s’il allait bien. Ainsi, on ne lui posait pas plus de question que cela. Et puis, il se doutait que dans une bonne partie des cas, les personnes s’en foutaient un peu. Achilles, c’était différent, Glenn voulait éviter le plus possible des questions de la part de l’Auror. « Et toi ? »

Ça aussi il avait pris l’habitude de répondre, plus par mécanisme que part réelle pensée. Il savait que quand on lui demandait s’il allait bien, la convenance voulait qu’il pose à son tour la question. Donc il le faisait. Tout en se doutant que ça pouvait les mener sur un chemin épineux, parce qu’il y avait eu quand même des événements complexes dernièrement. Pour Glenn, le retour de Grindelwald était une aubaine qu’il n’avait pas manqué d’exploiter. Mais pour un Auror comme Achilles, c’était forcément plus compliqué, même si le jeune homme avait grand mal à le comprendre. Puisqu’il était incapable de se mettre à sa place.

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ien évidemment, Achilles ne pouvait en aucune façon trouver la réponse de son frère satisfaisante. Il serait parfaitement incapable de se contenter d'un simple "ça va". Ce genre de réponse, on les adressait aux personnes auxquelles on n'avait pas envie de se confier, à qui on ne voulait rien apprendre de sa vie. Et Achilles ne voulait absolument pas tomber dans ce genre de relation avec Glenn... même si, au fond, c'était sans doute comme ça entre eux depuis le tout début, à vrai dire. Achilles avait toujours voulu créer entre lui et son cadet une certaine forme de complicité... mais s'il voulait être un tant soit peu honnête, il devait reconnaître que cette complicité en question n'avait jamais réellement existé. Leur relation n'était faite que d'efforts de sa part pour tenter d'atteindre son cadet, et de réponses plus ou moins satisfaisantes à ces tentatives, qui jamais ne se soldaient par des efforts du côté de Glenn. N'empêche, il avait espéré mieux qu'un simple "ça va", même s'il avait au moins le mérite de lui retourner la question... et la réponse, dans le cas d'Achilles, ne pouvait pas être franchement enthousiasmante et positive.

Achilles en avait bien conscience, il pourrait tout à fait répondre par un "ça va", et peut-être même que Glenn préfèrerait qu'il en soit ainsi. Achilles refusait de le croire complètement, parce qu'il avait tout de même envie de penser qu'un lien sincère l'unissait à son frère et que ce dernier se souciait réellement de lui. Mais les indices étaient tout de même flagrant. Quoi qu'il en soit, que Glenn ait envie d'entendre sa réponse ou qu'il se contente de faire preuve de la plus basique des politesses, ça n'empêcherait certainement pas le jeune homme de n'en faire qu'à sa tête et d'agir comme bon lui semblait, mais Achilles avait besoin de parler, de partager son état d'esprit. S'il était là, ce n'était pas seulement pour obliger Glenn à une sociabilisation dont il n'avait pas la moindre envie pour commencer, c'était aussi parce qu'il avait besoin de vider son sac et de se sentir soutenu par l'une des personnes qui comptaient le plus pour lui.

-Pas vraiment... L'ambiance est pesante, au travail - comme partout, j'imagine. Tous ces bureaux vides, ça... me ronge. Il poussa un grand soupir. Il n'avait pas non plus envie de sombrer dans un misérabilisme primaire, mais il fallait tout de même qu'il exprime le fond de sa pensée. Tu es sûr que tout va bien, toi ?

Il allait certainement lui répondre que oui, une fois de plus, mais il essayait tout de même. Qui sait, le fait qu'Achilles se soit livré un peu convaincrait Glenn à faire de même ? Il avait envie de le croire, en tout cas.

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Glenn avait conscience que sa réponse allait sans doute paraître un peu pale à son ainé, mais en même temps ce n’était pas comme s’il pouvait répondre autre chose. Le jeune homme allait bien, aussi bien qu’il pouvait aller. Il n’allait pas si mal que ça en soit, mais il ne sautait pas de joie non plus. Comme d’habitude quoi, il ne pouvait pas dire que sa situation était spécialement étonnant. Son frère venait le voir, il espérait sans doute mieux de sa part, mais il n’aurait pas mieux. Parce que Glenn ne pouvait pas lui apporter mieux. Ce n’était même pas qu’il ne voulait pas, il ne pouvait juste pas. Il n’allait pas non plus mentir, ou faire semblant. Déjà qu’il prenait quand même beaucoup sur lui. Lui retourner la question était déjà un effort pour le jeune homme.

Achilles lui apprit donc qu’il n’allait pas très bien, qu’il n’allait pas si bien que cela, pour la simple et bonne raison que la situation était tendue à son travail, comme partout sans doute. Glenn n’avait pas spécialement ressenti la différence de son côté, mais en même temps ce n’était pas comme si son corps de métier était touché directement par les derniers événements. Cela dit, il devait bien reconnaître qu’il avait conscience que la situation était tendue. Même si de son côté, Glenn avait trouvé que c’était une bonne nouvelle, quand même. Même si, forcément, ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait se permettre de dire à son ainé. Achilles continua, mentionnant les bureaux vides au service des Aurors du MACUSA. Oui, Glenn savait que de nombreux Aurors étaient morts ce jour-là, ce qui ne l’attristait pas plus que cela (en même temps rien ne l’attristait). Au contraire, il était même d’avis que ces sorciers avaient sans doute mérité leur sort, ils n’étaient tout simplement pas assez puissant en comparaison du grand Gellert Grindelwald. Son frère aurait pu y passer d’ailleurs. Comment Glenn aurait-il réagit si son frère était mort ce jour-là ? Il ne le savait même pas lui-même en fait.

« Oui, je suis sûr. » Répondit-il à la nouvelle question de son frère, se doutant que ce dernier avait grand mal à le croire. Pourtant, il allait vraiment bien. Sans doute que Achilles se disait que comme lui-même n’allait pas bien, il n’était pas réellement possible d’aller bien pour sa part. Que comme le monde des sorciers vivaient une grande crise, il se devait de ne pas aller bien. Glenn se questionna, devait-il continuer sur sa lancer ou devait-il mentir ? Il n’aimait pas spécialement mentir, il n’avait pas envie de le faire, mais en même temps il ne voulait pas que son frère se pose des questions. Quand bien même, Achilles était bien placé pour savoir que Glenn n’avait jamais été comme les autres. Il décida de ne pas changer sa version des faits, mais fit un pas quand même vers son frère pour taire ses éventuels soupçons. « Je suis désolé pour tes amis. » Il n’était pas en cause, bien sûr, mais il se disait que les gens normaux compatissaient aux épreuves des autres. « Et pour ce que tu as vécu. »

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chilles n'insisterait pas davantage. Si son frère lui affirmait que tout allait bien, alors soit, il allait le lui concéder et accepter que tout allait sans doute effectivement bien pour lui. Après tout, même si la situation n'était facile pour personne, Glenn, lui, n'avait pas été aux premières loges, et il est vrai aussi que dans la situation où il se trouvait à l'heure actuelle, il n'avait peut-être pas tant de raisons que cela d'aller mal. A sa manière, à son échelle, il était parvenu à se sentir aussi bien qu'il voulait l'être, et c'était ce qui comptait au bout du compte. Déjà qu'Achilles n'était clairement pas au meilleur de sa forme, il avait très clairement besoin d'entendre que sa situation ne lui pesait pas, qu'au moins l'un des frères Tolliver s'en sortait bien. Achilles était suffisamment empathique pour deux personnes, à vrai dire. Si Glenne allait bien, alors il se sentirait mieux, et serait peut-être plus à même d'aider autrui à se sentir également mieux.

L'Auror sentit son coeur se serrer d'émotion quand son frère ajouta qu'il était désolé, pour les amis qu'il avait perdus, pour ce qu'il avait vécu. Evidemment, il trouvait ces mots surprenant, il n'était pas dans les habitudes de son frère de s'exprimer de la sorte. Mais s'il était surpris, il l'était agréablement, et ça le touchait vraiment d'entendre son frère prononcer ces quelques mots, justement parce qu'ils n'étaient pas du tout dans ses habitudes. Il avait pris sur lui pour s'exprimer ainsi, et en son fort intérieur, sans doute trop utopiste, Achilles se disait que les propos de son frère en disaient finalement long... sur ce qu'il n'exprimait jamais en règle générale. Peut-être qu'il avait eu peur de le perdre, le soir de réunion, peut-être que se confronter à la possibilité de voir son frère mourir l'avait changé. Peut-être qu'il se faisait des films. Achilles cherchait toujours chez son frère une trace de l'affection qu'il pourrait avoir pour lui, surtout parce que, de son côté, il tenait vraiment à lui et serait anéanti si quelque chose devait vraiment lui arriver. En tout cas, en guise de réaction, il sourit, soulagé.

-Merci... ça compte pour moi, ce que tu viens de dire, tu sais...

Et il allait encore trop jouer la carte du mélodrame, ce qui devait demeurer inconcevable.

-Enfin bref. Comment ça se passe à la librairie ?

Mieux valait parler de quelque chose de simple, innocent, léger, et surtout qui leur permette d'avoir une conversation construite, et qui ne tourne pas au drame. Tout ce qu'il voulait, c'est avoir une conversation cordiale et agréable. Puisqu'ils étaient parvenus à parler à coeur ouvert, c'était d'ores et déjà un excellent début.

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Glenn le vit, quand bien même il ne comprenait pas grand-chose aux sentiments humains en grande partie parce qu’il n’en ressentait pas, Achilles apprécia ses propos. Est-ce que ça lui faisait plaisir de faire plaisir à son frère ? Disons que c’était son frère donc forcément ils avaient un rapport tous les deux, qu’ils avaient une relation même si c’était un peu particulier par moment. Il ne détestait pas Achilles, il le tolérait dans sa vie, c’était quand même déjà beaucoup de sa part. Bon, cela dit, Achilles n’était pas la seule personne qu’il tolérait non plus, mais forcément il faisait partie de sa famille. Et à choisir, il préférait la compagnie de son ainé que de leurs parents, même si ces derniers ne faisaient plus vraiment d’effort avec lui, ce qui lui convenait assez bien aussi. Contrairement à son frère qui avait toujours à cœur de chercher à ce qu’ils deviennent plus proches. Bref, Achilles avait gagné un peu, il décidait de lui témoigner un peu d’affection, même s’il disait surtout ça comme ça, parce qu’il savait que les convenances voulaient qu’on dise ça, qu’on se soucis des autres. Glenn ne savait même pas comment la disparition de son frère se passerait, s’il devait disparaitre, quand il allait disparaitre un jour (s’il ne mourrait pas avant Glenn du coup). Au fond, le jeune homme se disait quand même qu’il pourrait lui manquer.

Il ne pouvait pas donc dire qu’il savait que ses propos compteraient à ce point pour son ainé, mais visiblement c’était le cas. Glenn décida de le noter mentalement, parce qu’il se doutait que ça serait une bonne chose à ressortir, si jamais. Si ça pouvait faire du bien à Achilles. De son côté, Glenn savait que ce genre de propos lui ferait ni chaud ni froid, comme tout au final, mais il était de toute façon un cas bien à part.

« Ça se passe toujours bien. » Répondit-il quand son frère le questionna concernant la librairie. Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Rien, tout était normal, tout se passait bien. En tout cas, Glenn était dans son élément et il n’y avait pas spécialement de chose à dire. Quoi que. « Enfin, on a peut-être eu moins de fréquentation dernièrement. » Rapport ou non avec le réveillon ? Glenn n’en savait rien et au fond, il n’en avait pas grand-chose à faire. Ces derniers temps, ses pensées se tournaient plutôt vers une personne bien précise. Et finalement, le jeune homme décida de diriger un peu la conversation. « Vous avez attraper Grindelwald ? » Demanda-t-il un peu cache sans doute.

Parce qu’il ne savait pas mettre les formes. Il se posait vraiment la question, quand bien même il lui était d’avis que le MACUSA n’avait que peu de chance d’arriver à attraper l’homme. Parce que de toutes les personnes qu’il avait étudier depuis… toujours, Gellert Grindelwald était quand même le plus grand des mages noirs.

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C'

était, bien souvent, la croix et la bannière pour Achilles que de réussir à tenir une conversation avec son frère. Pas que Glenn n'ait rien à dire, mais s'il avait des choses à raconter... Il semblait préférer les garder pour lui. Il parlait toujours avec une économie de mots qui rendait très complexe la possibilité d'aller au fond des choses, d'avoir accès aux événements qui réellement animaient son existence. Glenn parlait toujours avec la plus grande économie de mots, et jamais il ne se perdaient en digressions ou anecdotes sur son existence. Alors quand Glenn parvenait à parler un peu, même si c'était pour ne pas dire grand-chose, Achilles savait s'en satisfaire. Pour le coup, il n'apprenait effectivement pas grand-chose concernant la librairie où travaillait Glenn.

Chaque fois que l'Auror posait la question, le libraire répondait que son travail se passait bien, point barre. Quoique, il se permit tout de même d'ajouter un petit quelque chose, en précisant que la librairie était moins fréquentée ces derniers temps. L'information n'avait rien d'inattendue. Beaucoup de commerces magiques new-yorkais en avaient pris un coup, après l'épisode du Nouvel An. Tout le monde restait sur ses gardes, et la fièvre acheteuse n'était pas le mal du moment. Mais ça reviendrait. Il était assez impressionnant de constater à quel point la vie parvenait à suivre son cours avec une facilité déconcertante. Alors la librairie retrouverait sa clientèle habituelle en un rien de temps. C'était quelque chose de cet acabit que le jeune homme avait eu l'intention de dire. Mais alors, Glenn le prit de court avec une question... inattendue.

Et assez brutale, il est vrai. En tout cas, Achilles ne le prit pas vraiment bien. Il savait qu'il ne devait pas s'offusquer de ce genre de remarques quand il était question de Glenn, qu'il n'y mettait jamais vraiment les formes, mais là... eh bien, le sujet était délicat, et Achilles, peut-être parce qu'il culpabilisait déjà beaucoup trop par lui-même, ne savait s'empêcher de se demander si son frère n'était pas en train de lui adresser un reproche déguisé. En tout cas, il se sentait encore plus mal à présent, si c'était possible.

-Si Grindelwald avait été arrêté, tu serais déjà au courant, répondit-il un peu sèchement.

Parce que la presse se serait si vite emparée du sujet qu'Achilles n'aurait rien eu le temps de dire... Et puis, Glenn ne pensait-il pas que, si Grindelwald avait été arrêté, ce serait le premier événement dont Achilles n'aurait pu s'empêcher de parler ? Non, Grindelwald n'avait pas été arrêté, et ils ne savaient absolument pas où ils en étaient.

-On fait de notre mieux..., ajouta-t-il, parce qu'il avait vraiment l'impression qu'on lui assénait ce qu'il ne savait déjà que trop : oui, ils n'y arrivaient pas... Il était incompétent. C'est pas si simple, tu sais.

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Glenn n’avait pas l’habitude de mettre les formes quand il parlait, parce que pour lui les mots qu’il devait prononcer devaient juste être prononcé. Il savait bien que l’être humain avait tendance à mettre des formes, à jouer sur la courtoisie pour ne pas offusquer son interlocuteur par instant. Mais lui, il ne se sentait jamais offusqué, il ne ressentait jamais rien. Achilles pouvait très bien décider de l’envoyer chier que ça ne lui ferait ni chaud ni froid, il pouvait décider de le détester, bah ça ne changerait pas grand chose non plus. Même si forcément, Achilles était quand même son frère, ils avaient grandi ensemble, il tournait autour de son existence depuis toujours, ça lui ferait quand même un peu bizarre de ne plus le voir débarquer chez lui dans le but de le sociabiliser un peu plus. De le rendre un peu plus normal, ce qu’il n’était pas et ce qu’il n’avait pas envie d’être en fait, parce qu’il se trouvait très bien tel qu’il était.

Alors, quand son aîné reprit la parole d’une manière sèche – parce que même si le jeune homme n’était pas capable de ressentir grand chose, il savait reconnaître quand les personnes sous ses yeux ressentaient des choses –, Glenn comprit qu’il avait du mal prendre ses propos. Pour quelle raison ? Là, c’était une question à laquelle le sorcier n’avait pas de réponse. Son frère ajouta ensuite qu’ils faisaient de leur mieux, comme s’il cherchait à se justifier. Le MACUSA devait sans doute faire de son mieux oui, mais bien évidemment Glenn ne pouvait pas s’empêcher de son côté de se dire qu’ils n’allaient pas y arriver. Qu’ils ne devaient pas y arriver déjà, le jeune homme n’avait aucune envie que Grindelwald se retrouve sous les barreaux. Mais en même temps, il était évident que ça n’arriverait pas, l’homme était bien trop puissant pour que quiconque puisse réussir à le vaincre. Et son frère n’allait que se casser les dents à essayer.

« Je sais. » Répondit-il simplement, sans aucune émotion de nouveau – parce qu’il n’en avait pas – quand son frère affirma que ce n’était pas simple. Le jeune homme ne savait pas s’il cherchait à le convaincre ou autre chose, mais en tout cas il n’avait aucune raison de le lui dire, évidemment qu’il était au courant. Bon, forcément, Glenn savait beaucoup de chose sur Grindelwald, mais même sans cela le monde des sorciers était quand même au courant qu’il était un puissant sorcier. Achilles n’avait normalement aucune raison de douter de son savoir. S’il avait été capable d’être vexé, peut-être qu’il l’aurait été. Mais pour l’heure, ça semblait juste être un constat et il ne manqua pas d’en faire un autre d’ailleurs. « En même temps, Grindelwald est un puissant sorcier. »

Encore une fois, on ne pouvait clairement pas dire que Glenn mettait les formes, mais il ne cherchait pas pour autant à faire du mal à son aîné

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chilles, même s'il avait bien souvent du mal à le comprendre, connaissait tout de même bien son frère, suffisamment du moins (en tout cas c'était ce qu'il pensait) pour savoir qu'il pouvait parfois se montrer maladroit sans que ce soit pour autant malintentionné de sa part. Il n'y avait sans doute pas de malice derrière sa question, juste une curiosité légitime, mais il est vrai que l'Auror, même en connaissant son frère, avait été incapable de l'interpréter de cette façon... Parce qu'il était à fleur de peau, tout simplement. Quoi qu'on lui dise, ces derniers temps, on avait plutôt intérêt à y mettre les formes si on ne voulait pas s'attirer ses foudres. Et y mettre les formes, ça n'avait jamais été le fort de Glenn... Dans tous les cas, en entendant son "Je sais", Achilles sut immédiatement qu'il s'était senti la nécessité de se justifier bien trop rapidement alors que ce n'était absolument pas nécessaire, loin de là, même.

Après tout, qui oserait prétendre le contraire ? Grindelwald avait jusqu'ici toujours échappé aux mailles de la justice, il avait décimé la moitié des Aurors du MACUSA, évidemment que sa capture n'allait pas être aisée. D'autant plus, d'ailleurs, qu'ils étaient en sous-effectif à présent, et qu'il allait falloir du temps pour grossir leurs rangs... C'était déjà une chance que Graves ait pu être remplacé si facilement et si rapidement, et Theseus Scamander, en dépit de son affiliation avec Newt Scamander, était un chef digne de ce nom, qui avait très bien su gérer l'urgence lors de la soirée du Nouvel An. Oui, la tâche était ardue, mais Achilles avait envie de croire en leurs chances... Il voulait croire que tous ses confrères encore debout étaient animés du même désir de vengeance que lui, du même besoin de réparer ce massacre, de laver l'honneur de leurs frères d'armes... A ce titre, on ne pouvait pas dire que les propos de son frère soient franchement encourageants. Mais une fois encore, c'était lui tout craché, ça. Il dut se retenir de se montrer aussi cassant que tout à l'heure en faisant remarquer à son frère qu'il était quand même bien placé pour connaître la puissance de l'ennemi et ne pas avoir besoin qu'on lui rappelle un fait à ce point évident, mais à quoi bon ? Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec Glenn. La situation était déjà suffisamment compliquée sans avoir besoin d'en rajouter une couche.

-Ouais, je sais, très puissant même, se contenta-t-il d'affirmer. Merci du soutien, hein. C'était dit sans froideur ni animosité cette fois, davantage comme une plaisanterie. Même si, quand même, il apprécierait que son frère le soutienne davantage. On finira par l'arrêter. Lui et tous ses moutons.

Dont son frère faisait dorénavant partie...

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Glenn ne savait pas mettre les formes, c’était comme ça. Quand il avait quelque chose à dire, il le disait sans chercher à mettre les formes, parce qu’il n’avait jamais vraiment l’appréhension du sentiment de vexation. Pourtant, à plusieurs reprises, Glenn aurait pu se sentir vexé par son aîné, qui avait tendance à le surprotéger, alors qu’il savait très bien s’occuper de lui-même. Preuve en était du fait que Achilles lui apportait à manger, comme s’il était incapable de se faire à manger lui-même. Enfin, Glenn savait surtout que son ainé avait besoin de contact fraternel et qu’un repas était une bonne excuse afin de passer du temps en sa compagnie. Non, le jeune homme ne se sentait jamais vexé alors il avait un peu de mal à savoir quand les autres l’étaient et c’était un exercice encore plus difficile quand il était question de Achilles. Parce que mine de rien, Glenn tentait quand bien tant bien que mal de ne pas blesser son ainé. Il était son frère après tout, même s’il était évident qu’ils ne suivaient pas du tout la même voix.

Quand Achilles le remercia pour le soutien, le jeune homme savait parfaitement que son frère ne pensait pas réellement ses mots. Il ne savait pas exactement s’il était sérieux, ou s’il plaisantait, quand bien même il penchait un peu plus sur la deuxième solution. Parce que le ton de Achilles était plus léger que précédemment. Il devait reprocher en partie à son frère de ne pas le soutenir assez, sans pour autant avoir envie de se prendre la tête avec lui. Alors, qu’il aurait quand même de bonne raison. Parce que quand Achilles affirma qu’ils allaient finir par arrêter Grindelwald, lui et tout ses moutons, Glenn ne pouvait que constater à quel point il y avait un fossé maintenant entre eux. Non, le MACUSA n’arrivera pas à arrêter le mage noir, c’était impossible. Grindelwald était bien trop fort et puissant, Glenn n’en démordrait pas. Il était celui qui pouvait aller au sommet, celui que Glenn avait envie de voir au sommet. Et son frère ne pourrait rien y changer. Au final, Glenn se disait même que Achilles avait plus de chance de se brûler les ailes en tentant d’arrêter le mage noir et cette pensée lui faisait… un drôle d’effet. Le MACUSA n’allait pas y aller, mais ils allaient essayer de le faire. Achilles allait tenter d’arrêter Grindelwald, mais il n’en était pas capable, il n’était pas assez fort pour ça. Il n’y avait personne capable d’un tel exploit. Ça signifiait que son frère risquait de tomber de haut et la chute n’allait pas manquer d’être douloureuse. Pour qui ? La question était là.

« Il faut… » Glenn hésita une seconde. Ce n’était pas dans ses habitudes d’hésiter, mais il réfléchissait à comment dire les choses. Sachant bien que la formes comptaient autant pour Achilles que le fond. « Il faut que tu te montres prudent. » Finit-il par lui dire, le pensant vraiment.

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A

chilles, tout déterminé qu'il était à se débarrasser de Grindelwald et à venger ses amis morts au combat, n'en était pas moins conscient de la difficulté que cela représenterait. Il en parlait avec certitude, avec verve, parce que commencer à douter, c'était déjà laisser une trop grande marge de manoeuvre à l'ennemi, mais au fond, il savait qu'ils s'attaquaient au plus gros morceau auquel le MACUSA ait jamais fait face, et ce alors qu'ils se trouvaient présentement en sous-effectif. Achilles voulait croire en leur victoire, parce que cette victoire était nécessaire, mais au fond de lui, il y avait tout de même cette boule d'angoisse. Et cette dernière ne disparut certainement pas quand Glenn reprit la parole, même s'il apprécia vraiment les mots que son cadet daignait lui adressait. C'était dit à sa manière bien à lui, qui ne laissait pas vraiment deviner ses émotions (s'il en avait) et laissait libre cours à de nombreuses interprétations, mais il sentait tout de même que c'était dit avec considération. Glenn l'exortait à la prudence, et au fond de lui, Achilles se sentait profondément touchait.

Parfois, l'Auror ne pouvait s'empêcher de se demander si son frère était véritablement capable de se sentir touché par ses attentions, s'il ressentait parfois de la peur à son adresse, s'il n'avait pas eu peur pour lui, par exemple, quand une bonne partie des Aurors avait dû faire face à l'obscurus et à Grindelwald durant la soirée du Nouvel An... Il y avait beaucoup pensé, oui, parce que Achilles se rendait bien compte que ça aurait parfaitement pu être lui, à la place de tous ses frères d'armes morts en héros. Et si ça avait été le cas, que serait-il advenu de Glenn ? Oh, il avait sa propre vie, et il savait parfaitement se débrouiller seul, mais Achilles était convaincu qu'il se renfermerait sur lui-même et trouverait se prétexte pour s'isoler plus qu'il ne le faisait déjà. Et puis, lui, est-ce qu'il aurait versé une larme, une seule, sur sa tombe ? Maintenant, il avait envie de penser que oui, parce que s'il l'invitait à la prudence, c'est bien qu'il s'inquiétait pour lui, non ? Alors certes, Achilles aurait préféré que son frère ne s'inquiète pas parce qu'il n'y aurait pas eu matière à s'inquiéter, mais il fallait être réaliste, la situation était délicate, et risquée... Et Achilles, en faisant son travail, allait bien être obligé de faire preuve de ne serait-ce qu'un minimum d'imprudence.

-C'est mon intention. Ne t'en fais pas, j'ai pas l'intention de foncer tête baissée. Mais je n'ai pas l'intention d'abandonner non plus.

S'il devait tomber pour que plus personne ne tombe après lui, alors il le ferait. C'était là un sacrifice auquel Achilles consentait totalement à obéir.

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Achilles devait vraiment se montrer prudent en effet, parce qu’il semblait prêt à se lancer dans un combat bien trop grand pour lui. Glenn ne pouvait pas s’empêcher de se dire que son frère était fou de s’imaginer capable de faire quoi que ce soit contre Grindelwald. Évidemment, Glenn savait qu’il n’avait pas l’intention d’y aller seul et de l’attaquer en duel, mais quand même il considérait que le MACUSA ne pouvait vraiment rien faire contre le mage noir. Et donc, il se disait que son frère allait perdre la vie en essayant d’arrêter Grindelwald. Ce qui lui donnait un sentiment… étrange. Achilles était son frère et malgré le fait qu’il ne soit pas réellement capable de ressentir quoi que ce soit, il tenait quand même à son aîné. Ça arrivait bien souvent que le jeune homme s’impose un peu trop dans sa vie, qu’il lui impose un peu trop sa présence, mais en même temps il y était habitué. Il tenait vraiment à Achilles, l’idée de se retrouver contre lui ne l’enchantait pas plus que cela en tout cas. Alors, oui, Glenn aimerait bien qu’il évite de se faire tuer.

Et au passage, qu’il évite aussi de se retrouver face à lui. Parce que Glenn avait l’intention d’aider du mieux qu’il pouvait le mage noir, il était dans ses rangs. Glenn allait donc être opposé pleinement à son Auror de frère, s’il manquait une preuve pour confirmer le fait qu’ils étaient foncièrement différents tous les deux. Achilles confirma que c’était son attention d’être prudent, qu’il n’avait pas l’intention de foncer tête baissée. Ce qui était une bonne chose, en soi. Mais Achilles ne s’arrêta pas là et affirma, ensuite, qu’il n’avait dans tous les cas pas envie d’abandonner. Alors que ça serait quand même une bonne chose, en tout cas Glenn se disait que ça serait une bonne chose que son frère décide d’abandonner.

« Tu devrais peut-être. » Dit-il, encore une fois sans grande émotion dans la voix.

Glenn n’avait pas envie de vexer, une fois encore, son aîné, mais il se disait que ça serait une bonne chose quand même de convaincre son frère de ne pas continuer à s’opposer à Grindelwald. Non pas qu’il puisse envisager que Achilles soit capable de faire quoi que ce soit contre l’homme. En fait, il disait ça surtout dans le but de préserver son frère, de l’empêcher de mourir en cherchant à arrêter un mage noir qui avait de bonne raison de prendre le pouvoir. Dans l’idéal, oui, le jeune homme sous ses yeux devrait se contenter d’abandonner, mais en même temps Glenn disait ça en sachant parfaitement que ce n’était pas dans le caractère de Achilles. Il pourrait se contenter de lui dire pleinement les choses, mais le jeune homme n’était pas à ce point fou. Il savait que Achilles l’empêcherait de faire ce qu’il avait à faire s’il devait découvrir ses aspirations.

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A

chilles avait besoin d'être encouragé, il avait à tout prix besoin de positivisme. Il n'était pas idiot ou naïf, il savait bien qu'il ne suffisait pas de se convaincre que tout irait bien dans le meilleur des mondes pour que ce soit bel et bien le cas, mais ce n'était pas non plus en voyant tout en noir que les choses allaient abonder dans le meilleur sens. En parlant à Glenn, Achilles savait bien que ce dernier n'allait pas jouer les rayons de soleil ambulants, mais il avait espéré tout de même un peu plus d'encouragements de sa part. Tout ce que son cadet faisait, à la place, c'était le dissuader, encore et encore, de faire son travail.

Mais il n'irait pas le reprocher à Glenn. Il voulait croire que ça partait d'une bonne intention. Il avait peur pour lui, parce qu'il savait à quel ennemi il allait se frotter. Oui, évidemment, il allait se mettre en danger. En même temps, en choisissant le métier d'Auror, il s'exposait tout naturellement au danger quoi qu'il advienne, c'est sûr que ce danger là était plus important que n'importe quel autre, mais pour Achilles, ce n'était pas une raison d'abandonner. Bien au contraire, même... C'était une raison de persister. Il avait vu ses amis mourir, son univers s'effondrer, il estimait qu'il était de sa responsabilité, de son devoir, que d'agir d'une façon comme celle-ci. Alors non, quoi qu'il arrive, il était hors de question qu'il baisse les armes. Au contraire. Leurs effectifs étaient diminués, chaque Auror comptait, il ne comptait pas jouer les lâches, il ne comptait pas se planquer... Il appréciait la considération de son frère, et il aimait l'interpréter comme la preuve du fait qu'il comptait pour lui (ce dont Achilles doutait parfois, à son corps défendant).

-Non, répondit-il, catégorique. Ca me touche que tu t'inquiètes pour moi, vraiment, dit-il, qui suranalysait peut-être un peu ce que venait de lui dire Glenn, sans aucun doute. Mais je sais ce que je dois faire. C'est ma vocation tu comprends ?

Certains des hommes qu'il avait vu mourir cette nuit-là lui étaient aussi proches que des frères, pas autant que Glenn, mais pas loin. Il voudrait le dire à Glenn, lui demander ce qu'il ferait, lui, s'il lui arrivait quelque chose et qu'il avait l'opportunité de le venger. Mais quelque part, l'Auror n'était pas entièrement convaincu de vouloir connaître la réponse à cette question. Non, il n'abandonnerait pas. Il comptait bien survivre à Grindelwald, quoi qu'il advienne, mais il ne ferait pas le dos rond, il ne ferait pas comme si de rien n'était. Il se battrait, il endurerait. Il voulait que justice soit faite, et ce serait rendre service à tout le monde. Y compris Glenn.

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Dans un monde idéal – mais Glenn voyait les choses bien trop catégoriquement pour considérer que le monde était idéal – Achilles se contenterait de dire simplement que son frère avait raison et il abandonnerait son envie de s’en prendre à Grindelwald. Ce que Glenn aurait bien aimé, parce qu’il n’avait pas spécialement envie de se retrouver contre son aîné. Il savait que son frère était un bon Auror et il se disait qu’il pouvait s’en sortir, mais en même temps il avait bien plus de respect pour l’homme qu’il suivait à présent. Ça lui faisait… bizarre de se dire qu’il étai dans le camp adverse de son frère. Et le jeune homme aimerait bien que ça ne soit pas le cas, qu’il ne se retrouve pas un jour contre son frère. Glenn n’avait jamais vraiment été un homme de terrain bien au contraire, il était une personne plus réfléchis, qui pensait plus qu’il n’agissait. Mais en même temps, pour la cause de Grindelwald, le jeune homme avait conscience qu’il allait sans doute devoir prendre les armes. Et il avait bien l’intention de le faire, même si pour cela il devait affronter son aîné.

Parce que forcément Achilles ne répondait pas comme Glenn aurait aimé. Le jeune homme se montra catégorique en affirmant qu’il n’allait pas abandonner. Qu’il appréciait qu’il s’inquiète pour lui – ce qui était le cas, quand même, malgré tout, Glenn ne sautait pas de joie à l’idée de perdre son frère quand même –, mais que ça n’allait pas changer grand-chose. Glenn ne se sentit pas plus que cela déçu non plus, pour cela il faudrait qu’il soit capable de ressentir des choses. Au fond, il se doutait un peu de la réponse de Achilles, il le connaissait quand même bien après tout. Ça faisait des années qu’il pratiquait son frère.

« Pas vraiment. » Répondit-il honnêtement, sans ton dans la voix encore une fois, quand son frère lui demandait s’il comprenait le fait que tout cela n’était autre que sa vocation et que donc il savait parfaitement ce qu’il faisait. Glenn n’allait pas mentir, il ne comprenait pas pourquoi son frère avait à ce point à cœur la justice magique, pourquoi il considérait que son travail était si important que cela. D’accord, théoriquement, Glenn le comprenait, c’était juste qu’il avait dû mal à comprendre comment on pouvait être investie à ce point. « Mais je respecte. » Reprit-il tout de même, parce qu’il se doutait que Achilles allait avoir du mal à comprendre qu’il ne comprenne pas.

Il le respectait oui, parce qu’il respectait le fait que Achilles soit à ce point un passionné. Il ne pouvait pas ne pas le faire, alors que de son côté il ne manquait pas de quelques passions également, même s’il n’était vraiment pas du genre à l’exprimer comme son aîné. En même temps, il n’exprimait pas grand-chose. Maintenant, Glenn espérait surtout que Achilles n’allait pas mourir inutilement devant Grindelwald, et qu’il n’allait pas non plus se retrouver en face de lui.

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Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami.

L

a réponse de Glenn pouvait peut-être paraître étonnante à d'autres, mais Achilles parvint à s'en contenter. C'est qu'à force, il connaissait suffisamment son frère pour ne plus se laisser contrarier par des réflexions comme celle-ci, que d'autres trouveraient peut-être un peu trop abruptes. C'est vrai que Glenn ne réagissait pas comme la majorité du genre humain, mais au moins il était toujours sincère dans ce qu'il disait ou faisait. En tout cas, c'était ce que Achilles avait la faiblesse de croire : à ses yeux, il n'y avait pas plus juste et plus honnête que Glenn Tolliver, tout simplement parce qu'il exprimait sa pensée sans filtre, même si elle était différente de celle des autres. Alors, parfois, Achilles voudrait que son cadet prenne sur lui et se forge un caractère un peu différent, pour mieux se faire accepter, pour être mieux intégré. Ceci dit, il s'était fait une raison, et quoi qu'il advienne, il aimait son frère comme il était. Il savait voir les compliments ou d'autres ne distingueraient peut-être que des remarques déplaisantes.

Il savait que les paroles de Glenn étaient surtout destinées à témoigner ce que Glenn n'interprétait peut-être même pas comme de l'inquiétude (enfin, il était aussi très possible que l'Auror suranalyse entièrement la situation, ça lui ressemblerait bien), et en effet, il devait simplement se dire qu'il ferait bien d'abandonner, pour ne pas s'exposer à un danger trop brutal et violent, et c'était finalement un témoignage de protectivité qui faisait plaisir à entendre. Il le disait lui-même, il respectait. Et une fois encore, Achilles n'arrivait qu'à croire que son frère était honnête quand il s'exprimait ainsi.

-Je te remercie, répondit Achilles sincèrement, dans un sourire.

Et donc, ça ne changerait, le sujet était clos. Achilles n'avait jamais eu l'intention de se défaire de son métier d'Auror, et il prenait ce dernier très au sérieux, mais ce n'était certainement pas maintenant que Gellert Grindelwald était dans la nature que sa position allait changer. Au contraire, tant que l'homme serait susceptible de nuire, il serait à ses trousses. Il en avait l'intention ferme et totale, et personne ne saurait le dissuader du contraire.

-Parlons d'autre chose, tu veux bien ? De n'importe que sujet plus léger...

Ce qui n'était pas forcément facile à trouver, avec Glenn. Il aimerait bien discuter avec lui de ses amis, de ses amours, de ses sorties. Mais de ce qu'il savait, Glenn n'avait pas plus d'amis maintenant qu'avant (là encore il se trompait plutôt), l'amour était le cadet de ses soucis, et il était casanier de nature. Autant dire qu'ils n'iraient pas vraiment très loin, ceci constaté. Mais Achilles se disait que si c'était de ses propres histories, c'était Glenn qui allait s'ennuyer.

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Achilles le remercia de respecter sa décision et le fait qu’il n’avait pas l’intention de changer de voix. Glenn considérait que son frère n’avait aucune raison de le remercier, il n’avait pas besoin de le faire parce que c’était quand même normal. Enfin, Glenn ne se forçait pas, il trouvait ça logique, quand bien même à choisir il aimerait bien que son frère ne soit plus au bureau des Aurors. Au vu de la situation, il se doutait que ça risquait de compliquer un peu les choses, quand bien même… ça n’allait pas changer sa situation propre. Il était évident que Glenn ne pouvait que respecter la décision de son frère et comprendre plus ou moins pourquoi il ne pouvait pas changer de voix, parce que de son côté il était évident que de son côté il serait bien incapable d’en faire de même.

Achilles avait besoin maintenant de parler d’autre chose. Soit, Glenn voulait bien parler d’autre chose avec son frère, mais ce n’était pas comme s’il pouvait facilement trouver un sujet auquel parler tous les deux. Il n’y avait pas grand-chose qu’ils avaient en commun et… bah, le jeune homme n’était quand même pas le plus parlant des frangins. Au contraire, ça lui convenait très bien de ne pas parler du tout, ce n’était pas lui qui avait trouvé Achilles après tout, c’était lui qui était venu le trouver pour passer la soirée.

« Je ne sais pas… tu veux parler de quoi ? » Non parce que le jeune homme ne parvenait pas à trouver un sujet de son côté auquel ils pourraient discuter.

Ils pourraient se contenter de manger sans discuter, sans se dire quoi que ce soit, ça irait parfaitement bien à Glenn, quand bien même ça ne suffirait sans doute pas une seule seconde à Achilles. La preuve, il était là dans le but de discuter, dans le but de passer du temps ensemble. Ça n’allait donc pas être juste un moment silencieux qu’ils allaient avoir.

« Tu as quelque chose à me raconter ? »

Demanda-t-il alors, parce qu’il se disait que s’il fallait que quelqu’un raconte quelque chose, il valait mieux compter sur Achilles tout de même. Glenn n’avait pas grand-chose à raconter sur sa propre vie après tout, en dehors de son travail et du fait qu’il était en train de s’engager sur une voie particulièrement noire, il n’y avait rien à dire sur sa vie. Achilles avait surement bien plus de chose à raconter, quand bien même ce n’était pas forcément des choses qui allaient passionner réellement son frère. Mais au moins, ça serait quand même plus intéressant. Enfin, du moins, ça signifiait qu’il allait avoir quelque chose à raconter. À moins que Achilles n’ait rien à dire non plus, ce qui ne serait pas spécialement étonnant. Parce que ces derniers temps, le jeune homme devait sans doute se contenter de penser et de vivre vis-à-vis du nouvel an.

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A

chilles avait su d'avance que les choses se passeraient comme ça. C'était évident, c'était obligé, parce que ça avait toujours été comme ça, alors ça avait évidemment peu de chances de changer au bout du compte. Glenn ne parlait pas, ou presque, et encore moins de lui. Etait-ce par pudeur ou parce qu'il n'avait rien à dire ? La seconde option, sans doute, et ça serrait le coeur d'Achilles. Oh, l'Auror pouvait très bien faire la conversation pour deux s'il le fallait, mais il n'aimait pas ça, en réalité. Sur lui, il avait le sentiment d'avoir déjà tout dit, et quand il ouvrait son coeur à Glenn, ce dernier s'appliquait à le laisser sur le bas-côté.

Et honnêtement, ça lui faisait du mal, beaucoup de mal. Il n'en montrair rien, il ne voulait pas le reprocher à son frère, il savait que c'était sa nature et son caractère, et qu'on ne le changerait sans doute pas, mais c'était frustrant. Au bout du compte, il ne savait absolument rien de Glenn, et plus le temps passait, moins il devenait accessible, comme si un fossée de plus en plus profond se creusait entre eux. Il tentait toujours de construire des ponts entre eux, mais il viendrait peut-être un moment où ce pont, trop fragile, se briserait. Il n'y aurait plus rien à faire, et ce serait... insupportable.

Alors soit, s'il fallait, pour au moins entretenir la conversation, accepter de parler de lui et ne rien savoir de son frère, il ferait avec. Il fit de son mieux pour prendre un ton détaché, dans la continuité de la conversaton, plutôt que de faire à son frère un reproche évident, celui de ne pas vouloir ne serait-ce qu'essayer d'être un frère pour lui... ce serait injuste, d'ailleurs, car Glenn était presque parvenu à faire preuve d'empathie l'instant d'avant. Il avait déjà fait des efforts, au tour d'Achilles, maintenant, de lâcher un peu de leste, c'était, après tout, la moindre des choses.

-Tu sais l'essentiel, répondit-il quand même, parce que, bon, oui, ce qu'il y avait de plus important à dire avait été l'objet de leur conversation plus tôt. Le reste serait forcément plus accessoire, et avait de fortes chances d'ennuyer Glenn, s'il ne s'ennuyait pas déjà, en réalité. Glenn savait l'essentiel sur Achilles. Achilles ne savait rien sur Glenn. Malgré tout, il se permit d'ajouter une nouvelle remarque personnelle, quand bien même Glenn s'en ficherait sûrement. Au moins, ça aurait le mérite de ne pas laisser un silence gênant s'installer entre eux, même si Glenn préfèrerait peut-être. Tina est de retour au bureau.

Glenn était le seul à qui il avait parlé de ses sentiments pour Tina, ce qui était sans doute stupide puisqu'il y avait peu de chances pour qu'il soit vraiment intéressé par ses histoires de coeur. Mais après tout...

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Glenn pourrait très bien prendre la peine de faire la conversation, mais il ne savait vraiment pas ce qu’il pouvait dire à Achilles pour changer de sujet et parler de quelque chose de plus léger. Le jeune homme serait capable de faire des efforts pour son frère, il était sans doute même la seule personne avec qui il faisait réellement des efforts, mais il ne savait vraiment pas de quoi il pourrait parler. Il y avait quelques petites choses dans sa vie dernièrement… mais le jeune homme n’allait évidemment pas affirmer à son frère ainé qu’il avait l’intention de suivre Gellert Grindelwald dans son combat, alors qu’il venait justement de lui exprimer à quel point il se sentait mal depuis la mort de ses camarades. Glenn n’était pas capable de ressentir grand-chose, mais il en savait suffisamment en théorie sur les sentiments pour savoir que Achilles n’allait pas manquer d’être brisé en découvrant que son propre frère se trouvait dans le camp ennemi. Mais ils verraient ça plus tard.

Alors il valait mieux que Achilles reprenne les choses en main, qu’il soit celui qui relance la conversation avec un sujet. Glenn savait l’essentiel de la vie de son frère, parce que ce dernier n’avait jamais eu de mal à parler de sa personne et à se confier. Ce qui devait être une bonne chose. En soit, Glenn se confiait un peu aussi, mais il avait surtout beaucoup moins de chose à confier. Cela dit, même s’il savait l’essentiel, Achilles ajouta quelque chose quand même. Tina était de retour au bureau. Glenn en avait déjà entendu parler de cette femme et longuement, son frère l’aimait. Mais ça ne semblait pas réellement être réciproque ou il ne savait pas quoi, dans tous les cas ils n’étaient pas ensemble. Mais Achilles tenait à cette femme. Il n’était pas capable d’aimer, en tout cas il ne pensait pas l’être, mais il connaissait ce sentiment en théorie comme pour le reste.

« Ça doit te faire du bien. » Dit-il alors, toujours sur le même ton neutre. Ce n’était pas réellement qu’il n’en avait rien à faire, mais en soit-ce n’était pas non plus le sujet qui le passionné le plus. « Tu lui as parlé ? » Demanda-t-il, sincèrement.

Pas juste parlé en mode, dire bonjour, évidemment. Glenn pensait que son frère allait comprendre, en même temps il avait l’habitude du fait qu’il ne soit pas le plus bavard non plus quand il était quelques de discuter. Glenn se demandait si son frère avait pris la peine de parler de ses sentiments à sa collègue, ce qui serait quand même une bonne chose. Et… au moins, Achilles pourrait avoir des conversations pour passer le temps avec la jeune femme s’ils commençaient à se fréquenter. Non pas que Glenn n’apprécie pas de passer du temps avec son ainé, mais il avait quand même souvent bien mieux à faire que de s’installer autour d’un repas avec ce dernier pour l’entendre parler de tout et de rien.

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chilles se doutait que le sujet de Tina n'intéresserait pas vraiment son frère dans le fond. Clairement, les histoires de coeur lui étaient toujours passées au-dessus, et ça ne changerait sans doute jamais (si Glenn devait tout à coup lui apprendre qu'il avait une petite amie, Achilles serait capable de faire une syncope, à ce stade)... mais Achilles avait envie... de parler de ce qui était important pour lui à son frère, tout simplement, et le sujet de Tina était important pour lui. Même si il avait peut-être tort de s'accrocher à ce point à la jeune femme... qu'il ne méritait d'ailleurs sans doute pas au vu de son comportement lors de son éviction du bureau des Aurors.

Il hocha la tête quand Glenn suggéra que ça devait lui faire du bien. Oui, c'était le cas. Parce que Tina lui avait manqué et qu'il avait vraiment eu peur de ne pas la retrouver, que la situation s'envenime et qu'il n'ait jamais l'occasion de la revoir, de lui présenter ses excuses, ou encore de lui dire ce qu'il avait sur le coeur. Alors oui, ça le soulageait, de la retrouver, même si c'était peut-être uniquement pour que les choses redeviennent comme avant, sans changement fondamental pour lui, d'aucune sorte. Quand Glenn lui demanda s'il avait parlé à Tina, Achilles en fut assez surpris, dans le fond, il s'était plutôt attendu à ce que son frère occulte le sujet au plus vite et ne s'épanche pas sur le sujet. Mais il prenait peut-être les devants en se doutant que ça finirait par arriver, d'une manière ou d'une autre.

-Pas exactement. C'était pas vraiment... l'ambiance pour ça, on va dire.

Elle venait à peine de revenir, il devait se faire pardonner son attitude, il se voyait mal lui faire de grandes déclarations dans l'immédiat, il trouverait ça plutôt maladroit. Surtout alors que tant de leurs camarades et frères d'armes étaient tombés peu de temps auparavant. Pour lui, ça aurait un peu sonné comme "oui, tout le monde est mort mais tu pourras toujours te consoler dans mes bras"... bref, quelque chose de glauque et de pitoyable, il n'en était pas question. Ce qui ne l'avait pas empêché de lui tendre quelques perches dans l'espoir qu'elle comprenne... sans savoir si elle avait véritablement compris ou non, au passage. Il lui avait dit qu'elle lui avait manqué, il lui avait propos de prendre un verre avec lui. On faisait moins innocent.

-Mais j'ai au moins pu m'excuser auprès d'elle, et on va se voir en dehors du bureau, donc je suppose que c'est un bon début.

Et une fois encore, Glenn devait s'en moquer complètement, mais peu importe... Il posait une question, alors Achilles répondait, tout simplement.

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Glenn ne fut pas spécialement déçu quand son frère lui apprit qu’il n’avait pas pris la peine de parler de ses sentiments pour Tina Goldstein, mais il s’était dit que peut-être que son frère l’aurait fait et il regrettait un peu qu’il ne l’ait pas fait. Parce que le jeune homme partait du principe que si on avait quelque chose à dire, il fallait le dire tout simplement, sans aller dans d’autres travers. Bon, en même temps, Glenn savait garder des secrets et il y avait certaine chose qu’il ne disait pas à son ainé, mais ce n’était pas parce qu’il n’osait pas le lui dire, c’était parce qu’il ne devait pas lui en parler. Pour ce qui était des sentiments de son frère pour sa collègue, il ne voyait vraiment pas pourquoi il ne lui en parlait pas, et cette excuse du fait que ce n’était pas le moment, Glenn avait vraiment du mal à le comprendre.

En même temps, le jeune homme avait toujours eu du mal à comprendre les sentiments des autres personnes. Notamment le sentiment d’amour, le fait qu’on puisse s’attacher à ce point à une autre personne. Mais en même temps, ça avait toujours été difficile pour lui de comprendre tous les sentiments. En tout cas, il avait du mal à comprendre pourquoi son frère ne se confiait pas, alors qu’il devrait le faire, que ça soit le moment ou non. S’il avait quelque chose à dire, il fallait le dire tout simplement. Achilles lui apprit qu’il avait eu quand même l’occasion de s’excuser auprès d’elle, par rapport au fait qu’il l’avait pris pour une traitre, qu’il avait cherché à l’arrêter.

« Tu devrais lui dire. » Se contenta-t-il de lui répondre. Glenn savait bien que ça devait être difficile, parce que sinon son frère l’aurait dit depuis un moment, mais en même temps il pensait comme ça. Il avait du mal à cerner en quoi ce n’était pas le moment. Bon, en un sens, il y avait eu des Aurors de mort et clairement il était bien placé pour le savoir, parce qu’il soutenait l’homme qui avait tué tous ces Aurors. Mais en même temps, ça n’enlevait pas le fait que son frère avait des sentiments pour cette jeune femme et que du coup, il fallait qu’il lui en parle. « Sinon tu vas le regretter. » Ça c’était quelque chose qu’il avait lu dans un livre. « Dis lui juste. »

Bon, Glenn savait bien qu’il n’était clairement pas bien placé pour donner des conseils, mais il disait simplement ce qu’il avait à dire. Si son frère était bel et bien amoureux de cette femme, alors il fallait qu’il le lui dise. Si son frère pouvait être heureux… et avoir potentiellement une raison de vivre et de ne pas se jeter tête baissée contre Grindelwald, ça lui convenait assez bien. Tout incapable qu’il était de ressentir les choses comme les autres, son frère était quand même son frère. Il l’appréciait dans son entourage.

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Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami.

A

chilles adressa à son frère un regard qui tentait de dissimuler l'immense surprise qu'il ressentait en entendant la réponse de Glenn. Ce n'est pas qu'il n'était pas capable d'être de bon conseil, mais il restait généralement extérieur aux considérations humaines, et l'Auror ne s'attendait pas réellement à ce qu'il s'intéresse à ses affaires de coeur autrement que par pure politesse, et donc que pour la peine il cherche à lui donner des conseils. Non seulement il se permettait de lui donner des conseils, mais il lui disait très exactement ce qu'il avait besoin, ce qu'il avait envie d'entendre.

Oui, il le savait pertinemment, il fallait qu'il le lui dise. Il se le répétait mentalement, constamment, sans rien faire pour autant. Quand il avait craint pour la vie de Tina, alors qu'elle était recherchée par le MACUSA, il en avait été encore plus certain. Mais malgré tout, alors qu'elle était enfin de retour, il n'agissait pas. C'était qu'il était plus simple d'y penser que d'agir... Il était un homme d'action, pourtant, mais en amour, il n'était définitivement pas le plus doué. Et par ailleurs, au-delà du fait de ne pas être forcément le plus doué, son expérience en la matière n'était pas si vaste. Il restait certain, malgré tout, que s'il ne prenait pas le taureau par les cornes, rien ne se passerait, rien ne se passerait du tout.

Alors oui, il fallait qu'il le lui dise, et à ce titre, les encouragements de Glenn faisaient le plus grand bien à Achilles. Sinon, c'est sûr, il allait le regretter... Et il ne manquerait plus qu'un autre ait plus de courage que lui. Après tout, que pourrait-il lui arriver ? Dans le pire des cas, Tina refuserait sa déclaration, et comme elle était une personne agréable et respectueuse, elle ne se moquerait pas de lui, elle ne l'humilierait pas quoi qu'il advienne. C'était juste une affaire de courage. Et peut-être, alors, qu'il y aurait au moins une belle chose à retenir dans ces circonstances absolument chaotiques.

-Tu as raison, répondit-il dans un fin sourire. Je vais le lui dire, je sais bien que c'est ce que je dois faire. Il poussa un léger soupir. Je me sens toujours un peu idiot face à elle.

Il n'en était pas très fier, mais face à Tina, il perdait toujours tous ses repères. Il n'en était pas fier, effectivement, mais ce n'est pas pour autant qu'il allait le garder pour lui à ce stade de confidences avec son frère, même si ce dernier ne voulait peut-être pas en entendre plus au sujet de Tina.

-Mais je vais le faire. La prochaine fois que je la vois, je le lui dis.

Et le dire à voix haute, c'était surtout chercher à s'en convaincre.

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Messages : 169 Date d'inscription : 05/01/2019 Age du joueur : 35

Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami.

Glenn avait toujours du mal à comprendre comment son frère faisait pour se prendre à ce point la tête, alors qu’il était juste question de dire à quelqu’un ce qu’on ressentait. Bon, le jeune homme avait conscience qu’il avait une certaine tare pour ce qui était de ressentir des sentiments. Il n’en ressentait pas, il ne s’était pas réellement ce que c’était que d’être amoureux d’une autre personne, comme c’était le cas pour son frère qui était donc amoureux de sa collègue. Mais il y avait une chose qu’il savait cependant, c’était que Achilles serait bien incapable de s’en sortir s’il ne parlait pas de ses sentiments. Il allait ruminer encore et encore le fait qu’il était dingue de cette jeune femme, qu’il en était pleinement amoureux et c’était tout. Quelque chose qui agacerait quand même un peu Glenn en un sens, même s’il en fallait beaucoup pour l’agacer. Il n’avait aucune envie que Achilles passe ce temps à ruminer chez lui justement… En un sens, avoir quelqu’un dans sa vie lui laisserait sans doute moins de temps pour lui, ce qui n’était pas plus mal. Oh, il se faisait à la présence de Achilles, c’était son frère après tout, mais en même temps il ne cherchait pas spécialement auprès de sa présence non plus.

Glenn se retint d’affirmer qu’il avait évidemment raison quand son frère affirma que c’était le cas, qu’il devait parler à Tina, qu’il allait le faire, qu’il savait même que c’était ça qu’il devait faire. Tant mieux s’il avait conscience que c’était ce qu’il devait faire, au moins ils pouvaient avancer un peu. Achilles précisa qu’il se sentait toujours un peu idiot face à elle. Encore une fois, Glenn entendait les propos de son frère, mais on ne pouvait pas réellement dire qu’il les comprenait. Il ne voyait pas pourquoi Achilles devrait se sentir idiot devant cette fille, même si bon, l’amour ce genre de chose ce n’était pas quelque chose que Glenn parvenait vraiment à comprendre. La seule chose que le jeune homme retenait, c’était que la prochaine fois qu’il allait voir Tina, il allait lui en parler.

« D’accord. » Répondit-il, encore et toujours avec ce même aspect un peu neutre qu’il avait de parler. Le jeune homme marqua une pause avant de reprendre la parole. « Qu’est-ce que tu ressens quand… tu es devant elle ? » Demanda-t-il alors.

C’était de la simple curiosité. Glenn lisait énormément de livre, il lisait beaucoup de sentiment ici et là expliquait de différente manière ce que les gens ressentaient, mais ce n’était que des mots que le sorcier avait quand même beaucoup de mal à percevoir. Il avait envie de les comprendre pas tant parce qu’il avait envie de ressentir quoi que ce soit, il vivait très bien comme il vivait présentement, mais plus parce qu’il était curieux. Alors, autant se servir du fait que son frère se sentait idiot devant cette Auror qu’il aimait pour en savoir plus, sans qu’il ne soit sans doute capable de comprendre.

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Messages : 240 Date d'inscription : 22/01/2019

Ton mauvais frère, c'est encore ton meilleur ami.

C'

était étrange, vraiment très étrange que de discuter de ses histoires de coeur avec son frère. Et pour cause, Glenn était certes attentif, mais on ne pouvait pas dire qu'il était le confident le plus expansif... Même s'il savait être de bon conseil quand il le fallait. Certes, n'importe qui aurait été à même de lui faire remarquer que dans sa situation, la seule solution était d'aller trouver Tina et de lui apprendre très exactement ce qu'il ressentait pour elle, mais forcément, le conseil passait mieux et plus radicalement quand il vous venait de quelqu'un qui vous était proche. Pour le reste...

Même si Glenn ne serait pas capable de mettre des mots trop radicaux sur l'état mental de son frère, même s'il était incapable d'accepter qu'il était totalement incapable d'empathie et d'amour (y compris envers lui, donc), il savait tout de même reconnaître que son potentiel émotionnel différait de la norme. Par exemple, il avait pour le moins renoncé à l'idée que son frère ait un jour une compagne ou fonde une famille, c'était ainsi. Achilles n'avait jamais vu son frère proche d'une fille, et il était assez certain qu'il n'avait jamais eu aucune relation sentimentale. Il avait accepté cela de lui. Alors il voulait bien croire et admettre que le jeune homme soit difficilement capable de se figurer exactement ce que l'on ressent quand on est amoureux.

D'ailleurs, qui saurait capable de vraiment l'exprimer et le comprendre avant de l'avoir ressenti ? Il avait lu des romans, et beaucoup comprenaient leur lot d'histoire d'amour, mais aucun ne retranscrivait précisément ce que lui-même avait éprouvé, peut-être parce que c'était différent pour chaque être humain, qui sait. Au cours de sa vie, Achilles avait pensé plus d'une fois être amoureux, mais il lui avait fallu Tina pour comprendre ce que ça signifiait. Pourtant, ça n'avait pas été un coup de foudre ou quoi que ce soit du genre. Oui, il l'avait immédiatement trouvée belle et intéressante. Mais il avait fallu des semaines de discussions et de collaboration pour que ses sentiments se développent et deviennent ce qu'ils étaient.

Est-ce qu'il serait vraiment capable de convenablement les décrire à son frère ? Il n'en était pas certain, mais il en avait envie. Parce que l'intérêt que Glenn portait à ses sentiments le touchait sincèrement. S'il pouvait ne serait-ce que lui donner un aperçu de ce qu'il éprouvait, il aurait le sentiment d'y avoir gagné quelque chose. Quelque chose de vrai, de fort. Il chercha ses mots. Il savait qu'il allait devoir aller au plus technique, avec Glenn. Les descriptions les plus imagées ne lui serviraient à rien.

-Eh bien... Quand elle est avec moi, j'ai le coeur qui bat plus fort, je le ressens vraiment. C'est comme si je me retrouvais dans un bulle. J'oublie tout ce qu'il y a autour. Il n'y a qu'elle, et tout ce qu'elle peut dire me fascine. Ah, et je ne peux pas m'empêcher de sourire comme un abruti, aussi, ajouta-t-il... dans un fin sourire.

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